Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maroc - Page 16

  • Nouveautés sur Lcr.be

    Tunisie : A propos du prix Nobel de la paix, retour sur la crise de 2013

    Tunisie : A propos du prix Nobel de la paix, retour sur la crise de 2013

    L'attribution du prix Nobel de la paix s'est accompagnée d'un subit regain d'intérêt pour la situation en Tunisie. Le projecteur a été en particulier braqué sur la façon dont la coalition dirigée par … 

    Palestine : Une nouvelle génération palestinienne se fait entendre

    Palestine : Une nouvelle génération palestinienne se fait entendre

    Une « troisième Intifada » est-elle en cours ? Jusqu’à présent, les pronostics de ceux qui ont cru, au cours des dernières semaines, voir se dessiner un nouveau soulèvement massif de la population … 

    Les lumières de Tanger : la révolte des citoyens contre Amandis

    Les lumières de Tanger : la révolte des citoyens contre Amandis

    Plus de 20 000 citoyens ont manifesté  à Tanger samedi 24 octobre 2015 : « Amandis Dégage ! » Le mouvement citoyen contre Amendis : Toute la semaine, des sit-in se sont tenus devant les divers … 

    Maroc: Pourquoi le régime punit-il Maâti Monjib et pourquoi l’opprime-t-il ?

    Maroc: Pourquoi le régime punit-il Maâti Monjib et pourquoi l’opprime-t-il ?

    Sit-in de solidarité avec Mounjib Maâti à Rabat. Depuis début octobre 2015 l’Etat marocain autoritaire achemine Maâti Monjib vers une mort imminente. L'Etat a sciemment choisi d'ignorer sa grève de … 

    Plus d'article de cette catégorie

  • Là-bas des barques de la mort… chalutier. Ici des bateaux de la mort (Cadtm)

    APPEL À TOUS LES MARINS :

    Le 5 octobre 2015, sur le bateau LABRAR 11/269, en pleine pêche, le marin Saïd AGHROUD a perdu la vie. Une catastrophe pour sa famille, laissant sa femme et ses deux enfants, l’un âgé de 16 ans et l’autre de 10 ans, orphelins, et sans ressources.

    Cet accident, survient après un autre accident survenu à Dakhla, le 15 août 2015, du palangrai, un drame qui a entrainé la mort de 12 marins.

    L’exploitation sans limite des marins pêcheurs : sans sécurité, ni assistance,

    Les marins dénoncent et luttent contre des conditions de travail précaire :
    Le 6 octobre 2015, les marins ont refusé de travailler et ont lancé une grève de 24 heures en hommage à leur camarade Saïd AGHROUD, décédé, et en solidarité avec sa famille.

    Ils ont dénoncé la tentative d’une caisse de solidarité pour faire oublier l’absence de sécurité sur le bateau.

    Les marins ont réussi la grève de 24 heures avec manifestation et avancé leurs revendications :

    1. indemnisation et compensation rapide pour la famille du marin décédé, Saïd AGHROUD, et une caisse de secours rapide ;
    2. simplifier et accélérer la procédure en cas d’accident de travail pour la sécurité sociale ;
    3. défendre et exiger des outils de secours et de sécurité rapides et suffisants :
      - une équipe de sauvetage, un hôpital-bateau pour intervenir en cas d’urgence ;
      - l’amélioration des préventions sociales sous contrôle des représentants des marins ;
      - suppression de la corruption et du marché noir dans le secteur : avec contrôle de la pêche et de la feuille de décompte avec élection de délégués des marins pour superviser les déclarations ;
      - de nouvelles élections en toute transparence pour de nouveaux bureaux pour les caisses de secours qui sont actuellement dominées par les patrons et la délégation maritime ;
      - changer le statut des caisses de secours qui ne remplissent pas leur rôle.

    Là-bas des barques de la mort…
    Ici des bateaux de la mort.
    Luttons contre l’exploitation sauvage, luttons pour une vie digne.

    Communiqué du 7 octobre 2015.

    18 octobre par Syndicats des marins pêcheurs d’Agadir et du sud du Maroc

    http://cadtm.org/La-bas-des-barques-de-la-mort

  • Maroc Les lumières de Tanger: la révolte des citoyens contre Véolia-Amandis (Essf)

    Afficher l'image d'origine

    Plus de 20 000 citoyens ont manifesté à Tanger samedi 24 octobre 2015 : « Amandis Dégage ! »

    Le mouvement citoyen contre Amendis

    Toute la semaine, des sit-in se sont tenus devant les divers agences de distribution d’eau et d’électricité de la ville de Tanger puis le jeudi a été décidée « Journée zéro dirhams pour Amendis » de boycott

    Le samedi 17 octobre les associations de quartiers et de consommateurs ont appelé à éteindre les lumières de 20h à 22 h. Le mouvement a été largement suivi dans les commerces, cafés et restaurants qui se sont éclairés à la bougie.

    Dans la nuit du samedi 24 octobre 2015, plusieurs manifestations sont parties des quartiers populaires pour converger vers le centre de Tanger au cri de : « Amandis Dégage ! »

    Les forces de répression ont été déployées dès 20h pour disperser les manifestants qui se rassemblaient place des Nations, au centre de Tanger.

    Contre les matraques et lances –eau, les arrestations, les manifestants ont répondu pacifiquement avec les slogans : « le peuple veut la chute d’Amandis », « Amandis, dégage », tandis que les manifestants continuaient d’affluer des quartiers populaires périphériques : Bni Makada, Drissia, Moghogha…

    Face à la force du mouvement et à la colère des manifestants venus des quartiers populaires périphériques pour rejoindre le centre de Tanger, les forces de répression ont dû se retirer pour éviter les affrontements et débordements.

