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Révolutions Arabes - Page 120

  • Affaire El Khabar : Le PST se solidarise avec les salariés et s’en prend aux «oligarques» (El Watan.dz)

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    Dans une réaction au procès El Khabar, le Parti socialiste des travailleurs (PST) renvoie dos à dos le pouvoir et les «forces de l’argent».

    Pour ne pas donner l’impression de soutenir l’homme d’affaires, le parti d’extrême gauche appelle à appuyer les travailleurs du groupe El Khabar. Pour le PST, «la solidarité doit s’exprimer avant tout à l’égard des journalistes et des travailleurs du groupe de presse El Khabar qui risquent de perdre leur emploi. Pour le PST, le combat pour la liberté d’expression et les libertés démocratiques et syndicales doit être mené non seulement contre l’autoritarisme du pouvoir politique et sa machine répressive, mais aussi contre le pouvoir de l’argent et des oligarques prédateurs», indique le parti politique dans un communiqué rendu public hier.

    Le PST, qui se prononce contre «les monopoles médiatiques», estime que «l’indépendance de la presse du pouvoir politique n’aura de sens que si elle l’est aussi vis-à-vis du pouvoir de l’argent et des affairistes. Aussi, la liberté de la presse ne se réduit pas à la liberté d’expression des journalistes, que nous défendons par ailleurs, mais aussi à celle de l’ensemble des citoyens et des citoyennes, des travailleurs et de tous les opprimés.» Le document rappelle également que le gouvernement ne peut pas être crédible à cause des deux poids deux mesures qu’il applique. «Les ‘‘nobles envolées antimonopole’’ de Grine et d’Ouyahia auraient pu être crédibles si elles étaient adressées aussi à leur ami Haddad qu’on a laissé bâtir un empire médiatique», lit-on.

    Ali Boukhlef  15.05.16

    http://www.elwatan.com/affaire-el-khabar-le-pst-se-solidarise-avec-les-salaries

     

    Le PST à équidistance


    Hier encore, c’était au tour du Parti socialiste des travailleurs (PST) de se jeter dans le débat, seulement cette formation de gauche apporte une «nuance » et appelle à la clarification des questions et interrogations charriées par l’affaire El Khabar.

    Il est le premier jusque-là à se mettre à égale distance entre les protagonistes dans cette affaire en s’interrogeant sur la place des travailleurs du groupe de presse et leur avenir. Il résume sa position en se démarquant « du pouvoir politique et du pouvoir de l’argent », et d’estimer que « l’opération de rachat par Issad Rebrab du groupe de presse El Khabar (est) une ‘‘guerre de position’’ sur les plans économique, politique et médiatique ».

    Il considère que «l’archimilliardaire Rebrab est loin de représenter le combat pour les libertés démocratiques et la liberté de la presse dans notre pays», rappelant «son opposition au droit des travailleurs de constituer une structure syndicale dans son usine Cevital-Béjaïa et le licenciement des animateurs de ce mouvement en 2012 ». Le PST pense déceler dans le rachat par Rebrab du groupe El Khabar son intention « de servir avant tout ses intérêts économiques et d’élargir l’influence politique de ses protecteurs et ses alliés à la veille des échéances électorales de 2017 et 2019 ».

    Pour le PST, la solidarité doit s’exprimer avant tout à l’égard des journalistes et des travailleurs du groupe de presse El Khabar qui risquent de perdre leur emploi.

    « Le combat pour la liberté d’expression et les libertés démocratiques et syndicales doit être mené non seulement contre l’autoritarisme du pouvoir politique et sa machine répressive, mais aussi contre le pouvoir de l’argent et des oligarques prédateurs», écrit-il. Il rappelle que cette solidarité manifestée par les «politiques», y compris celle de la corporation, doit aller en premier aux travailleurs du groupe «contre la marchandisation de l’information, la concentration et les monopoles médiatiques» et «contre la mainmise du capital sur les médias».


    http://www.reporters.dz/…/justice-medias-le-pst-recadre-le-…

  • Nouveautés syndicales sur Algéria Watch

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    Voir aussi:

    http://www.al-monitor.com/pulse/politics/algeria-labor-union-experience

     

  • Déclaration de solidarité féministe de l’Institut Simone de Beauvoir avec le mouvement BDS (Essf)

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    Le 17 février 2016, des représentant-e-s des enseignants, du personnel, des titulaires de bourses de recherche et des chercheurs associés de l’Institut Simone de Beauvoir (SdBI) ont voté à l’unanimité leur soutien à la résolution ci-dessous concernant l’appel palestinien pour un mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions.

