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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Solidarité avec le peuple égyptien en lutte ! Liberté pour toutes et tous ! (NPA)

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    Lundi 25 avril, une manifestation à l’appel notamment des forces progressistes en Egypte a été l’objet d’une répression extrême.

    Depuis plusieurs jours des centaines de militant-es ont été arrêté-e-s, à domicile ou dans des cafés, et incarcéré-e-s. Le centre du Caire a été bloqué pour empêcher la manifestation. Les forces de l’ordre ont exercé des violences systématiques à l’encontre des manifestant-e-s, puis les ont arrêté-e-s par centaines.

    De nombreux journalistes ont également été interpellés. A l’heure de publication de ce communiqué, des centaines de personnes sont toujours incarcérées.

    Le pouvoir est aux abois et le degré de sa politique de répression n’est que l’expression de sa faiblesse.

    Le NPA exprime toute sa solidarité avec le peuple égyptien en lutte et en particulier avec les personnes incarcérées ou poursuivies par ce pouvoir meurtrier. Nous rappelons qu’une semaine seulement s’est écoulée depuis la visite de François Hollande en Egypte : nous exigeons la fin des accords militaires entre la France et l’Egypte et la libération de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques : vive la lutte du peuple égyptien !

    NPA, Montreuil, le 26 avril 2016

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37800

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/egypte

  • Humour algérien (Liberté.dz)

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  • Au Maroc, les Journalistes font face à une répression illisible (Médiapart)

     

    Depuis le début de l'année 2016, les procès à l'encontre des journalistes se multiplient.

    Le pouvoir tente de réduire au silence toute voix critique, selon des critères de plus en plus flous, dans l’espoir d’éteindre les dernières lueurs du mouvement du 20-Février. .

    Ali Anouzla est un habitué des tribunaux. Le 26 avril, le directeur du journal électronique Lakome2 3 est à nouveau convoqué par la justice marocaine. Cette fois-ci, il est accusé d'« atteinte à l'intégrité territoriale », à la suite d’une déclaration au journal allemand Bild, dans laquelle il aurait utilisé l'expression « Sahara occidental occupé ».

    Une ligne rouge dans le royaume, où le statut marocain du Sahara ne souffre d'aucun débat.

    Anouzla affirme qu'il s'agit d'une erreur de traduction, d'ailleurs assumée et corrigée par le quotidien allemand. Ali Anouzla est aussi poursuivi pour incitation et apologie du terrorisme depuis octobre 2013 pour un article publié dans Lakome (fermé depuis et remplacé par Lakome2) qui contenait un lien vers un blog du journal espagnol El Pais, qui renvoyait à son tour vers une vidéo d'AQMI menaçant le Maroc. Son arrestation et son incarcération – il a passé 39 jours en détention – avaient suscité une forte vague d'indignation dans un Maroc encore agité à l’époque par la contestation, amorcée deux ans et demi plus tôt, par les jeunes du 20-Février.

    Sur le net, la censure des versions arabophone et francophone de Lakome, un journal plutôt rare dans le paysage médiatique marocain, avait fait grand bruit.

    D'après ses soutiens, Anouzla, qui a par ailleurs déjà été condamné par la justice marocaine dans d'autres affaires, était à nouveau poursuivi uniquement parce que ses écrits dérangeaient. Il était alors l'un des rares journalistes à bousculer les fameuses lignes rouges, qui ne sont ni précisément énoncées ni définies – grosso modo, la monarchie, l'islam, la question du Sahara– et qu'un nombre de plus en plus réduit de journalistes tentent encore de bousculer. Selon de nombreux observateurs, ce type de poursuites, parfaitement assumées par les autorités, qui parlent d’un bilan plutôt avantageux en matière de liberté de la presse et d'expression, illustre une répression contre toute voix dissonante, entamée en 2013, une fois que l'essoufflement du mouvement contestataire des jeunes du 20-Février s'est réellement fait sentir.

