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Palestine - Page 91

  • 2014 : quelle année pour la Palestine ! (Ujfp)

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    (Scouts palestiniens)

    L’AG de l’ONU avait proclamé 2014 l’année de la Palestine.
    Quelle année en effet pour les Palestiniens !

    Sur le terrain, « Tsahal », l’armée qui possède un État, a continué à pousser ses pions :


    - poursuite de la réduction de la place des Palestiniens en Cisjordanie comme peau de chagrin, avec son cortège de morts et d’arrestations
    - judaïsation violente de Jérusalem-Est annexé, avec de plus expulsion « administrative » et sans motivation de jeunes Palestiniens de la ville ; provocations sur l’Esplanade des Mosquées, tentative grossière mais dangereuse au plan mondial pour transformer le conflit colonial en conflit religieux
    - judaïsation du Nakab/Neguev par concentration des Bédouins palestiniens dans des villes dortoirs et destruction de leurs villages, et poursuite de la colonisation de la vallée du Jourdain
    - manifestations racistes contre les Palestiniens comme contre les immigrés, et menaces sur les manifestations pacifistes
    - Gaza, bien sûr, Gaza sous blocus, Gaza victime d’un déluge de fer et de feu pour punir les Palestiniens d’avoir obligé toutes les factions à constituer un gouvernement d’unité nationale. Plus de 2200 morts, plus de 11000 blessés, des dizaines de milliers de Gazaouis encore sans-abri à l’entrée de l’hiver...

    Sur le plan juridique et parlementaire, poursuite de l’escalade dans les discriminations proposées par l’extrême droite du Likoud et ses alliés d’extrême extrême droite : interdiction de la commémoration de la Naqba, projet d’État national du peuple juif, interdiction d’appeler à la campagne BDS,.. Cet été, comme le tribunal Russell l’a montré, outre la recension des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, c’est de bien des secteurs de l’opinion, y compris des responsables politiques et religieux, que sont partis de véritables incitations au génocide !

    Sur le plan diplomatique, « l’incapacité » de John Kerry à influer sur le gouvernement Nétanyahou a été manifeste, les lobbys sionistes, juifs comme évangélistes, interdisant au gouvernement US toute mesure de rétorsion, obtenant même du Congrès unanime le maintien d’un soutien militaire indéfectible, les USA réapprovisionnant Israël en munitions dès après l’opération « Bordure protectrice ». Le Président Hollande a été probablement cette année le chef d’Etat allant le plus loin dans l’affirmation de la solidarité occidentale à Israël, s’excusant de ne pas lui exprimer son amour en chantant, et affirmant en plein carnage le droit d’Israël à se défendre ! Quant à l’Union européenne, même si elle a agacé le gouvernement israélien par ses mesurettes sur l’étiquetage ou le blocage théorique des produits des colonies, elle a maintenu l’essentiel de l’accord d’association, au mépris de l’article 2 qui prévoit pourtant une suspension de l’accord en cas de non-respect des droits humains par Israël. L’opération « bordure protectrice » n’a même pas donné lieu à enquête internationale.


    Un concentré de cette lâcheté de l’autoproclamée communauté internationale, en fait de sa solidarité sans faille avec son allié, nous est donnée par l’absence quasi complète de réactions devant la mort d’un ministre palestinien directement consécutive aux coups reçus des soldats de l’armée d’occupation, pour avoir osé manifester de façon non violente contre une nouvelle implantation coloniale, illégale même du point de vue israélien !

    Quelles peuvent être alors les quelques lueurs d’espoir ?
    D’abord, et avant tout, l’extraordinaire résistance du peuple palestinien, résistance armée légitime à Gaza, résistance le plus souvent non armée des comités populaires contre la construction du Mur ou contre des checkpoints, grèves de la faim des prisonniers à l’isolement, résistance à l’étouffement à Jérusalem,...


    Ensuite, s’il y a bien un processus de fascisation en Israël, il est loin d’être achevé. Non seulement Nétanyahou a été conduit à convoquer de nouvelles élections, mais il se trouve encore des jeunes pour refuser de participer à une armée criminelle, des journalistes courageux pour dénoncer l’aggravation du régime d’apartheid, d’anciens membres des « services secrets » pour dire tout haut qu’Israël fonce dans le mur...

    Enfin, si la plupart des dirigeants de la « communauté internationale » se déshonorent dans le soutien à cet État voyou, les sociétés civiles, elles, multiplient les preuves de leur écœurement devant ces comportements honteux. Malgré le honteux maintien de la circulaire Alliot-Marie en France et la poursuite de la tentative de criminaliser les actions, malgré la tentative lamentable soutenue par Valls et Hollande d’accrocher à nos actions l’infamante accusation d’antisémitisme, la campagne BDS se développe en France comme elle s’étend à l’étranger, les actions de Boycott économique, culturel, universitaire, sportif, se multiplient. Et cette campagne obtient des succès, même si les Sanctions tardent à venir, le Désinvestissement est à l’ordre du jour ; les adhésions mondiales d’associations syndicales à BDS se développent, les ventes des produits des colonies baissent, des chefs d’entreprises s’inquiètent, Sodastream doit déménager de Cisjordanie, des cargos de marchandises israéliennes sont arrêtés aux Etats-Unis, Veolia complice d’Israël perd de gros marchés...


    Cet été, il y a eu des manifestations dans le monde entier, plus de 500 manifestations en France contre l’agression israélienne sur Gaza, souvent dans des villes qui n’en avaient pas connues pendant l’opération « plomb durci ». Une nouvelle génération s’est levée pour marquer sa solidarité.
    La reconnaissance de l’État de Palestine par les deux tiers des États du monde, qui s’est étendue à plusieurs États européens cette année, est le signe encourageant que la mobilisation des peuples peut parvenir à faire bouger un tant soit peu des dirigeants aussi rétifs soient-ils.

    L’Union Juive Française pour la Paix salue le peuple palestinien et sa résistance. En 2014, elle a gagné en visibilité et s’est renforcée, car parmi les Juifs de France eux-mêmes l’exaspération devant la politique israélienne et devant la prétention du CRIF à les engager en soutien a grandi. Elle appelle à une particulière vigilance dans les semaines qui viennent, car les surenchères sont à craindre dans la période électorale qui s’ouvre. Elle s’engage, et engage tous ses adhérents à développer encore plus et mieux la solidarité sous toutes ses formes, en développant et approfondissant les cadres unitaires, notamment celui de la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions.

    dimanche 21 décembre 2014 par le Bureau National de l’UJFP
     
  • Nouvautés sur Association France Palestine

    Sombre séquence pour les dirigeants israéliens

    AFPS, samedi 20 décembre 2014
    Cinq mois après les mas­sacres de Gaza, alors que la pour­suite de la colo­ni­sation, les décla­ra­tions guer­rières et l’intensification de la répression meur­trière contre les Pales­ti­niens semblent leur seul horizon, les diri­geants israé­liens viennent d’essuyer une inédite série de camou­flets sur le terrain exté­rieur qui traduit leur isolement. (...)