    A partir de 22h, plus 20 000 manifestants venus des quartiers populaires périphériques se dirigeaient vers le centre aux cris « dégage Amendis »

    Témoignage de M. consommateur-militant sur les lieux

    « Tou-es uni-es unie autour d’une revendication sociale…pour l’instant. »

    Les factures d’eau et d’électricité de juillet à de septembre ont fortement augmenté

    Depuis 3 semaines les habitants de Tanger manifestent devant les agences d’Amendis des quartiers populaires.

    Le mouvement s’organise et les informations sont relayées à travers les réseaux sociaux. Le samedi 17 octobre l’appel à éteindre les lumières durant 2h et à manifester est massivement suivi. Face au succès l’appel est relancé pour la semaine suivante.

    Ce samedi 24 octobre de nouveau, les manifestants se rassemblent devant les agences de leur quartier pour rejoindre le centre. Les forces de répression sont déployées en grand nombre mais font face à mouvement d’ampleur qui ne cesse de grossir, se déploie vers le centre au cri de « dehors Amendis ». Cette revendication sociale a rassemblé plus de 20000 citoyens, une marrée humaine venant du centre et la périphérie de Tanger. Le nombre de manifestant est impressionnant, il dépasse en quantité les manifestations du Mouvement du 20 Février 2011. »

    Les revendications des citoyens

    Depuis plusieurs mois les habitants de Tanger protestent contre l’augmentation des factures d’eau et d’électricité. Ils réclament :
    - modification du système de tarification
    – généralisation des compteurs individuels
    – un service minimum d’approvisionnement en cas de difficulté de paiement

    Luttes de/et pouvoir

    Sur fond de crise politique, les dernières élections régionales et communales du 4 septembre 2015, ont permis de mettre en œuvre le projet de régionalisation décidé par le roi. Ces élections bidon ont connu un faible taux de participation, avec corruption, achats des voix, mafia de l’argent et de représentants véreux, discrédit des partis, absence de programme électoral…

    A Tanger, la bataille pour le pouvoir entre le PJD (les islamistes de Sa Majesté) et le PAM (le parti des amis de Sa Majesté) a éclaté entre le maire de Tanger Bachir Abdallaoui du PJD et le président de la région Elyas El Omari du PAM en conflit ouvert pour la gestion de la ville de Tanger.

    Après les élections de 2015, bras de fer entre le PAM et PJD

    A peine élus, le maire de la ville et président de la région sont en conflit sur les prérogatives dans la gestion de la ville de Tanger : un bras de fer pour la responsabilité de la gestion de l’eau et l’électricité de la ville. Des intérêts importants sont en jeu et des projets pharaoniques coûteux pour la nouvelle région Tanger-Tétouan-Al Hoceima décidés par le roi.


    Rappel : L’origine de la crise

    Filiale de Veolia Environnement, Amendis est chargée depuis 2002 de la gestion déléguée des services d’assainissement liquide et de distribution d’eau potable et électricité de la municipalité de Tanger. Sur son site, elle annonce un chiffre d’affaire de 1 414 millions de dh en 2010

    Les manifestations populaires avaient éclatées contre Amendis dès 2006, puis avaient repris en 2011 dès le début du M20F, quand les habitants de la ville de Tanger avaient cerné une agence d’Amendis située dans un quartier populaire et menacé de ne plus payer leur facture.

    Rappel : sur les Mouvements contre les privatisations et la gestion déléguée

    Avec l’ère des privatisations des secteurs publics, les service de l’eau l’électricité, télécom, transports, ramassage ordures, les gestions délégués des villes et communes sont partout un échec et sources de scandales, corruption, mauvaises gestions, promesses non tenues, contrats non respectés, licenciements et non respect des législations du travail, répression syndicale.

    Dès 2002, les habitants de Rabat Salé se soulèvent contre l’augmentation des prix de la facture d’eau et d’électricité par la Rédal, les luttes se sont poursuivies à Tata contre la Santé et se développent à Ifni, puis dans plusieurs villes et région. Malgré les luttes importantes, les privatisations sont imposées, et le démentiellement de secteurs publics pourtant rentables se poursuit : RAM, ONCF, Poste, Télécom, avec la casse sociale qui s’en suit : licenciements massifs, pertes des acquis et droits sociaux, démentiellement des résistances et des luttes…
    Avec le Mouvement du 20 février en 2011, les manifestations, grèves, sit in dans les villes et les quartiers contre Lydec, Amendis, Areva,… sont quasi permanentes. Les luttes contre Lydec contre l’augmentation des factures d’eau électricité, la mauvaise gestion, les luttes des travailleurs et les grèves pour dénoncer leurs conditions de travail contre les sociétés Amendis, Areva, les monticules d’ordures qui envahissent les quartiers des villes trouvent un échos parmi les usagers-consommateurs-habitants. Ces luttes convergent avec les révoltes des habitants contre les démolissions expropriation , les luttes des usagers contre les augmentations des factures, des consommateurs contre la vie chère et la flambée des prix, des citoyens contre les projets ruineux de TGV et l’absence de transparence des marchés,

    La concentration du pouvoir politique, économique, financier, qui de plus se veut pouvoir sacralisé, ne fait qu’aggraver la crise et converger les luttes de divers secteurs et régions. Partout de grands projets urbains onéreux, souvent inutiles, profitent aux grands trusts internationaux, endettent toujours plus le pays, exproprient les habitants de leurs quartiers voués à démolition, les petits paysans ruinés, chassés de leurs terres, vont fait l’amer expérience de l’endettement ou comment devenir encore plus pauvre en s’endettant.