    En tant qu’universitaires, militant-e-s, enseignant-e-s féministes et intellectuel-le-s publics, nous reconnaissons l’interconnexion des formes systémiques d’oppression. Dans cet esprit, nous ne pouvons ignorer l’injustice et la violence, dont la violence sexuelle et la violence basée sur le genre perpétrée contre les Palestiniens et les autres Arabes de Cisjordanie, de la bande de Gaza, au sein d’Israël et dans les monts du Golan, tout autant que le déplacement colonial de centaines de milliers de Palestiniens au cours de la Nakba en 1948. Le traitement discriminatoire, l’exclusion, le siège militaire et l’apartheid imposés par Israël sur ses propres citoyens palestiniens comme sur ceux résidant dans les territoires occupés constituent une violation flagrante du droit international, des résolutions de l’ONU, et des droits humains fondamentaux.

    En ce moment même, nos collègues en Palestine font face à des violations quotidiennes de leurs droits humains, dont leurs droits académiques à la liberté de parole, à se réunir, à s’associer et à se déplacer. En même temps, les institutions israéliennes d’enseignement supérieur n’ont pas contesté mais ont au contraire légitimé la politique d’oppression d’Israël et ses violations. Ces violations, qui ont un impact sérieux sur la vie quotidienne et sur les conditions de travail des universitaires, des étudiants et de la société palestinienne dans son ensemble, sont aussi permis par les impôts et le soutien tacite des puissances occidentales, faisant ainsi de chaque contribuable au Canada et en occident un complice de la perpétuation de ces injustices.

    Nous, membres du SdBI engagés pour la justice, la dignité, l’égalité et la paix, affirmons notre opposition aux injustices qui se produisent depuis longtemps sans discontinuer en Palestine et que nous voyons comme partie intégrante des multiples formes d’oppression que nous étudions et enseignons. Nous affirmons aussi l’engagement de SdBI aux principes des droits humains, de la justice et de la liberté pour tous, dont la liberté académique.

    L’Institut Simone de Beauvoir a eu une longue tradition d’accueil de féministes engagées pour la paix. Au cours des années, le SdBI a organisé ou sponsorisé de nombreuses activités BDS ou des activités de la semaine de l’Apartheid israélien. Aussi, par fidélité aux principes ci-dessus et dans le droit fil de l’histoire du SdBI comme de ses engagements actuels, décidons, au nom du SdBI, d’endosser l’appel de la société civile palestinienne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) contre les entités économiques, militaires, académiques et culturelles et contre les projets sponsorisés par l’État d’Israël. Ce faisant nous rejoignons le consensus international en plein développement et ajoutons nos voix à un grand nombre d’associations universitaires et d’entités qui ont adopté de semblables résolutions ces dernières années.

    Nous ajoutons nos voix à celles qui ont déclaré leur soutien à BDS parce que nous croyons que le boycott, le désinvestissement et les sanctions sont les moyens non violents les plus efficaces pour réaliser la paix et la justice dans la région. L’Institut Simone de Beauvoir reconnaît que BDS soulève beaucoup de questions et suscite des débats enflammés. En tant qu’éducateur-trice-s et étudiant-e-s féministes, nous promouvons le dialogue ouvert et une approche éducative pour comprendre les problèmes. Dans les pages suivantes, nous soulignons quelques uns des principes-clef de la résolution et ce qu’elle implique. Nous fournissons aussi une liste de ressources pour de plus amples lectures sur le sujet (voir page 12).

