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Algérie - Page 7

  • Climat de tension à Alger/ Émeutes contre la cherté de la vie et la Loi de Finances 2017 à Ain Benian (Algérie Focus)

     

    A Alger, la cherté de la vie et les augmentations générales des produits de large consommation commencent à susciter l’exaspération de la population de la localité d’Ain Benian. Des jeunes issus des quartiers populaires de cette commune ont déclenché un violent mouvement de contestation. 

    Ce lundi soir, la route nationale numéro 11 est fermée à la circulation par des groupes d’émeutiers au niveau du quartier dit du cimetière, un quartier populaire ravagé par la pauvreté. Les émeutes ont commencé en début de soirée. Les affrontements avec les forces de l’ordre risquent de dégénérer et plusieurs arrestations nous ont été signalées par des témoins oculaires. Les émeutiers scandent des slogans hostiles à la Loi de Finances 2017 et dénoncent la cherté excessive de la vie.

    La localité d’Ain Bénian a connu une nuit de tensions depuis dimanche où des poubelles ont été incendiées au niveau de la cité AADL située à proximité de la Cité Belle-Vue, un autre quartier populaire qui abrite des familles défavorisées.  En ce moment-même, une forte présence policière a été observée dans toutes les rues d’Ain Bénian et la tension demeure perceptible.

  • Affrontements, routes coupées, grève générale : l’année 2017 commence dans la contestation à Béjaïa (TSA)

    De violents affrontements opposent depuis la matinée de ce lundi 2 janvier, les policiers antiémeute et des citoyens, en majorité des jeunes dans plusieurs quartiers du centre-ville de Béjaïa.

    Les forces antiémeute de la police ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les affrontements ont gagné en intensité en milieu d’après-midi. Vers 16 heures, un fourgon de la police antiémeute a été incendié par les manifestants devant le siège de la wilaya, a-t-on constaté. La cité CNS est inaccessible.

    L’action de protestation semblait pacifique en début de matinée, puisque la grande majorité des commerçants du centre-ville ont adhéré au mouvement de grève. Mais elle a dégénéré en affrontements violents lorsque les forces de police ont tenté de disperser les manifestants à coups de bombes lacrymogènes, notamment au niveau de la cité Edimco – où un bus de l’Etusa a été saccagé et incendié par la foule – puis au carrefour d’Aamriw qui mène vers l’université.

    De sources hospitalières, TSA a été informé que pas moins d’une dizaine de personnes, entre forces de police et jeunes manifestants, ont été admises aux différentes structures médicales de la ville pour de multiples blessures.

    Le même climat de tension a été enregistré du côté est du chef-lieu de Béjaïa. Des escarmouches ont été signalées à Baccaro, relevant de la commune de Tichy où la route nationale RN9 a été bloquée à l’aide de divers objets. À Bordj Mira, les manifestants ont également coupé la RN9 en brûlant des pneus. La circulation automobile a été interrompue dans les deux sens entre Béjaïa et Setif. D’importants embouteillages se sont, par conséquent, formés.

    À Sidi Aich, à 60 km à l’ouest de Béjaïa, des rumeurs faisant état d’une « magouille » dans la distribution de logements de type LPA au niveau de la Daïra, a provoqué une émeute. La foule s’est attaquée au siège du commissariat local à coups de pierres et autres projectiles.

    http://www.tsa-algerie.com/

  • Algérie : Difficile résistance des travailleurs (NPA)

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    Alors que les élections législatives du 1er trimestre 2017 se préparent dans l’indifférence la plus totale, le gouvernement continue à se positionner en défenseur du caractère social de l’État. Mais dans la pratique, il fait exactement le contraire !

    Le pouvoir continue sa politique d’intégration à la finance mondiale. Le  « nouveau modèle économique », nouveau slogan du gouvernement, sonne comme un pas de plus dans le processus de libéralisation ­entamé il y a déjà quelque temps.

