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Berbères, Kurdes...(minorités nationales) - Page 6

  • Nouveautés "Langue Amazighe" (Algeria Watch)

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  • En soutien à la lutte du peuple kurde pour vivre libre et dans la dignité (ESSF)

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    Le Bureau de la Quatrième Internationale, sur mandat du Comité International du 2 mars, publie la déclaration suivante.

    1. Après deux années de négociation avec le leader du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, le régime autoritaire-néoliberal-islamiste d’Erdogan a décidé de reprendre une guerre sanglante contre le peuple kurde à partir de l’été 2015.
    Cet été avait pourtant débuté avec un immense espoir populaire, suite aux résultats des élections législatives du 7 juin. L’exceptionnel résultat de 13% obtenus par le HDP (Parti démocratiques des peuples – parti unitaire réformiste de gauche issu du mouvement kurde) qui en doublant ainsi ses voix obligeait l’AKP à former un gouvernement de coalition, susceptible de briser sa domination dans les sphères de l’appareil d’Etat. De plus ce résultat empêchait l’AKP d’atteindre le nombre de siège nécessaire pour opérer un changement de la constitution et instaurer le régime présidentiel autocratique souhaité pas R.T. Erdogan et dont il serait le sultan.

    2. Erdogan avait déjà donné dès le mois de mars 2015 les signes de son virage vers un nationalisme pur et dur, confronté à la perte de voix que semblait subir l’AKP en faveur de l’extrême-droite hostile aux négociations, mais surtout terrifié par les émeutes d’octobre 2014 en soutien à la résistance de Kobanê assiégé par DAESH/Etat Islamique. Cette explosion de colère des masses kurdes reposait sur l’accumulation de déceptions causées par le refus de l’AKP de prendre des mesures concrètes dans le cadre des « négociations de paix ». A ceci s’ajoutait l’indignation relevant de la conviction largement partagée que l’AKP soutenait DAESH. Cela s’appuyait sur le fait que les djihadistes de l’Etat Islamique ont longtemps pu passer à travers la frontière turco-syrienne dans les deux sens sans être contrôlés, et ont bénéficié de soins sanitaires dans les hôpitaux proches de la frontière. Et nous savons que le régime turc préférait et préfère toujours explicitement avoir DAESH comme voisin que les kurdes. “La question kurde n’existe pas” a donc fini par déclarer Erdogan en interdisant toute visite à Öcalan et suspendant ainsi de facto le déroulement des négociations déclarées en mars 2013.

    3. Mécontent du résultat des législatives, l’AKP, sous les auspices d’Erdogan s’est déclaré pour des élections anticipés. Toutefois l’affaiblissement du HDP était pour l’AKP la condition sine qua non de sortir vainqueur des prochaines élections. C’est ainsi que de façon fort suspecte, l’attentat de Suruc attribué à DAESH et les représailles immédiates “d’unité locales” du PKK causant la mort de deux policiers ont fourni l’occasion de re-déclencher la guerre contre les kurdes, et par-là même de criminaliser le HDP considéré comme branche légale de “l’organisation terroriste”. Le climat de guerre civile, accompagné d’une répression violente envers toute contestation sociale et politique, d’une criminalisation de la presse oppositionnelle et d’un renforcement du nationalisme se traduisant par des tentatives de pogroms envers les kurdes a finalement donné ses résultats. L’AKP a remporté haut la main les élections anticipées du 1er novembre 2015.

    4. C’est désormais un régime de massacres qui est en vigueur. Le parti-Etat d’Erdogan mobilise des brigades “antiterroristes” ouvertement fascistes et islamistes liées à la police et la gendarmerie pour écraser toute contestation et résistance dans le Kurdistan de Turquie. Les divers quartiers des villes de Diyarbakir, Mardin, Şırnak, Hakkari où les jeunes milices kurdes urbaines liés au PKK (mais non sous son contrôle direct) ont déclaré une “autonomie démocratique” -parallèlement au modèle de Rojava-, sous couvre-feu depuis plusieurs mois, en proie à la famine, sont assiégés et détruits par les tanks et véhicules blindés militaires. Des centaines de cadavres, certains totalement brûlés et non reconnaissables gisent sous les décombres, plus d’une centaine de milliers d’habitants ont dû quitter leur foyer. Selon les chiffres de la Fondation des droits de l’homme de Turquie, 224 civils (dont 42 enfants), 414 militants et 198 membres de l’appareil policier et militaire ont perdu la vie entre mi-août 2015 et début février 2016.

    5. Le choix du PKK et des milices urbaines du YDG-H (Mouvement des Jeunesses Révolutionnaires Patriotiques) de transférer les conflits de la montagne vers la ville – contrairement d’ailleurs aux recommandations antérieures d’Öcalan – peut bien sûr susciter des débats au niveau tactique. L’atmosphère de conflit a manifestement affaibli les possibilités de réception du message démocratique, combatif et en défense de la paix du HDP, qui avait réussis à s’imposer comme un pôle hégémonique pour de larges secteurs de la population opposée aux tentations dictatoriales d’Erdogan et aux manœuvres étatiques d’islamisation de la société – dépassant le seul cadre du peuple Kurde.

    Mais c’est bien au régime d’Erdogan et à l’instrumentalisation de ses politiques successives vis-à-vis du peuple kurde en vue de consolider son pouvoir qu’incombe la responsabilité de cette tragédie, qui attise de plus les sentiments nationalistes des deux côtés et dégrade profondément les possibilités d’une vie commune des deux peuples.
    Nous condamnons la politique guerrière du régime d’Erdogan et de l’AKP. Nous exigeons que l’Etat turc mette fin aux massacres et qu’il lève les couvre-feux et blocus en cours dans les villes kurdes. Nous exigeons de même que soient identifiés et condamnés les responsables des violations des droits de l’homme et de la femme.

    Nous appelons l’Etat turc à mettre fin à l’isolement d’Öcalan et à reprendre les négociations avec les divers composantes du mouvement kurde afin d’instaurer les conditions d’une paix durable, qui ne peut passer que par la satisfaction des revendications démocratiques et sociales du peuple kurde.

    Nous dénonçons de même la complicité des impérialismes occidentaux et notamment de l’Union Européenne qui, terrifiée par le flux migratoire –dont elle est d’ailleurs en partie responsable- semble prête à s’accommoder d’un régime de répression et de massacre, à condition que la Turquie accepte de devenir un énorme camp de détention pour migrants, loin de ses yeux. Nous réclamons l’arrêt des persécutions et des poursuites contre le mouvement kurde en Europe. Le PKK doit être retiré de la liste des organisations terroristes partout où il s’y trouve.

    Nous exprimons notre soutien au peuple kurde dans sa lutte pour vivre dans la dignité, au HDP en proie à une criminalisation sans pareils de la part de l’appareil d’Etat, aux militant-E-s de la gauche radicale, aux activistes pour la paix et la défense des droits de l’homme, aux universitaires et journalistes persécutés par le régime autoritaire nationaliste et confessionnel d’Erdogan.

    6. La guerre menée par l’Etat turc contre le mouvement kurde tout autant que la stratégie du PKK sont maintenant principalement déterminées par les développements survenus en Syrie.

    La consolidation et l’élargissement des administrations sous son contrôle à travers son parti frère le PYD (Parti de l’Union démocratique) dans le nord de la Syrie (le Rojava) est beaucoup plus important pour le PKK que les acquis qu’il peut obtenir par des négociations avec l’Etat turc, notamment du point de vue de sa concurrence historique avec la ligne féodale et pro-américaine de Barzani pour instaurer son hégémonie sur le peuple kurde divisé en quatre pays (Iran, Irak, Turquie et Syrie).

