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Solidarité - Page 91

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes

    • Les forces israéliennes détruisent le réseau d’électricité dans un village au sud de Hébron

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      HEBRON (Ma’an) - Au moins sept écoliers ont inhalé des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec les troupes israéliennes jeudi matin dans le village arabe al-Ramadin au sud de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a rapporté le conseil local. Ahmad Suleiman, qui dirige le conseil local du village, a dit qu’un nombre important de troupes israéliennes ont pris d’assaut le secteur et détruit le réseau électrique principal. En conséquence, les écoliers en colère ont affronté les soldats qui les ont (...)


    • Construire un État défaillant : la dissociation de la gouvernance et de l’économie palestiniennes

      8 mai

      Les solutions techniques en dehors du contexte politique ont contribué à la création d’un État défaillant en Palestine, et ont nui à la lutte palestinienne collective pour la liberté, transformant l’Autorité Palestinienne en quelque chose de semblable à une O.N.G. État des lieux Depuis sa création, l’Autorité Palestinienne est lourdement handicapée. Israël n’a pas seulement failli à transférer le contrôle des pouvoirs et des ressources nécessaires au gouvernement : il a transféré effectivement, la charge de (...)


    • Pourquoi j’ai aidé à « fermer » le lobby des armes en Europe

      7 mai

      Aujourd’hui, j’ai participé à la « fermeture » d’un groupe de pression qui représente quelques-uns des plus grands exportateurs d’armes. À l’heure du déjeuner, à plus d’une douzaine de militants, nous avons pénétré dans le siège de l’Association des industries aérospatiales et de défense de l’Europe (ASD) à Bruxelles, en annonçant que nous en prenions le contrôle. Nous avons distribué des lettres de licenciement à son personnel, recouvert son aire de réception de feuilles blanches et affiché des pancartes disant « (...)


     

    • « A Gaza, les excès de l’armée étaient délibérés » : entretien

      7 mai

      Les témoignages de soldats recueillis par Breaking the Silence ont provoqué une onde de choc en Israël. La Suisse finance cette organisation. Luis Lema, Le Temps, jeudi 7 mai 2015 C’est un nouveau coup de tonnerre dans le ciel israélien. Yehuda Shaul est le cofondateur de Breaking the Silence (Briser le silence), cette organisation de vétérans qui vient de publier les témoignages de dizaines de soldats et d’officiers israéliens sur leur comportement et sur les instructions qu’ils ont reçues lors (...)


    • Sortie du livre : Être palestinien en Israël – Ségrégation, discrimination et démocratie – Ben White

      7 mai
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      ISBN : 978-2-9543806-1-2 160 pages 13 x 20 cm Prix : 10 € Dépot légal : mai 2012 Edition La Guillotine COMMANDER LE LIVRE / LIRE UN EXTRAIT La Guillotine est heureuse de vous proposer sa deuxième publication. Après Europe-Israël : Une alliance contre-nature de David Cronin, traitant des relations ambivalentes entre l’Europe et Israël, cette fois il s’agit d’une investigation abordant un autre sujet peu éclairé. Alors que les Palestiniens en Israël s’imposent comme une composante incontournable de la (...)


     

    • Les liaisons dangereuses d’Orange et actionnaire l’État français dans les israéliennes

      7 mai

      Des organisations de la société civile dénoncent la relation d’affaires du groupe Orange avec l’entreprise Partner, active dans les colonies israéliennes situées dans le Territoire palestinien occupé, et la participation de l’État français, actionnaire d’Orange. 6 mai 2015 – Après de multiples démarches infructueuses pour entamer un dialogue avec l’entreprise Orange, cinq organisations non-gouvernementales et deux syndicats publient aujourd’hui un rapport qui démontre que par sa relation d’affaires avec (...)

  • Le «cercle de l’enfer» syrien (Amnesty)

    A Alep, les barils d’explosifs répandent la terreur et le sang, forçant les civils à vivre sous terre

     

    En proie à la terreur et à des souffrances intolérables, de nombreux civils d’Alep sont contraints de vivre dans les sous-sols pour échapper aux incessants bombardements aériens des forces gouvernementales sur les zones tenues par l’opposition, dénonce Amnesty International dans un rapport publié le 5 mai.

    ‘Death everywhere’: War crimes and human rights abuses in Aleppo décrit les crimes de guerre et autres épouvantables atteintes aux droits humains commis quotidiennement dans la ville par les forces du régime et les groupes d’opposition armés, et conclut que certains actes du gouvernement sont constitutifs de crimes contre l’humanité.

    Le rapport dresse un tableau particulièrement effroyable lié aux carnages et destructions massives provoqués par le largage par les forces gouvernementales de bombes-barils – des barils remplis d’explosifs et de fragments de métal – sur des écoles, des hôpitaux, des mosquées et des marchés bondés. Pour être en sécurité, beaucoup d’hôpitaux et d’écoles se sont installés dans des caves ou des bunkers souterrains.

    « Les atrocités généralisées, en particulier les bombardements aériens incessants et implacables de quartiers civils par les forces du régime, rendent la vie des habitants d’Alep de plus en plus insupportable, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ces frappes continues et répréhensibles sur les zones résidentielles sont la marque d’une politique d’offensive délibérée et systématique contre les civils dans le cadre d’attaques qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

    « En visant délibérément et sans relâche les habitants, le gouvernement syrien met en œuvre une politique inhumaine de punition collective contre la population civile d’Alep. »

    Les atrocités généralisées, en particulier les bombardements aériens incessants et implacables de quartiers civils par les forces du régime, rendent la vie des habitants d’Alep de plus en plus insupportable.
    Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International

    Attaques au baril d’explosifs par les forces gouvernementales

    Les attaques au baril d’explosifs – barils de pétrole, réservoirs d’essence et bombonnes de gaz remplis d’explosifs, de carburant et de fragments métalliques, et largués depuis un hélicoptère – ont tué plus de 3 000 civils dans le gouvernorat d’Alep l’année dernière, et plus de 11 000 dans tout le pays depuis 2012. Des militants syriens ont recensé pas moins de 85 attaques au baril d’explosifs dans la ville d’Alep le mois dernier, qui ont fait au moins 110 morts parmi la population civile. Et pourtant le gouvernement syrien ne reconnaît aucune perte civile dans de telles attaques – dans une interview à la presse en février 2015, le président Bachar el Assad a nié catégoriquement l’utilisation de barils d’explosifs par les forces syriennes.

    Le rapport d’Amnesty International contient des informations sur huit attaques au baril d’explosifs et donne la parole à des rescapés, qui décrivent des scènes atroces. Le carnage provoqué par les explosions montre l’horreur insoutenable de ces attaques.

    « J’ai vu des enfants décapités, des membres éparpillés partout, nous a raconté un ouvrier présent après une frappe contre le quartier de Ferdous, en 2014. C’est comme ça que je me représente l’enfer. »

    Un chirurgien syrien explique qu’il n’avait jamais vu de telles blessures : « Les barils d’explosifs sont l’arme la plus horrible et la plus cruelle. [Nous voyons arriver des] des polytraumatisés, il faut amputer, on voit des gens avec les intestins hors du corps, c’est affreux », a-t-il déclaré.

    En 2014, une attaque au baril d’explosifs a été menée dans un marché très fréquenté du quartier de Sukkari. Tout près de là, 150 personnes faisaient la queue à un point de distribution d’aide humanitaire pour obtenir un colis de nourriture. Évoquant la scène après l’attaque, un témoin parle d’« horreur totale » et explique que la population civile était visée :

    « Il y avait l’homme qui tenait la boutique de glaces, l’homme qui tenait la boutique de sandwichs, l’homme qui tenait la boutique de jouets... Tous ont été tués. »

    Le rapport décrit aussi le sort terrible des habitants qui vivent en permanence sous cette menace meurtrière.