    Institut Simone de Beauvoir, Université Concordia, Montréal, 13 avril 2016

    * http://www.bdsfrance.org/declaration-de-solidarite-feministe-de-linstitut-simone-de-beauvoir-avec-le-mouvement-palestinien-de-boycott-desinvestissement-sanctions-bds/

    * Traduction SF pour BDS France et pour l’AURDIP.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37954

  • Face au régime Assad, le peuple syrien en lutte ne se soumet pas (Essf)

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    Le régime Assad veut écraser toute forme de résistance populaire démocratique… mais le peuple syrien en lutte ne se soumet pas

    Une nouvelle flambée de violence a touché la ville d’Alep entre le 22 avril au 5 mai, faisant environ 300 morts au total, en majorité des civils dans les zones tenues par l’opposition et le régime, malgré une majorité nette du côté des territoires de l’opposition. C’est dans ce cadre qu’une campagne internationale nommée « Alep brûle » a été lancée par des groupes et individus dans le monde entier soutenant la révolution syrienne ces dernières semaines pour demander l’arrêt de tous les bombardements et envois de rockets contre tous les civils à Alep et afficher sa solidarité avec la ville meurtrie. Des manifestations populaires ont également dans de nombreuses région du pays dénonçant les bombardements de l’aviation militaire du régime et témoignant leur solidarité avec les habitant-es d’Alep. [1]

    Il est vrai que la puissance de feu du régime n’a pas d’égal du côté de l’opposition armée et que le nombre de civils tué par le régime et ses alliés est bien plus élevé, mais cela ne justifie en aucun cas le bombardement ou le meurtre de civils ou la destruction d’hôpitaux par les groupes de l’opposition armée. Comme chantaient les manifestant-es au début de la révolution « celui qui tue son peuple est un traitre », aujourd’hui nous disons la même chose et ajoutons « celui qui tue les civils est un traître et un criminel ». On ne peut pas prétendre vouloir présenter un alternative démocratique au monstre Assad en utilisant des méthodes similaires à lui.

    Une trêve temporaire à Alep est néanmoins entrée en vigueur jeudi 5 mai, qui tient encore à l’heure ou nous écrivons malgré un tir de roquette par des groupes de l’opposition armée dans la nuit de dimanche tuant 3 civils dans les régions sous contrôle du régime, après qu’une cessation des hostilités dans l’ensemble du pays entre les forces du régime et ses alliés d’un côté et l’opposition armée de l’autre appliquée depuis le 27 février a volé en éclats dans la ville. Cela n’a pas empêché le dictateur Bachar Al-Assad de déclarer le jour d’après dans un télégramme au président russe Vladimir Poutine, dans lequel il remercie Moscou pour son soutien militaire, que l’armée syrienne n’acceptera pas moins que la « victoire finale » et « l’écrasement de l’agression » contre les rebelles à Alep et ailleurs en Syrie. Malgré les différentes trêves le régime Assad et ses alliés n’ont en effet pas cessé leurs offensives militaires dans différentes parties du pays. C’est pourquoi d’ailleurs les négociations de « paix » sont au point mort.

    Des combats se poursuivent d’ailleurs dans la province d’Alep ainsi que dans les gouvernorats de Deir ez-Zor (est), Damas, Homs (centre) et Deraa (sud), entre les forces du régime et différents groupes de l’opposition armée de l’Armée Syrienne Libre (ASL) et des groupes djihadistes non inclues dans l’accord de la trêve comme Daech et Jabhat Al Nusra (branche d’Al-Qaida en Syrie). L’aviation du régime a également bombardé un camp de déplacés le jeudi 5 mai dans la province d’Idlib (nord-ouest), qui a fait 28 morts dont des femmes et des enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

