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Révolutions Arabes - Page 47

  • Selon Abou Jahjah l'attaque en Israël n'est pas du terrorisme, Francken le taxe de "malade" (RTBF)

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    L'attaque au camion-bélier sur des militaires qui a tué quatre militaires israéliens dimanche à Jérusalem a été qualifiée sur Facebook de "nécessaire" par Dyab Abou Jahjah: 'Une attaque contre des soldats occupants dans un territoire occupés n'est pas du terrorisme! C'est une acte de résistance", ajoute le chroniqueur flamand d'origine libanaise dans un tweet.

     

    Selon Dyab Abou Jahjah, l'attaque de dimanche n'est pas un attentat terroriste mais "une attaque légitime contre des soldats d'occupation".

    "Libérez la Palestine par tous les moyens nécessaires", écrit-il sur Facebook, complétant quelques heures plus tard son argumentaire sur son site personnel en faisant appel à des notions de droit international (en anglais). L'expression "par tous les moyens nécessaires" issue des Mains Sales de Jean-Paul Sartre a été reprise par Malcolm X dans un discours de 1964, qui incluait la violence comme un des moyens pour arriver à un but. 

    Dyab Abou Jahjah dit aussi ne pas approuver la violence, et ne pas se réjouir de la mort de soldats, tout comme il ne se serait pas réjoui de "la mort de soldats nazis dans les années 40". "Mais la violence comme autodéfense est parfois inévitable", conclut-il.

    "Malade"

    La nouvelle polémique qu'il a ainsi déclenchée a reçu des soutiens mais aussi des critiques en nombre, dont celle du secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration Theo Francken (N-VA). Theo Francken interprète la sortie de Dyab Abou Jahjah comme un "choix pour le califat" contre Israël et le qualifie de "malade".

    Le secrétaire d'Etat partage aussi quelques profils Facebook de personnes ayant "liké" le statut de Dyab Abou Jahjah, dont des élus PVDA (PTB), sp.a mais aussi des syndicalistes de la FGTB, une avocate et un comédien.

    Remercié par De Standaard

    Dyab Abou Jahjah, écrivain, activiste et fondateur de la Ligue arabe européenne, publie une chronique hebdomadaire dans De Standaard. Lundi après-midi, le quotidien flamand a fait savoir qu'il mettait un terme à sa collaboration pour avoir "franchi les limites du débat publique que De Standaard entend mener sur ses propres plateformes". En réaction, Dyab Abou Jahjah dit que la "pression N-VA sur De Standaard était devenue trop grande".

    https://www.rtbf.be/

  • Brest Gaza (AFPS)

    brest

    Mardi 17 janvier, à 20h, salle de la maison des syndicats à Brest,
     
    Amani et l’AFPS de Brest vous invitent à une réunion sur un projet de soutien psychologique des enfants de Gaza, en présence de Nabila KILANI, directrice du centre culturel et éducatif de Beit Lahia, au nord de Gaza.
     
    Pour ceux qui ne la connaissent pas, AMANI est une association médicale qui a été fondée à Lannion en 2003 par 5 médecins français afin d’aider les médecins et le personnel médical palestinien à faire face aux difficultés. Amani va signer une convention avec le centre culturel et éducatif BEIT LAHIA   en vue d’initier un centre à GAZA pour le soutien  psychologique des enfants de Gaza.
     
    ASSOCIATION FRANCE-PALESTINE SOLIDARITE

    Maison de l’International
    50 Esplanade de la Fraternité
    29200 Brest
     
    Adresse postale:
    245, Cours Aimé Césaire
    29200 Brest 

    www.france-palestine.org
    afpsbrest.wordpress.com
    www.facebook.com/afps.brest

  • Collectif pour une Syrie libre et démocratique (PSLD)

     syr

    Est ce le rôle de journalistes de servir la soupe à Bachar el-Assad, coupable de guerre et crimes contre l’Humanité ?

    Alors que la reprise violente d’Alep par le régime syrien a fait il y quelques semaines la Une de l’actualité en France, les larmes de crocodile de certains de nos médias se sont bien vite séchées. France Info, RTL, et LCP viennent de tendre leurs micros à Bachar el-Assad désireux de communiquer en direction du pays des Droits de l’Homme.

    Le problème n’est pas le contenu des propos de Bachar el-Assad, ils sont sans surprise et restent dans le déni le plus complet, faisant les amalgames habituels les plus grossiers entre terroristes et populations civiles pour justifier le massacre du peuple syrien depuis plus de 6 ans .

    Le problème est que pour réaliser un coup médiatique des journalistes puissent abandonner leur éthique en interviewant un criminel de guerre et criminel contre l’Humanité dument identifié comme tel par la commission d’enquête de l’ONU des droits de l’Homme à Genève.

    Tout aussi surprenant sont les commentaires qui ont suivi, pour la plupart complaisants, uniquement narratifs des propos du boucher de Damas, sans recul ni analyse quelque peu contradictoire. Affirmer « la victoire « de Bachar el Assad comme inéluctable alors que pour l’anecdote les trois parlementaires français partis en visite d’allégeance ont été bloqués plusieurs heures dans l’ aéroport d’Alep suite à des tirs de la part des rebelles, nous fait mesurer le niveau de pertinence de certaines analyses journalistiques.

    Après l’effarante interview du boucher de Damas parue il y a quelques semaines dans le journal russe Komsomolskîa Pravda, cet épisode ne fait que confirmer le haut niveau de pression exercée sur les médias et sur l’opinion française et européenne par le camp de Poutine et d’Assad.