    Libéralisation économique à pas cadencés

    Avec 900 millions de dollars emprunté auprès de la Banque africaine de développement (BAD), salué par le milieu libéral, le gouvernement de Bouteflika annonce son renouement avec l’endettement extérieur. Il offre à l’occasion de nouveaux avantages aux investissements étrangers, notamment dans l’assouplissement de la règle des 51/49 % qui constitue le verrou du code de l’investissement en Algérie, et cela dans le but « d’attirer des Investissements directs étrangers (IDE) ». Dans ce cadre, Abdesselam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, proclame que le gouvernement crée une « dynamique sans précédent qui vise, à moyen terme, une intégration effective et positive de l’économie algérienne dans le système économique mondial ». Pourtant, la réalité est à l’encontre de cette intégration « positive ». L’accord d’association avec l’Union européenne a permis à l’Algérie d’exporter pour 12 milliards d’euros vers l’Union européenne. Mais cette dernière a exporté l’équivalent de 195 milliards d’euros vers l’Algérie !

    Sur le plan des subventions, la politique gouvernementale, relayée par la critique libérale, s’attaque aux maigres aides de l’État des produits de base (lait, pain, sucre, etc.) encore en vigueur. Et les classes populaires de subir ainsi une réduction des subventions sur les produits de première nécessité, une hausse de 2 % de la TVA, une hausse des tarifs de l’énergie et par conséquent des transports… Le blocage des recrutements dans la fonction publique et le gel de certains investissements publics feront grimper le chômage.

    Dans le même élan, la loi sur les retraites des salariéEs, loi qui leur interdit le départ en retraite à l’issue de 32 années de travail, est toujours en vigueur malgré l’amendement « oral introduit sur instruction du président de la République », selon le rapport  fait par le ministre du Travail à l’Assemblée. Cette mesure prépare la casse du système de protection sociale.

    En revanche, les contributions et autres avantages pleuvent sur les possédants et les classes dominantes à travers l’abaissement du taux de la taxe sur l’activité professionnelle, l’absence d’impôt sur la fortune, le laxisme fiscal... Au même moment, l’exécutif prépare la privatisation des entreprises publiques par l’entrée des hommes d’affaires dans leur capital. Il « régularise » les situations acquises dans « l’informel » (télévisions offshore...) et ouvre la voie à la création d’hôpitaux et d’universités privés…

    Une mobilisation limitée

    Pour faire face à ces attaques, les travailleurs se mobilisent à l’appel de la coordination des syndicats autonomes ou des structures combatives de l’UGTA. Les chômeurs de la ville pétrolière d’Ouargla affiliés à la CNDDC marchent. Les étudiants inquiets pour leur avenir se mobilisent à Boumerdes, Oran, Constantine… Les habitants des villes et villages du pays dénoncent la cherté de la vie (Adrar, Ouargla, Béchar, El Oued…) et manifestent leur mécontentement.

    Mais la résistance reste laborieuse.

    Ainsi, les dernières manifestations sur les retraites organisées par les syndicats autonomes sont restées en deçà des mobilisations souhaitées : la retraite n’est pas mobilisatrice au même titre que les revendications salariales, souligne le secrétaire général du CLA, d’autant plus qu’il y a de plus en plus de travail informel et précaire qui préoccupe le monde du travail.

    Face à l’inquiétude et au mécontentement légitimes qui s’amplifient, le pouvoir refuse toute concertation et réprime. Les atteintes aux libertés démocratiques se multiplient.

    Devant la dégradation de la situation, l’heure est à la résistance contre la politique de spoliation des richesses et de l’économie nationale au profit d’une minorité d’affairistes algériens et d’entreprises étrangères. Il faut continuer à dénoncer la remise en cause des acquis sociaux et la répression dont sont victimes les classes populaires et leurs représentants syndicaux, associatifs, politiques, et apporter le soutien plein et entier aux luttes des travailleurs, des chômeurs, des étudiants en vue d’une convergence démocratique, antilibérale et anti-impérialiste, pour construire une alternative populaire à l’actuelle politique.

    D’Alger, Nadir Djermoune

     

    Lire aussi:
  • Retraite anticipée, pouvoir d’achat... : L’intersyndicale promet une année chaude (Algeria Watch)

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    La refonte de plusieurs textes régissant la retraite et les dispositions de la loi de finances 2017 a suscité un front de protestation qui risque de mener un long mouvement de fronde durant l’année à venir.

