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Palestine - Page 90

  • Gaza, on n’oublie pas! (Lcr.be)

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    Nous étions un bon deux cents à nous retrouver ce dimanche 28 décembre en début d’après-midi à Bruxelles pour braver le froid et manifester notre solidarité avec le peuple palestinien et en particulier avec la population de Gaza méchamment martyrisée par les bombardements israéliens, encore cet été 2014.  Selon l’ONU, l’attaque de 2014 a fait 1 113 morts palestiniens dont 795 civils et 230 enfants, 6 233 blessés ou mutilés dont 1 949 enfants et 1 660 femmes, 182 604 déplacés (soit 10% de la population de Gaza). 10% de déplacés, cela représenterait à l’échelle de la Belgique 1.100.000 déplacés, l’équivalent d’une ville comme Bruxelles!
     
    Nous étions un bon deux cents, mais pas assez pour dénoncer la violence coloniale menée par l’État sioniste au mépris des droits du peuple palestinien. Nous serons peut-être plus nombreux une prochaine fois (quelle que soit la météo!) si une coordination démocratique de toutes les organisations qui soutiennent le droit à l’autodétermination du peuple palestinien parviennent à constituer une coordination pour organiser la prochaine manifestation (choix de la plate-forme, du jour et de l’heure de la manifestation, de l’itinéraire, des prises de parole, du relais vers les médias, etc.).
     
    Quoi qu’il en soit, notre solidarité anticolonialiste à l’égard du peuple palestinien ne doit pas faiblir!
    Un groupe de camarades de la LCR-SAP étaient présent/es à ce rassemblement de soutien au peuple palestinien et ont diffusé l’appel du camarade Michel Warshawski « Boycottez-nous!"
    29 décembre 2014

    http://www.lcr-lagauche.org/gaza-on-noublie-pas/

  • Nouveautés sur Agence médias Palestine

    Eyal Weizman sur la compréhension de la politique via l'architecture, les colonies et les refuseniks

     

    Eyal Weizman sur la compréhension de la politique via l’architecture, les colonies et les refuseniks

     

     

    Amelia Smith – Lundi 24 novembre 2014 « Nous devons garder en mémoire que quelques unes des plus belles œuvres architecturales, que nous aimons et que nous allons visiter, ont été des fortifications militaires et des sites de batailles et de massacres, ou de magnifiques châteaux dont l’utilisation sociale, politique et militaire était répressive. L’architecture ne...

     

    "Vautier l’Algérien"

    “Vautier l’Algérien”

    “Al Safir Arabi”- Décembre 2014 (article traduit de l’arabe) La mémoire des peuples est souvent détournée par les dirigeants politiques corrompus et la trahison des élites renégates. L’exemple de l’histoire algérienne est éloquent en l’espèce. Heureusement qu’il existe des hommes qui ont su malgré l’adversité préserver et transmettre l’Histoire. Parmi ceux-là, il y a René...

     

    Un joueur de foot palestinien suspendu... 99 ans en Israël pour avoir participé au championnat de Palestine

    Un joueur de foot palestinien suspendu… 99 ans en Israël pour avoir participé au championnat de Palestine

    La Fédération de football d’Israël (IFA) a infligé une suspension de 99 ans à l’ailier palestinien, Atef Abu Bilal, “coupable” d’évoluer également dans une équipe qui participe au championnat de Palestine. A défaut de pouvoir bannir le joueur à vie, l’IFA a appliqué la sanction la plus lourde prévue par son règlement. Une amende de...

    Arrestation par Israël de l'astrophysicien Imad Al-Barghouthi

    Arrestation par Israël de l’astrophysicien Imad Al-Barghouthi

    Dr. Imad Al-Barghouthi l’astrophysicien bien connu de l’Université d’al-Quds à Jérusalem en Cisjordanie a été arrêté le 6 décembre par les autorités Israéliennes au poste frontière de Karama en Cisjordanie alors qu’il se rendait au 11ème Congrès Arabe d’Astronomie et des Sciences de l’Espace qui se tenait à l’Université de Sharjah aux Emirats Arabes Unis....

     

    Israël viole le cessez-le-feu à Gaza presque quotidiennement

    Israël viole le cessez-le-feu à Gaza presque quotidiennement

    Par Maureen Clare Murphy – 22/12/2014 Palestiniennes marchant, le 8 décembre, le long des ruines de maisons du quartier de Shujaiya dans la ville de Gaza, détruites lors de l’offensive israélienne de l’été (Ashraf Amra / APA images) Après le bombardement de Gaza vendredi par des avions de guerre israéliens, la BBC a décrit le...

     

    Un nouveau visage pour Habiba et Leyane

    Un nouveau visage pour Habiba et Leyane

    À propos de ce projet Gravement brûlées lors d’une explosion de gaz dans le camp de Balata en Palestine, Habiba et Leyane, deux petites sœurs, ont besoin de notre soutien. Aidez-nous à réunir les fonds pour leur permettre d’être opérées et soignées dans un hôpital parisien et, à terme, de retrouver une vie normale Première...
  • Nouveautés AFPS

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    A Gaza, le chant, le rap et la danse pour échapper au quotidien

     

    La Croix, Agnès Rotivel, vendredi 26 décembre 2014
  • Israël vous souhaite un joyeux Noël (UJFP)

    Israël vous souhaite un joyeux Noël avec, hier 24 décembre 2014 – l’année du grand massacre de Gaza – une nouvelle incursion doublée d’un assassinat, après de nouveaux bombardements il y a cinq jours.

    Israël vous assure également de l’efficacité de la promotion de son discours officiel, avec, sur RFI, cette nouvelle preuve que le vocabulaire de sa propagande est toujours en aussi bonne forme.

