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  • « Nous aspirons de toute urgence à la renaissance des mouvements et de l’esprit du printemps arabe, seuls à fournir une possibilité de rompre avec la spirale mortelle des politiques du Moyen-Orient » (ESSF)

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    Non à la brutalité d’Assad ! Non à l’Etat islamique ! Non aux bombardements et aux forces militaires des Etats-Unis et de la Russie en Syrie ! Pour une renaissance du printemps arabe !

    • Nous sommes terrifiés par les attaques incessantes et cruelles du régime Assad, assisté de Moscou et de Téhéran, contre le peuple syrien. En termes de brutalité pure, les bouchers de Damas ont peu d’équivalents dans le monde d’aujourd’hui. Nous condamnons toutefois aussi sans réserve le bombardement par les Etats-Unis, ainsi que la présence de leur armée en Syrie qui tueront des innocents et qui ne contribueront en rien en une solution juste au conflit syrien tout en concourant à renforcer la présence militaire réactionnaire des Etats-Unis au Moyen-Orient et à consolider l’affirmation rhétorique d’Assad selon laquelle il défend le peuple syrien contre l’impérialisme occidental, aussi creuse que cette déclaration puisse être.

    • Assad prétend représenter la seule force entre la « stabilité » et une victoire de l’Etat islamique. C’est ignorer le fait que des régimes autoritaires et répressifs comme ceux d’Irak, d’Arabie saoudite, de Bahreïn et de Syrie sont très efficaces quant au recrutement de l’Etat islamique et de djihadistes du même type. L’autre terreau majeur dans le recrutement des extrémistes religieux et de terroristes au Moyen-Orient est, avec leur histoire sanglante d’interventions, les Etats-Unis et leurs alliés. A cela s’ajoute, dans le cas des Etats-Unis, la carte blanche presque totale accordée à l’Etat Israël. S’il est possible que l’attaque par missile de Trump contre la base aérienne de Shayrat [suite à l’attaque « chimique » contre Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb] ait été limitée, un tel bombardement a sa propre logique, mettant dangereusement en jeu le « prestige » impérial des Etats-Unis, déclenchant ainsi potentiellement des attaques en escalade ainsi que des contre-attaques.

    • Nous assistons en Syrie à un ensemble de symbioses mortelles : Assad et l’Etat islamique s’utilisant l’un l’autre comme justification de leur propre sauvagerie alors que les Etats-Unis et ses alliés, d’un côté et, de l’autre, la Russie et l’Iran, pointent le doigt sur les crimes tout à fait réel des uns et des autres afin de justifier des interventions qui ne protègent ou défendent en aucune mesure le peuple syrien. Ils n’ont d’autre objectif que de servir leurs intérêts impériaux dans la région (ou, dans le cas de l’Iran, de puissance sous-impériale).

    La guerre en Syrie ne peut être comprise en dehors du paysage politique plus large de l’ensemble du Moyen-Orient. Les soulèvements révolutionnaires populaires du printemps arabe, de la Tunisie à l’Egypte, à Bahreïn en passant par la Syrie, la Libye et le Yémen ont offert une perception d’un avenir juste et démocratique pour les peuples de la région. Jusqu’à maintenant ces aspirations ont été frustrées et, dans la plupart des cas, elles semblent avoir été écrasées par la conjugaison de forces locales réactionnaires et le soutien de leurs parrains étrangers.

    La résistance en Syrie s’est toutefois montrée étonnamment résiliente : pas plus tard qu’au mois de mars de l’année dernière, des manifestations de rue courageuses se déroulaient dans les villes syriennes sous le slogan « la révolution se poursuit » lors des brefs arrêts des hostilités. Le New Statesman indiquait : « Lorsque des combattants de Jabhat al-Nosra ont tenté d’attaquer l’une de ces manifestations dans la ville de Maarat al-Numan, les manifestants les ont expulsé en scandant “Un, un, un ! Le peuple syrien est un !”. Il s’agit d’un slogan des premières phases, laïques, du soulèvement lorsque les Syriens se battaient pour endiguer les tensions confessionnelles et ethniques croissantes injectées par l’engagement djihadiste dans le conflit. » [1]

    • Nous vivons à une époque de doubles standards énormes et obscènes.

    Nous voyons Donald Trump, accompagné de la plupart des médias dominants ainsi que des politiciens démocrates et républicains de premier plan, déplorant hypocritement le massacre d’hommes, de femmes et de bébés innocents en Syrie – alors qu’ils restent froidement indifférents devant les massacres et les victimes perpétrés par les Etats-Unis et les forces qu’ils soutiennent à Mossoul et au Yémen. Au même moment, des réfugiés syriens désespérés par le carnage de Syrie sont cruellement rejetés hors des frontières des Etats-Unis.

    Nous voyons aussi Donald Trump accueillir le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi [le 3 avril 2017], alors qu’il écarte de manière éhontée toute préoccupation en termes de droits humains et continue la politique généreuse d’aide militaire d’Obama malgré l’horrible liste d’assassinats et d’emprisonnements de milliers d’opposants. On peut néanmoins prédire sans l’ombre d’un doute, que si et lorsque l’Etat islamique gagnera un nombre toujours croissant de partisans en Egypte face au règne dictatorial de Sissi, nous entendrons un chœur de défenseurs affirmant qu’aussi détestable qu’il puisse être, Sissi est, en tant que dirigeant laïc, meilleur que les djihadistes barbares, qu’il bénéficie d’un soutien populaire et qu’il doit donc être soutenu.

    • Au même moment, Vladimir Poutine, le gouvernement russe et l’agence « d’informations » RT (Russia Today) déplorent l’abominable destruction de quartiers ainsi que la mort de civils à Mossoul et au Yémen. Ils dénoncent également l’insensibilité de l’armée américaine – tout en justifiant les attaques d’Assad contre les populations d’Alep et du reste du pays. En réalité, la participation militaire russe, qui comprend le soutien aérien aux attaques contre les opposants civils et militaires du régime, a joué un rôle significatif, probablement critique, dans le maintien au pouvoir du régime Assad.