    L’intersyndicale de la fonction publique représentant quatorze syndicats autonomes issus de plusieurs secteurs a affiché son mécontentement face à la modification de certaines dispositions relatives à la retraite. La nouvelle loi stipulant la suppression de la retraite anticipée sans conditions d’âge après 32 ans de service et l’abandon de la retraite proportionnelle a été élaborée conformément aux recommandations de la tripartite de 2016.

    Les syndicats accusent d’ailleurs le gouvernement d’avoir élaboré un texte conforme aux propositions du patronat au détriment des acquis des travailleurs. Plusieurs grèves ont été observées pour réclamer l’abandon du projet, mais sans succès, puisque le texte a bien été adopté par le parlement. Un autre texte aussi impopulaire a été également adopté malgré la tension suscitée.

    L’intersyndicale a particulièrement prévenu contre les conséquences des augmentations prévues dans la loi de finances qui étranglera les ménages dont les revenus seront insuffisants pour couvrir les besoins élémentaires d’une famille à revenus moyens, selon les formations syndicales. L’intersyndicale a donc mené campagne contre ces textes qui représentent « un pas supplémentaire dans l’abandon des acquis des travailleurs jetés un peu plus chaque jour, dans la précarité ». Après les grèves cycliques observées en octobre et novembre, l’intersyndicale menace de durcir le ton.

    Une réunion est d’ailleurs prévue le 7 janvier pour décider de la suite à donner à ce mouvement de protestation. Maintenant que les textes sont adoptés, les syndicats réclament des mesures de protection de leur pouvoir d’achat ainsi que des dispositions de transition avant l’application de la nouvelle loi sur la retraite. L’intersyndicale appelle également à la mobilisation pour faire avorter l’avant-projet de texte portant amendement du code du travail qui constitue, selon les syndicats, la généralisation des contrats à durée déterminée et la précarisation de l’emploi.

    F. A. K.- A. El Watan, 28 décembre 2016

    http://www.algeria-watch.org/

     

    Lire aussi:

    Éducation : les syndicats affûtent leurs armes (Liberté)

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Algérie: un bond de plus vers la néo-colonie (Anti-k)

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    « Algérie: ce qu’il faut savoir de la réforme des code des investissements »…

    Une réforme du code des investissements a été adoptée l’été dernier, avec comme objectif manifeste de créer un cadre plus attractif pour les investisseurs étrangers. Qu’en est-il exactement ? Voici un décryptage de la spécialiste Cristelle Albaric, du cabinet Simon Associés.

    Le Parlement algérien a adopté, le 17 juillet 2016, une nouvelle réforme relative à l’adoption d’un nouveau Code de l’investissement (Loi n° 16-09 du 29 Chaoual 1437 correspondant au 3 août 2016 relative à la promotion de l’investissement). Les nouvelles dispositions auront pour objectif principal de faciliter l’insertion et l’arrivée d’investissements étrangers et d’augmenter l’attractivité de l’Algérie.

    Ce nouveau code prévoit :

    • Une exonération ciblée des droits de douane.
    • Un ajout de taxes additionnelles.
    • Une extirpation de la règle 51/49 % et du droit de préemption du Code de l’investissement.
    • Une simplification administrative pour les nouveaux investissements étrangers.
    • La possibilité de recourir à l’arbitrage ad hoc.

    Quel est le contexte économique dans lequel cette réforme intervient ?

    L’Algérie est dotée de grandes ressources d’hydrocarbures ; à cet effet, elle est classée dans les dix premiers producteurs mondiaux de gaz et dans les vingt premiers producteurs mondiaux de pétrole. À noter qu’elle est aussi un État membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Depuis la fin de l’année 2015, les cours du pétrole ont chuté vertigineusement. Sans aléa extrinsèque, un désé-quilibre entre l’offre et la demande conduit inévitablement à une baisse ou une hausse des prix.

    L’augmentation importante de la production de barils de pétrole américains a conduit à avoir une offre supérieure à la demande.

