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  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Immigration, école et rapports de domination
    Des salarié·e·s posent leurs questions à Dominique Huez
    Catalogne. 9 novembre 2014: obéissance et désobéissance
    Le 23 novembre, mobilisez-vous comme vous voulez !
    Une crise sans fond
    Vanessa Codaccioni: «La condamnation des Goodyear est un avertissement au monde du travail»
    Trois enseignements à tirer de l’actuelle crise provoquée par Ebola, depuis l’Etat esp

    Israël-Palestine. Une Palestinienne de 13 ans emprisonnée. La Cour fait écho à la machine de propagande

    18 - avril - 2016

    Par Gideon Levy Cette semaine, alors même que la peine d’un enfant de 12 ans était réduite, une enfant de 13 ans a été inculpée. On lui a imposé une amende démesurée – en cas de non-paiement, sa mère sera envoyée en prison pendant une durée pouvant atteindre sept mois. Ce 17 avril 2016: dans les […]

    Syrie. Le déminage: une précondition à la reconstruction humaine et matérielle du pays

    17 - avril - 2016

    Par Anne Bernas Après chaque conflit s’ouvre le chapitre de la reconstruction. Depuis 2011, celle de la Syrie d’après-guerre est convoitée par de grands groupes internationaux qui y voient un juteux business, comme ce fut le cas en Irak [et c’est loin d’être terminé]. Les rumeurs vont bon train sur les intérêts des uns et […]

    Syrie. «Des voies alternatives vers la paix en Syrie»

    16 - avril - 2016

    Entretien avec Rafif Jouejati conduit par Esseline van de Sand Des dirigeants alaouites se sont récemment distanciés du régime Assad par un document de huit pages, lequel a été obtenu par la chaîne britannique BBC news. Ils affirment que la communauté alaouite et les dirigeants religieux adhèrent aux «valeurs d’égalité, de liberté et de citoyenneté; […]

  • Syrie : la reprise de Palmyre a donné lieu en France à une entreprise de propagande en faveur du régime Assad (Essf)

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    À propos de la prise de Palmyre par les troupes de Bachar al Assad : une opération de propagande au service d’un régime criminel

    Durant les derniers jours de mars, les medias ont annoncé, et bien souvent salué, la reprise de la ville de Palmyre par les « armées » de Bachar al-Assad.

    Ce fut présenté souvent comme un succès de la « civilisation » contre la barbarie.

    Ainsi Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, a déclaré être « heureux » de la reprise de Palmyre, se félicitant que le gouvernement syrien puisse désormais « préserver et de protéger » le site antique.

    Ainsi le Figaro titre sur la « libération » de Palmyre et l’Humanité sur le fait que Palmyre aurait été « libérée de Daesh », expliquant que la ville avait été « sauvée de la destruction totale ».

    Il nous faut donc rappeler que, en mai 2015, la ville de Palmyre a été livrée sans combat à Daesh, l’armée de Bachar s’étant retirée en laissant les arsenaux pleins d’armes (livrées juste auparavant). Aucune aviation n’intercepta alors les convois de Daesh qui purent traverser sereinement le désert environnant.

    Il nous faut rappeler que si l’occupation de la ville par Daesh fut une souffrance épouvantable pour la population, l’occupation antérieure par l’armée d’al Assad fut pire encore : les medias, à juste titre, ont signalé qu’un charnier rassemblant quarante deux victimes de Daesh a été mis à jour, mais se sont tus sur les massacres perpétrés par le régime (dont un millier de morts dans la sinistre prison de la ville).

    De même, si les destructions d’œuvres d’art par Daesh sont une perte majeure pour le peuple syrien et pour l’humanité, le pillage d’œuvres et les destructions massives sur le site antique quand celui-ci était occupé par l’armée de al Assad ne peuvent être oubliés.

    Enfin, il faut préciser que la reprise de cette ville ne fut possible que grâce aux alliés du régime syrien, la Russie de Poutine, l’Iran et le Hezbollah.