  • Palestine-Israël. «La solidarité avec le peuple palestinien n’a rien à voir avec l’antisémistime» (A l'Encontre.ch)

    Julien Salingue

    Entretien avec Julien Salingue,
    mené par «Kévin l’impertinent»

    Le Comptoir: Les députés ont voté le mardi 2 décembre dernier la reconnaissance française de l’État palestinien. Qu’en pensez-vous?

    Julien Salingue: Précisons que les députés viennent de voter qu’ils «invitaient» le gouvernement à reconnaître l’Etat palestinien, ce qui n’est pas une petite nuance. C’est-à-dire que c’est une invitation qui n’a pour le moment aucun effet concret et qui, en réalité, n’en aura pas. Le gouvernement ne reconnaîtra pas l’Etat palestinien, car ce n’est pas la stratégie actuelle de la diplomatie française qui dit qu’il faut plutôt relancer les négociations et ne pas froisser l’État d’Israël. Alors pourquoi ce vote et pourquoi maintenant? Je pense qu’il y a de plus en plus de gens, y compris parmi les députés socialistes, qui prennent conscience, notamment depuis cet été, que beaucoup de Français sont sensibles à la question palestinienne, notamment dans leur électorat ou ex-électorat. Ils se sont donc dit qu’il était peut-être temps de faire un geste, aussi symbolique soit-il, en direction de cet électorat qu’ils ont peur de perdre.

    La seconde chose, c’est que c’est un mouvement européen: plusieurs responsables politiques de l’Union européenne (UE) sont, je le pense, assez excédés par l’Etat d’Israël, y compris par son attitude vis-à-vis des pays européens. C’est symbolique, or c’est une manière de dire aux responsables israéliens que tout n’est pas permis. Concrètement, cela ne débouchera sur rien et ne changera pas la situation là-bas, il ne faut pas se faire d’illusion.

    Et quels intérêts la reconnaissance de l’État palestinien pourrait représenter pour le gouvernement français et pour sa diplomatie?

    Le seul intérêt que pourrait avoir le gouvernement français, ça serait de redorer son image dans le monde arabe. Celle-ci est depuis pas mal d’années, notamment avec la présidence Sarkozy, largement écornée, et encore plus depuis cet été avec les déclarations de l’Elysée (Hollande) au début des bombardements sur Gaza. Ça serait l’occasion de renouer avec ce mythe d’une diplomatie française autonome, notamment vis-à-vis des États-Unis, et parfois critique d’Israël.

    Tradition chez les présidents français qui remonte à De Gaulle et va jusqu’à Chirac…

    Exactement. C’est le gaullisme «historique», l’idée d’une indépendance, ou au moins d’une autonomie diplomatique. Même si cela ne correspond plus à grand-chose, et que l’idée d’une politique «pro-arabe» était largement surfaite, cette image se perpétue. On inaugure des rues «Jacques Chirac» à Ramallah… Le seul intérêt qu’aurait le gouvernement Hollande-Valls, ce serait donc de renouer avec cette posture et cette image. Mais, en termes d’influence concrète sur l’évolution des événements là-bas, une reconnaissance formelle n’aurait absolument aucun impact, tout simplement parce que l’Etat d’Israël ne comprend pas ce langage. Le seul langage qu’il comprenne, c’est la menace de sanctions, assortie par un passage à l’acte. Il suffit de se souvenir que la Palestine a été admise à l’ONU comme Etat non-membre il y a deux ans, ça n’a absolument pas empêché l’État d’Israël de continuer à coloniser ou de bombarder Gaza cet été. Tant qu’il n’y aura pas de politique concrète, tant qu’Israël ne sentira pas concrètement que sa politique a un coût, économique et diplomatique, rien ne bougera.

    Les événements récents à Jérusalem nous ont rappelé que la ville est au cœur du conflit. En quoi le partage de Jérusalem est-il important pour les Palestiniens et les Israéliens? Vu l’importance qu’a cette ville dans les trois monothéismes, ne faudrait-il pas plutôt en faire une cité indépendante et internationale?

    La résolution 181 de l’ONU prévoyait un statut international pour Jérusalem, sans partage. C’était une zone sous statut international, mais ça n’a jamais été respecté. D’un côté, l’État d’Israël a annexé Jérusalem, y compris sa partie arabe au début des années 1980, et a proclamé que c’était sa capitale une et indivisible et n’a rien voulu entendre.

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    De l’autre côté, il y a les Palestiniens qui souhaiteraient une souveraineté sur la ville de Jérusalem, ou au moins sur sa partie arabe, entre autres celle qui abrite les lieux saints.

    Tout le problème étant que la politique d’annexion d’Israël s’est accompagnée de contraintes de colonisation. Aujourd’hui, il y a 200’000 colons à Jérusalem-Est et dans la banlieue environnante, ce qui a coupé la ville de son arrière-pays en Cisjordanie. Le but est d’obtenir, par une politique de fait accompli, une très grande majorité juive pour empêcher tout partage. Quelles peuvent être les solutions? Un partage international de la ville: pourquoi pas? Mais de mon point de vue, cela ne doit pas se faire pour des raisons religieuses, mais pour des raisons politiques. Si les Palestiniens sont attachés à Jérusalem, ce n’est pas parce qu’ils y prient, mais parce qu’ils y vivent. De même, si les Palestiniens de Cisjordanie veulent aller dans cette ville, ce n’est pas que pour y prier. Il faut se rappeler que, jusqu’en 1993, Jérusalem était le poumon économique de la Cisjordanie. En réalité, Jérusalem est un carrefour humain, politique, économique et religieux. Il ne faut pas se contenter du prisme religieux. Qui plus est, il ne peut y avoir de solution à la question de Jérusalem sans un règlement de l’ensemble des questions (colonies, réfugiés, etc.).

    En France, beaucoup de pro-Palestiniens affirment que les médias seraient entre les mains des «sionistes». De l’autre côté, beaucoup de pro-Israéliens reprochent aux mêmes médias d’accabler le gouvernement israélien. Quel est le traitement médiatique du conflit dans l’Hexagone?

