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Syrie - Page 39

  • Les vieilles recettes militaires de Hollande et Valls (NPA)

    hollande

    Nous vivons décidément dans un pays formidable, privilégié, où les pouvoirs politiques et médiatiques continuent au 21e siècle de trouver normal d’envoyer des avions militaires bombarder à 3 500 km des frontières, pour l’occasion en Syrie… Ils prétendent assurer ainsi un droit à la « légitime défense » face à des menaces d’attentats, voire aider à résoudre la crise internationale des réfugiéEs.

    Quelle hypocrisie d’un impérialisme qui sous Hollande/Valls reproduit les mêmes vieilles recettes ! Une fois encore, la «puissance» française n’aide pas, mais s’arroge le droit de se substituer à la souveraineté des peuples par des interventions militaires directes, des bombardements, dont on est sûr des résultats contre-productifs profonds : rappel d’un passé colonial honni, «dommages collatéraux» sur les populations, renforcement de la pro- pagande de l’État islamique-Daesh en tant qu’ennemi des grandes puissances coalisées…

    Et cerise sur le gâteau, la reprise de la coopération avec le tyran de Damas pour l’accès à son espace aérien, voire pour une «solution politique» à son avantage pour laquelle Poutine pèse toujours plus… Alors qu’Assad est bien le premier créateur de réfugiés !

    Nous refusons ces aventures militaires aux coûts démesurés, des budgets que l’on ne trouve pas pour les interventions civiles d’urgence (l’aide internationale a diminué de moitié pour les camps de réfugiés syriens)… Pour l’État français, c’est une stratégie de gesticu-lation martiale et de promotion de l’industrie de la mort vendue aux pires oppresseurs de la région, et le triste jeu diplomatico-militaire qui se renoue entre les puissances mondiales et régionales, de la Syrie à l’ONU, entre les États-Unis et la Russie, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Turquie. Un jeu cynique qui se fait sans et contre les populations du Moyen-Orient, Syriens, Irakiens, Kurdes, Libanais, Palestiniens…

    Quant aux centaines de milliers de réfugiéEs qui fuient la Syrie, comme d’autres guer- res et répressions de masse, leur accueil et leur protection sont une obligation selon les conventions internationales. Cette obligation ne peut être soumise à quotas, tris sociaux, substitutions sordides aux migrantEs qui fuient d’autres oppressions, d’autres crises, économiques ou climatiques, produits d’une mondialisation destructrice.

    Notre responsabilité, la solidarité pleine et entière entre celles et ceux qui luttent contre toutes les oppressions, comme avec celles et ceux qui les fuient.

    Jacques Babel  Mercredi 30 septembre 2015

    Hebdo L’Anticapitaliste – 305 (01/10/2015)

    http://npa2009.org/actualite/les-vieilles-recettes-militaires-de-hollande-et-valls

  • Avec le peuple Syrien, contre les bombardements (Npa)

    Depuis 4 ans, le régime de Bachar el-Assad a écrasé sous la torture et les bombes son peuple soulevé.

    Pour cela, il a pu compter sur l’aide militaire et financière directe de l’Iran et de la Russie. En revanche, les autoproclamées démocraties occidentales, au-delà des mots, n’ont rien fait d’autre que rejeter les révoltés syriens vers les monarchies du Golfe les plus réactionnaires. Avec comme résultat une situation catastrophique sur tous les plans, et l’émergence de Daesh.

    Aujourd’hui la réponse de la France est de bombarder la Syrie. Et pour justifier ces bombardements Valls et Hollande nous enfument en parlant de « légitime défense » comme si la Syrie était toujours sous protectorat français.

    Mais une fois encore, la France n’aide pas, elle se substitue à la souveraineté des peuples par des interventions militaires directes, des bombardements en Syrie dont on est sûrs des résultats contre-productifs : « dommages collatéraux » sur les populations, rappel d’un passé colonial honni, renforcement de la cause de Daesh en tant qu’ennemi des grandes puissances coalisées … et obligation de reprendre toujours plus de coopération avec le tyran de Damas pour l’accès à son espace aérien, voire pour une « solution politique ».

    Alors que les forces syriennes libres, et les forces kurdes se battent concrètement seules contre l’Etat Islamique-Daesh, mais aussi contre les régimes qui les bombardent quotidiennement sur le terrain sans aucune aide des chancelleries occidentales, ces frappes, de l’avis même des experts, n’auront que peu de conséquences tant DAESH a eu le temps de s’organiser…faisant de la population un bouclier humain.

    Les Etats-Unis auraient déjà frappé plus de 2000 fois des positions de DAESH en Syrie avec quels résultats ? Aucun comme en Irak où c’est le chaos et la mort que sèment les bombes. A l’inverse cela renforce la propagande de l’Etat islamique comme seul résistant aux injustices créées par les grandes puissances.

    Un triste jeu diplomatique se joue entre les puissances mondiales et régionales en Syrie entre les Etats-Unis, la Russie et maintenant la France, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie, un jeu cynique qui se fait sans et contre la population qui subit l’obscurantisme de DAESH et la tyrannie sanguinaire de Assad.

    Nous refusons ces aventures militaires aux coûts démesurés qu’on ne trouve jamais pour les interventions civiles d’urgence. Nous refusons cette stratégie faite de valorisation de l’industrie de la mort, vendue aux pires oppresseurs de la région (longtemps l’Irak, Israël, maintenant l’Arabie Saoudite, Qatar, les Emirats Arabes Unis, et à nouveau l’Egypte).