    Quand l’été libanais a remis le droit citoyen au cœur du politique

    Quand à Beyrouth, le 22 aout 2015, éclate « la révolte des ordures », la ville croule sous les montagnes de déchets, le mouvement citoyen s’organise et s’interroge : « comment un gouvernement incapable d’assainir le pays, peut-il le gouverner ? »

    De Tanger à Beyrouth à Athènes, c’est bien la lutte et résistance des peuples contre un système monde tentaculaire financier politique mafieux qui a déclaré la guerre aux peuples. Nos luttes sont les mêmes, unissons les du local au global.

    26 octobre 2015
    Souad G. Attac/CADTM Maroc

     

    * Article publié sur le site d’Attac-Maroc
    http://attacmaroc.org/fr/2015/10/26/les-lumieres-de-tanger-la-revolte-des-citoyens-contre-amandis/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36169

  • Maroc : Pourquoi le régime punit-il Maâti Monjib et pourquoi l’opprime-t-il ? (Essf)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRz32ISQjh2p4ojZqq034s4WGx7amAcsoOU7WsNLRaWKVFZyGMvOA

    Depuis début octobre 2015 l’Etat marocain autoritaire achemine Maâti Monjib vers une mort imminente. L’Etat a sciemment choisi d’ignorer sa grève de la faim pour la défense de ses libertés de circulation et d’expression, ce qui met sa vie directement en danger, s’agissant d’une personne diabétique avec des antécédents cardiaques.
     
    Depuis un certain temps toutes les formes d’activité exercées par Monjib font l’objet d’incessantes  intimidations : que ce soit par l’interdiction de l’association qu’il préside « Liberté maintenant », ou le harcèlement des activités de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI), au point de mettre en prison son directeur, Hicham Mansouri, sous prétexte de « complicité d’adultère ».
     
    Monjib est historien auteur d’une thèse sur l’histoire politique du Maroc à l’époque cruciale de la mise en place des fondements du despotisme, celle de 1955-1965. Son titre en est « La Monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir : Hassan II face à l’opposition nationale, de l’indépendance à l’état d’exception ». (1)

    Lors des années Driss Basri (2), le ministère de l’Intérieur avait même interdit la publication de chapitres de cette thèse dans un journal marocain. Cette thèse est préfacée par l’écrivain français Gilles Perrault, à qui l’on doit « Notre ami le roi », livre percutant qui a ouvert une brèche dans le mur sombre de la tyrannie politique au Maroc.

    Il convient de mentionner que cette thèse a été notamment dédiée à l’Association marocaine des droits l’Homme (AMDH), à l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), et au jeune martyr Abdelhak  Chabada, en ces termes : « A mon ami qui s’est enlevé la vie à l’âge de 28 ans, Abdelhak Chabada ».
     
    Aujourd’hui Monjib subit l’oppression tout comme l’Association marocaine des droits de l’Homme que le régime étrangle en la soumettant à diverses formes de tracasseries et d’interdiction. Il partage aussi le malheur qui s’abat sur les militants de l’Union nationale des étudiants du Maroc, qui sont soumis aux procès, à l’emprisonnement, à la répression ainsi qu’aux assauts des forces de répression contre les universités. Il se trouve, en plus de tout cela, contraint d’observer une grève de la faim à l’instar de nombreux militants du champ universitaire au cours des dernières années.
     
    Monjib avait également collaboré à l’écriture de la biographie de Mehdi Ben Barka [Publications Michalon, 1996] aux côtés de la journaliste de gauche Zakya Daoud, qui elle aussi avait fait l’objet de tracasseries et a dû fermer l’une des principales tribunes de gauche, à savoir la revue Lamalif.
     
    Monjib agace le régime de la tyrannie avec sa plume et ses activités, doté en plus d’une vraie crédibilité de défenseur des libertés, des droits de l’homme et de la démocratie. Et cela d’autant plus qu’il publie dans la presse étrangère anglophone.
     
    Monjib irrite le régime à cause des efforts intellectuels déployés dans le cadre du Centre Ibn Rochd. Ce centre était le premier qui a fait connaître au Maroc, et peut-être dans toute la région arabe, la pensée de la militante marxiste révolutionnaire américaine d’origine russe et secrétaire de Trotski dans les années 1930 [Raya Dunayevskaya, NdT], en traduisant en arabe son texte « Marxisme et Liberté ». (3) Il poursuit toujours ses efforts de traduction de la pensée radicale. Le centre a été la cible de harcèlement et d’interdiction ce qui l’a forcé à se dissoudre en novembre 2014.
     
    La contribution de Monjib dans la presse intéressée par l’histoire du Maroc est centrée sur les penseurs de gauche et l’histoire des luttes au Maroc. 
     
    Lorsque la rue marocaine s’est mise à bouger sous l’effet du processus de lutte qui a traversé la région en 2011, Maâti Monjib était membre du Conseil national de soutien au Mouvement du 20 Février.
     
