Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Abbas à Washington, nouvelle direction au Hamas – et poursuite de la grève de la faim des prisonniers palestiniens (ESSF)

    palestine_1_2944x1224px.jpg

    Nouveau « document politique » et nouvelle direction au Hamas, visite de Mahmoud Abbas à Washington, poursuite de la grève de la faim des prisonniers… L’actualité palestinienne a été chargée ces dernières semaines.

    La visite de Mahmoud Abbas à ­Washington le 3 mai n’a pas fait grand bruit. Et pour cause… Les annonces faites par le président palestinien (dont le mandat est fini depuis 2009) et par Donald Trump ressemblent à une énième répétition de ce que l’on entend depuis plus de deux décennies. Tandis que Mahmoud Abbas condamnait l’occupation et signifiait son attachement à la paix, à la négociation et à la « solution à deux États », Trump faisait part de son intention de résoudre rapidement le « conflit » en agissant comme « facilitateur » entre les deux parties.

    Rien de nouveau sous le soleil donc, et l’on ne pourra s’empêcher de souligner la vacuité de ce genre de rencontre et de déclaration, a fortiori lorsque l’on sait que dans le même temps Trump a nommé au poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman, un fervent partisan de la colonisation, et qu’il a assuré Benjamin Netanyahou, à la tête d’une coalition de droite et d’extrême droite dont les volontés de paix ne sont plus à prouver (!), de son plein soutien…

    Sur le plan diplomatique, la farce se poursuit donc, et l’on pourrait, si la situation sur le terrain n’était pas aussi tragique, sourire aux déclarations d’Abbas qui a salué, entre autres, la « sagesse », le « courage » et la « grande capacité de négociation » de Trump.

    Le nouveau « document politique » du Hamas : une rupture ?

    Quelques jours avant la visite de courtoisie d’Abbas, le Hamas rendait public un nouveau « document politique » témoignant d’une considérable modération de ses positions, jusqu’alors exprimées dans sa charte de 1988. On peut ainsi y lire que le Hamas tout en poursuivant l’objectif de la libération de « toute la Palestine », considère l’établissement d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza, avec droit au retour pour les réfugiés, comme un projet représentant un « consensus national ».

    Autre élément notable : les référents antisémites de la charte de 1988 ont disparu, et le Hamas affirme être en conflit avec « le projet sioniste et non avec les juifs en raison de leur religion ».

    On notera également que le Hamas ne se présente plus comme la « branche palestinienne des Frères musulmans » mais comme « un mouvement palestinien national et islamique de résistance et de libération », qu’il reconnaît la légitimité de l’OLP comme « cadre national » pour les Palestiniens, qui doit être « préservé » mais « reconstruit sur des bases démocratiques », et enfin que le mouvement, tout en soulignant la centralité de la résistance armée, prône la « diversification » des moyens de lutte.

    Parallèlement, une nouvelle direction a été élue, avec Ismaïl Haniyeh, « Premier ministre » de Gaza, comme successeur de Khaled Mechaal à la tête du mouvement.

    Loin des rivalités, une grève de la faim historique

    Loin d’être une rupture, ce nouveau « document politique » correspond davantage à une mise en conformité des textes avec l’évolution pragmatique du Hamas, amorcée il y a plus de 10 ans avec sa participation (et sa victoire) aux élections législatives.

    La normalisation du mouvement se poursuit donc, non sans certains remous en interne, et l’on doit lire ce nouveau texte comme l’expression de sa quête de légitimité internationale alors qu’il est particulièrement isolé dans une bande de Gaza elle-même coupée du monde en raison du blocus maintenu. Il s’agit notamment, en retirant la référence aux Frères musulmans, de normaliser les relations avec le puissant voisin égyptien dont la détestation pour la confrérie n’est plus à démontrer.

    Il s’agit aussi de se poser en alternative « crédible » à un Mahmoud Abbas en bout de course, sans soutien dans la population et qui tente pourtant par tous les moyens de se poser en « seul représentant légitime » des Palestiniens, quitte à punir les partisans du Hamas, avec par exemple, fin avril, une baisse drastique des salaires des fonctionnaires dans la bande de Gaza.