    Si nous sommes obligés de rappeler ces faits élémentaires, c’est parce que nous sommes confrontés, en France, à une entreprise sans vergogne de propagande en faveur du régime syrien, visant à faire croire que ce régime serait un moindre mal que Daesh, et que l’on pourrait s’allier avec al-Assad pour combattre Daesh. Cette entreprise est relayée en France par des élus, des partis et différents medias. Certains s’imaginent peut être que, ce faisant, ils défendraient mieux les « intérêts français ». Mais il faut dire aussi que les services de la propagande syrienne les « incitent » également à agir dans ce sens.

    C’est ainsi que, au moment où les troupes du régime pénétraient dans Palmyre, une délégation française rencontrait Bachar al Assad, leur voyage étant financé par une émanation du régime syrien, l’association ’“Al Karma” ( la “vigne” ) dirigée par Hala Chaoui. Dans cette délégation d’une trentaine de membres figuraient le très réactionnaire député Thierry Mariani, quatre autres députés du PR de Sarkozy, et des « personnalités » diverses dont Julien Rochedy, un dirigeant de l’extrême droite heureux de faire un selfie avec Bachar, le « chercheur » Fabrice Balanche, et Pierre Barbancey, journaliste de L’Humanité.

    L’agissement de ces personnes doit être qualifié de collusion avec l’un des pires dictateurs de la planète.

    À l’inverse, nous affirmons avec le peuple syrien insurgé contre la dictature : on ne peut en finir avec Daesh en préservant le boucher et son régime au pouvoir à Damas.

    Lyon, le 8 avril 2016 , par Cisyld

    Cisyld (Comité d’Information pour une Syrie Libre et Démocratique)

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37718

  • 12e Université de printemps d’ATTAC-CADTM Maroc (Cadtm)

     

    Notre 12e université 2016 s’est tenue, malgré les pressions

    et les interdictions de salles par les autorités, à Marrakech, la ville ocre où est prévue de se tenir la grande messe climatique COP 22 que le régime et ses acolytes, avec sa société civile, ses institutions et partis, son capitalisme vert prédateur, préparent à grand renfort publicitaire et propagandiste.

    Et pour nous : l’interdiction ne nous a donné que plus de détermination à comprendre et poursuivre la lutte, cette fois sur la question du climat, contre la prédation de plus en plus menaçante pour le droit à la vie...

    Les femmes d’Attac ont été nombreuses et très engagées dans la préparation, l’organisation et le bon déroulement de cette université. Particulièrement une nouvelle et jeune génération qui apporte du sang neuf dans cette énorme lutte qui bouleverse tous les stéréotypes et concerne toutes et tous pour lutter, résister, créer et continuer à rêver plus fort qu’un autre monde est nécessaire.

    Berta Caceres assassinée le 3 mars au Honduras, en affiche, pour nous rappeler à poursuivre sa lutte. 15 avril 

    Auteur.e

    Souad Guennoun

    Architecte et photographe renommée, vit à Casablanca. Elle témoigne depuis plusieurs années des crises sociales du Maroc d’aujourd’hui : émigration clandestine, enfants des rues, situation des femmes, luttes ouvrières, etc. Elle filme les luttes menées contre la concentration des richesses, les restructurations d’entreprises provoquées par le néo libéralisme, les choix du régime monarchique visant à soumettre la population aux exigences de la mondialisation financière. Elle est membre d’ATTAC-CADTM Maroc.

  • Rapport Ruggie : les travailleurs migrants au Qatar n'en peuvent plus des engagements non tenus de la FIFA (Amnesty)

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    Le président de la FIFA, Gianni Infantino, n'est plus à même de préserver l'indifférence de son organisation face aux atteintes aux droits humains commises au Qatar, a déclaré Amnesty International jeudi 14 avril, à la suite de la publication d'un rapport mettant en lumière de graves failles concernant la politique et les pratiques de la FIFA.

