Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Révolutions Arabes - Page 298

  • Soulèvements arabes : le peuple a voulu, veut et voudra (Npa)

    Le Moyen-Orient et le Maghreb sont-ils en train d’être bouleversés ? Un processus révo- lutionnaire est-il en train de s’y développer ? Ou, au contraire, a-t-on surestimé les poten- tialités d’un « printemps arabe » qui s’essoufflerait sans que la donne soit fondamen- talement changée ? C’est à ces questions, et à d’autres encore, que Gilbert Achcar entre- prend de répondre dans son récent ouvrage Le peuple veut1, première tentative (réussie) d’étude systématique du processus en cours en le resituant dans son historicité.

    Dès l’introduction de l’ouvrage, Gilbert Achcar rappelle « [qu’il a] décrit les soulèvements en cours, dès les premiers mois de 2011, comme constituant un processus révolutionnaire prolongé ou à long terme, une formulation qui permet de concilier la nature révolutionnaire de l’événement et son inachèvement »2. Les processus révolutionnaires posent la question de la temporalité de la transformation sociale, et invitent à se débarrasser de toute conception graduelle, ou linéaire, du temps politique. « On ne saurait se représenter la révolution elle-même sous forme d’un acte unique : la révolution sera une succession rapide d’explosions plus ou moins violentes, alternant avec des phases d’accalmie plus ou moins profondes »3

    « La » révolution ne peut se résumer à un « grand soir », au cours duquel l’ancien s’écroulerait soudain et le nouveau le remplacerait : elle est un processus qui s’inscrit dans la durée, au sein duquel se succèdent, parfois de manière très rapprochée, le flux et le reflux, les avancées et les reculs, le calme et la tempête. « Les révolutions ont leur propre tempo, scandé d’accélérations et de ralentissements. Elles ont aussi leur géométrie propre, où la ligne droite se brise dans les bifurcations et les tournants brusques »4. Dans le monde arabe, et ce malgré l’absence de continuité apparente du processus de transformation révolutionnaire, un mouvement de fond est en cours, qui a déjà abouti, en l’espace de quelques mois, à la chute de trois des plus féroces dictatures du monde arabe, et qui en fait vaciller bien d’autres. C’est ce mouvement de fond qu’Achcar se propose d’explorer, et ce de manière « radicale » : « Le processus révolutionnaire dans la région arabe étant en cours et pour longtemps encore, toute chronique qui cherche à être à jour risque d’être dépassée avant même de sortir de l’imprimerie. Ce livre se propose plutôt d’analyser la dynamique des événements afin de tenter d’en dégager les grands enseignements et d’en scruter l’horizon. Il s’agit d’une exploration radicale du soulèvement arabe dans les deux sens de la radicalité : une exploration qui se propose de repérer les racines profondes du phénomène et qui partage la conviction qu’il n’y a de solution durable à la crise qu’il manifeste que par leur transformation ».

    Conditions objectives

    Achcar reprend à son compte la thèse de Marx selon laquelle les révolutions sont le produit de trop grandes contradictions entre le développement des forces productives (capacités humaines et matérielles de production économique) et les rapports de production (mode de propriété, d’exploitation et de redistribution économiques). Pour mettre à l’épreuve cette thèse, Achcar étudie avec minutie les structures économiques et sociales du monde arabe et leurs évolutions au cours des dernières décennies, établissant l’existence d’un véritable « blocage » dans le développement économique, malgré les richesses naturelles et humaines de la région. Ce blocage se traduit notamment par des taux de chômage qui sont les plus élevés au monde, notamment chez les jeunes et les femmes, et par une croissance exponentielle de la misère et des inégalités sociales. 

    Ce blocage n’est néanmoins pas essentiellement dû, selon Achcar, à des contradictions intrinsèques au mode de production capitaliste, mais bien aux modalités spécifiques du capitalisme dans la région, improbable et instable synthèse entre capitalisme d’État bureaucratique et capitalisme néolibéral corrompu, dont les traits principaux sont les suivants : « patrimonialisme, népotisme et capitalisme de compérage, pillage des biens publics, hypertrophie bureaucratique et corruption généralisée, sur fond de débilité, voire d’inexistence, de l’état de droit et de grande instabilité sociopolitique ». La description de cette configuration spécifique permet d’établir que les conditions étaient en réalité réunies pour une explosion généralisée : le développement économique étant structurellement entravé par un mode particulier de gestion du capitalisme par les pouvoirs en place, qui ont toujours considéré l’État comme un outil destiné à satisfaire les besoins matériels et symboliques de leur clan et/ou de leur clientèle, la résolution des contradictions entre les intérêts immédiats des peuples de la région et ceux des groupes dominants passait par une remise en cause de l’ensemble des formes de domination, y compris politique.

    Sujets révolutionnaires

    C’est ce qui permet de comprendre l’exceptionnelle ampleur et l’inscription dans la durée des soulèvements en cours. Les premières traductions visibles, sur le champ politique, des soulèvements (victoire des courants politiques islamiques), ne signifient pas la fin du processus révolutionnaire. Elles confirment en réalité que nous sommes aujourd’hui dans un entre-deux, au sein duquel cohabitent des éléments de rupture et des éléments de continuité, une période de crise au sens gramscien du terme : « La crise consiste précisément dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas encore naître ; durant cet entredeux, une grande variété de symptômes morbides se font jour »5. Comme l’explique Achcar, les résultats électoraux en Tunisie et en Égypte doivent être considérés comme l’expression, dans un contexte particulier et mouvant, des rapports de forces entre courants politiques organisés, produits de décennies de dictature et de répression, et donc comme une étape au sein d’un processus dans lequel des millions de personnes sont investies.

    En effet, même si l’implication des masses populaires est à relativiser selon les pays, il n’en demeure pas moins que dans chacun des cas, c’est la mobilisation de dizaines de milliers, de centaines de milliers, voire de millions d’individus qui a radicalement changé les coordonnées politiques et sociales. Ceux qui résument les événements qui se sont produits en Tunisie à une « révolution de palais » semblent oublier que Ben Ali serait toujours au pouvoir sans les mobilisations de rue. Ceux qui ne voient en Egypte qu’un « putsch militaire » relativisent considérablement les manifestations de la place Tahrir. Le rôle majeur joué par l’OTAN dans la chute de Kadhafi ne doit pas occulter la réalité du soulèvement de Benghazi. 

    Cette implication des peuples dans les processus en cours interdit toute lecture réductrice qui verrait dans les résultats des scrutins électoraux le symptôme d’une « confiscation » définitive de la révolution par des groupes contre-révolutionnaires. Après avoir établi les causes profondes du mouvement en cours, l’auteur se livre à une étude des évolutions de la situation dans six pays (Tunisie, Égypte, Yémen, Syrie, Libye, Bahreïn) et démontre, par les ressemblances et les dissemblances entre les situations nationales, qu’un processus long est bel et bien à l’œuvre au niveau régional. Il ne s’agit évidemment pas de nier les spécificités de chacun des États arabes et de chacun des soulèvements : il est au contraire particulièrement utile de penser les singularités de chacun des mouvements en cours pour mieux dégager les traits caractéristiques du processus révolutionnaire. 

    Quel avenir ?

