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Palestine - Page 33

  • Palestine: l’Alliance démocratique, une troisième option pour les élections d’octobre? (Al'Enconre.ch)

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    Dans Le Monde du 19 août 2016, Nicolas Ropert écrivait: «La dernière confrontation électorale entre le Fatah et le Hamas avait tourné à l’affrontement après la victoire du mouvement islamiste aux législatives de 2006. Dix ans après, les deux frères ennemis palestiniens se défieront de nouveau dans les urnes. Après l’annonce surprise de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne et secrétaire général du Fatah, d’organiser des élections municipales en octobre, le Hamas a fait savoir mi-juillet qu’il y participerait et que le vote se déroulerait aussi dans la bande de Gaza, qu’il contrôle.»

    Le journaliste souligne, ensuite, les polémiques entre le Fatah et le Hamas. Puis continue ainsi: «Le Hamas n’a rien à perdre dans cette élection, au contraire du Fatah, qui va utiliser tous les moyens pour éviter une défaite», analyse Amjad Shihab, professeur de sciences politiques et chercheur palestinien. L’universitaire souligne le ras-le-bol croissant parmi les dirigeants au pouvoir en Cisjordanie et note qu’une opposition interne au sein du Fatah est en train de s’organiser autour de la personnalité controversée de Mohammed Dahlan, l’ancien chef des services de sécurité de Gaza, exilé aux Emirats arabes unis. Les observateurs notent aussi la présence de listes communes de la gauche palestinienne. Cantonnée à de faibles pourcentages quand elle concourt en ordre dispersé, la gauche unie pourrait grignoter de précieuses voix au Fatah.»

    Nous publions (traduction) ci-dessous, à propos de la présentation de ces «listes communes», un article de Haggai Matar. Nous exposerons d’autres opinions à ce sujet. (Rédaction A l’Encontre)

     

    Cinq partis de gauche palestiniens dans les Territoires occupés ont annoncé qu’ils s’associaient pour former une liste commune en vue des prochaines élections municipales.

    Ces élections devraient se tenir le 8 octobre dans plus de 300 municipalités, conseils de village et conseils régionaux en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Ces partis, dont la liste portera le nom de «Alliance démocratique, n’ont pas exclu qu’il puisse s’agir d’un premier pas dans la formation d’alliances du même genre à une échelle nationale.

    Les responsables des cinq partis souhaitent que ce bloc de gauche puisse devenir une alternative au Fatah et au Hamas. Il donnera priorité à l’unité de la lutte des Palestiniens contre l’occupation et à la justice sociale, en particulier à l’égalité entre hommes et femmes – l’Alliance s’est engagée à assurer qu’au moins 30% de ses représentants seront des femmes – ainsi qu’à combattre la corruption.

    La plateforme de l’Alliance comprend également l’accès total à l’électricité, à l’eau, aux services sociaux, à l’infrastructure, à l’éclairage et aux parcs publics gratuits. Selon certains membres du parti, l’Alliance s’est inspirée de la création de la Liste conjointe lors des dernières élections à la Knesset. (Voir à ce sujet les deux articles publiés sur ce site en date du 9 mars 2015)

    Le bloc de gauche compte sur les électeurs indécis

    Si ces élections se tiennent effectivement, elles seront les premières élections municipales qui auront pu se tenir dans les Territoires occupés. Les élections de janvier 2006 n’ont pas été menées à bien complètement et celles de 2012 n’ont eu lieu qu’en Cisjordanie, puisqu’elles ont été boycottées par le Hamas à Gaza. Ce sera également le premier épisode électoral à se tenir conjointement en Cisjordanie et à Gaza depuis une décennie, soit depuis la victoire du Hamas lors des élections générales de 2006, de son accession au pouvoir à Gaza et de la division qui s’est ensuite creusée entre les deux partis. La participation du Hamas aux prochaines élections et le fait qu’elles se tiennent en même temps à Gaza et en Cisjordanie sont vus comme un signe positif en vue de combler le fossé.

    Même s’ils s’étaient présentés séparément, chacun des partis de gauche auraient participé à ces élections générales et auraient obtenu, ensemble, un peu moins de 10% du soutien électoral.

    Le dernier sondage, effectué par le centre de recherche palestinien Khalil Shikaki, a montré que si les élections générales étaient tenues aujourd’hui, le Fatah gagnerait avec 34% des voix, devant le Hamas avec 31% et les partis de gauche (séparément) 9%, alors qu’environ 26% des électeurs resteraient indécis. Dans un entretien le site hébreu Local Call, l’homologue de +972, les membres de l’alliance de gauche assurent qu’ils prévoient un soutien significatif de la part des électeurs indécis qui souhaitent envoyer un message contre la division et en faveur d’une troisième voie.

    La nouvelle «Alliance démocratique» est composée du Front populaire de libération de la Palestine (c’est le parti le plus important de l’alliance), du Front démocratique pour la libération de la Palestine, de l’Initiative nationale palestinienne (créée récemment et focalisée sur la lutte contre la corruption et le soutien aux luttes nationales contre le mur), du Parti du Peuple Palestinien (un minuscule parti communiste allié au Parti Communiste Israélien), et de l’Union Démocratique (FIDA, qui s’est séparée du Front démocratique au début des années 1990). Ces partis seront rejoints par des militants politiques indépendants qui s’identifient avec la plateforme de l’Alliance.