    Les médias ne sont ni pro-Israël, ni pro-Palestine, mais ils sont médiocres, de manière générale, en ce qui concerne le traitement du conflit opposant Israël aux Palestiniens. Il y a quand même des journalistes qui font du bon travail, y compris dans de grands médias, et il ne faut pas le sous-estimer. Mais le «bruit médiatique», les grands titres et la couverture un peu mainstream, sont très dépolitisés. On oublie les enjeux de fond et on court après les événements: les attentats, les bombardements, les assassinats, etc. Et on saute d’un événement à un autre sans jamais donner d’éléments de fond. On dépolitise et on «déshistoricise». J’avais appelé cela, dans un article publié il y a quelques années, «le syndrome de Tom et Jerry». On a l’impression qu’on a affaire à deux adversaires qui se tapent dessus et se courent après, mais on ne sait jamais pourquoi. C’est ce qui permet de comprendre pourquoi une partie de l’opinion qui a des sympathies pour la cause palestinienne a l’impression que les médias sont pro-Israël. Comme les questions de fond ne sont jamais rappelées et que, sous prétexte de fausse neutralité, il y a un traitement qui se veut «équilibré», que la parole est autant donnée aux uns qu’autres, que l’on veut montrer les réalités vécues par les uns et par les autres, on oublie qu’il y a un occupant et un occupé. Après, qu’il y ait des pro-Israëliens qui considèrent que la couverture est pro-palestinienne, c’est soit de la mauvaise foi, soit c’est parce qu’aujourd’hui, défendre la politique de l’Etat d’Israël, c’est défendre une politique de droite, voire d’extrême droite, et que les médias ne le font (heureusement) pas. Il ne faut pas oublier qu’il y a quand même un gros travail mené par certains journalistes, mais que ce qui est montré n’est pas la réalité dans sa complexité, et les moyens ne nous sont pas offerts pour comprendre. Dans ces conditions, une majorité du public se désintéresse, ou se dit que les choses sont trop compliquées et que les torts doivent être partagés.

    Les manifestations de cet été en faveur du peuple palestinien ont été le théâtre de dérives antisémites, certes minoritaires, mais visibles quand même. Le rôle des organisations de gauche n’était-il pas de prévenir et de se désolidariser au mieux de toutes marques d’antisémitisme?

    Je pense que la gauche au sens large et le mouvement de solidarité avec la Palestine en particulier se sont largement démarqués de toute manifestation d’antisémitisme, et ce depuis bien longtemps. Ce n’est pas parce que dans une manifestation de 20’000, 30’000 ou 40’000 personnes, il y a trois abrutis avec une caricature antisémite, qu’il faut en tirer des conclusions concernant la nature des manifestations. Le cordon existe depuis longtemps et j’estime qu’en réalité il y a une peur (liée à une pression) qui fait que le mouvement de solidarité se sent en permanence obligé de se justifier. Ce phénomène dénote plutôt une surestimation de la réalité de l’antisémitisme en son sein.

    Je pense qu’il faut être très clair: le mouvement de solidarité avec la Palestine n’a rien à voir avec l’antisémitisme. Les forces solidaires des Palestiniens rappellent que c’est une question politique et non une question ethnique ou raciale. J’estime que le boulot est largement fait. Par contre, il y a deux véritables dangers.

    Le premier, c’est qu’il peut y avoir certains courants comme Egalite & Réconciliation (Alain Soral) qui veulent surfer sur le mouvement de solidarité avec la Palestine (sans en être membres) pour diffuser des messages antisémites en facilitant les amalgames; c’est une menace bien réelle qu’il ne faut pas sous-estimer.

    Le second, c’est qu’il peut y avoir des amalgames qui sont favorisés par certains des soutiens inconditionnels d’Israël. Parce que quand dit: «les Juifs de France soutiennent l’État d’Israël», il entretient l’amalgame. Quand des groupes ultra-sionistes appellent à des rassemblements de soutien à Israël devant des synagogues, ils entretiennent l’amalgame.

    Surtout qu’il y a des juifs qui soutiennent la Palestine et qui ont manifesté cet été…

    Oui, c’est vrai. Les amalgames viennent donc également de certains parmi ceux qui soutiennent l’Etat d’Israël et je pense qu’il faudrait leur demander autant de comptes, voire davantage, qu’au mouvement de solidarité, car ce ne sont pas des individus isolés qui entretiennent cet amalgame-là, mais des forces institutionnalisées comme le Crif (Conseil Représentatif des Association Juives de France). De même que l’Etat d’Israël lui-même qui se proclame être l’«Etat des Juifs» et prétend agir «pour le Peuple juif» entretient les confusions dans lesquelles certains s’engouffrent. Ce genre d’amalgame n’est pas de la responsabilité du mouvement de solidarité pour la Palestine. Il serait temps de l’admettre et de questionner publiquement l’ensemble des «amalgameurs».

    Le polémiste et théoricien national-socialiste Alain Soral qui monte actuellement son parti, Réconciliation national, est-il le grand gagnant des événements de cet été et des faiblesses de la gauche gouvernementale sur le sujet? Et ces événements ont-ils révélé une inquiétante convergence entre extrême gauche anti-impérialiste et extrême droite antisémite?

    Il n’y a aucune convergence entre ces forces, pour la simple et bonne raison que la gauche authentiquement anti-impérialiste ne veut rien avoir à faire, et n’a rien à voir, avec ce type de courants-là. Il n’y a donc pas de convergences possibles. Ce n’est pas parce que certains individus basculent vers Soral, alors qu’ils avaient plutôt une identité de gauche, que cela correspond à un mouvement de fond des organisations. Il ne faut pas surestimer ce phénomène, même s’il ne faut pas non plus sous-estimer le phénomène Soral. Mais il a également montré toutes ses limites cet été. Je ne pense pas qu’il en sorte gagnant, au contraire. Plus il y a de mobilisations organisées sur la question palestinienne et plus il est perdant. Parce que Soral et sa bande ne mobilisent pas sur la question palestinienne. Qu’est-ce qu’ils proposent comme perspective aux gens au nom de leur antisionisme? Rien ! Parce qu’en vrai, cela ne les intéresse pas, Soral et ses amis. Eux, ils veulent s’appuyer sur une critique justifiée de la politique israélienne et un sentiment d’indignation légitime pour prospérer, en mélangeant soigneusement antisionisme et antisémitisme. L’«antisionisme» de Soral n’est pas un vrai antisionisme. Je le dis et le répète: Soral n’est pas antisioniste.

