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Révolutions Arabes - Page 240

  • Déclaration « Palestine » Situation et tâches (Essf)

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    Situation

    ► 1) L’année 2014 aura été marquée, en Israël et dans les territoires palestiniens, par l’approfondissement des logiques à l’œuvre depuis deux décennies : renforcement de l’emprise israélienne sur Gaza et la Cisjordanie, poursuite et accélération de la colonisation juive, répression permanente contre les Palestiniens, assauts militaires ponctuels d’une extrême violence, avec une nouvelle étape franchie lors de la dernière attaque sanglante contre Gaza à l’été 2014, étranglement politique et économique de la société palestinienne, radicalisation de la société et du champ politique israéliens.

    ► 2) Si ces logiques s’inscrivent dans les dynamiques antérieures aux accords d’Oslo (1993-1994), à savoir un long processus de dépossession territoriale et de nettoyage ethnique, à des échelles et des rythmes variés selon la conjoncture, la situation actuelle ne peut être comprise qu’en intégrant les modifications induites par l’entrée dans la période de « l’autonomie palestinienne » : fin de l’occupation directe, par l’armée israélienne, des principales concentrations démographiques palestiniennes ; existence d’un appareil politico-administratif et répressif palestinien (l’Autorité palestinienne) ; marginalisation des réfugiés palestiniens de « l’extérieur ».

    ► 3) Les contradictions inhérentes au « processus de paix » et donc aux tâches de l’Autorité palestinienne, à savoir l’endiguement des revendications et de la résistance palestiniennes par la redistribution des aides internationales et par la répression tout en n’obtenant, dans le même temps, aucun gain politique réel, ont explosé en septembre 2000 avec la deuxième intifada. Expression du refus, de la part de larges secteurs de la société palestinienne, de rester silencieux face à un processus de réorganisation de l’occupation israélienne frauduleusement nommé « processus de paix » et face à une accélération sans précédent de la colonisation, le mouvement de révolte enclenché en septembre 2000 a rendu d’autant plus visibles les divisions, au sein de la direction de l’Autorité palestinienne, entre, d’une part, les partisans d’un improbable équilibre entre lutte contre l’occupation et coopération avec les autorités d’occupation et, d’autre part, les partisans de l’intégration au dispositif colonial.

    ► 4) La violence de la répression israélienne, avec la liquidation ou l’arrestation de milliers de résistants, majoritairement issus du Fatah, ont renforcé les courants les plus capitulards de la direction palestinienne, la mort de Yasser Arafat et son remplacement par Mahmoud Abbas consacrant de manière visible ces nouveaux équilibres. Depuis 2005, l’Autorité palestinienne dirigée par Abbas et ses proches (anciens et nouveaux), assume pleinement son rôle de collaborateur des forces d’occupation israéliennes, avec notamment une restructuration des services de sécurité palestiniens sous tutelle des États-Unis. Qui plus est, l’Autorité palestinienne, sous l’impulsion du Premier ministre Salam Fayyad (ancien haut fonctionnaire du FMI), a accéléré et parachevé l’intégration et la soumission de l’économie palestinienne au système capitaliste mondialisé et à son principal représentant local : Israël. S’il existe toujours, au sein de l’appareil de l’Autorité palestinienne, des secteurs nationalistes, issus du Fatah, hostiles à la cogestion avec la puissance occupante, ils sont de plus en plus marginalisés.

    ► 5) La victoire du Hamas aux élections législatives de 2006 a été une nouvelle expression déformée du refus majoritaire, dans la société palestinienne, de se soumettre aux injonctions occidentales et israéliennes et d’apporter un quelconque soutien politique à la direction capitularde et corrompue de l’Autorité palestinienne. Cette dernière ne se confond pas, aux yeux de la population, avec le Fatah, puisque ce sont bien les dirigeants en vue de l’Autorité palestinienne qui ont été battus lors des élections (scrutin par circonscription), et non le Fatah, qui a obtenu un score à peine inférieur à celui du Hamas au niveau national (scrutin de liste).

    ► 6) La victoire du Hamas et sa prise de contrôle totale de la bande de Gaza en réponse à la tentative de pustch fomentée par Mohammad Dahlan (dirigeant du Fatah) et soutenue directement ou indirectement par les États-Unis, l’Égypte et Israël, ont exposé le Hamas aux contradictions d’Oslo. Au sein du Mouvement de la résistance islamique, les divisions sont de plus en plus visibles entre, d’une part, les partisans d’une poursuite de la résistance, y compris armée, face à Israël (et donc, conséquemment, d’un affrontement avec la direction Abbas) et, d’autre part, les partisans d’un rapprochement avec la direction Abbas (et donc, conséquemment, d’une paix froide avec Israël).