    « Nous vivons sans soleil, sans air, nous ne pouvons pas monter et il y a sans arrêt des avions et des hélicoptères dans le ciel », nous a expliqué un médecin dont l’hôpital de campagne a dû se replier en sous-sol.

    « Nous sommes sur le qui-vive en permanence, tout le temps inquiets, en train de regarder le ciel », déclare pour sa part un enseignant d’Alep.

    Un autre habitant utilise les mots de « cercle de l’enfer » pour parler de la ville : « Les rues sont pleines de sang. Les gens qui sont tués ne sont pas ceux qui font la guerre », affirme-t-il.

    « Les habitants d’Alep vivent dans la peur et le désespoir, a déclaré Philip Luther. Beaucoup se sentent abandonnés et ont perdu tout espoir dans l’avenir.

    « Cela fait plus d’un an que les Nations unies ont adopté une résolution exigeant qu’il soit mis fin aux atteintes aux droits humains, en particulier aux attaques au baril d’explosifs, et ont annoncé que le non-respect de cette exigence par les autorités syriennes aurait des conséquences. Aujourd’hui la communauté internationale tourne le dos à la population d’Alep, dans une attitude de froide indifférence face à une tragédie humaine qui ne cesse d’empirer.

    « Les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité voient dans cette inaction persistante le signe qu’ils peuvent continuer à tenir la population d’Alep en otage sans craindre d’être punis. La saisine de la Cour pénale internationale de la situation en Syrie enverrait un autre message : celui que ceux qui ordonnent et commettent ces crimes peuvent être traduits en justice. Cette initiative pourrait contribuer à briser la spirale de violence », a souligné Philip Luther.

    Cela fait plus d’un an que les Nations unies ont adopté une résolution exigeant qu’il soit mis fin aux atteintes aux droits humains, en particulier aux attaques au baril d’explosifs, et ont annoncé que le non-respect de cette exigence par les autorités syriennes aurait des conséquences. Aujourd’hui la communauté internationale tourne le dos à la population d’Alep, dans une attitude de froide indifférence face à une tragédie humaine qui ne cesse d’empirer.
    Philip Luther

    Le rapport expose non seulement des informations sur les attaques au baril d’explosifs, mais aussi sur trois tirs de missiles par les forces gouvernementales, notamment une frappe dévastatrice lors d’une exposition de dessins d’enfants dans une école d’Ain Jalut, en avril 2014.

    « J’ai vu là-bas des choses que je ne peux pas décrire, a témoigné un professeur de géographie présent lors de l’attaque. Il y avait des corps d’enfants en morceaux, du sang partout. Les corps étaient en lambeaux. »

    Amnesty International demande à toutes les parties au conflit en Syrie de mettre un terme aux attaques délibérées contre les civils et les bâtiments ou infrastructures civils, ainsi qu’à l’utilisation dans les zones habitées d’armes explosives imprécises comme les barils d’explosifs et les mortiers.

    Exactions perpétrées par des groupes armés d’opposition

    Des groupes armés d’opposition ont également perpétré des crimes de guerre à Alep, en faisant usage d’armes imprécises telles que des mortiers et des roquettes improvisées, fabriquées à partir de bombonnes de gaz et tirées avec des dispositifs appelés « canons de l’enfer ». De telles attaques ont fait au moins 600 morts dans la population civile en 2014. Les groupes armés d’opposition opèrent souvent « complètement au hasard », ont indiqué les habitants. « On ne se sent pas en sûreté ou en sécurité, jamais, a déclaré une habitante du quartier d’al Jamaliya. On ne sait jamais ce qui va se passer, on peut être touché à tout moment. »

    Torture et autres mauvais traitements

    Le rapport fait également état de la pratique généralisée de la torture, de la détention arbitraire et de l’enlèvement, aussi bien par les forces du régime que par les groupes armés d’opposition.

    Un militant pacifique arrêté et détenu par les forces gouvernementales en 2012 pour avoir filmé une manifestation a expliqué qu’on l’avait coincé à l’intérieur d’un pneu de voiture, puis frappé à l’aide d’un câble qui lui avait lacéré la peau. Il entendait les hurlements d’autres personnes en train d’être torturées, la nuit. « Vers 5 ou 6 heures du matin, on n’entendait que les femmes crier. À 7 heures, les femmes se sont tues, puis on a entendu les hommes. Les cris étaient programmés. » Cet homme a été détenu à la prison centrale d’Alep. Dans ce bâtiment visé par les tirs d’artillerie des deux camps, des centaines de prisonniers sont morts de faim et d’autres ont été exécutés sommairement.

    Un homme détenu par un groupe d’opposition armé à Alep a expliqué avoir été violemment battu, soumis à des décharges électriques et pendu par les poignets pendant des périodes prolongées, avant d’être remis en liberté.

    Amnesty International demande au gouvernement de mettre un terme aux arrestations et aux détentions arbitraires, ainsi qu’aux disparitions forcées ; l’organisation demande aux groupes armés de cesser les enlèvements de civils et les prises d’otage. Toutes les parties doivent mettre un terme à la torture et aux autres mauvais traitements, et traiter les détenus avec humanité.

    Accès humanitaire

    Les habitants d’Alep non seulement endurent les attaques brutales des forces des deux camps, mais vivent en outre dans des conditions épouvantables et ont toutes les peines du monde à se procurer les biens et services de première nécessité – nourriture, médicaments, eau et électricité, notamment. Dans les zones tenues par l’opposition, la nourriture est extrêmement chère et les habitants en sont à cultiver des légumes et élever des lapins et des chats – un nouveau type de « fast-food » à Alep, explique un habitant. Amnesty International appelle toutes les parties au conflit à permettre un accès humanitaire sans entraves à toutes les agences qui acheminent l’aide à Alep et dans toute la Syrie. 5 mai 2015, 00:01 UTC

    https://www.amnesty.org/fr/articles/news/2015/05/syrias-circle-of-hell-barrel-bombs-in-aleppo/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

     

     

     

    « J’ai visé des cibles civiles, parfois juste pour le plaisir »

     

    Piotr Smolar, Le Monde, lundi 4 mai 2015
  • Syrie: solidarité avec la ville de Salamieh sous la menace de l’Etat Islamique (Npa)

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes

     

    • Wadi Qana - Une vallée agricole palestinienne transformée en parc touristique pour les colonies.

      Wadi Qana est l’un des affluents de la rivière Yarkon. La partie centrale de l’oued, à l’est de Qalqiliyah, qui comporte plusieurs sources est située en zone C. Les terres de l’oued appartiennent à des Palestiniens, principalement aux habitants du village voisin de Deir Istiya qui l’utilisent pour l’agriculture et le pâturage. Pendant de nombreuses générations, et jusque dans les années 1990, les familles du village vivaient dans l’oued, puisaient à ses sources d’eau potable pour boire, et aussi pour (...)

       


    • 1er mai, journée internationale des travailleurs : regard sur les travailleurs les plus invisibles d’Israël

      2 mai

      B’Tselem : Il y a quelques temps, nous avions parlé de travailleurs palestiniens qui vivent seulement à quelques dizaines de kilomètres de l’endroit où ils travaillent en Israël et des difficultés aux quelles ils font face pour accéder à leur lieu de travail qui les obligent à y rester toute la semaine, loin de leurs familles et de leur maison. Dès lors, ils doivent se résoudre à s’y cacher dans des conditions difficiles, sans possibilité de sortir. Ainsi, un travailleur nous a dit : " c’est comme si je (...)


    • Ma femme, la députée palestinienne emprisonnée

      2 mai

      Une représentante élue comme Khalida Jarrar, qui est envoyée en prison pendant six mois sans avoir été jugée – de telles choses sont des évènements ordinaires en Israël. Mais il n’y a pas du tout de débat public. Gideon Levy - Haaretz, samedi 2 mai 2015 Ghassan Jarrar ne se souvenait plus si Khalida avait emporté ses médicaments. Quand des dizaines de soldats des Forces de Défense Israéliennes sont venus en pleine nuit le 2 avril pour l’arrêter, il était troublé à la pensée que sa femme, députée au (...)