    L'année suivante, le ministre de l'intérieur Mohamed Hassad annonçait au parlement, en les accusant d'entraver la lutte contre le terrorisme, un durcissement à venir contre les ONG, surtout l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), accusées d’entraver la lutte contre le terrorisme. 3 Ces derniers mois, les pressions à l'encontre des journalistes et des activistes se sont encore intensifiées. Le Maroc, partenaire majeur de l'Occident dans la lutte contre le terrorisme et régulièrement félicité à ce titre, a les coudées franches pour museler les opposants. On fait peu de cas dans la presse étrangère – à laquelle le pouvoir est particulièrement sensible – des dérapages en matière de droits de l’homme et de liberté de la presse. Le Maroc continue de jouir à l’extérieur de son image d'« exception » dans la région, laissant les mains libres aux décideurs pour régler le thermostat de la liberté d'expression selon les nécessités politiques.

    Le 23 mars, l'historien et opposant Maâti Monjib était ainsi convoqué devant le tribunal de première instance de Rabat. Il est accusé, ainsi que six journalistes et activistes, de « financements étrangers illégaux » et d'« atteinte à la sécurité de l'État ». Le juge a reporté le procès au 29 juin en l'absence de deux des accusés. Président de l'association de défense de la liberté d'expression Freedom Now, née du Comité de soutien à Anouzla créé il y a deux ans, et qui n'est toujours pas reconnue par les autorités, et de l'AMJI (Association marocaine du journalisme d'investigation), Maâti Monjib répète sur tous les tons subir un harcèlement des autorités. En octobre, il avait d'ailleurs observé une grève de la faim de 24 jours pour protester contre une interdiction de quitter le territoire, levée depuis. Mais les poursuites judiciaires ont été maintenues.

    Mardi 19 avril, Abdellah Bakkali, président du syndical national de la presse (SNPM), député du parti de l'Istiqlal et rédacteur en chef du journal Al Alam, comparaissait lui aussi devant la justice, poursuivi pour diffamation. 3 Le ministère de l'intérieur a déposé une plainte pour un article publié en octobre dernier ainsi que contre une déclaration faite au site Alyaoum24 au sujet de la corruption lors des dernières élections, explique Bakkali lors d'un entretien téléphonique avec Mediapart.

    « Il y a un recul en matière de droits humains. En témoignent les poursuites à l'encontre des journalistes, des pressions sur l'AMDH, de la répression des manifestations des enseignants stagiaires », affirme-t-il. « Il y a un courant au sein du pouvoir qui est opposé au changement constitutionnel de 2011. »

    Ce tour de vis ne cible pas uniquement la presse locale.

    Début avril, des journalistes du “Petit Journal” de Canal + ont été arrêtés à Beni Mellal, où ils effectuaient un reportage sur une agression homophobe qui y avait eu lieu quelques jours auparavant, puis renvoyés vers la France après un passage de plusieurs heures à la préfecture. Ils ne disposaient pas d'une autorisation de tournage, obligatoire au Maroc pour les chaînes non accréditées. Mais ces autorisations sont distribuées au compte-gouttes, d'après de nombreux journalistes qui se sont frottés au ministère de la communication. Et à son silence. Souvent, ils n'obtiennent aucune réponse et décident donc de se rendre tout de même sur place. Pourquoi cette récente rigueur de l'État marocain ? Les journalistes contactés ont des difficultés à analyser ses véritables motivations. « C'est la zone grise », avance le journaliste du nouveau journal Le Desk 3 Imad Stitou. « Mais avec les poursuites contre les défenseurs de droits de l’homme, on voit qu'ils sont moins tolérants qu'avant. Dans un contexte où l'État déclare qu'il est en guerre contre le terrorisme, ça devient difficile de critiquer les institutions sécuritaires, entre autres. » « On ne comprendra jamais les motivations du cerveau sécuritaire de l'État. Il n'y a aucune explication logique », poursuit-il. « Pourquoi maintenant ? Je me pose la même question. »

     