    Les cas égyptien et tunisien démontrent en effet que la situation est loin d’être stabilisée en raison de l’accession au pouvoir de courants qui se refusent à remettre en cause le dispositif régional et privilégient les rapprochements avec les États-Unis, dont ils partagent notamment les options économiques. Or, c’est précisément parce que ces courants sont par nature incapables de répondre aux enjeux de la crise socio-économique qui a généré les soulèvements que leur légitimité est, à peine plus d’un an après leur accession au pouvoir, déjà érodée. Produits d’une crise qu’ils ne peuvent résoudre, les courants islamiques sont confrontés à des luttes sociales d’ampleur, notamment en Égypte où les grèves et mobilisations des travailleurs n’ont jamais été aussi nombreuses qu’au cours de l’année 2012. 

    Si nul ne peut pronostiquer les développements à venir dans le monde arabe, l’ouvrage de Gilbert Achcar démontre largement que nous n’en sommes qu’au début d’un long processus dont les causes sont profondes et dont les problématiques ne peuvent être résolues par un simple changement d’élite au pouvoir. L’irruption sur la scène politique de millions de jeunes, de femmes, de travailleurs, qui refusent la fatalité et se pensent comme les premiers sujets de leur histoire, représente un saut qualitatif majeur. Comme le résume Maha Abdelrahman, de l’Université de Cambridge, citée par Achcar dans sa conclusion : « Sans mesures pour résoudre leurs injustices vécues, leurs revendications longtemps ignorées et leurs conditions de vie en détérioration permanente, il est difficile d’imaginer comment ces millions pourraient être convaincus de revenir chez eux et d’abandonner leur lutte pour la justice, tant politique qu’économique ». Par Julien Salingue.

    Revue Tout est à nous ! 44 (juin 2013)

    Notes

    1. Le peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe, Gilbert Achcar, Sindbad Actes Sud, février 2013, 432 pages, 24,80 euros.  

    2. Sauf mention contraire, les citations sont extraites du livre de Gilbert Achcar. 

    3. Lénine, Que Faire ? V°, c) (1902).

    4. Daniel Bensaïd, « Les sauts ! Les sauts ! Les sauts ! Lénine et la politique », in Bensaïd, La politiquecomme art stratégique, Paris, Syllepse, 2011. 

    5. Antonio Gramsci, Selections from the Prison Notebooks, Quintin Hoare et Geoffrey Nowell Smith (eds), International Publishers, New York, 1971, p. 276.

  • La région arabophone, entre changement progressiste et barbarie (Contretemps)

  • Syrie: face au spectre de l’embrigadement et de l’armée de réserve (Lcr.be)

    syrie

    La fuite sans retour ou la mort inéluctable

    Un autre camarade nous quitte

    Le régime appelle toujours avec frénésie et insistance à rejoindre ses escadrons, brigades, bataillons et milices et encourage par tous les moyens la jeunesse syrienne à s’y enrôler ainsi qu’à poursuivre ceux qui s’y soustraient.

    L’enrôlement dans les forces du régime n’est généralement pas volontaire.

    Il est contraint et non facultatif. Celui qui est convoqué et ne répond pas à l’appel doit fuir ou se cacher. Celui qui répond aura pour destin quasi inéluctable la mort dans les combats insensés du régime qui font peu de cas non seulement du sang du peuple syrien mais aussi du sang et des âmes des soldats de son armée, utilisés comme chair à canon.

    Les récents combats de Raqqa en sont l’illustration. C’est pourquoi nous ne considérons pas tout soldat comme étant nécessairement un milicien. La plupart des soldats sont des fils de travailleurs, qui ont été, et sont toujours, des victimes du régime lui-même. Parmi eux, certains ont été appelés pour le service militaire ou comme réservistes et n’ont pas répondu à l’appel, mais auront été arrêtés aux barrages de l’armée et enrôlés comme réservistes.

    D’autres qui ont des difficultés économiques ou des enfants en bas âge et une épouse ou encore une famille qui compte sur eux, survivent avec le minimum vital. Ils ne  seront pas nécessairement en mesure de faire défection et de rejoindre les forces de la révolution populaire, dont la taille décline et qui sont exposées aux attaques de la contre révolution, qu’il s’agisse du régime ou des forces fascistes et réactionnaires de l’EIIL. C’est une réalité que nous ne pouvons pas feindre d’ignorer. Celui qui ne regarde que d’un œil ne verra jamais la réalité.

    Les exemples sont quotidiens. Citons le camarade Abou Yazan dont nous ne mentionnerons pas le nom complet pour préserver ses enfants, son épouse et sa famille des brutalités des milices d’Assad, qui a du revêtir l’uniforme sous la contrainte. Le camarade Abou Yazan a refusé de rejoindre les forces du régime lorsqu’il en a reçu l’ordre et s’est caché pendant de longs mois. Il y a environ deux mois, il a été arrêté à un barrage de l’armée, mis au cachot pour être trié immédiatement et envoyé délibé- rément de la prison à la mort inéluctable dans un des terrains de combats les plus chauds. Notre camarade est mort en martyr lors de la première confrontation avec les milices fascistes de l’EIIL le premier vendredi du mois d’août.

    Avec le martyre d’Abou Yazan, nous avons perdu un camarade actif, qui a participé notoire- ment au soutien aux déplacés. Et nous souffrons, car les circonstances de la pression sécuritaire intense ont conduit à son arrestation et à son envoi à la mort, lui, qui était un militant révolutionnaire populaire formidable.

    Et nous réaffirmons qu’une activité militante persévérante et révolutionnaire dans les rangs des soldats des forces du régime en faveur de la révolution populaire est plus qu’importante. A nous de faire de déployer d’avantage d’efforts en ce sens, notamment en garantissant un environnement sûr aux déserteurs. De même nous appelons à resserrer les rangs des forces révolutionnaires qui portent le programme de la révolution populaire, pour le triomphe de la victoire sur la contre révolution, et en premier plan sur le régime.

    Gloire à notre camarade Abou Yazan, à nos martyrs à et à tous les martyrs de la révolution populaire

    Tout le pouvoir et toute la richesse au peuple

    (Traduit de l’arabe, L. Toscane)

    http://www.lcr-lagauche.org/syrie-face-au-spectre-de-lembrigadement-et-de-larmee-de-reserve-la-fuite-sans-retour-ou-la-mort-ineluctable/

  • Nouveautés sur "International Viewpoint"( 4è Internationale)

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

    *

  • Tunisie : Victoire pour les Latelec! (Cadtm)

    La détermination, le courage et la combativité des ouvrières de la filiale tunisienne de la multinationale française Latécoère-Latelec ont fini par payer.

    Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept sont à ce jour réintégrées, dont deux suite aux 27 jours de grève de la faim d’Houda Thalji et de la déléguée syndicale UGTT Sonia Jebali.
    Une déléguée syndicale UGTT à qui la réintégration avait été proposée en mars 2014, avait alors renoncé à revenir au travail acceptant les indemnités proposées.
    Les deux déléguées UGTT, pour lesquelles la réintégration n’a malheureusement pas pu être arrachée le 15 juillet, ont par contre obtenu des indemnités de licenciement conséquentes.

    Pour obtenir cela, il a fallu près de deux ans de lutte, et 27 jours de grève de la faim !