    • En finir une fois pour toutes avec la mythologie sioniste

      1er mai

      Miko Peled, le fils du général Matityahu Peled et auteur du célèbre ouvrage « Le fils du général », démonte, dans sa conférence, les contes de fées historiques inventés par les sionistes sur leur conquête de la Palestine. « C’est une question de valeurs. Une personne accepte le racisme ou s’oppose à lui, accepte des régimes violents colonialistes ou s’oppose à eux. » Miko Peled Les sionistes revendiquent le « droit du retour » à leur ancienne patrie alors qu’ils nient le même droit aux Palestiniens qu’ils (...)


    • Israël empêche Blade Nzimande, ministre sud-africain des Universités, de se rendre en Cisjordanie

      30 avril

      Blade Nzimande, membre du gouvernement d’Afrique du Sud et secrétaire général du parti communiste sud-africain (SACP) devait se rendre officiellement en Cisjordanie. Tel Aviv a refusé de lui délivrer un visa. Décidément, Israël n’aime pas qu’on aille voir ce qui se passé dans les territoires palestiniens qu’il occupe ! Outre Jalys, membre des jeunesses communistes, qui a été expulsé, les autorités israéliennes empêchent l’accès en Palestine de personnalités. Particulièrement lorsque celles-ci sont (...)


    • Israël critiqué pour le battage fait autour de son aide au Népal alors que Gaza est toujours en ruine

      30 avril

      Le directeur de Human Rights Watch a critiqué Israël pour sa mise en scène de l’aide d’urgence qu’il apporte au Népal dévasté par un tremblement de terre alors qu’il continue à empécher la reconstruction à Gaza. « Il est plus facile de s’occuper d’un désastre humanitaire lointain que de celui plus proche provoqué par Israël à Gaza » a twitté Kenneth Roth en commentant l’annonce par Israël d’un vol de 260 médecins de l’armée et personnels militaires à destination de Katmandou. "Transporter son drapeau" __7__ (...)


    • Produits des colonies israéliennes en France et en Europe : étiqueter ou interdire ?

      30 avril

      28 avril 2015 | Par Les invités de Mediapart Étiqueter les produits en provenance des colonies israéliennes, est-ce une bonne idée ? C’est la question à laquelle François Dubuisson, professeur à l’Université libre de Bruxelles, Claude Leostic, présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Ghislain Poissonnier, magistrat, et Rabab Khairy, coordinatrice de la campagne « made in illegality » au Centre national de coopération au développement, tentent de répondre. Le 13 avril dernier, (...)


    • Bulletin N°6 du groupe de travail prisonniers de l’AFPS

      30 avril

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  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
    Un classique du début du cinéma de la résistance palestinienne ressurgit

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    Sarah Irving – 1er mai 2015 VIDEO: https://www.youtube.com/watch?v=2WZ_7Z6vbsg En 2003, une jeune artiste palestinienne, Annemarie Jacir, avait passé des années à essayer de retrouver un groupe de cinéastes de la résistance qui, dans les années 1970 et au début des années 1980, avaient consacré leurs talents à la lutte de leur peuple. Finalement, lors du...
     
     
     
    Marseille: La Nakba a 67 ans, la résistance palestinienne aussi - Le 14 mai de 15H30 à 20H30

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    BDS MARSEILLE, Les Femmes en Noir, GP, Palestine13, UDCGT13, UJFP Marseille vous attendent le jeudi 14 mai dès 15h30 au Théâtre Toursky, Salle Léo Ferré pour commémorer la NAQBA et célébrer 67 ans de résistance du peuple palestinien ! Conférences, Cinéma, Musique, Chants, Contes, tables de presse bar et buffet Théâtre Toursky 16 Promenade Léo...
     
     
     
    Attaques de la LDJ le 1er mai: Communiqué de Génération Palestine Paris

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    La violence sioniste a frappé le premier mai La LDJ est interdite aux Etats-Unis et en Israël pour racisme et terrorisme, mais libre d’activité en France. Vendredi 1er mai 2015, au niveau de l’avenue Voltaire, un groupe d’une quinzaine d’individus, dont une partie a été clairement identifiée comme membres du Betar et de la LDJ,...
     
     
     
     
    Israël critiqué pour le battage fait autour de son aide au Népal alors que Gaza est toujours en ruine

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    Transporter son drapeau : Une photo publiée par l’armée israélienne montrant son personnel préparant son déploiement au Népal.(twitter) Par Ali Abunimah, 27 avril 2015 Le directeur de Human Rights Watch a critiqué Israël pour sa mise en scène de l’aide d’urgence qu’il apporte au Népal dévasté par un tremblement de terre alors qu’il continue à...

  • Soutenir la libération des Palestiniens n’exige qu’une chose: faire respecter le droit à l’autodétermination (A l'Encontre)

     

    201117234510716954_20Par Bashir Abu Manneh

     

    Ce mois de juin 2015, l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza entre dans sa quarante-huitième année. C’est l’occupation militaire la plus longue de l’époque moderne. Pendant presque toute son existence en tant qu’Etat, Israël a régné sur des millions de Palestiniens, les privant de droits civils, politiques et humains.

     

    Mais on peut faire remonter l’histoire de la conquête encore plus loin – à 1948 – ce qui nous donne une période encore plus longue embrassant non seulement l’expulsion et la dépossession de la majeure partie de la population locale, mais aussi l’assujettissement de la petite partie de la population – qui par un hasard historique ­– est resté dans le pays (et s’est même battu pour obtenir la citoyenneté en Israël) et qui a affronté 19 années d’administration militaire entre 1948 et 1966.

     

    Même si nous voulions nous montrer très généreux en ce qui concerne la nature de l’Etat israélien, en laissant de côté sa définition ethno-nationale intolérante et la période violente au début de la colonisation avant 1948, nous devrions admettre que la seule période durant laquelle Israël n’a pas régné sur une population palestinienne dont les droits humains et politiques étaient déniés, est celle de 1966 à 1967. C’est au cours de cette brève période: entre le 8 novembre 1966 au 5 juin 1967 – pour être précis – après la fin de l’administration militaire des citoyens palestiniens et avant que les Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ne soient occupées. On ne peut donc parler d’Israël sans parler d’occupation.

     

    Comme ces pratiques coloniales se poursuivent encore, la question clé pour ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens est de savoir comment ils peuvent aider les Palestiniens à obtenir justice. Dans le contexte actuel, où les Palestiniens n’ont pas une stratégie claire pour leur libération, pour organiser la lutte de masse politique en Palestine choisir des priorités nationales et inspirer (plutôt que contrôler) la solidarité extérieure, il n’est pas facile de répondre à cette question.

     

    C’est en partie pour remplir ce vide que les organisations de la société civile palestinienne ont lancé à Ramallah l’Appel pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) le 9 juillet 2005. Sa principale demande est de forcer l’Etat d’Israël à «respecter le droit international et les principes universels des droits humains». Cette déclaration est en train de devenir de plus en plus populaire dans les campus universitaires, auprès de certains syndicats et autres organisations en Europe et aux Etats Unis. Actuellement le boycott académique est également en train de se propager.

     

    Est-ce là un bon signe pour le mouvement pour la justice en Palestine?

     

    Pour évaluer BDS en tant que tactique, il est important d’insister sur trois points concernant le conflit israélo-palestinien – la nature politico-étatique du sionisme, celle de la résistance palestinienne et le rôle de la loi internationale.

     

    Tout d’abord, pour comprendre le comportement d’Israël en tant qu’Etat vis-à-vis des Palestiniens, il est important de comprendre qu’Israël est un projet de peuplement colonial, dans la droite ligne de la colonisation de la fin du XIXe siècle. Il se distingue par le fait qu’il veut expulser plutôt qu’exploiter la population indigène. Contrairement à l’Afrique du Sud, par exemple, où le travail des Noirs était crucial pour la construction de l’Etat, c’est l’expulsion de la population indigène qui a été l’élément clé dans la formation de l’Etat israélien: les Palestiniens sont fondamentalement considérés comme étant inutiles.