    Des rivalités qui ne servent guère la lutte nationale, à l’heure où une grève de la faim historique de 1 500 prisonniers politiques entamée le 17 avril dernier, se poursuit sans que les deux principaux appareils palestiniens ne lui donnent le soutien, l’écho et la visibilité qu’elle mériterait. Notre solidarité va bien évidemment à ces prisonniers de toutes obédiences politiques et à une population qui, loin des rivalités entre appareils, se mobilise à leur côté.

    SALINGUE Julien Hebdo L’Anticapitaliste - 383 (11/05/2017)

    https://npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/

  • Nouveautés "Tunisie"

    Manifestation-Manich-Msamah-Feat.jpg

    La torture en Tunisie, une « culture » qui ne veut pas mourir (Le Monde)

    Les autorités tunisiennes doivent cesser de harceler les médias indépendants (Amnesty)

    Tunisie. L'examen par le Conseil des droits de l'homme doit être l'occasion de relancer les réformes (Amnesty)

    La Réconciliation économique renaît de ses cendres (Nawaat)

    Tunisie, un mois de janvier qui n’en finit pas (Orient 21)

     

  • Lannion Palestine (AFPS)

    afps.

    Palestine : Rassemblement de l’AFPS à Lannion samedi

    L’AFPS Trégor organise un rassemblement citoyen de solidarité samedi 13 mai à 11h sur le parvis de la mairie. « Depuis le 17 avril, plus de mille prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim à la suite de Marwan Barghouti, souvent présenté comme le « Mandela palestinien ». Leurs revendications portent sur l’amélioration de leurs conditions de détention, dénoncées entre autres par Amnesty International », précise un communiqué.

     Lien : www.france-palestine.org/-Actualites-

    11/05/2017 Erwann Hirel

    http://www.letregor.fr/

  • Les prisonniers palestiniens entrent dans leur 4ème semaine de grève de la faim et appellent à une action solidaire en lien avec BDS (Anti-K)

     

    9 mai 2017  –  Aujourd’hui, la grève de la faim de masse des Palestiniens dans des prisons israéliennes est dans sa quatrième semaine ; c’est un moment critique où les centaines de grévistes de la faim peuvent avoir des difficultés, voire une impossibilité, à se tenir debout. À l’écoute de l’appel du 6 mai du mouvement des prisonniers palestiniens qui dirige cette grève pour mettre fin aux violations des droits des Palestiniens et pour garantir la dignité et des conditions humaines aux prisonniers politiques, le Comité National Palestinien (BNC) appelle:

    • À l’arrêt immédiat par l’Autorité Palestinienne de sa soi-disant « coordination de sécurité » avec les forces d’’occupation israéliennes. Cette collaboration va contre le consensus palestinien et viole une décision de mars 2015 prise par l’OLP, le seul représentant légitime du peuple palestinien.
    • À des poursuites contre les représentants israéliens, dont le ministre de la sécurité publique, Gilad Erdan, les représentants de l’administration pénitentiaire israélienne et des agences de renseignement pour leurs rôles respectifs dans les graves délits commis contre les prisonniers palestiniens, parmi lesquels la torture. Puisque les tribunaux israéliens faillissent à les faire répondre de leurs actes, des tribunaux étrangers doivent promouvoir la compétence universelle et assurer que ceux qui perpètrent des violations majeures des droits des êtres humains ne bénéficient pas d’impunité.
    • Au rejet par les médecins du monde entier du gavage comme forme de torture et au rejet d’accréditation de tout médecin qui accepte de participer à ce crime. Certains rapports font état de plans de la part d’Israël pour faire venir de l’étranger des médecins pour forcer les prisonniers palestiniens à s’alimenter ; il faut s’opposer à ces plans et les condamner.
    • À intensifier les campagnes BDS pour tenir Israël responsable de ses crimes contre le peuple palestinien, dont le traitement cruel et inhumain des prisonniers palestiniens fait partie. Hewlett Packard (HP) et G4S en particulier sont des entreprises qui devraient faire l’objet d’une escalade de boycotts pour leur complicité avec le brutal système d’incarcération et d’abus des prisonniers politiques palestiniens.