    Quant à la Turquie, dans sa visée de devenir la puissance régionale hégémonique dans le Moyen Orient, le régime d’Erdogan avait, après le début du soulèvement populaire syrien, d’abord cherché les premiers mois une sorte de négociation entre le régime et les Frères musulmans, puis centré sa politique étrangère sur un engagement actif dans la question syrienne en misant sur un renversement rapide d’al-Assad. Dans cet objectif la Turquie a tout d’abord soutenu le Conseil National Syrien dominé par les Frères musulmans et l’opposition libérale. Et avec la militarisation du soulèvement face à la violente répression du régime, elle n’a pas hésité à soutenir à différents niveaux (politique, financier, logistique, militaire, sanitaire) divers groupes armés djihadistes dont DAESH, que ce soit de manière directe et/ou indirecte.

    7. Une des principales raisons de l’engagement du régime d’Erdogan dans le combat pour le renversement d’al-Assad a été la présence d’une forte population kurde à la frontière turco-syrienne. La formation d’une administration régionale kurde au nord de l’Irak suite à l’intervention impérialiste en 2003 avait sans doute constitué un des traumatismes politiques les plus marquants de l’État turc. C’est donc manifestement la crainte de revoir le même scénario se réaliser à la suite d’un changement de régime en Syrie qui a poussé le gouvernement turc à tenter d’intervenir dans la crise syrienne. Cependant la situation est devenue d’autant plus critique que suite au retrait des forces armées du régime d’une partie du Kurdistan syrien en juillet 2012, le PYD a réussi à prendre le contrôle de cette région frontalière à la Turquie pour, par la suite, y proclamer l’autonomie.

    Aujourd’hui, le gouvernement turc impose un blocus à la frontière avec la Syrie, faisant obstacle aux efforts de solidarité avec le Rojava organisés en Turquie et à l’étranger. Nous condamnons l’emploi du contrôle des frontières par les gouvernements pour empêcher les initiatives civiles contre l’oppression et soutenons les campagnes contre ce blocus.

    8. Issu de la tendance à la décentralisation du PKK en 2003, le PYD reconnait toujours la direction idéologique et politique d’Abdullah Öcalan. L’administration des trois cantons de Jazira, Afrin et Kobanê faisant suite à la « Révolution de Rojava » représente une tentative d’application de la stratégie de « l’autonomisme démocratique » (ou « fédéralisme démocratique ») d’Öcalan, censée remplacer l’ancienne adhésion du PKK au marxisme-léninisme (auquel il a renoncé au début des années 1990). La Charte de Rojava déclarée en janvier 2013 est fondée sur des principes démocratiques, laïcs, multiculturalistes et est marquée par une profonde sensibilité écologique. L’accent mis sur les droits des femmes, des minorités ethniques et religieuses, surtout au milieu du chaos syrien, est impressionnant. Et malgré l’instabilité qui règne dans la région, tous ces engagements ne restent pas totalement lettre morte, même si bien sûr ils méritent d’être approfondis. Toutefois dans cette expérience originale et progressiste d’auto-administration à travers divers conseils et assemblées, le pluralisme politique est pratiquement absent. Le PYD, n’ayant pas une forte implantation historique dans le Rojava, a réussi à instaurer son hégémonie après son retour d’exil depuis le Kurdistan irakien en 2011 en grande partie grâce à sa puissance militaire (YPG : Unités de protection du peuple). Ce dont il n’a pas non plus hésité à se servir pour réprimer les divers courants locaux du nationalisme kurde de même que des réseaux démocratiques de jeunes activistes kurdes profondément engagés dans le soulèvement révolutionnaire. Ajoutons aussi que dans certaines villes comme Hassake et Qamichli, même après la déclaration d’autonomie le régime Assad continuait à garder une présence.

    9. Aujourd’hui le PYD et les YPG jouissent, grâce à leur héroïque résistance de Kobanê (à laquelle participèrent aussi des organisations révolutionnaires de Turquie, des groupes de l’Armée Syrienne Libre et les Peshmergas du Kurdistan Irakien) face à la barbarie de DAESH, d’un prestige international largement mérité. La position du PYD sur le terrain et son efficacité dans le combat en fait paradoxalement un allié privilégié, d’une part de Washington soucieux de ne pas s’enfoncer dans le chaos syrien dans lequel il porte une responsabilité majeure, et d’autre part de Moscou qui désormais depuis le 30 septembre 2015 intervient militairement dans le conflit aux côtés du régime sanguinaire d’al-Assad, de l’Iran et du Hezbollah libanais afin d’accroître sa domination dans la région. Cependant Erdogan tente d’empêcher à tout prix que la région qui s’étend d’Azaz à Jarablus - se trouvant en grande partie sous le contrôle de DAESH - passe aux mains du PYD-PKK, car c’est la seule partie de ses frontières avec la Syrie qui ne soit pas contrôlée aujourd’hui par les forces kurdes.

    Ainsi les Forces Démocratiques de Syrie (FDS) dont la principale composante sont les YPG, avec le soutien des raids aériens russes combattent de façon effectives les différents groupes djihadistes de DAESH, El Nusra ou Ahrar El Sham et autres groupes salafistes soi-disant modérés, armés et soutenus par l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar. Toutefois ces avancés et victoires des troupes des FDS sont traversés de contradictions en raison du pragmatisme des politiques d’alliance en cours sur le terrain. Ils peuvent se retrouver côte à côte avec les forces du régimes ou bien en concurrence avec eux pour occuper le plus tôt les territoires “adversaires”. De plus comme conséquence de la domination des groupes salafistes-djihadistes dans les zones libérées du régime, et des cas d’interpénétration de ceux-ci avec l’Armée Syrienne Libre, les FDS et donc les YPG entrent souvent en conflit avec l’ASL et les milices rebelles locales très hétérogènes, ce qui accroit les risques d’être perçus comme solidaires du régime par les populations locales. De plus les accusations à l’égard du YPG de déplacements de populations arabes dans certaines régions, reposant sur plusieurs rapports et témoignages, renforcent aussi le sentiment de méfiance envers le PYD, sur fond de tensions ethniques dans les régions du nord de la Syrie qui durent depuis des décennies entre arabes et kurdes. Enfin, les faits que les forces dominantes (libérales et liés au Frères musulmans) au sein de la Coalition Nationale Syrienne parrainée par la Turquie et Monarchies du Golfe, soutiennent la répression du régime turc contre le PKK, tiennent des discours chauvinistes arabes et ne donnent aucune garantie pour les droits nationaux kurdes, expliquent la méfiance du PYD contre cette opposition.

    10. La Quatrième Internationale réaffirme son opposition à tout type d’intervention militaire et à tout plan impérialiste de découpage de la Syrie. Ces interventions impérialiste et sous-impérialistes n’ont pour seul but que de renforcer les intérêts propres de ces puissances mondiales et régionales, et constituent une catastrophe supplémentaire pour les peuples de Syrie. Nous réclamons l’arrêt immédiat des bombardements russes comme de tout bombardement, et le retrait de toutes forces belligérantes étrangères. Nous pensons d’autre part que, face à la barbarie djihadiste de même qu’à celle du régime, et contre toute forme d’oppression les populations de Syrie ont le droit de se défendre par les différents moyens qu’elles peuvent acquérir.