    ► 75) Confronté aux mêmes problématiques que le Fatah durant les premières années de l’autonomie, à savoir l’incompatibilité entre (co-)gestion de structures intégrées au dispositif de l’occupation et poursuite de la lutte contre l’occupation, le Hamas a réussi à maintenir son unité en combinant gestion clientéliste du mini-appareil d’État à Gaza et prise en charge, notamment en cas d’agression israélienne, de la lutte armée (au côté des autres organisations palestiniennes mais de manière beaucoup plus visible et étendue). Le Hamas a ainsi pu demeurer légitime auprès, d’une part, de ceux qui ont bénéficié directement de l’institutionnalisation du mouvement (les bénéficiaires de la rente du mini-appareil d’État), partisans d’un apaisement des relations avec Israël et, d’autre part, de certains des secteurs parmi les plus marginalisés (notamment dans les camps de réfugiés), opposés à un tel apaisement.

    ► 8) Cet improbable équilibre s’appuie en outre sur un discours permettant d’unifier des catégories sociales dont les intérêts matériels sont divergents, voire contradictoires : l’utopie réactionnaire d’un État islamique en Palestine, dont le cadre territorial et temporel demeure volontairement flou. Le référent religieux n’est pas le monopole du Hamas et n’est pas la ligne de clivage politique centrale dans le champ politique palestinien, mais sa centralité et ses traductions dans le projet et les pratiques du Hamas (marginalisation des femmes, substitution du religieux au politique, porosité entre antisionisme et antisémitisme, etc.) soulignent d’autant plus la nécessité, au-delà des nécessaires cadres inclusifs permettant d’unifier, dans le combat quotidien, les divers courants de la résistance, d’une direction politique alternative.

    ► 9) La gauche palestinienne (FPLP, FDLP, PPP, courant de Mustapha Barghouthi) n’est pas en mesure aujourd’hui de représenter cette alternative. Divisée entre les partisans d’une intégration totale (PPP) ou partielle (FDLP) à l’Autorité palestinienne et les partisans de l’unité nationale entre Hamas et direction Abbas (FPLP), la gauche palestinienne paie le prix de ses ambiguïtés vis-à-vis du « processus de paix » : si, contrairement au PPP, le FDLP et le FPLP se sont formellement opposés aux accords d’Oslo, le légitimisme de leurs directions vis-à-vis de l’OLP les a conduites à taire une partie de leurs critiques et à refuser de prendre en charge la construction d’une « troisième voie », laissant le Hamas apparaître comme la seule opposition crédible à Arafat, puis à Abbas. Face à cette absence de perspectives, nombre de cadres et de militants de la gauche palestinienne se sont peu à peu tournés vers le travail au sein d’ONG qui, quand bien même leurs activités sont souvent essentielles, participent, dans la mesure où ce travail n’est pas articulé à la construction d’une alternative politique, d’un processus de dépolitisation et d’ « ONGïsation » de la société palestinienne.

    ► 10) En Israël, la radicalisation de la société et du champ politique se poursuit. Les derniers gouvernements, dominés par des forces d’extrême droite, racistes et antidémocratiques, ont poursuivi et accéléré les politiques de colonisation, de répression et de nettoyage ethnique contre les Palestiniens, en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem mais aussi en Israël même. Le centre et le centre gauche ont accompagné ces évolutions, en participant aux gouvernements de coalition ou en demeurant silencieux et donc complices de ces politiques. Le « mouvement de la paix » paie le prix de son alignement sur le parti travailliste, et seuls de petits groupes anticolonialistes prennent aujourd’hui réellement en charge la lutte contre l’ensemble des dimensions du colonialisme israélien et la solidarité effective avec les Palestiniens. Ils sont malheureusement aujourd’hui très minoritaires dans la société israélienne et font de plus en plus face à la répression et aux intimidations, qu’elles viennent de l’État ou de groupes d’extrême droite.