    La tyrannie ne supporte pas les véritables voix de l’opposition. Elle ne supporte d’ailleurs même pas celles provenant de positions libérales. Ceux-ci ne mettent pourtant pas en cause le système du capitalisme dépendant au Maroc. Nombreux sont les opposants qui se situent pourtant très loin du socialisme révolutionnaire — partisans qu’ils sont d’une monarchie « rationalisée » qui protège le capitalisme dépendant et apporte plus de démocratie formelle au pouvoir des détenteurs des capitaux. Ceux-ci font néanmoins l’objet de persécutions. Parmi les plus connus d’entre eux on peut citer le journaliste Aboubakr Jamaï et Ali Anouzla.
     
    L’autoritarisme étouffe toute personne qui ne chante pas les louanges de la démocratie hassanienne (4). D’autres intellectuels enfermés dans leur tour d’ivoire, qui n’ont rien à voir avec les organisations de lutte ouvrières et populaires, mais qui tiennent beaucoup à leur indépendance vis-à-vis du régime, furent eux aussi vus de très mauvais œil par ce dernier qui les harcèle et tend à les réduire au silence.
     
    Pour arrêter ses adversaires, le régime se sert de toutes sortes d’alibis non politiques puisqu’il ne trouve pas de justifications politiques convaincantes pour l’opinion publique (notamment à l’extérieur du pays).
     
    Dans le cas de Monjib, l’Etat alimente la suspicion d’irrégularités financières au centre Ibn Rochd. Une manœuvre qui ne trompe personne. Qui ignore encore que cet Etat avec ses services de renseignements très efficaces laissent sévir les pilleurs dans plusieurs associations de ladite société civile mais font pression sur Monjib pour qu’il s’aligne dans le rang des flagorneurs, qui veulent accumuler des richesses.
     
    La solidarité avec Monjib est un devoir primordial pour tout défenseur des libertés et de la démocratie, Son état met toutes les organisations militant pour les droits humains, syndicaux et politiques, devant l’examen de leur fidélité à leurs principes fondateurs. 
     
    La vie de Monjib est en danger !
    Ce qui reste de nos libertés est en danger !
    Solidarité avec Monjib !
    A bas la tyrannie !
     
    Dimanche 25 octobre 2015, par Almonadil-a

    Notes :

    1. Monjib Maati,"La Monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir : Hassan II face à l’opposition nationale, de l’indépendance à l’état d’exception, préface de Gilles Perrault. L’Harmattan, Paris, 1992 (NdT).

    2. Driss Basri, est un ancien puissant ministre de l’Intérieur du roi Hassan II pendant un quart de siècle. Son nom a été fortement associé aux années de plomb. Il est mort à Paris, en France, le 27 août 2007.

    3. Raya Dunayevskaya, « Marxisme et Liberté » https://www.marxists.org/francais/dunayevskaya/works/1957/09/preface.htm

    4. La démocratie de Hassan II, celle qui a entériné son pouvoir quasi absolu ! (NdT).

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36164

  • 1965 : Mehdi Ben Barka est enlevé et assassiné (Alternative Libertaire)

    Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, considéré par le général Juin comme « le plus dangereux adversaire de la présence française au Maroc » est enlevé par deux policiers français devant la brasserie Lipp à Paris. La découverte de toute la vérité sur la disparition et l’assassinat de ce militant anticolonialiste se heurte toujours aujourd’hui à la raison d’État.

    Mehdi Ben Barka est né à Rabat en 1920. Son histoire est fortement marquée par ces années du XXe siècle où les peuples colonisés luttent pour leur indépendance politique mais aussi pour la fin de la tutelle des ex-puissances coloniales, avec en perspective leur développement économique, social et culturel ; cela amène à préparer les nécessaires ruptures avec le système capitaliste qui est au cœur du colonialisme, mais aussi à repenser les rapports avec les États dits « socialistes ». Il ne se revendiquait nullement du mouvement libertaire mais de l’héritage socialiste, à travers la construction d’une force révolutionnaire clairement ancrée dans la lutte des classes et articulée avec les luttes pour l’émancipation des peuples.

    Du colonialisme au néocolonialisme

    Dès l’âge de 14 ans, Mehdi Ben Barka rejoint le Comité d’action marocaine qui deviendra ensuite le Parti national avant de se renommer parti de l’Istiqlal, c’est-à-dire parti de l’Indépendance. Étudiant, il milite à l’Association des étudiants nord-africains, dont il devient le président. Il fait partie des signataires du Manifeste de l’indépendance, rendu public le 11 janvier 1944 ; il en est d’ailleurs le plus jeune signataire. Il est alors emprisonné, comme les autres responsables du mouvement, puis sera licencié de son poste d’enseignant. A sa sortie de prison, il redynamise l’activité du parti de l’Istiqlal, dont il est devenu le secrétaire administratif. Il est dans le collimateur des dirigeants de l’État colonial et du Protectorat [1]. Déporté en mars 1951 au sud de l’Atlas, il est libéré en octobre 1954. Mehdi Ben Barka a joué un rôle majeur dans le mouvement qui aboutit à l’indépendance du Maroc, concédée officiellement à compter du 2 mars 1956.