    Le NPA demande l’arrêt immédiat des bombardements français, comme de ceux du régime d’Al Assad et de toutes les puissances.

    Le NPA continue à soutenir la résistance Syrienne et Kurde contre tous leurs oppresseurs.

    Montreuil, le 27 septembre 2015

    http://www.anti-k.org/2015/09/28/avec-le-peuple-syrien-contre-les-bombardements-2/

  • La France expulse un jeune réfugié irakien fuyant la guerre (Basta)

    Twana, un jeune Irakien de 17 ans qui vivait en Syrie, avait trouvé le moyen de rejoindre l’Europe depuis la Turquie sans passer par le chemin dangereux de la traversée de la Méditerranée et de la route des Balkans et de Hongrie.

    Arrivé à Toulon le 16 septembre par un cargo sur lequel il avait pu embarquer, il s’est retrouvé renvoyé au bout de quelques jours vers la Turquie, sans avoir pu trouver refuge en France.

    « À son arrivée à Toulon, sans document d’identité, il déclare être mineur et vouloir aller en Angleterre rejoindre un proche. Il est transféré en zone d’attente de Marseille, lieu de privation de liberté, où il demande l’asile », rapporte l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), qui assiste les migrants dans les ports et aéroports français.

    Face à ce jeune sans document d’identité, les autorités françaises n’ont pas mis en cause son origine, mais son âge.

    Sur la base d’un test osseux, une pratique pourtant remise en question par plusieurs institutions dont la Commission nationale consultative des droits de l’homme (Voir notre article), elles déclarent que Twana a en fait 19 ans. « L’administration française décide encore une fois d’ignorer le principe, rappelé par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, selon lequel le bénéfice du doute doit être accordé à celui qui se déclare mineur tant que la preuve irréfutable de sa majorité n’est pas rapportée », précise l’Anafé.

    Conséquence : le jeune homme, après avoir émis le souhait d’aller en Angleterre, où il avait de la famille, est renvoyé par cargo vers le Turquie, « où il risque d’être arrêté pour avoir voyagé sans document », précise l’association qui « est aujourd’hui sans nouvelle de Twana. » « Il était parti de Syrie parce que plusieurs membres de sa famille ont été tués », souligne Laure Blondel, la coordinatrice générale de l’association.

    Au moment où la France s’est engagé à accueillir environ 30 000 réfugiés de Syrie parmi les 120 000 qui doivent être répartis à travers l’Union européenne, les autorités françaises viennent donc de renvoyer vers la Turquie un jeune homme irakien venu de Syrie, sans papier, ni soutien, ni famille.

    Par Rachel Knaebel 25 septembre 2015

    http://www.bastamag.net/Un-jeune-homme-irakien-retenu-en-zone-d-attente

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  • Intervention en Syrie: elle est où, l’opposition aux bombardements ? (Npa)

    https://encrypted-tbn1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTRMcxX4PXbHTN4X-sdIK8JadOtbw8PgzWfEWhBaGUFJhIHkZG5eA

    Ça fait des semaines qu’il en parlait, certainement des mois qu’il en rêvait : Hollande aussi veut mettre un pied en Syrie. Pourtant les affaires traînaient parce qu’il n’est pas si simple de jouer à la guerre. À moins de mentir comme W. Bush junior en 2003. Alors il a osé...

    Prenant prétexte de l’émotion suscitée par la publication de la photo du petit Aylan retrouvé mort sur une plage, le gouvernement français a donc expliqué que les migrantEs fuyaient Daesh et que pour les aider, il faudrait exterminer Daesh. Imparable !

    Après le Mali, l’Irak et la République centrafricaine, voilà Hollande de nouveau chaussant ses rangers et armant ses avions de guerre pour aider les réfugiéEs à surtout rester chez eux, puisqu’en France, son gouvernement les accueille à coups de lacrymo et de matraque. C’est pourtant à force de mener des guerres, de tuer des populations civiles, de détruire l’économie de ces pays que les impérialistes, dont la France, attisent le feu.

    Le 15 septembre, Hollande a donc annoncé que l’État français allait effectuer des missions de surveillance en Syrie sans exclure des bombardements de zones ciblées de Daesh. Un vaste programme qui a donné lieu à un florilège de déclarations... mais pas à une opposition antiguerre.

    À droite, toujours plus loin, toujours plus fort !

    La droite n’y va pas avec le dos de la cuillère. L’un des meilleurs d’entre eux, Éric Ciotti, se lâche : «  Il faut utiliser tous les moyens pour éradiquer Daesh grâce notamment à une nouvelle coalition intégrant la Russie et l’Iran. (…) Des frappes aériennes ont déjà été lancées, mais elles n’ont pas obtenu les résultats escomptés, il faut passer à l’étape supérieure. Donnons-nous les moyens de gagner cette guerre ! » L’intervention au sol est envisagée...

    De façon globale reviennent dans les déclarations de droite l’exigence d’une coopération resserrée avec le gouvernement russe... et une aide au régime de Bachar el­-Assad ! Pourtant, depuis 4 ans, ce régime assassine tout ce qui résiste à sa politique. Cela ne semble pas gêner la droite qui considère avant tout qu’il reste pour le moment un élément de stabilité dans la région... En attendant de trouver de nouvelles alliances ?

    Sur le fond, le Front national, qui a mille liens avec le régime de Damas, n’a pas une position sensiblement différente...

    ONU or not ONU ?