    L’antisionisme, c’est l’opposition au projet historique de construction d’un État juif en Palestine et maintenant que cet État existe, c’est l’opposition à sa perpétuation comme Etat juif et discriminatoire. L’«antisionisme» de Soral est une opposition à un sionisme qui serait une entité transnationale qui gouvernerait le monde, qui aurait une politique bancaire, une politique économique, une politique sociale, etc. [Le mythe raciste du«Juif omnipotent et omniprésent», pour Soral]. Ça n’a rien à voir avec le sionisme! Je veux dire, que «le sionisme» n’a pas d’opinion sur le mariage homo ou sur la crise économique! Non, le sionisme est un courant politique précis, avec différentes sensibilités en son sein, qui voulait la création de l’Etat d’Israël et veut le maintenir tel quel. Derrière cet amalgame, nous savons très bien que ceux qui sont visés ne sont pas les sionistes, mais les Juifs. Il ne faut pas sous-estimer le danger, mais il ne faut pas être sur la défensive.

    Ceux qui sont authentiquement solidaires des Palestiniens et ont témoigné de cette solidarité ces dernières années, ce n’est pas la bande à Soral. C’est le mouvement de solidarité avec la Palestine qui a construit la campagne de boycott, qui construit des partenariats avec des Palestiniens. Le combat, il faut le mener en faisant de la politique, et ça sera le seul moyen de couper l’herbe sous le pied des Soral et compagnie. Je précise également que le vote du Parlement français, aussi symbolique soit-il et malgré les arrière-pensées électoralistes de nombre de parlementaires socialistes, témoigne quand même d’un élément important: contrairement à ce que Soral raconte, ce n’est pas le Crif, le gouvernement israélien ou Bernard-Henri Lévy (BHL) qui décident de la politique française. Car le Crif, le gouvernement israélien et BHL étaient opposés à la résolution parlementaire, et l’ont fait savoir. Les députés ne s’engagent certes pas à grand-chose, mais la décision qu’ils ont prise est l’inverse de ce que voulait le Crif.

    C’est quand même la démonstration claire que le lobby pro-Israël – qui évidemment existe et peut avoir par moments une emprise, notamment lorsque ses positions font écho aux vues du gouvernement français – n’est pas si puissant que cela. Ensuite, cela montre que ce qui pèse, ce n’est pas les discours de dénonciations stériles, mais ce sont les vraies mobilisations, qu’il s’agisse des manifestations de cet été ou du développement, depuis de longues années, de la campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions).

    Pour en revenir une dernière fois aux mobilisations de cet été, que pensez-vous de certains cortèges que nous pourrions qualifier de «communautaires», je pense notamment au collectif Cheikh Yassine [du nom d’Ahmed Yassine, fondateur et ancien leader du Hamas, assassiné en 2004] qui a manifesté avec la gauche?

     

    Kaled Mechal, de la direction du Hamas

    Kaled Mechal, de la direction du Hamas

    Je pense que les sources de la solidarité avec la Palestine peuvent être nombreuses. Ça peut être la tradition anti-impérialiste de la gauche radicale. Ça peut être religieux: la majorité des Palestiniens sont des musulmans. Il peut y avoir un mobile «communautaire» également, qui découle d’une identification avec une population arabe agressée. Les vecteurs peuvent être multiples et je ne juge pas des motivations: il n’y en a pas une qui soit a priori plus valable, ou plus digne, que les autres. Le vrai problème est de savoir comment est posée la question palestinienne. Si tu la poses en termes strictement religieux ou communautaires, tu es largement à côté de la plaque.

    C’est une question politique, territoriale, coloniale. Mais, on peut avoir des motivations différentes et poser la question de la même façon. Après, que dans des manifestations se retrouvent des courants plus «communautaires» ou plus religieux, moi ça ne me choque absolument pas, à partir du moment où ils sont très clairs, comme le reste des courants politiques (je ne leur demande pas davantage de comptes qu’aux autres) sur, par exemple, l’absence d’amalgames entre antisionisme et antisémitisme ou sur le refus de toute discrimination au sein du mouvement de solidarité. A partir du moment où tout le monde est d’accord sur le fait qu’il ne faille pas tout mélanger et que nous sommes sur un pied d’égalité quelles que soient notre religion ou notre couleur de peau, c’est bon. Dans le cas contraire, il faut rompre avec les groupes et groupuscules qui ne sont pas clairs là-dessus.

    Le reproche que je ferais à Cheikh Yassine, puisque ce groupe était mentionné dans la question, porte sur ce point. Ils influencent des gens très sincères et actifs dans la mobilisation, mais ils sont prêts à intégrer n’importe qui et travailler avec n‘importe qui, sous prétexte qu’il faut être le plus nombreux possible pour défendre les Palestiniens. Or, à un moment donné, même si tu es plus nombreux – ce qui reste à démontrer – si tu tolères dans tes rangs, ou près de toi, des gens qui font des amalgames et mélangent tout, tu dessers la cause palestinienne. En gros, il faut juger au cas par cas et poser les questions très clairement, dans un rapport d’égalité avec les autres groupes, sans le paternalisme qui domine encore trop souvent chez certaines forces du mouvement de solidarité. C’est-à-dire que je ne suis pas celui qui décide qui a le droit ou qui n’a pas le droit de venir, mais à partir du moment où nous nous mettons d’accord sur le cap et le contenu d’une manifestation, nous devons les respecter. Et ceux qui ne les respectent pas ne doivent pas s’étonner de ne pas être les bienvenus.

    La gauche de la gauche dénonce à juste titre les dérives du gouvernement israélien et de «Tsahal», ladite Armée de défense israélienne. Mais on l’entend cependant moins sur celles Hamas qui n’est ni réputé pour son pacifisme, ni pour sa modération. Sa vision n’est-elle pas trop idéologique? Ce sont quoi «les dérives du Hamas»?Je pense à sa charte qui reste violente ou encore à sa branche armée…

    Tous les groupes palestiniens ont une branche armée. Pour prendre les choses dans l’ordre, sur les moyens d’action utilisés par les Palestiniens, la première chose à rappeler est qu’à l’heure actuelle, aucun parti politique palestinien – à l’exception du Parti communiste palestinien, qui se nomme actuellement «Parti du peuple palestinien» – n’a renoncé à la lutte armée. C’est vrai pour le Fatah ou une large partie de la gauche. Nous pouvons comprendre pourquoi: ils restent sous occupation et sont victimes d’une agression militaire. Le simple fait de se défendre militairement paraît logique et légitime. À plusieurs reprises les Nations-Unies ont consacré le droit des peuples sous occupation de se défendre par les armes. Alors de mon point de vue, c’est tout à fait légitime. Après, sur la stratégie, «est-ce que c’est utile et est-ce que c’est le moment?», j’ai envie de dire que ce sont les Palestiniens qui sont le mieux placés pour le savoir, car ce sont eux qui vivent les bombardements, les contrôles et la répression. Ils en discutent entre eux. Ils ont des désaccords. Par moments, ils suspendent la lutte armée et par moments, ils la reprennent.

