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Un Film d’Alexandra DOLS – Un documentaire sur les conséquences invisibles de la colonisation : l’occupation intime, celle de l’espace mental. Espace où l’équilibre, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et des enjeux de lutte, de résilience et de résistance. La colonisation au quotidien n’est pas seulement celle des terres, du ciel, des logements et de l’eau, elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, mais travaille aussi les esprits, derrière les fronts.
Le Film
La dernière offensive militaire israélienne de l’été 2014 a fait plus de 2 100 victimes palestiniennes dont plus de 500 mineurs. Ce massacre est une phase aiguë d’une occupation commencée il y a plusieurs décennies. Les médias traditionnels traitent ces moments critiques mais l’attention des caméras retombe ensuite. Or l’occupation ne s’arrête pas avec un cessez-le-feu.
Au quotidien, la colonisation n’est pas seulement celle des terres, des logements, du ciel ou de l’eau. Elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, elle travaille aussi les esprits. J’ai choisi ici de m’intéresser à ses formes invisibles : l’occupation intime, celle de l’espace mental. Dans ce contexte, l’équilibre mental, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et enjeux de résistance.
Extrait
Cette approche m’a été inspirée à la lecture des chroniques du Dr Samah Jabr. Psychiatre-psychothérapeute palestinienne, elle témoigne à travers articles et conférences des conséquences invisibles de l’occupation : ses dommages psychologiques.
Dans l’héritage du psychiatre anticolonialiste, le Dr Frantz Fanon, elle tisse des liens entre libération personnelle, psychologique et libération nationale, collective. Son approche au carrefour du psychologique et du politique, identifie des symptômes développés sous occupation et souligne les liens entre la résistance et la résilience face à celle-ci.
« Ce que je vois dépend de ce que je sais.» Son travail sera la tige principale du film et servira de levier de discussion dans mes rencontres avec d’autres Palestinien-ne-s de Cisjordanie et de Palestine de 48 impliqués dans cette interrogation collective : face à l’occupation intime, celle de l’espace mental, sur quelles fondations et outils psychologiques reposent leurs résiliences et résistances ? Un cheminement dans nos esprits et sur les routes de Palestine, dans une arborescence d’extraits de chroniques, de rencontres, de récits et d’échappées belles dans la terre palestinienne. Gageons que leurs témoignages résonneront et inspireront bien au-delà de leur réalité.
Avec la participation de Rula Abu Duhou, Deema Zalloum, des membres de «Al Quds Parkour», ainsi que de Mgr Atallah Hanna, Sheikh Khodr Adnan, l’activiste Ghadir Chafie, le sociologue Abaher El Sakka et bien d’autres.
Samah Jabr, psychiatre et enseignante
Née à Jérusalem-Est, elle y vit mais travaille en Cisjordanie. Elle dirige le Centre médico-psychiatrique de Ramallah et une clinique en banlieue de Jérusalem. Elle est également professeure dans des universités palestiniennes et associée à l’Université Georges Washington.
Son champ d’activités inclut la formation de professionnels de la santé mentale palestiniens, israéliens et internationaux, de la Cisjordanie à la bande de Gaza. Elle intervient aussi auprès de détenu-es en prison et participe, en collaboration avec le PCATI, Comité public contre la torture en Israël, à un travail de collecte de témoignages de survivant-es de la torture. Parallèlement à ces activités, elle écrit régulièrement depuis la fin des années 1990 dans des publications internationales et actuellement pour le Washington Report on Middle East Affairs.
Titulaire d’un Master II en Création et Réalisation audiovisuelle à Paris VIII Vincennes et d’un Master I en Écriture de scénario de fiction à Paris I Panthéon-Sorbonne, Alexandra Dols est auteur-réalisatrice spécialisée dans le documentaire.
Son dernier long métrage documentaire, Moudjahidate, évoque des engagements de femmes dans la lutte pour l’Indépendance de l’Algérie au sein du FLN-ALN. Il a été diffusé dans plusieurs pays et dans des institutions scolaires.