     

    Je cite : « De sources israéliennes, on indique que des snipers palestiniens ont ouvert le feu sur une patrouille israélienne dans le secteur sud du territoire contrôlé par le Hamas. Côté palestinien on affirme qu’un combattant des brigades Ezzedine al-Qassam a été tué. »

    Explication de texte : côté israélien, on est à même de savoir d’où vient la faute et la responsabilité de l’attaque, et donc d’analyser et de justifier la réponse. En revanche, côté palestinien, à part qu’on meurt on n’a pas d’avis sur la question. Pourquoi ça donc ? Ben passke les Arabes, de base c’est un peu plus teubé que les autres, le genre on-réfléchit-pas-on-tire et après bon, y’a des morts. Mais ça, qu’y’ait des morts, voyez, c’est normal. La civilisation, en face, elle se laisse pas faire et elle a quand même franchement raison.

    Je cite : « Le week-end dernier Israël avait déjà riposté en force, après un tir isolé de roquette sur une agglomération israélienne. Les Israéliens accusent les dirigeants du Hamas de se préparer à de nouvelles hostilités en faisant des essais de tirs de missiles et en réparant les tunnels endommagés l’été dernier pendant les combats, au lieu d’investir dans la restauration des infrastructures civiles de la bande de Gaza. »

    Explication de texte : Ah voilà, donc là, c’est confirmé (bien sûr) qu’il s’agit comme d’hab’ d’une riposte d’Israël : c’est le journaliste qui le dit cette fois, on n’est plus dans le « de sources israéliennes ». Nous avons également confirmation qu’Israël a des accusations à porter (côté civilisés on pense et on décrypte) mais que, côté palestinien, on se tait. Parce que sinon, si on ne se taisait pas côté palestinien sur ce qu’on pense de tout ça... bah, il est certain que RFI nous dirait aussi quelles accusations les Palestiniens ont à porter !


    Enfin donc, bref, les Arabes se taisent, ne pensent rien, n’ont rien à nous expliquer, et surtout pas ce qu’il se passe à Gaza avec « la restauration des infrastructures civiles ». Et tout ça, c’est tant mieux. Heureusement qu’ils ferment leur gueule ! Leur parole inutile, venimeuse et inexistante, au moins, n’encombre pas l’espace médiatique, ça nous laisse de la place et tout loisir de démonter leur hypocrisie, leur ruse, leur fourberie et leur terrorisme : oui, figurez-vous que ces ensauvagés ne trouvent rien de mieux à faire, à Gaza, que de se préparer à de nouvelles hostilités en faisant des essais de tirs de missiles et en réparant les tunnels endommagés l’été dernier pendant les combats. Au lieu, les infâmes ordures, d’investir dans la restauration des infrastructures civiles.

    Sur ce, je souhaite aussi un très joyeux Noël à RFI et au correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

    La haine m’étouffe à nouveau à votre écoute. Mais comme je vous l’ai déjà prédit, je sais que vous serez les premiers à acclamer la résistance palestinienne quand aux yeux du monde elle aura gain de cause, et qu’elle aura gagné. Moi, je n’oublierai pas votre participation à l’étouffement de cette résistance, votre lourde responsabilité dans la négation du droit et de la justice, votre collaboration au profit des sauvages, des décivilisés et des exterminateurs que vous élevez aujourd’hui au rang d’emblèmes de la civilisation.

    Noëlle Cazenave-Liberman jeudi 25 décembre 2014

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3731

  • Palestine : Le projet de résolution à l’ONU menace les droits palestiniens (Fplp)

    Le FPLP perd ses financements pour avoir critiqué Abbas


    Seconde force de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dénonce la résolution, dite « initiative française soutenue par la Jordanie » présenté à l’ONU pour la reconnaissance de l’État palestinien.

    Le FPLP met en lumière le contenu de cette énième résolution proposée à la communauté internationale.

    La résolution ne propose aucune sanction : «  À la différence des résolutions que le Conseil de sécurité a adoptées avec tellement d’ardeur contre l’Irak, la Syrie, le Soudan et d’autres pays, ce projet ne contient aucune exigence, mandat ou pénalité d’aucune sorte, mais présente plutôt une vue fausse du "conflit", comme si c’était un conflit entre des parties égales avec des droits et des intérêts légitimes ».

    Elle n’impose pas la création de l’État palestinien : «  En aucune manière, cette résolution ne mandate la création d’un État palestinien dans les 12 mois. Elle se contente d’"affirmer un besoin urgent" et "ne crée aucune exigence ni mandat pour mettre ce souhait en application." »

    Mais le plus important, c’est que cette résolution remet en cause la résolution 194 de l’ONU exigeant le droit au retour de tous les réfugiés chassés de la terre de Palestine en 1948 : « En second lieu, et plus important, le projet de résolution cherche à remplacer la pierre angulaire des résolutions de l’ONU sur l’inaliénable droit au retour des réfugiés palestiniens, qu’on leur dénie depuis plus de 66 années, la Résolution 194, par "une solution juste et convenue à la question de réfugiés de la Palestine sur la base de l’Initiative de paix arabe, du droit international et des résolutions pertinentes des Nations unies, y compris la résolution 194 (III)." Le Front populaire de libération de la Palestine a toujours rejeté la soi-disant Initiative de paix arabe et toutes les initiatives semblables, car elles cherchent à remplacer le droit individuel, national et collectif au retour des réfugiés palestiniens par "une solution négociée" qui met ce droit sur la table de négociation pour qu’il soit vendu ou marchandé. »

    Colons et colonisés à égalité ?

    Concernant les colonies, «  la résolution est très en deçà des résolutions existantes de l’ONU : elle n’exige pas la fin de la construction des implantations coloniales mais simplement "appelle (…) les parties à s’abstenir (…) d’activités d’implantation." Nulle part le projet de résolution ne mandate le démantèlement des colonies. Il favorise plutôt les "échanges de terre" et laisse entièrement de côté la question des colons. » Inutile d’insister sur le cynisme de cette communauté internationale qui met sur un pied d’égalité l’État sioniste et l’occupé palestinien, en appelant les deux parties à s’abstenir « d’activité d’implantation » comme si le peuple palestinien occupait illégalement un seul pouce de sa terre !