    Mahmoud Abbas

    Mahmoud Abbas

    Je suis très méfiant, pour être poli, vis-à-vis de ceux qui, très confortablement installés dans leurs canapés dans les pays occidentaux, disent au peuple palestinien: «Attention avec vos armes, ça vous dessert». Ça fait soixante-dix ans que les Palestiniens luttent, a priori, ils savent à peu près ce qu’ils font. Et même s’ils font des conneries, je ne suis pas là pour juger à leur place. Et surtout, c’est le troisième point, la moindre des choses quand on est de gauche, c’est d’être solidaire des droits des Palestiniens et ne pas conditionner ce soutien aux choix tactiques qu’ils utilisent. Même si je n’étais pas d’accord avec la manière dont ils luttent, je ne cesserais pas d’être solidaire de leurs droits.

    De même, pour finir sur cette question, je ne conditionne pas mon soutien aux représentants que ce peuple a choisi d’élire. Car, il ne faut pas oublier que la dernière fois où il y a eu des élections, le Hamas était majoritaire. S’il y en avait de nouvelles aujourd’hui, on ne sait pas ce que cela donnerait, mais il est probable que le Hamas resterait majoritaire.

    Après, nous avons le droit de dire que nous ne sommes pas d’accord avec telle ou telle organisation. Mais je ne suis pas pour une focalisation sur le Hamas, parce que pendant les quinze ans de l’application des accords d’Oslo, personne n’a dit grand-chose sur l’OLP et le Fatah. Alors qu’au niveau de l’autoritarisme, de la corruption et de la répression, ils n’étaient pas tout blancs, loin de là, et ce y compris sur les questions religieuses. A Ramallah, il y a une police qui fait respecter le ramadan dans les rues par exemple: c’est une police de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

    Après, en tant que militant de gauche – ou d’extrême gauche –, j’ai un projet de société différent du Hamas, ça c’est clair. Donc, j’ai des partenariats privilégiés avec des organisations politiques avec lesquelles je me sens plus proche, à savoir la gauche palestinienne. Mais je ne m’interdis pas de discuter avec des gens du Hamas de mes désaccords, tout en les considérant comme des égaux.

    Pour conclure, j’entends bien ce truc qui consiste à dire que si l’on critique Israël, il faut également critiquer les dérives au sein du peuple palestinien. Je ne suis prêt à le faire que si nous n’oublions pas que les organisations de gauche et progressistes – et c’est valable pour l’ensemble de la région – ont été détruites systématiquement par les régimes en place et par Israël, avec les soutiens des pays occidentaux, et qu’elles ne vont pas se reconstruire par miracle. Les Palestiniens au départ n’étaient pas derrière des courants religieux, et on a refusé de leur donner leurs droits. Quand ils étaient dans la négociation, on a refusé de leur donner leurs droits. C’est donc un peu facile de leur dire aujourd’hui qu’il faut négocier et ne pas être derrière les organisations religieuses. Ils ont essayé un moment, mais ça n’a pas marché. Et par ailleurs, ça ne durera pas éternellement.

    Vous avez répété plusieurs fois au cours de cet entretien que le conflit est avant tout politique et non religieux, et vous avez raison. Mais, le recours au religieux tend à prendre le pas sur le conflit politique. D’abord, qu’en pensez-vous? Ensuite, importer le conflit à l’intérieur de nos frontières [France] ne risque-t-il pas d’attiser les conflits communautaires et d’instaurer un climat de guerre civile en France, où nous avons les plus fortes communautés musulmane et juive d’Europe?

    La question de l’importation a plutôt tendance à me faire sourire. Car personne n’«importe» la question palestinienne en France. Par contre, l’Europe et, en l’occurrence, la France, a exporté ses conflits là-bas. Parce que la colonisation et la partition souvent artificielle du monde arabe sont dues à la France, à la Grande-Bretagne etc., et à leurs rivalités. Le génocide [des Juifs, entre autres] pendant la Seconde Guerre mondiale vient des pays européens. Et nous avons exporté nos conflits intra-européens dans cette région du monde. Donc, il ne faut pas s’étonner après qu’il y ait un retour de bâton: c’est logique et parfaitement normal. Il n’y a pas de raison de parler d’importation: nous avons exporté nos conflits!

    Qui plus est, à partir du moment où le gouvernement français prend des positions sur le conflit israélo-palestinien, il est logique que la population se positionne ou manifeste si elle n’est pas d’accord, comme sur toutes les autres questions. Je refuse ce terrorisme de «l’importation». C’est une question légitime, et c’est normal que la population d’un pays comme la France prenne parti, car c’est en partie de la faute de la France si les événements qui se passent là-bas ont lieu.

    Je comprends la crainte en France qui consiste à penser que cette situation prend trop d’importance, ou que certains tentent de monter les communautés entre elles et que les questions religieuses sont trop mises en avant au détriment des questions politiques. Oui, mais c’est précisément pour cela qu’il faut continuer de se bagarrer pour rappeler que c’est une question coloniale et politique, même si nous pouvons avoir l’impression, par moments, que, là-bas, les discours religieux semblent dominer.

    Mais qu’est-ce que cela veut dire? Par exemple, est-ce que l’élection du Hamas était un vote politique ou religieux? C’était un vote politique. Je connais des chrétiens qui ont voté pour le Hamas. Ils n’ont pas voté pour la charia mais pour une organisation qu’ils estimaient plus apte à mener le combat de libération nationale que les autres. Il ne faut pas sous-estimer ce phénomène. Ils ont voté pour ceux qui ont refusé la capitulation, poursuivi la lutte, dénoncé la corruption, critiqué la stratégie des négociations et d’Oslo. Ils sont apparus comme incarnant cela. Ce résultat ne signifiait pas que les Palestiniens se sont réveillés, d’un coup, plus religieux qu’avant.