     

    Le «travail juif» et la «terre juive» sont les piliers clés du projet sioniste en Palestine. Tout comme les Etats Unis mettent en avant leur «manifest destiny» (destinée évidente), le sionisme politique justifie la conquête de la Palestine en utilisant des notions relevant d’un historico-biblique. En résumé, le sionisme prétend que les Juifs ne font que revenir récupérer des terres et des propriétés qui leur appartenaient déjà. La population non-juive qui vit actuellement dans le pays représente un obstacle sur cette voie. Ils devront donc partir. Et s’ils ne le veulent pas, on les y obligera par la force, en les étouffant politiquement et économiquement, par les différents moyens à disposition que le reste du monde tolérera ou préférera ignorer.

     

    En tant qu’historien du mouvement sioniste, Zeev Sternhell argumente dans son livre The Founding Myth of Israel (Princeton University Press, 1997) : «En principe, il n’y a aucune limite à leur extrémisme nationaliste; les limites ont été fixées par des conditions données à une époque donnée, par le pouvoir et par le Yishuv [communauté résidente juive en Palestine avant la création de l’Etat, depuis le terme a pris une connotation de «pré-Etat»].» A propos du premier ministre fondateur David Ben Gourion, Sternhell conclut: «Ben Gourion n’était pas du tout simplement un pragmatique. En aucune mesure. C’était un fondamentaliste qui savait comment choisir les moyens appropriés d’action à un moment et dans un contexte particulier, mais son adhésion à une idéologie rigidement nationaliste n’a jamais faibli.»

     

    Fondé et nourri par cet extrémisme nationaliste, Israël continue à vouloir s’approprier autant de terres palestiniennes que possible avec le moins de Palestiniens possible. Cette configuration reste à la base des pratiques quotidiennes d’Israël et permet de comprendre beaucoup d’aspects du conflit israélo-palestinien: 1948, les occupations de 1967, l’annexion de Jérusalem-Est et du Plateau du Golan, les Accords d’Oslo [voir l’entretien avec Julien Salingue publié sur ce site en date du 24 octobre 2014], les politiques d’enfermement, le mur de séparation, le siège et les guerres contre la bande de Gaza, etc.

     

    Tous ces épisodes découlent de la politique de colonisation et d’expulsion. Même les récentes élections israéliennes et la victoire de Benjamin Netanyahou peuvent être expliquées par le recours à la frontière coloniale d’Israël. C’est son racisme flagrant à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël et son déni des droits et d’un Etat pour les Palestiniens occupés qui ont permis à Netanyahou de gagner les élections a été.

     

    L’éditeur du quotidien Haaretz, Alouf Benn, a très bien compris ce que disait Netanyahou lorsqu’il mettait en garde au sujet des «Arabes qui votaient par hordes». Dans un article réfléchi, le lendemain des élections, Benn a résumé comme suit les résultats: «Netanyahou avait raison. Le conflit israélo-arabe était et reste le point principal dans l’agenda d’Israël. Ce n’est pas le prix du logement, ni les frais bancaires, ni même le programme nucléaire de l’Iran. Tout le monde voudrait des logements meilleur marché, des banques aimables et un Iran amical. Mais l’électeur israélien ne définit pas son identité et sa place dans l’éventail politique d’après son attitude à l’égard de Rakefet-Aminoach, le PDG de la Banque Leumi ou de l’Ayatollah Ali Khamenei; il la définit par rapport aux Palestiniens, à la minorité arabe en Israël et aux colonies. Elle est là, la ligne qui divise la gauche de la droite, les «libéraux» des conservateurs et en grande partie les Juifs ashkénaze et mizrahi et les laïques des Juifs traditionnels et religieux.

     

    C’est seulement dans une société de peuplement colonial que les attitudes à l’égard des colonisés peuvent jouer un rôle aussi important dans la politique nationale. Pour l’élite israélienne, il est facile de mobiliser la crainte et la haine à l’égard des Palestiniens pour maintenir sa domination et ses priorités nationales. Le colonialisme n’est donc pas seulement un élément constitutif de la formation de l’Etat et de la construction de la nation, il continue aussi à déterminer la répartition actuelle du pouvoir, des droits et des privilèges en Israël.

     

    Pour les Palestiniens, la signification est claire: l’Etat d’Israël leur dénie la sécurité et le droit à un Etat, il les coupe de leurs territoires avec un mur et avec un régime de ségrégation, il contrôle leurs entrées et leurs existences dans leurs villes et leurs villages, il les enferme pour les séparer entre eux et pour les couper du reste du monde; il les laisse opprimés – mais non exploités en tant que main-d’œuvre bon marché – dominés et pourtant jetables.

     

    Il n’est donc pas étonnant que les Palestiniens affichent des pancartes où l’on peut lire «Nous ne sommes pas des Indiens peaux rouges». Car c’est exactement ce qu’Israël veut qu’ils soient: dévastés, dispersés et privés de structures économiques et politiques significatives.

     

    Mais il est également important de mettre l’accent sur la résistance palestinienne. Les Palestiniens ont fait presque tout ce qu’ils pouvaient pour arrêter, inverser ou ralentir la colonisation de leur territoire et leur dépossession. Historiquement, leur résistance s’est également exprimée par la résistance armée violente et la résistance de masse populaire non-violente (par exemple la première Intifada), tout comme par la lutte politique et la diplomatie.

     

    Et puisque les Israéliens rabâchent sans cesse la question de la reconnaissance d’Israël et sa sécurité, il est important de rappeler que les Palestiniens ont déjà reconnu cet Etat. En effet, dans l’espoir d’obtenir par là un Etat palestinien indépendant dans les territoires palestiniens occupés en 1967, la direction palestinienne a reconnu l’Etat d’Israël en 1988 et a publiquement renoncé à la violence.

     

    Mais maintenant on exige du Hamas de faire ce que l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a fait en 1988: «Reconnaissez Israël et nous négocierons avec vous.» Le problème est que la seule chose que l’OLP avait reçue en échange de la reconnaissance d’Israël était une intensification de l’occupation et une exigence encore plus extrême. Il faudrait maintenant que les Palestiniens reconnaissent en plus la nature spécifiquement juive de l’Etat d’Israël. En revanche le droit des Palestiniens à un Etat et à l’autodétermination n’a pas été reconnu.

     

    Lorsque les Palestiniens des Territoires occupés ont été libres d’élire leurs représentants et ont choisi le Hamas, Israël a refusé d’accepter le résultat, simplement parce qu’ils estimaient que cette réponse ne leur convenait pas. C’est ainsi qu’Israël a boycotté le gouvernement – et a encouragé le monde à le suivre dans cette voie – et, en fin de compte, il a assiégé et envahi à plusieurs reprises la bande de Gaza.

     

    Pour Israël, la démocratie palestinienne n’est pas un droit dont peuvent jouir les Palestiniens: elle constitue le privilège que le maître colonial pourrait consentir à population qu’il colonise. Puisque les résultats des élections sont incertains, pourquoi prendre le risque de les accorder?

     

    De la longue série de concessions diplomatiques que les Palestiniens ont dû faire à Israël, les Accords d’Oslo ont été les pires. En fait, ces accords ont écarté le seul atout qu’avaient les Palestiniens, à savoir le fait que les lois et traités internationaux déclarent que l’occupation permanente et le fait d’acquérir des territoires par la force sont illégaux et reconnaissent le droit des Palestiniens à l’auto-détermination et à un Etat en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

     

    En réalité, les accords d’Oslo contrevenaient à la loi internationale: le terme d’occupation n’y apparaît jamais, les colonies n’y sont jamais bannies, et ces accords ont transformé un conflit sur l’occupation des terres en une dispute entre parties symétriques ayant des droits et des obligations. Selon les accords d’Oslo, le principal droit qui doit être sauvegardé est celui d’Israël et des Israéliens à vivre dans la sécurité, et la principale obligation des Palestiniens est de fournir cela. Oslo n’est pas un traité de paix mais un traité de sécurité qui a renforcé ce qui aurait dû être supprimé: l’occupation israélienne.