    De plus, l’effet de contraction de l’économie européenne, par sa croissance molle, et de l’économie chinoise, par une croissance ralentie, toutes deux consommatrices de pétrole, a eu pour conséquence une diminution de la demande de pétrole, renforçant le déséquilibre entre offre et demande. De ce constat économique, l’Algérie, tributaire de ses ressources gazières et pétrolifères, accuse, comme l’Arabie Saoudite ou le Bahreïn, une perte de revenus conséquente. Contrairement aux deux pays du Golfe, le plus grand pays du Maghreb enregistre une balance commerciale déficitaire. Ce résultat vient du fait que les deux ressources susmentionnées sont génératrices de 95 % des recettes de l’État.

    En conséquence, les autorités algériennes ont proposé des mesures afin de rendre leur pays attractif aux investisseurs étrangers. Ces mesures sont matérialisées par une réforme du Code de l’investissement, considéré jusqu’alors comme trop étatiste et protectionniste, finalisée le 17 juillet 2016, par le vote du Parlement algérien.

    La règle 51/49 % et le droit de préemption

    1. La règle 51/49 %

    Cette règle a été instituée par la loi de Finance de 2009 et insérée dans le Code de l’investissement dans l’article 4 bis. Lorsqu’un investissement étranger est effectué en Algérie, subordonné par la création d’une société, cette dernière doit être détenue à 51 % par des intérêts algériens. Cette collaboration obligatoire avec les locaux n’encourage pas les investisseurs étrangers. Aussi, les autorités algériennes ont vu la problématique que pouvait poser cette règle.

    Cependant, alors que la réforme initiale du Code de l’investissement devait supprimer cette disposition, il n’en a rien été. Cette règle a juste fait l’objet d’une extirpation du nouveau Code de l’investissement pour retrouver son fondement juridique dans l’article 66 de la loi de Finance 2016.

    2. Le droit de préemption

    Le droit de préemption est la faculté de l’État algérien, ainsi que de ses entreprises publiques, à pouvoir acquérir les parts sociales ou actions sur les cessions d’activités par des étrangers prioritairement à tout autre intéressé. Le droit de préemption est régi par l’article 4 quinquiès du Code de l’investissement. Cette disposition a été âprement discutée et débattue. Au même titre que la règle 51/49 %, elle fait l’objet de critiques pour son frein aux investissements étrangers dans le pays.

    Pour que ce droit de préemption soit effectif, une procédure d’enregistrement ou de déclaration de vente de parts sociales ou d’actions devait être faite devant les autorités compétentes. Une fois la procédure effectuée, les autorités devaient attester expressément de leurs intentions d’acheter ou de refuser d’acheter les parts sociales ou actions vendues.

    Cette procédure a été modifiée par la loi de Finance 2014 qui, en allégeant la procédure d’agrément en faveur des projets d’investissements étrangers directs ou d’investissements en partenariat avec des capitaux étrangers, a supprimé la condition de soumission des projets d’investissements susvisés à l’examen préalable du Conseil national de l’investissement. Cet examen était un préalable au droit de préemption.
    La proposition des auteurs du projet de réforme était « de se satisfaire, pour la minoration de valeur des transactions de l’espèce, du droit de préemption institué par le Code des procédures fiscales, sous réserve de son extension aux actions et parts sociales ».

    Le nouveau texte prévoit, dans les articles 30 et 31, que toutes les cessions d’actions ou de parts sociales, ou actifs, par ou au profit d’étrangers seront soumises à une autorité du ministre chargé de l’investissement. Les cessions indirectes supérieures ou égales à 10 % des parts des entreprises étrangères dans une société algérienne doivent passer par le Conseil des participations de l’État, dont les objections « motivées » ouvrent à l’État algérien un droit de préemption sur ces actifs.

    En résumé, le droit de préemption, au même titre que la règle 51/49 %, a été extirpé du Code de l’investissement, sans en perdre sa vigueur. L’Algérie, depuis des années, est attachée à son indépendance acquise en 1962, laissant des traces aussi bien dans les mémoires que dans le droit. Dès lors, l’Algérie a à cœur de ne pas laisser des pans de son économie et de sa souveraineté aux mains de puissances ou d’investisseurs étrangers. Au risque de se priver de puissants investissements pouvant aider son économie moribonde depuis la chute du cours du pétrole, et la crise sociale intervenue postérieurement à la fin de la guerre civile.