    Après, que parmi les Palestiniens, il y en ait qui tentent de mettre en avant les questions religieuses plus que les questions politiques, bien sûr. Mais c’est plus marginal qu’il n’y paraît, y compris du côté du Hamas.

    Dans ma question, je ne visais pas exclusivement les Palestiniens. Du côté d’Israël, et notamment de l’extrême droite, il y a aussi une instrumentalisation du religieux.

    J’allais y venir. En Israël, il y a une nette instrumentalisation des référents religieux pour légitimer le projet de colonisation, que ce soit à Jérusalem ou à Hébron. Ils se justifient en disant que la Torah explique que c’est chez eux. Mais, même quand il y a une instrumentalisation du religieux pour la colonisation israélienne, il faut rester sur le terrain politique: je ne vais pas aller discuter de la Torah avec eux! Non, ce n’est pas le problème.

    Le problème est que cette terre est sous occupation et que des gens se font exproprier, bombarder et expulser. Il faut ramener le débat sur le terrain politique, comme le font les Palestiniens là-bas ou certains Israéliens, même s’ils sont de plus en plus marginaux et ultra-minoritaires. Il y a une volonté délibérée, chez certains membres de l’establishment israélien de tourner cela en conflit religieux, parce que c’est là qu’il y a le plus d’effets. Car, à partir du moment où ils s’inscrivent dans un conflit de religion, on entre dans la rhétorique du choc des civilisations et ils espèrent avoir le soutien des pays occidentaux: ils ne sont pas stupides! Ce n’est pas qu’ils croient profondément en cette histoire de Torah, même si certains colons y croient. Mais les dirigeants politiques ne sont pas fous. Et face à cette instrumentalisation, je le répète, la politique est la meilleure réponse. Là-bas, les Palestiniens le font. Certains Israéliens essaient de le faire. Ici, en France, nous devons le faire aussi et refuser le glissement sur le terrain du religieux, comme un Meyer Habib [directeur du groupe Vendôme – bijouterie de luxe – et député de la 8e circonscription des Français de l’étranger], par exemple, s’en est fait le spécialiste.

    Mais il faut également reconnaître l’existence de revendications d’ordre plus religieuses, comme le droit d’aller prier à Jérusalem, tout en soulignant que ce droit n’est pas que religieux: il est également politique, car il concerne la question de la liberté de culte et surtout de la liberté de circulation. Et ça, c’est un problème qui concerne tous les Palestiniens, au quotidien, et qui est un des problèmes les plus essentiels pour eux, qu’ils soient musulmans, chrétiens ou non-croyants. (Publié le 19 décembre dans «Le comptoir» qui reprend la formule de Balzac: «Le comptoir d’un café est le parlement du peuple».)

    Publié par Alencontre le 21 - décembre - 2014

    Repères 2014

    Benyamin Nétanyahou

    Benyamin Netanyahou

    • 12 juin: trois adolescents Israéliens âgés de 16 à 19 ans disparaissent en Cisjordanie. Benyamin Netanyahou son gouvernement accusent le Hamas, qui nie toute implication, mais salue l’événement.
    • A partir du 15 juin, le gouvernement israélien lance une opération baptisée «Gardien de nos frères», visant à «éradiquer le Hamas». Plus de 2500 soldats sont déployés au sud de la Cisjordanie. Bilan au 30 juin: 420 Palestiniens arrêtés – dont 305 appartenant au Hamas – 200 bâtiments fouillés. Cinq Palestiniens trouvent la mort dans cette opération.
    • Le Hamas réplique par des tirs de roquettes en direction de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa, qui ne font ni dégâts majeurs, ni victimes.
    • Le 7 juillet, Israël lance l’opération «Bordure protectrice» et déploie 1500 soldats et 40’000 réservistes et lance un raid aérien. Démarre un conflit armé qui dure plusieurs semaines.
    • Le 28 août, l’Egypte, Israël et l’État de Palestine annoncent un cessez-le-feu. Bilan: près de 68 morts israéliens dont 64 soldats; près de 2000 du côté palestinien, dont au moins 1444 civils et 478 enfants.
    • 18 novembre: un attentat à Jérusalem fait quatre morts du côté israélien, ceci dans un contexte très tendu où de nombreux Palestiniens manifestent contre la colonisation.
    • Le 2 décembre, Netanyahou annonce des élections législatives le 17 mars 2015, espérant une majorité plus à droite.

    Julien Salingue est docteur en sciences politiques. Il a publié, entre autres, La Palestine d’Oslo (L’Harmattan, 2014), Israël, un Etat d’apartheid? Enjeux juridiques et politiques (L’Harmattan 2013), en collaboration avec Lebrun Céline.

  • Nouveautés sur "Agence Médias Palestine"

    Un guide touristique et militant politique chassé de sa Jérusalem natale

    Un guide touristique et militant politique chassé de sa Jérusalem natale

    Rachelle Friesen, The Electronic Intifada, 12 décembre 2014 Une Palestinienne sur les décombres de sa maison dans le quartier d’Issawiyeh à Jérusalem, le 1er décembre. Le bâtiment a té détruit par la municipalité sous prétexte qu’il avait été construit sans permis (Muammar Awad / APA images). Il y a un volet politique dans les visites...
     
     
    Au moins 115 Palestiniens de Jérusalem enlevés par les forces d’occupation israéliennes depuis décembre

    Au moins 115 Palestiniens de Jérusalem enlevés par les forces d’occupation israéliennes depuis décembre

    
Mercredi 17 décembre 2014, par IMEMC 
Plus de 35 prisonniers palestiniens en isolement carcéral, 110 entament leur première semaine de grève de la faim 
Depuis le début de décembre, les forces d’occupation israéliennes ont placé en garde à vue quelque 115 Palestiniens de Jérusalem occupée, y compris 30 mineurs, a révélé un responsable palestinien.
 
Selon l’agence...
     
     
     
    Une jeune fille palestinienne de 14 ans gagne un concours international de maths

    Une jeune fille palestinienne de 14 ans gagne un concours international de maths

    15/12/2014 21h33 HEBRON (Ma’an) – Une jeune fille palestinienne de 14 ans a gagné la première place d’une compétition internationale d’intelligence en résolvant 240 problèmes de maths en six minutes. Dania Husni al-Jaabari d’Hebron a gagné la première place d’une compétition internationale de calcul mental à Singapour. Ahmad Ayman Nashwiyeh, 8 ans, aussi d’Hébron, est...
     