     

    Cela pose la question du droit international: la Convention de Genève stipule que tout ce que fait Israël dans les territoires de 1967 est illégal: la construction de colonies et de murs, le fait d’y transférer sa propre population et celui de modifier ses caractères démographiques et géographiques. Les pratiques de l’occupation israélienne violent les lois internationales et sont régulièrement condamnées. L’Assemblée générale des Nations unies renouvelle chaque année la demande d’un Etat palestinien et soutient le droit au retour des réfugiés palestiniens.

     

    Il est donc évident que la loi internationale est un atout pour la lutte des Palestiniens, et qu’elle peut protéger les Palestiniens des agissements de d’Etat d’Israël.

     

    Un autre exemple du consensus international légal qui existe sur l’occupation est la décision de la Cour pénale Internationale de 2004 concernant le mur de séparation. La décision exige un démantèlement du Mur et des colonies illégales et de mettre un terme à l’occupation: «Tous les Etats sont soumis à l’obligation de ne pas reconnaître la situation illégale entraînée par la construction du mur dans les Territoires palestiniens occupés…[et] de veiller à ce qu’un terme soit mis à toute entrave qu’entraîne la construction du mur pour l’exercice du peuple palestinien à exercer son droit d’autodétermination.» La Cour pénale internationale a également recommandé que des «actions complémentaires soient prises pour mettre un terme à la situation illégale découlant de la construction du mur et du régime qui lui est associé.» Un seul juge a manifesté son désaccord avec cette opinion, le juge états-unien, mais même lui était d’accord sur le fait que les colonies étaient illégales.

     

    On peut considérer que BDS fait partie de ces «actions complémentaires» nécessaires. L’innovation de BDS est de mettre en évidence le spectre d’une action globale contre cet Etat qui viole de manière aussi claire et persistante la loi internationale par son occupation de longue durée.

     

    Un embargo militaire contre Israël, par exemple, pourrait changer la donne. De nombreuses résolutions des Nations Unies demandent: «que tous les Etats cessent de fournir des armes et d’autres formes d’aide ou d’assistance à Israël qui pourrait lui permettre de consolider son occupation ou d’exploiter les ressources naturelles des territoires occupés.»

     

    Mais plutôt qu’un embargo sur les armes, c’est l’inverse qui se produit: on continue à armer Israël jusqu’aux dents [et l’Etat d’Israël exporte sa technologie militaire]. Pourquoi? En un mot: à cause des Etats-Unis. Sans le parapluie diplomatique états-unien, Israël deviendrait un Etat paria. Tout comme Israël, les Etats Unis rejettent le consensus légal international sur Israël-Palestine. Les Etats-Unis permettent ainsi à Israël de maltraiter les Palestiniens, en piétinant les résolutions des Nations Unies qu’ils n’ont pas réussi à bloquer.

     

    Les Etats-Unis ont leurs propres raisons de soutenir Israël. C’est l’Etat auquel ils peuvent faire davantage confiance qu’à aucun autre pays de la région (y compris les alliés de l’OTAN comme la Turquie) pour obéir aux demandes états-uniennes. En effet, contrairement à la Turquie lors de la guerre contre l’Irak en 2003, Israël n’est pas entravé par une opinion publique négative ou des contraintes politiques populaires.

     

    Israël aide les Etats-Unis à combattre le nationalisme (tel que celui de Nasser) et des formes de fondamentalisme islamiste dans la région, perçues comme représentant une menace pour les Etats-Unis. Israël représente également un atout potentiel contre l’Iran et il est allié avec les dictatures du Golfe contre la démocratie et les mobilisations populaires de la région. Les Etats-Unis ont en effet besoin de gérer et de stabiliser cette région pour faciliter son contrôle sur le pétrole, cette fabuleuse ressource globale. Israël et les dictatures du Golfe arabique sont également de grands importateurs d’armement des Etats-Unis, ce qui alimente du même coup le complexe militaro-industriel aux Etats-Unis [qui collabore avec celui de l’Etat d’Israël].

     

    Ou se situent les Palestiniens dans ce réseau d’alliances? Puisque les Palestiniens n’ont actuellement pas d’importance à niveau régional, les Etats-Unis se contentent de laisser Israël gérer sa propre frontière coloniale sans trop intervenir (la seule chose qu’ils demandent c’est de conserver l’illusion du processus de paix d’Oslo qu’ils ont sponsorisé). Pourquoi contrarier leur puissant et coriace allié stratégique sur une question qui ne les intéresse que très peu? C’est ainsi que les Etats-Unis laissent Israël humilier et maltraiter les Palestiniens sans chercher à l »entraver.

     

    La question palestinienne est également liée au rôle d’Israël dans la région parce que l’occupation et la colonisation donnent à Israël de bonnes et solides raisons de rester une société militarisée et de continuer à stimuler sa technologie militaire. Même si les intérêts états-uniens dans la région n’ont pas besoin de l’occupation militaire en tant que telle, un Israël militarisé est clairement ce que veulent les Etats-Unis.

     

    Est-ce que l’Etat d’Israël serait aussi utile aux Etats-Unis s’il perdait ses caractéristiques spartiates? Tant que l’occupation israélienne ne contredit pas ou ne perturbe pas sérieusement les intérêts régionaux états-uniens, les Etats-Unis et Israël peuvent continuer à travailler la main dans la main pour repousser la paix et bloquer l’application du droit international et des résolutions des Nations unies.

     

    C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre BDS. La question pragmatique que doivent poser les militants favorables à l’autodétermination des Palestiniens est: pourquoi ne pas utiliser et mobiliser la loi internationale alors que son application dans le cas de la Palestine pourrait contribuer à mettre un terme aux souffrances d’un peuple opprimé depuis si longtemps? BDS est une tactique efficace qui attire l’attention de manière non-violente sur la politique coloniale israélienne qui est à la racine du conflit en Israël-Palestine.

     

    BDS est aussi un mouvement large qui est en train de gagner de l’élan, surtout dans les pays occidentaux.

     

    Comme stipulé dans l’Appel de 2005, l’objectif de BDS est qu’Israël respecte les lois et les résolutions internationales. Pour ce faire, Israël doit :

     

    • mettre un terme à son occupation et à sa colonisation de toutes les terres arabes et démanteler le Mur;
    • reconnaître les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à l’égalité complète;
    • protéger, respecter et promouvoir le droit des réfugiés palestiniens de retourner à leurs foyers et à leurs propriétés, comme stipulé dans la Résolution 194 des Nations Unies.

     

    Cette liste comprend l’ensemble des droits des Palestiniens: pas d’occupation, pas de déni du droit au retour et pas de discrimination institutionnelle à l’égard des Palestiniens en Israël. L’Appel est une tentative importante de détailler tous les torts historiques faits aux Palestiniens et de mobiliser des militant·e·s pour soutenir les Palestiniens dans leur lutte pour la liberté. Les Palestiniens se sont battus tout au long de leur histoire pour ces droits, lesquels sont largement soutenus par les Palestiniens, moi y compris.

     

    Certains de ces droits sont clairement irréalistes dans le contexte politique actuel, et c’est la raison pour laquelle ces demandes ne devraient pas devenir une liste pour mesurer la solidarité. La cause palestinienne est un combat démocratique qui nécessite un large soutien populaire. La question clé qu’il faut poser est comment amener le plus possible de gens à soutenir les Palestiniens et comment contribuer à approfondir l’engagement des activistes et des organisateurs de campus universitaires pour cette cause juste. Pour soutenir les Palestiniens et leur manifester de la solidarité, il suffit d’une chose: soutenir leur droit à l’autodétermination. Il ne s’agit pas de faire accepter aux militants potentiels une liste de revendications, mais de considérer les Palestiniens comme étant des acteurs de leur propre émancipation, capables de calculs politiques rationnels et d’autodétermination démocratique.