    Quelques années plus tard, il analysera de manière critique les conditions dans lesquelles cette indépendance fut obtenue : « C’est au bout de cette évolution qui a mis objectivement à l’ordre du jour le rôle et les objectifs des masses laborieuses citadines, la nécessité de leur liaison avec les masses paysannes, le problème de la violence, non dans un cadre étroit, mais dans une perspective anti colonialiste de plus en plus large, qu’est intervenu le compromis d’Aix-les-Bains […] Pourquoi le mouvement de libération nationale n’avait pas compris, et fait comprendre, aux militants la raison fondamentale, les problèmes essentiels de l’exploitation coloniale, et par conséquent les exigences d’une réelle libération ? [ … ] L’histoire nous avait donné tous les moyens de faire le travail de clarification que nous devions faire en tant que révolutionnaires. Le compromis que nous avions passé avec le colonialisme, l’avons-nous présenté comme un compromis ? C’est-à-dire un accord par lequel nous avions à la fois gagné et momentanément perdu. »  [2]

    Son activité militante ne s’arrête pas à l’indépendance et en 1959 il fait partie des fondateurs de l’Union nationale des forces populaires qui s’affirme « progressiste et révolutionnaire ». Forcé à l’exil et à la clandestinité en juillet 1963, il est condamné à mort par contumace, à deux reprises, par le tribunal militaire royal.

    La tricontinentale

    Outre la dénonciation du régime d’Hassan II et la popularisation à l’extérieur du pays des luttes menées au Maroc, Mehdi Ben Barka agit aussi au plan international, notamment en préparant la conférence de la Tricontinentale [3] , qui doit avoir lieu à La Havane en janvier 1966, dont l’ambition était de réunir les représentants et représentantes des peuples Afrique, d’Asie et d’Amérique latine confrontés à l’impérialisme.

    Quatre points sont à l’ordre du jour [4]  : – Lutte contre l’impérialisme, le colonialisme et le néo-colonialisme. – « Points chauds » de la lutte anti-impérialiste à travers les trois continents, particulièrement au Vietnam, à Saint-Domingue, au Congo, dans les colonies portugaises, en Rhodésie du Sud, en Palestine et dans le Sud-Arabique. – Solidarité anti-impérialiste parmi les peuples africains, asiatiques et latino-américains dans les domaines économique, social et culturel. – Unification politique et organique des efforts des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine dans leur lutte commune pour la libération et l’édification nationales.

    Même si les « régimes amis » (URSS, Chine…) ne permirent pas au mouvement de se développer de manière autonome, l’ordre du jour de cette conférence Tricontinentale montre comment les autorités de nombreux pays pouvaient s’inquiéter de sa tenue et se satisfaire de la disparition de son principal promoteur.

    Ben Barka, chargé de la préparation politique et matérielle de cette conférence, devait rencontrer un producteur et un réalisateur d’un film qui devait s’intituler Basta et qui devait être projeté à l’ouverture de la Conférence.

    L’enlèvement

    JPEG - 86.1 ko
    Mehdi Ben Barka, « ce mort aura la vie dure, ce mort aura le dernier mot » (Daniel Guérin)

    Si ce sont bien deux policiers français, Louis Souchon et Roger Voitot, qui enlèvent Mehdi Ben Barka le 29 octobre, il est tout de suite emmené dans la maison d’un truand français, Georges Boucheseiche, à Fontenay-le-Vicomte. Celui-ci s’envole pour le Maroc le 1er novembre et y restera jusqu’à sa mort en 1972. Le prétendu producteur, George Figon, qui avait attiré Ben Barka au rendez-vous, se « suicide » le 17 janvier 1966.

    L’enquête de deux journalistes d’investigation du quotidien israélien Yediot Aharonot publiée en mars 2015 apporte d’implacables précisions sur ce que l’on soupçonnait déjà très fortement, à savoir l’implication directe du Mossad israélien. Au début des années 1960, les services de renseignements israéliens installent, en échange d’une coopération active dans l’élimination du FLN algérien, une base à Paris pour y planifier leurs opérations en Europe. Israël considérait ses relations avec le Maroc comme stratégiques et les deux pays avaient réussi à se trouver des intérêts communs. Le roi Hassan II facilite l’émigration des juifs marocains vers Israël en échange ­d’une aide technologique et de la formation des militaires marocains. En septembre 1965 ce deal permet à des agents du Mossad d’obtenir des informations capitales sur le sommet de la Ligue arabe qui se tient alors à Casablanca. C’est d’ailleurs en partie sur la foi de ces informations que l’armée israélienne recommanda au gouvernement de Levi Eshkol de lancer ce qui deviendra la guerre des Six-Jours en 1967.

    Israël est alors redevable d’une dette envers le Maroc, qui exige, en dédommagement de cette collaboration, la tête de Ben Barka. C’est ainsi que le Mossad réussit à localiser Ben Barka à Genève, au kiosque où il relevait son courrier. L’opération sera menée par les services marocains avec l’assistance technique du Mossad (fourniture de voitures et des passeports aux marocains et français impliqués dans l’affaire pour qu’ils puissent rapidement s’enfuir). C’est également le Mossad qui met au point l’embuscade de la réalisation d’un documentaire pour attirer Ben Barka à Paris.

    Ben Barka est séquestré et torturé, probablement à mort, à coups de brûlures de cigarettes, d’électrochocs et de simulations de noyade. Les services de renseignements israéliens font ensuite disparaître le corps, dissous à l’acide à l’aide de produits chimiques achetés dans plusieurs pharmacies, puis enterré en pleine nuit dans la forêt de Saint-Germain.

    Combat pour la vérité

    Ce fut un des nombreux combats menés par Daniel Guérin [5] . Une quête de la vérité, mais dans quels buts ? Béchir Ben Barka l’explique dans l’entretien de 1995 : « Ce qui nous poussait, qui poussait Daniel, c’était ce désir de justice mais pas uniquement la justice pour la justice. Ce qui le poussait à travers cette recherche de la vérité, outre cet acharnement à dévoiler toutes les responsabilités, c’était, je crois, la volonté de rester fidèle à un certain idéal et de rendre hommage à celui qui, pour beaucoup de peuples du tiers-monde, le représentait par son engagement ».