    «Dans notre société il y a un grand besoin d’une alliance démocratique de gauche qui offre une alternative à d’autres forces politiques et défende un programme d’égalité entre les hommes et les femmes», explique Khalida Jarrar, une membre du Conseil législatif palestinien pour le Front populaire de libération de la Palestine.

    Khalida Jarrar a récemment été libérée d’une prison israélienne après un peu plus de 14 mois de détention pour des activités politiques telles que la participation à des manifestations, des prises de parole lors de conférences, des assemblées avec des familles de prisonniers, etc. Avant son emprisonnement elle était bien connue pour sa défense des droits des femmes et des prisonniers palestiniens et pour ses critiques de la coordination des services de sécurité entre Israël et l’Authorité palestinienne. Elle explique: «Pour certaines d’entre nous, c’est à l’Université que nous avons pu établir une alliance (…) Celle-ci est clairement un nouveau pas dans cette direction et c’est peut-être le début de quelque chose d’encore plus large qui pourrait s’étendre à l’échelle nationale. Pour le moment, nous nous concentrons sur le niveau local, car là aussi nous devons procurer à nos citoyens des services libérés de la corruption, faire en sorte que le gouvernement soit plus accessible et fournir des services prioritairement aux pauvres, tout en protégeant les terres des confiscations et les résidents de l’Area C de l’occupation [l’Aera C réunit 60% de la Cisjordanie et Israël contrôle effectivement ces territoires, malgré quelques transferts apparents de tâches (éducation, santé), de fait soumis aux forces d’occupation]. Cette coalition est un pas important vers un équilibre politique normal au sein de notre société et je suis très optimiste quant à son avenir.»

    Mustafa Barghouti ajoute: «Nous pensons qu’une grande partie de la population cherche une troisième voie face schisme entre le Fatah et le Hamas».

    Il est membre du conseil législatif, fondateur et dirigeant de l’Initiative nationale palestinienne. «Nous cheminons dans les traces de la liste conjointe des Palestiniens de 1948, nous voulons suivre leur modèle réussi et fournir au Fatah et au Hamas un exemple de comment on peut atteindre l’unité.»

    «De manière générale, ces élections sont très importantes, et leur existence même pose les fondations pour combler le fossé entre la Cisjordanie et Gaza, ce qui pourrait, nous l’espérons, conduire à des élections nationales et présidentielles (…) Encore plus important, cela rendra au peuple le droit, longtemps perdu, de voter et d’influencer ceux qui le dirigent. Le tournant est prometteur et redonne une nouvelle énergie aux partis politiques, ce qui est déjà un bon résultat.»

    Des élus mis en détention

    Outre l’optimisme qu’ils affichent, les candidats soulignent l’importance de l’influence israélienne pendant la période précédant les votations. De récentes nouvelles font état des efforts de l’Administration civile pour encourager des commerçants et autres personnes ayant de bonnes relations avec Israël de se présenter aux élections et d’encourager les échanges en vue de cordonner les services de sécurité israéliens et ceux de l’Autorité palestinienne, sans compter les récentes arrestations de militants politiques et de candidats du Hamas et d’autres groupes.

    Arif Jafal, un analyste politique et dirigeant de Al Marsad – une ONG palestinienne indépendante à Ramallah qui supervise les élections et soutient la démocratie – explique à Local Call : «Une des principales questions que va soulever cette élection est celle de savoir avec qui Israël travaille et comment voter contre eux (…) Toute coopération de ce type affaiblit le Fatah et renforce ceux qui se présentent contre ce parti. Lors des précédentes élections nationales, Israël a été plus utile au Hamas que la campagne électorale de ce dernier. »

    Arif Jafal a indiqué que les élections pourraient entraîner un glissement des rapports de forces au niveau des autorités locales. Outre les régions clairement identifiées avec l’un des partis, il y a des villes où l’Alliance démocratique pourrait devenir une présence majeure (en particulier à Bethléem, Ramallah et Tulkarem), ainsi que des régions où le Fatah ou le Hamas seront obligés de former des coalitions avec d’autres groupes pour gérer le gouvernement local. «Dans des élections locales, outre le Fatah, le Hamas, et maintenant l’Alliance démocratique, il existe également des listes familiales qui se présentent de manière indépendante. Le Fatah ou le Hamas devront coopérer avec la nouvelle alliance de gauche ou avec des listes de familles afin de pouvoir contrôler les conseils.»

    Dans le contexte des élections en Cisjordanie et à Gaza, le débat public palestinien s’est récemment focalisé sur le manque d’élections à Jérusalem Est, alors qu’elle est censée devenir la capitale de l’Etat palestinien. Dans un article publié dans le quotidien Al-Quds, Mustafa Barghouti a appelé toutes les listes – celles de l’Alliance comme celles du Fatah et du Hamas – d’essayer d’organiser des élections dans Jérusalem Est en créant une seule liste, exclusivement pour cette ville. «Il s’agit d’un message pour créer, par des moyens non-violents, un état de fait face à la forte pression israélienne», explique Barghouti lors d’un entretien.