    Néanmoins, les autorités algériennes, conscientes du rôle d’une libéralisation maîtrisée, ont l’envie et l’objectif de faciliter les investissements étrangers.

    • La modification du régime fiscal et douanier pour les investissements étrangers

    La loi de Finance 2016 articule protectionnisme et ouverture aux investissements étrangers. Dans son article 52, l’empreinte du protectionnisme est omniprésente. En effet, dans le cadre de la protection des filières locales industrielles naissantes, sont ajoutées des taxes additionnelles, sous formes de TVA et de Taxe Intérieure de Consommation, applicables sur des produits finis importés similaires à ceux produits en Algérie et relevant des filières industrielles.

    Des droits de douanes ont été fixés ou ont été revus à la hausse sur des produits importés dans le but d’encourager les investisseurs étrangers à produire localement, plutôt que de produire à l’étranger pour ensuite faire rentrer leurs produits sur le marché algérien. Cette mesure a pour but premier de diminuer le chômage par une industrialisation soutenue dans le pays, que ce soit par des locaux ou des étrangers. La loi de Finance 2016 décide, dans son article 54, que « sont exonérés des droits de douane, l’essence et le gasoil réimportés dans le cadre des opérations de traitement du pétrole brut algérien à l’étranger effectuées par Sonatrach (entreprise publique algérienne) sous le régime économique douanier de l’exportation temporaire pour perfectionnement passif. »

    La loi de Finance 2016, dans son article 55, décide de formuler une exception au principe général qui sous-tend la réalisation d’investissements étrangers, directs ou en partenariat par recours au financement local. L’article 4 bis du Code de l’investissement actuel indique que « les financements nécessaires à la réalisation des investissements étrangers, directs ou en partenariat, à l’exception de la constitution du capital, sont mis en place, sauf cas particulier, par recours au financement local ».
    La loi de Finance complète cette disposition : « Néanmoins, le recours aux financements extérieurs indispensables à la réalisation des investissements stratégiques par des entreprises de droit algérien, sont autorisés, au cas par cas, par le Gouvernement. » Cette exception laisse une porte d’entrée aux investisseurs étrangers.

    • Les facilités administratives pour les investisseurs étrangers

    Lorsqu’un investisseur étranger souhaite s’implanter en Algérie, les difficultés administratives s’amoncèlent, au rang duquel la multiplicité des formulaires et la lenteur de l’administration. L’investisseur devra remplir pas moins de 7 formulaires :

    • déclaration ANDI : l’investisseur devra s’identifier, ainsi que donner des éléments complémentaires et détaillés sur sa structure et les grandes lignes de son projet d’investissement,
    • constat d’entrée en exploitation,
    • demande d’avantages d’exploitation,
    • demande de modification de liste,
    • état d’avancement du projet d’investissement,
    • demande de modification de décision d’octroi d’avantage,
    • canevas des grands projets.
    L’apport de cette réforme a été la simplification, un seul document d’enregistrement suffira, pour conférer le droit à l’investisseur à tous les avantages auxquels il est éligible. Il sera, cependant, obligé de respecter le délai de réalisation du projet qui est inscrit sur l’attestation d’enregistrement. Ce document n’a pas encore été édicté par les autorités algériennes, il semble prévu en même temps que l’entrée en vigueur du nouveau Code de l’investissement.

    • Le règlement des différends État-investisseur
    Une révolution a été amorcée envers les investisseurs étrangers dont les États d’origine n’auraient pas signé et ratifié une convention bilatérale ou multilatérale avec l’État d’accueil, l’Algérie. En effet, l’article 17 du Code de l’investissement érige en principe la compétence exclusive des tribunaux nationaux pour tout différend entre l’investisseur étranger et l’État, sauf si une convention entre le pays de nationalité et le pays de l’accueil prévoit le recours à un autre mode de règlement, ou si un accord spécifique existe. La réforme permet de s’émanciper de ce principe, si dans le contrat entre l’investisseur étranger et l’Algérie, est insérée une clause permettant aux deux parties de recourir à un arbitrage ad hoc.