    Rétablir la vérité des faits est un devoir de solidarité pour les tenants d’une Syrie libre et démocratique.

    Paris le 10 janvier 2017

    collectif.psld@gmail.com

    Facebook : https://www.facebook.com/SyriePSLD2011/?ref=ts&fref=ts.

    http://www.europe-solidaire.org/

  • Mouvements sociaux : procès en cascade (Nawaat)

    La Cour d’appel de Nabeul a reporté, ce matin, le procès des jeunes de Kélibia au 15 février 2017. Des dizaines de personnes se sont rassemblés devant le tribunal pour soutenir aux onze jeunes condamnés par contumace à 14 ans et un mois de prison ferme pour « provocation d’incendie dans des locaux non habités » et six autres chefs d’accusation. Hier, les ouvriers des chantiers, les discriminés politiques et la coordination nationale des mouvements sociaux déclarent une semaine de protestation sociale par des rassemblements, des manifestations et une désobéissance civile à Meknassi. Les prémisses d’un janvier chaud que les médias dominants ont déjà commencé à criminaliser.

    De Kélibia à Tajerouine

    L’affaire de Kélibia qui a soulevé une vive polémique concerne les violentes manifestations consécutives à l’assassinat de Chokri Belaid en février 2013. D’après Charfi Kellil, un des avocats de la défense, Meriem Jeribi et Rabii Abdeljaouad ne sont pas concernés par les actes de vandalisme survenus lors des manifestations. « Nous allons demander à la Cour de reprendre les investigations. Il faut noter que les accusations ne concernent pas le vandalisme du local d’Ennahdha uniquement mais aussi le vol d’un hôtel et de la fourrière municipale à Kelibia. Rappelons que mes clients n’ont été interrogés qu’une seule fois, en février 2013, par la police judiciaire » précise Charfeddine Kelil. Le comité de soutien rassemblé devant la Cour ce matin a dénoncé « la criminalisation des mouvements sociaux ».

    Jeudi 5 janvier, Imed Touta, Firas Hamda et Hafedh Karbaya, comparaîtront devant la Cour d’appel de Gafsa. Le 13 mai 2016, le Tribunal de première instance de la ville les a condamné à une année de prison ferme et mille dinars d’amende pour « soupçon de consommation de drogue ». Le même jugement a été confirmé, le 7 juin, par le même tribunal. Les trois jeunes militants, originaires d’El Guettar avaient participé au mouvement social de janvier 2016. D’après Wael Ammar, membre du comité de soutien « depuis 2011, les jeunes de la région sont la cible d’une série de procès iniques qui visent à réprimer les mouvements sociaux. Le procès de demain en fait partie ».

    Le 18 janvier 2017, dix sit-ineurs de Kasserine seront jugés pour « entrave à la liberté du travail et usage de la violence » passible de trois ans d’emprisonnement et de 720 dinars d’amende. Les 10 jeunes chômeurs avaient participé au sit-in du gouvernorat suite au suicide de Ridha Yahyaoui le 16 janvier 2016.
    Le 25 janvier 2017, 117 jeunes de Jérissa, Dahmani et Tajerouine en détention depuis février 2016 passeront devant le Tribunal de première instance du Kef pour entrave à la circulation, participation à une entente en vue de préparer et de commettre une agression contre les biens et les personnes, participation à une rébellion provoquée par plus de dix personnes durant laquelle il y a eu agression d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions et la participation à une désobéissance civile. Le comité de soutien des accusés compte une vingtaine d’avocats. Hichem Mejri, membre de ce comité affirme que « certains détenus ont été victimes de torture dans la prison de Mornaguia. Nous essayons de collecter les preuves pour porter plainte. Concernant le procès, les accusations n’ont aucun lien avec la réalité. Les jeunes accusés ne sont que des manifestants pacifistes que le pouvoir essaye de réprimer afin de faire taire les contestations dans la région ». À noter que trois accusés sont en fuite alors que les autres sont dispersés entre différentes maisons d’arrêt en attendant leur procès.

    La désobéissance civile à Meknassi

    Depuis vendredi 30 décembre 2016, les habitants de Meknassi ont appelé à la désobéissance civile en signe de protestation contre l’absence de dialogue et de réponses du gouvernement à leurs demandes d’emplois et de développement régional. Les diplômés chômeurs ont commencé en janvier 2016 le sit-in Harimna [On a vieilli] à la délégation. Abdelhalim Hamdi, porte parole du sit-in explique que la désobéissance civile est « la dernière forme de protestation pacifique que nous avons trouvé pour attirer l’attention du gouvernement et l’appeler à ouvrir le dossier de l’emploi dans la région. Nous exigeons aussi que le dossier de la mine de phosphate de Meknassi soit traité en partenariat avec les habitants et les chômeurs de la région ». L’ouverture de la mine de phosphate a été prévue en 2016. Par ailleurs, les chômeurs diplômés considèrent que le gouverneur de Sidi Bouzid et les autorités régionales en générale « sont responsables du pourrissement de la situation. Durant notre sit-in à la délégation, le gouverneur a refusé de nous recevoir. Il a même porté plainte contre les sit-ineurs et a déclaré que Meknassi ne fait plus partie de ses préoccupations » s’indigne Abdelhalim Hamdi.