    Le soutien aux demandes de la grève de la faim massive des prisonniers palestiniens s’est répandu dans plusieurs pays arabes, en particulier en Égypte, en Jordanie, au Liban et au Maroc, avec un nombre croissant de célébrités qui se sont jointes au #SaltWaterChallenge. Les syndicats palestiniens ont aussi exprimé leur soutien, de même que les défenseurs des droits des êtres humains de par le monde.

    Le BNC a confiance que cette grève de la faim réclamant la dignité et la liberté va enrichir la résistance populaire non violente contre l’injustice israélienne et faire avancer les aspirations à la liberté, la justice et l’égalité du mouvement BDS.

    BDS France 34 – 10/05/2017

    Le Comité National Palestinien BDS (BNC) est la plus grande coalition de la société civile palestinienne. Il conduit et soutient le mouvement mondial Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Rendez vous sur www.bdsmovement.net et suivez @BDSmovement

    http://www.anti-k.org/

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
    Un dessinateur d’animation palestinien reproduit l’occupation israélienne

    Un dessinateur d’animation palestinien reproduit l’occupation israélienne

    Carol Hills – 8 mai 2017 – WGBH Pour le dessinateur d’animations Mohammad Sabaaneh, les mots comptent. « La plupart des gens parle de ‘conflit palestinien et israélien’ » dit-il. « Ce n’est pas exact. Ce n’est pas un conflit. C’est une occupation. » Crédit : Mohammad Sabaaneh © 2017, avec la permission de Just World Pupblishing LLC. Le...
     
     
    Grève de la faim des prisonniers politique palestiniens, actualisation au 11 Mai 2017

    Grève de la faim des prisonniers politique palestiniens, actualisation au 11 Mai 2017

    Aujourd’hui 11 Mai 2017, 26ème jour de la grève de la faim des prisonniers palestiniens. Les avocats continuent de se voir refuser l’accès aux prisonniers, tel que Ahmad Sa’adat, Ahed Abu Ghoulmeh et Marwan Barghouthi. Ces refus de visite s’inscrivent dans le contexte ou un nombre croissant de prisonniers palestiniens sont confrontés à des conditions...
     
    Les familles décimées des histoires de Gaza

    Les familles décimées des histoires de Gaza

    Nora Barrows-Friedman – The Electronic Intifada – 3 mai 2017 Au lendemain des attaques d’Israël contre Gaza en 2014, la journaliste Ala Qandil et la photographe Anne Paq ont recueilli les histoires personnelles de Palestiniens dont les familles ont été décimées par la violence d’Israël. « Ce n’est pas seulement sur le moment de l’attaque, pas...
     
     
    Le traitement des grévistes de la faim soulève de l’inquiétude dans les organisations de défense des droits

    Le traitement des grévistes de la faim soulève de l’inquiétude dans les organisations de défense des droits

    Le 8 mai 2017 Le 17 avril 2017, Journée des Prisonniers Palestiniens, plus de 1.000 prisonniers palestiniens ont lancé une grève de la faim pour protester contre leurs dures conditions d’incarcération et autres violations de leurs droits fondamentaux. Leurs exigences se conforment aux droits de l’Homme et au droit humanitaire international et font écho aux...
     
     
    Fureur de la puissance occupante face au vote de l’UNESCO sur Jérusalem

    Fureur de la puissance occupante face au vote de l’UNESCO sur Jérusalem

      Par Charlotte Silver, le 4 mai 2017 Une Palestinienne montre des fissures dans un mur de sa maison dans la Vieille Ville de Jérusalem, dues aux fouilles décidées par les autorités d’occupation israéliennes, qui mettent en danger les constructions dans cette zone. Photo: Saeed Qaq, APA images   Israël a retiré un autre million...