    Malgré les critiques que nous pouvons formuler à l’égard de certaines pratiques du PYD et des FDS, nous saluons leur combat contre les forces réactionnaires et djihadistes qui constituent un des pôles de la contre-révolution en Syrie et exprimons toute notre solidarité à la lutte du peuple kurde pour son autodétermination. Et nous soulignons résolument que le destin de l’autodétermination du peuple kurde et celui de la révolution syrienne sont profondément liés. L’émancipation des peuples de la région ne passera que par le renversement des régimes autoritaires et la libération de l’emprise des grandes puissances et des multinationales, à travers l’alliance des classes populaires de ces peuples.

    Bureau de la Quatrième Internationale, Paris le 9 mars 2016

    , par Quatrième Internationale

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37423

  • Kurdistan La métamorphose idéologique du PKK: Une chenille stalinienne transformée en papillon libertaire ? (Essf)

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    Le siège de Kobané par « l’État islamique » et sa défense déterminée par les forces surtout kurdes a attiré l’attention internationale sur le Parti d’union démocratique (PYD, Partiya Yekîtiya Demokrat) kurde de Syrie.

    Le PYD est la principale force kurde dans une grande partie de la Syrie du nord, où il a une influence importante dans trois enclaves, ou « cantons », des zones à majorité kurde. En novembre 2013, il a déclaré dans ces cantons une administration provisoire du Rojava (Kurdistan occidental).

    L’objectif déclaré du projet de Rojava est de construire une société libérée, démocratique, avec des droits égaux pour les femmes, au sein de laquelle les divers groupes ethniques et religieux pourraient vivre ensemble. L’inspiration idéologique de ce projet, c’est la pensée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Partiya Karkerên Kurdistan) de Turquie et de son leader Abdullah Öcalan.

    Au début des années 1990, le PKK a mené une guérilla féroce contre l’État turc.

    Il continue à être une force importante à la fois en tant que parti et par son influence sur les autres organisations. Initialement, le PKK a suivi une idéologie « marxiste-léniniste ». Cependant, ce mouvement a connu de profonds changements idéologiques, en particulier depuis l’emprisonnement d’Abdullah Öcalan en 1999. Le PYD nie tout lien organisationnel avec le PKK, mais il a été fondé par des membres syriens du PKK et proclame la même ligne idéologique.

    Cet article examine cette idéologie et ses changements en ce qui concerne plusieurs aspects clés.

    ► Dans les deux premières parties, nous allons discuter l’orientation stratégique du PKK à ses débuts et sa ressemblance avec d’autres mouvements de libération nationale à cette époque.

    ► La troisième partie traitera de l’idée de la « création d’un homme nouveau », qui est devenue centrale dans la conception de la société future pour laquelle le PKK lutte. Les militants de ce mouvement décrivent fréquemment leurs convictions politiques en parlant de « l’idéologie d’Öcalan ».

    ► La quatrième partie est consacrée au rôle d’Abdullah Öcalan en tant que dirigeant et idéologue de ce mouvement.

    ► La cinquième partie traitera d’une autre caractéristique qui distingue le PKK : le rôle qu’il donne aux femmes et à la libération des femmes dans les transformations sociales.

    ► Enfin les sixième et septième parties de cet article s’intéresseront à l’évolution des idées du PKK sur la société future : sa vision d’une « civilisation démocratique » et sa conception du « socialisme ».

    , par DE JONG Alex

    Lire en entier sur ESSF

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    Fadhma N-Soumeur

    • Histoire 3: 1945-1962
      L’Algérie avec le poids de la Kabylie : Notes autour de « La genèse de la Kabylie » de Yassine Temlali

      , par DJERMOUNE Nadir

      Le livre de Yassine Temlali La genèse de la Kabylie. Aux origines de l’affirmation berbère en Algérie (1830-1962) nous « révèle la Kabylie, l’Aurès, la berbérité », comme le note Gilbert Meynier dans sa préface. A travers la Kabylie, il nous révèle aussi l’Algérie tout entière, l’Algérie d’aujourd’hui, (...)

    • Histoire et débats régionaux
      Les finances de Daech

      , par Union syndicale Solidaires

      Annexe du texte présenté lors de la formation syndicale autour du conflit en Syrie (3 février 2016) http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37133 Une seconde annexe sur les racines religieuses de Daech sera prochainement disponible.
      Même si Daech se finance partiellement avec les mêmes (...)

    • Histoire et débats régionaux
      Daech : un monstre contre-révolutionnaire et totalitaire

      , par Union syndicale Solidaires

      Document de travail réalisé pour la formation syndicale autour du conflit en Syrie (3 février 2016) Deux annexes sont signalées en bas de ce texte.
      L’Etat islamique (Daech) est parfois présenté comme le résultat d’une cause unique (ou tout au moins d’une cause fondamentale relativisant toutes les (...)

    • Kurdistan in Syria
      A Commune in Rojava? Öcalan, PKK ideology & PYD policies

      , by DE JONG Alex

      The siege of Kobani by Islamic State (ISIS) brought worldwide attention to the Syrian Kurdish PYD (Partiya Yekîtiya Demokrat, Democratic Union Party), the leading force in the Kurdish-majority areas in northern Syria. The PYD calls this region Rojava—literally meaning “land of the sunset” but also (...)

    • Violences faites aux femmes
      Après Cologne : Féminisme et multiculturalisme, le conflit – Rappelons la devise de la manifestation du MLF en 1974 : « Nous voulons sortir dans les rues, seules, sans risque, sans protecteur »

      , par KANDEL Liliane

      « Le multiculturalisme nuit-il aux femmes ? » Tel était le titre de l’article publié dans le numéro d’octobre-novembre 1997 de la Boston Review, sous la plume de la philosophe Susan Moller Okin. A partir d’un certain nombre d’exemples choisis dans l’actualité récente, celle-ci montrait comment, au nom (...)

    • Violences faites aux femmes
      Cologne : Entre essentialisation du ’musulman’ et relativisme négationniste – Trois contributions

      , par Collectif, DAOUD Kamal, FAVRET-SAADA Jeanne, SIAWI

      Nous publions ci dessous trois contributions autour des agressions sexuelles de la nuit du 31 décembre, lesquelles se résument maintenant emblématiquement sous le terme de « Cologne ».
      Le première est de Kamel Daoud dont nous apprécions fort les chroniques anti intégristes dans la presse algérienne, (...)

     

  • Le problème du PKK, comme d’Erdogan, c’est la Syrie (Révolution Permanente)

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    Syrie, Turquie, Mouvement kurde, Daech : interview de Masis Kürkçügil

    Alors que les négociations de Genève pour l’avenir de la Syrie sont au cœur des préoccupations internationales, nous publions l’interview que nous a accordée Masis Kürkçügil à Istanbul fin décembre. Il y revient sur la situation en Syrie et en Turquie et apporte des éléments pour comprendre le mouvement kurde aujourd’hui. Masis Kürkçügil est écrivain, éditeur et dirigeant de Yeniyol, la section turque de la Quatrième internationale - Secrétariat unifié. Il a fondé en 1978 la première revue trotskiste de Turquie, « Sürekli Devrim » (Révolution Permanente).

    Propos recueillis par Pierre Reip

    LA SYRIE ET DAECH

    Révolution Permanente : Quel avenir se dessine pour la Syrie ?

    Masis Kürkçügil : Un accord a été trouvé entre les Etats-Unis, la Russie et l’Iran, mais la Turquie n’est pas sur la même ligne, notamment du fait de la question kurde. C’est pourquoi Erdogan continue à mener la politique internationale qu’il souhaite.

    Selon moi, dans quelques mois, le régime devrait reprendre le contrôle de Damas et Alep. Assad risque de rester au pouvoir encore deux ans au moins et les Kurdes vont surement négocier avec lui pour gagner une certaine autonomie au Rojava.