    Du côté du Front de gauche, on ne peut pas dire que la critique soit aiguisée et surtout, elle ne porte absolument pas sur l’intervention en elle-même mais sur son encadrement. Pour Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, ce ne sont pas vraiment les bombardements qui posent problème mais le fait qu’ils aient lieu sans mandat de l’ONU (!), ce qui est globalement la position de son parti. 

    Et André Chassaigne, député du parti communiste et président du groupe à l’Assemblée nationale, d’enfoncer le clou. Ce qui l’inquiète, c’est que la France va faire cavalier seul alors que ce qu’il faudrait c’est la « perspective d’une grande coalition contre Daesh notamment avec les Russes » ! 

    Enfin, cerise sur le gâteau, le député Front de gauche de Seine-Saint-Denis, François Asensi, va même jusqu’à s’interroger sur l’efficacité des frappes annoncées, et s’inquiète de leur illégalité internationale, compte tenu du fait qu’elles se feraient sans mandat de l’ONU.

    Non à l’intervention militaire !

    Bombes, faim, misère, dictatures, c’est cela que fuient les réfugiéEs, c’est cela qu’ont semé au fil des guerres et des opérations néocoloniales les grandes puissances. C’est pourquoi, avec ou sans ONU, nous sommes contre toute nouvelle intervention militaire de notre propre impérialisme.

    Le seul moyen de sortir de l’ornière, c’est d’abord d’affirmer qu’en Europe, ceux qui sont de trop, ce ne sont pas les migrantEs, mais ceux qui sèment le chômage et la pauvreté, tous les rapaces de la finance, les patrons voyous et les dirigeants à leur service. La seule unité que nous reconnaissons, elle n’est pas nationale, c’est celle des exploitéEs d’où qu’ils viennent, face à leurs bourreaux. Autant de prises de position que l’on n’a pas entendues à l’Assemblée lors du débat parlementaire sur la Syrie mardi 15 septembre...

    Il est plus que temps qu’une grande manifestation s’organise pour dire notre solidarité sans faille avec celles et ceux qui cherchent refuge, et pour s’opposer sans réserve à la politique guerrière de Valls et Hollande !

    Denise Sarraute

  • Avec les réfugiés de Syrie ici, et toujours au côté de la révolution là-bas (AL)

    « C’est par millions que les Syriens fuient les massacres, la destruction du pays, la misère et les spoliations... La sauvagerie de Daech en rajoute dans cette tragédie. Elle ne doit pas faire oublier que celle du régime continue. C’est pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime demeure parfaitement légitime. »

    Depuis le mois de janvier, plus de 3000 réfugiés sont morts sur les chemins de l’exil, en essayant de rejoindre l’Europe. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, après avoir subi de multiples violences (guerre, bombardements, tortures,...), dans leur pays d’origine et lors de leurs parcours migratoires chaotiques, se heurtent aux « murs » des législations et dispositifs de l’Union Européenne : règlement de Dublin, agence de surveillance et de contrôle des frontières (Frontex)...

    À ces dispositifs, auxquels participent les gouvernements français et allemand, s’ajoutent des dispositifs des États nationaux. Ainsi en France, l’actuel gouvernement a laissé en place les politiques restrictives en matière d’accueil et de droit d’asile prises précédemment (notamment par Sarkozy).

    De plus, de nouveaux textes (loi sur l’asile, loi sur le droit des étrangers), sous couvert d’apporter des améliorations en matière de séjour, perpétuent voire aggravent la précarité des personnes en situation régulière. Ces textes prévoient d’accentuer encore la chasse aux étrangers et la surveillance de la population en autorisant notamment la préfecture à consulter, à tout moment, les données de nombre d’organismes (établissements scolaires et du supérieur, Sécurité sociale, poste, banques…)

    Les gouvernements de nos pays ont une large part de responsabilité dans cet exode massif de réfugiés : soutien politique plus ou moins masqué et ventes d’armes aux dictatures qui écrasent leurs peuples, sans parler des interventions militaires et du pillage économique. Quant à la Syrie, d’où affluent aujourd’hui massivement les réfugiés, les gouvernements des États-Unis et d’Europe ont choisi depuis 4 ans de laisser pourrir la situation. Bachar al-Assad peut donc, depuis 4 ans, avec son appareil militaire et policier torturer et massacrer quotidiennement la population.

    C’est par millions que les Syriens fuient ces massacres, la destruction du pays, la misère et les spoliations... La sauvagerie de Daech en rajoute dans cette tragédie dont est victime le peuple syrien. Elle ne doit pas faire oublier que celle du régime continue, avec l’objectif d’anéantir la résistance d’un peuple qui s’est soulevé contre plus de quarante ans de dictature. Ce pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime demeure parfaitement légitime.

    Hollande a annoncé l’extension à la Syrie des bombardements français contre Daech, jusque-là cantonnés à l’Irak. Quel rapport avec la question des réfugiés ? Quelle utilité alors que les bombardements américains ont montré leur inefficacité pour stopper Daech ? Alors que l’armée d’Assad contrôle le ciel syrien, cela n’implique- t-il pas une collaboration entre l’armée française et l’armée d’Assad ?

    Au-delà des gesticulations médiatiques, s’agit-il de préparer un changement stratégique de la politique française ? Pour renoncer à l’exigence d’en finir avec Bachar al-Assad et le reconnaître comme un interlocuteur indispensable. Ce que réclament de longue date et de plus en plus fortement nombre de voix au plan international et en France...