    • Nous rejetons totalement ces alternatives aberrantes. Nous aspirons de toute urgence à la renaissance des mouvements et de l’esprit du printemps arabe, seuls à fournir une possibilité de rompre avec la spirale mortelle des politiques du Moyen-Orient. Nombreux seront ceux qui écarteront cette perspective comme étant impraticable ; ce qui est toutefois vraiment impraticable, c’est l’idée que les grandes puissances, chacune avec son propre programme impérial, apporteront la justice ou la démocratie. Si, envers et contre tout, les forces démocratiques parviennent à arracher un accord les protégeant de la poursuite des massacres par Assad et l’Etat islamique et qu’il leur permette de lutter à nouveau plus tard, leur décision d’accepter un tel accord limité devra être respectée. Cependant, même un tel accord ne pourra être gagné qu’à la suite de pressions provenant du peuple syrien, et non par l’initiative de puissances extérieures qui, malgré leurs différences et rivalités, partagent une profonde hostilité devant le renouveau de forces populaires autonomes en Syrie ou n’importe où ailleurs.

    • Les forces populaires démocratiques peuvent bien être actuellement faibles, mais notre position de principe ainsi que pratique consiste à affirmer notre solidarité avec leurs luttes, à tenter de les renforcer ainsi qu’à nous opposer à tous ceux qui tentent de les renverser ou de les détruire.

    Déclaration de la Campaign for Peace and Democracy


    http://alencontre.org/

  • Solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim ! (NPA)

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    Ce lundi 17 avril, à l’occasion de la Journée des prisonniers, 1500 prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, autour du mot d’ordre « Liberté et Dignité pour les prisonniers ».

    Nous apportons tout notre soutien aux 7000 prisonniers palestiniens, victimes de l’arbitraire de l’administration coloniale israélienne, et détenus dans des conditions contraires à toutes les conventions internationales.

    Nous tenons, au-delà de la solidarité avec les prisonniers politiques, à exprimer notre soutien au peuple palestinien en lutte contre l’occupation, la colonisation et les discriminations, face au gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou qui leur mène une guerre sans merci.

    L’État d’Israël est un État hors-la-loi et le soutien dont il bénéficie de la part des pays occidentaux, France en tête, est un scandale qui n’a que trop duré. Israël doit au contraire être sanctionné jusqu’à ce que les droits nationaux du peuple palestinien soient satisfaits.
    Palestine vivra, Palestine vaincra !


    Montreuil, le 17 avril 2017

  • L’homme qui veut «réoccuper le terrain des luttes» PST (El Watan)

    Kamel Aïssat, tête de liste du PST à Béjaïa

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    Avoir un siège à l’APN n’est pas un rêve pour lui ni pour ses camarades du Parti socialiste des travailleurs (PST).

    Les législatives ne sont pour eux qu’une tribune, une occasion d’agiter l’étendard du socialisme et plaider la cause ouvrière, car, comme pour tout marxiste qui se respecte, seule la révolution socialiste est garante d’une humanité égalitaire. Kamel Aïssat, 54 ans, se définit en tant que tel.

    Ancien militant du MCB, marxiste (trotskiste), syndicaliste, il milite depuis plus de 30 ans pour les démunis et les exploités. Originaire de Boudjellil, à 90 km de Béjaïa, il est marié à une militante et père de deux enfants. Il est, en outre, enseignant-chercheur en biologie à l’université de Béjaïa. Des candidats aux prochaines législatives, il est l’un des rares à faire valoir un parcours militant respectable et à ne pas avoir pratiqué le papillonnage partisan qui fait florès de nos jours. Il est tombé dans le militantisme au lycée (1979-1982). Une période d’agitation identitaire qui le mène sur le chemin du Mouvement culturel berbère (MCB) en tant que délégué de lycée, aux côtés de Naït Haddad et Mohand Ourabeh, détenus d’avril 1981.

    Des débuts dans le MCB

    Puis vint la période universitaire à Sétif où, étudiant en biologie, il poursuit ses activités militantes dans le cadre des comités autonomes qu’il a contribué à créer. Plus tard, en 1988, ces comités se sont ligués pour former – sous la houlette du défunt Redouane Osmane, militant du Groupe communiste révolutionnaire (GCR) clandestin (futur PST) –, le Syndicat national des étudiants algériens autonomes et démocrates (SNEAAD).

    Ce fut pour le jeune Kamel une période d’affirmation et de maturation politiques dans les idées de gauche. Mais le déclic, selon lui, a eu lieu bien avant, à Yennayer 1983, à l’occasion d’une confrontation avec les islamistes autour d’un gala à l’université de Sétif. «Les berbéro-marxistes se sont courageusement dressés contre les islamistes, contrairement à tous les autres.

    C’est l’acte qui m’a rapproché du marxisme», nous confie-t-il. Recruté dans le GCR, Kamel Aïssat côtoie les ténors de la gauche algérienne de l’époque, tels que Chawki Salhi, Redouane Osmane ou Adel Abderrezak, des figures qui joueront un rôle dans sa formation, révèle-t-il. Cette période de clandestinité, Kamel Aïssat l’a vécue partagé entre ses activités communistes et syndicales et son engagement culturel. Arrivent ensuite successivement les événements d’Octobre 1988, l’ouverture démocratique et la proclamation du PST en 1989, dont il intègre la direction.