  • Succès du congrès d’ATTAC Maroc

    cadtm.jpg

    Succès du congrès d’ATTAC Maroc et élection du nouveau Secrétariat national de l’association

    Les travaux du 6e congrès national d’ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM, ont été clôturés comme prévus le 7 mai 2017 à Casablanca après trois jours débats fructueux.

    Ce rendez-vous tenu sous le thème : « Construire Attac Maroc, une contribution à l’élaboration d’alternatives au capitalisme » a permis de mettre à jour notre cadre organisationnel ainsi que fixer les priorités stratégiques de l’association pour les trois ans à venir. Le dernier jour du congrès a été consacré à l’élection du Secrétariat national, organe exécutif de l’association.

    Nos travaux ont été empreints de débats constructifs en vue d’affirmer notre vocation d’organisation altermondialiste marocaine active dans la réflexion comme dans l’action de terrain avec pour slogan fédérateur : « Pour un Autre Maroc possible et nécessaire ».

     
     
    membre du réseau CADTM en bref : L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
     
     
    http://arabic.cadtm.org/

    Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat. Maroc Email azikiomar2008@gmail.com Site Web attacmaroc.org Tel 00 212 6 61 17 30 39ATTA

    Casablanca, le 7 mai 2017

    8 mai par ATTAC/CADTM Maroc

    http://www.anti-k.org/

    Autres articles en français de ATTAC/CADTM Maroc (87)

  • Nouveautés Algerie

    Résultat de recherche d'images pour "algerie elections humour"

     

    Les massacres du 8 Mai 1945 s’invitent dans la présidentielle française (El Watan)

    Quand des français en parlent…(El Watan)

    Guelma: Le four à chaux de la commune d'Héliopolis, un four crématoire pour les martyrs du 8 mai 1945 (Huff Post)

    Le Secrétaire Général de l’UGTA à Tamanrasset en grève de la faim (Liberté)

    Législatives en Algérie : abstention et climat de fin de règne (NPA)

     

     

  • Les évacuations de rebelles à Damas ou la « nouvelle démographie confessionnelle » d’Assad (OLJ)

    Résultat de recherche d'images pour "evacuation n alep"

    Plus de mille rebelles syriens et leurs familles ont, pour la première fois depuis le début de la guerre en mars 2011, commencé à évacuer lundi le quartier de Barzé en périphérie de Damas.

    Des négociations sont également en cours pour l'évacuation de rebelles de Qaboun, un autre quartier de Damas devenu il y a plusieurs mois un champ de bataille. Quatre autres quartiers – Jobar, Tadamoun, Techrine et Yarmouk – sont toujours aux mains des rebelles. Ziad Majed, professeur des études du Moyen-Orient à l'Université américaine de Paris, revient sur ces évacuations pour L'Orient-Le Jour.

    Dans quel contexte s'inscrit l'évacuation des rebelles du quartier de Barzé ?

    Le processus a débuté il y a quelque temps et concerne essentiellement les localités périphériques de la ville de Damas, notamment entre la capitale syrienne et la frontière libanaise. La volonté du régime syrien, mais également des Russes et surtout des Iraniens, est de modifier la démographie de cette zone stratégique, qui permettrait d'avoir un meilleur contrôle de la capitale et de la route menant au Liban. Il s'agit donc de pousser la population locale sunnite des quartiers pauvres, qui a soutenu la révolution dans sa phase pacifique puis dans sa phase militaire, à l'exil vers d'autres régions.

    En ce qui concerne le contexte international, ces « évacuations » sont davantage acceptées désormais. Autrefois, des acteurs rappelaient que le droit international qualifie de crime de guerre le déplacement forcé de populations. La présence politique et militaire russe a néanmoins commencé à normaliser cette réalité, avec des communiqués saluant certains déplacements de civils, comme ce fut le cas à Alep-Est.