    L’initiative française à l’ONU, les diverses résolutions des Parlements européens, se veulent une réponse en premier lieu à la courageuse résistance du peuple palestinien, mais aussi à la montée en puissance des mobilisations de solidarité, avec la résistance palestinienne de par le monde et en particulier : l’extension de la campagne populaire internationale de Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS).

    Cette nouvelle manœuvre tente, elle, de maintenir « l’esprit » des accords d’Oslo qui n’ont permis que de renforcer le colonialisme et les crimes de l’État israélien.

    Marc Prunier

    Texte en anglais : http   ://pflp.ps/english/2014/12/19/pflp-on-draft-un-security-council-resolution-of-french-initiative-threat-to-palestinian-rights

  • Nouveautés sur AFPS Rennes

     

    • Sexe, violence, corps des femmes et colonialisme israélien

      Le projet sioniste repose sur la destruction des corps et des terres natives palestiniennes, inséparables de la logique coloniale d’élimination. La violence sexuelle n’est pas un simple sous-produit du colonialisme, c’est plutôt « le colonialisme lui-même qui est structuré par la logique de la violence sexuelle ». Non seulement ils ont envahi notre maison, ont accaparé notre espace, nous ont expulsées – ils m’ont même arrêtée et emmenée à la Prison Maskubya, au poste de police. Ils m’ont mise dans la (...)


    • Samah Jabr : les « traumatismes cachés » de la vie sous occupation

      « Il y a une volonté de faire des Palestiniens des apatrides, mais aussi de les priver d’un visage et d’une voix. » Samah Jabr, l’une des premières femmes psychiatres de Palestine et une psychothérapeute qualifiée en psychanalyse, a passé sa vie à témoigner et à traiter les effets psychologiques de l’occupation israélienne sur la population palestinienne. Non contente de s’en tenir simplement à la pratique de la médecine, Jabr est aussi une militante déclarée, une femme écrivain et une universitaire (...)

    • État pales­tinien : un vote motivé par les prin­cipes uni­versels, non par le communautarisme

       

      Même s’il n’a pas de force juri­dique, le vote à l’Assemblée nationale et au Sénat sur la recon­nais­sance de la Palestine a déclenché les pas­sions ce qui prouve, si besoin était, l’impact à nul autre pareil du conflit israélo-​​palestinien sur la société française Le conflit est bel et bien importé en France De nom­breux échanges ont eu lieu sur l’impact du vote sur le pro­cessus de paix, mais on a éga­lement parlé de poli­tique inté­rieure. Un argument récurrent a été que les par­le­men­taires socia­listes (...)


    • Marcel de la Gare, retour de Palestine et de bien d’autres lieux de résistance

       

      À l’automne 2012, Marcel de la Gare participait à une mission de cueillette des olives en Palestine... Avec en tête l’idée d’aller à la rencontre des diverses formes de la résistance populaire civile palestinienne. Depuis un très long silence, qui n’était apparemment que le bruit d’un travail acharné ! Nous venons de recevoir cet appel à soutien financier pour l’édition de "AHIMSÂ, l’instant neige", roman graphique de BD de 240 pages, petites et grandes histoires de la non-violence en zone de conflit dans les (...)


    • En Palestine, pas de dignité sans justice

      23 décembre

      Un ancien chef du Mossad, l’agence d’espionnage israélienne, n’est pas la personne que l’on pressentait pour recommander une approche plus conciliante des Palestiniens. Et pourtant c’est bien ce qu’Efraïm Halevy vient de faire. Dans une interview exhaustive accordée au Times of Israel, Efraïm Halevy, qui fut à la tête du Mossad de 1998 à 2002 et servit ensuite comme conseiller spécial d’Ariel Sharon, a critiqué la politique du gouvernement israélien sortant. Selon lui les prochaines élections de mars (...)

    • 2014 : quelle année pour la Palestine ! (Déclaration du Bureau national de l’UJFP, le 21-12-2014)

      23 décembre

      L’AG de l’ONU avait proclamé 2014 l’année de la Palestine. Quelle année en effet pour les Palestiniens ! Sur le terrain, « Tsahal », l’armée qui possède un État, a continué à pousser ses pions : poursuite de la réduction de la place des Palestiniens en Cisjordanie comme peau de chagrin, avec son cortège de morts et d’arrestations judaïsation violente de Jérusalem-Est annexé, avec de plus expulsion « administrative » et sans motivation de jeunes Palestiniens de la ville ; provocations sur l’Esplanade des (...)


    • "Le serment" Arte : un regard sur la Nakba pour la soirée du 31 décembre...

      22 décembre

      Arte programme la série britannique "the promise" (le serment) de Peter Kominsky (GB 2010) : tenez-vous bien, c’est à 20h50 et ça dure six heures ! Pour un réveillon militant !!! On pouvait lire cette présentation sur le site des Inrockuptibles : “The Promise”, une saga épique sur le conflit israélo-palestinien Grande figure de la télé britannique, Peter Kosminsky retrace dans The Promise l’histoire du conflit israélo-palestinien de 1946 à nos jours. Un récit épique où transpire l’amertume face aux (...)


    • Palestine : le jeu des puissants

      22 décembre

      Écouter l’émission "Youyous et chuchotements" dédiée à cet ouvrage sur la radio associative "Radio Aligre"

  • Le serment" Arte : un regard sur la Nakba pour la soirée du 31 décembre...(Afps Rennes)

     

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    Arte programme la série britannique "the promise" (le serment) de Peter Kominsky (GB 2010) : tenez-vous bien, c’est à 20h50 et ça dure six heures ! Pour un réveillon militant !!!