    Pour mémoire, LATelec est la filiale tunisienne de Latécoère, multinationale française qui fournit en équipements les grands avionneurs mondiaux comme Airbus ou Dassault. Elle emploie plus de 80 % de femmes.

    Lorsque Latécoère-Latelec avait délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage dans la banlieue de Tunis, elle espérait trouver une main d’œuvre qualifiée et sensée docile, puisque féminine. Elle souhaitait ainsi conserver une exigence de qualité, tout en réduisant de façon considérable ses coûts de fabrication grâce à des salaires mensuels d’environ 150 euros.


    Mais Latécoère-Latelec s’est heurté à la détermination des salarié-es qui ont commencé à se rebeller contre les conditions de travail difficiles, les heures supplémentaires imposées et non payées, le harcèlement sexuel, et les insultes sexistes. Elles ont alors patiemment créé un syndicat UGTT
    (Union générale tunisienne du travail) qui a été légalisé après la chute de Ben Ali.

    Les ouvrières ont obtenu des augmentations de salaire, la reconnaissance de leurs droits à des congés, un respect accru. C’en était trop pour les dirigeants qui ont organisé un lock-out, transférant temporairement la production en France. Ils cherchaient ainsi à mettre en concurrence les salariés du Nord et les salariés du Sud. Simultanément, ils n’ont pas renouvelé le contrat d’environ 200 salariées temporaires.

    Début 2013, à l’occasion du FSM (Forum social mondial) un comité de soutien se met en place sous l’impulsion de féministes, regroupant notamment des militant-e-s syndicalistes, altermondialistes et féministes. Une manifestation a lieu devant l’Ambassade de France. Puis alors que la solidarité internationale s’organise, dix titulaires dont trois déléguées syndicales sont licenciées contre l’avis de l’Inspection du travail. A Toulouse, « cité de l’aviation », la solidarité s’organise aussi avec des actions concomitantes du Comité de soutien à la lutte du peuple tunisien (CSLPT) et plusieurs structures de la CGT, dont la CGT-Latécoère.

    Après des mois de luttes, la direction de LATelec a concédé en mars 2014 une première avancée : une partie des travailleuses étaient réintégrées mais quatre restaient licenciées, parmi elles les deux déléguées syndicales UGTT Monia Dridi et Sonia Jebali.

    Ne se résignant pas à voir le droit du travail tunisien ainsi bafoué par la multinationale, Houda et Sonia ont entamé le 19 juin 2014 une grève de la faim pour que toutes les travailleuses injustement licenciées puissent être réintégrées. Soutenues par les salarié-e-s de l’entreprise qui ont organisé des
    débrayages et des grèves, les ouvrières en lutte ont obtenu le soutien sans faille de multiples association tunisiennes.

    Des militant-e-s, notamment, de l’Union des diplômés-chômeurs (UDC), du syndicat étudiant UGET, de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), de Moussawet et Horra, etc..., se sont regroupé-e-s en Tunisie dans un comité de soutien qui les a accompagnées quotidiennement dans leur courageuse
    lutte.

    Par leur lutte ces salariées rappellent que les salarié-es ont le droit d’avoir un syndicat, ont le droit de revendiquer des conditions de travail correctes. Ainsi, le patronat ne peut pas impunément bafouer le droit du travail du pays où il délocalise une activité, ainsi que les normes internationales en vigueur.

    Mais malgré la réintégration de deux ouvrières supplémentaires dans l’usine, la lutte n’est pas termi- née. En effet, en maintenant le licenciement des deux principales déleguées, la direction a porté un coup grave au syndicat UGTT : elle peut être tentée de reprendre ce qu’elle avait été contrainte de lâcher antérieurement.

    Les salarié-e-s de Latelec-Tunisie auront donc encore plus besoin du soutien du mouvement syndical et associatif. Comme nous avons cherché à le faire depuis près de deux ans, nous continuerons donc à être disponibles à leurs demandes.

    Ce que ces salariées ont démontré est formidable :

    - Une détermination sans faille peut faire reculer le patronat, même puissant, dans un pays où le taux de chômage est élevé et le taux d’activité des femmes faible.


    - Les patrons, notamment des multinationales qui profitent des salaires très bas du Sud, et qui en Tunisie bénéficient d’avantages fiscaux considérables, doivent désormais accepter qu’une page se tourne. Ils ne peuvent plus se comporter comme au temps des colonies, ou comme sous une
    dictature bienveillante à leur égard comme l’était celle de Ben Ali


    - Cette lutte est aussi un exemple de ce que peut permettre la solidarité internationale, entre autres dénoncer les pratiques d’un autre âge d’une entreprise française par le biais d’une filiale.
    - Enfin, cette lutte montre la détermination et la capacité des femmes à se mobiliser quand elles sont touchées dans leur dignité et quand elles réclament leur juste droit.

    Le 16 juillet 2014

    Comité de soutien aux syndicalistes de Latelec-Fouchana
    https://www.facebook.com/ComiteSout...

    http://cadtm.org/Tunisie-VICTOIRE-POUR-LES-LATELEC

  • Crimes de guerre à Gaza: les responsables israéliens doivent en répondre devant la CPI (Attac)

     

    unnamed

    Crimes de guerre à Gaza : les responsables israéliens doivent en répondre devant la CPI

    Depuis plus d’un mois, Gaza croule sous le déluge des bombes et sous les incursions terrestres de l’armée israélienne, qui ont tué 1900 Palestiniens. La communauté internationale ne prend aucune mesure pour stopper cette agression et les crimes de guerre qu’elle occasionne. 85% des victimes et des blessés sont des civils, dont plus de 400 enfants.

    Pendant ce temps, les roquettes du Hamas, supposées justifier l’opération israélienne, ont fait trois victimes civiles. C’est déjà trop, mais la disproportion est absurde et écrasante. Malgré ces crimes de guerre, la communauté internationale se contente de vagues appels au calme, organisant ainsi l’impunité de l’État d’Israël au mépris du droit international et du droit humanitaire.

    Le peuple Palestinien exerce depuis 1948 son droit à la résistance pour se libérer de l’occu- pation illégale et du joug colonial. Attac lui exprime sa totale solidarité et soutient la plainte déposée par le ministre de la Justice du gouvernement d’union et par le procureur de la Bande de Gaza devant la Cour pénale internationale (CPI). Devant l’inaction internationale, il s’agit d’une des seules voies existant pour mettre en cause l’impunité des dirigeants israéliens et pour donner aux victimes accès à la justice.

    Attac demande au gouvernement français de cesser de soutenir la politique israélienne et de prendre des initiatives internationales fortes pour obtenir :

    -L’arrêt immédiat et définitif des bombardements et des incursions terrestres sur la Bande de Gaza

    -Une enquête internationale pour établir les responsabilités israéliennes dans les violations du droit international et humanitaire

    -La fin du blocus illégal de la Bande de Gaza

    -Une force internationale sous l’égide de l’ONU pour protéger la population palestinienne de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie

    -La fin de la colonisation israélienne en Cisjordanie

    -La reconnaissance effective du droit à l’autodétermination du peuple palestinien

    -La fin de toute coopération militaire et des ventes d’armes à Israël

    -La suspension, sans délai, de l’accord d’association entre l’Union Européenne et l’État d’Israël tant que cet État ne se conforme pas au droit international

    -La convocation urgente d’une réunion des hautes parties contractantes à la Quatrième Convention de Genève

    Attac appelle tous ses adhérents à renforcer la campagne internationale BDS (Boycott-désinvestisse- ment-sanction) que mène la société civile internationale pour contraindre Israël à changer de politique.