    Le marxisme : la maturation

    Suite à quoi, il sera exclu du MCB pour «appartenance partisane». Aussitôt, avec d’autres militants, à l’instar de Djamel Zenati, Saïd Khelil, Sadek Akrour, Nacer Arbane, ils se restructurent en MCB-Commission nationale. L’idée était de maintenir vivant le Mouvement et se dresser contre ceux qui ont proclamé sa mort prématurée. Le 25 janvier 1990, il fait partie, avec le regretté Matoub Lounès, de la délégation qui a remis le deuxième rapport du MCB-Commission nationale à l’APN.

    En 1991, il était candidat du PST aux législatives à Sétif-nord.

    En 1995, après l’assassinat de Nabila Djahnine, il quitte Sétif pour s’installer à Béjaïa afin de fuir la menace islamiste, puis effectue son service militaire à Blida. A son retour, il renoue illico avec le mouvement social dans le Forum des Rebelles, né dans le sillage de l’assassinat de Matoub Lounès.

    En même temps, à l’université de Béjaïa, où il enseigne la biologie jusqu’à ce jour, il était membre du bureau national du CNES de 2003 jusqu’à la grève de 2006-2007.

    En 2001, quand la Kabylie s’est soulevée, à partir de l’université, il a été de ceux qui ont lancé l’auto-organisation du mouvement autour de mots d’ordre progressistes et gauchisants. Avec Sadek Akrour et d’autres militants socialistes, ils ont organisé la population en comités populaires dans les quartiers et les villages, jusqu’à la rédaction de la plateforme initiale des revendications du mouvement (32 points), dont il était l’un des rédacteurs. Il fait partie, en outre, de ceux qui ont organisé la marche du 14 juin sur Alger.

    Aux législatives de 2007, le PST le désigne tête de liste à Sétif. En 2012, le parti rafle 12 500 voix aux locales et il a profité de l’effervescence politique qui a marqué cette période pour être de plusieurs luttes à Béjaïa. Kamel Aïssat sera, à cette date, l’un des initiateurs du collectif de solidarité avec les «grévistes» de la faim de Cevital et l’un des soutiens actifs des travailleurs en lutte de l’ETR, Getic…

    L’opportunité qu’offre la tribune électorale est pour, dit-il, «une façon de réoccuper le terrain des luttes et sanctionner ceux qui l’ont déserté». Et ce, en ayant ce slogan qui lui tient à cœur, chanté par Matoub Lounès, comme leitmotiv : «Awidak yeghrane Init-ass-en iy maghvane ad vedlen taswiht.» Entendre : le changement viendra des petites gens. C’est à ceux-là que Kamel compte s’adresser lors de sa campagne.

    17.04.17 |

    http://www.elwatan.com/

  • Journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens : interpellez l’UE (Plateforme)

    17 avril 2017

    Le 17 avril 2017 marque la journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens. A cette occasion, plus d’un millier de prisonniers politiques lancent une grève de la faim illimitée pour protester contre le système de détention israélien.

    L’emprisonnement des Palestiniens, et particulièrement celui des enfants, est un rouage de l’occupation. A cette occasion, interpellons l’Union européenne pour mettre fin à l’emprisonnement des mineurs et les mauvais traitements à leur égard.

    Le 17 avril 2017 marque la journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Cette année marque également 50 ans d’occupation israélienne en Palestine. Depuis 1967, plus de 800 000 Palestiniens sont passés par la case prison. Une politique de répression qui sert l’occupation et la colonisation israéliennes.

    Elle commence avec les plus jeunes. Chaque année, en moyenne 700 enfants sont arrêtés, interrogés et détenus par l’armée israélienne, et jugés par les tribunaux militaires. La plupart sont accusés d’avoir jeté des pierres et les trois quarts d’entre eux subissent des actes de torture.

    Ceux-ci consistent en des violences physiques systématiques telles que des positions immobiles douloureuses forcées, des passages à tabac, coups de pieds, de bâtons etc. L’usage de la torture psychologique est également très fréquent : les enfants sont soumis au chantage, on les menace d’arrêter leurs parents, de démolir leur maison, on les invective, on les insulte. Ils subissent aussi des menaces d’ordre sexuel et l’isolement cellulaire prolongé.

    Abed, 14 ans, raconte son arrestation : « La série de coups a commencé dans la voiture, ils m’ont frappé jusqu’à ce que je ne sente plus qu’une douleur intense. » Les tortures ont lieu le plus souvent lors de l’arrestation et du transfert : « ils m’ont déshabillé entièrement et ont fouillé tous mes vêtements, puis ils m’ont mis dans une petite salle. Je suis restée là, nu, pendant près de 4h. J’avais tellement froid, mon corps était comme de la glace », témoigne Mohammad, 16 ans.

    Ces tortures et mauvais traitements, qualifiés par l’UNICEF de « répandus, systématiques et institutionnalisés », se font en toute impunité et en violation à la convention des Nations unies relative aux Droits de l’Enfant ainsi qu’à la convention contre la Torture, deux traités de droit international dont Israël est signataire.

    Une telle institutionnalisation de la torture a un but précis : maintenir un contrôle et une pression sur les familles palestiniennes. En plus de briser des générations entières, elle vise à empêcher toute résistance future, même non violente, à l’occupation. A travers les abus et injustices commis contre ces enfants, Israël condamne l’avenir de la société palestinienne en même temps qu’il compromet tout espoir de paix.

    L’Union européenne doit cesser toute complicité avec de telles exactions et doit faire pression sur Israël afin qu’il respecte enfin le droit. Elle doit :


    • mettre en place des visites de diplomates dans les prisons israéliennes lors des audiences de mineurs, en accord avec les lignes directrices de l’Union européenne (UE) sur les droits de l’Enfant ;
    • contrôler l’application des recommandations du Comité contre la Torture de l’ONU du 13 mai 2016,

    notamment des garanties telles que la fin de l’isolement cellulaire, l’enregistrement audio-vidéo des interrogatoires et la présence d’un parent et d’un avocat lors des interrogatoires.