    Il est peu vraisemblable que l’Alliance démocratique devienne une force majeure au cours de ces prochaines élections. Mais si la tenue des élections aboutit et que l’Alliance puisse se maintenir – en s’établissant comme troisième parti qui puisse faire contrepoids et contrôler le Fatah et le Hamas à l’échelle locale et nationale – et si Israël ne supprime pas la liste (comme il le fait depuis des années avec des militants politiques et des membres du Conseil législatif) – ce sera une excellente nouvelle. Si tout se déroule bien et si la Liste conjointe devient effectivement, comme le disent certains activistes, une source d’inspiration pour les partis de gauche, alors il semble que la gauche palestinienne pourra aussi remercier le Ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman pour avoir élevé le quorum des élections à la Knesset, obligeant les partis arabes d’Israël à s’unir [allusion à la Liste unifiée qui obtenu 10,54% des suffrages et 13 sièges lors des élections de mars 2015]. (Article publié sur le site +972 en date du 15 août 2016; traduction A l’Encontre)

    Par Haggai Matar

    23 - août - 2016

    http://alencontre.org/moyenorient/lalliance-democratique-une-troisieme-option-pour-les-elections-doctobre

  • Celtic de Glasgow (The Guardian)

    Et la réponse depuis la Palestine

    Les fans du "Celtic de Glasgow"recueillent plus de 85.000 £ pour les organismes de bienfaisance palestiniens après la manifestation des drapeaux.

    Les supporters du Celtic ont recueilli plus de 85.000 £ pour les organismes de bienfaisance palestiniens dans une tentative de faire correspondre une amende imminente de l'UEFA pour l'affichage de drapeaux palestiniens lors d'un match contre une équipe israélienne.

    L'instance dirigeante du football européen a entamé une procédure disciplinaire contre le club de Glasgow la semaine dernière après qu'un certain nombre de fans aient affiché les drapeaux palestiniens lors de leur victoire à domicile 5-2 contre l'Hapoel Be'er Sheva en éliminatoires de la Ligue des Champions. Le match retour doit être joué en Israël mardi soir. Le groupe "Brigade Verte" des supporters a mis en place un appel sur le site Internet  Gofundme dimanche pour correspondre à l'amende prévue et les dons transmis atteignent £ 85 000 mardi matin.

    Les supporters collectent des fonds pour "Aide médicale Palestine", qui oeuvre à la santé et aux soins médicaux aux personnes «les plus touchés par les conflits, l'occupation et le déplacement" et le Centre Lajee, un projet culturel et sportif pour les enfants dans le camp de réfugiés d'Aida, à Bethléem.


    Sur l'appel on peut lire: "Lors du match de Ligue des Champions avec Hapoel Be'er Sheva le 17 Août 2016, la Brigade Verte  a agité le drapeau de la Palestine. Cet acte de solidarité a gagné le respect celtique et été acclamé dans le monde entier. Il a également causé une action disciplinaire de l'UEFA, qui considère le drapeau palestinien comme une «bannière illicite».

    "En réponse à cet acte mesquin et politiquement partisan de l'instance dirigeante du football européen, nous sommes déterminés à apporter une contribution positive et lançons aujourd'hui une campagne pour #matchthefineforpalestine."

    Le communiqué indique que l'argent récolté aidera à acheter de l'équipement de football pour permettre au camp de réfugiés d'avoir une équipe, appelée Aida Celtic, dans la ligue de la jeunesse de Bethléem.

    Le Celtic fait face à sa neuvième punition UEFA pour le comportement de ses supporters en cinq ans, l'affaire sera entendue le 22 Septembre. Il y a deux ans, le club a été condamné à une amende de plus de £ 15 000 après qu'un drapeau palestinien ait été affiché lors de la qualification de la Ligue des Champions contre le KR Reykjavik.

    Les règles de l'UEFA interdisent l'utilisation de "gestes, des mots, des objets ou tout autre moyen de transmettre tout message qui ne soit pas digne d'un événement sportif, en particulier les messages qui sont de nature politique, idéologique, religieux, offensant ou provocateur".

    https://www.theguardian.com/celtic-fans-raise-85000-for-palestinian-charities-after-flag-protest

  • Terrorisme ou légitime résistance à l’occupation israélienne ? (Orient 21)

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    Quand le défenseur d’Edward Snowden appuie BDS

    Toutes les formes de lutte contre l’occupation illégale de la Palestine qui dure depuis des décennies sont systématiquement qualifiées de « terrorisme » par Israël, et la campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), pourtant non violente, fait l’objet d’intimidations, voire d’interdictions dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. Tout indique donc qu’il n’y a aucun moyen qui puisse être considéré comme une forme légitime de résistance à l’occupant israélien, explique l’avocat du lanceur d’alertes Edward Snowden.

    Tout le monde a bien compris à présent que le mot «  terrorisme  » est un terme de propagande adaptable à n’importe quoi. Il n’a pas de sens déterminé et n’est pas cantonné à une situation particulière. Pourtant, son application récente à une recrudescence de la violence ciblant les soldats de l’occupation israélienne en Cisjordanie est si manipulatrice et abusive que cela vaut la peine de la mettre en évidence.

    Israël occupe militairement la Cisjordanie depuis des dizaines d’années — et toujours Gaza, de fait. Cette occupation est illégale au regard du droit international et les Nations unies demandent régulièrement au gouvernement israélien de quitter le territoire palestinien. Les plus ardents défenseurs d’Israël eux-mêmes admettent que la Cisjordanie est sous un régime d’occupation belligérante et que l’entreprise de colonisation est, et a toujours été, clairement illégale au regard du droit international. En dépit de ce consensus mondial, les colonies israéliennes continuent de s’étendre à grande vitesse. Israël ne fait aucun effort significatif pour négocier un accord visant à mettre fin à l’occupation, et désormais, les principaux ministres s’y opposent même ouvertement.