    La Turquie est en dehors du jeu. Le projet de zone tampon d’Erdogan n’est pas plausible. Les Etats-Unis n’en veulent pas. Pour maintenir une zone tampon, il faut contrôler l’espace aérien. Avant le 30 septembre, c’était déjà difficile, et maintenant c’est impossible, du fait de l’intervention militaire russe. La Turquie est très isolée géopolitiquement. L’armée turque n’a pas les moyens militaires de passer de l’autre côté de la frontière. Elle serait directement écrasée par l’armée russe.

    RP : L’Union Européenne, avec Merkel et les Etats-Unis continuent pourtant de soutenir Erdogan, même après l’abattage de l’avion russe.

    M.K. : Ils étaient obligés de se montrer solidaires d’Erdogan, mais il ne faut pas oublier que les Etats-Unis et Merkel ont insisté auprès du gouvernement turc pour qu’il négocie avec les Kurdes. L’un ne va pas sans l’autre.

    RP : On parle beaucoup de Daech en France, mais vu l’évolution de la situation en Syrie, est-ce que cette organisation peut perdurer ?

    M.K. : C’est toujours discutable, mais il ne faut pas oublier qu’en Turquie les sympathisants de Daech représentent entre 4 et 7% de la population. C’est énorme. Ce n’est pas un parti organisé, ni un parti-mouvement, mais grâce à leurs médias, ils ont des sympathisants, des gens organisés.

    En 2016, Daech va probablement perdre Raqqa. Ils vont rester en Irak et dans l’Ambar, à l’Ouest de Bagdad, « leur région », entièrement sunnite. C’est une grande région, mais majoritairement désertique et peu peuplée en dehors de Raqqa.

    RP : Quel est le degré de contrôle qu’a Daech sur les populations majoritairement sunnites des territoires qu’il contrôle ?

    M.K. : Tout dépend de la situation en Irak. On sait très bien que sous Maliki [premier ministre chiite d’Irak entre 2006 et 2014], les Sunnites étaient totalement mis à l’écart du gouvernement. C’est pour cela que des anciens officiers du parti Baas participent à Daech. Si les Sunnites arabes en Irak sont intégrés au gouvernement, la situation peut changer. Sinon, le mouvement perdurera comme une forme de nationalisme arabe sunnite intégré dans une région séparée du reste de l’Irak.

    RP : On peut donc définir Daech comme une expression dégénérée d’un nationalisme arabe sunnite ?

    M. K. : Bien sûr, mais il faut bien comprendre que pour l’instant il n’y a aucune alternative politique. Après la destruction de l’Irak, les Chiites n’ont pas trouvé de solution pour unifier tous les peuples d’Irak. Il ne faut pas oublier en outre qu’il y a eu plus de 300 000 morts en Syrie, la plupart tués par l’Etat d’Assad. Dans une situation comme celle-ci, il est très compréhensible qu’un mouvement de ce type se développe.

    LE MOUVEMENT KURDE

    RP : Au sein d’un Moyen-Orient toujours plus morcelé, le mouvement Kurde suscite beaucoup d’espoir en Europe, voire même un certain romantisme. S’agit-il toujours d’un mouvement de libération nationale classique ?

    M. K. : Le PKK est défini comme une « organisation terroriste » en Europe et aux Etats-Unis : qu’est-ce que cela signifie ? Le mouvement kurde est un grand mouvement national, qui milite au moins dans 4 pays : Syrie, Irak, Iran, Turquie. Le PKK est une organisation politique, armée. Quand on utilise des armes, on peut toujours être taxé de terroriste. Cependant le terme de terrorisme désigne normalement une petite organisation qui ne fait de la politique que par la terreur. Ici nous avons un grand parti qui obtient 6 millions de votes [le HDP]. Ce n’est pas comme Baader-Meinhof [Fraction armée rouge (RAF) en Allemagne dans les années 1970]. Il faut bien distinguer les choses.

    RP : À l’extrême gauche, d’aucuns pensent qu’il faudrait organiser une campagne de solidarité internationale pour envoyer des armes et de l’argent au PKK, sur l’exemple de ce qui s’est fait avec le Vietnam et la guerre d’Algérie.

    M.K. : Contre Daech, le PKK a besoin d’avions, pas des armes que pourraient envoyer l’extrême-gauche européenne. Lors de la Guerre d’Algérie, la Quatrième internationale avait créé une petite usine à la frontière pour fabriquer des armes. Mais là, la Russie a déjà fourni des armes au PKK. Les Etats Unis ont donné cinquante tonnes de matériel militaire. Et dès que les forces armées Kurdes gagnent du terrain, elles obtiennent aussi des armes, des véhicules et des moyens financiers. C’est la même chose pour Daech. Mais, par rapport aux autres conflits au Moyen-Orient, la résistance kurde, à Kobané notamment, la participation des femmes et du peuple à la guerre, c’est important politiquement. Il ne faut pas minimiser cela. En même temps, les relations avec les autres groupes politiques peuvent être problématiques, au Rojava, par exemple. Récemment des Assyriens ont protesté contre les forces armées Kurdes. Ces derniers temps le mouvement Kurde utilise le terme de « forces démocratiques de Syrie », dans la volonté d’intégrer les Arabes, les Assyriens et les Turkmènes. C’est un fait, mais il s’agit essentiellement d’un mouvement national qui négocie avec Assad, avec Hollande, avec les Etats-Unis, les Russes.

    RP : Quels rapports entretiennent la gauche turque et le mouvement Kurde ?

    M.K. : La gauche turque n’a pas une force suffisante pour soutenir militairement, matériellement et politiquement le mouvement kurde. Des petites organisations soutiennent totalement le PKK. C’est leur choix. À Yeniyol, au lieu d’opter pour un soutien inconditionnel, nous avons appelé à voter HDP aux élections du 7 juin et du 1er novembre, tout en menant une campagne indépendante. Malheureusement, pour le 1er novembre, après l’attentat d’Ankara du 10 octobre, il était impossible de mener une campagne politique, pour nous, comme pour le HDP.

    Mais il ne faut pas oublier que le PKK est une organisation du Moyen-Orient. Pour eux la priorité n’est pas la Turquie, mais la Syrie. En Syrie, le PKK a trouvé un espace pour gagner une légitimité internationale.

    RP : Est-ce que le PKK veut reproduire l’exemple nord-irakien ?

    M.K. : Barzani [PDK, Irak] est un conservateur. Le PKK est un mouvement marxiste, à l’origine. Il s’agit de deux courants différents qui sont en concurrence pour diriger la nation kurde. C’est pourquoi la Syrie est très importante pour le PKK, mais l’Irak, c’est une toute autre affaire. Avec le Rojava, le PKK peut gagner une légitimité, au niveau national et international. S’ils obtiennent une région autonome en Syrie, ils pourraient représenter directement une partie de la nation kurde, alors que maintenant ils ne sont, aux yeux du monde, qu’une organisation armée.

    LA SITUATION EN TURQUIE

    RP : Après les élections du 1er novembre en Turquie, certains analystes ont parlé d’un retour de la stabilité, qu’en penses-tu ?

    M.K. : On a toujours combattu cette vision. On a clairement dit qu’Erdogan avait gagné avec un discours très droitier, nationaliste et autoritaire. Comme c’est avec ce discours qu’il a gagné les élections, il est logique qu’il continue sur cette voie. C’est sûr que maintenant, la situation politique en Turquie est pire qu’au 1er novembre, mais ça va continuer.