    Nous demandons que les violations décrites ci-dessus soient prises en compte pour suspendre l’Accord d’Association UE-Israël, qui énonce à son article 2 que « le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques […] constitue un élément essentiel du présent accord » et prévoit par son article 79 la suspension de l’accord en cas de non-respect de cette clause. Dans ces circonstances, nous demandons que l’UE ne convoque pas de réunion du Conseil d’Association UE-Israël.

    Dans l’attente des mesures que vous prendrez pour donner suite à ces requêtes, nous vous prions d’agréer, Madame la Haute Représentante, l’expression de notre haute considération.

    http://plateforme-palestine.org/

  • Plus de 1.000 Palestiniens détenus par Israël entament une grève de la faim (L'OBS)

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    Plus d'un millier de Palestiniens détenus dans les prisons israélien- nes ont entamé ce lundi une grève de la faim collective, inédite de- puis des années, à l'appel de Marwan Barghouthi, leader de la deu- xième intifada condamné à la perpétuité, a indiqué un responsable palestinien.

    "Environ 1.300 prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim et ce chiffre pourrait augmenter dans les heures à venir", a déclaré Issa Qaraqee, chargé de la question des prisonniers au sein de l'Autorité palestinienne. De son côté, le Club des prisonniers palestiniens a évoqué le chiffre de "1.500" grévistes de la faim. (... propagande sioniste). Selon le Club des prisonniers, "l'administration pénitentiaire a confisqué tous les biens qui se trouvaient dans les cellules des grévistes et a commencé à transférer des détenus grévistes vers d'autres prisons".

    Cette grève de la faim illimitée est lancée à l'occasion des célébrations de "la journée des prisonniers", observée chaque année par les Palestiniens depuis plus de 40 ans.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/

  • Syrie : La souffrance d’un peuple face au dictateur Assad et aux commerçants de la guerre (NPA)

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    L’attaque aux gaz toxiques du 4 avril, contre la ville de Khan Cheikhoun dans la province d’Idlib, a fait plus de 80 morts dont plus de 25 enfants et plusieurs centaines de blessés graves...

    En réaction, la base militaire Shayrat du régime Assad, d’où auraient décollé les appareils responsables de cette attaque, a été la cible de frappes aériennes étatsuniennes. Pour la première fois en six ans...

    Attaques chimiques et gaz toxiques, une réalité quotidienne

    Le bombardement aux armes chimique sur la ville de Khan Cheikhoun a été une énième étape dans la campagne meurtrière pour détruire ce qui reste de l’opposition populaire au régime d’Assad en instaurant la terreur chez les populations civiles. Ce n’est pas une exception dans les vastes moyens répressifs du régime. Depuis les attaques chimiques dans la région de la Ghouta, au sud de Damas en août 2013, qui avaient fait environ 1 400 morts, jusqu’à celle sur Khan Cheikhoun la semaine dernière, d’autres bombardements contenant des produits chimiques toxiques ont eu lieu régulièrement. Pourtant le dictateur Assad avait déclaré en juin 2014 que toutes ses armes chimiques avaient été transférées hors de la Syrie pour être détruites, suite à l’accord entre Moscou et Washington à la fin de l’été 2013.

    Le Réseau syrien pour les droits de l’homme (SNHR) a documenté 167 ­attaques par les forces du régime utilisant des substances toxiques depuis septembre 2013. En 2017, le SNHR en a déjà documenté 9 en y incluant Khan Cheikhoun. 97 % de ces attaques ont été commises dans les zones dites « libérées », tandis que 3 % ont été menées dans des zones détenues par le prétendu État islamique (Daesh).

    C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la satisfaction de certaines parties des classes populaires syriennes, en particulier dans les zones libérées, de voir une base militaire d’un régime les massacrant jusque-là en toute impunité, être la cible de frappes aériennes punitives par les États-Unis. Cela dit, aucune forme d’optimisme ne devrait être placée dans l’administration du président Trump qui pourrait apporter quelque chose de positif au peuple syrien.

    Aucune illusion dans l’administration Trump

    Beaucoup de Syriens le comprennent d’ailleurs très bien et sont loin d’être naïfs. Dans de nombreux témoignages, on peut entendre des activistes dire que ces frappes aériennes n’ont pas pour objectif de punir Assad trop durement... mais simplement lui faire comprendre qu’il doit respecter les « lignes rouges » qui proscriraient l’utilisation des armes chimiques. En même temps, les forces militaires du régime et ses alliés ont tout loisir de continuer la guerre avec des barils de TNT, des bombes à fragmentation, des armes au phosphore, et autres armes meurtrières... Les habitantEs de Khan Cheikhoun ont d’ailleurs souffert d’un nouveau bombardement le 8 avril, qui a tué une femme et blessé plusieurs autres personnes. Le régime et la Russie ont également bombardé tout le week-end diverses provinces, entraînant la mort de nombreux civils.

    Les États-Unis ont aussi démontré une volonté de ne pas trop punir Assad et fâcher Moscou. Washington a en effet averti les dirigeants russes avant de bombarder la base militaire de Shayrat, tandis que, selon certains témoignages, le régime syrien avait eu le temps d’évacuer son personnel et de déplacer son équipement hors de la base avant les frappes. D’ailleurs dans les 24 heures qui ont suivi les bombardements, l’aviation du régime utilisait à nouveau la base de Shayrat !

    Nos solidarités avec la lutte du peuple syrien

    D’autres éléments montrent la nécessité de lutter contre les illusions d’une intervention bénéfique d’un pouvoir étatsunien raciste et qui fait la chasse aux réfugiés et aux étrangers sur son propre sol. Depuis 2014, les frappes aériennes des États-Unis en Syrie et en Irak ont fait plus de 2 500 morts civils, dont plus de 1 000 durant le seul mois de mars. La semaine passée une frappe aérienne des États-Unis dans une localité proche de Raqqa a causé la mort de 15 civils. Cela sans oublier le soutien aux dirigeants d’autres régimes autoritaires dans la région : Turquie, Israël, Arabie saoudite, Égypte, etc.