    Détruire les alternatives populaires démocratiques

    La bataille d’Alep revêt d’une importance politique et militaire importante et la reprise de la ville par les forces du régime Assad et ses alliés russes, iraniens, Hezbollah et autres porteraient un très gros coup à l’opposition, tout en renforçant les forces fondamentalistes islamiques réactionnaires. Les bombardements aériens du régime Assad n’ont pas simplement l’objectif de tuer un maximum de civils mais également d’empêcher toute alternative démocratique populaire sur le terrain comme par exemple les territoires libérées d’Alep. Alep représente en effet aussi un symbole fort d’une opposition populaire démocratique, qui s’est d’abord débarrassé du régime Assad, et ensuite de Daech et de Jabhat Al-Nusra refusant leur autoritarisme et leur vision réactionnaire. Il ne reste que quelques groupes de l’ASL dans ces quartiers. Les régions libérées d’Alep, dans lesquelles vivent encore 300,000 habitants, sont en effet auto-organisées par les populations locales à travers des conseils populaires locaux qui gèrent tous les secteurs de la société dans l’administration des écoles, la gestion des déchets, les campagnes démocratiques et les manifestations, travaux, accompagnements et assistances psychologiques et autres aux civils, etc…

    C’est pourquoi le régime et/ou l’aviation russe cible principalement les infrastructures civiles de ces régions libérées comme l’hôpital a-Quds détruit par un bombardement aérien le 27 Avril, tuant au moins 55 personnes, dont l’un des derniers pédiatres dans la ville d’Alep. L’hôpital al-Quds, doté de 34 lits, était « le centre de référence principale pour la pédiatrie” dans cette région a déclaré Médecins Sans Frontières (MSF), qui a soutenu l’hôpital depuis 2012. C’est dans la même logique qu’il faut comprendre les bombardements qui ont frappé la seule station de la défense civile dans la ville d’Alep Atareb fin avril, tuant cinq de ses membres dans la dernière d’une série d’attaques sur les infrastructures civiles et de l’opposition dans la province du Nord. Quelques jours avant, c’était l’hôpital de la ville qui était visé. Dans le passé des boulangeries, écoles, hôpitaux de fortunes, centre de soins et autres infrastructures ont également été la cible du régime. Selon les Médecins pour les droits de l’homme, depuis le début du conflit, au moins 346 attaques contre des installations médicales ont été effectuées par les différentes parties au conflit, causant la mort de 705 travailleurs de la santé. Les forces du régime syrien et leurs alliés sont les responsables de la grande majorité ces attaques. Amnesty International dans un rapport récent a dénoncé les attaques sur les hôpitaux et centre de soins par le régime Assad et ses alliés et a caractérisé ses actions comme une stratégie de guerre délibérée. [2]

    Le régime veut vider de sa population ses territoires libérés et empêcher toute alternative démocratique populaire, qui est son plus grand danger et non les forces islamiques fondamentalistes qui sont ces meilleurs ennemis…

    Les résistances populaires continuent…

    Des manifestations populaires et différentes formes de résistances continuent néanmoins dans différentes régions libérées de la Syrie demandant la chute du régime.

    Des manifestations ont également eu lieu dans la ville de Sweida, en très grande majorité de la minorité Druze, ces dernières semaines à la suite de l’arrestation d’activistes dans la province. Les manifestant-es ont défilé dans les rues de la ville en chantant des slogans tel que « le peuple syrien est un et uni », « Syrie est à nous et non pas à la famille Assad » et « La religion pour Dieu et la patrie pour tous » (le dernier slogan est un slogan célèbre pendant la lutte contre l’occupant français au cours du mandat français de 1920 à 1946). La manifestation s’est terminée sur la place principale de la ville, sur laquelle les manifestations ont enlevé la statue de Hafez al-Assad et l’ont renommé de « la place du président » à « la place de la dignité » avec le drapeau de la révolution syrienne. Des témoignages de solidarité sont venus d’autres régions de la Syrie libérée avec les manifestant-es de Sweida. [3]

    Les populations locales de la Ghouta Orientale ont de leur côté organisé des manifestations de masse pour dénoncer les combats internes entre l’Armée de l’Islam, qui domine cette région, et des forces dirigées par la faction rivale Failaq a-Rahman, qui a vu son influence augmenté ces derniers mois après sa création en février 2016 par et leur demandant d’unir leurs fusils contre le régime Assad. Ces confrontations militaires sont le résultat de la volonté de ces deux groupes armées de contrôler ces territoires et augmenter leur influence militaire, tout cela au détriment des populations locales.