    RP : Est-ce qu’on retourne au niveau de violence qu’il y avait dans les années 1990 contre le mouvement kurde ?

    M. K. On ne peut pas comparer la période actuelle avec celle d’il y a 25 ans. La situation a totalement changé. Primo, un parti a gagné entre 5 et 6 millions de votes [le HDP]. Secundo, le monde a changé. La Russie ne joue pas le même rôle sur le plan international. Aujourd’hui le PKK est plus fort. Avant il était dans la montagne. Maintenant il est dans la vie. Cela fait trente-cinq ans que le mouvement existe. Certes, beaucoup de Kurdes critiquent le PKK, ne soutiennent pas ses positions, mais ils sont contre l’Etat turc. Ils ont bien compris que même si le PKK commet des erreurs, les exactions de l’Etat turc sont terribles.

    Aujourd’hui le rapport de force est différent, au niveau national et international, mais malgré tout, même si c’est difficile à comprendre peut-être, dans deux mois, une négociation pourrait commencer. En 2012, le PKK a déclaré la guerre révolutionnaire du peuple. Ils ont eu des centaines de morts, peut-être mille personnes, et quelque mois après, Abdullah Öcalan a appelé à des négociations. Avec l’Etat turc il peut arriver que les négociations soient mis au « congélateur », mais elles ne sont jamais jetées à la poubelle, elles peuvent toujours reprendre.

    RP : De quel point de vue est-ce que les Kurdes critiquent le PKK ?

    M.K. : Ils critiquent essentiellement le gouvernement turc, mais il y avait une négociation l’année dernière et tout le monde était content. Désormais, beaucoup ne comprennent pas. Le HDP a passé deux fois le barrage, au fond c’est une grande réussite. Le HDP a obtenu plus de sièges que le parti fasciste, le MHP, le HDP est le troisième parti de Turquie, un des vice-présidents de l’Assemblée nationale est du HDP, et puis le PKK veut continuer la lutte armée… Pourquoi ? Le HDP a 59 députés, le 7 juin, il en avait obtenu 80. Est-ce qu’il faudra attendre d’avoir 500 députés ? C’est impossible. Même l’AKP n’a pas 500 députés. Lors des élections du 7 juin, un des dirigeants du PKK s’était exprimé en disant que 13%, ce n’était pas un succès et que si le HDP avait eu une tactique juste, ils auraient pu obtenir 20%. Alors que chacun sait que c’est impossible ! 20% c’est énorme, c’est Podemos. Mais ce discours signifie que le succès de Selahattin Demirtas et du HDP, n’était pas une bonne nouvelle pour la direction du PKK.

    Le problème du PKK, comme d’Erdogan, c’est la Syrie. Le HDP, de son côté, lors de ses discours pendant les élections, déclarait vouloir être un parti de Turquie à part entière et avoir une politique pour toute la Turquie. Cette position a eu un certain écho, même s’ils l’ont abandonnée depuis.

    RP : Il y a donc des contradictions importantes dans le mouvement kurde ?

    M.K. : C’est normal, vous avez deux pôles différents : l’un qui fait de la politique parlementaire et intervient dans les mouvements sociaux, et l’autre qui mène la lutte armée et intervient dans la géopolitique du Moyen-Orient, il est difficile de combiner les deux. On sait bien que les directions militaires du mouvement méprisent un peu la politique civile.

    RP : Ces derniers temps, le HDP a un peu changé son profil et a commencé à mener une politique plus nationale, plus centrée sur la question kurde. Est-ce que la gauche turque va continuer à être derrière le HDP ?

    M.K. : Erdogan a une position très claire. La gauche est contre Erdogan et donc ils continueront malgré tout à soutenir le mouvement kurde. Il ne faut pas oublier que la répression est terrible. Ce n’est pas un conflit dans la montagne entre l’armée et la guérilla. Beaucoup d’enfants, de vieillards sont morts. C’est terrible. Le gouvernement n’a pas de véritable raison pour écraser des villes, des quartiers avec une telle violence et bombarder les gens comme cela. Le PKK a certes commis des erreurs, mais ce n’est rien à côté de ce que fait Erdogan.

    RP : Quel avenir pour le mouvement social en Turquie ? Il y a des morts presque tous les jours. Le niveau de violence est extrême, mais à Istanbul et dans les grandes villes, il n’y a pas de mobilisation massive.

    M.K. : On a essayé de mobiliser, mais c’est très difficile. Avant, lors des rassemblements, on avait le temps de faire un discours avant d’être violemment dispersés par la Police. Mais aujourd’hui, même les rassemblements sont interdis.

    C’est un véritable état d’exception. Les droits démocratiques les plus élémentaires n’ont pas cours ici. C’est Erdogan qui décide tout. Par exemple, les deux journalistes qui sont en prison, ne sont pas des journalistes de la presse d’extrême gauche. Cumhuriyet, c’est « Le Monde » de Turquie. C’est incroyable, ils sont accusés d’être des agents secrets, pas en tant que journalistes. La question demeure, mais de quel Etat ? Parce que si vous êtes agents secrets, vous travaillez pour un Etat !

    RP : De France, que pourrait-on faire en termes de solidarité internationaliste avec la gauche de Turquie et le mouvement Kurde contre la répression ?

    M.K. : En principe, s’il n’y a pas de mouvement réel, c’est difficile de mener des actions de solidarité.
    Bien sûr, il faut faire quelque chose contre la répression du mouvement Kurde, et contre l’Etat islamique, mais politiquement. Chercher à envoyer des armes est inutile. J’ai travaillé sur la guerre d’Algérie. L’usine d’armes de la Quatrième internationale, c’était bien, mais les faux papiers c’était mieux. L’armée de la frontière n’a pas pris part aux combats. La France a gagné la guerre du point de vue militaire, mais c’est politiquement qu’elle l’a perdu.

    Envoyer des médicaments c’est plus utile, parce que c’est difficile d’en trouver au Moyen-Orient. Les armes, on a du mal à en trouver en France, mais il n’en manque pas là-bas.
    Agiter la perspective du soutien militaire peut être un moyen de se défausser lorsqu’on n’a pas mené la bonne politique auparavant…

    http://www.revolutionpermanente.fr/Syrie-Turquie-Mouvement-kurde-Daech-interview-de-Masis-Kurkcugil

    Pour en savoir plus:

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?auteur10253

     

     

  • Algérie : Statut du tamazight, choix culturels et linguistiques, académie et peuple...(Essf)

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    Pour l’auteur de cette contribution, les choix culturels et linguistiques des Algériens doivent se fonder sur leurs réalités et leurs besoins actuels plus que sur une « essence » difficilement définissable. « Sommes nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui ? », s’interroge-t-il. Et de répondre que « l’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est pas dictée par nos origines mais par notre existence dans le monde réel et la projection que l’on fait pour notre devenir ».

    Le tamazight [berbère] devrait être bientôt officialisé, une fois qu’aura été adoptée par les membres du Parlement la nouvelle Constitution amendée, dont l’article 3 bis stipule que cette langue sera « également langue nationale et officielle » aux côtés de l’arabe lequel, aux termes de l’article 3, « demeure langue officielle de l’Etat » algérien.

    Les populations algériennes, et particulièrement les berbérophones, vont désormais pouvoir construire leur devenir identitaire, culturel et linguistique avec le poids juridique et institutionnel que leur octroiera cette nouvelle Constitution. C’est indéniablement un acquis démocratique. Il vient couronner de longues années de luttes et de combats. Ni le caractère anti-démocratique de cette révision de la Constitution – qui, il faut le souligner, est élaborée dans le mépris des règles élémentaires de la démocratie –, ni les vices de forme et l’ambigüité juridique avec lesquels cette constitutionnalisation du tamazight est introduite et encore moins les calculs politiciens qui la sous-tendent ne doivent faire de l’ombre à la légitimité de cette officialisation.