    Justice sociale ou démission des incompétents

    La coordination nationale des mouvements sociaux, créée le 26 avril 2016, a annoncé dans un communiqué le début d’une série d’actions de contestation à partir du 3 janvier 2017. Ainsi, les ouvriers des chantiers se sont rassemblés dans 17 gouvernorats durant mardi 3 janvier. Le jour même, les diplômés chômeurs se sont rassemblés à Menzel Bouzayan et Sidi Bouzid. Le 5 janvier, un rassemblement aura lieu à la place de l’UGTT à Redayef. Le 8 janvier, des rassemblements auront lieu à Thala et Kasserine.

    Cette étape vient après plusieurs rassemblements, communiqués et manifestations dans différentes régions pour le travail et le développement. Le dernier rassemblement date du 10 décembre devant l’Assemblée des représentants du peuple où des centaines de militants venus de tout le pays ont rappelé l’urgence de traiter les dossiers économiques et sociaux.

    Selon le Forum tunisien des droits sociaux et économiques, l’année 2016 a enregistré 9887 mouvements sociaux, soit le nombre le plus élevés depuis 2011. La coordination nationale des mouvements sociaux appelle « tous les responsables locaux, régionaux et nationaux incapables d’apporter des solutions équitables aux demandes sociales et économiques de démissionner ».

    Henda Chennaoui

    Journaliste indépendante, spécialiste en mouvements sociaux et nouvelles formes de résistance civile. Je m'intéresse à l'observation et l'explication de l'actualité sociale et économique qui passe inaperçue.
     
  • La Commune de Jemna Tunisie (Anti-k)

    Intervention du président de l’association de Jemna, lors de la réunion publique de soutien du 6 décembre 2016 à Paris.

    Permettez-moi d’emprunter un titre employé par le DrAyman Hussein, en parlant de l’expérience de Jemna : « la Commune de Jemna ». Même si nous ne prétendons pas atteindre quoi que ce soit des réalisations de la Commune de 1871, nous aspirons à suivre les traces de nos ancêtres les Communards.

    Avant d’entrer dans le vif du sujet – la gestion et l’auto-financement dans l’expérience de Jemna – je vais vous présenter sommairement l’historique de la palmeraie.

    Historique de la palmeraie

    Notre oasis est le symbole de la spoliation, de la corruption et de la malversation. Elle est d’ailleurs l’exemple régional pour ne pas dire national le plus frappant et le plus ancien.

    * Le problème a commencé avec la colonisation lorsqu’en 1912 M. Maus De Rolley s’est accaparé les terres fertiles appartenant à nos ancêtres. Il a d’ailleurs arrêté et emprisonné ceux qui s’y opposaient, et avec l’effort, la sueur et la force musculaire des indigènes il a planté des palmiers produisant des dattes de la meilleure qualité appelées Deglet Noor (Noor signifiant en arabe « lumière »).

    * Avec l’indépendance, nos parents ont conclu un marché avec les nouvelles autorités pour l’achat des palmiers. Ils leur ont versé en 1963 quarante mille dinars, soit la moitié de la somme totale. Avec notre argent versé sur le compte du gouverneur de la région de Gabès, l’Etat a réalisé des projets économiques rentables, tel qu’une société de transport, un hôtel et une société commerciale.

    * Avec le système coopératif (1964-1969) le gouvernement a mis la main sur l’oasis.

    * En 1974 la STIL, société étatique appartenant à Mzali Ben Osman Belkouja et autres ministres et hauts responsables, vient exploiter les richesses de Jemna.

    * Avec la faillite de la dite société, le gouvernement de l’ex-dictateur a loué en cachette, de gré à gré, la palmeraie :
    - 111 hectares à un grand entrepreneur de travaux publics contre la minime somme de 9 000 dinars et quelques,
    - 74 hectares au frère d’un commandant du ministère de l’Intérieur qui d’ailleurs a réprimé les émeutes de la région minière de Gafsa en 2008 et qui sera arrêté pendant la révolution.

    * Deux jours avant l’éviction de Ben Ali les jeunes de Jemna avaient repris ce qu’ils ont toujours considéré comme étant leurs terres.

    L’oasis aujourd’hui

    L’oasis compte à présent :
    - 306 hectares enregistrés comme propriété foncière d’Etat, dont les 185 hectares loués auparavant et qui sont à présent gérés par l’Association de la sauvegarde des oasis de Jemna
    - une centaine d’hectares loués aux anciens ouvriers de la STIL lors de l’assainissement de la dite société,
    - une vingtaine d’hectares non encore plantés.
    L’oasis compte aujourd’hui 7 puits artésiens dont 2 creusés par l’association.

    Le rapport d’un comité étatique, venu sur les lieux en mars 2011, prouve que les anciens locataires avaient totalement détruit et ruiné la palmeraie.
    Un autre rapport, quatre ans plus tard, vante la mise en valeur et le développement de l’oasis. Cela s’explique certes par la bonne gestion, mais surtout par le changement des mentalités des ouvriers qui suent, s’échinent, peinent et travaillent durement dans ce qu’ils ne considèrent plus comme bien public, mais plutôt comme un bien personnel. L’auto-gestion, la gouvernance locale, y sont aussi pour quelque chose.
    Chiffre à l’appui je dirai que la récolte a atteint ces dernières années des montants alléchants et vertigineux : 1,8 million de dinars en 2014, puis 1,6 million en 2015, et enfin 1,7 million cette année.
    Nous faisons travailler, en tant qu’association (à but non lucratif), de 120 à 130 travailleurs sans tenir compte des ouvriers occasionnels et saisonniers dans un domaine contenant 10 800 Palmiers. (Sans tenir compte des palmiers qui sont au début du stade de la production, ainsi que des toutes nouvelles plantations s’élevant à 2 000 nouveaux palmiers qui ne seront productifs que 7 à 8 ans plus tard).