Les questions de luttes d’émancipation, de libération et leurs histoires traversent son travail. Son travail d’enquête est important pour impulser une dialectique pour aller au-delà du témoignage, en provoquant de la réflexivité, celle de l’interviewé-e et la sienne.
Pour elle, les images sont aussi des « champs de bataille potentiels » et peuvent véhiculer des clichés destructeurs pour ceux et celles qu’elles ciblent dans leurs représentations. Elle intervient donc depuis 2010 en milieu scolaire pour transmettre des outils d’éducation à l’image et apprendre à les interroger.
Hybrid Pulse
Hybrid Pulse est une association créée en 2005 ayant pour but d’accompagner des jeunes femmes dans l’écriture, la réalisation, la diffusion de créations audiovisuelles et la mise en oeuvre d’ateliers d’éducation à l’image. Nous avons produit entre autres le dernier long-métrage documentaire d’Alexandra Dols, Moudjahidate, diffusé sur trois continents (Europe, Afrique et États-Unis) et distribué en DVD et VOD.
Les projections en avant-première
Nous nous réjouissons par ailleurs de la présence du Dr. Samah Jabr qui accompagnera le film lors de ses dates : (accès et tarif dans les liens)
Les soulèvements arabes déclenchés à l’hiver 2010-2011 n’ont pas fini de bouleverser le paysage politique et social de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord [1].
Produits de la dégradation de la situation économique et sociale dans la région, de l’augmentation des inégalités et de la persistance de l’autoritarisme et des pratiques clientélistes des pouvoirs en place, ces soulèvements étaient porteurs de revendications articulées autour des questions de justice sociale, de dignité et de libertés démocratiques.
Le pluralisme, la liberté d’expression et la liberté de la presse étaient, pour nombre de manifestants et de groupes révolutionnaires, des préoccupations majeures. Force est en effet de constater, sans négliger la diversité des situations nationales, que la censure et la répression contre les journalistes et les médias non inféodés aux classes dirigeantes étaient la règle dans la région, d’où le rôle des nouveaux médias, et notamment des réseaux sociaux, dans la diffusion des informations lors des soulèvements [2].
Près de six ans après le début du soulèvement tunisien, le moins que l’on puisse dire est que la situation régionale est loin d’être stabilisée, et que les pays touchés par le mouvement de révolte ont connu des trajectoires variées, de l’écroulement de l’État libyen à la difficile « transition » tunisienne en passant par la tragédie syrienne et la contre-révolution en Égypte. Sur le front de la liberté de la presse comme sur bien d’autres, l’enthousiasme initial a laissé place à la déception, au découragement, voire à une dégradation des conditions de travail des journalistes.
En mai 2015, un rapport portant sur « l’état de la liberté de la presse dans le monde arabe (2014-2015) », établi par la Fédération des journalistes arabes (FAJ), concluait ainsi que« les changements politiques et les turbulences faisant suite aux soulèvements de 2011 ont conduit à une détérioration de l’environnement pour les journalistes dans la plupart des dix-sept pays couverts par l’étude ». La situation de la liberté de la presse en Égypte était même qualifiée de « catastrophique ».
Qu’en est-il réellement ? Dans quelle mesure les aspirations de 2010-2011 ont-elle été étouffées dans l’œuf ? Quelles sont concrètement les conditions d’exercice de la profession de journaliste dans un environnement instable, autoritaire, voire contre-révolutionnaire ?
C’est pour répondre à ces questions – et à bien d’autres – que nous vous invitons au prochain Jeudi d’Acrimed, durant lequel nous nous intéresserons plus précisément à deux pays, l’Algérie et l’Égypte, qui connaissent chacun des situations particulières mais partagent aussi nombre de problématiques communes, entre autres et notamment dans le champ médiatique.