    Cependant, cet acte n’est pas dénué de contradictions et d’ambigüités, tant sur le plan strictement formel que sur le plan de la démarche préconisée pour une officialisation finale et concrète.

    Ambigüité juridique et atermoiements politiques

    Quand la Constitution instaure un préalable technique avant une officialisation complète et concrète du tamazight, cela signifie qu’elle y voit un « corps malade », qui ne peut s’épanouir ou gérer les domaines scientifiques et technologiques sans être guéri par des soins appropriés !

    Certes, le tamazight est, dans l’immédiat, dans l’incapacité de promouvoir une vie culturelle au-delà du folklore, un enseignement de qualité ou une pensée scientifique respectant les exigences du monde moderne. Un travail de rattrapage (ou de « mise à jour », selon la formule en vogue) du retard que cette langue a subi dans son histoire est, bien évidement, nécessaire.

    C’est toutefois « l’expert » seul qui est invité pour ce travail ! Il est présenté comme l’intellectuel qui dispose des règles (abstraites) et, à travers ces règles, de l’autorité pour effectuer ce travail ! Or, l’expertise sert aussi à mettre en place l’idéologie professionnelle des linguistes, celle des savants de la langue à qui on reconnaît une fonction distincte de celle du peuple et de l’artisan de tous les jours. Le linguiste, détenteur d’un savoir linguistique (et idéologique !) peut ainsi éliminer le peuple et son produit artisanal et spontané et devenir le seul capable de contrôler le processus de production en amont et en aval.

    La revendication d’officialisation du tamazight, il faut le rappeler, est portée par un mouvement large et populaire. Le mouvement culturel berbère, le MCB, a produit, dans le sillage d’experts et de militants comme Salem Chaker, ou encore derrière des autorités scientifiques et intellectuelles comme Mouloud Mammeri, des dizaines voire des centaines d’artisans de la langue. Ils sont l’expression directe et patente de la volonté démocratique et populaire de voire cette langue s’émanciper et se moderniser. Ils lui donnent déjà le quitus pour une existence concrète et les outils nécessaires pour son ancrage dans un univers linguistique plus vaste et non uniquement pour survivre comme « monument ethnographique ».

    Le piège est de confiner ce débat à l’intérieure de l’institution qui s’appelle « académie ». Il faut, d’ailleurs, se demander ce que c’est que l’académie : c’est une « bureaucratie culturelle » qui a comme fonction de fournir à l’Etat un ordre, un code linguistique, une esthétique et la culture officielle dont il a besoin. Pour empêcher la bureaucratie culturelle d’imposer sa langue et sa culture officielle, il faut continuer à se battre partout, pas seulement à l’intérieur de cette institution et quelle que soit la couleur qu’on veut lui donner.

    Le discours officiel prépare déjà, bien évidement, sa future académie et ses futurs « experts » à donner une orientation précise au travail de promotion du tamazight (c’est déjà flagrant dans la conférence de presse lors de laquelle Ahmed Ouyahia a annoncé cette officialisation). Mais rien n’est encore joué. Il reste à se rappeler l’expérience de lutte qui a aguerri les populations berbérophones, notamment en Kabylie (il faut reconnaître que dans d’autres régions berbérophones, l’institutionnalisation du tamazight est une revendication secondaire). Faisons en sorte que la « rue » impose ses propres experts et qu’elle soit en mesure d’imposer la feuille de route de cette académie.

    Elevée une langue au rang de langue officielle de l’Etat signifie qu’elle doit être en usage dans les institutions de cet Etat dont la capacité d’assurer une prise en charge adéquate de la réalité culturelle, sociale, scientifique ou diplomatique que vit le pays dépend du dynamisme de cette même langue et du génie populaire à la porter haut !

    Or, si l’on perçoit le tamazight comme « corps malade », qu’il faut d’abord soigner, il faut se souvenir que ceci est aussi valable pour la langue arabe, le véritable arabe parlée par les millions d’Algériens, y compris par les officiels dans leur vie quotidienne. Car l’arabe dont parle la Constitution n’est pratiquée que d’une manière formelle à l’intérieur des institutions et, d’une manière laborieuse, même à l’école. Nous savons tous que le véritable arabe que parlent les officiels dans leur famille et avec leurs enfants n’est pas celui qu’ils pratiquent devant les caméras de télévision. Nous connaissons aussi l’arabe parlé par les enseignants experts de l’éducation à nos enfants. Il est loin de celui qu’ils parlent avec leurs propres enfants à la maison. S’il y a lieu de moderniser cet arabe, s’agit-il de partir de celui pratiqué officiellement dans tout le monde arabe et d’arriver à le rapprocher de ses expressions locales ? Ou faut-il partir du parler local pour lui donner une assise moderne ! Dans les deux cas nous aurons un arabe algérien !

    Crise de l’état social et « panique identitaire »

    Parmi les Etats-nations appartenant à l’univers culturel et linguistique arabe, l’Algérie peut être considérée parmi les plus solides. Cette cohésion est l’expression d’une guerre de libération des plus meurtrières et des plus radicales qu’ait connues la région. Le fait national algérien relève d’un héritage commun et d’un riche souvenir pour « avoir fait des grandes choses ensemble », « avoir souffert, joui et espéré ensemble », selon l’expression d’Ernest Renan [1].

    Mais quand le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, déclarait, en 1963, « Nous sommes des Arabes, des Arabes, dix millions d’Arabes. [...] Il n’y a d’avenir pour ce pays que dans l’arabisme [2] », il introduisait dans la conscience des Algériens une « panique identitaire [3] » qui nous poursuit jusqu’à aujourd’hui. Avec cette sentence, Ahmed Ben Bella confondait l’identité culturelle, qui varie entre groupes voire entre individus, et identité nationale, façonnée dans la dynamique d’un mouvement national des plus émancipateurs. Il engageait la nation algérienne sur le sentier de l’essentialisme culturel, où les Algériens seraient des Arabes et des musulmans par essence ! Pourtant dans le registre de l’essentialisme, celui des origines, il serait plus juste de dire que nous sommes des Amazighs.

    Sommes-nous obligés de convoquer les morts pour légitimer les revendications d’aujourd’hui ? Faut-il faire appel à El-Kahina, rappeler le « message » de Okba Ibnou Nafaâ ou faire le procès des Banou Hilal pour justifier l’état des lieux d’aujourd’hui ? L’identité culturelle collective, politique ou sociale n’est pas dictée par nos origines mais par notre existence dans le monde réel et la projection que l’on fait pour notre devenir.

    Le nationalisme se nourrit aussi de la satisfaction des besoins sociaux essentiels. Rappeler la dimension sociale de l’Etat ne signifie pas réduire la politique au « social » ou se détourner du champ spécifiquement institutionnel. C’est surtout rappeler qu’après les expériences fondatrices des massacres du mai 1945, de la crise du PPA-MTLD en 1949, de l’indépendance en 1962, de la révolte d’avril 1980 en Kabylie, de la révolte juvénile d’octobre 1988, et du Printemps noir de 2001, la lutte pour la démocratie politique n’est plus dissociable de son contenu social, que l’enjeu est le pouvoir, qu’on doit lutter pour des réformes institutionnelles sur le mode de scrutin, la représentativité des assemblées élues, la parité, etc. mais ne pas oublier que le chômage est un cancer qui mine les meilleures formules démocratiques.