    Dans le même temps, on laisse le gouvernement Erdogan intensifier sa guerre contre les Kurdes, pourtant en première ligne face à Daech... Il faut déplorer l’insuffisance de la solidarité du mouvement ouvrier international, lequel devrait être en première ligne pour apporter de l’aide au peuple syrien, et aux autres peuples de la région qui se voient privés de leurs droits. Celle-ci pèse lourdement dans l’isolement des combats de ces peuples contre les dictatures, les guerres et la misère...

    Cette solidarité est plus que jamais nécessaire et urgente, comme l’est aussi l’accueil en France de tous les réfugiés qui en font la demande : un accueil digne de ce nom, pérenne (régularisation), libre de toute surveillance. Ce qui implique de dénoncer et d’imposer que cessent les violences exercées en France (procédures de tri, de rétention administrative, de surveillance de la population, d’expulsion, etc.) et de combattre les lois qui le permettent.

    Il faut en finir avec Frontex, le dispositif de Dublin et toutes les lois sur les étrangers qui entravent la liberté de circuler.

    Collectif Avec la Révolution Syrienne : Alternative libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires

    http://alternativelibertaire.org/?Avec-les-refugies-de-Syrie-ici-et

  • Nouveautés "Syrie" "Irak" et "Tunisie" sur ESSF

    Syria DAHER Joseph - 9 September 2015
     
    Syrie DAHER Joseph - 9 septembre 2015
     
    Syria DAHER Joseph - 7 September 2015
     
    Syrie DAHER Joseph - 6 septembre 2015
     

    Moyen-Orient, Méditerranée BARTHE Benjamin, RIOLS Yves-Michel 8 septembre 
     
    Moyen-Orient, Méditerranée Collectif Avec la Révolution Syrienne - 11 septembre
     
    Migrants, réfugiés, racisme KELLNER Manuel - 11 septembre
     

    Turquie NPA - 9 septembre 2015

    Turquie : Erdogan poursuit son génocide politique contre les Kurdes ! Hollande complice !

    Irak KARIM Saïd - 10 septembre 2015

    Irak : « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » – « Au nom de la religion, ils nous ont dépouillés »

    Turkey HDP (Turkey) - 10 September 2015
     
    Migrants, réfugiés, racisme BRUN François - 10 septembre 2015
     
     
    Tunisie Divers media - 8 septembre 2015

    Mouvement ouvrier RTCI (Tunisie) - 8 septembre 2015

    Tunisie : mobilisation des enseignant-e-s du premier degré


  • Réfugiés syriens : de nombreux coupables pour Aylan et les millions d’autres… (Essf)

    L’Europe a été secouée ces dernières semaines par deux catastrophes successives qui ont secoué l’opinion publique.

    Tout d’abord, le 28 août, les corps de 71 personnes, probablement des Syriens, ont été retrouvé dans un camion abandonné sur une autoroute en Autriche. Parmi les 71 individus, il y avait 59 hommes, huit femmes et quatre enfants, une fillette âgée d’un ou deux ans et trois garçons âgés de 8, 9 ou 10 ans. Quelques jours après, c’était l’image du corps inanimé d’Aylan Kurdi, un enfant Kurde de Syrie âgé de 3 ans, sur une plage turque, qui a suscité une émotion massive à travers l’Europe. Sa mère et son frère Ghalib 5 ans sont également morts lors du naufrage de l’embarcation, seul le père a survécu.

    L’histoire de la famille du petit Aylan reflète la tragédie du peuple syrien.

    Le père d’Aylan, Abduallah Kurdi, avait d’abord été emprisonnée et torturé par les services de sécurité du régime Assad. Il a du vendre son échoppe à Damas afin de soudoyer les membres des services de sécurité pour le laisser sortir. Cela lui a coûté environ 25.000 $. Il a ensuite quitté Damas pour Alep, pour la quitter peu après à cause des bombardements constant des avions du régime Assad. Il se retrouve alors avec sa famille dans sa ville natale Kobani.

    Cela ne sera malheureusement qu’un court répit, l’Etat Islamique commence son offensive sur la ville et pousse la famille Kurdi au départ à nouveau, cette fois ci la Turquie. Là-bas, il ne reçoit aucune aide du gouvernement turc et après le refus du Canada d’accorder à Abdullah Kurdi et son frère l’asile où leur sœur vit, la famille décide alors de quitter le pays en achetant pour 6000$ à un passeur 4 places dans une embarcation de fortune pour rejoindre les iles grecques de Kos.

    L’histoire de la famille Kurdi est l’histoire de millions de famille en Syrie qui ont été poussées à quitter leurs pays à cause en premier lieu de la barbarie du régime Assad qui massacre et bombarde de manière continue des villes et régions entières en Syrie depuis le début du soulèvement il y a plus de 4 ans. Lors des six premiers mois de l’année 2015, les hélicoptères du régime Assad ont largué 10,423 des barils explosifs sur différentes régions du pays, tandis que ce sont les forces du régime qui ont tué presque 90% des civils sur cette même période, 7 fois plus que l’Etat Islamique

    L’apparition progressive des forces fondamentalistes islamiques réactionnaires du type de l’Etat Islamique et Al-Qaida ont également provoqué le départ forcé de nombreuses populations à cause de leurs pratiques et de leur autoritarisme. Plus de la moitié de la population syrienne est aujourd’hui déplacée (à l’intérieur ou l’extérieur du pays), tandis que plus de 80% de la population en Syrie vit autour ou en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de chômage est supérieur à 50% alors que l’espérance de vie a été réduite de 20 ans.