    Le problème est que tous les responsables politiques étaient au courant. Nous avons toujours cherché à négocier une solution avec tous les ministres de l’agriculture et de la propriété domaniale. Les hauts responsables des partis, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont tous été contactés. Leurs promesses n’ont malheureusement pas été tenues, la langue de bois demeure la même.
    Toutefois si les précédents nous avaient laissé faire, ce gouvernement d’unité nationale nous empêche de continuer sur la bonne voie : celle qui sert les citoyens, qui construit, qui innove, qui embauche.
    Les locataires précédents avaient traduit devant la justice quelques militants pour des accusations insensées comme l’utilisation de la violence, la formation d’un gang, la saisie intentionnelle et violente de la propriété d’autrui, la diffamation, la volonté de mettre le feu.
    Ce gouvernement, en gelant nos comptes bancaires, nous empêche de vendre nos dattes et de continuer notre travail.

    L’organisation de notre lutte

    Pour revenir à notre lutte, j’ajouterai que lorsque, le 12 janvier 2011, les jeunes avaient repris leur terre on était en pleine campagne de récolte des dattes et il a fallu agir rapidement.

    Nous avons fondé le Comité pour la protection de la révolution, et nous avons été en toute modestie exceptionnels :
    - Ce comité n’est pas organisé de façon hiérarchique : il n’a ni président, ni trésorier, ni secrétaire général. Nous sommes tous chefs, et nous sommes tous membres.
    - Notre association a organisé l’une de premières élections libres et démocratiques puisque nous avons organisé l’élection du maire de Jemna-Nord et celle de Jemna-Sud, avant même les élections du 23 octobre 2011.
    - Nous avons demandé aux gens de choisir les membres du conseil municipal,
    - Nous avons organisé des réunions sur une place publique pour discuter et prendre les décisions qui s’imposaient.

    Notre association, héritière du Comité de protection de la révolution, poursuit le même chemin. A partir du 27 février 2011, nous avons organisé un sit-in qui a duré 96 jours, sans barrer des routes ni incendier des pneus. Ces derniers jours, on a manifesté notre refus par la musique, la poésie et le sport.

    Nous étions donc en 2011 face à la saison agricole qui nécessite beaucoup d’argent :
    - Nous avons demandé aux citoyens de payer chacun 30 dinars de contribution à la pollinisation, et le total des dons a atteint 33 100 dinars ;
    - Les associations nous ont prêté la somme de 22 500 dinars ;
    - Deux grands commerçants de dattes ont prêté la somme de 120 000 dinars.
    - Un groupe d’amis français qui ne connaissaient même pas Jemna, dirigé par le Dr Pierre Clément professeur universitaire, nous ont envoyé la somme de 2 252 dinars. Même si cette somme peut paraître minime, nous la considérons comme la plus importante, car elle relève de l’humanisme, de l’altruisme et de la solidarité.
    Tous ces fonds nous ont permis de faire face aux travaux que nécessitent les palmiers, sans oublier le travail bénévole effectué pour quelques jours par les jeunes de la région.

    Ainsi, grâce aux efforts déployés, la récolte a connu des chiffres qui ont à maintes reprises dépassé le million de dinars : 969 500 dinars en 2011, 941 000 dinars en 2012, et 847 600 dinars en 2013.
    Puis on a dépassé de loin le million avec 1,8 million en 2014 puis 1,6 million en 2015 et 1,7 million cette année.

    Je vous rappelle que les locataires précédents payaient aux environs de 16 000 dinars. Ils empochaient le reste et n’embauchaient qu’une vingtaine d’ouvriers. On dépense aujourd’hui dans le village, pour les salaires, l’achat de matériel et de l’engrais de 40 à 50 000 dinars par mois.

    La gouvernance locale de la gestion et de l’auto-financement

    Nous avons dépensé des sommes énormes pour métamorphoser l’infrastructure de la ville en construisant :
    - Un marché couvert, qui est le seul du gouvernorat de Kébili, et dont le coût s’élève à presque 600 000 dinars ;
    - Trois salles de classe et quatre blocs sanitaires, une clôture avec une belle façade, la restauration de l’équipement électrique et sanitaire dans les deux écoles primaires avec des dépenses totales de 350 000 dinars ;
    - Une salle de sport bien équipée au lycée, et qui a nécessité 360 000 dinars ;
    - Un terrain de football dont les travaux sont encore en cours, et qui devrait dépasser les 250 000 dinars, avec surtout le gazon synthétique de 6e génération que l’on attend encore.
    - Des subventions aux associations sportives et culturelles (Théâtre de la Ville, festivals de la région, équipes sportives) ;
    - Des subventions pour la section de l’Union tunisienne d’aide aux insuffisants mentaux qui a bénéficié aussi d’une ambulance et de 50 palmiers dattiers ;
    - Une aide financière très importante pour l’école des autistes, les sourds-muets, les cancéreux, ainsi que les associations nationales comme l’Union tunisienne de la femme et la section locale de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme ;
    - Une aide également pour un centre d’instruction religieuse, les mosquées et l’association caritative qui donne des subventions mensuelles pour 27 étudiants, ce qui montre que nous n’avons pas de problème avec notre identité arabo-musulmane ;
    - L’équipement bureautique pour le dispensaire, la bibliothèque publique et le poste de police
    (ordinateur climatiseurs fontaines fraiches matelas orthopédiques).