    ► 11) L’ensemble de ces évolutions et la dégradation des rapports de forces en défaveur des Palestiniens ne peuvent être comprises et analysées pleinement sans les situer dans les contextes régional et international. L’État d’Israël est en effet pleinement intégré politiquement et économiquement à l’ordre impérialiste mondial, et bénéficie du soutien affirmé ou de l’appui indirect de la quasi-totalité des pays occidentaux. Les tensions qui existent entre l’administration Obama et le gouvernement Netanyahu ne se traduisent par aucune pression sur Israël : les États-Unis, affaiblis dans la région, ne peuvent entrer en confrontation ouverte avec l’allié israélien. Certains États plus critiques de la politique israélienne (Brésil, Turquie, et même Chine) développent quant à eux des liens militaires et commerciaux croissants avec l’État d’Israël. Les récents votes, dans divers pays européens, recommandant la reconnaissance de l’État de Palestine, s’ils témoignent d’une irritation face à la violence, l’arrogance et l’obstination israéliennes et d’un isolement de plus en plus marqué de l’État d’Israël, ne traduisent nullement une modification réelle des rapports de forces diplomatiques. Le processus révolutionnaire arabe, qui avait ouvert la possibilité d’une rupture de l’isolement régional des Palestiniens, traverse une période de reflux avec le développement de la contre-révolution sous toutes ses formes (qu’il s’agisse des régimes ou de l’intégrisme islamique). Le processus n’a pas été défait et la région est loin d’être stabilisée, et de nouveaux développements sont à prévoir, notamment en Syrie et en Égypte, qui pourront avoir un impact sur la situation palestinienne. Mais le reflux bénéficie actuellement à l’État d’Israël, avec des rivalités extrêmes entre les pays arabes et une collaboration intensifiée, pour certains d’entre eux (Égypte, Jordanie, pays du Golfe, etc.), avec Israël. L’isolement des Palestiniens face à un État d’Israël bénéficiant de multiples et puissants appuis souligne d’autant plus la nécessité et la centralité de la solidarité internationale pour modifier les rapports de forces.

     Tâches

    ► 12) Depuis près de trois ans, on a assisté à une inflexion tactique de la part de la direction palestinienne (Abbas), qui a fait le choix d’en appeler directement aux institutions internationales en s’émancipant partiellement du cadre contraignant d’Oslo : demande d’adhésion à l’ONU et aux divers organismes qui lui sont liés, adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), tentative de faire adopter une résolution de l’ONU exigeant un calendrier pour un retrait de l’armée israélienne des territoires occupés après 1967, etc. L’échec de cette dernière tentative démontre les limites de cette inflexion tactique, de même que les menaces de sanctions financières qui pèsent sur l’AP, principalement de la part des États-Unis et d’Israël, notamment en cas de démarche approfondie auprès de la CPI, et qui paralyseraient le fonctionnement des institutions palestiniennes.

    ► 13) Force est toutefois de constater que ces démarches sont révélatrices, de la part d’une partie de la direction palestinienne, d’une prise de conscience des impasses du « processus de paix » et des négociations bilatérales sous arbitrage étatsunien, quand bien même Abbas et ses proches n’envisagent pas explicitement, pour l’instant, une rupture formelle avec les accords d’Oslo, mais plutôt une amélioration du rapport de forces vis-à-vis d’Israël. Ces démarches font en outre écho, de manière déformée, à une aspiration de plus en plus forte au sein de la population palestinienne des territoires occupés : sortir du carcan d’un « processus de paix » qui éloigne chaque jour un peu plus la perspective d’une satisfaction des droits nationaux des Palestiniens.

    ► 14) C’est notamment ce constat qui a guidé les initiateurs palestiniens de l’appel Boycott-Désinvestissement-Sanctions, lancé en juillet 2005, qui, sans prendre de position sur le type de solution à long terme, prend acte de l’échec de la stratégie négociée et du déséquilibre des rapports de forces, se fixant comme objectif d’isoler, politiquement, économiquement, diplomatiquement, l’État d’Israël, jusqu’à la satisfaction des droits nationaux des Palestiniens. Il s’agit en effet, avec BDS, de sortir de la logique des négociations bilatérales et du « compromis acceptable » pour développer des mécanismes de contrainte à l’égard d’un État d’Israël qui s’obstine à ne pas comprendre un autre langage que celui de la force. Il s’agit également de rompre avec la logique de l’affrontement militaire avec Israël, voie sans issue pour les Palestiniens, et de combiner pressions extérieures et redéveloppement d’un mouvement populaire à l’intérieur.

    ► 15) La solidarité internationale possède, avec BDS, un outil essentiel pour dénoncer et mettre sous pression non seulement l’État d’Israël, mais aussi les États complices de l’occupation, ainsi que les grandes firmes capitalistes multinationales qui en bénéficient en participant directement ou indirectement à l’exploitation économique des territoires palestiniens. Depuis une dizaine d’années, et a fortiori après les massacres de Gaza à l’hiver 2008-2009, BDS a connu un développement conséquent à l’échelle internationale, devenant une activité centrale du mouvement de solidarité, qui a remporté certaines victoires notables, principalement dans les domaines du boycott et des désinvestissements.