    Il faut dénoncer ces forces contre révolutionnaires, ancien régimes et forces islamiques fondamentalistes qui sont les premiers responsables des déplacements forcés de millions de personnes, et apporter notre soutien aux révolutionnaires dans la région qui les combattent.

    Sans nier la responsabilité des passeurs dans les drames successifs qui ont touchés les personnes fuyant les guerres et les oppressions, ce sont néanmoins les politiques racistes et sécuritaires de l’Union Européenne (UE) en matière de migration qui sont également responsables de cette situation.

    La politique de fermeture des frontières pousse des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère à utiliser des moyens illégaux et dangereux pour tenter de rejoindre les pays européens. Le peu de réfugiés qui arrivent en Europe, l’immense majorité restant dans les pays hors de l’UE, doivent faire face à violence de la police – le « camp de la jungle » à Calais, en France ; la construction par la Hongrie d’une clôture de quatre mètres de haut sur les 175 kilomètres de sa frontière avec la Serbie, ou les opérations navales menées par la compagnie Frontex en mer Egée et en Méditerranée qui ont fini en tragédies avec des milliers de personnes mortes noyées.

    Il faut néanmoins relever que malgré leur situation difficile, un grand nombre de ces réfugiés se sont organisés pour résister et protester face aux attaques policières et sécuritaires des états de l’UE que ce soit contre les persécutions à la gare ferroviaire de Budapest, dans les camps de Calais et en Grèce, et sur la frontière hongroise. En Suisse romande, nous avons également pu voir les réfugiés se mobiliser et participer aux luttes contre leurs conditions de vies et les renvois.

    En même temps, la propagande raciste et islamophobe de l’extrême droite européenne n’a cessé de caractériser tous les réfugiés syriens et autres comme des terroristes en puissances comme Nigel Farage, leader du Parti de l’indépendance du Royaume-Uni qui a averti que ceux qui fuient était probablement des « extrémistes de l’Etat Islamique ou d’autres groupes djihadistes”. Ces dirigeants ne sont pas différents dans leur propagande que le dictateur Assad qui a écrit sur twitter il y a quelques jours : « Le terrorisme ne s’arrêtera pas là, il s’exportera à travers l’immigration illégale ».

    Si l’extrême droite ne les caractérise pas comme terroristes, ils les accusent de menacer les racines « chrétiennes » de l’Europe. Le Premier ministre hongrois Viktor Orba, a déclaré que l’afflux massif de migrants menace les « racines chrétiennes » de l’Europe. La cheffe du mouvement fasciste du Front National, Marine Le Pen, a de son côté appelé à la fermeture complète des frontières.

    Les morts qui se sont accumulé dans le passé sur les routes ou dans la mer Méditerranée n’ont rien changé, cela sera t’il différent cette fois ? L’UE continuera t’il de construire sa forteresse, et de mener sa guerre contre les droits humains, tout en poursuivant ses politiques impérialistes, responsables aussi des problèmes politiques et économiques qui sont à l’origine de la fuite des migrants ? Selon moi il ne faut pas compter sur les dirigeant européens, mais au contraire construire les résistances.

    L’émotion suscitée par ces évènements tragiques ont provoqué des mobilisations de soutiens aux migrants et réfugiés à travers l’Europe qui contrastent singulièrement avec celles de leurs dirigeants. Plus de 20.000 personnes ont manifesté à Vienne, en Autriche, pour accueillir les réfugiés, tandis que des rassemblements populaires ont eu lieu en Europe pour témoigner de l’indignation populaire face à ces politiques. Des milliers de manifestants se sont mobilisés contre le racisme en Allemagne. De grandes quantités d’aides ont été recueillies dans les lieux de travail et au sein de nombreuses communautés en Grande-Bretagne pour être emmenés dans des camps de réfugiés en France. Sans le soutien des populations locales en Grèce, Macédoine et la Serbie les réfugiés en provenance de Syrie n’auraient pas pu atteindre Budapest, affrontant la police aux frontières et dans les gares.

    Cette solidarité est bienvenue et doit être saluée, mais cela n’est pas suffisant. Face aux dérive xénophobes et sécuritaires de l’UE, il faut nous organiser et nous battre, aux côtés des sans-papiers et des réfugiés pour imposer l’ouverture des frontières, la libre circulation et l’accueil digne des personnes fuyant les guerres, les oppressions et la misère sociale. Il faut mettre un terme aux camps, aux politiques racistes et surtout remettre en cause le système capitaliste à l’origine de ces catastrophes.

    Les mots de la révolutionnaire Rosa Luxemburg résonnent aujourd’hui d’une vérité sans appel : « D’ordinaire un cadavre est quelque chose de muet et de peu remarquable. Mais il en est qui crient plus fort que des trompettes et éclairent plus que les flambeaux. A bas l’infâme régime social qui engendre des pareilles horreurs ! »

    * Syria Freedom Forever. Posted on September 6, 2015 :
    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/06/de-nombreux-coupables-pour-aylan-et-les-millions-dautres/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35842

  • Terreur L’Etat Islamique, ou la source principale des millions de réfugiés en provenance de Syrie ? (Essf)

    La grande majorité des émissions de télévisions, des articles et des soi disant experts parlant sur les millions de réfugiés en provenance de Syrie ont le même discours :

    le problème c’est l’Etat Islamique (EI). Certains vont même jusqu’à dire qu’il faut coordonner avec le régime Assad et ses alliés de la Russie et de la République Islamique de l’Iran pour régler et mettre un terme au problème de l’EI et dès lors des réfugiés. Sans être surpris par ces déclarations, je suis un peu quand même désabusé.