    En ce qui concerne la palmeraie que nous exploitons :
    - L’achat d’un ensemble d’équipements et de moyens d’outils et de matériels : pompe, tracteur et diverses machines.
    - La réparation et l’entretien des puits, avec le forage de deux nouveaux puits, de nouvelles plantations et le désherbage de mauvaises herbes.
    - La restauration d’un bâtiment administratif.

    Nos dépenses se font en toute transparence et un expert-comptable s’occupe de ce dossier financier. Chaque centime dépensé est facturé et documenté.
    Nous avons maintenu la propriété unifiée. Elle n’est pas fragmentée et morcelée comme c’est le cas à Tozeur près de chez nous.
    Nous veillons au respect des slogans de la révolution (travail, liberté et dignité), ainsi qu’aux principes et idéaux de solidarité, de coopération, de compassion et d’altruisme.

    Enseignements et leçons tirer de notre expérience

    En tant que responsables de l’association, nous sommes des bénévoles, et durant ces 6 ans nous avons beaucoup donné de nous-mêmes, physiquement et moralement. Nous avons exprimé le désir de nous retirer, mais cela nécessiterait l’émergence de dignes successeurs qui poursuivraient l’expérience.

    Nous considérons que notre expérience s’insère dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, ainsi que dans la gouvernance locale, nous sommes même des pionniers dans ce domaine. Notre action est une réponse aux partisans de la privatisation. Elle est une forme d’économie sociale et solidaire qui va à l’encontre du capitalisme sauvage, système économique périmé et qui a montré ses faiblesses.

    - Avec l’exercice de la démocratie locale et la tenue de réunions publiques nous avons pris l’avis du citoyen, et nous avons pu prendre les bonnes décisions.
    - L’intérêt public unit tout le monde
    - Accorder à l’agriculture beaucoup d’importance, en raison de la nature de la région.
    - Nous sommes tenus d’œuvrer pour la coordination avec les habitants d’autres régions qui souffrent des mêmes problèmes et vivent sur les mêmes terres « domaniales », pour trouver des solutions au profit des gens démunis de toute autre richesse que celle de leurs terres.

    Nous continuons, en dépit des difficultés et des obstacles, d’accomplir ce que nous croyons utile pour le domaine et le village.
    Nous sommes toutefois surpris de la position des partis nationaux, tel que le Front populaire qui aurait dû donner à l’expérience l’intérêt qu’elle mérite. Cela ne veut pas dire que nous sommes prêts à accepter l’ingérence de ces partis dans nos affaires.
    A un certain moment, nous ne nous étions pas intéressés non plus aux médias, quoique les amis du site Nawaat aient réalisé des documentaires très intéressants.
    Si nous n’avons pas fait une campagne médiatique importante pour expliquer davantage notre expérience, la responsabilité en incombe à l’association
    Il n’y a pas que du côté des médias que nous avons connu un échec relatif. Du côté judiciaire, nous aurions dû nous adresser aux tribunaux. C’est d’ailleurs ce que nous allons faire maintenant pour exiger l’application d’un jugement de la cour de première instance refusant d’accorder un titre de propriété foncière domaniale pour une partie de la palmeraie. L’application logique de ce jugement devrait être que l’Etat nous verse des indemnités pour s’être accaparé un terrain ne lui appartenant pas de par la loi.
    Nous serons également obligés de saisir la Justice pour remettre en cause le qualificatif de « domanial » attribué aux terres. Il doit y avoir une solution politique à ce sujet, et c’est une certitude, car le domaine nous a été volé suite à une décision politique.
    Aujourd’hui les négociations avec le gouvernement traînent mais elles continuent.

    Malheureusement chaque ministre présente une amorce différente de solution :
    - l’un évoque la mise sur pied d’une SIVAM (société de mise en valeur et de développement agricole),
    - l’autre propose la création d’une coopérative,
    - tantôt on entend parler d’une faible représentation de l’Etat au sein de la société, tantôt de sa détention d’une majorité des actions,
    - parfois, il est question d’appliquer l’article 16 de la loi 95 relatif aux coopératives, parfois l’article 14 de la même loi relatif aux associations,
    Chaque ministre prétend tenir le dossier entre les mains. Nous exigeons une solution écrite noir sur blanc, pour pouvoir la discuter avec les nôtres.
    Nous exigeons aussi le dégel des comptes bancaires comme preuve de bonnes intentions.

    Nous comptons sur vous pour faire pression sur le gouvernement, afin que nous puissions reprendre très prochainement notre activité. Merci de m’avoir permis d’expliquer l’affaire de Jemna. Jemna qui vous remercie infiniment d’avoir soutenu sa cause.

    NB : au 1er janvier 2017, 1 dinar équivaut à 0,41 euro.

    ETAHRI Tahar

    Intervention du président de l’association de Jemna, lors de la réunion publique de soutien du 6 décembre 2016 à Paris.