    ► 16) Les initiateurs palestiniens de la campagne BDS font appel à la créativité et au sens tactique des mouvements de solidarité internationaux afin qu’ils déclinent dans leur pays les différents aspects et niveaux du BDS en fonction des réalités nationales et régionales. Selon les pays et régions, diverses revendications peuvent ainsi être mises en avant, en privilégiant des revendications qui pourraient avoir un impact réel sur Israël : suspension de l’accord UE-Israël, arrêt immédiat de la participation égyptienne au blocus de Gaza et l’ouverture du point de passage de Rafah, embargo sur les armes, fin de la coopération militaire et des collaborations économiques (par exemple dans l’exploitation du gaz en Méditerranée), la libération des prisonniers – en particulier des enfants emprisonnés, etc. L’essentiel est, au-delà des adaptations tactiques, de refuser toute concession sur le fond : BDS ne cessera qu’avec la satisfaction pleine et entière de l’ensemble des droits nationaux des Palestiniens, qu’il s’agisse des Palestiniens des territoires occupés depuis 1967, des Palestiniens d’Israël ou des Palestiniens de l’exil.

    ► 17) Au travers et au-delà de la campagne BDS, nous devons tout particulièrement mettre l’accent sur le renforcement des contacts, des liens et des partenariats de diverses composantes du mouvement social et du mouvement ouvrier avec leurs homologues palestiniens, qu’il s’agisse des syndicats ouvriers, du mouvement paysan, du mouvement féministe, du mouvement LGBTI, des mouvements pour les droits humains, des mouvements chrétiens progressistes, etc. Ces partenariats bénéficient directement aux Palestiniens en rompant les logiques d’isolement et permettent en outre aux mouvements de solidarité de s’ancrer plus profondément dans les dynamiques sociales et politiques nationales et régionales en élargissant son assise et son audience. Le chaos créé par les contre-révolutions dans la région a renforcé les logiques d’exode de réfugiés palestiniens en direction, notamment, de l’Europe : la prise en compte de cette nouvelle donnée doit être une préoccupation du mouvement de solidarité, en lien avec les mouvements de défense des droits des migrants et des réfugiés. La criminalisation du mouvement BDS et, plus largement, du mouvement de solidarité, entre autres et notamment en France, est également une donnée nouvelle à laquelle nous devons faire face en construisant des mobilisations aussi larges et massives que possible.

    ► 18) Nous devons bien évidemment combattre toute forme de racisme au sein du mouvement de solidarité avec les Palestiniens, qu’il s’agisse de l’islamophobie ou de l’antisémitisme, ainsi que toute collaboration avec des forces d’extrême droite. Les récents événements de Paris et de Copenhague, au cours desquels des juifs ont été délibérément assassinés, soulignent d’autant plus la nécessité de lutter contre toute forme de stigmatisation sur des bases religieuses ou ethniques, et l’importance de la présence des mouvements et réseaux juifs anti-occupation au sein du mouvement de solidarité. Ceci implique de développer un mouvement de solidarité ferme sur les principes, sans qu’il renonce toutefois, dans les pays impérialistes, à être inclusif et proactif vis-à-vis des populations de culture arabe et/ou musulmane, qui représentent souvent l’un des principaux viviers de la solidarité. Il s’agit donc d’envisager (ou d’approfondir) la collaboration avec les forces représentatives de ces populations, y compris les forces et associations musulmanes, dans la mesure où l’unité est possible sans renoncer aux principes fondamentaux, notamment le rejet de toute confessionnalisation de la question palestinienne et le refus de toute instrumentalisation religieuse de la solidarité.

    ► 19) Enfin, il est important de tisser et développer des liens avec les forces de la gauche palestinienne, dans leur diversité, sans poser de conditions préalables. Un tel dialogue devrait se concentrer, d’une part, sur les formes de collaboration possible au sein du mouvement de solidarité internationale et, d’autre part, sur les perspectives de recomposition de la gauche anti-impérialiste à l’échelle régionale et internationale et sur la contribution que nous pouvons y apporter, notamment en y défendant notre point de vue marxiste révolutionnaire. À cet égard, les réunions et déclarations conjointes des organisations de la gauche révolutionnaire de la région, quand bien même nous pouvons les juger imparfaites et/ou insuffisamment représentatives, sont un point d’appui important : à nous de les populariser, de les renforcer et de les élargir, dans le respect du pluralisme et des désaccords tactiques. Dans le mouvement de solidarité avec les Palestiniens, nous devons combattre toute tentative de mise en opposition du processus révolutionnaire régional et de la lutte palestinienne, en rappelant notamment l’hostilité historique des régimes de la région aux revendications palestiniennes, et en soulignant la complémentarité entre la lutte contre Israël et la lutte contre les régimes. La combinaison entre la lutte palestinienne et les autres luttes pour l’émancipation doit également faire l’objet d’une valorisation particulière dans notre système de formation, y compris et notamment les écoles de l’IIRF [1].