    Depuis cinquante ans, l’obstruction d’État est totale. Déjà en décembre 1981, Daniel Guérin concluait son livre par cette phrase : « Bachir [Ben Barka] a formulé le souhait que le changement politique, issu de l’élection présidentielle du 10 mai 1981, permette enfin de découvrir toute la vérité sur le meurtre de son père. » Trente-quatre ans plus tard, nous savons qu’il n’en est rien : Mitterrand ou Hollande n’ont rien fait de plus que Chirac ou Sarkozy. De Fabius à Buffet en passant par Duflot ou Mélenchon et bien d’autres, les ministres socialistes, communistes et écologistes ont défilé dans les ministères, pas un et pas une n’a dénoncé publiquement la scandaleuse chape de plomb maintenue sur cette « affaire d’État(s) » dont ils et elles sont ainsi devenu-e-s complices. Comble du ridicule, en 2014 puis en 2015 c’est l’avocat de la famille Ben Barka qui est traîné devant les tribunaux pour une pseudo « violation du secret de l’instruction ». La plainte émanait de l’une des personnes visées par les mandats d’arrêt internationaux [6] non suivis d’effet depuis des années.

    Relancer l’affaire

    Un nouveau Comité pour la vérité dans l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka a été formé. Comme le rappelle son manifeste, il y a urgence à relancer l’affaire car « aussi bien du côté marocain que sans doute du côté français, des témoins en possession d’une part de vérité sont encore en vie, les archives pouvant apporter des réponses doivent encore exister, en particulier celles de la CIA. » La Commission rogatoire internationale adressée au Maroc depuis septembre 2003, renouvelée au printemps 2005, n’a toujours pas été exécutée et les autorités politiques françaises refusent la levée du secret-défense sur la totalité des documents relatifs à l’affaire.

    Notre courant communiste libertaire est particulièrement attaché à cette lutte, notamment de par l’important rôle joué durant des années par notre camarade Daniel Guérin ; celui-ci a laissé, sur ce sujet comme sur bien d’autres thèmes, un héritage politique qui est une des références sur lesquelles se fonde l’activité d’Alternative libertaire. C’est dans ce prolongement que nous soutenons le Comité nouvellement reconstitué.

    Gisèle (AL Paris Nord Est) et Christian (AL Transcom)


    MEDHI BEN BARKA, MON PÈRE...

    JPEG - 22.4 ko
    Bechir Ben Barka

    Bechir Ben Barka est le fils de Medhi Ben Barka. Il anime le Comité pour la vérité sur l’affaire Ben Barka. Dans cet entretien, réalisé en 1995, il résume les raisons qui ont amené à la mort de son père  [7].

    Medhi Ben Barka, mon père, a été interpellé devant la brasserie Lipp, le 29 octobre 1965, par deux policiers français. Il les a suivis puisqu’ils lui ont montré leurs cartes et, confiant, il est monté avec eux dans la voiture de service. Outre les deux policiers, un agent des services secrets français et un truand ont pris place dans la voiture qui les a menés à Fontenay-le-Vicomte dans la maison du truand. Mon père est entré dans la maison et après on ne sait plus ce qui s’est passé. On suppose qu’il a été assassiné mais on ne sait pas de quelle manière et on n’a jamais retrouvé son corps. [...] Il va y avoir une convergence d’intérêts pour mettre fin aux activités de mon père. Cette convergence va se remarquer parmi les protagonistes de l’affaire. En premier lieu, le ministre marocain de l’Intérieur, un agent des services français, des truands chargés de faire le sale boulot, des agents des services secrets américains et israéliens. […]

    Il y avait eu deux procès en 1966 et 1967 où les ravisseurs de mon père ont été jugés mais on n’a jamais pu répondre aux questions de fond car on s’est heurté à la raison d’État. En 1975, nous déposons une seconde plainte pour l’assassinat de mon père pour éviter que l’affaire soit définitivement close par prescription. Daniel Guérin avait découvert un élément nouveau. En 1966, lors de la première enquête, le soi-disant producteur de films était recherché par la police française et au moment où il allait être arrêté, il s’est "suicidé" de deux balles dans le dos. Dans sa mallette, on a retrouvé un questionnaire de type policier, destiné à l’interrogatoire de mon père. Et puis personne n’y a fait attention. Toujours est-il qu’en 1970 un deuxième questionnaire a été retrouvé mais avec des commentaires manuscrits. C’est Daniel Guérin qui a conclu que le scripteur n’était autre qu’un certain Pierre Lemarchand, ancien député gaulliste et un des anciens chefs des barbouzes. Malgré les promesses d’apporter dans les plus brefs délais les preuves de son innocence en justice, cette dernière n’a pas cru bon de le reconvoquer jusqu’à aujourd’hui.