    « Ce n'est pas nouveau de laisser les gens dans l'ambiguïté », déplore l'ancienne présidente de l'AMDH et secrétaire générale de Freedom Now Khadija Ryadi. « Une chose est interdite un jour et pas le lendemain. Même les textes de loi sont flous. Les lois sont comme des élastiques. Tout dépend des rapports de force, de la situation politique, sauf de la loi. C'est très tendu actuellement, c'est la répression. On ne sait pas ce qu'ils veulent, où ils veulent emmener le pays. Ceux qui décident ont-ils une visibilité ? Sont-ils conscients de la gravité de la situation ? Et puis qui décide ? Chacun dit : “Ce n'est pas moi.” On sait que le gouvernement, ce n'est pas lui qui décide. Il ne fait qu'exécuter les ordres. Et puis en ce moment, chacun est tourné vers les élections. » Ce manque de clarté du pouvoir, qui tolère, puis censure quand bon lui semble, parfois sans signes avant-coureurs, Rik Goverde en a fait les frais. En novembre dernier, ce journaliste néerlandais présent au Maroc depuis deux ans, a été expulsé sans raison apparente et renvoyé vers l'Espagne par bateau en pleine nuit. « J'ai été officiellement expulsé parce que je travaillais sans carte de presse. Ce qui était vrai. Donc le Maroc avait le droit juridique de m'expulser, je pense », raconte Goverde depuis les Pays-Bas, où il n'exerce plus son métier de journaliste. « J'étais dans le pays légalement avec un visa touristique. Néanmoins, j'ai demandé mon accréditation deux fois, dans les temps, début 2014 puis 2015. J'ai fourni toutes les informations au ministère de la communication et demandé à plusieurs reprises si je devais parler à quelqu'un ou répondre à d'autres questions. » « La plupart du temps, j'étais relativement libre de travailler », nuance-t-il. « Mais je n'ai aucun doute sur le fait que j'ai été suivi, surtout à Tanger, Nador, près de la frontière algérienne, et Ouarzazate. J'ai été interrogé plusieurs fois par la police et mes photos ont été quelquefois effacées lors de manifestations ou près d'Imider [où a lieu un sit-in ininterrompu depuis août 2011– ndlr]... J'ai travaillé en Tunisie, Libye, Égypte. Surtout dans ces deux derniers pays, travailler comme correspondant est nettement plus difficile qu'au Maroc. »

    Certains journalistes marocains racontent subir une répression d'un tout autre type : sourde, indirecte, mais tout aussi difficile à appréhender.

    À tel point qu'ils ne peuvent plus travailler ou vivre de leur métier. L'an dernier, Ali Lmrabet, souvent décrit comme le trublion de la presse marocaine, observait une grève de la faim pour dénoncer le refus des autorités de lui délivrer les documents nécessaires au lancement de son journal. Lmrabet avait été condamné à 10 ans d'interdiction d'exercer en 2005. Une condamnation unique. Son projet, monté en collaboration avec le caricaturiste Khalid Gueddar – lui-même condamné l'été dernier à trois mois ferme dans une affaire d'ébriété sur la voie publique remontant en 2012 – et l'humoriste contestataire Ahmed Snoussi alias Bziz, n'a toujours pas pu voir le jour. « Ils m'ont fait remettre mes papiers en Espagne, alors que je n'y réside plus, preuves documentaires, et très nombreuses, à l'appui, comme l'attestation du consul général du Maroc à Barcelone, qui atteste que je ne vis plus en Espagne », explique Lmrabet. « C'est une manœuvre pour m'empêcher de relancer mes journaux », accuse-t-il. « Sans domiciliation au Maroc, je ne peux pas demander un certificat de résidence, et sans ce certificat je ne peux pas demander l'autorisation pour lancer un journal. De plus, ils m'ont fait retirer illégalement, puisque j'ai toute ma documentation en règle, l'autorisation de gérance d'un riad, qui me permettait de faire vivre ma famille. »

    Ces derniers temps, la diffamation est devenue un outil de répression supplémentaire, notamment à travers des sites nouvellement créés.

    « Quand tu es un journaliste indépendant, tu n'es pas seulement face au Makhzen [les autorités du régime – ndlr] mais aussi face à des opérations de diffamation. Tu te bats contre des confrères qui balancent des infos sur toi, dans une société conservatrice. Tu es pris entre le marteau et l'enclume », explique le journaliste Soulaiman Raissouni. Raissouni, qui vient de lancer un nouveau site d'information Al Aoual 3, se souvient de ses premiers tracas alors qu'il travaillait encore au quotidien Al Massae en avril 2015. « Ils ont commencé par ne plus faire passer mes articles. Pendant sept mois, j'ai été payé. Rien n’était publié », raconte-t-il. Le journaliste était alors responsable des rubriques culture et investigation : une enquête sur les dessous du festival d'Asilah avait fortement déplu, d'après lui. C'est aussi à ce moment-là que Raissouni entreprend des activités militantes qui posent problème à sa rédaction. Il devient le coordinateur du comité de soutien à Ali Lmrabet, puis de celui de Maâti Monjib. Pas d'organe de presse indépendant Mais il est alors « difficile de le renvoyer » car il est élu délégué des salariés du journal. Les confrères qui le soutiennent et ont voté pour lui subissent des pressions (mutations dans une autre ville, par exemple), raconte Raissouni. Le bras de fer durera plusieurs mois, jusqu'à ce qu'il décide de prendre la parole dans les médias et de quitter le journal avec un confrère pour créer son propre site d'information.