    En réponse à cet état de fait, il y a eu en 2015 une série d’attaques de Palestiniens contre des soldats israéliens en Cisjordanie1. Dans la presse américaine de l’«  Israeliland  », les Palestiniens attaquant des soldats israéliens sont invariablement appelés «  terroristes  » et leurs attaques qualifiées de «  terrorisme  ».

    Pour ceux qui, comme moi, dénoncent depuis longtemps le fait que le terme «  terrorisme  » n’a quasiment plus d’autre signification que «  violence exercée par des musulmans contre l’Occident et ses alliés  », et pas d’autre but que de délégitimer la violence d’un côté tout en la justifiant de l’autre, y a-t-il preuve plus éclairante que celle-ci  ? Dans quel sens acceptable peut-on parler ici de «  terrorisme  »  ? Si la lutte contre une armée d’occupation est du «  terrorisme  », tout simplement parce que l’armée appartient à Israël et que les attaquants sont Palestiniens, la façon dont ce terme est exploité n’est-elle pas incroyablement évidente  ?

    Les États-Unis ont souvent agi de la même façon : envahir et occuper des pays comme l’Irak et l’Afghanistan puis étiqueter quiconque lutte contre leurs armées d’occupation comme «  terroristes  », éventuellement en les emprisonnant à Guantanamo pour cela. Inutile de le dire, les Américains comme les Israéliens (ainsi que la plupart des autres peuples) se réservent le droit absolu de combattre toute armée étrangère qui envahit leur territoire. Hollywood, dans les années 1980, produisit un film intitulé Red dawn (L’aube rouge), qui imaginait l’occupation des États-Unis par l’Union soviétique et ses alliés nicaraguayens et cubains. Il raconte l’histoire de citoyens américains héroïques qui, sous la conduite de lycéens, mènent une guérilla contre les troupes occupantes, tuant des dizaines et des dizaines de soldats. On imagine sans peine la confusion générale et l’indignation qui auraient suivi si quelqu’un avait accusé les cinéastes de glorifier le terrorisme et diabolisé les résistants américains en les requalifiant en terroristes.

    Ainsi, quand des Américains résistent à l’occupation militaire en se battant sur leur propre sol, ce sont de nobles héros. Mais quand ce sont des Palestiniens qui le font, ce sont des terroristes. Ce discours assimile sciemment les Palestiniens qui résistent à l’occupation en luttant contre l’armée israélienne à Al-Qaida et à l’organisation de l’État islamique (OEI), et postule donc que tout usage de la force par les Palestiniens — même sur le territoire palestinien, même dirigé exclusivement contre des cibles militaires israéliennes — est illégitime.

    Si la résistance violente est illégitime et si c’est du «  terrorisme  », qu’en est-il des autres moyens de résister à l’occupation israélienne  ? La voie de la non-violence adoptée par des militants palestiniens et leurs amis et soutiens dans le monde entier est la campagne de boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) dirigée contre Israël, sur le modèle de la mobilisation internationale qui a contribué à la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980 (un régime qui, soit dit en passant, était l’allié fidèle des États-Unis et d’Israël). Pourtant, il y a une campagne très réussie de la part d’Israël et de ses alliés américains non seulement pour décréter le boycott illégitime, mais pour le proscrire carrément. Les organismes officiels adoptent des règlementations pour censurer et interdire la campagne BDS en l’assimilant à de l’antisémitisme même si, comme l’écrit le fervent ami d’Israël qu’est Eric Alterman dans le New York Times, «  elle compte dans ses rangs un grand nombre de jeunes juifs  ».

    The Intercept et d’autres médias ont rapporté à plusieurs reprises des actions gouvernementales et universitaires pour interdire le militantisme BDS au motif qu’il s’agit d’antisémitisme. En Californie, les dirigeants du plus important complexe universitaire national viennent d’adopter une résolution qui affirme avec force que le BDS est antisémite et donc en violation de l’éthique universitaire. À New York, récemment, des dizaines de législateurs des deux partis2 ont exigé que l’université de la ville de New York (City University of New York, CUNY) cesse de financer un groupe pro-palestinien  ; une décision dénoncée par le groupe de parole FIRE du campus de l’université. Le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé que le BDS «  n’avait pas sa place sur les campus canadiens  ». En France, les gens sont arrêtés comme de vulgaires criminels sous l’accusation d’«  incitation à la haine  » parce qu’ils portent des t-shirts avec des slogans en faveur du BDS. Des mesures ont été prises au Royaume-Uni pour interdire légalement tout soutien à des mouvements pro-boycott. Plusieurs lois et propositions de lois en Israël interdisent tout plaidoyer en faveur du mouvement et les militants sont empêchés d’entrer dans le pays.

    Si lutter contre les forces d’occupation israéliennes est condamné en tant que «  terrorisme  » et si le boycott non violent d’Israël est interdit en tant que manifestation de l’«  antisémitisme  », alors qu’est-ce qui peut être considéré comme un moyen légitime pour les Palestiniens et ceux qui les soutiennent de résister et de tenter d’en finir avec une occupation israélienne illégale qui dure depuis des décennies  ? La réponse est : rien. Les Palestiniens sont obligés de se soumettre à Israël comme on ne l’exigerait jamais d’aucun autre peuple dans des conditions similaires. Toutes les formes de résistance à l’occupation israélienne sont considérées comme illégitimes. C’est manifestement tout ce qu’il y a à comprendre.