    JPEG - 143.9 ko
    Cabu dessine le procès de l’enlèvement de Ben Barka en octobre 1966 pour le Figaro. « Les fonctionnaires du SDECE, MM. Klein et Como, tels que le président Pérez a pu les voir. On reconnait à gauche les accusés et leurs avocats ; à droite la partie civile. »

    Deuxième blocage, celui du Sdece [8] qui se retranche derrière le secret-défense et refuse de fournir ses dossiers. Après l’élection de Mitterrand, Pierre Mauroy a ordonné aux services secrets d’ouvrir les dossiers. Mais ces derniers n’ont fourni que des éléments dont nous avions déjà connaissance. Vingt à trente ans après l’enlèvement de mon père, il n’y avait toujours pas une volonté politique de faire aboutir la vérité. Je dirais même qu’il y avait une volonté politique de ne pas faire apparaître la vérité. […]

     

    [1] Le Protectorat était alors le régime politique du Maroc ; l’État colonial français appliquait ce même régime à la Tunisie et aux pays de l’Indochine (Annam, Cambodge, Laos, Tonkin). Des « possessions » aux « départements », en passant par les « protectorats » ou les « territoires », le colonialisme n’est pas avare de mots pour maintenir sa domination.

     

    [2] Mehdi Ben Barka, Opinion révolutionnaire au Maroc ; cité par Bachir Ben Barka (« Mehdi Ben Barka, ou la politique du vrai »)

     

    [3] Mehdi Ben Barka était le président du Comité international préparatoire de cette conférence Tricontinentale.

     

    [4] Brieux Jean-Jacques, La « Tricontinentale », in Politique étrangère, n°1 - 1966 - 31 année. pp. 19-43.

     

    [5] Daniel Guérin, Ben Barka et ses assassins, 16 ans d’enquête, Plon, 1982.

     

    [6] Miloud Tounsi a été visé par un mandat d’arrêt international en 2007 dans le cadre de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka. Les quatre autres personnes sont le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, Abdelkader Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (renseignements militaires), Boubker Hassouni, infirmier et agent du Cab 1, une des unités des services marocains ultrasecrètes, et Abdelhaq Achaachi, également agent du Cab 1 (informations de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc).

     

    [7] L’entretien entier est disponible sur : www.danielguerin.info

     

    [8] Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, renommé Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en 1982.

    http://alternativelibertaire.org/?1965-Mehdi-Ben-Barka-est-enleve-et

  • Maroc : derrière les beaux discours, la discrimination des femmes (lutte Ouvrière)

    Le Maroc se targue de participer à toutes les conférences internationales relatives aux droits des femmes, et le pays a ratifié la plupart des documents internationaux destinés à promouvoir l’égalité hommes-femmes. Il vient de présenter devant l’ONU son rapport périodique sur la question, qui concerne les années 2009-2012.

    Ce rapport met sans doute en avant les quelques dispositions prises ces dernières années en faveur des femmes, comme le droit à l’IVG en cas de viol, d’inceste ou de malformation grave du fœtus, ou bien la répression du harcèlement sexuel. Mais, derrière ces mesures bien insuffisantes, les beaux discours ne peuvent occulter une situation désastreuse pour les femmes de ce pays, qui de plus se dégrade dans certains domaines.

    L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a publié un rapport parallèle, écrit en collaboration avec 32 autres ONG marocaines, qui dénonce les multiples discriminations dont les femmes sont victimes. Même si l’IVG est tolérée dans certains cas, il n’en reste pas moins qu’une femme choisissant de se faire avorter au Maroc peut aujourd’hui écoper d’un à cinq ans de prison ferme. Cela conduit à la multiplication des avortements clandestins, estimés à 600 à 800 par jour, dans des conditions sanitaires souvent lamentables.

    L’ADFM pointe aussi du doigt les difficultés d’accès au divorce pour les femmes, l’interdiction des relations sexuelles hors mariage, auxquelles on peut ajouter l’augmentation constante ces dernières années des mariages de mineures, essentiellement des jeunes filles entre 14 et 17 ans. Alors que le Maroc en comptait 18 000 en 2004, le nombre de ces mariages est passé à 35 000 en 2013. Ils sont théoriquement interdits par le nouveau Code de la famille, mais les dérogations accordées par le juge de la famille, censées être utilisées de manière exceptionnelle, sont devenues la règle.

    En matière de droit du travail, la situation des femmes régresse aussi. Le taux d’activité féminin, déjà trois fois plus faible que celui des hommes, est passé de près de 28 % en 2000 à 24,7 % en 2012. Cette situation s’explique en partie par une plus grande vulnérabilité des femmes sur le marché de l’emploi, car elles sont globalement moins scolarisées et moins formées que les hommes. L’analphabétisme concerne encore 47,6 % des femmes (et plus des deux tiers d’entre elles en zone rurale) contre 25,3 % des hommes.

    Derrière l’esbroufe des conférences internationales et des rapports à l’ONU, reste la mauvaise volonté manifeste du gouvernement du Maroc, même en matière de législation et d’avancées sociales pour les femmes.

    Valérie FONTAINE 21 Octobre 2015
     
  • Elections communales et régionales au Maroc: Où sont les femmes ? (Afriques en lutte)

    Afficher l'image d'origine

    Aucune femme n’a été élue à la tête des conseils régionaux.

    Les 12 nouveaux présidents des conseils régionaux sont tous des hommes. Les grandes décisions politiques sont une affaire d’hommes. Les femmes ont certes participé, elles avaient même des listes « sur mesure » pour elles. 14 femmes seulement ont obtenu leur siège à la chambre des conseillers contre 106 hommes !