     Pour certains, la pression devient si intenable qu'ils ne voient d’autre option que de quitter le pays.

    Le rappeur Mouad Belghouate, connu sous le nom de Lhaqed, a demandé l'asile politique en Belgique, où il se trouve depuis maintenant plusieurs mois, pour échapper à ce qu'il perçoit comme un harcèlement des autorités. Alors qu'il était en voyage en Belgique, Lhaqed, déjà plusieurs fois condamné par la justice, a décidé de ne plus retourner au Maroc. « Je suis menacé au Maroc. La police est venue me chercher à la maison alors que j'étais en dehors du pays et j'ai décidé de rester ici », explique Lhaqed depuis Bruxelles. « Ils ont demandé à ma famille où je me trouvais et leur ont délivré une convocation, sans motif ni date, en disant que si je rentrais au Maroc, je serais arrêté à l'aéroport. » Militant du mouvement du 20-Février, connu pour ses raps critiques envers le pouvoir, où il allait jusqu'à s'adresser directement au roi, il a été, selon ses soutiens et de nombreuses ONG, victime d'un acharnement judiciaire. Il a effectué trois peines de prison depuis 2011. Il a notamment été condamné à un an de prison pour « atteinte à un corps constitué » pour le clip – dont il nie être l'auteur – d'une chanson sur la police datant de 2010, « Les chiens de l'État », dans lequel la tête d'un policier est remplacée par celle d'un âne.

    Après sa troisième incarcération pour « ébriété sur la voie publique » et « violence sur agents » en 2014, il a enregistré un album, toujours aussi irrévérencieux.

    Il n'a même pas pu le présenter à la presse, la conférence ayant été interdite. Depuis la Belgique, il collabore avec le journal Goud.ma, dans lequel il a raconté sa détention. Pourquoi les autorités mettent-elles un tel acharnement à le faire taire, alors que la contestation est si faible ? « Je n'ai pas changé, je ne suis pas revenu sur mes idées et j'ai continué à les déranger », répond Lhaqed. « C'est comme ça lorsqu'on vit dans un État dictatorial. Il ne faut pas dépasser les lignes rouges. En ce moment, il y a un recul dangereux des droits de l’homme et l'État se venge des gens du mouvement. L'État veut récupérer sa Hiba [sorte d'autorité empreinte de la peur qu'il inspire et de respect – ndlr], disparue avec le mouvement des jeunes du 20-Février. »

    Pendant ce temps, la sphère politique continue de débattre d’un futur code de la presse sans cesse annoncé, censé mettre fin aux peines privatives de liberté.

    Mais certains élus craignent un transfert de ces peines du code de la presse vers le code pénal pour des délits comme l'atteinte à la personne du roi ou aux symboles nationaux. Reda Benotmane, chargé de projet à l'AMDH, attend ce nouveau code avec beaucoup de scepticisme. « Je pense que tant que les lois sont ce qu'elles sont, nous serons dans une situation régressive, y compris avec le nouveau code », affirme-t-il. Difficile, selon ce fin observateur des médias, de rencontrer des journalistes réellement indépendants, dans ce contexte : « Dans l'absolu, il doit en exister. Mais je n’en vois pas de trace. Je ne connais pas d'organe de presse indépendant des circuits du pouvoir. » Selon le dernier classement de Reporters sans frontières, le Maroc se situe dans la zone rouge pour la liberté de la presse : au 131e rang mondial, loin derrière la Mauritanie et la Tunisie. Il recule d'une place par rapport à l'année précédente Ce classement ne reflètait déjà pas la réalité 3, selon Mustapha Khalfi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement. Pour lui, 2015 a été une année « exceptionnelle » en matière de liberté de la presse.