    Ce changement de dimension a pour objectif premier d’augmenter les potentiels investisseurs venus de pays n’ayant aucun lien juridique avec l’Algérie. Le système judiciaire algérien n’a pas très bonne réputation pour bon nombre d’investisseurs, souvent considéré comme trop proche du pouvoir. Dès lors, émanciper les différends qui pourraient s’élever entre un investisseur et l’État algérien est de nature à aller dans un sens positif.

    23 déc 2016 – Le MOCI – Cristelle Albaric

    Sources de référence

    Journal officiel algérien n° 46 du 3 août 2016 ;

    Code de l’investissement en Algérie version consolidée de 2015 ;

    Loi de finance 2009 ;

    La loi de finance 2014 ;

    La loi de finance 2016 ;

    Site de l’ANDI ;

    Ordonnance du 20 août 2001 relative au développement de l’investissement ; 

    http://www.ilboursa. com/marches/algerie-adoption-du-nouveau-code-de-l-investissement_ 9686 ; http://www.amb-algerie.fr/2491/loi- de-finances-2016-mesures-dincitation-a-linvestissement/

    http://www.anti-k.org

  • Nouveautés sur "Afriques en Lutte"

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    Le Maroc condamné par le Comité de l’ONU contre la torture dans l’affaire Naâma Asfari

    Le Maroc a été condamné [1] lundi 12 décembre par le Comité de l’ONU contre la torture dans le cadre de la plainte déposée par l’ACAT et le cabinet Ancile-avocats au nom du militant sahraoui Naâma Asfari. Les auteurs de la plainte appellent le Maroc à (...)

    Algérie : Un journaliste emprisonné pour avoir enquêté sur la corruption

    En cause, une vidéo d’un entretien mené par Hassan Bouras dans laquelle des allégations étaient portées contre la police et la magistrature Le 28 novembre 2016, un tribunal algérien a condamné un journaliste indépendant qui est par ailleurs un (...)

    Messieurs Bouteflika et Sellal : un jeune blogueur vient de mourir dans votre prison !

    Voilà, votre oeuvre est enfin réalisée : Mohamed Tamalt est mort ! Mort en prison, là où vous l'aviez condamné pour un dessin sur Facebook. Mohamed Tamalt est mort : il sera allé jusqu'au bout de sa résistance, jusqu'au bout de votre intransigeance de potentat, M. Bouteflika. Qui ignorait qu'il était en grève de la faim ? Vous et vos juges ripoux, vous et vos hommes du déshonneur, avez laissé un homme périr pour votre orgueil. Retenez bien la photo deMohamed Tamalt, c'est celle que l'on gardera de vous

  • Enseignement du tamazight : Généralisation «graduelle» jusqu’en 2018 (Algeria Watch)

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    Ilots berbères en Algérie de l'Ouest

    Le plan de généralisation «graduelle» de l’enseignement de tamazight s’étalera jusqu’en 2018, a souligné, hier, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad.

    Plusieurs facteurs concourent à la réussite de ce plan, notamment le renforcement des effectifs des enseignants, a affirmé M. Assad, dans une déclaration à l’APS. «Nous avons un plan pour une généralisation graduelle de l’enseignement à travers le territoire national, à travers une approche basée notamment sur le renforcement des effectifs des enseignants en ouvrant des postes budgétaires», a-t-il expliqué, précisant qu’«il y a déjà, en Algérie, 711 postes budgétaires affectés en deux ans à cet enseignement et qu’il existe même une instruction du ministère de tutelle pour qu’un poste budgétaire soit affecté dès la constitution de groupes d’enfants scolarisés». Dans son plan, le HCA préconise aussi «l’amélioration de la qualité de l’encadrement, notamment pour les classes-pilotes». Il préconise aussi «de définir les contours d’une stratégie visant à élargir l’enseignement de tamazight en Algérie de manière progressive et planifiée», à côté d’un traitement adéquat de «la question de l’optionalité de la matière de tamazight».