    Attac engage tous ses membres à signer la pétition adressée à la Procureure de la Cour pénale internationale : http://icc4israel.wesign.it/fr

    Attac France, membre du collectif pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens
    membre de la campagne BDS France

    Communiqué 13 août 2014

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/08/13/communique-dattac-crimes-de-guerre-a-gaza-les-responsables-israeliens-doivent-en-repondre-devant-la-cpi/

  • Enlevée et séquestrée par les autorités marocaines (Afriques en lutte)

    Délit d’amitié avec les Sahraouis

    Après quelques heures de repos je poste sur le site de l’AFASPA le récit des sévices que j’ai subis de la part des autorités marocaines à l’aéroport d’El Ayoun, capitale du Sahara occidental, occupé illégale- ment par le royaume du Maroc depuis novembre 1975, date de l’agression militaire.

    J’étais venue passer trois semaine chez des amis sahraouis. Je suis arrivée à El Ayoun le mercredi 6 août à 18h50 via Casablanca. A ma descente de l’avion, en arrivant à la porte de l’aéroport j’ai vu un homme en civil me filmer. J’ai pensé : "déjà", étant habituée à être photographiée, filmée, écoutée et suivie dès que je mets les pieds au Sahara occidental ou à Guelmim et Tan Tan dès que je rencontre les résistants sahraouis. Cette situation je l’ai connue en 2002, 2008, 2010, 2012 et 2013 La suite pourtant m’a surprise.

    Un homme en civil s’est saisi de mon passeport sans se présenter et a disparu plus d’une demi heure. A son retour il m’a dit que je devais repartir par l’avion qui m’avait amenée car "indé- sirable". Je lui ai fait remarquer que ce n’est pas un terme juridique et que cela ne suffit pas à me contraindre à partir. J’ai exigé d’être présentée à une autorité judiciaire.

    Leurs demandes conciliantes, m’invitant à "être raisonnable" ont bien vite été suivies d’intimi- dations verbales et physiques. Après s’être saisis de mon sac de voyage, un policier a tenté de m’arra- cher mon bagage à main. Il m’a tordu le bras pour y parvenir. Ensuite ils m’ont poussée et tirée par les bras. Je me suis retrouvée au sol, ils me traînaient, mais se sont arrêté à la porte, de crainte que les passagers de l’avion aperçoivent cette scène non prévue à leur scénario... Ils ont alors eu recours au commandant de bord qui m’a expliqué ramener souvent des Marocains, expulsés de France... et que si je ne repartais pas en avion, je devrai voyager en taxi jusqu’à Casablanca !

    Vers 21h15 les policiers en civil sont revenus vers moi pour m’annoncer que j’allais être conduite en taxi devant une autorité judiciaire (des fourbes et des menteurs). Devant cette vingtaines de personnes j’ai senti qu’il y avait un gros risque d’enlèvement et j’ai exigé qu’un policier en tenue m’accompagne et j’ai voulu prévenir le Consulat de France et des défenseurs des droits de l’homme sahraouis, mais ils me l’ont interdit. Tout était donc clair. J’ai tenté de téléphoner, l’un d’eux, plus vindicatif que les autres m’a saisi la main pour me prendre mon téléphone qui est tombé à terre ; je l’ai récupéré mais la batterie avait été éjectée et un policier a mis un coup de pied pour l’éloigner de moi, un autre m’a retenue. La scène a été filmé comme la plupart des échanges, qu’ils osent montrer ces images de policiers courageux malmenant une femme qui vient de fêter ses 67 printemps !

    Ils m’ont dit (et encore menti) que la batterie me serait rendue dans le taxi. Je suis alors allée vers le taxi où j’ai réclamé ma batterie. Refus de leur part, refus de la mienne de monter à bord. Ils m’ont alors poussée à trois, pendant qu’un quatrième entré par l’autre porte me tirait par le corps. Je précise que je n’ai pas été tabassée, seulement rudoyée à deux reprises : dans l’aéroport et devant le taxi.

    J’ai été enlevée contre ma volonté hier soir à 21h30 de l’aéroport d’El Ayoun et séquestrée dans un véhicule présenté comme étant un taxi. Je n’ai pas été expulsée, ayant fait valoir que cette expulsion aurait été illégale car sans décision judiciaire alors que j’étais entrée en toute légalité à Casablanca.

    Deux hommes en civils sont montés à bord en sus du chauffeur. 3 fourgons des GUS (Groupes Urbains de Sécurité) nous ont "escortés" jusqu’à la sortie El Ayoun ainsi qu’un véhicule banalisé qui fut seul à nous suivre jusqu’à la sortie du territoire non autonome du Sahara occidental. Direction Agadir m’a-t-on annoncé alors. Pour quoi y faire ???

    Durant le voyage j’ai craint plusieurs fois que nous ayons un accident : le chauffeur roulait « à tombeau ouvert », téléphonant sans cesse ou répondant à des appels alors qu’une circulation importante de gros camions venant en face éblouissait souvent. Je ne pouvais m’attacher, les ceintures à l’arrière ne pouvant être accrochées. D’ailleurs personne n’était attaché. Les deux portières arrière étant bloquées, si nous avions eu un accident nous n’aurions pu sortir. On ne m’a permis qu’une seule fois d’aller aux « toilettes » plus d’une heure après que j’en aie eu fait demande. Il fallait que mes « accompagnateur » téléphonent à droite et à gauche pour y accéder, de même pour que je puisse avoir accès à mon bagage à main enfermé dans le coffre. Le taxi ne s’est pas arrêté dans l’un des restaurants devant lesquels nous sommes passés, mais à la dernière pompe à carburant où les WC femmes étaient d’une puanteur écœurante, sans chasse d’eau ni porte, dans un couloir dont la porte n’avait pas de serrure.

    Ma deuxième demande n’a pas été exhaussée car nous approchions d’Agadir. Pourtant c’est à Inzgen qu’on a prétendu me débarquer vers 4h30 devant un hôtel miteux où d’ailleurs personne n’avait réser- vé de chambre. J’ai refusé de quitter la voiture un policier est intervenu à la demande du chauffeur, mais il a fait droit à mon exigence d’être conduite dans un hôtel correct à Agadir.

    J’ai été reçue très courtoisement par la Vice Consul de France à Agadir et je vais me rendre à l’Ambas- sade de France qui, prévenue de ce qui s’était passé par les militants sahraouis défenseurs des droits de l’Homme, a tenté de me joindre à deux reprises alors que mon téléphone était hors d’usage.

    Je n’ai pas pu prévenir mes amis ni ma famille de la suite des événements avant le lendemain après-midi après avoir racheté une batterie à Agadir.

    J’ai appris qu’hier soir une avocate canadienne, stagiaire à l’UNICEF, avait été expulsée de l’aéroport d’El Ayoun et expédiée dans l’avion qui l’avait amenée. Elle venait elle aussi visiter une amie sahraouie qu’elle avait rencontrée lors d’une cession du Conseil des droits de l’homme au Palais des Nations Unies.