    ► 20) Dans toutes ces luttes et discussions, nous porterons les revendications énumérées dans la résolution du Congrès mondial de 2010 :

    « - retrait, total, immédiat et inconditionnel de l’armée israélienne, des territoires occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est ;

    - démantèlement de l’ensemble des colonies de peuplement construites depuis 1967 ;

    - destruction du mur de séparation ;

    - libération des prisonniers politiques détenus par Israël ;

    - levée immédiate et sans conditions du blocus contre Gaza

    comme premier pas sur le chemin d’une solution politique fondée sur l’égalité des droits.

    Nous soutenons toutes les formes de lutte du peuple palestinien pour la satisfaction de ses droits :

    - droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure ;

    - droit au retour des réfugiés ou à la compensation pour ceux qui le désirent ;

    - droits égaux pour les Palestiniens de 1948.

    Au-delà, nous réaffirmons ici la nécessité, pour l’émancipation des peuples arabes, du démantèlement de l’État sioniste, incarnation d’un projet colonial et raciste au service de l’impérialisme, et ce au profit d’une solution politique dans laquelle tous les peuples de la Palestine (palestinien et juif israélien) puissent vivre ensemble dans l’égalité totale des droits ».

    Comité international de la IVe Internationale

    Quatrième Internationale
    24 février 2015

    Déclaration adoptée par le Comité international de la Ive Internationale le 24 février 2015.

     

    Notes:

    [1IIRF. Institut International de Recherche et de Formation.

     

  • En Algérie, la révolte pacifique contre le gaz de schiste (Reporterre)

    Dans le sud de l’Algérie, à In Salah, un grand mouvement populaire contre le gaz de schiste se poursuit. Après les violences de ce week-end, le calme est revenu. Récit d’un soulèvement très populaire.

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  • Algérie à Plougastel

  • Appel pour un mouvement international de soutien aux familles des disparus tunisiens en mer méditerranée (Afriques en lutte)

    Devant les silences répétés et méprisants des différents gouvernements tunisiens, qui se sont succédé depuis la révolution aux demandes des familles pour connaitre le sort des centaines de jeunes Tunisiens disparus en mer depuis la révolution, nous vous demandons d’organiser un mouvement de solidarité international avec la lutte qu’elles ont décidé d’entamer aujourd’hui mardi 24 février 2015 à Tunis un rassemblement devant à la Kasbah siège du gouvernement.

    Après la chute du régime, des dizaines de milliers de jeunes Tunisiens issus des quartiers populaires ont traversé la mer méditerranée sur des embarcations de fortune à la recherche d’un avenir meilleur qu’ils n’ont pu trouver dans leur pays. Plusieurs milliers ont pu atteindre les côtes, mais des centaines ont disparus dont beaucoup en mer.

    Quatre ans après ces dramatiques événements, les familles sont toujours désemparées, leurs douleurs s’accumulent de jours en jours devant le refus des gouvernements successifs, y compris l’actuel, de répondre à leur demande de création d’une commission d’enquête dotée de moyens et de compétences afin de connaitre la vérité quant aux sorts des disparus. Nous vous proposons d’envoyer votre soutien à l’adresse suivante : disparus-solidarite@ftdes.net et d’organiser toutes actions que vous jugerez utiles et des rassemblements devant les consulats et ambassades de Tunisie le mercredi 4 mars 2015.

    LE FORUM TUNISIEN POUR LES DROITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX

    FTDES

    Romdhane Ben Amor Chargé de communication FTDES

    Tél : +216 97890979 / +216 55890979

    www.ftdes.net www.facebook.com/ftdes

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/appel-pour-un-mouvement-de

     

  • Nouveautés sur AFPS

    Les Palestiniens saisiront formellement la CPI le 1er avril

     mardi 3 mars 2015
     
    Les Palestiniens saisiront formellement le 1er avril la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants israéliens, a indiqué lundi à l’AFP un membre de la direction du Fatah, principale force de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). « L’une des prochaines étapes importantes est le dépôt d’une plainte contre Israël à la (...)

  • Solidarité In Salah!

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  • Avec les habitants d'In Salah! Contre la destruction de l’Algérie! (Algeria Watch)

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    Samedi 28 février 2015, la machine de répression s'est brutalement abattue sur les habitants d'In Salah qui manifestent pacifiquement depuis deux mois leur opposition à l'extraction du gaz de schiste dans leur région.