    Qui sont ces forces rebelles qui ont quitté Barzé ? Comment ont-elles fait pour survivre au siège du régime ?

    Parmi les insurgés, on peut identifier comme force combattante ces derniers mois à Barzé : la « première division », les martyrs de Jabal el-Zawiya, ainsi que la brigade de Qassioun, tous affiliés à l'Armée syrienne libre (ASL). Ahrar el-Cham, l'autre groupe rebelle présent, est une union d'islamistes et de salafistes. Un autre acteur essentiel au sein du quartier est le conseil local, élu après la révolution par les sympathisants rebelles, qui est en train de négocier pour maintenir certains civils sur place. Je tiens cette information d'une source locale. Pour survivre dans les autres villes assiégées, certains avaient des routes souterraines comme à Jobar, qui permettaient aux combattants de maintenir des voies de ravitaillement avec la Ghouta.

    Sinon, au fil des années, des techniques de guérillas urbaines, comme vivre la nuit et se terrer le jour, alliées à une certaine combativité, ont permis aux différentes factions rebelles de se maintenir dans ces zones. Avec le temps cependant, sans soutien, ces groupes vont avoir des difficultés à tenir. Ce sont les bombardements russes de ces deux derniers mois qui ont précipité les négociations de Barzé. Il se peut que Yarmouk suive.

    Suite à ce processus, quelles sont les perspectives pour les dernières régions contrôlées par les rebelles, en premier lieu celle d'Idleb ?

    Même si les rebelles tiennent d'autres vastes régions au Sud, celle d'Idleb est très particulière, car, outre les combattants locaux, cette région accueille tous les autres groupes réfugiés des villes assiégées. Pour les Russes et le régime syrien, garder Idleb isolée déstabilise les rebelles. Car, en plus d'une forte densité de population qui empêche d'assurer les services de base, cela va créer des tensions et une pression interne, avec l'apparition de certaines contradictions entre les différents groupes rebelles. Ces flux continuels de rebelles vers Idleb entraîneront certainement une fragmentation territoriale et communautaire de la région. Une situation que les Russes et les Iraniens souhaitent.

    Maxime PLUVINET 10 mai 2017

    https://www.lorientlejour.com/

  • Yémen. Famine, choléra, mortalité maternelle, dizaines de milliers de civils tués. Une guerre oubliée (Al'Encontre.ch)

    Rédaction A l’Encontre

    En date du 9 mai, Médecins sans frontières rapporte: «Après 25 mois de conflit au Yémen, la population vit toujours à l’heure de la guerre opposant les Houthis, qui contrôlent le nord du pays avec le soutien du président déchu Saleh, aux groupes armés de la Résistance du Sud alliés au président Hadi. Ce dernier avait fui Sanaa début 2015, quand les Houthis avaient pris le contrôle de la capitale, et a installé à Aden son propre gouvernement. Autre acteur du conflit, une coalition internationale menée par l’Arabie saoudite, qui intervient aux côtés des forces du sud depuis mars 2015 et a le soutien des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne.

    Bombardements et tirs d’artillerie frappent le pays, du gouvernorat de Saada dans le nord, au gouvernorat de Taiz dans le sud. Le 15 août 2016, l’hôpital de la ville de Abs, située dans le gouvernorat de Hajjah, dans le nord-ouest du Yémen, a été touché par une frappe aérienne de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite. Cette attaque était la quatrième en un an touchant une structure de soins MSF. Avec 19 morts et 24 blessés, c’était aussi la plus meurtrière.

    Pour des raisons de sécurité, MSF a alors décidé d’évacuer son personnel des six hôpitaux qu’elle soutenait dans le nord du Yémen, à savoir les hôpitaux de Haydan, Razeh, Joumouri et Yasnim (gouvernorat de Saada) et ceux de Abs et Gamhouri (gouvernorat de Hajjah). Depuis, MSF a repris ses activités à Abs et Gamhouri en novembre 2016, puis à Haydan en mars 2017.