    Dans ces conditions, l’administration Trump, comme d’ailleurs celle de son prédécesseur Obama, ne peut représenter un espoir pour les SyrienEs. Les déclarations du secrétaire d’État Rex Tillerson, qui doit visiter Moscou le 12 avril, confirment qu’il n’y a pas pour l’instant de changement de cap pour Washington. La priorité des États-Unis reste la prétendue « guerre contre le terrorisme » et Daesh, en tentant d’atteindre une forme de stabilité autoritaire en Syrie maintenant les structures du régime intactes, avec à sa tête Assad ou pas.

    Le peuple syrien continue donc de souffrir, renforçant la nécessité de notre solidarité avec sa lutte démocratique et sociale contre le régime Assad et ses alliés russes et iraniens, contre toutes les forces fondamentalistes religieuses, et contre toutes les ­interventions étrangères.

    Joseph Daher

    https://npa2009.org/

  • Place de la Kasbah : 40 étudiants blessés dans des affrontements avec la police (Shemsfm)

    Place de la Kasbah : 40 étudiants blessés dans des affrontements avec la police

     

    Le secrétaire général de l’UGET à la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis, Yahia Ayadi, a annoncé, mardi 11 avril 2017, que 40 étudiants ont été blessés dans des affrontements avec les forces de l’ordre à la place de la Kasbah à Tunis.

    Ayadi a ajouté que les étudiants manifestaient contre le décret gouvernemental relatif à l’accès à l’institut supérieur de la magistrature.

    http://www.observatoire-securite.tn

  • Le « je » colonial de Michel Onfray (Nawaat.tn)

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    Le pire, c’est qu’il y a chez nous des gens qui prennent les insultes d’Onfray pour des compliments !

    Le pire du pire, c’est qu’il s’en trouve d’autres pour abonder sans s’en apercevoir dans son sens en lui reprochant de négliger que nous aussi nous aurions eu « nos » Descartes. Et le pire du pire du pire, c’est que la majorité d’entre nous partage la conception coloniale de l’histoire comme réalisation du « progrès » dont la modernité, inventé et répandue généreusement par l’Europe, serait le passage obligé voire carrément, pour certains, le but à atteindre.

    Il faut d’abord que je vous prévienne.

    Je vais vous parler d’une conférence à laquelle je n’ai pas assisté. Je me suis contenté de consulter quelques articles qui s’en sont fait l’écho. Plus répréhensible encore, je vais critiquer, dénoncer, manquer de respect, maudire, vouer aux gémonies, deux personnages dont, de l’un au moins, j’ignore tout. Il s’agit de deux intellectuels français, Gérard Poulouin et Michel Onfray, qui ont été invités à prendre la parole, jeudi dernier, dans le cadre de « Doc à Tunis ».  Tous deux sont philosophes et fondateurs de l’Université populaire de Caen (qui n’est sans doute populaire que dans le sens où elle permet à Michel Onfray d’augmenter sa popularité). Le premier d’entre eux a donné une conférence à l’intitulé a priori sympathique (mais traitre comme nous allons le voir), « décoloniser la langue française » ; le second, un peu plus franc dans son intention, a parlé du « temps long » de la laïcité.

    Plutôt que de nous dire « vous êtes un pays de ploucs arriérés », Michel Onfray enrobe son propos de missionnaire français dans une philosophie de l’histoire « finaliste », c’est-à-dire dans une conception de l’histoire comme d’un devenir commun de l’humanité, prédéterminé par une fin, une finalité ultime, dont, selon lui, le triomphe du « JE », conditionné notamment par la laïcité (voire l’extinction des religions), serait l’une des dimensions constitutives.

    Le « temps long » de la laïcité, c’est cela, ce long périple qui aurait commencé avec Descartes et aurait franchi des étapes décisives en France et plus généralement en Occident, tandis que nous, nous serions encore à la traîne. Nous sommes, affirme-t-il, selon un compte-rendu favorable de son intervention, publié sur le net« un pays où le JE n’existe pas encore, dans lequel Descartes n’a pas encore produit ses effets ».  Pour satisfaire nos égos, qu’il sait très sensibles, il ajoute dans un entretien, qu’en fouillant bien dans le monde musulman pour trouver une « avant-garde », c’est en Tunisie qu’on aurait le plus de chance de la dénicher. Dans la marche de l’Histoire vers la Raison, nous serions donc en retard par rapport aux Etats pleinement séculiers ou laïcs mais en avance par rapport à nos congénères musulmans. Ouf !

    Le pire, je dois dire, c’est que, comme on peut le constater dans certains de nos médias ou sur les réseaux sociaux, il y a chez nous des gens qui prennent les insultes d’Onfray pour des compliments !

    Le pire du pire, c’est qu’il s’en trouve d’autres pour abonder sans s’en apercevoir dans son sens en lui reprochant de négliger que nous aussi nous aurions eu « nos » Descartes. Et le pire du pire du pire, c’est que la majorité d’entre nous partage la conception coloniale de l’histoire comme réalisation du « progrès » (quel qu’en soit le sens qu’on donne à ce terme) dont la modernité, inventé et répandue généreusement, par l’Europe, serait le passage obligé voire carrément, pour certains, le but à atteindre. Une telle idéologie qui a sous-tendu la constitution des empires européens justifie aujourd’hui – c’est imparable – l’idée d’une « œuvre positive » de la colonisation, « œuvre » que nous aurions désormais à parachever nous-mêmes, comme le suggère Michel Onfray.