    Les autorités tentent de faire croire que le projet n'est pas à l'ordre du jour et qu’il ne s’agit que d’explorations. Mais sur le terrain les prospections avancent et des délégations de firmes étrangères comme celle d'Halliburton sont présentes

    Après avoir ruiné le pays et pillé ses ressources conventionnelles, le régime franchit un pas supplémentaire dans sa fuite en avant en optant pour l'exploitation des gaz et pétrole de schiste. En prenant le risque inacceptable de détruire un environnement particulièrement vulnérable et de polluer définitivement les ressources hydrauliques fossiles, dernière recours pour la satisfaction des besoins des populations locales et ultime levier d’un futur développement agricole.

    Affolé par la baisse des prix mondiaux du pétrole et la baisse de ses revenus, le régime des généraux qui a permis la surexploitation suicidaire des réserves traditionnelles se retrouve le dos au mur, sans marge de manœuvre. Incapable d'impulser la moindre dynamique de croissance réelle en dépit des ressources financières colossales de ces 20 dernières années, il n'a plus d'autre alternative pour générer des revenus externes que le recours destructeur pour le pays à la production d’hydrocarbures par fracturation hydraulique.

    Les populations du Sahara, celles d'In Salah en particulier, marginalisées depuis toujours et n’ayant pas tiré le moindre profit des richesses de leur sous-sol, n’acceptent pas que ce régime criminel porte définitivement atteinte au devenir de leur région et au futur de leurs enfants. Depuis plusieurs semaines, des mobilisations massives et des sit-in sont organisés pour exprimer le rejet sans appel des populations de la fracturation hydraulique.

    Face aux protestations pacifiques conduites par des femmes et hommes de qualité, le régime et ses misérables agents de propagande ne répondent que par le mensonge et la manipulation. Entre allusions méprisantes sur la prétendue incompétence des représentants de la population et accusations tout aussi stupides sur une soi-disant « main étrangère » qui tirerait les ficelles de la contestation, le régime ne répond que par un discours lénifiant et mensonger. Les annonces contradictoires se succèdent mais sont systématiquement démenties par la réalité du terrain.

    Les habitants d'In Salah ne sont pas dupes des manœuvres cousues de fil blanc et maintiennent un haut niveau de mobilisation. La présence permanente de très nombreux citoyens et citoyennes résolus mais calmes et disciplinés sur Sahat Essoumoud, la Place de la Résistance, aujourd’hui ravagée par les « forces de l’ordre » exprime la détermination d’une population qui sait ce qu’elle ne veut pas pour elle-même et ses enfants. Cette détermination populaire se heurte à la volonté d’un régime ouvertement inféodé aux pires milieux de l’ex-puissance coloniale et aux plus infréquentables compagnies pétrolières américaines, notamment l’abjecte Halliburton, longtemps dirigée par le criminel de guerre Richard Cheney, ex-adjoint de G.W. Bush.

    Avec la violence et les faux-fuyants, les rentiers en uniforme au pouvoir n’ont, pour gérer la société et calmer le mécontentement, que les seuls hydrocarbures, pourvoyeurs des capitaux qu’ils dilapident et qu’ils détournent massivement depuis des dizaines d’années vers leurs comptes bancaires à l’étranger, comme ceux, partie visible de l’iceberg, tenus à Genève par la banque-voyou HSBC. Cette rente qui paye les clientèles et les mercenaires du régime, et qui achète le minimum de paix sociale. Cette rente dont le peuple algérien ne reçoit même plus les miettes. Cette rente détournée au vu et au su de tous et sur la destination de laquelle la justice italienne vient de placer un projecteur implacable. Une juge milanaise s’apprête en effet à entendre un ancien ministre du pétrole, Chakib Khelil, pour une affaire de pots-de-vin de près de 200 millions de dollars. Cet escroc notoire à la tête d’un réseau de voleurs « d’Etat », a tiré de substantiels profits de sa position sans être ni inquiété ni mis en cause par la soi-disant justice de son pays. Et selon le code mafieux du régime, il sera exempt de poursuites.

    Ce qui n’est pas le cas des militants anti-gaz de schistes d'In Salah et d’ailleurs. Le régime n’éprouve aucune gêne ni pudeur à faire donner ses gendarmes et ses polices contre des manifestants pacifiques et qui, eux, démontrent le sens le plus élevé des intérêts de la Nation. A In Salah comme ailleurs sur tout le territoire, la réalité est sans ambiguïté, ceux qui assument le saccage du pays et le pillage de ses ressources sont à la tête des appareils d’Etat. Leur message est clair : le régime des généraux est objectivement en fin de course mais il ne quittera le pouvoir qu’après avoir assuré la destruction complète de l’Algérie.