    En expliquant les fondements du plan s’étalant jusqu’en 2018, M. Assad a souligné qu’il a enregistré, à travers ses sorties sur le terrain dans les différentes wilayas du pays, «une demande sociale d’associations de parents d’élèves et de la société civile pour l’introduction de l’enseignement de tamazight». Le HCA recommande ainsi de passer de 17 à 24 wilayas avant de toucher le reste du pays, sous condition de «l’optionalité de son enseignement et sa soumission à la demande».
    Alger, où l’enseignement de tamazight a peiné à s’implanter dans le secteur public, fait désormais partie des 32 wilayas qui l’enseignent, notamment au niveau des chefs-lieux de wilaya.


    R. S. El Watan, 11 décembre 2016

    http://www.algeria-watch.org/

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    Lire aussi:

    Langues berbères (Wilipedia)

  • Les manifestations du 11 Décembre 1960 méritent d’être “mieux” connues dans le monde (Liberté)

    MANIF 11 DC 60

     

    Le chercheur français Mathieu Rigouste a affirmé, hier, que les manifestations du 11 Décembre 1960, “un épisode fascinant de la lutte d’un peuple”, méritent d’être “mieux” connues dans le monde entier.


    “Cet épisode fascinant de la lutte d'un peuple opprimé pour sa libération mérite d'être mieux connu dans le monde entier. Je voudrais mettre à disposition des archives et des sources, un travail d'enquête, d'analyse et de synthèse dans l'idée de nourrir nos mémoires collectives, mais aussi de fournir des outils à toutes les luttes pour l'émancipation”, a expliqué, dans un entretien, à l’APS, le chercheur qui vient de lancer un projet “Un site, un film et un livre” sur ces événements.

    Pour lui, ces événements historiques ne marquent pas la fin de la guerre de Libération ni du colonialisme, “mais une séquence décisive” (...) où “des soulèvements populaires, auto-organisés dans la spontanéité, ont permis de faire tomber le premier projet néocolonial gaulliste ainsi que les plans de putsch et d'apartheid militaire des colons ultras”.


    “Ils ont aussi démontré à l'ensemble des observateurs étrangers qu'un peuple algérien s'était reconnu et qu'il était prêt à tout pour obtenir son indépendance”, a souligné ce chercheur indépendant en sciences sociales et militant anti-sécuritaire.


    Établissant le lien avec les massacres du 17 Octobre 1961 à Paris, Mathieu Rigouste a indiqué que Maurice Papon (préfet), la préfecture, la police et les administrations parisiennes ont importé des théories, des personnels et des méthodes formées par et pour la “guerre antisubversive”. Ils les ont réagencées pour les appliquer aux Algériens à Paris. Ils leur ont ainsi mené une forme de guerre policière dérivée de la “doctrine de guerre (contre) révolutionnaire mise en œuvre industriellement en Algérie”.

    “Papon, expert en contre-insurrection et en crime d'État en général, a fait déployer le 17 Octobre 1961 un système de dispositifs policiers inspiré des plans de Défense intérieure du territoire (DIT) et dérivé des féroces répressions militaro-policières des manifestations de Décembre 1960”, a affirmé ce chercheur qui qualifie les manifestations du 11 Décembre 1960 de “Dien-Bien-Phu politique” de la guerre de Libération nationale. Sur la question mémorielle entre la France et l’Algérie qui reste non encore assumée par la France, Mathieu Rigouste a considéré que l'État français “reste l'appareil d'une puissance impérialiste qui conserve des territoires coloniaux à l'extérieur et à l'intérieur de ses frontières nationales, dont l'armée est engagée dans des opérations néocoloniales en Afrique et en Orient et qui continue de prendre part au pillage du Sud global”.

    “Il n'a aucune raison de fissurer lui-même l'édifice de silence et de mystifications qu'il s'évertue à bâtir depuis si longtemps pour masquer ses crimes”, a-t-il soutenu, soulignant en substance que qu'“un État impérialiste reconnaît, souvent à demi-mots, la partie émergée des carnages dont il a pu se rendre responsable”.

    APS Liberté, 11 décembre 2016

    http://www.algeria-watch.org/

    Lire aussi:

    Manifestations de décembre 1960 (Wikipedia)

    Le 11 décembre 1960, de gigantesques manifestations éclatent pour l'indépendance de l'Algérie (Al Huffington)

    Décembre 1960 : Alger manifeste pour l’indépendance (LDH)