    1NDLR. Les attaques de Palestiniens durant l’«  Intifada des couteaux  » qui se poursuit depuis quelques mois ne sont pas menées que contre des soldats ni uniquement en Cisjordanie occupée. Mais soldats (et colons) fournissent de loin le plus gros contingent des victimes et celles-ci sont massivement agressées en Cisjordanie.

    2NDLT. Conservateurs et démocrates.

    http://orientxxi.info/magazine/terrorisme-ou-legitime-resistance-a-l-occupation-israelienne

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Nouveautés sur AURDIP

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    • Gaza assoiffée
      | Sami Abu Salem pour Newsweek Middle east |

      Dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Gaza, des enfants et des femmes âgées, chargés de bouteilles en plastic, se rassemblent près de robinets pour remplir leurs bouteilles d’eau potable d’un puits artésien nouvellement ouvert par la municipalité.
      Dalal Awwad, une vieille Palestinienne qui (...)

    • Israeli university, arms company hold hasbara hackathon in Haifa
      | The Middle East Monitor |

      An Israeli university has hosted a hasbara hackathon, which saw students gather to create ways to improve Israel’s image and undermine the Boycott, Divestment, and Sanctions (BDS) campaign.
      The ‘iHack’ event, held at the Technion-Israel Institute of Technology, is the latest example of Israeli (...)

    • Light in the Kafkaesque sanctuary of Israel’s Supreme Court

      The rays of sunlight shining through the round opening in the ceiling fall directly on the carefully shaven heads of the two young men. Their bald pates sparkle and shine. The bearded one keeps writing something down. The other guy (who seems to this writer to be of Russian origin) watches and (...)

     

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

    Le logo de l’UE ne protège plus des bulldozers d’Israël

    Silvia Boarini – The Electronic Intifada – 15 août 2016   « Avec les démolitions, les gosses prennent peur. C’est vraiment dur, mais nous continuons. Israël veut que nous partions, mais nous ne bougeons pas. Nous avons notre foi », dit Bilal Hammadin, 22 ans, habitant du village d’Abu Nuwwar, près de Jérusalem.   Le regard de...
     
     
    Des manifestations mondiales mettent en lumière la grave crise de l'eau à Gaza et en Cisjordanie

    Des manifestations mondiales mettent en lumière la grave crise de l’eau à Gaza et en Cisjordanie

    Une installation lumineuse internationale coordonnée par la ‘Coalition de l’Eau’ demande des droits à l’eau égaux pour le Palestiniens. Une installation lumineuse internationale coordonnée par la « Coalition de l’Eau » demande des droits à l’eau égaux pour les Palestiniens, le 14 août 2016. (Oren Ziv/Activestills.org) Des militants du monde entier ont organisé, ces quelques derniers jours,...
     
     
    Apprendre la Palestine à travers Shakespeare

    Apprendre la Palestine à travers Shakespeare

    Par Bayan Hannad, The Electronic Intifada – 12 août 2016 « Roméo et Juliette en Palestine : enseigner sous l’occupation », par Tom Sperlinger, Zero Books (2015)   « Roméo et Juliette en Palestine » raconte les cinq mois que le conférencier de l’université de Bristol, Tom Sperlinger, a passés à enseigner la littérature anglaise dans une université palestinienne en...
     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité


    Des drapeaux palestiniens brandis par des fans...

  • Appel à un « jour de colère » en soutien aux prisonniers en grève de la faim (Info Palestine)

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    La santé de Bilal Kayid – prisonnier gréviste de la faim – a continué de se détériorer à un rythme rapide, selon le chef du Comité palestinien des Affaires des Prisonniers qui a appelé dans un communiqué publié ce mardi, les Palestiniens à participer à une « journée de colère » en solidarité avec tous les prisonniers en grève de la faim.

    Dans la déclaration, Qaraqe a exprimé son inquiétude concernant la santé de Kayid qui est entré ce jour-là dans son 63e jour sans alimentation, en disant après une visite avec le gréviste de la faim que Bilal Kayid s’est « transformé en un squelette. »

    Il a ajouté que le prisonnier souffre d’un épuisement sévère, d’une incapacité à parler, à entendre, à voir, à se tenir debout, tout en souffrant de graves douleurs à l’estomac, aux poumons et aux reins.

    Le gréviste de la faim est incarcéré à l’unité de soins intensifs à l’hôpital Barzilai en Israël [Palestine de 1948], où il a été menotté à son lit depuis que sa santé s’est gravement détériorée le mois dernier.

    Qaraqe a exhorté les médias et la communauté internationale à mettre Israël sous pression afin d’arrêter les violations du droit commises contre les prisonniers palestiniens, tout en appelant à une intervention arabe et internationale pour mettre fin à la détention arbitraire des Palestiniens dans les prisons israéliennes.

    Il a ajouté que le jeudi serait déclaré « journée de colère » en solidarité avec les prisonniers palestiniens.

    Bilal Kayid est un membre éminent du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Après avoir été condamné à six mois de détention administrative – une politique israélienne d’internement sans inculpation ni jugement et sans limite de temps – le jour même où il devait être libéré d’une peine de prison de 14 ans et demi, il s’est déclaré en grève de la faim.