    On pouvait lire cette présentation sur le site des Inrockuptibles :

    “The Promise”, une saga épique sur le conflit israélo-palestinien

    Grande figure de la télé britannique, Peter Kosminsky retrace dans The Promise l’histoire du conflit israélo-palestinien de 1946 à nos jours. Un récit épique où transpire l’amertume face aux racines de la guerre.

    Depuis son téléfilm Warriors, tourné en 1999 et évoquant l’échec des casques bleus anglais en Bosnie, Peter Kosminsky s’attache aux fractures du monde contemporain. Héritier d’une longue tradition de la fiction télé anglaise, il porte un regard acéré sur son époque, en veillant à ne jamais sacrifier la recherche d’un souffle romanesque au souci de rigueur historique. Lorsqu’il écrit ses films, le réalisateur endosse d’abord des habits d’enquêteur : un long travail de préparation fondé sur des entretiens avec des témoins ou chercheurs impose son cadre à la fiction.

    De la guerre en Bosnie à la rivalité entre Tony Blair et Gordon Brown au sein du Parti travailliste (Les Années Tony Blair, 2002), de l’intervention britannique en Irak (L’Affaire David Kelly – Le prix de la vérité, 2005) aux attentats terroristes à Londres (Les Graines de la colère, 2007), Kosminky assume le risque de sa propre intervention dans le cours d’une histoire inachevée et incertaine.

    Une saga historique qui décrypte une actualité complexe

    Avec son ambitieuse nouvelle série, The Promise (Le Serment) (4 x 90 min), il radicalise cette tentative d’éclairer l’actualité complexe, au risque de la simplification ou du parti pris politique, en se concentrant sur le conflit israélo-palestinien. Si sa méthode d’écriture est la même (des dizaines de témoignages d’anciens soldats britanniques présents en Palestine après la Seconde Guerre mondiale comme source d’inspiration du scénario), Kosminsky intègre ici une dimension supplémentaire à la matrice de son oeuvre : la saga historique, la restitution du passé comme un écho persistant du présent.

    Sur un même territoire – la Palestine devenue Israël -, les années 1940 et 2000 se font face et s’enchevêtrent. L’espace reste unique, c’est le temps qui s’étire. La trame narrative trouve son point d’appui dans cet écart entre l’espace et le temps.
    The Promise mêle deux niveaux de récit et deux groupes de protagonistes que soixante années séparent mais que les enjeux d’une guerre qui paraît éternelle rapprochent. Le film joue de ce double effet d’éloignement et de proximité, comme si le passé rattrapait sans cesse des personnages dont l’identité ne s’éclaire qu’à travers le miroir des racines (du mal).

    L’héroïne, Erin (Claire Foy), Londonienne de 18 ans, rejoint pour ses vacances une amie qui vit en Israël. Elle découvre avant de partir le journal intime de son grandpère mourant, Len (Christian Cooke). Soldat anglais témoin de la libération du camp nazi de Bergen-Belsen, Len est envoyé en Palestine, à la fin de la guerre, pour maintenir la paix entre Juifs et Arabes, alors que l’Etat d’Israël n’est pas encore né, et que déjà apparaissent des tensions entre l’Irgoun, organisation armée sioniste, les populations locales et l’armée britannique.

    Lisant au gré de son séjour en Israël le récit circonstancié de la mission de son grand-père en Palestine qui fait écho à la violence qu’elle découvre elle-même sur place, le voyage d’Erin se transforme en voyage initiatique, en parcours politique. D’une ignorance, naît une prise de conscience, d’une indifférence surgit une colère : une colère qui s’arrime à celle, jusque-là sourde et imperceptible, de son grand-père qu’elle réactive comme la reconnaissance de son héritage.

    La révélation des attentats de l’Irgoun – notamment la célèbre attaque le 22 juillet 1946 de l’hôtel King David, abritant l’armée anglaise où 91 personnes furent tuées – se mêle à la violence des soldats israéliens dans les territoires palestiniens, à Gaza ou à Hébron, où Erin se rend pour tenter de retrouver les amis arabes de son grand-père à qui il a fait un "serment" : leur rendre la clé de leur maison, dont ils furent chassés en 1948, lors de la Nakba, ("catastrophe" en arabe) l’expulsion des Palestiniens de leurs terres.

    L’histoire d’un échec avant tout collectif

    Chez le grand-père et sa petite-fille, Kosminsky dépeint un même processus de désenchantement : l’un, soucieux de défendre la création légitime d’un Etat pour les Juifs, et l’autre, en phase avec la culture démocratique et ses amis israéliens, se heurtent à la présence d’un affrontement âpre et absurde. Le réalisateur ne triche pas avec le réel ; sa lecture du conflit reste sans ambiguïtés, mais pas sans nuances. Si The Promise n’épargne pas l’actuelle politique d’occupation menée par Israël, le film évite tout autant l’aveuglement sur les violences du camp opposé.

    Les attentats, s’accumulant de tous côtés, annulent leurs effets respectifs. La violence en partage, plutôt que la terre, n’est que la trace d’un échec collectif. Le réalisateur oppose moins la vertu d’un camp au vice d’un autre qu’il ne critique la responsabilité originelle des Britanniques – son grand sujet – dans le processus de guerre continu. Pour ne pas avoir su laisser derrière elle, en 1948, une Palestine stable, la Grande-Bretagne porte selon lui une responsabilité cruciale dans la situation actuelle.

    Par-delà cette relecture du conflit, le cinéaste excède le cadre réducteur d’un film politique à thèse pour conférer à son récit un souffle épique. Le Serment n’est pas un sermon idéologique mais une promesse romanesque. En faisant évoluer Erin et Len du silence vers la révolte, en suivant ceux qui partagent leur vie affective contrariée, Peter Kosminsky déploie un art du récit marqué par l’amplitude du regard tant sur les personnages que sur le cadre spatial (réel) dans lequel même les plus beaux serments se perdent.