    La FIFA a demandé en décembre 2015 à John Ruggie, enseignant à la Kennedy School de Harvard, d'examiner les pratiques commerciales de cette organisation et de présenter un rapport. Ce rapport présente des réformes de grande ampleur en matière de droits humains, mais il ne pointe pas spécifiquement du doigt la crise des droits humains au Qatar, où des milliers de travailleurs embauchés sur des chantiers de la Coupe du monde sont exposés à des abus.

    « La FIFA pratique la politique de l'autruche en ce qui concerne les abus commis au Qatar depuis plus de cinq ans, et préfère se dire et déclarer à la face du monde que les autorités qatariennes vont régler les problèmes. Il n'en est rien, et à présent seule une action concertée de la FIFA visant à empêcher les abus sur les sites de la Coupe du monde permettra de sauver l'âme de la Coupe du monde Qatar 2022, a déclaré Mustafa Qadri, chercheur sur les droits des migrants dans les pays du Golfe à Amnesty International.

    « Le rapport Ruggie souligne que la FIFA a "un long chemin à parcourir" pour que soit respecté son "engagement initial en matière de droits humains". Mais les travailleurs migrants au Qatar ne peuvent plus attendre. Ils ont besoin maintenant d'une protection de leurs droits humains. Alors que la FIFA tarde à réagir, ils sont exposés à toute une série d'abus, y compris au travail forcé. Gianni Infantino ne peut pas se réfugier derrière ce rapport. Il doit sans plus tarder prendre des mesures concrètes pour remédier aux abus commis au Qatar. »

    Un ensemble de mesures claires ont déjà été formulées à l'intention de la FIFA

    Le 31 mars 2016, Amnesty International a rendu public un rapport exposant des abus commis contre des ouvriers des chantiers de construction du Khalifa international stadium à Doha, au Qatar, qui accueillera une demi-finale de la Coupe du monde en 2022. La FIFA a réagi avec indifférence face à ces abus, qui dans certains cas constituaient du travail forcé.

    Ce rapport, intitulé Le revers de la médaille. Exploitation sur un site de la Coupe du monde de football Qatar 2022 (Synthèse), exhortait la FIFA à :

    • rendre public un cadre pour les droits humains comprenant des mesures concrètes et des comptes rendus périodiques permettant de veiller à ce que la Coupe du monde 2022 ne soit pas bâtie par des travailleurs exploités ;
    • mener ses propres inspections indépendantes et régulières des conditions de travail au Qatar, et rendre publics les activités d'enquête, les résultats de ces enquêtes et les mesures prises pour remédier aux problèmes ;
    • appeler publiquement les autorités qatariennes à publier un calendrier de réformes systématiques à mettre en œuvre en amont du pic d'activité prévu pour mi-2017, où le nombre d'ouvriers travaillant sur les chantiers de la Coupe du monde devrait alors atteindre les 36 000.

    La FIFA n'a pas encore mis en œuvre ces recommandations.

    Une longue liste d'abus mis en lumière

    Le rapport d'Amnesty International présentait des informations sur les conditions de vie des travailleurs, qui vivaient dans des logements sordides et surpeuplés, faisaient l'objet de menaces visant à les dissuader de se plaindre au sujet de ces conditions, et étaient privés de paie pendant plusieurs mois. Des employeurs ont également confisqué des passeports de travailleurs, ou refusé de leur remettre un permis de séjour ou de sortie du Qatar, ce qui signifie que ces derniers ne pouvaient pas quitter le pays ou leur travail, sous peine d'être arrêtés ou expulsés du pays en tant que travailleurs « fugueurs ».

    Amnesty International a également rassemblé des éléments prouvant qu'une entreprise de fourniture de main-d'œuvre a menacé des migrants de leur imposer des pénalités afin de les obliger à travailler ; elle a notamment menacé de retenir leur salaire, de les livrer à la police ou de les empêcher de quitter le Qatar. De telles pratiques constituent une forme de travail forcé aux termes du droit international.