     

    Il appartient aux Palestiniens de décider collectivement et démocratiquement quels droits ils peuvent réaliser et soutenir dans le contexte actuel et comment ils entendent mener leur combat. Et c’est au mouvement de solidarité de protéger leur droit à le faire. Prétendre que les organisations non-élues de la société civile et des ONG incarnent ou épuisent la démocratie palestinienne revient à trop prendre en charge.

     

    Cela signifie qu’il ne devrait avoir aucune précondition pour le travail de solidarité autre que cette condition élémentaire qui consiste à soutenir le droit à l’autodétermination d’un peuple opprimé. Cela signifie aussi que tant que le mouvement de solidarité répond à ce critère, il devrait être libre de décider laquelle lui semble la meilleure manière de poursuivre cet objectif politique. Les militants locaux enracinés dans leurs propres traditions de lutte savent comment il convient d’organiser et comment être les plus efficaces pour aider les Palestiniens à réaliser leur droit à l’autodétermination.

     

    En résumé, ce dont les Palestiniens ont besoin c’est d’un mouvement de solidarité auto organisé, démocratique, libre de tout sectarisme, de tout veto idéologique, et de toute pratique antidémocratique.

     

    Les Palestiniens ont aussi besoin d’un mouvement qui a suffisamment d’élan pour transformer en pratique le consensus international sur la Palestine (pour mettre un terme à l’occupation brutale d’Israël). C’est la première et la plus importante revendication de toutes les organisations politiques palestiniennes, pour la Liste conjointe de Palestiniens en Israël et du Hamas, qui pendant plus d’une décennie donnaient une priorité à obtenir un Etat en Cisjordanie et à Gaza qui aurait en contrepartie un cessez-le-feu durable avec Israël.

     

    Les Palestiniens, comme n’importe quel autre peuple méritent de vivre en paix et en sécurité, sans être harcelés au quotidien, sans invasions, occupations, guerres tueries et punitions collectives. La tâche la plus urgente est de les protéger de l’Etat Israël et de réduire leurs souffrances quotidiennes en mettant un terme à l’occupation. Briser le siège de la Bande de Gaza et y permettre la reconstruction et le libre accès au monde extérieur est un pas concret et crucial.

     

    C’est là que BDS peut être le plus efficace, en frappant Israël sur le plan politique justement là où ça fait le plus mal, à savoir sur ses pratiques d’occupation illégales. Israël sait que la meilleure chose à faire concernant cette occupation est de ne pas en parler, d’en distraire l’attention en insistant plutôt sur l’autre Israël, celui dont parlent principalement les mannequins et les auteurs soutenus par le bureau des Affaires étrangères.

     

    En réalité, Israël n’a rien d’un pays normal. A ma connaissance aucune autre société coloniale ne se retrouve tous les matins à régner par la force sur des millions d’autres êtres humains, tout en faisant semblant que tout va bien. A ma connaissance aucune autre société ne soutient systématiquement les guerres que mène son gouvernement contre des populations occupées et dépossédées. Existe-t-il une autre société où 94% de sa population est d’accord sur quoi que ce soit?

     

    BDS est la meilleure manière d’alerter les Israéliens sur le fait que leur société actuelle – où le racisme et l’occupation sont routinières – n’est pas normale. Cette campagne dit aux Israéliens que leurs principales entreprises et universités sont complices parce qu’elles soutiennent la plus longue occupation des temps modernes. Elle leur dit que l’armée israélienne n’est pas une armée de défense comme son nom l’implique, mais une police coloniale agressive et que leurs troupes et leurs colons devraient rentrer chez eux.

     

    Les 48 années de tentatives infructueuses montrent bien combien il sera difficile de mettre fin à l’occupation. Mais cela reste la tâche la plus réalisable parce que c’est là que les Palestiniens ont le plus de soutien à niveau mondial. Si cela est impossible, alors rien d’autre n’est possible et le statu quo sera permanent: les Palestiniens seraient destinés à vivre emmurés, dépossédés et dominés à tout jamais. Aucun être humain raisonnable ne devrait accepter ce destin pour un autre peuple – cela violerait notre sens moral élémentaire et notre sens de justice. Un BDS démocratique et efficace est une des meilleures manières d’exprimer cela aujourd’hui.

     

    Le fait de mettre un terme à l’occupation reste la meilleure voie pour atteindre les droits que l’on a déniés pendant longtemps aux Palestiniens. (Traduction A l’Encontre; article publié le 23 avril 2015, dans Jacobin, The reason in revolt. Bashir Abu  Maneh est enseignant à l’Université de Kent).

    Publié par Alencontre le 29 - avril - 2015

     

     

    Remerciements pour leurs commentaires à Gilbert Achcar – auteur, entre autres, des Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabes des récits (Sindbad, 2009) – et à  Stephen Rosskamm Shalom, professeur à la William Paterson University, New Jersey.

    http://alencontre.org/moyenorient/palestine/soutenir-la-liberation-des-palestiniens-nexige-quune-chose-faire-respecter-le-droit-a-lautodetermination.html

  • République Sahraouie : « Lutter au Sahara » est sorti… (Afriques en lutte)

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    "Lutter au Sahara" est un ouvrage de référence sur le Sahara Occidental, un livre qui dérange. 15 auteurs portent un regard sur Le territoire dont personne ne parle.

    “Il est grand temps pour la communauté internationale d’agir pour mettre un terme à l’occupation marocaine criminelle du Sahara Occidental, afin que les Sahraouis puissent jouir des droits à l’autodétermination et à la liberté pour lesquels ils ont courageusement lutté durant de nombreuses années, au sein de terribles conflits. J’espère vivement que cette publication portera le sort du peuple sahraoui vers un public beaucoup plus large, et contribuera à ouvrir la voie vers la fin de l’assujettissement brutal de la dernière colonie d’Afrique.” Noam Chomsky

    Le Sahara occidental : un simple bout de désert ?

    Terre oubliée du nord-ouest de l’Afrique, le Sahara Occidental a subi une centaine d’années de colonisation espagnole avant l’actuelle occupation par le Maroc qui empêche l’autodétermination de la dernière colonie du continent. Une image qui fait écho à celle de la Palestine, alors que le Sahara Occidental ne bénéficie pas de la même attention de la part des médias. Comment le droit international se positionne-t-il, et comment est-il respecté ? Comment une occupation se prolonge-t-elle depuis 40 ans dans le silence ? Pourquoi l’exploitation des ressources naturelles se trouve-t-elle à la source du statu quo ? Que sont devenus les droits de l’Homme et comment se transforme la culture traditionnellement nomade du peuple sahraoui ? 15 spécialistes, témoins et acteurs directs participent à cet ouvrage unique et contemporain, analysant ces questions et proposant une vision globale et vivante de l’épineuse "question" du Sahara Occidental.

    Sous la direction de Denis Véricel et Apso : Edouardo Galeano, Francesco Bastagli, Anna Theofilopoulou, Oliver Quarante, Bill Fletcher Jr, Jacob Mundy, Vincent Chapaux, Ayad Abraham, Juan Soroeta, Jeffrey Smith, Erik Hagen, Alice Wilson, Tara Deubel, Sebastien Boulay, Mohamed Mouloud Mohamed Fadel.

    Pour voir le sommaire, ici.

    Pour l’acheter :

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    28 avril 2015 

     

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/republique-sahraouie/article/republique-sahraouie-lutter-au

  • Débats nauséabonds et fausses solutions (CCR)

    Comment résoudre « le problème » des migrants « clandestins » ?