    25 avril 2016

    Par Ilhem Rachidi - Médiapart

    http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/

  • Sahara occidental : À quand le respect du droit international ? (Afriques en Lutte)

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    Depuis 24 ans, le Maroc s’oppose par de multiples tergiversations et corruptions à l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans cette colonie. Avec le soutien de la France.

    Considérant que « tous les peuples ont un droit inaliénable à la pleine liberté, à l’exercice de leur souveraineté et à l’intégrité de leur territoire national », l’assemblée générale des Nations unies adoptait 10 décembre 1960, sa résolution historique sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux et proclamait « solennellement la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations ».

    En 1973 les Sahraouis prennent les armes pour chasser la dictature franquiste, sourde à leur aspiration de liberté. Novembre 1975 :

    l’Espagne cède sa colonie au dictateur Hassan II qui envahit militairement le Sahara occidental, alors que la Cour internationale de justice confirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’ONU demande sans succès le retrait des Forces armées royales ; la guerre continue, 160 000 sahraouis fuient les bombardements et s’exilent en Algérie qui les accueille depuis 40 ans ! Il fallu 16 ans pour qu’Hassan II se résigne à signer un plan de paix stipulant que « le peuple du Sahara occidental choisira, librement et démocratiquement, entre l’indépendance et l’intégration au Maroc » dans un référendum prévu au plus tard en février 1992. Après 24 ans de cessez-le-feu, le Maroc s’oppose toujours à sa mise en œuvre par de multiples tergiversations et corruptions comme le dénonce l’américain Franck Rudy, ancien responsable de la commission d’identification des votants, dans le film « Les enfants des nuages ».

    Hassan II puis Mohamed VI se sont alliés un large éventail de la classe politique française, de la droite la plus extrême à une gauche qui ne s’est pas remise de ses faiblesses colonialistes.

    Notre pays, après avoir fourni des armes au colonisateur, s’oppose à ce que la seule mission de l’ONU en zone de conflit soit dotée d’un volet de surveillance des droits de l’Homme, malgré les appels des organisations internationales, les résolutions de l’Union africaine et du Parlement européen, et des anciens envoyés spéciaux de l’ONU Franck Rudy et Peter Van Walsum. D’où l’omerta médiatique sur la répression qui sévit sur les manifestations pacifiques quotidiennes depuis mai 2005 et le soulèvement populaire de l’automne 2010 pour lequel vingt-deux militants ont été condamnés en 2013 par le Tribunal militaire de Rabat à des peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité. Ils sont depuis le 1er mars en grève de la faim illimitée pour exiger leur libération alors que leur pourvoi en cassation n’est toujours pas examiné.

    Un rappel à la loi salutaire

    Le droit international interdit l’exploitation des richesses naturelles des territoires non autonomes qui ne profitent pas à leurs populations. C’est la raison pour laquelle la Cour européenne de justice a annulé l’accord commercial sur les produits agricoles et de la pêche entre le Maroc et l’Europe du fait qu’il incluait le Sahara occidental. D’où la colère du roi qui défend ses propres intérêts d’homme d’affaires et ceux de ses généraux qu’il préfère occupés loin du Palais.

    Ni sortie, ni entrée « indésirable » depuis le printemps 2014

    Les défenseurs sahraouis des droits de l’Homme qui ont un emploi se voient refuser leur demande de congé pour se rendre à l’étranger. 139 étrangers, observateurs, journalistes, cinéastes ont été expulsés ou empêchés d’entrer au Sahara occidental occupé, dont 67 depuis janvier 2016. Ils venaient de 14 pays d’Europe, d’Amérique du nord et d’Afrique. Plus question de témoigner de la parodie de justice des tribunaux marocains ni des violations graves des droits de l’homme. Même le secrétaire général de l’ONU, n’a pu s’y rendre lors de sa récente tournée dans la région. Motif : Sa Majesté n’était pas présente au Maroc. Sa visite est reportée à l’été, soit après que le Conseil de sécurité aura statué sur le renouvellement du mandat de la MINURSO. Tous ces exemples ne suscitent aucune émotion à l’Élysée ni au Quai d’Orsay, qui ne craignent pas de soutenir la position marocaine de n’offrir qu’une seule alternative lors du référendum : l’autonomie dans le cadre de « l’intégrité territoriale du Maroc ».