    14 avril 2016

    https://www.amnesty.org/fr/migrant-workers-in-qatar-cannot-afford-more-broken-promises-from-fifa

  • Trois p’tits tours et puis s’en Valls ! (Npa)

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    «Entre l’Algérie et la France, c’est toujours un grand ciel bleu », a déclaré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, non sans ironie.

    Mais il fallait aller chercher cette déclaration dans la presse algérienne, la visite de Valls le week-end dernier en Algérie ayant été boycottée par les médias français, tous solidaires des journalistes du Monde et de Canal+  auxquels le gouvernement algérien avait refusé un visa... pour cause de manque de respect au président Bouteflika dans la couverture des « Panama Papers ».

    A cette occasion, les médias français ont redécouvert ce qu’est un refus de visa, une situation que vivent régulièrement des milliers d’AlgérienEs voulant venir en France.

    Pour dénoncer l’entrave à la liberté d’expression, ils ont choisi le boycott, ce qu’ils ne font pas par exemple avec le roi du Maroc. Ils auraient aussi pu relayer le combat des enseignantEs algériens en marche sur Alger depuis le 27 mars, bloqués depuis le 4 avril près de Boumerdès dans le nord du pays, où ils ont entamé une grève de la faim pour exiger la titularisation des 25 000 contractuelEs et vacataires de l’enseignement secondaire.

    Dans le « grand ciel bleu » des relations franco-algériennes, il y a des petits nuages...

    Valls et sa dizaine de ministres venaient en effet pour signer des partenariats institutionnels (santé, éduca- tion, et bien entendu sécurité) mais aussi des contrats. Car pour le gouvernement français, l’amitié avec l’Algérie s’exprime avant tout en millions. Mais, problème pour l’économie algérienne, les entreprises françai- ses veulent bien commercialiser, c’est-à-dire vendre leurs produits (6 000 entreprises françaises le font), mais seule 500 entreprises y investissent, trouvant que c’est risqué ou que les conditions ne sont pas assez fructueuses. Pour l’Algérie, l’enjeu est aussi de préparer l’après-pétrole.

    Valls est reparti en se félicitant de la signature de trois juteux contrats pour Alstom, Lesieur et Roullier, mais pour Air Liquide, Total ou PSA, il faudra attendre ! Le gouvernement algérien, lui, met la pression pour faire passer sa catastrophique politique d’arrêt de toutes les subventions aux produits de première nécessité (40 % de hausse des prix de l’essence depuis janvier). Mais cela, ni Valls ni les médias français n’ont eu l’occasion de le dénoncer. Cathy Billard

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
    En photos : Faire de la récupération pour vivre

    En photos : Faire de la récupération pour vivre

    Par Hamza Abu Eltarabesh et Abed Zaghout –  The Electronic Intifada – 11 avril 2016 Jihad et ses fils partent tôt le matin pour charger leur carriole avec des matériaux récupérés. L’âne efflanqué monte son chemin sous les coups de rênes, à travers les ruelles étroites de Khan Younis. Les deux jeunes frères, Muhammad, 12...
     
     
    Brutale, hideuse et illégale : 9 choses que vous devez savoir sur l’occupation israélienne de la Palestine

    Brutale, hideuse et illégale : 9 choses que vous devez savoir sur l’occupation israélienne de la Palestine

    Par David Palumbo-Liu – 11 avril – Salon.com Le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions conquiert de nouveaux terrains de jour en jour. Voici pourquoi.   Photo : Reuters/Ronen Zvulun   Alors que ce récit est mis sous presse, l’Association américaine d’anthropologie (AAA) est en train de procéder au vote d’une résolution pour un boycott académique...
     