    Pour être clair, l’EI est une organisation ultra réactionnaire et barbare, qui tue et terrorise des populations entières de toutes les religions et ethnies. Cette organisation ultra réactionnaire a poussé à l’exil des centaines des milliers de personnes, et même sûrement plus d’un million, entre l’Iraq et la Syrie. [1] Ce mouvement doit être combattu sans relâche, comme les autres organisations fondamentalistes religieuses de la région comme Al Qaida et d’autres forces djihadistes et salafistes soutenues par les monarchies du Golfe ou réseaux privés de ces derniers, mais avant d’arriver à la solution contre ce genre d’organisations, je voudrai simplement rappeler quelques faits concernant les raisons de l’exil de millions de personnes de Syrie.

    Tout d’abord, l’établissement de l’EI en Syrie date de l’automne 2013 et déjà avant cette date des millions de syriens et syriennes étaient déplacés à l’extérieur et à l’intérieur du pays.

    Le 3 septembre 2013, le HCR déclarait que le nombre de syriens et syriennes forcés à fuir en quête de refuge dans un pays étranger depuis le début du soulèvement populaire en Syrie en mars 2011 avait dépassé le seuil des deux millions. Cela signifiait environ 5 000 Syriens en moyenne qui fuyaient chaque jour vers les pays voisins. Plus de 97% des réfugiés syriens étaient hébergés dans des pays situés dans la région avoisinante. Par ailleurs, quelque 4,25 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de la Syrie, selon les statistiques datant du 27 août 2013 publiées par OCHA, le Bureau de Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Considérés dans leur ensemble, ces chiffres totalisaient plus de six millions de personnes déracinées.

    Les raisons qui avaient poussé ces millions de personnes à fuir leurs foyers étaient le régime Assad qui tuait, bombardait et réprimait des grandes parties de la population syrienne qui s’était soulevé contre sa tyrannie et sa barbarie. Voici quelques exemples.

    En octobre 2012, l’ensemble du quartier de Masaa Al Arbaeen dans la ville de Hama, dont les habitants étaient perçus comme favorables à l’opposition du régime de Damas, a été détruit. 3256 bâtiments au total ont été réduits à néant.

    En mai 2013, Le pont piétonnier historique qui enjambait l’Euphrate à Deir ez-Zor a été bombardé par le régime syrien. Il permettait de desservir la ville d’Hasakeh. Sa destruction a privé d’accès plusieurs dizaines de milliers de personnes.

    En juillet 2013, dans la ville Homs, surnommé la capitale de la révolution au début du soulèvement populaire, et où vivaient quelque 900’000 personnes au début de l’année 2011, 60 à 70% du quartier de Khaldiyé était détruit, la plupart des maisons étaient inhabitables, les quartiers du vieux Homs étaient en ruine et la destruction des quartiers assiégés de Homs se faisait d’une manière systématique, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme. La ville était sous le siège et les bombardements des forces du régime depuis février 2012.

    A partir de la fin de l’été 2012, le régime commençait à bombarder certains quartiers d’Alep. Le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas a subi un état de siège strict imposé dès l’été 2013, avec l’interdiction de circulation des personnes et des denrées alimentaires, aux quartiers insurgés au sud de Damas par le régime Assad et les organisations palestiniennes liés à ce dernier, en particulier le Front populaire de libération populaire- commandement général (FPLP-CG), commandé par Ahmad Jibril. Il ne restait qu’entre 15 000 et 20 000 personnes dans le camp en novembre 2014, avant 2011, Yarmouk comptait une population totale de 250 000 personnes.

    C’est sans oublier l’usage massif du viol par les forces et milices du régime contre les opposantes, femmes civiles et autres ou les attaques à l’arme chimique du régime contre certaines régions comme dans la région de Damas campagne, la Ghouta, en aout 2013.

    Mais que dire après l’établissement de l’EI en octobre 2013 en Syrie ? Cela était toujours le cas ? Oui bien évidemment, regardons les faits pour les six premiers mois de l’année 2015. Les hélicoptères du régime Assad ont largué 10,423 des barils explosifs sur différentes régions du pays, tandis que ce sont les forces du régime qui ont tué presque 90% des civils sur cette même période, 7 fois plus que l’Etat Islamique.

    En mars 2015, des ONG de défense de droits de l’Homme ont enquêté sur les terribles exactions du régime : près de 13 000 Syriens sont morts sous la torture dans ses geôles depuis le début du soulèvement. Des dizaines de milliers d’autres croupissent toujours dans les prisons gouvernementales, et beaucoup sont portés disparus.

    En mai 2015, une centaine de personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans un raid de l’aviation syrienne sur un marché dans la ville de Douma.

    La barbarie a plusieurs visages en Syrie, et celle du régime Assad est bien la pire. Le régime Assad et ses alliés (Iran, Russie et Hezbollah) sont responsables dans sa très grande majorité des plus de 200 000 tués en Syrie et des environs 10 millions de réfugiés externes et internes depuis le début du soulèvement en mars 2011.

    Conclusion

    Quelle est donc la solution ? La solution ne réside pas avec la collaboration avec des régimes autoritaires comme celui du régime Assad. La solution est bien sûr de s’opposer à l’EI et aux autres forces réactionnaires et djihadistes, qui pour rappel le régime Assad a favorisé leurs développement au début du soulèvement populaire en Syrie tout en tuant et réprimant les forces démocratiques et progressistes, mais également et surtout au régime barbare, criminel et autoritaires du régime Assad qui est la source de la catastrophe en Syrie et de l’exil de millions de syriens et syriennes. Ces deux acteurs barbares se nourrissent et sont donc à abattre pour espérer construire une société démocratique, laique et sociale en Syrie et ailleurs aussi.