    Extension du mouvement de grève

    Les prisonniers affiliés au FPLP et dans les prisons israéliennes ont lancé des grèves de la faim de solidarité pour soutenir Kayid, avec au moins 100 prisonniers palestiniens participant à ce mouvement depuis ce lundi.

    Kayid est l’un des plus connus des grévistes de la faim depuis que le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq s’est trouvé au bord de la mort lors d’une grève de la faim de 94 jours, pour finir par être finalement libéré en mai.

    D’autres prisonniers palestiniens ont également rejoint le mouvement de grève pour protester contre leur placement en détention administrative. Muhammad et Mahmoud Balboul sont en grève depuis respectivement le 4 et le 1° juillet, et le bien connu journaliste palestinien Omar Nazzal s’est déclaré en grève le 4 août, tandis que Ayyad al-Hreimi et Malik al-Qadi sont également en grève de la faim pour protester contre leur détention sans inculpation ni jugement.

    La politique d’Israël de la détention administrative, presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens, a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme qui ont accusé Israël d’utiliser cette politique afin d’éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant des dizaines de Palestiniens, sans aucune preuve d’actes condamnables.

    Mardi dans quatre prisons israéliennes différentes, quatre autres prisonniers palestiniens ont annoncé qu’ils se mettaient en grève de la faim ouverte en solidarité avec les grévistes de la faim en détention administrative et pour protester contre les récentes décisions de placer des restrictions sur les visites familiales et d’interdire la chaîne de télévision Ma’an d’être diffusée à l’intérieur des prisons israéliennes.

    Le prisonnier Walid Masalmeh est également en grève de la faim pour protester contre son maintien à l’isolement.

    Violente répression

    Le mouvement de solidarité à grande échelle parmi les prisonniers a donné lieu à une répression tout aussi massive contre les prisonniers, et principalement contre ceux du FPLP par le Service pénitentiaire d’Israël (IPS), qui a mené plusieurs raids, fermant des blocs de cellules, confisquant les biens personnels et transférant les détenus pour tenter de réprimer leur mouvement de grève.

    Les autorités israéliennes d’occupation ont également interdit toute visite d’avocat aux prisonniers en grève de la faim, affirmant [avec leur cynisme habituel] que leur état de santé ne pouvait pas permettre de telles visites…

    Pendant ce temps, ces mêmes autorités d’occupation ont récemment interdit les visites familiales à au moins 54 Palestiniens emprisonnés.

    L’IPS a interdit à plusieurs reprises les visites familiales pour des dizaines de prisonniers palestiniens détenus dans des prisons à travers l’état d’Israël, et certaines familles ont déclaré avoir été retenues aux points de contrôle israéliens et contraintes de retourner chez elles dans le territoire occupé, en dépit de l’octroi de permis de visite.

    Tous ces incidents surviennent au milieu des protestations provoquées par la décision du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de limiter, par suite de coupures budgétaires, à un seul jour par mois les visites familiales pour les prisonniers palestiniens de sexe masculin.

    Toutefois, l’Autorité palestinienne a annoncé sa décision la semaine dernière de couvrir les frais de la deuxième visite de famille pour les prisonniers palestiniens, tandis que le CICR resterait en charge d’organiser ces visites avec les autorités israéliennes d’occupation.

    18 août 2016 - Ma’an News

    http://www.info-palestine.eu/

  • Champions de la cause palestinienne, les Algériens ratent le BDS (Algeria Watch)

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    Ne subventionnez pas les balles qui vont me tuer!

     

    La question palestinienne galvanise beaucoup d'Algériens.

    Notre pays a tellement souffert des affres du colonialisme qu'il nous est difficile aujourd'hui pour nous de nous détacher de ce qui constitue la plus grande injustice de l'histoire récente.

    Cependant, si beaucoup d'entre nos compatriotes sont prêts à crier leur amour pour la Palestine et brandir le drapeau palestinien dès qu'ils en ont l'occasion, très peu adhèrent à la campagne de BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). Une lacune d'autant plus surprenante que BDS est actuellement la méthode la plus efficace et la plus civile pour faire plier le projet colonial sioniste.

    Lancée par la société civile palestinienne en 2005, suite à des années de résistance non fructueuses contre Israël et sa politique d'apartheid et d'épuration ethnique, la campagne de BDS appelle les citoyens de conscience à boycotter les produits israéliens, et à pratiquer un boycott culturel et académique jusqu'à ce qu'Israël se conforme au droit international et reconnaisse le droit aux Palestiniens à vivre dans la dignité.

    Cette méthode de résistance non violente s'inspire du modèle de boycott, de sanctions et de retraits des investissements qui ont mené à la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Dans un contexte d'échec affligeant de différentes tentatives internationales de paix, BDS offre une réelle alternative pour la résistance palestinienne.

    En 2011, Agrexco, l'ancien leader israélien dans l'exportation de produits agricoles est entré en liquidation après une campagne de BDS qui a visé à empêcher les supermarchés et les gouvernements de plus de 13 pays européens d'acheter les produits du géant israélien.

    Par ailleurs, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), montre qu'entre 2013 et 2014, Israël a vu une diminution de 46% des Investissements Directes Étrangers (IDE). La guerre sanguinaire menée par Israël à Gaza et la compagne de BDS sont les deux principales explications derrière cette chute importante des IDE.