    L’année passée, plus de 4.000 migrants, hommes, femmes et enfants, ont perdu la vie en tentant leur chance en Méditerranée pour passer d’Afrique, du Moyen-Orient ou du Maghreb en Europe. Ces dix derniers jours, pas moins de 1.300 personnes, poussées par les guerres ou la misère, alimentées ou provoquées par les impérialistes, se sont noyées en Méditerranée. Pendant que les assassinats prémédités par nos gouvernements se poursuivent, la presse et les médias de la semaine sont largement revenus sur la question qui taraude nos gouvernants: «comment résoudre le «’problème’ de l’immigration ‘irrégulière’ » ?

    Des cafards au Figaro en passant par Zemmour. Quelques raccourcis

    C’est du côté de la presse d’outre-manche que racisme et xénophobie ont pu s’étaler avec le moins de retenue. Le 17 avril, en page une du tabloïde britannique The Sun, le journal le plus lu du royaume, Katie Hopkins n’a pas hésité à comparer les migrants à des « cafards », appelant de ses vœux à « utiliser des navires de combat pour stopper les clandestins ». Ces sorties médiatiques, destinées à booster les ventes d’un torchon tout en libérant la parole d’extrême droite, n’ont rien à envier à celles d’Eric Zemmour chez nous.

    Dans sa chronique du 23 Avril sur RTL, Zemmour s’en est pris aux « droits de l’homme qui tuent ». Ce seraient en effet les « droits de l’homme » qui « nous » obligeraient à « les » « secourir », « accueillir », « adopter » et « intégrer », alors que de l’autre côté, « nous » n’aurions pas le droit de les « trier », de les « sélectionner ». On l’aura compris. Entre le tri des êtres humains et les cafards, il n’y a qu’un pas.

    Yvan Rioufol se garde bien de le franchir, mais il n’en est pas loin, dans son éditorial du 23 avril dans Le Figaro.

    Pour Rioufol, toujours à l’écoute de son prochain, l’urgence n’est pas de secourir les migrants mais de « dissuader ceux qui veulent forcer les portes ». Les drames de la Méditerranée, loin de l’émouvoir, doivent permettre, selon l’éditorialiste, de « relancer le débat sur l’immigration en Europe ». Pour Rioufol, cette immigration est, bien entendu, une « menace pour l’Europe ». Ce qui nous guette, en effet, c’est une « invasion (…) d’un million de déshérités économiques (…) prêts à tout, tout de suite ». La plupart, on s’en doute, ne peuvent être que des « musulmans ». De façon plus policée, Le Figaro réchauffe les propos orduriers, racistes et islamophobes que The Sun et Zemmour déversent à longueur de journée.

    « Sauver d’abord, accompagner ensuite et réformer pour finir »

    Pour Christophe Barbier, éditorialiste à L’Express, il faut d’abord commencer par éviter de passer pour un assassin pour mieux maquiller par la suite la scène du crime. Dans sa chronique vidéo du 20 avril, Barbier souligne que la question n’est pas de se défendre contre « une invasion » mais d’abord de « sauver » ces migrants afin « d’échapper à l’accusation de non-assistance à personne en danger », et ce pour « sauver l’honneur de l’Europe ». Plus qu’une urgence humanitaire, il y a bien urgence médiatique, selon Barbier qui relaie bien, en cela, la posture de l’Elysée.

    Une fois ces migrants sauvés, l’accompagnement consisterait à séparer le bon grain de l’ivraie. Il faudrait « raccompagner » les migrants qui « quittent un pays ou une situation économique et sociale qui ne leur laisse pas assez d’espérance » et ne faire des exceptions que pour ceux qui « échappent à une guerre civile », et ce afin de limiter au maximum le soi-disant effet « pompe aspirante ». Pour les heureux élus au retour au pays, il s’agirait de les « raccompagner pour les aider à [y] rester » pour qu’ils « développent leur projet d’épanouissement personnel ». Barbier, qui pourrait devenir porte-parole du ministère des Douanes et des Frontières, ne rechigne pas, lui non plus, à trier et à distinguer : les migrants « légaux » des migrants « illégaux », tout d’abord, puis, au sein de ces derniers, ceux qui fuient un vrai conflit de ceux qu’il faut renvoyer chez eux pour « s’épanouir » (dans la misère) parce qu’ils n’ont pas une kalachnikov braquée sur la tempe.

    Pour répondre, à long terme, « à la tragédie des migrants qui traversent la Méditerrané », il faudrait réformer « les liens entre le Sud et le Nord », autrement dit, « aider le continent africain à sortir du chaos et à aller vers la prospérité ». Il faudrait, de la même façon, réformer les actions « diplomatiques et militaires envers ou contre les pays du Nord de l’Afrique en proie au chaos et aux mains des trafiquants, (…) notamment [en] Lybie [puis] gérer la suite en Syrie ». L’hôpital se fout de la charité. Ce sont les politiques impérialistes qui sont responsables et qui maintiennent sous-développement, misère, famine, chômage et surexploitation dans les semi-colonies d’Afrique, en collaboration avec les dictatures et les pseudo-démocraties locales. Et ce sont les interventions impérialistes qui créent chaos, guerres civiles et monstruosités réactionnaires, que les migrants fuient. Cette « réforme des actions diplomatiques et militaires », appelée par Christophe Barbier, n’est autre qu’une reconsidération de nouvelles interventions impérialistes en Lybie et en Syrie.

    Hollande, Sarkozy, Marine Le Pen se renvoient la balle

    C’est ce qui est en jeu ces derniers jours, d’ailleurs. Dans les heures qui ont suivi le naufrage de 800 migrants embarqués dans un chalutier au large de la Lybie, dans la nuit du 18 au 19 avril, les politiques ont parlé d’une situation « dramatique » et « épouvantable », disant leur « tristesse » face à ce qui venait d’arriver. Une fois le « moment émotion » passé, place à l’instrumentalisation en revanche. C’est ce que pointe Cécile Cornudet, dans Les Echos du 23 avril, en décrivant l’affrontement entre le gouvernement, l’UMP, et le FN, se « renvoyant la responsabilité de la situation » pour « masquer l’impuissance » des uns et des autres.

    Tandis que Sarkozy attaque Hollande sur le terrain d’un « problème d’immigration » que le président refuserait de « de voir en face », Hollande, appuyé sur ce point par le FN, rétorque sur la nécessité de « réparer les erreurs du passé en Libye », reprochant à son prédécesseur de n’avoir eu « aucune réflexion sur ce qui devait se passer après ».

    Contrairement à ce qu’écrit Cornudet, cependant, ce dialogue de sourd, ne démontre pas l’impuissance des gouvernants mais bien leur responsabilité pleine et entière dans ces assassinats planifiés car annoncés. Pour preuve, après avoir dénoncé une « catastrophe », Hollande a poursuivi en qualifiant les passeurs de « terroristes » pour, aussitôt, demander à Bruxelles plus de moyens pour lutter contre le trafic d’êtres humains, en refoulant les migrants et en bombardant les passeurs. Ce n’est autre qu’un nouveau prétexte pour une intervention contre ces nouveaux « terroristes » en Lybie, d’autant que le précédent gouvernement n’aurait pas fini correctement son travail.

    La réponse et la continuité des politiques impérialistes de nos gouvernements est claire : triplement du budget de l’Opération Triton et préparation de nouvelles interventions au Nord de la Méditerranée.

    « Légalisation de l’immigration » et « vente de visas aux travailleurs migrants »

    Pour les moins va-t-en-guerre et les plus lucides de nos porte-voix médiatiques de la bourgeoisie hexagonale, « résoudre le problème de l’immigration clandestine », c’est possible et, de surcroit, cela ne devrait pas empêcher de faire de l’argent au passage. Libération et Le Monde des 20 et 21 avril donnent la parole à Emmanuelle Auriol, chercheure à l’Ecole d’Economie de Toulouse, et à Alice Mesnard, chercheure à la City University de Londres, toutes deux auteures d’une étude sur la « légalisation de l’immigration ».