    Jean-Marie Durand

    Interview de Peter Kosminsky sur le site de Télérama

    On doit au Britannique Peter Kosminsky, ancien reporter de guerre et documentariste, quelques-unes des plus belles et des plus stimulantes fictions télévisées des quinze dernières années : Warriors, Les Graines de la colère, L’Affaire David Kelly, Les Années Tony Blair... Des œuvres en prise avec le réel, engagées et rigoureuses, accessibles sans être simplificatrices. Dans The Promise, une mini-série en quatre épisodes qu’il a écrite et réalisée, et que Canal+ diffuse à partir du 21 mars, Peter Kosminsky explore les racines du conflit israélo-palestinien sur deux époques étroitement entrelacées : la fin désastreuse du mandat colonial britannique en Palestine, entre 1945 et 1948, et ses répercussions, en 2005, à l’intérieur d’Israël et des territoires palestiniens. Un double récit appuyé sur le point de vue « candide » de deux citoyens britanniques – Erin, l’héroïne de la partie contemporaine, étant la petite-fille de l’ex-sergent Len Matthews, parachuté dans la Palestine de 1945 juste après la victoire alliée sur l’Allemagne nazie.
    En février 2011, lors de son passage à Paris et de la première, Peter Kosminsky nous a accordé cet entretien au long cours.

    Pourquoi teniez-vous autant à raconter deux histoires en même temps, l’une située dans le passé, l’autre dans le présent ?

    En mettant les deux époques en parallèle, je voulais montrer que le passé a des conséquences sur le présent, et que la Grande-Bretagne a une responsabilité dans ce qui se passe aujourd’hui. Ce conflit reste une plaie ouverte dans la politique mondiale, et nous étions là à ses débuts. Si nous avions laissé la Palestine en meilleur état, il n’en serait peut-être pas ainsi. Je sais que c’est facile à dire, et je n’ai aucune solution à proposer. Mais quand la Grande-Bretagne a décolonisé, elle a fait de sacrés dégâts pratiquement à chaque fois. Il suffit de regarder autour de nous : l’Inde, le Pakistan, l’Afrique du Sud et, bien sûr, la Palestine. Il y a peu d’exemples d’harmonie inter-ethnique dans les pays que nous avons quittés. Nous avons souvent laissé ces questions irrésolues, et sommes retournés chez nous aussi vite que les convenances le permettaient.

    Pourquoi avez-vous situé en 2005 la partie contemporaine de la série ?

    Cette fiction a exigé huit ans de travail. Et la majeure partie de nos recherches ont été faites dans les quatre premières années. Après, il a fallu l’écrire, trouver de l’argent et un lieu pour tourner, tout cela a pris du temps. Du coup, beaucoup d’événements, comme, par exemple, les attentats-suicides palestiniens, étaient plus pertinents au moment des recherches qu’ils le sont aujourd’hui. Nous avons donc pris la décision de situer le film pendant l’été 2005. Si nous ne l’avions pas fait, certains événements auraient paru étranges.


    Vous n’aviez encore jamais réalisé de fiction ou de documentaire sur le conflit israélo-palestinien. D’où est venue l’idée de The Promise ?

    Après la diffusion de Warriors, qui parlait de l’impuissance des Casques bleus britanniques envoyés en Bosnie, nous avons reçu une lettre d’un vétéran de la campagne de Palestine, un homme déjà très âgé, qui nous disait : « Pourquoi ne faites-vous pas un film sur nous ? On nous a complètement oubliés. » De fait, à ma grande honte, je ne savais rien au sujet des vétérans de Palestine. J’étais même très surpris d’apprendre que nous avions là-bas, en 1945, cent mille soldats – à peu près la taille de l’armée britannique actuelle. Notre ignorance s’explique facilement : le retrait de Palestine était perçu en Grande-Bretagne comme une défaite humiliante, après la grande victoire de la Seconde Guerre mondiale, et personne n’avait envie de se souvenir de quelque chose d’aussi embarrassant. Quand les soldats sont revenus, en 1948, les temps étaient très difficiles, la Grande-Bretagne était ruinée, tout le monde était concentré sur l’indépendance de l’Inde, qui représentait un énorme bouleversement psychologique. Pour les vétérans de Palestine, il n’y a eu ni statue ni mémorial.

    Auriez-vous fait ce film si vous n’aviez pas reçu cette lettre ?

    Non, je ne crois pas. Après Warriors, je ne tenais pas particulièrement à tourner une autre histoire de soldats. J’ai laissé de côté cette lettre pendant trois ans. J’ai fini par m’en souvenir, mon équipe de documentaristes et moi-même avons commencé à faire des recherches, et, je ne sais trop comment, parmi tous les sujets sur lesquels nous enquêtions, c’est devenu celui qui nous occupait le plus. Plus je lisais le résultat de nos recherches, plus j’étais intéressé par ce qu’elles disaient de l’implication et de la responsabilité de la Grande-Bretagne dans les événements qui ont façonné le conflit actuel.

    Combien de vétérans avez-vous rencontré lors de vos recherches, et comment se sont passés les entretiens ?

    Nous en avons rencontré 82, sur plusieurs années. Certains sont morts depuis. Nos entretiens étaient chargés d’émotion. Quand nous avons fait Warriors, j’ai interrogé un soldat, dans une base militaire du Sud de l’Angleterre, qui m’a décrit des choses parmi les plus épouvantables qu’on m’ait jamais racontées. Il était bouleversé, et il m’a dit : « Je n’en ai jamais parlé à personne. » J’ai eu la même impression avec les vétérans de Palestine. Ils en discutaient quand ils se rencontraient, mais toujours sur le ton de la plaisanterie. Vous pouviez déduire de la façon dont ils parlaient qu’ils ne s’étaient jamais vraiment confiés, qu’ils n’avaient rien dit de la façon dont ils ont été attaqués, dont leurs amis ont été tués. Ils se sont réfugiés dans le silence pendant soixante ans. Depuis que j’ai fait ce film, un certain nombre d’amis m’ont confié que leur père, ou leur grand-père, était là-bas, mais ne leur en avait jamais parlé.