     
     
    ECCP: Stop à la criminalisation du mouvement BDS pour la justice en Palestine

    ECCP: Stop à la criminalisation du mouvement BDS pour la justice en Palestine

    Stop à la criminalisation du mouvement BDS pour la justice en Palestine Soutien aux militants des droits de l’Homme en Europe ! Alors qu’Israël est de plus en plus incapable de justifier son régime d’apartheid et de colonialisme de peuplement sur la population palestinienne et ses massacres récurrents des Palestiniens de Gaza, il cherche des gouvernements...
     
     
     
    Rester fort à Gaza

    Rester fort à Gaza

    Rami Almeghari The Electronic Intifada 28 mars 2016 Muhammad Barak tire un camion avec ses dents. (Shadi Alqarra) Cela a commencé avec un pari. Muhammad Barakah bavardait avec quelques uns de ses voisins lorsque l’un d’entre eux le mit au défi de soulever un sac de sucre de 50 kilos seulement avec ses dents. « Je ne pensais...
     
     
    Le Freedom Theatre de Jénine :  10 ans de résistance culturelle en Palestine !

    Le Freedom Theatre de Jénine : 10 ans de résistance culturelle en Palestine !

      Le Freedom Theatre de Jénine : 10 ans de résistance culturelle en Palestine ! Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine proposent une soirée solidaire et festive Jeudi 14 avril 2016 à 19 heures Salle Jean Dame 17 rue Léopold Bellan, 75002 PARIS (métro Sentier) . Témoignages . Les 10 ans célébrés à Jénine, notre...
     
     
    Jouer le clown loin de la peur et de l’anxiété

    Jouer le clown loin de la peur et de l’anxiété

    Hamza Abu Eltarabesh – The Electronic Intifada – 23 mars 2016 Les docteurs clowns de Gaza, lors d’une visite récente à de jeunes malades. (Avec la gracieuse permission de Clown Doctors Team) Il n’est pas rare de passer tout près d’un service de l’hôpital pédiatrique d’Abdelaziz al-Rantisi, dans le centre de Gaza ville, et d’entendre...

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens

    jeudi 14 avril 2016
     
    Chaque année, le 17 avril, le peuple palestinien célèbre la Journée du prisonnier palestinien. Les enfants sont particulièrement ciblés ; depuis octobre 2015, le nombre de mineurs palestiniens détenus est monté en flèche et l’ONG Human Rights Watch faisait récemment état des abus commis envers les enfants détenus par les forces de sécurité (...)
     
  • Maroc : homophobie légalisée (Lutte Ouvrière)

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    Après avoir été arrêtés et condamnés, les deux homosexuels qui avaient subi une violente agression le 9 mars dernier à Beni Mellal, au Maroc, ont finalement été remis en liberté le 11 avril.

    Dans ce pays, la loi condamne les actes homosexuels, et les agressions homophobes ne sont pas systématiquement réprouvées.

    Ces dernières années les médias se sont fait l’écho de plusieurs condamnations d’homosexuels, comme en décembre 2014, lorsque les deux membres d’un couple ont été arrêtés lors d’un contrôle routier, puis condamnés respectivement à un an et six mois de prison. En 2015, deux homosexuels qui s’étaient embrassés sur une place publique très touristique de Rabat ont été condamnés à de la prison ferme pour « outrage public à la pudeur ». Deux autres peines de prison ont été prononcées alors que les victimes avaient été arrêtées dans un lieu privé. Comme le soulignent les associations, les aveux des victimes sont bien souvent extorqués par intimidation et sous la pression des policiers, et surtout en dehors de la présence d’avocats.

    L’affaire de Beni Mellal ne peut que soulever l’indignation.