    Voilà ce qu’il en est des progrès en matière de droits de l’homme au Maroc. Mais, chutt... il ne faut pas que l’opinion publique soit au courant, d’ailleurs la presse, la radio, la télé !!!! en ont-elle parlé ? Je dis ça pour rire bien sûr. J’ai pourtant envoyé mon message à nombre de journalistes français, jusqu’à présent seules une radio algérienne et une journaliste de l’Humanité m’ont appelée. Imaginez un instant la scène se produisant à Cuba... elle ferait la Une du JT. Mais je n’ai pas con- naissance de ce qui a paru dans différents médias.

    Voilà ce qu’il en est de l’ambargo médiatique que le Maroc veut imposer sur ce territoire non autonome pour lequel il n’a aucun mandat international ni autorité légale.

    Michèle DECASTER Secrétaire Générale de l’AFASPA 13 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/republique-sahraouie/article/enlevee-et-sequestree-par-les

  • Israël, l’éternel dissident international (Afps)

     

    Jean-​​Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies, explique en quoi Israël ne res­pecte pas les termes de son adhésion à l’ONU, les Conven­tions de Genève, la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’homme et les réso­lu­tions adoptées chaque année pour lui demander de res­pecter ses enga­ge­ments, et le droit international.

    1/​ Une admission caduque à l’ONU

    La réso­lution 273, adoptée à la majorité par l’Assemblée générale le 11 mai 1949, relative à l’admission d’Israël à l’Organisation des Nations unies, précise que l’État d’Israël « accepte sans réserve aucune les obli­ga­tions découlant de la Charte des Nations unies et s’engage à les res­pecter du jour où il deviendra membre des Nations unies. À com­mencer par la réso­lution 181 du 29 novembre 1947 sur le plan de partage de la Palestine et la réso­lution 194 du 11 décembre 1948 sur le droit au retour des réfugiés ».

    Après un débat qui avait duré deux mois, l’Assemblée générale avait adopté un plan de partage, un document détaillé en quatre parties jointes à la réso­lution 181, pré­voyant que la Palestine était divisée en huit parties : trois divi­sions juives, trois divi­sions arabes. La sep­tième concernait Jaffa, qui devait devenir une enclave arabe à l’intérieur du ter­ri­toire juif. Le régime inter­na­tional de Jéru­salem – la hui­tième division – devait être admi­nistré par le Conseil de tutelle des Nations Unies.

    Non seulement l’État d’Israël n’a pas res­pecté la réso­lution 181 mais s’est emparé de por­tions de ter­ri­toire attri­buées aux Pales­ti­niens, ainsi qu’une partie de Jérusalem.

    La réso­lution 194 pré­voyait, elle, « que les réfugiés sou­haitant retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins pou­vaient être auto­risés à le faire à une date aussi rap­prochée que pos­sible et que ceux qui déci­de­raient de ne pas rentrer devrait être indem­nisés de leurs biens ». Cette réso­lution, qui concernait 750 000 réfugiés pales­ti­niens chassés de leurs terres, n’a jamais été appliquée par Israël.

    N’ayant pas res­pecté les obli­ga­tions de la Charte des Nations unies, dont les deux réso­lu­tions 181 et 194, il y a donc lieu de penser que la réso­lution 273 est caduque et qu’Israël ne peut pas pré­tendre être admis au sein de l’Organisation des Nations unies.

    Ils n’est pas non plus inutile de rap­peler quels sont les buts et les prin­cipes énoncés par la Charte des Nations unies, au cha­pitre I, article 1 : « Main­tenir la paix et la sécurité inter­na­tionale et, à cette fin, prendre des mesures col­lec­tives effi­caces en vue de pré­venir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réa­liser, par des moyens paci­fiques, confor­mément aux prin­cipes de la justice et du droit inter­na­tional, l’ajustement ou le règlement de dif­fé­rends ou de situa­tions, de caractère inter­na­tional, sus­cep­tibles de mener à une rupture de la paix. « Déve­lopper entre les Nations des rela­tions ami­cales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à dis­poser d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à conso­lider la paix du monde.

    « Réa­liser la coopé­ration inter­na­tionale en résolvant les pro­blèmes inter­na­tionaux d’ordre éco­no­mique, social, intel­lectuel ou huma­ni­taire, en déve­loppant et en encou­ra­geant le respect des droits de l’homme et des libertés fon­da­men­tales pour tous, sans dis­tinction de race, le sexe, de langue ou de religion. »

    Il est clair qu’Israël n’a pas res­pecté ces buts et prin­cipes de la Charte. Pour s’en convaincre, il suffit de rap­peler quelques-​​unes des très nom­breuses réso­lu­tions émises par l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité – plus d’une qua­ran­taine – condamnant l’attitude d’Israël. Chaque année, depuis 1949, Israël est rappelé au respect de la Charte, de la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et de la qua­trième Convention de Genève. C’est, de loin, le pays le plus mis en cause au plan inter­na­tional. Vis-​​à-​​vis des Pales­ti­niens, des Libanais, des Syriens, des Jor­da­niens, des Égyp­tiens, Israël s’est com­porté, se com­porte encore, comme un État sans scru­pules, indif­férent au droit inter­na­tional, alors même qu’il est (encore) membre de l’Organisation des Nations Unies.

    2/​ De multiples résolutions des Nations unies non respectées

    À compter de 1949, les guerres menées par l’armée israé­lienne contre ses voisins arabes et l’occupation des ter­ri­toires pales­ti­niens font l’objet de nom­breuses réso­lu­tions condamnant Israël au nom de la com­mu­nauté inter­na­tionale. L’augmentation du nombre de réso­lu­tions liées à la mul­ti­pli­cation des conflits dans le monde, au cours des der­nières décennies, va donner l’impression d’une nor­ma­li­sation de l’État d’Israël vis-​​à-​​vis de l’ONU. Il n’en est rien. Israël refuse tou­jours de mettre en œuvre les réso­lu­tions qui le concernent, continue d’ignorer les nou­velles réso­lu­tions et poursuit sa poli­tique colo­ni­sa­trice d’occupation.

    Une revue d’un certain nombre de réso­lu­tions adressées à Israël entre 1949 et 2009 en témoigne.

    La réso­lution 237 du 14 juin 1967 « prie le gou­ver­nement Israélien d’assurer la sûreté, le bien-​​être et la sécurité des habi­tants des zones où des opé­ra­tions mili­taires ont lieu et de faci­liter le retour des habi­tants qui se sont enfuis de ces zones depuis le déclen­chement des hostilités ».

    La réso­lution 242 du 22 novembre 1967 demande « le retrait des forces armées Israé­liens des ter­ri­toires occupés lors du récent conflit ».

    Le 21 mars 1968, le Conseil de Sécurité adopte la réso­lution 248 qui « condamne l’action mili­taire lancée par Israël en vio­lation fla­grante de la Charte des Nations Unies et des réso­lu­tions rela­tives au cessez-​​le-​​feu ».

    Les réso­lu­tions 250 et 251, d’avril et mai 1968, invitent à renoncer, puis déplorent un défilé mili­taire organisé par Israël à Jéru­salem le 2 mai 1968.