    Au vu du titre qu’il a donné à son intervention, on aurait pu imaginer une autre tonalité dans le discours proposé par Gérard Poulouin. « Décoloniser la langue française » semble un beau programme (quoi que j’ai du mal à me représenter concrètement ce que cela implique). Hélas, à lire ce qui en a été rapporté dans la presse, cette formule ne dit pas du tout ce qu’elle a l’air de dire. C’est juste une ruse, une sorte de lubrifiant dont je n’aurais pas la vulgarité de vous dire la finalité.

    En langage poli, on dit simplement « dorer la pilule », un procédé généralement utilisé pour faire avaler à un imbécile une pilule qu’il rechigne à absorber.

    Car Poulouin qui est prudent et nous prend pour des idiots, pressent tout de même les réticences qu’il risque de susciter en se faisant le propagandiste de la francophonie, dont chacun sait qu’elle est un instrument de domination. Qu’à cela ne tienne, l’homme est malin, sa dame blanche il la déguise en dame noire. En bon représentant de commerce, pour mieux nous vendre sa francophonie frelatée, il change l’étiquette. Le français « décolonisé » remplace le français de la « grandeur française » : en parlant français, en écrivant français, en pensant français, eh bien, nous dit-il en substance, vous faites œuvre décoloniale.

    Vous vous demandez sans doute ce que cela signifie.

    Rien n’est plus simple. D’autres l’ont déjà fait. Poulouin nous cite ainsi Assia Djebar, Abdellatif Laâbi, Taher Bekri ou Leopold Sédar Senghor, lequel à travers ses poèmes en français, fait entendre « une voix, celle de l’Afrique noire ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette « voix » qui dirait tout un continent et, pour tout vous dire, je soupçonne fortement Poulouin de confondre les cultures des peuples d’Afrique avec les quelques stéréotypes essentialistes qu’il a probablement dans la tête. Il faudrait d’ailleurs, juste pour l’embêter, lui demander à quoi il reconnaît une « voix » de l’Afrique noire.

    Pour décoloniser la langue française, et nous décoloniser à travers elle, il s’agirait donc pour nous d’y ouvrir « des espaces linguistiques » d’émancipation, un peu comme, il y a quelques décennies, on nous exhortait à renoncer aux revendications indépendantistes pour demeurer au sein de l’Union française, laquelle avec un bon gouvernement ne manquerait pas de nous émanciper. L’argument était alors que la République des Lumières avait, certes, été un peu méchante avec nous mais, dans son essence même, elle était égalitaire, émancipatrice et porteuse de progrès pour tous.

    Evoquant la langue française, Poulouin ne dit rien d’autre.

     Le français a été un « instrument d’aliénation des peuples colonisés » mais au fond, il est « porteur d’un héritage » celui des Lumières qu’avec un peu de bonne volonté nous pourrions nous approprier. L’arabe serait-il la langue de l’oppression ? Je n’ose pas accuser Poulouin de le penser. On pourrait me rétorquer que, n’ayant pas assisté à la conférence, je me fonde sur des propos rapportés par les médias. C’est indiscutable. Mais, si je me trompe, pourquoi, intervenant dans un pays dont la population parle arabe, l’invité de « Doc à Tunis », juge-t-il nécessaire de nous recommander l’usage de la langue française, fut-elle « décolonisée » ? Vous ne trouvez pas ça louche, vous ?

    Sadri Khiari

    Membre fondateur du Conseil National des Libertés en Tunisie (CNLT) et d'ATTAC-Tunisie (RAID). Co-fondateur en France du Parti des indigènes de la république. Sadri est aussi l’auteur de nombreux articles sur la Tunisie et d’un ouvrage intitulé Tunisie, le délitement de la cité, éditions Karthala, Paris, 2003. Voir également « La révolution ne vient pas de nulle part », entretien avec Sadri Khiari conduit par Beatrice Hibou, in Politique africaine, n°121, éd. Karthala, Paris, mars 2011, disponible en français et en anglais.
     
    Il a publié également Sainte Caroline contre Tariq Ramadan. Le livre qui met un point final à Caroline Fourest, éditions LaRevanche, Paris, 2011, La Contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, éditions La Fabrique, Paris, 2009 et Pour une politique de la racaille. Immigrés, indigènes et jeunes de banlieue, éditions Textuel, Paris, 2006. "Malcolm X, stratège de la dignité noire", éditions Amsterdam, Paris, 2013. Artiste-peintre et dessinateur, collaborateur régulier du magazine tunisien de bandes dessinée, "LAB 619".
     

    Sadri Khiari

    http://nawaat.org/

  • Les pipelines et les gazoducs sont-ils à l’origine de la guerre en Syrie, comme l’affirme Jean-Luc Mélenchon (Le Monde)

     
    Les différents projets de gazoducs soit abandonnés soit au point mort car irréalisables.

    En centrant son discours sur les pipelines, auxquels il prête un rôle central dans le conflit, Jean-Luc Mélenchon semble nier l’insurrection populaire syrienne.

    Jean-Luc Mélenchon l’évoquait déjà en janvier ou à l’été 2016 : selon lui, le conflit syrien est une guerre de «gazoducs et de pipelines». Le candidat de La France Insoumise a de nouveau tenu ce discours à Marseille devant 70 000 personnes, dimanche 9 avril. Au risque de sembler nier ainsi la révolte née des manifestations pacifiques du printemps 2011 contre la dictature de Bachar Al-Assad, et dont la sanglante répression a conduit au conflit syrien.

    « Ces guerres ont eu parfois la religion pour prétexte, mais elles n'ont jamais cessé d'être autre chose qu'une dispute pour accaparer les matières premières. Les convois des armées, les voyous et les brigands armés jusqu'aux dents, ils n'ont jamais rien fait d'autre que détruire les pipelines et les gazoducs. »

    Le candidat de gauche avait également défendu cette thèse en 2011 à propos de l’Afghanistan, année noire pour l’armée française, qui y avait perdu vingt-quatre militaires. Il avait estimé que la France avait « été à la remorque des Américains » en étant en Afghanistan « pour protéger un pipeline ».