    Le couple a été violemment agressé dans son lit par plusieurs personnes et une vidéo a été postée sur les réseaux sociaux. En dehors de plusieurs associations connues pour défendre le droit de chacun à vivre librement, ni le gouvernement ni le roi Mohamed VI n’ont alors réagi. Et pour cause, car ni ce gouvernement ni le précédent n’ont retiré du Code pénal le fait que l’homosexualité soit considérée comme un crime. La loi rend passible d’amende et de prison ferme « quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe » ou « quiconque, par son état de nudité volontaire ou par l’obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur ».

    L’homosexualité n’est plus vraiment un tabou au Maroc, l’opinion commence à évoluer et une association, Aswat, défend les droits des homosexuels.

    Elle fait partie des treize organisations qui ont exigé dans un communiqué la libération immédiate des deux homosexuels de Beni Mellal et l’ouverture d’une enquête contre le groupe d’agresseurs.

    Leur combat ne fait certainement que commencer.

    Malika FARES 13 Avril 2016
     
  • Travail forcé et exploitation coloniale : souvenons-nous ! (Ujfp)

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    Il y a soixante-dix ans, le 11 avril 1946, après de nombreux atermoiements, l’Assemblée nationale constituante votait enfin la proposition de loi de Félix Houphouët-Boigny tendant à la suppression « immédiate » du travail forcé dans les colonies françaises.

    « L’exploitation [coloniale] a été perpétrée si souvent (…) avec une telle cruauté, par l’homme blanc sur les populations arriérées du monde, qu’on fait preuve (…) d’une insensibilité totale si on ne lui accorde pas la place d’honneur chaque fois que l’on parle du problème colonial. » Karl Polanyi (1944)

    Il y a soixante-dix ans, le 11 avril 1946, après de nombreux atermoiements, l’Assemblée nationale constituante votait enfin la proposition de loi de Félix Houphouët-Boigny tendant à la suppression « immédiate » du travail forcé dans les colonies françaises.

    Quelques jours auparavant, ce député était intervenu à la tribune pour dénoncer la situation des « indigènes » toujours soumis à des formes exceptionnelles et particulièrement brutales d’exploitation. Usant d’une anaphore qui lui a permis de brosser un tableau précis des pratiques coloniales, il déclarait : « il faut avoir vu ces travailleurs usés, squelettiques, couverts de plaies, dans les ambulances ou sur les chantiers ; il faut avoir vu ces milliers d’hommes rassemblés pour le recrutement, tremblant de tout leur corps au passage du médecin chargé de la visite ; il faut avoir assisté à ces fuites éperdues (…) vers la brousse ; (…) il faut avoir vu ces théories d’hommes, de femmes, de filles, défiler silencieusement, le front plissé, le long des chemins, qui mènent au chantier. (…) L’indigène ne peut plus comprendre ni admettre ce servage, cent cinquante après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et cent ans après l’abolition de l’esclavage. »

    Précision essentielle : ce travail forcé – tâches de construction, transport de marchandises, entretien des agglomérations… - est imposé de façon autoritaire et souvent violente aux autochtones qui n’ont commis ni crime ni délit.

    En effet, les hommes et les femmes visés ne sont pas des individus condamnés à une peine privative de liberté prononcée par un tribunal, à laquelle viendrait s’ajouter celle des travaux forcés ; cette obligation concerne les populations civiles de l’empire dont les membres sont « sujets indigènes », soit l’écrasante majorité des individus. Légitimé et défendu, sous la Troisième République, par de nombreux hommes politiques, juristes et professeurs d’université notamment, le travail forcé a, sous différentes formes, été la règle dans les possessions françaises jusqu’à son abolition tardive le 11 avril 1946.

    Ainsi fut construit, par exemple, le chemin de fer destiné à relier Brazzaville à Pointe-Noire, sur la côte atlantique.