    La réso­lution 252 du 21 mai 1968 déplore qu’« Israël ait manqué de se conformer aux réso­lu­tions de l’Assemblée Générale ».

    Le 5 août 1968, l’Assemblée Générale « considère que toutes les mesures et dis­po­si­tions légis­la­tives et admi­nis­tra­tives prises par Israël, y compris l’expropriation des terres et de biens immo­bi­liers qui tendent à modifier le statut juri­dique de Jéru­salem, sont non valides et ne peuvent modifier ce statut ; « Demande d’urgence à Israël de rap­porter toutes les mesures de cette nature déjà prises et de s’abstenir immé­dia­tement de toute nou­velle action qui tend à modifier le statut de Jérusalem ».

    La réso­lution 265 du 1er avril 1969 « condamne les attaques aériennes pré­mé­ditées lancées récemment par Israël contre des vil­lages et des zones habitées en Jor­danie, en vio­lation fla­grante de la Charte des Nations Unies et des réso­lu­tions rela­tives au cessez-​​le-​​feu, et avertit une fois de plus que si de telles attaques se répé­taient, le Conseil de Sécurité devrait se réunir pour envi­sager des mesures nou­velles et plus effi­caces prévues par la Charte, pour assurer que de pareilles attaques ne se répètent pas ».

    La réso­lution 280 du 19 mai 1970, concernant le Liban, « déplore le man­quement d’Israël à res­pecter les réso­lu­tions 262 et 270 et condamne Israël pour son action mili­taire pré­mé­ditée en vio­lation de ses obli­ga­tions aux termes de la Charte des Nations Unies ».

    La réso­lution 298 du 23 sep­tembre 1971 « réaf­firme le principe que l’acquisition d’un ter­ri­toire par une conquête mili­taire est inad­mis­sible », à propos de la partie de Jéru­salem occupée. À noter que cette réso­lution a été prise à l’unanimité du Conseil de Sécurité.

    La réso­lution 452 du 20 juillet 1979 précise : « consi­dérant que la poli­tique d’Israël qui consiste à établir des colonies de peu­plement dans les ter­ri­toires arabes occupés n’a aucune validité en droit et constitue une vio­lation de la Convention de Genève relative à la pro­tection des per­sonnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 ; « Pro­fon­dément pré­occupé par la manière dont les auto­rités israé­liennes appliquent cette poli­tique de colo­ni­sation dans les ter­ri­toires arabes occupés, y compris Jéru­salem, et par ses consé­quences pour la popu­lation arabe palestinienne.

    « Sou­li­gnant la nécessité d’aborder de front la question des colonies de peu­plement exis­tantes et d’envisager des mesures visant à assurer la pro­tection impar­tiale des biens saisis.

    Demande au gou­ver­nement et au peuple israélien de cesser d’urgence d’établir, édifier et pla­nifier des colonies de peu­plement dans les ter­ri­toires arabes occupés depuis 1967, y compris Jérusalem… »

    La réso­lution 469 du 20 mai 1980, tou­jours concernant Israël, « rap­pelle la Convention de Genève relative à la pro­tection des per­sonnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 et en par­ti­culier l’article 1 qui dispose que les Hautes parties contrac­tantes s’engagent à res­pecter et à faire res­pecter la pré­sente Convention en toutes cir­cons­tances et à l’article 49 qui dispose que les trans­ferts forcés, ou indi­vi­duels, ainsi que les dépor­ta­tions de per­sonnes pro­tégées hors des ter­ri­toires occupés dans le ter­ri­toire de la Puis­sance occu­pante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non sont interdits, quel qu’en soit le motif ».

    Les résolutions 475, 476, 478, 484, en 1980, vont dans le même sens.

    La réso­lution 592 du 8 décembre 1986, à propos de Jéru­salem, déplore vivement les actes de l’armée israé­lienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étu­diants sans défense et demande à nouveau à Israël de se conformer à la Convention de Genève.

    La réso­lution 605 du 22 décembre 1987 rap­pelle « les droits inalié­nables de tous les peuples reconnus par la Charte des Nations Unies et pro­clamés dans la Décla­ration Uni­ver­selle des Droits de l’Homme, ainsi que la Convention de Genève. Elle déplore vivement ces poli­tiques et pra­tiques d’Israël, Puis­sance occu­pante qui viole les droits de l’homme du peuple pales­tinien dans les ter­ri­toires occupés, en par­ti­culier le fait que l’armée israé­lienne a ouvert le feu, tuant et blessant des civils pales­ti­niens sans défense ».

    Mêmes résolutions en 1988, 1989, 19901991.

    Dans la réso­lution 726 du 6 janvier 1992, « les membres du Conseil sont vivement pré­oc­cupés par la dégra­dation constante de la situation dans la bande de Gaza et en par­ti­culier par la grave situation qui règne actuel­lement à Rafah, où plu­sieurs Pales­ti­niens ont été tués et de nom­breux autres blessés. Israël doit se conformer à la Convention de Genève, qu’il a signé ».

    Même pré­oc­cu­pation pour le non-​​respect de la Convention de Genève la même année. Réso­lution 799 du 18 décembre 1992.

    La réso­lution 1738 du 20 décembre 2006 sou­ligne : « Il existe en droit inter­na­tional huma­ni­taire des règles pro­hibant les attaques dirigées inten­tion­nel­lement contre des civils, qui, en période de conflit armé, consti­tuent des crimes de guerre et rap­pelle qu’il est impé­ratif que les États mettent un terme à l’impunité des auteurs de ces attaques ».

    La réso­lution 860 du 8 janvier 2009, pré­oc­cupée par la lourde perte en vies humaines par la popu­lation civile de Gaza, appelle à un cessez-​​le-​​feu menant au retrait total des forces israé­liennes de Gaza.

    Pour les occu­pa­tions mili­taires suc­ces­sives du ter­ri­toire de Gaza et les mas­sacres de civils qui lui sont associés, Israël est clai­rement et net­tement condamné par la com­mu­nauté internationale.

    L’État d’Israël ne tient donc sys­té­ma­ti­quement aucun compte des réso­lu­tions des Nations Unies alors qu’il prétend en faire partie.

    3/​ Non respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme

    En tant que membre de l’ONU, Israël a adopté la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’homme, pro­clamée le 10 décembre 1948. En intro­duction de cette Décla­ration, il est précisé que « l’Assemblée Générale a demandé aux Etats Membres de publier le texte de la Décla­ration et de faire en sorte qu’il soit dis­tribué, affiché, lu et com­menté prin­ci­pa­lement dans les écoles et autres éta­blis­se­ments d’enseignement, sans dis­tinction fondée sur le statut poli­tique des pays ou des territoires ».

    Le préambule de la déclaration précise notamment :

    « Consi­dérant que la recon­nais­sance de la dignité inhé­rente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inalié­nables consti­tuent le fon­dement de la liberté, de la justice de la paix dans le monde.

    « Consi­dérant que la mécon­nais­sance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de bar­barie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’achèvement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère a été pro­clamée comme la plus haute aspi­ration de l’homme.