Le 17 octobre 1961 la fédération de France du Front de libération nationale (FLN) organise une manifestation à Paris. La répression policière est d’une extrême violence : outre l’internement de milliers de manifestants et l’expulsion de centaines d’entre eux, plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’Algériens sont portés disparus – nombre d’entre eux ont été tués et jetés dans la Seine. Comment la presse a-t-elle rendu compte de ce massacre ? [1]
À notre connaissance, la meilleure étude publiée à ce jour sur le traitement médiatique du 17-Octobre est due à Mogniss H. Abdallah : dans un article paru dans la revue bimestrielle Hommes & migrations de novembre-décembre 2000, sous le titre « Le 17 octobre 1961 et les médias. De la couverture de l’histoire immédiate au “travail de mémoire” » [2]. Notre contribution doit être comprise comme une incitation à lire cet article de référence.
L’auteur examine ce traitement médiatique jusqu’en 2000. Mais qu’a-t-on pu lire dans la presse dans les quelques jours qui ont suivi ?
De droite…
« La presse populaire de droite, écrit Mogniss H. Abdalllah, à l’instar du Parisien libéré, de L’Aurore ou de Paris-Jour, reprend la version de la préfecture de police. Elle évoque de “violentes manifestations nord-africaines”, emmenées par des “meneurs” et des “tueurs”, “déferlant vers le centre de la ville” […] »
Voici, par exemple, la « une » du Parisien libéré du 18 octobre, qui attribue les violences aux manifestants :
Et en pages intérieures, on peut lire en tête de la page consacrée à la manifestation, cet encadré (extrait) qui résume le journalisme dont il s’agit.
Le 19 octobre, Le Parisien libéré « explique » ainsi les manifestations, et en particulier la manifestation de femmes et d’enfants qui s’est déroulée la veille.
Le Figaro, de son côté, commence par s’en tenir à une version pro-gouvernementale, en attribuant la violence aux « musulmans algériens ». À la « une », le 18 octobre…
Mais, dans les jours suivants, Le Figaro (même Le Figaro…) ne peut dissimuler totalement la vérité. Ainsi, relève Mogniss H. Abdallah, « Le Figaro du 23 octobre se départit quant à lui de son soutien initial à la police pour dénoncer des “scènes de violence à froid” dans les centres d’internement, au Palais des sports ou au stade de Coubertin. »
À France-Soir, qui est alors un grand quotidien populaire qui affecte de n’épouser aucun parti pris, on commence, là aussi, par avaliser la version policière et renvoyer dos à dos « les extrémistes de l’OAS et du FLN »…
Comme on peut le voir dans ce commentaire de page intérieure (extrait) :
Mais au fil des jours France-Soir recueille également des témoignages sur l’ampleur et la violence de la répression.
… à gauche
La presse de gauche sera plus audacieuse. Certes, elle commence par afficher une certaine prudence, qu’elle attribue, non sans raison, à la censure, comme le fait L’Humanité le 18 octobre, ainsi qu’on peut le lire dans cet encadré de page intérieure (extrait) :
Les jours suivants, en dépit de cette compréhensible prudence [3], dans l’ensemble de la presse que l’on peut classer à gauche le ton change et les informations filtrent.
Changement de ton, avec par exemple, cette « une » de Libération (il s’agit du quotidien issu de la Résistance…), le 20 octobre (extrait) :
Comme le relève encore Mogniss H. Abdallah, « Libération, Témoignage chrétien ou France Observateur publient sous la forme interrogative “est-il vrai que... ?” ou “y a-t-il eu... ?” de multiples informations sur les exactions policières et leur caractère systématique (hommes frappés et jetés à la Seine ou retrouvés pendus dans les bois, décompte du nombre des morts et des disparus qui discrédite le bilan officiel faisant état de 3 morts et 55 blessés...) “Si tout cela est exact, et nous avons de bonnes raisons de le croire, qui sont les auteurs de ces crimes ?” demande Libération du 19 octobre 1961 ».
Pendant toute la semaine qui suit, les témoignages s’accumulent et convergent. Et le 27 octobre, bien que la grève des cheminots fasse leur principal titre de « une », L’Humanité et Libération interrogent ou, plutôt, interpellent, sur la base de nouveaux témoignages.
Ainsi, L’Humanité :
Même question, le même jour, dans Libération, qui invoque des témoignages convergents dans cet encadré (extrait) :
Enfin, des photos d’Élie Kagan (1928-1999), prises lors de manifestation du 17 octobre sont publiées par Témoignage chrétien : elles sont accablantes.