    Cette théorie n’est d’ailleurs pas portée par le seul Jean-Luc Mélenchon, mais elle revient régulièrement depuis le 11-Septembre, et depuis cinq ans dans le cas de l’insurrection syrienne. Ainsi, on retrouve, en août 2012, un éditorial publié sur le site d’Al-Jazira, qui pose les premières pierres de cette théorie des pipelines.

    Une révolte née des « printemps arabes » en mars 2011

    Il n’est sans doute pas inutile de rappeler que l’ampleur sans précédent de la contestation et du nombre de victimes en Syrie depuis six ans – 465 000 morts et disparus – ne peut pas s’expliquer par une tentative de déstabilisation.

    L’étincelle, c’est l’arrestation et la torture des jeunes qui avaient écrit sur un mur, fin février 2011, dans la foulée de la chute de l’Egyptien Hosni Moubarak, le slogan potache « Ton tour arrive, docteur » – Bachar Al-Assad est ophtalmologiste de formation. Dès lors, les manifestations pacifiques démarrent dans tout le pays sur le terreau de trente ans de dictature d’Hafez Al-Assad, puis onze de son fils Bachar. Ces manifestations se transformeront en guerre civile à l’automne 2011, avec au fur et à mesure l’intrusion des islamistes sur le champ de bataille, qui profitent de la situation.

    Les raisons de la contestation puis de sa militarisation sont probablement plutôt à chercher dans des causes locales, dont une crise économique liée à une longue sécheresse entre 2006 et 2011, les échecs de la libéralisation du pays et la forte pression démographique dans un pays dont la population a quasiment doublé en vingt ans.

    Trois projets de gazoducs dans la région

    Il existe bien plusieurs projets de gazoducs, tous trois au point mort et portés par différents acteurs :

    • Le projet du Qatar : mené par Qatar Petroleum et Exxon-Mobile East Marketing Limited Company, ce projet doit substituer un gazoduc aux navires méthaniers, et devrait passer soit par l’Arabie saoudite, la Syrie puis la Turquie, soit plus à l’est, simplement par l’Irak, en « évitant » la Syrie.
    • Le projet Nabucco : le gaz venu d’Azerbaïdjan et du Turkménistan passerait par l’Iran, la Turquie et les Balkans (sans passer par la Syrie et l’Irak, donc). Ce projet date de 2002, indique le spécialiste Cédric Mas sur son blog, mais était déjà régulièrement court-circuité par la Russie, écrivait le Conseil français de l’énergie en 2010.
    • Un dernier projet dans la région existe, l’Islamic Gas Pipeline (IGP), dont l’accord de principe entre l’Iran, l’Irak et la Syrie date de juillet 2011. Et si la signature a abouti après le début de l’insurrection syrienne, ses négociations ont débuté bien avant.

    Tous ces projets ont un seul but : que l’Europe diversifie ses sources d’approvisionnement et ne dépende plus exclusivement des importations russes. Les bornes chronologiques importantes peuvent être résumées ainsi :

    • juin et juillet 2009 : le Turkménistan signe un accord de fourniture de gaz à la Chine, et ne peut plus mettre de gaz dans les tuyaux du projet Nabucco ; un mois plus tard l’Azerbaïdjan donne l’accès à ses ressources à la Russie en signant un accord avec Gazprom (La Tribune, juillet 2009) et affaiblit un peu plus le projet Nabucco ;
    • septembre 2009 : Damas refuse le projet du Qatar, sous pression russe (en 2014, Russia Today, l’organe officiel du Kremlin, écrit alors explicitement qu’Assad a rejeté le projet « en raison des relations énergétiques importantes entre la Syrie et la Russie ») ;
    • mars 2011 : des manifestations commencent contre le président Assad, dans la foulée des printemps arabes au Maghreb et au Proche-Orient. Elles sont réprimées dans le sang par Damas et mèneront à une militarisation de la contestation ;
    • juillet 2011 : annonce de la signature tripartite pour le projet Islamic Gas Pipeline entre l’Irak, la Syrie et l’Iran, qualifié de « grosse claque aux plans du Qatar » par le quotidien The Guardian.

    Les tenants d’une théorie des pipelines font le lien entre le refus de Damas en septembre 2009 et le début de la contestation en mars 2011. Autrement dit, que la révolution serait une réponse des partisans du projet qatari contre le régime de Bachar Al-Assad.

    Cette version ne prend pas en compte que l’un des plans du projet qatari prévoyait d’éviter la Syrie en passant par l’Irak. D’autre part, souligne encore Cédric Mas, cela ne prend pas non plus en considération la signature de l’accord tripartite Iran-Irak-Syrie de juillet 2011, qui intervient quatre mois après le début des manifestations. Ce projet n’est encore ni lancé ni même financé puisque son tracé, encore une fois, passe par des zones très instables.

    Difficile, donc, d’affirmer que le conflit syrien est motivé par ces gazoducs ou oléoducs pour le moment inexistants.

    Des projets mort-nés et des obstacles (géo) politiques

    Ces projets de gazoducs sont pour l’instant au point mort. Le projet le plus récent, IGP, peut difficilement être considéré comme viable puisqu’il envisage de passer par deux pays en pleine guerre civile, l’Irak et la Syrie, ainsi que par des zones contrôlées par ce qui deviendra par la suite l’organisation Etat islamique. Il n’a fait l’objet d’aucune étude de faisabilité, selon Cédric Mas, et ne bénéficie d’aucun financement. Il ne faut pas y voir autre chose qu’un accord de principe entre les trois pays, et l’occasion pour l’Iran de mettre la pression sur la communauté internationale.