    Les affairistes et généraux au pouvoir n’hésiteront devant aucune violence ni aucune forfaiture, en essayant d’inventer, comme ils savent le faire depuis l’indépendance, des divisions « régionalistes ». C’est peine perdue, les militantes et militants d’Aïn-Salah, à l’avant-garde des luttes populaires, bénéficient de la solidarité de tous ceux qui sont préoccupés par l’avenir du pays et qui souhaitent préserver ses véritables richesses. Les Algériennes et les Algériens soucieux de l’avenir du pays, les forces politiques réelles, sont à côté des frères et sœurs du Sud qui agissent pour des lendemains meilleurs. Leur courage tranquille et leur détermination pacifique sont les gages de la noblesse de leur engagement. Leur combat est celui de tous ceux qui luttent pour l’avenir du peuple Algérien.

    Algeria-Watch, 1er mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/aw/in_salah_solidarite.htm

  • Libye : la crise, conséquence de la stratégie occidentale (Npa)

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    Le meurtre par décapitation, commis par l’État islamique contre les 21 travailleurs égyptiens en Libye parce qu’ils étaient coptes, a bouleversé l’opinion publique internationale.

    Il met en lumière les conséquences de l’intervention militaire occidentale dirigée par Sarkozy sous les conseils judicieux de son grand stratège en géopolitique, l’ineffable Bernard-Henri Lévy...

    Depuis quatre ans, la Libye s’enfonce progressivement dans une guerre civile totale menée par les différentes milices, qu’elles soient islamiste, laïque ou régionaliste. Lors des élections de juin 2014 qui ont recueilli un faible taux de participation, les islamistes ont refusé de reconnaître leur défaite, arguant de fraudes massives.

    Un violent conflit s’en est suivi qui a divisé le pays en deux.

    D’un côté, Fajr Libya (Aube libyenne) qui dirige la capitale Tripoli et sa région et a remis en selle l’ancien Parlement, le Congrès général national (CGN), dominé par les islamistes qui se sont dotés d’un gouvernement. De l’autre, l’alliance Dignité, appuyée par le général Khalifa Haftar, et soutenue notamment par les milices de Zinten, une ville de l’ouest du pays. Ce gouvernement s’est installé à Tobrouk et est reconnu par la communauté internationale.

    A cela s’ajoutent les djihadistes, ceux d’Ansar al-Charia présents à Benghazi et liés à Al-Quaïda, et l’État islamique, constitué notamment par le groupe Majilis Choura Chabab al-Islam.

    Voix discordantes

    Dans les pays africains qui demandent une intervention militaire en arguant que les Européens doivent finir leur travail, on retrouve le Niger, le Tchad ou l’Égypte confrontée dans le Sinaï avec Ansar Bait al-Maqdis. Plus globalement, les populations des pays de la région doivent subir les conséquences du chaos libyen qui permet aux groupes islamistes de s’entraîner et de se fournir en armes.

    Au niveau occidental, les chancelleries sont plus réservées et privilégient pour l’instant le choix d’un accord politique en misant sur la conférence de Genève.

    L’idée est de réunir les deux principales fractions dans un gouvernement d’union nationale. Ramenant une relative stabilité au pays, cela permettrait de combattre les djihadistes, de reprendre l’exploitation du pétrole par les multinationales, et de retrouver le rôle que la Libye avait à l’époque de Kadhafi, contrôler l’immigration essentiellement subsaharienne vers l’Europe.

    Même si les discours du représentant des Nations unies Bernardino Leon se veulent optimistes, s’appuyant sur l’idée juste qu’il n’y a pas beaucoup de différences politiques et religieuses entre les différentes milices, il n’en demeure pas moins vrai que les conflits qui opposent les chefs de guerre sont aussi motivés par des questions financières. En effet, le contrôle des puits de pétrole, des ports mais aussi des voies où transitent les différents trafics (y compris de drogues), sont particulièrement lucratifs.

    L’insertion de l’Occident dans le processus révolutionnaire libyen qui a outrepassé largement le mandat de l’ONU, a empêché l’émergence d’une force révolutionnaire qui aurait pu au fil des combats et des mobilisations populaires s’unifier politiquement. Le renversement brutal de Kadhafi et la mainmise de la Grande-Bretagne et de la France sur le processus de transition politique a renforcé le sentiment religieux et communautaire, à l’image de l’intervention US en Irak.

    Paul Martial  26 février 2015

    * « Libye : la stratégie occidentale ». Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 278 (26/02/2015) :
    http://www.npa2009.org/actualite/libye-la-strategie-occidentale

  • La lutte du Sud algérien contre les gaz de schiste tourne à la confrontation (Rue 89)

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    *

    (D’Alger) Le mouvement anti-gaz de schiste d’In Salah, dans le sud de l’Algérie, jusque-là pacifique, a plongé dans la violence samedi.