     
     
    Action ce mercredi 17 décembre à Rennes en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

    Action ce mercredi 17 décembre à Rennes en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

    Occupation de l’institut franco-américain de Rennes En solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, ce mercredi 17 décembre, une trentaine de militants ont occupé l’institut franco-américain de Rennes, vitrine culturelle du consulat des Etats-Unis en Bretagne. Leur intervention appelle aussi à se joindre à la manifestation du jeudi 18 novembre contre la venue de Manuel Valls à...
     
     
     
    Marcel Ophuls, le réalisateur de « Le chagrin et la pitié », veut dire des « vérités désagréables » aux Israéliens

    Marcel Ophuls, le réalisateur de « Le chagrin et la pitié », veut dire des « vérités désagréables » aux Israéliens

    New York Times, 10 décembre 2014 Depuis qu’en 1969, lorsque son documentaire de 4h30 sur l’occupation nazie de la France, « Le chagrin et la pitié », fut interdit à la télévision française, le réalisateur Marcel Ophuls a eu une relation difficile avec l’industrie du film. Aujourd’hui, à 87 ans, il s’est tourné vers Internet...
     
     
     
     
     
    Le service pénitentiaire israélien commence à sanctionner les grévistes de la faim

    Le service pénitentiaire israélien commence à sanctionner les grévistes de la faim

    Ma’an – 15 décembre 2014 Ramallah (Ma’an) – Le service pénitentiaire israélien a lancé des procédures punitives graves contre les prisonniers palestiniens qui ont récemment commencé une grève de la faim en solidarité avec leurs compagnons de cellules à l’isolement. Issa Qarage, ancien ministre aux Affaires des prisonniers et actuellement président du Comité des Affaires...

  • Nouveautés sur AFPS

    Les Palestiniens passent à l’action aux Nations unies

    Le Monde, jeudi 18 décembre 2014
    Une réso­lution en négo­ciation à l’ONU demande la fin de l’occupation israé­lienne en 2017

    http://www.france-palestine.org/

  • Saint-Denis (93) : réunion débat sur le Moyen-Orient (Npa)

     

    Le comité local du NPA organisait une réunion mercredi 3 décembre sur la situation du Moyen-Orient et de la Palestine. Une quarantaine de personnes sont venues écouter Julien Salingue, des militantEs du NPA mais aussi des militantEs des associations de solidarité avec la Palestine de la ville, et de tout horizon politique. Une façon pour le comité de Saint-Denis de revenir sur la séquence des mobilisations du mois de juillet, de faire le point sur une situation qui a connu des soubresauts très importants depuis cet été : entrée en guerre de la France au côté des Américains, résistance kurde, frappe israélienne sur la bande de Gaza.


    Pendant deux heures, Julien Salingue a fait une véritable école de formation, un tour d’horizon particulièrement riche. Il est vrai qu’il en est à sa 35e réunion publique depuis le mois d’août, preuve que la mobilisation n’est pas retombée. Son intervention s’est conclue sur la situation de la Palestine, sur le débat qui tourne autour de la revendication d’un État laïc, multiconfessionnel, ou de celle de deux États, étape vers la libération complète de la Palestine, une option qui n’a manifestement pas sa préférence. Ceci a provoqué des débats bien au-delà de la réunion elle-même, entre les militantEs engagés dans la solidarité. Une bonne chose.

  • Nouveautés sur Afps Rennes

    • Quand je t’ai vu...

      Un film d’Annemarie Jacir (2012) "Tarek vit avec sa mère Ghaydaa dans un camp de réfugiés palestiniens. L’action se situe juste après la guerre des Six Jours, en 1967. Les deux guettent l’arrivée du père et du mari à chaque entrée d’un transport de réfugiés dans le camp. Mais Tarek est las d’attendre et il ne comprend pas pourquoi il ne pourrait pas retourner chez lui. Il s’échappe du camp et, perdu dans la forêt, sera recueilli par un groupe de résistants qui l’amèneront à leur campement. Pour toutes les (...)

    • Jeudi 11 décembre 2014, jour de colère…

      16 décembre

      Je ne voulais pas croire au silence, je me reprochais d’avoir un « à priori » négatif. J’avais tort, je le regrette, mais j’avais tort, ils me l’ont confirmé par ce silence assourdissant et révoltant. Hier, c’était le 10 décembre 2014, jour anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre 1948, que la même Assemblée décida, en 1950, d’en faire la Journée Internationale des Droits de l’Homme. C’est à l’occasion de cette (...)

    • "The lab - Vendeurs de guerre"

      14 décembre

      La Chaîne Parlementaire diffuse dans sa série "Docs ad Hoc" le documentaire de Yotam Feldman, réalisateur israélien... "Il est très rare de pouvoir approcher de près la guerre, les recherches de pointe en armement et en sécurité. Les hauts militaires israéliens que suit le réalisateur Yotam Feldman sont pour tant sans complexe. Ils ont du monde une vision parfois sophistiquée, ils lisent les philosophes et se reconnaissent dans les valeur s du progrès social. La plupart ont fait leur carrière en (...)

    • La loi « anti-terrorisme » : Israël se surpasse ... une fois de plus.

      13 décembre

      Le nouveau projet de loi de Netanyahou propose que les corps de présumés terroristes palestiniens ne soient pas remis à leur famille, mais déposés dans un lieu non divulgué. Il y a tout de même un côté positif à l’approche israélienne actuelle des Palestiniens … c’est que les satiristes ne manqueront jamais d’inspiration. La dernière contribution d’Israël à l’absurdité dans le monde est une loi « anti-terrorisme » proposée par le parti Likoud du Premier Ministre Benjamin Netanyahou, qui vise les citoyens (...)

    • La CIA se rapporte à une décision de la Cour israélienne pour « justifier » un programme de tortures

      13 décembre

      La CIA a cité à plusieurs reprises une décision de la Haute Cour de justice israélienne pour justifier la torture, selon un rapport longtemps attendu du Sénat des États-Unis sur le programme de tortures de l’agence. Cette dernière révélation tombe juste quelques mois après celle de l’administration Obama disant s’appuyer sur une décision de la Haute Cour israélienne pour justifier les assassinats ciblés, sans procès, de citoyens américains. Publié mardi par la Commission permanente du Sénat sur le (...)