    Au moment où s’affaiblit la fonctionnalité de l’Etat-nation tel qu’il a émergé depuis l’indépendance dans sa version d’Etat social, l’introduction du tamazight dans le débat constitutionnel ne doit pas servir à ressusciter les différences originelles dans une logique « ethnique » du nationalisme fondé sur les racines, mais sur un pacte constitutionnel centré sur le devenir. jeudi 4 février 2016

    Nadir Djermoune* « Du droit du tamazight de s’émanciper de »son« académie... (opinion) ». Maghreb Emergent. 4 février 2016 13:03 :


    http://www.maghrebemergent.com/contributions/opinions/55340-du-droit-du-tamazight-de-s-emanciper-de-son-academie.html

    * Nadir Djermoune est enseignant-chercheur à l’institut d’architecture d’urbanisme de l’université de Blida.

    Notes

    [1Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation (conférence donnée en 1882 à la Sorbonne), in : Qu’est-ce qu’une nation ? Et autres essais politiques, Paris : Agora, Les classiques, 1992 ; cité par Daniel Bensaïd dans La discordance des temps, Essais sur les crises, les classes, l’histoire, Paris : Editions de la Passion, 1995, p. 151

    [2Jamel Zenati, « L’Algérie à l’épreuve de ses langues et de ses identités : histoire d’un échec répété », Mots. Les langages du politique [En ligne], 74 | 2004, mis en ligne le 28 avril 2008, consulté le 23 janvier 2016. URL : http://mots.revues.org/4993.

    [3L’expression est de Daniel Bensaïd, op. cit., p. 149.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37112

    Lire aussi:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_berb%C3%A8res

  • Irak. Des images satellite confirment des destructions de masse délibérées dans des villages arabes contrôlés par les peshmergas (Amnesty)

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    Les peshmergas - combattants des unités du Gouvernement régional du Kurdistan - et des milices kurdes du nord de l’Irak ont passé au bulldozer, fait exploser et réduit en cendres des milliers de logements dans le but semble-t-il de déraciner des populations arabes, en représailles contre leur soutien supposé au groupe se faisant appeler État islamique (EI), écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mercredi 20 janvier.

    Ce rapport, intitulé Banished and dispossessed: Forced displacement and deliberate destruction in northern Iraq, s’appuie sur des recherches réalisées sur le terrain dans 13 villages et villes, et sur des témoignages recueillis auprès de plus de 100 témoins et victimes de déplacement forcé. Elles sont étayées par des images satellite donnant à voir la destruction de grande ampleur semée par les peshmergas, ou dans certaines cas par des milices yézidies et des groupes armés kurdes de Syrie et de Turquie agissant en collaboration avec les peshmergas.

    « Les forces armées du Gouvernement régional du Kurdistan semblent être le fer de lance d’une campagne concertée visant à déplacer les populations arabes en détruisant des villages entiers dans des zones reprises à l’EI dans le nord de l’Irak. Le déplacement forcé de civils et la destruction délibérée de logements et de biens sans aucune justification militaire peuvent constituer des crimes de guerre », a déclaré Donatella Rovera, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International, qui a effectué les recherches sur le terrain dans le nord de l’Irak.

    Des résidents arabes ayant fui leur domicile sont par ailleurs empêchés par les forces du Gouvernement régional du Kurdistan de retourner dans les zones reprises.

    « Des dizaines de milliers de civils arabes qui ont été forcés à fuir leur domicile en raison des combats ont désormais de grande difficultés à survivre dans des camps improvisés où les conditions sont désespérées. Beaucoup ont perdu leurs moyens de subsistance et toutes leurs possessions, et n’ont plus rien vers quoi se retourner, leur domicile ayant été détruit. En interdisant à ces personnes déplacées de rentrer dans leur village et en détruisant leurs logements, les forces du Gouvernement régional du Kurdistan accroissent encore leurs souffrances », a déclaré Donatella Rovera.

    Le rapport révèle des éléments sur des déplacements forcés de population et des destructions d'habitations de grande ampleur dans des localités des provinces de Ninive, Kirkouk et Diyala reprises entre septembre 2014 et mars 2015 par les peshmergas à l’EI.

    Si des responsables du Gouvernement régional du Kurdistan justifient le déplacement de populations arabes en invoquant la sécurité, il semble pourtant que cette pratique ait pour but de punir ces personnes en raison de leurs sympathies supposées pour l’EI, et afin de consolider des gains de territoires dans des « zones contestées » que les autorités kurdes revendiquent de longue date. Cela s’inscrit dans une volonté de rectifier les abus du passé commis par le régime de Saddam Hussein, qui avait déplacé de force des kurdes, puis installé des arabes dans ces régions.

    « Les forces du Gouvernement régional du Kurdistan ont le devoir de traduire en justice dans le cadre de procès équitables les individus soupçonnés d’avoir été complices des crimes de l’EI. Mais elles ne doivent pas punir des populations entières pour des crimes perpétrés par certains de leurs membres, ou sur la base de soupçons vagues, discriminatoires et sans fondement selon lesquels elles soutiennent l’EI », a déclaré Donatella Rovera.

    L’imagerie satellite confirme les informations faisant état de destructions de masse

    Des milliers de résidents de villages arabes proches de Jalawla, dans l’est du gouvernorat de Diyala, ont fui après que des combattants de l’EI ont attaqué la zone en juin 2014. Plus d’un an après que la zone a été reprise par les peshmergas, les résidents ne peuvent pas rentrer chez eux et les villages ont été en grande partie détruits.

    Maher Nubul, père de 11 enfants ayant quitté son village, Tabaj Hamid, en août 2014, a déclaré que le village tout entier a été « aplati » après avoir été repris par les peshmergas quatre mois plus tard.

    « Tout ce que je sais, c’est que quand les peshmergas ont repris le village, les maisons étaient encore là. Nous ne pouvions pas rentrer chez nous mais nous arrivions à les voir de loin. Et plus tard ils ont détruit le village au bulldozer, je ne sais pas pourquoi. Il ne reste rien. Ils ont tout détruit sans raison », a-t-il dit.

    Des chercheurs d’Amnesty International s’étant rendus dans cette zone en novembre 2015 ont découvert que le village de Tabaj Hamid avait été rasé. Les images satellite obtenues par l’organisation montrent également que pas une seule structure n’a été épargnée.

    À Jumeili, les chercheurs ont découvert qu’il ne restait de la majeure partie du village que des décombres. Ces constats ont été étayés par des images satellite qui montrent que 95 % des murs et des structures basses ont été détruits. Sur les structures encore debout, la plupart des toits et des fenêtres ont été endommagés ou détruits.

    Dans les deux villages, l’imagerie satellite révèle par ailleurs ce qui ressemble à des traces laissées par des bulldozers, près de piles de gravats et de débris où s’élevaient auparavant des immeubles. 

    Les images satellite ont également fourni des informations tendant à prouver la destruction de deux villages situés non loin, Bahiza et Tubaykh.

    Amnesty International a par ailleurs relevé des éléments attestant la destruction délibérée de logements et de biens dans des villages arabes se trouvant sous le contrôle des peshmergas dans le gouvernorat de Ninive (nord-ouest de l’Irak).

    « Après que nos logements ont été réduits en cendres, nous étions prêts à nous retrousser les manches et à les réparer, mais les peshmergas ne nous ont pas autorisés à rentrer chez nous, puis les milices yézidies sont revenues et ont tout passé au bulldozer, même nos vergers ; il n’y a rien à sauver », a déclaré Ayub Salah, résident de Sibaya, au nord-est du mont Sinjar.