    * Professeur de français pendant 36 ans, Tahar Etahri est à la retraite depuis 2013.
    Il était avant cette date le secrétaire général du syndicat UGTT régional de l’enseignement secondaire.
    Militant de longue date de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Tahar en est actuellement le président régional.

    http://www.anti-k.org/2017/01/06/la-commune-de-jemna-tunisie/
  • Nouveautés "Syrie"

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    Dans un entretien, Bachar Al-Assad se dépeint en leader démocrate, pacifiste et populaire (Anti-k)

    Pour Bachar Al-Assad, la position de François Fillon sur la Syrie est « une très bonne chose » (Le Monde)

    Syrie: ces parlementaires français sur le sulfureux chemin de Damas (L'Express)

  • Toulouse Solidarité Palestine

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    Dans le cadre des journées d'actions du 13 au 15 janvier 2017 pour la libération d'Ahmad Sa'adat (secrétaire général du FPLP) et de tous les prisonniers palestiniens, nous organisons une table d'infos sur Toulouse. Venez nombreux et nombreuses pour nous rencontrer et donner un coup de main. La solidarité est notre arme ! Palestine vaincra !

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  • Le Hamas aujourd’hui (Les Clefs du MO)

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    Leila Seurat est docteur en science politique (Sciences Po Paris) et chercheur associée au CERI (Centre de Recherches Internationales).

    Quelles sont les origines du Hamas ?

    Le Hamas puise ses racines du début du 20è siècle. Il constitue la branche palestinienne des Frères musulmans. On retient souvent la date de 1947 pour souligner l’implication des Frères musulmans dans la première guerre israélo-arabe mais les relations entre les Frères et la Palestine lui préexistent : Abd al-Rahman al-Sa’ati, le frère de Hassan al-Banna, fondateur et théoricien du mouvement, avait réalisé un voyage en Palestine à la fin des années 1930 pour rencontrer le Grand Mufti de Jérusalem Amin al-Husseini. En 1945 s’ouvre la première antenne des Frères dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem et dès 1947, ils disposent d’au moins vingt-cinq branches en Palestine.

    Durant la première guerre israélo-arabe, les Frères musulmans combattent aux côtés des forces nationalistes.

    Malgré les accusations qu’ils essuient souvent, accusés de ne pas être des « nationalistes » de la première heure et de s’être retirés de la lutte armée dès 1948, il faut noter que, jusqu’en 1967, certains Frères musulmans participeront à des actions armées ponctuelles et limitées contre les forces d’occupation dans la Vallée du Jourdain. Ils se retireront par la suite provisoirement du combat nationaliste pour se concentrer, autour du cheikh Yassine et de son organisation la Société Islamique, sur un programme d’islamisation de la société. Cet attentisme sera d’ailleurs l’un des plus vifs reproches formulés par le Fatah à l’encontre du Hamas.

    Ce n’est qu’au moment de l’irruption de la première intifada en décembre 1987, que les Frères musulmans palestiniens décident de quitter cette posture attentiste pour participer au soulèvement.

    C’est lors de la fameuse réunion de la Société Islamique dans la résidence du cheikh Yassine que sera consacré l’acte de naissance du « Hamas », acronyme de Mouvement de la Résistance Islamique. Rendue publique au mois d’août 1988, la charte précise la filiation du Hamas avec l’association des Frères musulmans.

    Il existe des rumeurs, bien évidemment fausses, selon lesquelles le Hamas serait une pure création israélienne. Alors qu’elle occupait la Cisjordanie et la bande de Gaza depuis la guerre des Six Jours en 1967, Israël avait en effet favorisé les activités caritatives des Frères musulmans en leur octroyant les licences. Toutefois, cette aide ponctuelle doit être considérée comme une simple tactique pour faire contrepoids à l’OLP – tactique politique bien connue, qui consiste à tenter de « diviser pour mieux régner ».

    Le Hamas a été inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne jusqu’en décembre 2014. Quelle est l’image du Hamas aujourd’hui ? Comment est perçu le référent religieux ?

    Mon livre Le Hamas et le monde (1), montre qu’il n’existe pas de dichotomie entre les intérêts politiques d’un mouvement et son idéologie. Avec le déclenchement des « Printemps arabes », émerge un nouveau discours de la part des dirigeants du mouvement qui place le Hamas au cœur des soulèvements populaires de la région. Le Hamas, par son exemplarité, aurait joué une rôle de précurseur dans le déclenchement des ces révoltes.

    Les détracteurs du Hamas se réfèrent souvent à sa Charte pour lui contester toute légitimité.

    Le texte présente en effet une lecture idéologique du conflit avec Israël au sein duquel la Palestine doit être défendue contre toute usurpation étrangère ; il contient également des références antisémites, proches de celles du protocole des sages de Sion. L’image violente communément associée au Hamas vient notamment de là. Cependant, réduire le Hamas à sa Charte serait oublier que, dès le milieu des années 1990, certains textes et documents officiels signés par le Hamas s’articulent autour des principales normes internationales en présentant le conflit avec Israël comme un combat légitime contre une force d’occupation et insistant sur la légalité de certaines résolutions onusiennes.

    La question de la pertinence de la Charte se pose au sein des rangs du mouvement : certains considèrent qu’un tel manifeste, rédigé dans l’urgence, ne devrait plus constituer une référence et que la référence officielle du Hamas est désormais le document des prisonniers reconnaissant la validité des frontières de 1967 signé en juin 2006. D’autres pourtant continuent de se réclamer de la Charte, indissociable de l’identité même du Hamas : reconnaître la « caducité » de la Charte, comme l’avait fait Yasser Arafat en 1989 augmenterait le risque d’une assimilation à l’OLP.

    Quelle est la nature des liens entre le Hamas et l’Iran ?