    Pour cela il faut soutenir les mouvements populaires démocratiques et sociaux qui s’opposent à ses deux forces contre révolutionnaires et aux différentes formes d’impérialismes (Etats Unis et Russie) et sous impérialismes régionaux (Iran, Arabie Saoudite, Qatar, et Turquie) qui combattent contre les intérêts des peuples en lutte de la région. Ces activistes existent encore en Syrie en luttant quotidiennement malgré les difficultés contre le régime Assad et les forces islamiques fondamentalistes [2]. Prenons par exemple aussi le cas de l’Iraq, pays dans lequel l’EI trouve son origine.

    Ces dernières semaines un mouvement populaire s’est développé qui remettait en cause le régime de Bagdad soutenu par l’Iran. On pouvait en effet entendre dans ces manifestations des appels pour un Etat laic et non confessionnel, contre la division entre population sunnites et chiites, pour les droits des femmes et l’égalité, et une dénonciation claire des partis politiques confessionnelles. Les manifestant-es accusaient aussi le régime irakien confessionnel d’être aussi en partie responsable par ces politiques du développement de l’EI comme des pancartes le montraient sur lesquelles on pouvait notamment lire « le parlement et l’Etat Islamique (ou Daech) sont les deux faces d’une même pièce », « Daech est né des entrailles de votre corruption ».

    Au delà de la situation au Moyen Orient et en Afrique du Nord, nous n’oublions pas le rôle des Etats occidentaux impérialistes dans cette situation. Les politiques racistes et sécuritaires de l’Union Européenne (UE) en matière de migration sont également responsables des drames quotidiens des réfugiés sur les routes, terre et mer, vers l’Europe. La politique de fermeture des frontières pousse des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère à utiliser des moyens illégaux et dangereux pour tenter de rejoindre les pays européens. De même il faut condamner les politiques impérialistes et les guerres provoqués par ces états, qui sont responsables aussi des problèmes politiques et économiques qui sont à l’origine de la fuite des migrants et réfugiés.

    C’est dans cette compréhension que l’on pourra sortir du cauchemar des dictatures et des fondamentalismes de tout genre et surtout permettra à des millions de personnes d’avoir une vie digne et libre.9 septembre 2015

    Notes

    [1Voir articles sur ce blog qui a toujours condamné l’Etat Islamique ou d’autres organisations fondamentalistes religieuses dans la région.

    [2Voir nombreux articles et posts sur ce blog qui montrent cette résistance populaire.

    * Syria Freedom Forever. Posted on September 9, 2015 :
    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/09/letat-islamique-ou-la-source-principale-des-millions-de-refugies-en-provenance-de-syrie/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35844

  • Ouverture des frontières. Non aux frappes aériennes ! (Npa)

    Lors de sa conférence de presse, lundi dernier, Hollande a tenu à nous confirmer sa détermination à poursuivre l'offensive qu'il mène pour le compte des banques et du patronat contre les travailleurs et la population.

    Confronté aussi à la crise des migrants, il a affiché son hypocrisie et son cynisme  pour, avec des trémolos dans la voix, se prêter au sinistre petit jeu qui consiste à prendre la pose humanitaire pour au final accueillir le moins de réfugiéEs possible. Et en prime il veut utiliser l'émotion suscitée pour annoncer des frappes aériennes en Syrie. 

    Ouverture des frontières 

    Hypocrite et cynique, il ne fait rien d'autre pour les réfugiés que d'appliquer les décisions de la Commission européenne de répartir 120 000 réfugiés entre les États membres, soit 24000 en France sur deux ans. Comparé aux 20 000 arrivés sur ce seul week-end en Allemagne, l'effort est pour le moins limité quand on sait qu’il y a quatre millions de réfugiés syriens dont 1,8 million en Turquie, plus d’un million au Liban…

    Cette politique des quotas qui vise à répartir l'effort entre les Etats européens ne règle rien. 

    Le nombre de victimes des guerres, massacres, persécutions, qui se pressent aux frontières de l'Europe, sans autre choix, pour tout simplement survivre, a littéralement explosé malgré les risques mortels liés à la fermeture des frontières. Rien ne peut l'empêcher et l'arrivée de quelques millions de migrantEs serait soutenable par une Europe riche qui voudrait s'en donner les moyens.  Il n'y a pas de réponse « humaine » sans l'ouverture des frontières pour accueillir les migrants qui fuient le chaos qu'ont semé les grandes puissances.

    Non aux frappes aériennes

    Mais le pire est qu'Hollande utilise l'émotion suscitée par le drame des réfugiés pour annoncer des frappes contre Daech. Le Parlement serait consulté le 15 septembre, histoire de réaliser l'union nationale des politiciens derrière lui. Hollande se serait mis d'accord avec le Premier ministre britannique David Cameron « pour se coordonner dans leur lutte contre Daech ». En clair, une nouvelle intervention militaire des grandes puissances dans la continuité de celles qui, sous la houlette des USA, ont déstabilisé tout le  Moyen Orient et engendré l’État islamique. 

    Loin d'apporter la moindre réponse au drame des migrants, ces bombardements ne peuvent qu'aggraver une situation dans laquelle la France porte une lourde responsabilité. Les principales victimes en seront les populations.   