    Malgré ces victoires et plusieurs autres, il reste beaucoup d'efforts à faire pour faire fléchir le régime sioniste et l'amener au démantèlement de sa politique coloniale. L'Algérie et les Algériens ne contribuent que marginalement à cette campagne de boycott.

    L'Etat Algérien n'applique pas le boycott des compagnies visées par BDS

    BDS ne vise pas toutes les compagnies étrangères qui font du business en Israël. Le rapport de force actuel ne le permet pas. Par contre, BDS vise toutes les compagnies israéliennes, ainsi que toutes les compagnies étrangères qui profitent de l'apartheid et du colonialisme israélien, y compris celles présentes sur les territoires palestiniens occupés (territoires colonisés depuis 1967 en violation totale du droit international).

    Si l'Algérie, par sa non-reconnaissance diplomatique d'Israël, n'entretient pas de relations commerciales officielles avec l'État hébreu et ses compagnies, elle ne boycotte en aucun cas les compagnies étrangères qui acceptent de sous-traiter dans les colonies israéliennes.

    Par exemple, la multinationale française Veolia a été la cible de BDS depuis novembre 2008, en raison de son implication dans la construction et la maintenance d'infrastructures dans les colonies israéliennes comme le tramway de Jérusalem qui a été conçu pour connecter les colonies construites à Jérusalem Est à l'Ouest de la ville.

    Pour sanctionner Veolia de sa participation au projet colonial israélien, plusieurs municipalités locales à travers l'Europe et l'Australie ont décidé de ne pas lui confier de marchés. De nombreuses autorités municipales ont également mis en œuvre des politiques pour exclure Veolia des soumissions sur les contrats locaux.

    Entre-temps, en Algérie, nation autrefois révolutionnaire, Veolia s'est vu attribuer de gros marchés. En 2011, au pic de la campagne contre Veolia et son cautionnement du colonialisme, OTV, la filiale de Veolia spécialisée dans le traitement des eaux, a gagné un marché de 2,7 milliards de dinars pour la réhabilitation et l'exploitation des stations d'épuration des eaux usées implantées à Beni Merad à Blida en coopérant avec GESITP.

    Pourtant grâce aux efforts continus de la campagne de BDS, les pertes de Veolia ont atteint les 20 milliards de dollars. Le groupe français a été forcé en août 2015 de se retirer de tous les projets dans les territoires occupés en liquidant ses derniers 5%s dans le projet du tramway de Jérusalem.

    Le groupe français a même admis publiquement que son retrait était dû aux dégâts causés par la campagne de BDS. L'Algérie n'aura joué aucun rôle dans cette victoire.

    Par ailleurs, Alstom, autre compagnie française lourdement impliquée dans la construction et la maintenance du tramway de Jérusalem, a gagné des milliards de dollars dans des marchés publics algériens comme le tramway d'Alger, d'Oran et de Constantine.

    Un paradoxe quand on constate que l'Arabie Saoudite, connue pour son faible engagement pour la cause palestinienne, a rejeté en 2011 l'offre d'Alstom pour la réalisation du tramway de Haramain.

    L'implication de la compagnie dans la construction illégale du tramway de Jérusalem a été citée comme la cause principale derrière cette décision qui a fait perdre au groupe français 10 milliards de dollars. Comme Veolia, Alstom s'est depuis retiré du tramway de Jérusalem.

    Caterpillar (CAT), le plus grand fabricant au monde de machines de construction (et de destruction) est un autre exemple de la complaisance du régime algérien face aux compagnies qui profitent directement du système d'oppression instauré par Israël.

    Caterpillar détient le seul contrat pour la construction du bulldozer militaire D9, spécialement conçu pour les invasions des zones bâties. Depuis 1967, Caterpillar sous-traite avec l'armée israélienne pour la démolition de dizaines de milliers de maisons palestiniennes et le déracinement de centaines de milliers d'arbres.

    Caterpillar Bulldozer utilisé par l'armée israélienne pour détruire des maisons palestiniennes dans la ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, Décembre 2010.

    Le bulldozer D9 a été largement utilisé par Israël au cours de l'opération "Bouclier Défensif" en 2001-2002, en particulier lors de l'invasion de Ariha (Jénine), où de nombreuses maisons ont été détruites par des bulldozers.

    Un homme handicapé, ne pouvant pas quitter sa maison a été enseveli sous les décombres. Caterpillar a aussi signé des contrats juteux dans le cadre de la construction du mur de séparation qui a coupé de nombreux villages palestiniens du reste de la Cisjordanie.

    Caterpillar est ciblé par BDS depuis plusieurs années, et si la campagne connue sous le nom de 'Caterkiller' a enregistré quelques victoires contre le géant américain, la bataille n'est pas encore gagnée.

    Curieusement, en Algérie, les autorités ne se sont point indisposées par les activités de Caterpillar en territoires occupés. À travers son concessionnaire Bergerat Monnoyeur, Caterpillar, vend ses engins comme des petits pains et profite au-delà de toute espérance de l'explosion des commandes des chantiers publics en Algérie depuis 15 ans.

    Il n'y a, au fond, rien de surprenant dans tout ça. Nous savons depuis quelque temps que l'engagement algérien dans la cause palestinienne n'est qu'une simple rhétorique qui sert de couverture morale dans un contexte de perte critique d'éthique et de principes moraux au sein des hautes sphères de l'État.