    L’alliance entre le Hamas et l’Iran remonte au début des années 1990. Elle s’explique d’une part par la Première guerre du Golfe et la prise de position de Yasser Arafat en faveur du Président irakien Saddam Hussein ; d’autre part par l’ouverture de pourparlers de paix entre Palestiniens et Israéliens au sommet de Madrid puis d’Oslo. Ces deux événements poussent la République islamique à rompre ses relations avec l’OLP. Pour l’Iran, le Hamas apparaît comme un meilleur candidat pour réaliser ses objectifs à l’échelle régionale : se présenter comme le défenseur de la cause palestinienne et renforcer son statut et son rôle parmi les « masses arabes ». L’alliance stratégique entre l’Iran et le Hamas se noue ainsi au moment de l’expulsion des membres du Hamas au Liban Sud à Marj al-Zouhour en 1992. À cette occasion, le Hamas renforce également ses liens avec le Hezbollah libanais lui aussi chiite.

    Idéologiquement cependant, le Hamas étant issu d’une branche des Frères musulmans, cette alliance se révèle rapidement problématique. Dès 1989, le cheikh Yassine avait ainsi déclaré : « les musulmans sont sunnites et pas chiites », remettant ainsi en cause la légitimité des accords en cours. En 1992, le Hamas nomme le camp de Marj al-Zouhour au Sud Liban le camp « Ibn Taymiyya » (théologien du XIIIe siècle à l’origine du salafisme). En choisissant cette figure religieuse, le mouvement faisait donc le choix de mettre en avant sa spécificité doctrinale, au détriment d’une union « arabe » ou « islamique ». Une stratégie qui sera rapidement remise en cause, dès lors que le Hamas prend conscience des avantages que comporte l’alliance avec l’Iran. L’islam est alors présenté comme facteur de communion, qui a permis de redéfinir l’alliance avec la République islamique chiite sous une forme islamique.

    En quoi les « printemps arabes » et la guerre civile en Syrie ont pu affecter les positions du Hamas ?

    Après son départ de Jordanie en 2000, le leadership extérieur du Hamas, mené par Khaled Mechaal, s’était installé à Damas. Il entretenait d’excellentes relations avec le régime syrien, l’Iran et le Hezbollah réunis autour d’un axe communément appelé le « front du refus ». Le déclenchement du soulèvement populaire en Syrie a provoqué de nombreuses ruptures. Les guerres qui ont lieu aujourd’hui au Moyen-Orient s’enlisent dans une opposition confessionnelle chiite-sunnite. L’axe chiite (Iran, Syrie, Hezbollah) qui soutenait financièrement le Hamas est mis à mal, d’autant plus que des militants du Hamas ont participé à la lutte contre Bachar al-Assad. Le Hamas se trouve face à un dilemme crucial : se taire, et prendre le risque d’être accusé de soutenir Bachar al-Assad, ou exprimer des espoirs de liberté et de justice, mais en se faisant l’adversaire du régime. Après quelques tergiversations, il quitte Damas en février 2012.

    Cette rupture avec le régime syrien pose de grandes difficultés au mouvement, qui tente d’abord d’installer les nouveaux bureaux au Caire. Mais face au renversement de Mohamed Morsi en 2013, Doha est apparu plus stable, et c’est au Qatar que le Bureau politique s’est finalement reconstitué. Mais cette réorientation de politique étrangère par Mechaal fut très mal perçue par l’Iran. Mechaal n’a pas hésité à apparaître en public aux côté du Cheikh Youssef al-Qardawi, qui accusait en juin 2013 dans un discours à la grande mosquée de Doha l’Iran et le Hezbollah de faire le jeu des sionistes. Dans un communiqué, Mechaal lui-même demandait solennellement le retrait de l’Iran en Syrie. Par ailleurs, le Qatar a engagé un rapprochement avec l’Arabie saoudite, de moins en moins virulente à l’égard des Frères musulmans. Cela participe d’une recomposition des alliances qui a tout pour déplaire à l’Iran, qui n’a cependant pas rompu ses relations avec les dirigeants du Hamas à Gaza : Mechaal est devenu persona non grata à Téhéran et c’est à lui spécifiquement que les réponses iraniennes s’adressent. Depuis cette « crise », les relations entre le Hamas et l’Iran semblent s’être apaisées.

    Que peut-on attendre des prochaines élections internes du mouvement ?

    Le Hamas a été mis en difficulté par l’évolution du contexte régional qui s’est révélé loin de ses pronostics et de ses attentes. En Égypte, dès juillet 2013 le maréchal Sissi a déposé le candidat élu Mohamed Morsi ; en Syrie, le régime d’Assad s’est maintenu et les rebelles ont perdu du terrain ; la Turquie quant à elle a opéré un rapprochement avec Israël. Malgré ces difficultés, le Hamas demeure un acteur incontournable tant sur le plan intérieur que régional.

    Lors des dernières élections estudiantines qui ont eu lieu au mois de mai dernier, le Hamas a obtenu un score supérieur à celui de son rival nationaliste.

    La récente annulation des élections municipales pourrait également être le signe d’une mise en difficulté du Fatah. Sur le plan régional, les pays arabes a priori intransigeants vis-à-vis du Hamas comme l’Égypte ne peuvent pas complètement ignorer l’autorité que le mouvement exerce de facto à Gaza. Par l’intermédiaire de Mohamed Dahlan dont les ambitions politiques sont désormais connues de tous, le Hamas peut renouer avec les autorités égyptiennes pour essayer d’obtenir l’ouverture du passage de Rafah. Le Qatar reste également un allié important pour le Hamas, jouant un rôle dans les tentatives de réconciliation palestinienne et accueillant le président de son bureau politique Khaled Mechaal. Celui-ci a déclaré ne pas être candidat à sa réélection dans les prochaines élections internes du mouvement et le renouvèlement de son bureau politique. Alors qu’il apparaissait pour beaucoup comme le successeur naturel de Mechaal, Ismaël Haniyeh a récemment annoncé son retour dans la bande de Gaza. Alors qu’il se trouvait à Doha depuis plusieurs semaines, ce retour en Palestine pourrait préfigurer d’un recentrement sur un autre candidat cette fois issu de la diaspora, Moussa Abu Marzouq.