  • Les Palestiniens enterrent le ministre de la lutte contre la colonisation (CI)

    Funérailles de Ziad Abou Ein à Ramallah, le 11 décembre 2014. AFP PHOTO / AHMAD GHARABLI

    Des milliers de personnes ont assisté ce 11 décembre aux funérailles de Ziad Abou Eïn. Le ministre est décédé la veille, au cours d'une confrontation avec l'armée israélienne, alors qu'il manifestait contre l'implantation d'une colonie en Cisjordanie.
     
    Le 10 décembre, le ministre palestinien Ziad Abou Eïn chargé de la lutte contre la colonisation participait à une manifestation pacifique dans le village de Turmusaya, au nord de Ramallah, contre l'implantation d’une nouvelle colonie juive, Adeï Ad, sur des terres palestiniennes. Il est mort après avoir été pris à la gorge et frappé par des soldats israéliens. Ses funérailles ont eu lieu ce 11 décembre. "Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés pour se recueillir", relate Al-Jazira. "Les drapeaux palestiniens étaient en berne et des haut-parleurs diffusaient des versets coraniques."

    Si la presse palestinienne évoque unanimement un meurtre planifié et dénonce un crime de guerre, la presse israélienne parle, elle, d’une banale crise cardiaque. Le quotidien panarabe Al-Quds al-Arabi, très impliqué dans la défense de la cause palestinienne, reprend les dernières phrases prononcées par le ministre : "C’est une armée terroriste qui excerce la répression et la terreur contre notre peuple palestinien. Nous sommes venus planter des oliviers sur notre terre, et eux nous attaquent dès le premier instant, alors qu’aucun d’entre nous n’a lancé une pierre ni déclenché une attaque."

    Crainte de violences

    Le quotidien panarabe déclare aussi qu’Abou Eïn aurait reçu en pleine figure une grenade lacrymogène et que les Israéliens auraient retardé l'arrivée des ambulances pour le secourir. L’éditorial juge dérisoire "la décision du chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de suspendre la coordination sécuritaire avec Israël : il faut la stopper définitivement !"

    Côté israélien, on craint une flambée de violence, surtout après la prière du vendredi [le 12 décembre]. "Le calme dépendra de la coordination sécuritaire entre Israéliens et Palestiniens, écrit le quotidien israélien Ha’Aretz. Les leaders palestiniens se sont réunis le 10 décembre au soir pour discuter de la suite à donner à cette coordination." Des leaders palestiniens appellent, eux, à cesser toute collaboration avec Israël, révèle le journal.

    Un village ouvert

    Sur un ton lyrique, le quotidien de Ramallah Al-Ayyam rapporte : "C'est dans le périmètre séparant l'un des plus beaux villages palestiniens et l'une des plus laides colonies que Ziad Abou Eïn est tombé." Le village de Turmusaya semble effectivement bien entretenu avec de belles constructions, grâce aux dons généreux des Palestiniens originaires de ce village et qui font partie de la diaspora. "C’est un village ouvert, sans délimitations, contrairement aux colonies juives qui ressemblent à des bases militaires, avec leurs bâtiments entourés de murs et de barrières électroniques."

     

     

    http://www.courrierinternational.com/article/2014/12/11/les-palestiniens-enterrent-le-ministre-de-la-lutte-contre-la-colonisation

  • Un ministre palestinien meurt sous les coups de l’armée israélienne (npa)

     

    Alors qu’il participait à une manifestation en Cisjordanie, prés de Ramallah, Ziad Abou Eïn, ministre de l’autorité palestinienne en charge du dossier des colonies, a été frappé à la poitrine à coups de crosse par les soldats de l’armée israélienne qui s’opposait à cette marche. Cette manifestation pacifique se rendait du village palestinien de Turmus Ayya à la colonie d’Adei Ad pour y planter des oliviers. Peu de temps après le responsable palestinien était déclaré mort à l’hôpital de Ramallah.

    De Gaza à Ramallah le gouvernement israélien ne connaît qu’une politique : la multiplication des implantations de colonies et face à la résistance légitime des palestiniens la répression barbare.

    Plus que jamais solidarité et mobilisation !

    Montreuil, le 10 décembre 2014

    http://npa2009.org/communique/un-ministre-palestinien-meurt-sous-les-coups-de-larmee-israelienne

  • Un ministre palestinien tué lors d'une manifestation (Libération)

    Ziad Abou Eïn est mort après avoir été frappé par des soldats israéliens alors qu'il protestait contre l’installation d’un avant-poste illégal de colons près de Ramallah.

    Un «acte barbare qui ne peut être ni accepté ni toléré». C’est en ces termes que le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié la mort du ministre palestinien chargé des Affaires de colonisation et de la barrière de séparation, Ziad Abou Eïn. C’est une «attaque brutale qui a provoqué sa mort», a précisé Abbas.

    L’homme participait avec environ trois cents autres personnes à une manifestation dans le village palestinien de Turmus Ayya, près de Ramallah pour protester contre l’installation d’un avant-poste illégal de colons israéliens. Des heurts ont éclaté entre forces israéliennes et manifestants. Selon des témoins sur place, l’un des militaires a frappé le ministre au torse avec la crosse de son fusil. Evacué par ambulance, le responsable palestinien est mort lors de son trajet à l’hôpital.

    L’armée israélienne a indiqué que Ziad Abou Eïn est mort d’une crise cardiaque. La famille a précisé qu’il souffrait également de diabète et de tension élevée. Mais pour l’Autorité palestinienne, ces informations sont superflues et elle souligne que c’est le coup porté qui a provoqué la mort. Le chef des négociations côté palestinien Saeb Erekat a exhorté la communauté internationale à «arrêter les crimes quotidiens d’Israël contre notre peuple». L’armée israélienne, qui dit mener une enquête sur l’événement a informé que ses troupes avaient été menacées lors des heurts et avaient ouvert le feu.

    http://www.liberation.fr/monde/2014/12/10/un-ministre-palestinien-tue-lors-d-une-manifestation_1160810

     L’armée israélienne a indiqué que Ziad Abou Eïn est mort d’une crise cardiaque. La famille a précisé qu’il souffrait également de diabète et de tension élevée. Mais pour l’Autorité palestinienne, ces informations sont superflues et elle souligne que c’est le coup porté qui a provoqué la mort. Le chef des négociations côté palestinien Saeb Erekat a exhorté la communauté internationale à «arrêter les crimes quotidiens d’Israël contre notre peuple». L’armée israélienne, qui dit mener une enquête sur l’événement a informé que ses troupes avaient été menacées lors des heurts et avaient ouvert le feu.Aude MARCOVITCH De notre correspondante à Tel-Aviv