    Partant du constat que « l’émigration économique ne se tarira pas tant que subsisteront de telles différences économiques entre Nord et Sud » et soulignant un « manque de migrants » en Europe, Auriol et Mesnard proposent de légaliser « l’immigration économique en vendant des visas aux gens qui souhaitent travailler chez nous ». Selon leur étude, cette légalisation, couplée à une politique répressive contre les passeurs et les entreprises qui continueraient à embaucher des travailleurs « clandestins », devrait permettre de mettre fin à ces catastrophes.

    La délivrance au « compte-gouttes [faisant] le jeu des passeurs », baliser davantage les flux migratoires en les encadrant de façon à « légaliser l’immigration » ne représente pas aujourd’hui le point de vue dominant dans les pays impérialistes. Le projet, visant à fournir une main d’œuvre légale, abondante et peu qualifiée, aux entreprises capitalistes, prend exemple sur ce qui se fait actuellement en Israël ou la Jordanie qui « accordent des permis de travail temporaires sur des emplois peu qualifiés » et qui sont, comme chacun sait, des pays forts sympathiques à l’égard des travailleurs migrants. Cette option, que Le Monde et Libération présentent comme une alternative au tout sécuritaire, n’est qu’une version moins barbare d’un système basé sur une division internationale du marché du travail perpétuant, derrière des frontières mieux contrôlées, la dichotomie entre pays du Sud et puissances impérialistes. A l’opposé de ce qui serait une véritable « légalisation de l’immigration », à savoir la liberté d’installation et de circulation pour tous et toutes.

    25/04/15  Damien Bernard

    http://www.ccr4.org/Debats-nauseabonds-et-fausses

  • Yarmouk, les portes de l’enfer… (CCR)

    *

    Yarmouk. Situé à quelques kilomètres du centre de Damas, c’était, jusqu’en 2014, le principal camp de réfugiés palestiniens en Syrie et la place forte du Front Populaire de Libération de la Palestine – Commandement Général. A Yarmouk comme dans les camps palestiniens du Liban dans les années 1980, la dynamique de la guerre civile interne a pris le dessus sur le combat pour le droit au retour et contre le sionisme. Dès 2011, le FPLP-CG a pris le parti du régime du dictateur Al-Assad et l’Armée Syrienne Libre, soutenue par les impérialistes, a attaqué le camp, à plusieurs reprises. Yarmouk est par la suite tombé aux mains d’Aknaf Bait al-Maqdis, une milice palestinienne liée au Hamas, et le camp se retrouve aujourd’hui pris en étau entre les forces loyales au régime de Damas et les bourreaux du groupe Etat Islamique.

    Les images pourraient être celles de Gaza après l’Opération Bordure Protectrice. A l’origine des bombardements, cependant, on ne trouve pas Tsahal mais les forces du régime de Damas, d’un côté, et Daesh, de l’autre. Au milieu du feu croisé de la guerre civile syrienne, quelque 18.000 Palestiniens essayent de survivre. Ou plutôt de ne pas mourir. Ce sont ceux qui n’ont pas pu fuir. Parmi eux, 3 500 enfants, à la merci de l’artillerie et des obus. La situation est désespérante. Cela fait plus de six mois qu’il n’y a plus d’eau potable ni de médicaments. Selon l’URNWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, les rations alimentaires qui entrent dans le camp suffisent à peine à assurer 400 calories par jour et par habitant. Lorsqu’ils n’ont pas été détruits, les hôpitaux comme le Palestine Hospital ou le Al-Basil Hospital sont l’objet d’intenses bombardements. Dans les 20 écoles financées par l’UNRWA, les rares enseignants qui sont restés font cours dans les caves.

    Le camp de Yarmouk a été créé en 1957. La première génération de réfugiés est arrivée quelques années après la Nakba, quand, en 1948, les milices sionistes et les forces armées de l’Etat israélien ont expulsé près d’un million de Palestiniens, forcés de prendre la route de l’exil. Après la Guerre des Six jours, en 1967, ce sont des dizaines de milliers de Palestiniens qui ont à nouveau dû fuir leurs terres. Nombre d’entre eux se sont installé à Yarmouk également, sorte de ghetto de deux kilomètres carré qui a accueilli jusqu’à 250.000 palestiniens, entassés dans des conditions humiliantes. Mais avec le temps et avec le manque de perspectives de la lutte pour la libération nationale palestinienne, les tentes se sont transformées en maisons et en petits immeubles. De tout cela, il ne reste quasiment plus rien.

    Cela faisait deux ans déjà que le gouvernement d’Afez Al-Assad avait instauré une sorte de blocus complet du camp de Yarmouk, soumettant les résidents à de terribles pénuries. Le conflit entre milices palestiniennes opposées puis l’occupation d’importantes zones stratégiques du camp par les milices de l’Etat Islamique (EI) début avril n’ont fait qu’aggraver la situation. Dans une orgie de sang, les djihadistes de l’EI ont semé la terreur, assassinant plus de mille Palestiniens, dont un imam lié au Hamas, décapité en place publique pour hérésie. Le massacre a atteint un tel degré de férocité que certains journalistes arabes ont rebaptisé le camp « la nouvelle Srebrenica », en référence au génocide des 8.000 Bosniaques musulmans perpétré impunément par les milices serbes en 1995.

    Dans sa lutte contre l’EI, le gouvernement syrien, qui n’a pas hésité à bombarder certains districts du camp, après 2012, pour appuyer les milices du FPLP-CG qui perdaient du terrain, assure aujourd’hui vouloir appuyer les combattants palestiniens, quels qu’ils soient, pour ouvrir un corridor humanitaire. Selon plusieurs spécialistes, dont Lira Khativ, du Carnegie Middle East Center, basé à Beyrouth, c’est en réalité Assad, lui-même, qui aurait permis la progression de l’EI sur Yarmouk. L’enjeu était d’affaiblir les milices d’Aknaf Bait al-Maqdis ayant définitivement pris le dessus sur le FPLP-CG, les forces d’Aknaf Bait al-Maqdis étant liées au Hamas et alliées au Jabhat Al Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaeda et qui combat dans plusieurs régions du pays le régime baathiste.

    Comme le faisait son père Hafez Al-Assad, Bashar Al Assad utilise et instrumentalise les revendications du peuple palestinien et certaines factions du mouvement de libération national pour légitimer son régime assassin. En 1976, déjà, Hafez Al-Assad avait commandité des tueries de Palestiniens dans les camps de réfugiés de Tal Al Zaatar, Jesr Al Basha et Dbayeh. Plus tard, pendant la guerre civile libanaise, il n’a pas hésité à collaborer avec les milices libanaises chrétiennes-maronites et avec les troupes israéliennes en 1982.

    Sous la pression de milliers de Palestiniens de Cisjordanie qui essayent d’avoir des nouvelles de membres de leur famille résidant à Yarmouk, le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a exigé de l’aide pour le camp. Déjà, en 2013, face aux conséquences catastrophiques de la guerre civile syrienne, Abbas avait proposé le départ des Palestiniens de Yarmouk pour Gaza et la Cisjordanie. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait alors répondu positivement à la sollicitude d’Abbas à condition que les réfugiés de Yarmouk renoncent formellement au droit au retour. L’ultimatum formulé par Tel-Aviv avec le soutien de Washington avait été rejeté. La triste ironie du sort, c’est que l’Autorité Palestinienne, que dirige aujourd’hui Abbas, est née des accords d’Oslo de 1993, qui nient le droit au retour, l’une des principales revendications démocratiques du peuple palestinien. Pendant ce temps, les Palestiniens de Yarmouk continuent de se faire massacrer. Miguel Raider 17/04/15

    http://www.ccr4.org/Yarmouk-les-portes-de-l-enfer

    Commentaire: Le CCR est un courant au sein du NPA