    Entretien avec Leila Seurat 
     05/12/2016

    Propos recueillis par Mathilde Rouxel, à Beyrouth

    (1) Leila Seurat, Le Hamas et le monde, Préface de Bertrand Badie, Paris, CNRS Editons, octobre 2015.

    http://www.lesclesdumoyenorient.com/

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  • Syrie : Intervention lors du rassemblement du 7 janvier 2017 à Paris (Anti-k)

     

     

    Je suis enseignante et militante syndicale (syndiquée au Snes-FSU, qui est le plus gros des syndicats enseignants). 
    J’interviens dans mon syndicat en soutien à la révolution syrienne, et je participe au collectif « Avec la Révolution Syrienne » qui est un regroupement d’organisations syndicales, politiques et associatives soutenant la révolution syrienne et qui collabore avec d’autre groupes tels le mouvement Nasskoune. 
    Les propos que je vais tenir sont largement partagés par ce mouvement et les organisations du collectif « Avec la Révolution Syrienne » et seront traduits par Fadwa.

    Cela fait bientôt 6 ans que le peuple syrien est sorti dans les rues pour demander la liberté.
    6 ans que le peuple syrien subit une barbarie sans nom, qu’il résiste et exige, toujours, la chute du régime.

    Nous savons depuis longtemps que les États et gouvernements sont capables de barbaries sans limites, surtout lorsqu’il s’agit de mater les peuples.

    Ainsi, dans la révolution syrienne, le plus extraordinaire ce n’est pas la barbarie du régime et de ses alliés, mais le plus extraordinaire, c’est la capacité de résistance du peuple syrien, une résistance qui s’est heurtée et se heurte encore à une immense violence physique, et à d’immenses obstacles politiques.

    Parmi ces obstacles, il y a le soutien ouvert de certaines puissances telles la Russie et l’Iran, au régime de Bachar al-Assad. Mais il y a aussi la politique d’autres puissances qui ont prétendu aider la résistance mais qui ont, dans les faits, protégé Bachar al-Assad contre cette résistance.

    Un exemple : celui des Etats-Unis qui à l’été 2011, pensant qu’Assad ne pourrait tenir, avait exigé son départ. Peu après, Obama fixa une « ligne rouge », l’utilisation des armes chimiques, ce qui revenait à autoriser le reste. 
    Et à l’été 2013, lorsque le régime utilisa massivement les armes chimiques, Obama annula toute riposte et trouva un accord avec Poutine.

    Un autre exemple : celui des gouvernements français, qui firent beaucoup de bruit avec leur bouche mais qui avec un décalage plus ou moins grand, collèrent aux positions successives d’Obama.
    Plus encore, après les attentats de Paris de novembre 2015, Hollande chercha une coopération ouverte avec Moscou alors même que l’armée de Poutine massacrait déjà les civils syriens au nom d’une prétendue lutte contre Daesh. 
    Et en parallèle, Hollande restreignait nos libertés, notamment celle de manifester, par l’instauration de l’état d’urgence.

    C’est au regard de ces analyses que l’on peut comprendre la chute d’Alep ou la poursuite des exactions en Syrie, comme ces derniers jours à Wadi-Barada, et que les villes tombent les unes après les autres.

    Il n’y a donc rien à attendre de ces faux amis qui parlent de « démocratie », et qui collaborent entre eux à l’ONU notamment, contre la révolution syrienne. L’ONU, une organisation qui n’intervient que lorsque les grandes puissances sont d’accord entre elles, et dont le travail humanitaire depuis 2011 en Syrie témoigne d’une collaboration scandaleuse avec le régime de Assad.

    La seule solidarité avec la révolution syrienne viendra de la solidarité internationale des peuples, pas des gouvernements. Une telle solidarité commence avec la reprise à notre propre compte des principales revendications du peuple syrien en lutte contre Assad et contre Daesh. Ainsi, nous exigeons :
    * l’arrêt immédiat de tous les bombardements, français compris
    * la libération immédiate de tous les prisonniers politiques
    * la levée immédiate de tous les sièges
    * le départ immédiat de toutes les forces armées étrangères
    C’est pourquoi nous affirmons que la revendication du peuple syrien, pour le départ de Assad et la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime. 
    C’est pourquoi nous combattons enfin toute forme de collaboration du gouvernement français avec des régimes assassins.

    Il y a eu en France des prises de position de syndicats, de partis, d’organisations démocratiques en solidarité avec la révolution syrienne. 
    On peut les juger insuffisantes, mais elles ont le mérite d’exister et doivent être démultipliées. Car depuis que la contre-révolution est à l’œuvre dans tout le Proche et le Moyen Orient, nous n’avons cesse de voir en France nos libertés démocratiques reculer.  
    Le combat pour les libertés démocratiques n’a pas de frontière. 
    Combattre pour la liberté en Syrie, c’est combattre pour la liberté en France et partout ailleurs. C’est combattre pour votre et pour notre liberté.

     Laure  9 janvier 2017

    http://www.europe-solidaire.org/

    http://www.anti-k.org/