Les « petits médias »
Pourtant, comme le souligne Mogniss H. Abdallah, c’est surtout aux « intellectuels-journalistes » (comme Paul Thibaud ou Claude Bourdet) et aux « petits médias » que l’on doit, dès 1961, le combat le plus acharné pour la vérité : outre les exactions en tous genres, c’est un véritable massacre qui a été perpétré :
« Les “petits” médias, dont la revue Les Temps modernes, les journaux Témoignages et documents ou Vérité-Liberté, ou encore la maison d’édition François Maspero, publient de multiples documents qui permettront de faire une synthèse sans concession des événements du 17 octobre 1961. Droit et liberté, journal du Mrap, fournit des informations sur d’autres pogroms ailleurs en France (Metz, Nancy). Côté images, le biologiste Jacques Panijel va entreprendre une enquête caméra au poing qui donnera le film “Octobre à Paris”. Beaucoup de ces publications vont être saisies, le film sera interdit, mais paradoxalement, leur contenu diffusé “sous le manteau” va marquer toute une génération, ce qui ne semble pas le cas de la grande presse et son information éphémère, volatile. »
Mais, en ce mois d’octobre 1961, aucune mobilisation de solidarité ne sera suscitée. Il n’en ira pas de même, quelques mois plus tard, à la suite de la tuerie du 8 février 1962 au métro Charonne. Pis : la mémoire collective et la commémoration de cette tuerie ont longtemps occulté le combat pour la vérité et la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961. Ce combat, qui est d’abord un combat pour l’information, n’est pas fini.
Seul film en langue amazighe programmé aux 14es Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB), Je te promets du jeune réalisateur bougiote Mohamed Yergui a intéressé un public nombreux.
Ce court-métrage de 17 minutes est un pur produit bougiote, tourné totalement à Béjaïa et avec des comédiens de la région.
L’histoire invite à réfléchir sur la condition féminine, mais aussi sur le poids d’une tradition injuste à l’égard de la femme. Un frère et une sœur, Allili et Baya, ont grandi ensemble dans un village kabyle, au sein d’une famille pauvre qui ne peut se permettre de scolariser qu’un seul de ses deux enfants. Le sacrifice est porté inexorablement sur la fille.
Le père en a décidé ainsi. Soumise à la tradition et au poids de la société patriarcale, la jeune fille se consacre à son frère. Elle lui tend un livre et l’exhorte à étudier pour lui et pour elle. Lorsque, adulte, elle possède des bijoux, elle les lui offre pour lui permettre de poursuivre des études aux Beaux-Arts. Le frère, attentif et affectueux, lui promet qu’un jour il l'emmènera au mont Gouraya d’où elle pourra contempler son village au loin. La promesse est le fil d’Ariane pour cette fiction qui allie esthétique et aspect anthropologique, qui met en valeur les us et coutumes kabyles.
Le film débute par l’arrivée au pays, un sac à la main, d’un jeune homme. Le rôle est joué par Farid Oukala, comédien et metteur en scène originaire de Béjaïa et installé à Toulouse, qui s’est déjà produit au Festival international du théâtre de Béjaïa avec une adaptation de La Terre et le sang de Mouloud Feraoun.
En empruntant les chemins qui montent vers son village natal, sa randonnée pédestre de ces montagnes altières s’accompagne de souvenirs de sa jeunesse qui reviennent en flash-back pour lui rappeler sa sœur qui l’appelait «dada Allili». Les séquences se déroulent sous la musique de Abdelaziz Yousfi (Bazou) qui s’adaptent à la majesté des montagnes des Ath Bimoune. Au village qu’il retrouve après des années d’absence, le jeune homme est accueilli par des obsèques émouvantes. Une jeune femme vient de décéder et ont vient le consoler…
Mohamed Yergui signe par ce film un travail qui force le respect. Il n’en est pas à son premier court-métrage. Il a réalisé en 2007 Au bout du tunnel (Ad bin tifrat) qui a reçu l’Olivier d’or au Festival culturel national du film amazigh, et Houria la même année, un autre court-métrage, primé (Ahaggar d’or) au Festival du film arabe d’Oran. Le jeune réalisateur, que l’on considère «enfant des RCB» et qui poursuit d’un pas sûr son parcours dans le monde du cinéma, semble promettre, par son nouveau film, de ne pas s’arrêter en si bon chemin.