    Globalement, le bilan de ce conflit est très lourd. Il a fait plus de 6000 morts et plus de trois millions de déplacés, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires aux Nations unies. Le pays est également confronté à des restrictions sur les importations, rendant difficile l’approvisionnement.

    Pour la population, l’accès aux soins est très difficile. De nombreuses structures de soins ne fonctionnent plus. Celles encore ouvertes manquent souvent de matériel essentiel, de personnel, de médicaments et de carburant pour faire fonctionner les générateurs électriques, ou alors elles sont situées dans des zones trop dangereuses.

    Entre mars 2015 et avril 2017, MSF a reçu plus de 493 000 patients dans ses services d’urgence et a pris en charge plus de 60 000 blessés de guerre. Les équipes MSF ont également dispensé plus de 191 000 consultations à des personnes déplacées, grâce à des dispensaires mobiles.

    Epidémie de choléra

    Depuis le 30 mars 2017, les équipes MSF reçoivent et traitent un nombre croissant de cas de choléra et de diarrhée aqueuse aiguë dans les gouvernorats d’Amran, Hajjah, Al-Dhale, Taiz et Ibb. Au 9 mai, le nombre de patients avait atteint plus de 780.

    En réponse à cette épidémie, MSF a mis en place des centres de traitement du choléra dans cinq hôpitaux afin d’isoler les patients et de traiter ceux qui présentent des symptômes. L’organisation soutient également d’autres structures gérées par les autorités sanitaires.»

     

     

    Mortalité maternelle

    Dans ce contexte, la mortalité en couches des femmes explose. Le taux de mortalité maternelle était déjà le plus élevé au Moyen-Orient et le taux de fécondité totale se situait à hauteur de 3,77 naissances par femme. La référence au taux de mortalité. La dernière estimation du taux de mortalité maternelle date d’avril 2015 (voir tableau ci-dessous)

     

    Actuellement, dans la mesure où, comme indiqué par MSF, la majorité des hôpitaux sont fermés, le manque de soins pour les femmes enceintes est quasi total, particulièrement dans les zones rurales qui rassemblent quelque 70% de la population. Face à cette situation désastreuse, une action déterminée a été engagée par des femmes professionnelles du système sanitaire, à la fois pour permettre des mesures de contraception accessibles – le salaire moyen, pour autant qu’il puisse être calculé est de 45 euros par mois et la pilule contraceptive coûte 35 centimes d’euro pour 32 jours – et l’accès à des avortements. Une gynécologue basée à Taïzz a confié à la reporter de MME: «Dans la plupart des cas, ma première réponse à une patiente est de lui suggérer que sa grossesse est une bénédiction d’Allah et qu’elle doit garder le bébé. Je lui explique que les Hadiths – le recueil des paroles du prophète Mahomet – interdisent les avortements après 42 jours, mais que le Coran ne comporte pas de tels versets. Si la vie de la femme est menacée, alors je demande à rencontrer son mari pour obtenir un accord et j’interromps la grossesse avant 12 semaines.» Pour un avortement après cette période, cette obstétricienne ne le fait qu’en cas de fatwa émise par un cheikh. Ahmed al-Fioush, cheikh de la province de Taïzz, confie aux deux reporters de MME: «Il n’y a pas de versets clairs dans le Coran qui interdit l’avortement. Toutefois, plusieurs Hadiths interdisent l’avortement, car cela revient à tuer l’âme. Si toutes les femmes pouvaient interrompre leur grossesse, cela contribuerait à répandre l’adultère. La société doit rejeter les femmes qui interrompent leur grossesse après 42 jours pour une quelconque raison car elles désobéissent à l’islam.» (MME, 5 mai 2007)

    Se conjuguent ainsi les multiples effets de la guerre, la quasi-absence de services médicaux et la désapprobation sociale (qui, ne l’oublions pas, est une réalité qui est encore activement présente dans de nombreux pays européens, en particulier ceux où domine l’Eglise catholique).