    Le danger du ni guerre ni paix

    Alors que la région est menacée par le chaos installé suite à l’intervention impérialiste en Libye, il est devenu urgent de régler le dernier conflit armé de décolonisation en Afrique. Le peuple sahraoui a cru en la parole donnée, mais sa jeunesse s’impatiente et refuse la perspective d’une vie d’exil ou d’oppression coloniale, elle réclame avec de plus en plus d’insistance que le Front polisario reprenne les armes.

    Le régime marocain au service des affairistes internationaux nourrit les frustrations des jeunes générations marocaines et sahraouies. C’est ensemble que ces deux peuples doivent trouver une issue politique à une situation qui fait perdurer un régime prédateur et corrompu. Solution qui passe par un référendum d’autodétermination maintenant et l’instauration de la démocratie au Maroc.

    25 avril 2016 par Michèle Decaster

    Michèle Decaster est Secrétaire générale de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique.

    Source : http://www.politis.fr

    http://www.afriquesenlutte.org/sahara-occidental

  • Maroc : Manifestation de solidarité avec la femme qui s’est immolée à Kénitra (Afriques en Lutte)

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    De son vivant, on l’appelait « Mmi Fatiha » (Mère Fatiha) ou « la vendeuse de crêpes », du fait de la fonction qu’elle exerçait. Elle habitait au quartier de Oulad Oujih, à Kénitra.

    Le 9 avril, selon plusieurs témoignages, la vendeuse aurait été frappée par un caïd, qui lui a arraché son voile et l’a malmenée sur la voie publique. Pour protester contre cet abus, elle s’est dirigée à la moqataâ où siège le caïd, puis s’est immolée par la suite, devant la moqataâ.

    Souffrant de brûlures au troisième degré, elle a été transportée à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca où elle a succombé à ses blessures. Elle a été enterrée le 13 avril à Kénitra.

    Sa fille, Hind, accordera plusieurs interviews à des médias, et participera ainsi à ébruiter l’affaire. « Ma fille, ils m’ont humiliée », a confié Mmi Fatiha à sa fille sur son lit d’hôpital. « Les pauvres ne peuvent-ils plus vivre ? La loi est-elle là pour nous protéger ou pour nous faire du tort ? », s’interroge Hind, en sanglots, dans une interview avec le site d’information Febrayer.

    La cause a ému et indigné les marocains, qui ont été nombreux à parler de l’affaire, et ont lancé une pétition pour demander que justice soit faite. Ainsi, la vendeuse de crêpes est devenue un symbole de la lutte contre l’abus de pouvoir.

    Une manifestation de solidarité

    Ce lundi 18 avril, une manifestation de solidarité s’est tenue devant les locaux de la moqataâ du quartier de Oulad Oujih. Celle-là même devant laquelle la vendeuse de crêpes s’est immolée. La manifestation a vu la participation de citoyens, d’activistes et de militants associatifs, de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) et du Mouvement du 20 février notamment. Les manifestants demandent l’ouverture d’une enquête concernant le décès de la femme, ainsi que l’arrestation et le jugement du caïd.

    Selon le site d’information Alyaoum24, le parquet général a ordonné, le même jour, l’ouverture d’une enquête sur le décès de la vendeuse de crêpes. Le site rapporte aussi que le ministère de l’Intérieur a dépêché une commission sur les lieux, afin qu’elle mène l’enquête sur les circonstances du décès de Mmi Fatiha, ainsi que les accusations portées contre le caïd.

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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    Dima al-Wawi

     

    Exposition Palestine "Irrésistibles résistants"

    Monteiro Da Silva Julien et Rahal Christian, lundi 18 avril 2016
  • L’Autre Genève. Syrie: pour la liberté, la démocratie, la paix et la justice sociale (A l'Encontre.ch)

    AutreGenVig

    La «situation en Syrie», pour l’essentiel, est traitée sous l’éclairage de négociations internationales et régionales.

    A tel point que le dessein du clan Assad de «rendre invisible le peuple syrien» est souvent atteint.