Le ministère de la Culture a refusé de délivrer le «visa culturel» sans lequel la projection du film ne peut se faire.
Le film documentaire Vote off, du jeune réalisateur-producteur algérien Fayçal Hammoum, produit par Thala films, a été déprogrammé des 14es Rencontres cinématographiques (RCB) qui se déroulent jusqu’à ce vendredi à la Cinémathèque de Béjaïa. Le ministère de la Culture a refusé de délivrer un «visa culturel», qui tient lieu d’une autorisation de projection.
C’est depuis 2011, en vertu de la loi n°11-03 du 17 février 2011 relative à la cinématographie, décret 13-276, que le département de Azeddine Mihoubi exige un «visa culturel» pour tout film programmé dans une manifestation culturelle. Vote off est le premier film à faire les frais de cette loi dans le cadre des RCB qui appliquent cette loi depuis l’année dernière.
C’est l’incompréhension chez le réalisateur. «Je suis surpris, je ne m’attendais pas à cela, d’autant que mon film est très loin d’être partisan», nous a-t-il déclaré au téléphone. «On ne peut que se rendre à l’évidence et appeler les choses par leur nom : il s’agit là d’un cas flagrant de censure», accuse-t-il dans une lettre adressée à l’opinion publique, dont nous avos été destinataire d’une copie.
Le ministère a dû prendre le soin de superviser au préalable ce film de 81 minutes dont le contenu est apparemment dérangeant par le spectre de l’abstention bien réelle qu’il ne fait que filmer à quelques mois des législatives de 2017. Selon son synopsis, «Vote Off suit la jeunesse algérienne pendant le mois qui a précédé l’élection de 2014. Une jeunesse active mais qui n’a jamais voté…».
La caméra de Fayçal Hammoum a investi le terrain de la campagne électorale à Alger pour la présidentielle d’avril 2014 pour prendre le pouls de la société dont fait partie une jeunesse désabusée et abstentionniste. Elle s’est posée dans des meetings de candidats, dans leurs permanences, dans la rue, à El Watan… pour «un voyage électoral ou plutôt une balade où se côtoient le doute, la peur, l’espoir».
«Au-delà des parcours individuels de mes personnages qui sont au centre du projet, j’ai aussi fait ce film pour une raison simple et sans doute un peu naïve : je veux croire que l’Algérie peut et doit devenir aussi démocratique que possible», réagit, dans sa lettre, Fayçal Hammoum. Il considère qu’«interdire ce film, c’est interdire la croyance qui en est à l’origine.
La croyance en un pays de droit où l’expression d’une idée n’est pas vécue comme une menace mais une chance. Interdire ce film, c’est interdire par avance tous les films qui voudront affirmer cela. C’est, qu’on le veuille ou non, avouer que rien ne changera». Le jeune réalisateur est convaincu qu’«on peut toujours enterrer un film mais jamais la parole et encore moins la pensée des hommes».
L’association Project’heurts qui a été forcée d’annuler la projection du film, et pour affirmer son attachement «aux valeurs de la démocratie et de la liberté d’expression et de création», a maintenu le rendez-vous de demain à 17h, l’heure prévue de la projection du film Vote off, mais pour engager un débat sur «la loi sur le cinéma, sur la liberté de création en Algérie en présence du réalisateur et du producteur du film».
«Ce bras de fer constant avec le ministère de mon pays et autres autorités ‘‘suprêmes’’ de la culture commence à me fatiguer. Et je suis, de la même façon, fatigué d’avance de devoir demander grâce pour un film condamné à mort par la censure», écrit, déçu, Fayçal Hammoum à propos d’un film qu’il aurait pu appeler «A quoi rêvent wled houmti». A la liberté, certainement.