    Le mandat britannique en Palestine a commencé en 1920, et s’est terminé en 1948. La partie "historique" de The Promise décrit les trois dernières années de ce mandat, juste avant la création de l’Etat d’Israël. Lors de vos recherches documentaires sur cette période, qu’est-ce qui vous a le plus surpris ?

    Deux choses. D’abord, le fait que les Britanniques ont utilisé contre l’insurrection juive un grand nombre des tactiques militaires reproduites aujourd’hui par l’armée israélienne contre l’insurrection palestinienne. On voit dans le film qu’après un attentat-suicide en Israël, l’armée israélienne s’en va détruire la maison du poseur de bombe. Les Britanniques ont fait exactement la même chose dans les années 40. Quand ils étaient attaqués, ils dynamitaient les maisons des familles liées à l’attaque. Ça m’a paru délirant ; je n’arrivais pas à comprendre pourquoi l’armée israélienne utilisait les tactiques d’une armée qui avait échoué.
    Notre autre sujet d’étonnement, c’était la mise en place, par la société juive de l’époque, de clubs d’hospitalité pour les soldats britanniques. On y employait des jeunes filles qui n’étaient pas des prostituées, mais qui devaient, en établissant des liens d’amitié, gagner les cœurs et les esprits de ces soldats et, par extension, ceux de leurs familles quand ils seraient de retour en Angleterre. C’est ce qui m’a conduit à créer le personnage de Clara. Je trouvais cette idée vraiment étrange, on l’associerait plutôt à un système de type soviétique. Bien sûr, Israël à ses débuts était un endroit très marqué par le socialisme, en tous cas pour les Juifs. Et il y a quelque chose qui me faisait penser à la société stalinienne, dans cette idée d’un Etat qui intervient pour changer les esprits dans le sens qui lui convient.

    Avez-vous pu rencontrer, et vous entretenir avec ces femmes qui ont inspiré le personnage de Clara ?

    Nous n’avions aucun moyen de les trouver, et il n’y avait pas d’enregistrements ; ils ont été détruits ou mis au secret. J’ai pu lire les entretiens réalisés par une universitaire qui avait fait une étude sur le sujet et qui avait interviewé un certain nombre de ces femmes. Mais elle a refusé de me les présenter. C’était la base de leur accord, elles avaient accepté de lui parler à condition qu’elle ne dévoile jamais leur identité. C’est un sujet assez sensible en Israël.

    Jusqu’à quel point avez-vous dramatisé les événements que vous décrivez ? Tout ce qui arrive dans The Promise est-il vrai ?

    Oui, sans exception. Les personnages et leurs réactions sont fictives, mais ce qui arrive à Len s’est vraiment produit –l’explosion du King David, la fusillade dans la rue, la capture de deux sergents spécialisés dans le renseignement et leur réclusion dans une fosse –, j’ai juste ajouté Len aux deux personnes enfermées dans la fosse. L’histoire contemporaine est un peu moins exacte, parce que, de toutes évidence, Erin vit dans un tout petit monde, une sorte de bulle. Mais quand elle va à Hébron, tout ce qu’elle expérimente est basé sur des témoignages. La rencontre pacifiste du premier épisode s’appuie sur des enregistrements vidéo de rencontres similaires. Les événements qui ont lieu à Gaza, à la fin du film, sont étroitement basés sur le témoignage de membres d’une ONG internationale.

    Len et Erin, vos deux héros, effectuent, à soixante ans d’écart, une sorte de parcours initiatique sur cette terre où ils ont quasiment tout à découvrir. Comment envisagiez-vous leurs trajectoires respectives ?

    Erin est l’adolescente typique, si tant est qu’une telle personne existe ! J’ai deux filles, et Erin, d’une certaine manière, s’inspire de chacune d’elles. J’ai toujours su qu’avec elle le spectateur ferait un voyage émotionnel. La première rencontre avec Erin n’est pas forcément évidente. C’est quelqu’un d’assez égoïste, elle émet des opinions qui ne s’appuient pas sur grand-chose, fait souvent l’opposé de ce qu’on lui demande, et se montre prête à mentir et tricher si c’est nécessaire. Mais à la fin, le spectateur se retrouve face à une jeune femme extraordinaire : courageuse, désintéressée, encore instable et d’un caractère difficile, mais prête à se donner beaucoup de mal pour venir à bout de la tâche qu’elle s’est assignée.

    Pour Len, j’ai décidé que ce serait l’inverse. Quand vous le rencontrez, en 1945, il a déjà effectué le plus extraordinaire des voyages émotionnels. C’est un parachutiste, il a participé au débarquement du D-Day, à la catastrophe de l’opération Market Garden [la tentative de reprendre le pont d’Arnhem, qui vit mourir 30 % des parachutistes britanniques en une seule attaque, NDLR], à la bataille des Ardennes, et à la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen. Il a mûri à toute allure, son caractère est déjà bien dessiné. Len devait être un personnage héroïque et désintéressé, parce que je savais qu’Erin allait en tomber amoureuse en lisant son journal, et je voulais que les raisons de cette attirance soient évidentes.

    Au début de The Promise, vous montrez des archives filmées de la libération du camp de Bergen-Belsen. Etait-ce évident, quand vous avez décidé d’inclure cette séquence, qu’il vous faudrait renoncer à la fiction, et passer par le document d’archives ?