    De violents affrontements entre les activistes anti-gaz de schiste et les gendarmes ont éclaté samedi après-midi, près du site gazier de la compagnie pétrolière américaine Halliburton, situé à 10 km au nord d’In Salah. D’autres incidents ont eu lieu à Tamanrasset.

    Il s’agit du deuxième site de forage et d’exploration du gaz de schiste dans la région.

    Les manifestants, contactés par la rédaction d’Algérie-Focus, parlent de « plusieurs blessés et arrestations ». Une source hospitalière à In Salah a confirmé à Algérie-Focus qu’au moins trois gendarmes grièvement blessés ont été hospitalisés en urgence à l’hôpital d’In Salah.

    Nos sources confirment également que plusieurs manifestants ont été interpellés et embarqués par les gendarmes. En réponse, les habitants d’In Salah se sont rassemblés devant le poste de gendarmerie de la ville où ils exigent la libération de leurs camarades, selon des témoins oculaires.

    Ainsi, après 62 jours de contestation pacifique, In Salah est en état d’alerte maximale.

    Fracturation hydraulique imminente

    Tout a commencé samedi matin, lorsque des centaines d’hommes ont marché en direction de la base vie de l’Américain Halliburton, convaincus que la compagnie étrangère, avec la complicité de la Sonatrach, qui avait annoncé ne pas vouloir « interrompre l’activité de forages » des puits-pilotes, allait incessamment sous peu passer à la phase suivante : la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste. Une méthode controversée notamment en raison du risque de pollution de la nappe phréatique.

    Une manifestante confiait : « Une personne de l’entreprise, sur le deuxième lieu de forage, nous a dit que les opérations de fracturation hydraulique allaient commencer la semaine prochaine. Nous sommes les objets d’une expérimentation, on a marre ! »

    Les manifestants sont convaincus que le Français Total et l’Américain Halliburton utilisent les puits-pilotes d’In Salah pour tester de nouveaux produits chimiques.

    Les manifestants d’In Salah en veulent pour preuve le récent renforcement du dispositif dans la ville et sur le lieu des forages : « Depuis hier [vendredi], encore s’avantage de gendarmes ont été déployés, notamment au niveau des sites de forage. Ils servent à protéger les sites dans la perspective du commencement de la fracturation hydraulique. »

    « Passage en force »

    Le millier de manifestants anti-gaz de schiste, mobilisés sur la place Soumoud depuis le 1er janvier dernier, a le sentiment de vivre un moment charnière de la contestation. D’après eux, les autorités étatiques sont en train de tenter un « passage en force », en ayant recours à la fracturation hydraulique, au moment même où les militants d’In Salah ont tenté de renouer le dialogue avec les autorités.

    La société civile d’In Salah a effectivement adressé la semaine passée une demande de moratoire sur le gaz de schiste, cosignée par des experts algériens en énergie, au chef de l’Etat. Dans ce document, les signataires mettent en exergue, expertise à l’appui, les risques environnementaux encourus – pollution de l’eau, de l’air, les séismes, les répercussions sur la santé – pour une ressource, dont l’exploitation n’est pas rentable, d’après plusieurs spécialistes algériens en énergie.

    Plus d’une semaine après l’envoi, le gouvernement algérien n’a toujours pas répondu, indiquent les manifestants joints ce samedi par téléphone.

    Pire, le jour de la marche anti-gaz de schiste du 24 février, date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le président Bouteflika a parlé de cette ressource non-conventionnelle, via un communiqué, de « don de Dieu ».

    Jalons d’une pensée écologique en Algérie

    Les activistes anti-gaz de schiste continuent donc la résistance. Ils ont formé des ateliers de réflexion pour faire émerger des solutions alternatives. Une militante d’In Salah confie :

    « Il y a différentes cellules de réflexion sur l’environnement, le développement durable. On est en train de poser les jalons d’une pensée écologique en Algérie. »

    Le mouvement ne s’essouffle donc pas, bien qu’il s’agisse d’une épreuve éprouvante physiquement et nerveusement, reconnaissent les militants-campeurs :

    « Le mouvement a connu en 62 jours ses hauts et ses bas mais le campement tient bon. Mais les conditions sont difficiles. La semaine dernière, trois personnes ont été hospitalisées pour fragilité nerveuse ou pour une gastrite. On est malgré tout toujours aussi nombreux, on sert toujours 1 000 repas par jour. Hier soir, on a fait une réunion où on a discuté notamment d’un possible roulement pour que nous ne fassions que des demi-journées pour nous ménager. La majorité a refusé ce système et veut continuer à être présente toute la journée au campement. »
    Publié initialement sur
    Algérie Focus