    À Sibaya et dans quatre villages arabes proches - Chiri, Sayir, Umm Khabari et Khazuqa – la plupart des maisons ont d’abord été incendiées en janvier 2015 par des membres des milices yézidies et des combattants de groupes armés kurdes syriens et turcs présents dans la région de Sinjar. Ils ont été détruits quand ces derniers sont revenus avec des bulldozers cinq mois plus tard.

    Des représentants d’Amnesty International se sont rendus dans cette zone en novembre 2015 et ont trouvé les villages largement détruits. Lors d’une mission précédente, en avril 2015, de nombreuses maisons avaient été mises sens dessus dessous et incendiées, mais elles tenaient encore debout.

    Les images satellite obtenues pour quatre de ces cinq villages les montrent également en grande partie détruits. À Sibaya par exemple, plus de 700 structures ont été endommagées ou détruites sur un total estimé à 897 structures.

    À Barzanke, un village arabe proche, où quasiment chaque maison avait été rasée, des peshmergas ont essayé d’attribuer ces destructions aux combattants de l’EI, malgré l’absence d’éléments étayant ces affirmations et le fait que leurs propres collègues aient avoué qu’ils avaient détruit le village pour s’assurer que les résidents arabes n’y retrouveraient plus rien.

    À au moins deux occasions, peu après leur arrivée dans des villages détruits, les chercheurs d’Amnesty International ont été appréhendés par des peshmergas, qui les ont escortés hors de la zone et les ont empêchés de prendre des photos.

    Halte aux destructions illégales et aux déplacements forcés

    Les autorités du Gouvernement régional du Kurdistan ont été confrontées à des difficultés sans précédent sur le plan humanitaire et sur celui de la sécurité, des centaines de milliers de personnes ayant cherché refuge dans les zones se trouvant sous leur contrôle après que l’EI s’est emparé de vastes pans du nord de l’Irak en 2014. Ces circonstances éprouvantes ne doivent toutefois pas excuser les destructions délibérées et les autres graves violations commises par les forces du Gouvernement régional du Kurdistan et d’autres milices évoquées dans le rapport.

    « Le Gouvernement régional du Kurdistan doit immédiatement faire cesser la destruction illégale de maisons et biens civils, et accorder des réparations complètes à tous les civils dont le logement a été démoli ou pillé. Les civils ayant été déplacés de force doivent être autorisés à rentrer chez eux dès que possible », a déclaré Donatella Rovera.

    « Les peshmergas ne doivent pas permettre à des groupes armés et des milices qui sont leurs alliés dans le cadre de la lutte contre l’EI de commettre de telles violations. Ils contrôlent la zone depuis qu’ils l’ont reprise à l’EI en décembre 2014, et ont la responsabilité de garantir la protection de toutes les communautés.

    « Il est en outre essentiel que la communauté internationale - notamment les membres de la coalition dirigée par les États-Unis qui combat l’EI, tels que le Royaume-Uni et l’Allemagne, et d’autres acteurs qui soutiennent les peshmergas - condamne publiquement toutes les atteintes de ce type au droit international humanitaire. Ils doivent en outre veiller à ce que l’assistance qu’ils fournissent au Gouvernement régional du Kurdistan n’alimente pas ces violations. »  20 janvier 2016

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/northern-iraq-satellite-images-back-up-evidence-of-deliberate-mass-destruction-in-peshmerga-controlled-arab-villages/

    Commentaire:

    Il semble que ce soit dû au gouvernement kurde "autonome" quasi "officiel" du Nord de l'Irak, qui a déjà été dénoncé et non des combattants de Syrie, de Turquie ou d'Iran.

  • Yennayer ‘zo bet lidet ! (Le Peuple breton)

    fest-noz

    Pedet e oa mouezh-aotreet an UDB, Nil Caouissin, da lidañ ar bloavezh nevez (Yennayer) gant ar Gabiled e Roazhon. Un nozvezh leun a blijadur e koun Lounès Matoub. Ur varzhoneg skrivet e 1995 gant Fañch Péru, ezel eus an UDB, zo bet distaget gant Nicole Logeais ha Nil Caouissin ivez. Amañ eo kinniget deoc’h ar brezegenn en deus lennet Nil Caouissin evit ar gouel-se.

    Azul fellawen
    Demat d’an holl

    Ho trugarekaat a ran da vezañ pedet ac’hanon da lidañ Yennayer amañ ganeoc’h. E-pad pell em eus bevet e-maez eus Breizh. Gouzout a ouzon pegen talvoudus eo en em gavout a-wechoù gant ar re a zo perzh eus an hevelep sevenadur. Enoret on o tremen ar mare-se en ho touez.

    Un dra voutin hon eus d’an nebeutañ : Breizhiz kenkoulz ha Berbered, ur sevenadur pobl hag ur yezh hon eus ha ne fell ket deomp asantiñ koll anezho. Ne gred ket deomp e vefe ret bezañ heñvel evit bezañ kevatal ; ar c’hontrol eo, n’eus kevatalded ebet pa vez rediet ur bobl da zont da vezañ heñvel ouzh an trevadennour evit kaout gwirioù. Atav eo bet Unvaniezh Demokratel Breizh a-du gant ar pobloù minorel o stourm. En Istanbul e oan ma-unan e miz Du, e-kerzh an dilennadegoù evel enseller etrebroadel galvet gant an HDP.

    Ganeoc’h ivez hon eus liammoù abaoe pell. Ur chañs eo evidomp kaout ac’hanoc’h e Breizh en hor c’hichen. Diskouez a ra deomp n’omp ket hon-unan ha pegen hollvedel eo ar stourm evit an emrenerezh ha liesseurted ar sevenadurioù. Ur stourm evit an denelezh eo, estreget evit ur bobl bennak.

    Pa weler e klask gouarnamant Bro-C’hall lakaat an dud da veskañ an divvroadourien hag ar spontourien eo pouezusoc’h c’hoazh eget da gustum tremen mareoù evel-se ganeoc’h, ha kaout soñj eo ur gaou lavaret e vefe eus ur brezel etre ar sevenadurezhioù, rak e pep bro, e pep pobl, e vez kavet demokratourien ha faskourien, n’eus forzh peseurt levr e implijfent, ar C’horan pe unan all. An estren nemetañ a anavezomp eo an hini a nac’h ouzhimp ar gwir da vezañ disheñvel dioutañ. 17 janvier 2016

    Assegwas Amaggas

    Tanemirt

    Allocution de L'UDB, au Nouvel an Kabyle, Rennes

    http://lepeuplebreton.bzh/2016/01/17/yennayer-zo-bet-lidet/

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Palestine & Israel
      Israel: Tair Kaminer – Girl, 19-year old, refusenik

      , by KAMINER Tair

      Tair Kaminer, a 19-year Israeli, got a call up order - requesting her to show up at the Israeli Army Induction Center (“Bakum”) in Tel Hashomer, east of Tel Aviv, on 12pm, Sunday, January 10, 2016 . She does intend to show up at the stipulated time and place - but not in order to embark on the (...)

    • Kurdistan de Turquie
      La situation des Kurdes en Turquie, en Syrie et l’inaction du gouvernement français

      , par RENKLICAY Camille

      Entretien. Nous avons rencontré Cemile Renklicay, co-présidente de la Conférence démocratique kurde en France (CDKF) à propos de la situation du peuple kurde en Turquie et en Syrie.
      Peux-tu nous présenter le Conseil démocratique kurde de France ?
      Camille Renklicay – Le CDKF est une sorte de (...)