    Bilan de cet “exploit”, réputé témoigner de la glorieuse « mise en valeur » du Congo français : 17 000 morts « indigènes » pour la réalisation des 140 premiers kilomètres et un taux de mortalité sur ce chantier de 57% en 1928. Qui a livré ce dernier chiffre ? Un anticolonialiste farouche ? Non, le ministre des Colonies, André Maginot, dans une déclaration faite devant une commission ad hoc de la Chambre des députés. L’entreprise chargée des travaux ? La Société de construction des Batignolles dont la prospérité est en partie liée aux nombreux contrats remportés dans les possessions françaises. Son héritier et successeur n’est autre que le groupe bien connu aujourd’hui sous le nom de SPIE-Batignolles. En 2013, Jean Monville, ancien PDG de ce groupe, rappelait benoîtement « la fierté de ce qu’on avait fait dans le passé, de notre professionnalisme et de notre engagement dans nos “aventures” d’outre-mer ». (Le Monde, 21 mai 2013). Nul doute, les descendants de ceux qui sont morts à l’époque apprécieront la délicatesse de ces propos.

    Réformé mais jamais véritablement supprimé, le travail forcé a ainsi perduré sous la Troisième République, le régime de Vichy et dans les colonies passées aux côtés de la France libre.

    A preuve, les orientations soutenues par Félix Eboué, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française, pendant la Seconde Guerre mondiale. Souvent présenté comme un grand humaniste, qui a toujours défendu les droits de l’homme, Eboué, comme la majorité de ses pairs, ne s’est jamais prononcé dans ses écrits pour l’abolition immédiate du travail forcé. De même les résistants prestigieux qui, à partir du 30 janvier 1944, se réunissent à Brazzaville pour définir la politique à mettre en œuvre dans les territoires d’outre-mer.

    Inaugurée par le général de Gaulle, cette conférence doit prendre une décision relativement à cette forme particulière de labeur. En raison de « l’effort de guerre », les représentants de la France libre, rassemblés dans la capitale du Congo français, décident de prolonger le travail forcé pour une durée de cinq ans ! En métropole, ils n’ont de cesse de dénoncer le Service du travail obligatoire (STO) établi par les autorités de Vichy le 16 février 1943 ; dans les colonies, ils trouvent normal d’imposer aux « indigènes » de vingt à vingt-cinq ans reconnus aptes, mais non incorporés à l’armée, un Service obligatoire du travail (SOT). Subtilité des sigles et triomphe du relativisme politico-juridique. De là ces indignations sélectives et hexagonales cependant que dans les possessions ultra-marines la condamnation cède le pas à l’acceptation.

    Rares sont ceux qui, comme la philosophe Simone Weil, ont dénoncé « les déportations massives » des « indigènes » et le recours meurtrier au travail forcé en Afrique française et en Indochine. En dépit de ses protestations, exprimées dès 1943 alors qu’elle a rejoint la Direction de l’Intérieur de la France libre dans la capitale du Royaume-Uni, S. Weil n’a pas été entendue. Tout comme André Gide et Albert Londres une quinzaine d’années auparavant. Voilà qui aide à comprendre les lenteurs de l’Assemblée nationale constituante à la Libération.

    Joli tableau, n’est-il pas, de la très glorieuse colonisation française toujours présentée, par de nombreux contemporains, comme une entreprise généreuse destinée à apporter la civilisation aux peuples qui en ignoraient jusque-là les bienfaits. Cette sinistre réécriture de l’histoire prospère avec la caution de quelques faiseurs de livres – A. Finkielkraut, P. Bruckner et E. Zemmour, notamment – qui prennent leur ignorance et leurs audaces prétendues pour de brillantes découvertes. Ils n’hésitent pas à se dire amis de la connaissance et de la vérité ; sur ces sujets, comme sur beaucoup d’autres, ils ne sont que de vulgaires idéologues qui traitent les faits établis en chiens crevés. Demeurent de pauvres écholalies qui réhabilitent un discours impérial-républicain forgé sous la Troisième République. Audaces intellectuelles ? Stupéfiante régression et grand retour du roman national.

    Olivier Le Cour Grandmaison lundi 11 avril 2016