    Une famine de proportion «biblique»

    La famine a pris des proportions «bibliques», selon un vétéran de l’aide humanitaire. Jan Egeland considère que le nombre de tués dépasse 10’000. Il est à la tête du Conseil norvégien pour les réfugiés et a informé sur la situation, par téléphone, depuis Sanaa un journaliste de l’agence Reuters. Il a répété une fois de plus que l’aide des agences humanitaires – telle que proclamée lors du sommet de Genève de fin avril 2017 – répondait au maximum, pour autant qu’elle soit concrétisée, à un tiers des nécessités. Egeland affirme sobrement: «Cette crise est faite de mains d’hommes et ne relève pas d’une science concernant l’exactitude des bombes chirurgicales des bombardements ou des roquettes.» Selon lui, un demi-million d’enfants peuvent mourir de faim à chaque instant. L’état de dénutrition étant très avancé et ses effets à long terme terrifiants. Sur 27 millions d’habitants, dit-il, 19 millions ne peuvent pas être maintenus en vie grâce à des «injections d’aide» dans un contexte où l’Arabie saoudite et ses alliés s’affrontent avec l’Iran et d’autres forces en mettant à profit un conflit interne ayant des racines historiques. Quelques jours après la conférence de Genève, cet expert en crises humanitaires insistait sur «la non-existence de réserves alimentaires au Yémen».

    Etats-Unis et Arabie saoudite… face à l’Iran

    Le 4 mai, Donald Trump, suite à la visite en mars 2017 de Mohamed ben Salmane, vice-prince héritier et ministre de la Défense, a annoncé un prochain voyage en Arabie saoudite pour «construire les nouvelles bases d’une coopération et d’un soutien avec nos alliés musulmans pour combattre l’extrémisme, le terrorisme et la violence». Il est vrai que Donald Trump, une semaine avant, avait tempêté contre le manque d’aide financière de l’Arabie saoudite au système de défense des Etats-Unis, bien que le royaume soit le principal acheteur d’armes aux transnationales états-uniennes. L’administration Trump, le Pentagone et le commandement du Cemtcom (centre opérationnel pour le Moyen-Orient) vont-ils non seulement accentuer leurs activités meurtrières au Yémen, mais accroître les menaces face à l’Iran? Un danger qui n’est pas à négliger.

    L’Arabie saoudite censure l’information (BBC)

    Dès lors, au regard du drame qui se joue actuellement au Yémen, comment expliquer que la presse, dans son ensemble, ne s’intéresse pas davantage à ce conflit? Nawal Al-Maghafi, de la BBC (24 avril), est l’une des dernières journalistes étrangères à avoir pu se rendre dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique et où pleuvent, littéralement, les bombes. «Le Yémen, c’est vrai, est un pays compliqué», soupire-t-elle. Mais cela ne saurait suffire, bien entendu, à expliquer toute la négligence des médias. Tout d’abord, «il est aujourd’hui extrêmement difficile d’accéder aux régions tenues par les rebelles», admet-elle. «L’Arabie saoudite ne permet plus, par exemple, que des journalistes embarquent sur des vols humanitaires de l’ONU. Cela signifie qu’il faut passer par le sud du pays, où Al-Qaida est aujourd’hui présent. Et pour les Occidentaux (explique la jeune femme à la nationalité yéménite et britannique) c’est trop dangereux.»

    En ce sens, l’Arabie saoudite a tout mis en œuvre pour organiser un véritable blocus sur l’information. Evidemment, c’est une stratégie délibérée. Cette volonté d’écarter les témoins s’explique, en particulier, du fait des critiques de plus en plus vives contre les carnages provoqués par l’aviation saoudienne et ses alliés du Golfe. Or même si la journaliste précise, par ailleurs, n’éprouver aucune espèce de sympathie à l’égard des rebelles, «corrompus et brutaux», tant que les bombardements saoudiens continueront, prévient-elle, la population ne se désolidarisera pas d’eux.

    Alencontre le 10 - mai - 2017

    http://alencontre.org/