    Solidarité internationaliste

    Le drame migratoire est la conséquence de la politique libérale et impérialiste des grandes puissances, des guerres qu'elles ont menées pour soumettre les peuples, du pillage de leurs richesses, de la misère qu'elles répandent en les étouffant par la dette au profit de l'oligarchie financière dont Hollande défend les intérêts. 

    Notre solidarité vis à vis des migrants ne peut être seulement humanitaire. Elle doit combattre les responsables pour demander l'ouverture des frontières, la libre circulation des personnes, la régularisation des sans papiers et dire non aux frappes aériennes, non à une nouvelle intervention en Syrie !          

                                           

  • Pourquoi les monarchies du Golfe refusent d'accueillir des réfugiés (FranceTVinfo)

    Alors que quatre millions de personnes ont fui la Syrie depuis 2011, les frontières des riches Etats pétroliers voisins leur restent fermées. Explications.

    Près de 2 millions de réfugiés syriens en Turquie, 115 000 au Liban, 630 000 en Jordanie, 132 000 en Egypte... Et aucun, ou presque, dans les pays du Golfe, d'après les chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU. Cette absence d'action politique suscite critiques et interrogations sur la solidarité arabe, non seulement en Occident mais dans les pays eux-mêmes. Comment l'expliquer ?

    Parce que rien ne les y oblige légalement

    Aucun des Etats du Golfe n'est signataire des conventions internationales définissant le statut de réfugié, et notamment la Convention de 1951. Du point de vue du droit international, ils ne sont donc pas contraints d'accueillir des migrants pour leur proposer l'asile ou, a minima, les héberger dans des camps de réfugiés. Contrairement aux pays européens, qui s'organisent en conséquence.

    Pour l'heure, ces pays restent silencieux sur le sujet. "Malheureusement, les riches pays du Golfe n'ont publié aucun communiqué sur la crise et encore moins proposé une stratégie pour aider les migrants, en majorité des musulmans", relevait récemment l'éditorialiste du quotidien qatari Gulf Times.

    Pour les critiques des riches pétromonarchies, le contraste est d'autant plus saisissant que certains de ces Etats du Golfe financent des groupes armés engagés dans la guerre civile syrienne et portent donc une part de responsabilité dans les conséquences humanitaires du conflit. Sara Hashash, responsable des relations presse d'Amnesty International pour le Moyen-Orient, fustige ainsi le comportement "absolument scandaleux" des pays du Golfe.

    Parce qu'ils fournissent déjà une aide financière

    Ces Etats ne sont pourtant pas restés inactifs depuis le début de la guerre en Syrie, en 2011. "Les pays du Golfe ont fourni 900 millions de dollars pour aider les déplacés syriens, à travers des ONG et des donations de particuliers", selon la BBC (en anglais)"Pour des raisons logistiques, le Qatar ne peut accueillir des réfugiés en grand nombre et choisit à la place de les soutenir financièrement", avance Abdullah Al-Athbah, rédacteur du chef du quotidien qatari Al-Arab.

    Mais cette aide est insuffisante, selon le Washington Post (en anglais), qui note que "les Etats-Unis ont levé quatre fois plus de fonds". Directeur pour la Syrie de l'ONG Oxfam, Daniel Gorevan estime lui aussi que les pays du Golfe pourraient "à l'évidence en faire bien plus" pour les réfugiés syriens. Il les invite à leur proposer des emplois, à mettre en place des mécanismes de regroupement familial et des dispositifs d'immigration légale.

    Parce qu'ils craignent un bouleversement de leur démographie

    Problème : ces tout petits Etats (si l'on fait exception de l'Arabie saoudite) craignent d'être submergés par des réfugiés alors qu'ils font déjà travailler des millions de migrants, notamment originaires d'Asie du Sud. Aux Emirats arabes unis et au Qatar, les travailleurs étrangers sont en moyenne cinq fois plus nombreux que les ressortissants nationaux. 

    Pour Sultan Barakat, du Brookings Doha Center, un geste pourrait aider les Syriens et désamorcer les critiques : permettre l'entrée des réfugiés ayant déjà des membres de leur famille dans le Golfe. Des centaines de milliers de Syriens vivent en effet depuis des années dans la région, attirés par les opportunités d'emploi. L'octroi de visas reste cependant strictement contrôlé. 

    Parce qu'ils ont peur pour leur sécurité

    La crise des réfugiés syriens intervient au moment où les pays du Golfe concentrent leur attention sur le conflit au Yémen et sur la complexe opération militaire qu'ils y mènent contre des rebelles chiites Houthis. En outre, pour déstabiliser le président syrien Bachar Al-Assad, soutenu par l'Iran chiite, leur rival régional, des pays du Golfe ont aidé, avec de l'argent et des armes, des groupes rebelles sunnites engagés contre le régime de Damas.

    Dans ce contexte, des considérations sécuritaires sont parfois avancées pour expliquer le refus d'accueillir des réfugiés. "Comme les pays du Golfe sont impliqués dans les affaires politiques de la Syrie, ils peuvent s'inquiéter de ce que pourraient entreprendre ceux qui viendraient chez eux", explique Sultan Barakat, du Brookings Doha Center. L'Arabie saoudite a notamment été visée depuis le début de l'année par des attentats du groupe Etat islamique, et veut réduire le plus possible le risque terroriste sur son territoire. Ariane Nicolas Mis à jour le 08/09/2015 | 17:26

    http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/pourquoi-les-monarchies-du-golfe-refusent-d-accueillir-des-refugies_1074749.html