    A l’origine, j’avais écrit des scènes que nous devions tourner. Mais c’était incroyablement difficile. Ces images sont encore très fraîches dans les esprits. Il aurait fallu d’énormes moyens pour les reconstituer de manière convaincante. Et j’avais un dilemme moral sur la recréation de ces scènes, qui auraient été très difficiles à tourner en Israël. En même temps, je ne croyais pas que le spectateur pourrait comprendre le cheminement de Len sans montrer ces images. Elles étaient nécessaires pour expliquer pourquoi Len, au début du film, se sent si viscéralement en sympathie avec les Juifs de Palestine. Et la façon la plus simple de le faire, c’était de montrer quelques-unes de ces images pendant que l’on entendait sa voix.

    Vous avez filmé The Promise en Israël et dans les territoires palestiniens. Pourquoi avez-vous souhaité tourner sur les lieux mêmes de l’histoire que vous racontiez, ce que vous n’aviez jamais fait pour vos précédentes fictions ? Cela ne risquait-il pas de vous compliquer la tâche ?

    Si, bien sûr. A l’origine, nous pensions plutôt à la Tunisie, au Maroc, à Chypre, à l’Espagne, à la Jordanie... Mais nous n’arrivions pas à trouver un endroit qui corresponde à tout ce dont nous avions besoin. Israël s’est imposé comme la meilleure option. La topographie, l’architecture, la diversité culturelle et l’allure des gens, tout collait parfaitement, et il y avait une industrie du cinéma florissante, avec toutes les compétences dont nous avions besoin. Notre équipe de tournage était fantastique, la ville d’Haïfa nous a beaucoup aidés, mais l’armée, l’Etat, tous les corps officiels d’Israël ont été aussi peu coopératifs qu’ils pouvaient l’être. Tout nous était toujours refusé, sans explication.

    L’autre difficulté, c’était d’essayer de dépeindre un conflit avec des comédiens directement concernés par ce conflit. Prenez cette scène de l’épisode 4 où un soldat israélien affronte une Palestinienne ; le gars qui joue le soldat est, en vrai, un réserviste de l’armée israélienne, et la comédienne palestinienne a des opinions bien tranchées sur les Israéliens et sur l’occupation. Du coup, quand ils jouent la scène, il y a ce quelque chose en plus que vous ne pouvez pas obtenir dans un pays voisin, avec des gens qui font semblant. Ça a rendu la direction d’acteurs très intéressante.

    Vous avez effectivement tenu à ce que les acteurs de The Promise aient la même nationalité que les personnages qu’ils incarnaient. Les comédiens ont-ils parfois contesté ce que vous leur demandiez de dire et de faire ?

    Non, jamais, mais l’atmosphère sur le plateau était parfois très lourde. La plupart des acteurs s’entendaient plutôt bien, mais il y avait parfois des tensions. Certains des Palestiniens, notamment, ne se sentaient pas à l’aise, parce que l’équipe de tournage était majoritairement juive. Pour Warriors, nous avions fait appel à beaucoup de gens qui avaient été vraiment impliqués dans la guerre en Bosnie, mais celle-ci était terminée. Il y avait encore de l’animosité, des choses non résolues, mais un accord avait été signé, le monde était en train de changer. En Israël et dans les territoires occupés, rien n’est réglé. Quand nous avons tourné dans des villes arabes des scènes où des comédiens jouent des colons, tout était très tendu. Nous avons notamment tourné une séquence où un colon hurle des injures, au mégaphone, à un groupe de libéraux israéliens. La scène n’a pas été tournée à Hébron, où une personne faisant cela disposerait de 5 000 soldats pour la protéger. Elle a été tournée à Acre, au milieu d’une ville arabe. Et le comédien était très nerveux ! Il m’a dit : « Je vais me faire tuer ! » ; j’ai répondu : « Non, tu es un acteur ; joue, c’est tout. » Il ne fanfaronnait plus comme lors de notre première répétition à Tel Aviv, mais il a joué la scène, et c’était courageux, je l’ai admiré pour cela.

    Après la diffusion du premier épisode au Royaume-Uni (1), certains vous ont accusé d’avoir fait une œuvre de propagande pro-palestinienne et anti-israélienne. Vous attendiez-vous à ce type de réactions ?

    Nous avons commencé à être critiqués par des sites web israéliens avant même que commence la diffusion de The Promise. Chacun est libre de ses opinions, j’admets très volontiers que c’est un sujet controversé et que tous les aspects du film ne plairont pas à tout le monde, même si, à mon sens, l’ensemble est équilibré. Mais je n’ai pas de temps à perdre avec des gens prêts à attaquer des programmes qu’ils n’ont pas encore vus. Je trouve cela pathétique. Ils regardent le monde à travers de telles œillères qu’ils préfèrent condamner, avant même d’en avoir visionné une seule image, un programme qui a demandé huit ans de travail, qui a fait l’objet de minutieuses recherches et qui a l’obligation, selon la loi audiovisuelle britannique, d’être équilibré.

    The Promise semble effectivement aboutir à la conclusion qu’il n’y a ni bons ni méchants, que la situation présente est dommageable à toutes les parties, et qu’il est extrêmement difficile, voire impossible, de prendre parti pour l’un ou l’autre camp...

    C’est ce que je crois. Ma responsabilité, c’était, d’abord, de présenter une image qui rende justice à la complexité de la situation. On n’aide personne en prétendant que le bien et la justice se trouvent d’un seul côté ; si c’était si simple, on aurait déjà trouvé une solution. De chaque côté, il y a des vérités et des droits qui entrent en compétition les uns avec les autres. Vous ne pouvez pas avoir tout d’un côté ou tout de l’autre, tout est imbriqué.