    L’Autre Genève se veut une contribution visant à contrecarrer à la fois l’ignorance et l’indifférence face aux combats d’une population asservie, depuis longtemps, par une dictature implacable. Ses multiples luttes traduisent une profonde aspiration à la liberté, à la dignité, à la justice sociale et à une paix consolidée par le jugement des responsables de crimes ayant peu de précédents.

    Quelque 400’000 morts; des dizaines de milliers de détenus et de disparus. Des millions de réfugié·e·s ont fui les bombardements du régime. Et, depuis octobre 2015, ceux de l’aviation russe. S’y ajoutent celles et ceux qui veulent échapper aux pires forfaits de Daech.

    Le refus par les diverses forces de l’opposition démocratique d’une prétendue transition démocratique sous la présidence de Bachar el-Assad est validé par la pratique passée et présente du régime Assad, ainsi que de ses alliés régionaux et internationaux. Et pourtant c’est une «solution de ce genre» qui se dessine lors de prétendues négociations à Genève, placées sous l’égide de l’ONU et des Etats impliqués dans le conflit, sans prendre en compte la volonté du peuple syrien.

    L’Autre Genève va permettre à des Syriennes et Syriens – de générations et de sensibilités politiques et culturelles différentes – d’exprimer les raisons de leur engagement à la fois contre la barbarie de Bachar el-Assad et contre celle du soi-disant Etat islamique.

    Dès l’instauration d’une trêve relative, le 27 février 2016, dans de nombreuses villes et bourgades, la population, épuisée, est descendue dans la rue, avec des drapeaux de la révolution pour exiger la paix et le départ de Bachar, comme de l’EI et de forces analogues.

    Le combat de la population syrienne retrouvait sa visibilité. La riposte du pouvoir fut immédiate: bombarder ces villes et bourgades, souvent assiégées et condamnées à la famine. La dictature voulait rendre inaudible et insaisissable cette fraction d’une population martyrisée qui clame, encore et toujours, des idéaux affirmés dès mars 2011, et même avant.

    Les combattant·e·s de la révolution syrienne initiée en 2011 se sont vu refuser l’armement défensif nécessaire pour faire face à un régime dont la force militaire a pour fonction de mater et terroriser la population et d’assurer la perpétuation de sa mainmise sur le pays. L’impasse des affrontements militaires favorisa les interventions multiples de puissances internationales et régionales, visant chacune ses propres buts. Le désastre irakien, issu de l’intervention américaine en 2003, avait amorcé la redistribution des cartes dans la région. Il en résulta, en quelque sorte, une expropriation des buts essentiels – anti-dictatoriaux et démocratiques – de la majorité de la population de Syrie.

    L’Autre Genève s’inscrit contre «l’indifférence qui œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre.» (Gramsci) L’Autre Genève doit faire écho à toutes les actions et toutes les voix de ceux et celles qui, en Syrie, dans les innombrables camps de réfugiés et en exil, perpétuent des idéaux devant bouleverser une situation que les dominants présentent comme une fatalité.

    • Ces voix et ces actions seront présentes le vendredi 27 mai et le samedi 28 mai à Genève. Parmi les intervenant·e·s: Noura Al Ameer, Gilbert Achcar, Mazen Darwich, Mohamad Sabra, Khalil Houssein, Hayma Al Yousfi, Faraj Beyraqdar, Farouk Mardam Bey, Khaldoon Hawali, et d’autres.

    • Les ateliers qui se tiendront le samedi 28 mai dès 10h45 porteront entre autres sur:
    les Etats-Unis et la Syrie (avec la présence d’Ahmed Shawki, ISO et d’un activiste syrien); sur la Syrie, la Grèce et le drame des réfugié·e·s (avec Antonis Ntavanellos); sur la Syrie et la politique de Poutine (avec Vladimir Plotnikov), sur la Syrie, la Turquie et le Kurdistan (avec Khalil Houssein, Kurde syrien, et Sanem Ozturk, sociologue, activiste du centre d’assistance aux femmes syriennes réfugiées en Turquie), et d’autres ateliers.

    https://femmesdemoc.wordpress.com

    http://alencontre.org/moyenorient/syrie/lautre-geneve-syrie