    Ce constat est triste et décevant pour un pays comme le Maroc qui essaye tant bien que mal de se frayer un chemin vers la démocratie. La constitution de 2011 nous a donné plein d’espoirs et de rêves avec son article sur l’égalité entre hommes et femmes …Mais sincèrement devront nous être étonnés par cette absence des femmes dans la présidence des régions ? La chose politique ne fait que refléter l’état d’âme d’une société ! Et comme tout le monde le sait notre société est structurellement minée par un machisme culturel des plus primaires, aggravé par un retour en force d’un conservatisme religieux assez inquiétant.

    L’absence de femmes au sein des conseils régionaux n’est finalement qu’un symptôme de plus de ce retour en arrière de la démocratisation du pays. Cela montre une fois de plus que Le Politique est aujourd’hui entre les mains d’un implacable patriarcat fortement renforcé par des mentalités forgées par la misogynie culturelle. La représentation politique des femmes reste le plus souvent et malheureusement le résultat soit d’un compromis idéologico - politique soit celui d’une cynique instrumentalisation de « l’alibi » femmes par certains décideurs politiques afin d’afficher leur prétendue adhésion aux valeurs de la démocratie et de la modernité !!

    La question des femmes reste l’otage d’une triple discrimination ; celle du néolibéralisme sauvage, du patriarcat culturel et de l’autoritarisme politique et religieux.

    La constitution, les réformes, les lois qui stipulent l’égalité et la parité sont certes importantes mais elles resteront toujours vaines sans une vraie révolution des mentalités et un réveil des consciences des hommes et des femmes...Beaucoup de chemin reste à faire…

    Octobre 2015 Asma Lamrabet

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/elections-communales-et-regionales

  • Maroc. Ikea : rien ne va plus entre la Suède et le royaume chérifien (Courrier Internationnal)

    Le 1er octobre, le Maroc a annoncé le boycott de toutes les sociétés suédoises après avoir annulé, à la dernière minute, l’ouverture du magasin Ikea dans la région de Casablanca. Une affaire qui prend une dimension politique inattendue.

     

    “Il semble qu’Ikea s’est pris les pieds dans l’une des plus insolubles disputes territoriales de l’Afrique du Nord”, relève The Washington Post. En effet, derrière les raisons administratives avancées par la justice marocaine, qui a évoqué l’absence d’un “certificat de conformité”, il y aurait des raisons d’ordre politique qui ont motivé l’annulation de l’ouverture, prévue le 29 septembre, du premier magasin Ikea dans le royaume.

    “La vraie raison de la non-ouverture du magasin serait géopolitique : Ikea, une compagnie fondée en Suède et dont l’enseigne est étroitement associée à ce pays, est pénalisée à cause du soutien suédois apporté au mouvement revendiquant l’indépendance du Sahara-Occidental”, explique le quotidien américain en citant Le 360, qu’il présente comme “un site d’information marocain perçu comme proche du palais royal”.

    Alignement sur les Nations unies

    Le Sahara-Occidental, ancienne colonie espagnole, est passé en 1975 sous le contrôle du Maroc, explique The Washington Post. Un territoire revendiqué par les indépendantistes du front Polisario. En 1976, le Polisario, appuyé par l’Algérie, y proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD). En 1991, les Nations unies ont pu instaurer un cessez-le-feu entre les belligérants et établir un calendrier prévoyant la tenue d’un référendum d’autodétermination. Mais celui-ci n’a jamais eu lieu et les négociations sur l’avenir du Sahara-Occidental sont toujours dans l’impasse.

    “Si la RASD est reconnue par quelques pays et est membre de l’Union africaine, aucun pays occidental ne l’a reconnue. Toutefois, en Suède, un sérieux débat s’est développé autour de cette question durant ces dernières années”, signale le journal. Côté suédois, les autorités nient tout lien entre l’affaire d’Ikea et la question du Sahara-Occidental et affirment leur alignement sur les travaux des Nations unies.

    Les femmes à la pointe du combat

    http://www.courrierinternational.com/article/maroc-ikea-rien-ne-va-plus-entre-la-suede-et-le-royaume-cherifien

     

  • Communiqué de presse de l’ATMF (Ujfp)

     

    Procès de la spoliation des cheminots marocains par la SCNF, fin ?
     

    Communiqué de presse de l’ATMF : Procès de la spoliation des cheminots marocains par la SCNF, fin ?

    Lundi matin, 21 septembre 2015, le Conseil des Prud’hommes de Paris rendra une décision singulièrement forte.

    Il s’agit du plus massif et du plus long procès contre les discriminations en France.

    850 travailleurs du rail de la SNCF sur 2000 ont déposé plainte en 2005 contre la spoliation de leurs droits, en raison de leurs statut de recrutement inférieur par rapport à leurs collègues français, sur fond de nationalité étrangère (tous marocains et un belge).

    Les discriminations principales portent sur :

    • la rémunération
    • le déroulement de carrière
    • le montant des retraites
    • les discriminations liées à l’âge.

    La pratique de ces discriminations s’étale sur une durée de 38 ans.

    19 audiences, moult renvois, 4 jours non stop de débats en mars 2015, 14 audiences, 10 années d’instruction depuis juin 2005.

    Combien sont morts ou le seront bientôt ? Comment ne pas faire le parallèle avec le traitement réservé aux anciens combattants étrangers par la France ?

    Que font les états marocain et français signataires de la convention qui « régit et garantit l’égalité des droits et de traitement avec les nationaux » ?

    Où sont les organisations syndicales ouvrières, les forces de gauche ?

    Quid de la magistrate professionnelle écartée par sa hiérarchie en raison de son origine marocaine ?

    ATMF
    A Paris le 18 septembre 2015

    mercredi 23 septembre 2015 par ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)