    « … Consi­dérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopé­ration avec l’Organisation des Nations Unies, le respect uni­versel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales. »

    L’État d’Israël n’a pas diffusé le texte de la Décla­ration, lui qui en a violé, à plu­sieurs reprises, de nom­breux articles, comme l’attestent les réso­lu­tions du Conseil de Sécurité, entre autres l’article 9 : « Nul ne peut être arbi­trai­rement arrêté détenu ou exilé », où l’article 12 : « nul ne sera l’objet d’immixtion arbi­traire dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa cor­res­pon­dance, ni d’atteinte à son honneur et sa réputation… ».

    Les articles 13, 14, 17 et bien d’autres encore sur les 30 de la Décla­ration sont aussi conti­nuel­lement et mas­si­vement violés par Israël vis-​​à-​​vis du peuple palestinien.

    De fait, Israël ne reconnaît pas la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme.

    4/​ Non application des Conventions de Genève

    Quatre conven­tions dites de Genève ont été éta­blies en 1949 et deux pro­to­coles addi­tionnels adoptés en 1977. Israël a signé la Convention de Genève le 8 décembre 1949 et les a ratifiés le 6 juillet 1951 sous réserve tou­tefois de rem­placer Croix-​​Rouge et Croissant-​​Rouge par « Bou­clier rouge de David ».

    Dans l’article 49 de la qua­trième Convention de Genève, il est précisé que « la Puis­sance occu­pante ne pourra pro­céder à la dépor­tation ou transfert d’une partie de sa propre popu­lation civile dans les ter­ri­toires occupés par elle ».

    Ce texte a été confirmé le 5 décembre 2001 par 114 contrac­tants qui ont réaf­firmé l’applicabilité de la qua­trième Convention de Genève aux ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, incluant Jéru­salem est. L’illégalité des colonies et leur extension sont éga­lement réaffirmées.

    Israël refuse cette décision de la com­mu­nauté inter­na­tionale et déclare que la qua­trième Convention de Genève ne s’applique pas aux ter­ri­toires occupés ni aux colonies et que ses pra­tiques sont jus­ti­fiées : colonies juives, puni­tions col­lec­tives, homi­cides, trai­te­ments inhu­mains des civils, trans­ferts forcés, attaques contre des for­ma­tions médi­cales et éducatives…

    L’ensemble des vio­la­tions de la Convention par Israël relève, selon la Convention, soit de « crime contre la paix » soit de « crimes de guerre ».

    Les réso­lu­tions des Nations Unies ont rappelé, plu­sieurs fois, le caractère inac­cep­table de l’attitude d’Israël dans le domaine du droit huma­ni­taire inter­na­tional. La guerre récente à Gaza en a été une nou­velle illus­tration dramatique.

    5/​ Alors que faire ?

    • UNRWA

    En réponse au refus d’Israël de res­pecter la réso­lution 194 sur le droit au retour des réfugiés et devant la situation dra­ma­tique de ceux-​​ci, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 8 décembre 1949, dans la réso­lution 302, la création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Moyen-​​Orient (UNRWA, en anglais). C’est un pro­gramme d’aide aux réfugiés, à Gaza, en Cis­jor­danie, y compris Jéru­salem, en Jor­danie, au Liban et en Syrie, dis­tinct du Haut-​​Commissariat aux réfugiés (HCR). Prévu pour être tem­po­raire, ce pro­gramme a été régu­liè­rement renouvelé par l’Assemblée générale des Nations unies, le mandat actuel court jusqu’au 30 juin 2017.

    Le pro­gramme, qui inter­vient dans une soixan­taine de camps de réfugiés et emploie près de 30 000 agents dont 99 % de Pales­ti­niens, touche plus de 5 mil­lions de per­sonnes et s’applique aussi aux des­cen­dants de réfugiés vivant dans les camps, ce qui n’est pas le cas pour le HCR. À noter que le CRIF accuse l’UNRWA d’employer des ter­ro­ristes ! Israël ne finance évi­demment pas le budget régulier, qui s’élève à 500 mil­lions de dollars des États-​​Unis. Bien qu’essentielle, la création de l’UNRWA ne résout pas la question du com­por­tement de l’État d’Israël vis-​​à-​​vis des Nations unies et des réfugiés.

    • De nouvelles résolutions ?

    Une nou­velle réso­lution pourrait porter sur un rappel de celles qui n’ont pas été res­pectées par Israël, et elles sont nom­breuses, ou sur de nou­velles, par exemple : ins­tal­lation d’une force d’urgence des Nations unies autour de Gaza comme c’est le cas à la fron­tière du Liban et à la fron­tière syrienne, inter­diction de survol à Gaza (no Fly zone, comme en Libye ou en Irak). Pourquoi Israël respecterait-​​il ces réso­lu­tions alors qu’il ignore toutes celles qui le concernent et pourquoi les États-​​Unis les voteraient-​​ils alors qu’ils se sont opposés plus de 40 fois aux réso­lu­tions concernant Israël ? Il y a donc peu de chances que ce soit une solution, en dépit de l’intérêt que cer­taines réso­lu­tions nou­velles peuvent présenter.

    • Une condamnation internationale ?

    Outre la condam­nation morale et juri­dique d’Israël par une grande partie de la com­mu­nauté inter­na­tionale, ce que sou­ligne la majorité des 15 membres du Conseil de Sécurité, la majorité des membres des 193 États membres de l’Assemblée générale, les 114 contrac­tants de la qua­trième Convention de Genève.

    La Palestine a obtenu le statut d’État obser­vateur non membre auprès de l’ONU le 29 novembre 2012. Ce statut donne accès au Tri­bunal pénal inter­na­tional et aux nom­breuses agences de l’ONU. Sur les 193 Etats membres, 9 ont voté contre (États-​​Unis, Canada, Israël, îles Mar­shall, Micro­nésie, Nauru, Palaos, Panama, Répu­blique tchèque), soit 4,6 % des Etats membres, 41 se sont abs­tenus (dont l’Allemagne, la Bul­garie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Let­tonie, la Lituanie, la Pologne, les Pays-​​Bas, la Rou­manie, la Slo­vénie, le Royaume-​​Uni, pour l’Union euro­péenne), soit 21,2 % des Etats membres, 5 étaient absents (dont l’Ukraine), soit 2,6 % et 138 Etats membres ont voté pour (dont la France, l’Autriche, la Bel­gique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Fin­lande, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxem­bourg, Malte, le Por­tugal, la Suède, pour l’Union euro­péenne), soit 71,6 % des Etats membres.

    En dépit des menaces israé­liennes et de l’opposition et des pres­sions des États-​​Unis, la Palestine s’engage en vue de porter plainte auprès du Tri­bunal pénal inter­na­tional. Bien que valable, cette demande risque d’être com­pliquée et longue à mettre en œuvre, même si l’objet est jus­tifié puisque toute colo­ni­sation est consi­dérée comme un « crime de guerre » au regard du droit international.

    • Annulation de l’admission d’Israël au sein des Nations unies

    Le non-​​respect par Israël des clauses de la réso­lution 273 concernant l’admission d’Israël, autrement dit le plan de partage de la Palestine et le droit au retour des réfugiés, devrait entraîner la nullité de cette réso­lution 273, ce qui pourrait faire l’objet d’une nou­velle réso­lution rec­ti­fi­cative. Il est clair que les États-​​Unis s’y oppo­se­raient mais la réso­lution 273 a été votée par l’Assemblée générale de l’ONU et non par le Conseil de sécurité. Ce serait donc à l’Assemblée générale de prendre cette décision, à la majorité des deux tiers. Rap­pelons que la Palestine a été admise à l’ONU par 71,6 % des États membres.