    Ensuite, je n’ai pas recherché une sorte d’équilibre scientifique, mais un équilibre instable, pour qu’à un certain point de l’histoire, vous vous sentiez proche de l’une des parties et que, juste au moment où vous vous sentez conforté dans votre point de vue, quelque chose arrive qui vous entraîne de l’autre côté. Par exemple, vous assistez à un incident au checkpoint, et vous vous sentez peut-être en empathie avec les Palestiniens et la manière dont ils sont traités ; et puis des terroristes palestiniens font sauter le café près duquel se trouve l’héroïne, ce qui va probablement affecter votre façon de voir... Plutôt que de nuancer le film de façon à ce qu’il n’offense personne, j’ai fait en sorte que les sympathies du spectateur changent régulièrement de direction, en fonction des circonstances.

    lundi 22 décembre 2014

    http://www.rennespalestine.fr/?Le-serment-Arte-un-regard-sur-la

  • Marwan Barghouti nommé Citoyen d’honneur de la ville d’Aubervilliers (AFPS)

    Aujourd’hui la situation du peuple pales­tinien continue de se dété­riorer et la poli­tique menée par l’État d’Israël, notamment l’extension des colonies, rend chaque jour un peu plus dif­ficile la recherche d’une solution négociée au conflit.

    Dans le même temps, des mil­liers de pri­son­niers sont incar­cérés, la plupart arbi­trai­rement, dans les prisons israéliennes.

    Parmi eux, Marwan Bar­ghouti, député au Conseil Pales­tinien, enlevé à Ramallah en 2002 et incarcéré dans une prison près de Tel-​​Aviv. Lors de son procès, il avait refusé de recon­naître la légi­timité de la cour mili­taire d’occupation qui le jugeait et avait utilisé cette tribune pour faire connaître son combat huma­niste. Il a été condamné à 5 peines de réclusion à perpétuité.

    Ini­tiateur du Document national de récon­ci­liation des pri­son­niers sur la base duquel un gou­ver­nement national pales­tinien s’est formé en 2007, Marwan BAR­GHOUTI milite pour un accord sur la coexis­tence d’un État pales­tinien et d’un État israélien sur la base des fron­tières de 1967.

    Marwan Bar­ghou­tiest un des prin­cipaux diri­geants pales­ti­niens. Il sym­bolise la Palestine et la cause pales­ti­nienne. Il œuvre pour résoudre poli­ti­quement et paci­fi­quement le conflit israélo-​​palestinien en se fondant sur les réso­lu­tions du Conseil de Sécurité de l’ONU pour, qu’enfin, soient ins­taurés deux États libres et indé­pen­dants, vivant en paix côte à côte.

    En ce 18 décembre 2014, c’est donc un homme de Paix et de Dia­logue que la Ville d’Aubervilliers a nommé citoyen d’honneur.

    Communiqué de la ville d’Aubervilliers, mardi 23 décembre 2014

    http://www.france-palestine.org/Marwan-Barghouti-nomme-Citoyen-d,25439

  • 6 000 tra­vailleurs fron­ta­liers en grève (AFPS)

     

     

    Pour dénoncer une "humi­liation quotidienne"

    Mou­vement spontané ce 21 décembre : des tra­vailleurs pales­ti­niens qui vont chaque jour tra­vailler en Israël ont débrayé pour dénoncer les condi­tions dif­fi­ciles qui leur sont imposées au point de passage.

    C’est une grève d’un genre par­ti­culier qui a eu lieu ce 21 décembre aux abords de Tul­karem, dans le nord de la Cis­jor­danie. Quelque 6 000 Pales­ti­niens, qui passent chaque jour la fron­tière pour aller tra­vailler en Israël, ont débrayé spon­ta­nément afin de pro­tester contre "les humi­lia­tions quo­ti­diennes qu’ils subissent au point de passage", rap­porte le journal israélien Yediot Aharonot.

    "La construction d’un nouveau ter­minal pour les piétons du côté pales­tinien du point de passage a aggravé les condi­tions pour les Pales­ti­niens, qui doivent tem­po­rai­rement uti­liser un passage étroit." Les travaux n’avançant que len­tement, la situation se pro­longe, ce qui a donné lieu à ce mou­vement de colère.

    "Sans une once de respect"

    Sabri, un Pales­tinien qui tra­vaille en Israël depuis des années raconte son quo­tidien : "En ce qui me concerne, quand j’arrive au point de passage, j’entre en enfer. Les gens se bous­culent dans ce passage étroit comme des animaux. Ils se mettent à pousser, la pression monte et, souvent, des gens sont blessés et finissent par être emmenés à l’hôpital de Tul­karem en ambulance."

    Le plus souvent, seuls quatre ou cinq des 16 postes de contrôle bio­mé­trique fonc­tionnent, ce qui ralentit le passage, explique encore Sabri, qui impute éga­lement la congestion du tunnel au manque d’organisation des auto­rités pales­ti­niennes.

    Mais c’est surtout l’attitude mépri­sante du per­sonnel israélien que les gré­vistes entendent dénoncer. "Parfois, ils nous traitent sans une once de respect", déplore Azam. Il raconte au jour­na­liste de Yediot avoir dû attendre que des employées ter­minent de dis­cuter entre elles pour pouvoir passer le contrôle, et que des Pales­ti­niens qui s’impatientaient se sont vu répondre : "Fermez-​​la !"

    Préavis

    Le mou­vement de grève s’est déclenché spon­ta­nément, ce dimanche [le 21 décembre]. "Je n’ai vu per­sonne s’y opposer, raconte un Pales­tinien. Nous avons tourné les talons et nous sommes rentrés chez nous." Une médiation avec les auto­rités civiles pales­ti­niennes a permis un retour au travail, et un repré­sentant du ministère de la Défense israélien a promis la fin des travaux dans les deux mois.

    "Nous retournons tra­vailler, ont dit les gré­vistes. Mais si nous n’observons pas d’accélération dans la construction du nouveau ter­minal, nous ferons la grève une fois par semaine et n’irons pas tra­vailler en Israël."

    Courrier international, mardi 23 décembre 2014

    http://www.france-palestine.org/6-000-travailleurs-frontaliers-en

  • Nouveautés Afps, Rennes (35)