    Le projet Nabucco, de son côté, se heurte à la volonté de l’Europe de ne pas poursuivre les discussions avec l’Iran sur la question du gaz naturel, et sur le retrait de l’Azerbaïdjan et du Turkménistan, qui préfèrent traiter avec le voisin russe. Autrement dit, les deux pays n’ont plus de gaz à mettre dans les tuyaux.

    Enfin, le projet qatari, qui passe soit par la Syrie pour sa version longue soit par l’Irak pour la version plus courte, se heurte à plusieurs obstacles politiques majeurs « dans lesquels le refus de Damas pèse peu », écrit M. Mas. Au premier rang de ces obstacles, ce gazoduc doit passer soit par le territoire saoudien soit par ses eaux territoriales, or le royaume est un rival direct du Qatar depuis le milieu des années 1990 et s’oppose à toute augmentation des exportations qatariennes. Autrement dit, même si Damas et Ankara avaient donné leur accord, le projet se serait heurté au refus de Riyad.

    Un intérêt des puissances pour leurs approvisionnements énergétiques

    Entre deux projets infaisables pour des raisons stratégiques, de stabilité ou de mésentente, et un projet lancé plus récemment – l’IGP –, qui envisage la construction de gazoduc dans des pays en guerre, on voit difficilement quels pays ou quelles entreprises pourraient s’y lancer.

    S’il n’est pas question de nier l’importance qu’attachent les Européens, les Russes et les Américains à leur approvisionnement énergétique, on voit mal comment ils pourraient s’affranchir des tensions entre les acteurs régionaux que sont l’Arabie saoudite et le Qatar.

    Ici, la chronologie et les montages commerciaux entre nations pour la construction de gazoducs ne permettent pas d’établir une suite d’événements menant à une intervention occidentale dans le but unique de protéger les gazoducs et l’approvisionnement européen.

    En résumé, si les raisons économiques d’ordre énergétique sont un élément d’analyse des conflits et de leurs causes, elles ne peuvent en être le seul. Sur la seule Syrie, la répression par Bachar Al-Assad du mouvement né dans la foulée des « printemps arabes » tunisien ou égyptien de 2010-2011 explique sans doute avant tout les origines de ce conflit.

    LE MONDE | Pierre Breteau

    http://www.lemonde.fr/

    Commentaire: Il ne peut être question pour lui d'imaginer que le peuple syrien en ait marre de son dictateur chéri! Ce ne peut être qu'un complot!

  • Face aux dominants, ATTAC Maroc répond par la réflexion et l’action (Attac Maroc)

     

    Face aux dominants, ATTAC Maroc répond par la réflexion et l’action

    Face aux dominants, ATTAC Maroc répond par la réflexion et l’action

    ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM, a tenu les 8 et 9 avril, sa 13ème Université du printemps à Rabat. Chronique d’une rencontre à contre-courant.

    Il y avait de la fébrilité dans l’air au démarrage l’université. Le 8 avril au siège de la Fédération des travailleurs agricoles, à Rabat, plusieurs sièges étaient encore vides et les présents avaient du mal à démarrer les travaux. Le risque de la faible mobilisation des militant-E-s étaient dans les esprits, surtout dans avec un agenda militant chargé. Le contexte politique pesait, peut-être aussi. L’interdiction de la dernière Université à Marrakech avait laissait des traces. Et pourtant ; elles, ils étaient là, motivés et décidés à réussir cette rencontre de deux jours.

    Savoir dire « Non »

    Des militant-E-s venus des six villes ont fait le déplacement pour participer à cette Université pensée comme un pré-congrès. A la différence des précédentes universités, cette édition a été consacrée exclusivement à la réflexion sur les défis de l’association pour la prochaine période : stratégie, (ré)organisation, travail thématique, travail international avec les responsabilités au sein du Secrétariat international partagé (SIP) du réseau CADTM, le financement et la construction d’alliances possibles pour les années à venir.

    Last but not last, la réflexion sur l’axe transversal féministe au sein de l’association a été riche et nécessaire. Khadija Maâras, de la Commission du travail féministe d’ATTAC, a exposé les formes de machisme qui subsistent au sein de notre ONG et l’immense travail à parcourir sur cet axe fondamental. Toutes ces problématiques trouveront un écho au sein du congrès via les documents et décisions qui y seront discutés.

    Comme à l’accoutumé, ATTAC Maroc ne pouvait pas laisser cette occasion sans joindre la réflexion à l’action. La cinquantaine de militant-E-s présents ont tenu un sit-in devant le siège du parlement à Rabat pour dénoncer le refus des autorités de nous délivrer le récépissé depuis 2007. Cette action de terrain est le prolongement de la bataille juridique que nous menons pour l’obtention de ce document. Ceci étant, ATTAC Maroc demeure une association légale, ayant respectée toutes les démarches  administratives prévues par la loi marocaine sur les associations. Ce sit-in était une belle occasion pour illustrer notre slogan comme « mouvement d’éducation populaire, orientée vers l’action ».

    Cette situation juridique compliquée ne peut être expliquée par des quiproquos juridiques. C’est de l’ADN d’ATTAC Maroc qu’il s’agit. Depuis sa création, ATTAC Maroc a été à contre-courant. En tant qu’association qui fait la politique autrement, nous nous sommes opposés aux discours dominants. Aux « socialistes » marocains, nous avons dit Non aux privatisations (2001-2007). À « l’Etat », nous avons dit Non à l’absolutisme (2011-2013). Aux « islamistes », nous avons dit Non à l’austérité (2013-2017). Au nouveau « gouvernement des patrons », nous saurons trouver la réponse adéquate à cet Exécutif mêlant business et technocratie, sous la bénédiction de l’absolutisme et du FMI. Rendez-vous, donc, le 5 mai 2017 au 6ème congrès d’ATTAC Maroc…

     

    Salaheddine Lemaizi, ATTAC Maroc