    • Des sanctions internationales

    Le cha­pitre 7 de la Charte des Nations unies est intitulé Actions en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression, ce qui est mani­fes­tement le cas d’Israël vis-​​à-​​vis de la Palestine. Lorsque qu’une telle situation existe, le Conseil de sécurité peut faire des recom­man­da­tions ou prendre des mesures. Des réso­lu­tions ont été adoptées et des forces d’interposition mises en place, sans effet sur le com­por­tement inter­na­tional d’Israël. Il faut donc aller plus loin, ce qui est prévu à l’article 41 du cha­pitre 7 : « Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses déci­sions et peut inviter les membres des Nations unies à appliquer ces mesures. Celles-​​ci peuvent com­prendre : l’interruption com­plète ou par­tielle des rela­tions éco­no­miques et des com­mu­ni­ca­tions fer­ro­viaires, mari­times, aériennes, pos­tales, télé­gra­phiques, radio­élec­triques et des autres moyens de com­mu­ni­cation, ainsi que la rupture des rela­tions diplomatiques. »

    Si le Conseil de sécurité le décidait, il est certain que les États-​​Unis use­raient de leur veto mais des pays peuvent sanc­tionner eux-​​mêmes Israël, ce qui est le cas des pays arabes et d’un certain nombre de pays latino-​​américains.

    L’usage de la force par les Nations unies en cas d’insuffisance des mesures pré­cé­dentes, évoqué dans l’article 42, n’a pra­ti­quement aucune chance d’être mis en œuvre pour Israël alors qu’il l’a été dans d’autres pays.

    Dans le cadre des Nations unies, les sanc­tions ont peu de chance d’être appli­quées à Israël mais chaque pays ou orga­ni­sation régionale (par exemple l’Union euro­péenne) peut sanc­tionner direc­tement un Israël bafouant le droit inter­na­tional et pra­ti­quant le crime de guerre dans les ter­ri­toires occupés et à Gaza. Il en va, pour ces pays et orga­ni­sa­tions, du respect du droit inter­na­tional, de la justice, de la paix.

    • Exclusion d’Israël de l’ONU

    L’article 6 du cha­pitre 2 de la Charte des Nations unies précise que « si un membre de l’Organisation enfreint de manière per­sis­tante les prin­cipes énoncés dans la pré­sente Charte, il peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recom­man­dation du Conseil de sécurité ».

    C’est le cas d’Israël, qui non seulement enfreint la Charte depuis son adhésion en 1949, mais aussi la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et les Conven­tions de Genève.

    Le veto pré­vi­sible des États-​​Unis à une telle décision la blo­querait. Cela signifie que, très pré­ci­sément, les États-​​Unis valident la position dis­si­dente d’Israël par rapport à la com­mu­nauté internationale.

    Les États-​​Unis eux-​​mêmes relèvent d’une attitude dis­si­dente vis-​​à-​​vis des Nations unies. Ils quittent les agences des Nations unies uni­la­té­ra­lement lorsqu’ils sont en désaccord (exemple : Unesco, BIT…). Ils se sont opposés à la recon­nais­sance de la Palestine comme État obser­vateur non membre, contrai­rement à la position de plus des deux tiers des 193 États membres de l’ONU.

    Les États-​​Unis financent à hauteur de 22 % le budget régulier des Nations unies, qui s’élève à 5,5 mil­liards de dollars des États-​​Unis pour deux ans (biennum), soit 1,2 mil­liard. À noter que ce budget mondial est non seulement extrê­mement faible (3,5 % du chiffre d’affaires de la SNCF par exemple) mais des pays sont régu­liè­rement en retard de paiement. Le prin­cipal État endetté vis-​​à-​​vis des Nations unies est pré­ci­sément les États-​​Unis qui, à cer­taines époques, devaient 1,3 mil­liard de dollars. Ils sont encore endettés aujourd’hui et ont la détes­table habitude de se livrer à un chantage avant de payer.

    Or l’article 19 du cha­pitre 2 de la Charte des Nations unies dit qu’« un membre des Nations unies en retard de paiement de sa contri­bution aux dépenses de l’Organisation ne peut par­ti­ciper au vote de l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supé­rieur à la contri­bution due par lui pour les deux années com­plètes écoulées… ».

    Cela aurait pu s’appliquer aux États-​​Unis.

    L’exclusion d’Israël est consi­dérée souvent comme pouvant priver la com­mu­nauté inter­na­tionale d’un moyen d’action sur ce pays mais, depuis 1949, Israël défie ouver­tement l’ONU, donc la com­mu­nauté inter­na­tionale et même, récemment à Gaza, s’en est pris mili­tai­rement à l’UNRWA, une agence de l’Organisation des Nations unies. Dans ces condi­tions, en quoi une exclusion modifierait-​​elle les choses ?

    Conclusion

    Israël ne se com­porte pas comme un membre soli­daire de la com­mu­nauté inter­na­tionale. C’est un dis­sident qui défie les réso­lu­tions et viole le droit inter­na­tional. Cet État n’a rien à faire au sein de l’ONU, reflet de cette com­mu­nauté internationale.

    Les États-​​Unis, qui eux-​​mêmes sont peu sou­cieux du respect du droit inter­na­tional, doivent aussi, à leur niveau, être rap­pelés au respect de la Charte, de la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et des Conven­tions de Genève.

    Compte tenu des pos­si­bi­lités d’action du moment, la com­mu­nauté inter­na­tionale doit, haut et fort, mettre en œuvre des actions pré­servant la paix et la dignité des êtres humains. C’est le rôle de l’Assemblé générale, qui sou­tient majo­ri­tai­rement la Palestine, et c’est le rôle des pays et orga­nismes qui ne se recon­naissent pas dans la position constante des États-​​Unis, pays qui confond États-​​Unis et Nations unies et doit donc choisir : soit Israël, soit l’Organisation des Nations unies.

    La guerre récente menée par l’armée israé­lienne contre le ter­ri­toire de Gaza, qui a détruit des vies humaines de tous âges, qui a détruit des maisons, des champs, ainsi que des oli­viers – symbole de paix figurant sur le drapeau des Nations unies –, doit être reconnue pour ce qu’elle est : une agression meur­trière. La recons­truction dans le ter­ri­toire de Gaza repré­sentera au moins l’équivalent du budget régulier des Nations unies pour deux ans. La com­mu­nauté inter­na­tionale doit s’y engager, en appuyant tout par­ti­cu­liè­rement les efforts de l’UNRWA. Autre solution : la Palestine paie les dégâts causés par les roquettes tirées et Israël les des­truc­tions causées par son armée dans le ter­ri­toire de Gaza !

    Jean-​​Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies. mercredi 13 août 2014

    http://www.france-palestine.org/Israel-l-eternel-dissident

  • Agenda AFPS

    http://www.france-palestine.org/local/cache-gd2/e81243c89128ba9207512464d350557f.jpg