    Une des dernières illustrations en est la tentative d'instrumentaliser la cause palestinienne par Chakib Khelil sur son mur Facebook. Après que le nom de son épouse, américano-Palestine, ait été associé à des comptes bancaires qui ont reçu une partie des commissions de Saipem, dans l'affaire de corruption de Sonatrach 2, l'ancien ministre de l'Énergie a présenté l'engagement de sa femme pour l'indépendance de son pays, la Palestine, comme une preuve valable de son innocence. Il a également traité d'agents sionistes les médias qui ont enquêté sur le scandale.

    Des marques ciblées par BDS, «populaires» en Algérie !

    S'il n'est pas possible de compter sur notre gouvernement actuel pour défendre la cause palestinienne, il n'est pas interdit, par contre, en tant que consommateurs, de faire des choix responsables qui aideront à faire pression sur le système discriminatoire d'Israël.

    La liste des marques ciblées par BDS est consistante. Toutes ne comptent pas dans la vie des Algériens. Quelques-unes sont, cependant, suffisamment présentes dans leur quotidien pour espérer que leur boycott ajoute de la force à la campagne de BDS et contribue à mettre fin à la tragédie subie par le peuple palestinien.

    Dans la télécommunication, l'application israélienne Viber figure dans la liste de BDS. Née en 2010 en Israël, Viber est de plus en plus utilisée par les usagers Algériens des smartphones grâce au décollage récent de l'internet mobile (3G).

    Son PDG et un de ses créateurs, Talmon Marco, a servi comme officier en chef en informatique au sein de l'armée israélienne pendant plusieurs années. L'application a souvent fait l'objet de critiques l'accusant de servir d'outil d'espionnage pour le compte d'Israël.

    En cosmétique, le groupe Français L'Oréal fait partie de la liste des marques à boycotter. Le géant de la cosmétique offre par son activité un maquillage aux violations du droit international commis par Israël. L'Oréal Israël fabrique une gamme de produits à partir des minéraux de la Mer Morte dont plus d'un tiers des rives occidentales se situe en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens sont interdits d'accès à la totalité des rivages par l'occupation militaire israélienne.

    Mais s'il est encore facile de boycotter en Algérie les deux marques précédentes, c'est dans le fameux Delta Galil Groupe que peut réellement s'évaluer la ferveur de l'engagement pro-Palestinien des Algériens.

    Delta Galil est une entreprise israélienne de textile qui a son entrepôt principal dans la zone industrielle de Barkan, une colonie israélienne en Cisjordanie. Le groupe gère également des magasins à Ma'aleh Adumim et Pisgat Ze'ev dans les territoires Palestiniens occupés.

    Ces colonies, parmi d'autres, sont largement considérées comme le plus grand obstacle à la réussite du processus de paix. Delta Galil vend du textile et du prêt-à-porter aux marques suivantes : Mark and Spencer, Calvin Klein, Nike, Victoria's Secret, Hugo Boss, Tommy Hilfiger, JC Penny, GAP, Target, Wal-Mart, Nicole Miller, Lacoste, Triumph, Pierre Cardin...

    Pour certains, l'engagement à la campagne de BDS peut paraître compliqué devant une telle liste mais en réalité, au temps de la globalisation, chaque marque à au moins une dizaine de substitution possibles.

    BDS, une arme redoutable

    Le meilleur moyen de mesurer le succès de BDS, en dehors de la diminution de l'investissement direct en Israël et du nombre croissant d'institutions qui rejoignent le boycott, est la férocité grandissante des attaques contre le mouvement.

    Le 06 juin 2016, Andrew Cuomo, gouverneur de l'État de New York et personnage politique fortement influencé par AIPAC, lobby israélien aux États Unies, a déclaré en s'adressant aux compagnies qui adhèrent à BDS: "Si vous boycottez Israël, New York vous boycottera... Si vous sanctionnez Israël, New York vous sanctionnera".

    Manuel Valls, Premier ministre Français, a, compte à lui, déclaré au dîner annuel du Crif en Mars que les mots 'antisionisme' et 'antisémitisme' étaient des synonymes et qu'en France le boycott des produits israéliens était un acte 'illégal'... Le pays de la liberté d'expression disent-ils !

    La bataille pour légitimer BDS est donc rude, mais elle en vaut la peine; une solution juste pour un peuple longtemps opprimé est en jeu. Et pour les pessimistes qui pensent que ça ne sert à rien de rejoindre le boycott parce que c'est impossible de vaincre le régime sioniste d'Israël, je laisse 'The Greatest' leur répondre :

    'Impossible n'est rien qu'une excuse avancée par ceux qui trouvent plus facile de vivre dans le monde qui leur a été légué plutôt que de chercher en eux la force de le changer. Impossible n'est pas un fait, c'est une opinion. Impossible n'est pas une fatalité, c'est un défi. Impossible est provisoire. Impossible n'est rien' Mohamed Ali, 1942-2016.

    Tinhinan El Kadi, Huffpost, 10 juillet 2016

    http://www.algeria-watch.org/fr/palestine/algeriens_ratent

    Commentaire: Dans l'état de la "démocratie algérienne", ce n'est pas au peuple algérien qu'ils faut s'en prendre mais bien au régime!

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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    Bilal Kayed entre dans les 60 jours de grève : il y a un besoin urgent de solidarité internationale

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