    Une révolte populaire a aussi commencé début mai dans la prison de Hama et les prisonniers ont pris le contrôle de la prison. La révolte a commencé après une tentative par la police de transférer cinq prisonniers condamnés à mort par un tribunal militaire extra-judciaire de la prison de Hama à la prison de Sadnaya, réputés pour sa violence contre les détenus. Les prisonniers dans l’aile « terrorisme » ont refusé de remettre les cinq détenus, détenant neuf policiers qui étaient venus les prendre, et ont commencé leur révolte. Le reste de la prison a rejoint l’insurrection et les prisonniers ont enlevé les portes des différents secteurs du bâtiment et étaient dès lors connecté, prenant le contrôle de toute la prison. La prison compte environ 1200 prisonniers, dont 850 prisonniers politiques arrêtés pour leur opposition au régime. Le régime a tenté de prendre d’assaut la prison le vendredi 6 mai en utilisant des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour tenter de mettre fin à la rébellion, mais sans succès. Les négociations ont alors recommencé avec les prisonniers qui demandent la libération des prisonniers politiques. Une trentaine ont déjà été libérés par le régime. Aux dernières nouvelles (dimanche 8 mai), une entente de principe a été conclue pour mettre fin à la révolte dans la prison de Hamas qui conduirait à terme à la libération des prisonniers politiques.

    En même temps, la ville de Maaret Al-Numaan continue ses manifestations populaires, depuis plus de 50 jours sans arrêt, contre l’organisation réactionnaire Jabhat Al-Nusra qui ne cesse d’intimider les activistes locaux et manifestant-es. Lors de la dernières grande manifestation du vendredi 6 mai, les milices de Jabhat Al-Nusra ont tenté de casser la mobilisation en agressant violemment les manifestant-es, mais sans succès. [4]

    Conclusion

    La mise en place d’une transition sans Assad et ses colistiers à la tête de l’Etat pour une Syrie démocratique et libre est une nécessité pour espérer un véritable changement dans le pays. Et comme l’a déclaré l’activiste des Droits de l’Homme Mazen Darwish, récemment libéré après plusieurs années de prisons, toute transition doit permettre la justice à toutes et tous en Syrie pour empêcher de rentrer dans une spirale de revanche dans une période de transition et cela signifie que tous les responsables du régime et ses alliés, des groupes islamiques fondamentalistes et autres doivent être tenus responsables de leurs crimes contre des civils et autres.

    Solidarité avec le peuple syrien en lutte contre toutes les formes de contre révolution qui essaient de l’écraser.

    Une Syrie pour toutes et tous.

    Joseph Daher

    9 mai 2016 Syria Freedom Forever. Posted on May 9, 2016


    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2016/05/09/le-regime-assad-veut-ecraser-toute-forme-resistance-populaire-democratique-mais-le-peuple-syrien-en-lutte-ne-se-soumet-pas/

  • Arrestations et censure : non à l’offensive anti-démocratique en Egypte ! (NPA)

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    La répression a atteint une ampleur inégalée en Egypte :

    raid contre le syndicat des journalistes, arrestations arbitraires, violences systématiques, disparitions, interpellations de militant-e-s, de journalistes et d'avocats... Plus de 1200 personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre égyptiennes depuis le 15 avril.

    Le mémo gouvernemental révélé accidentellement à la presse prouve la volonté du pouvoir de lutter contre toute forme de contestation et de revendications démocratiques. La chape de plomb que le gouvernement Sissi tente d'imposer à la presse en est une des manifestations les plus évidentes.

    La gravité de la situation requiert toute notre solidarité internationaliste. Nous dénonçons toujours et avec force les accords en particulier militaires qui lient la France à l'Egypte, favorisant la dictature militaire en place.

    Nous exigeons la libération de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques et réaffirmons notre soutien total à la lutte pour la démocratie du peuple égyptien.

    Montreuil, le 9 mai 2016

    https://npa2009.org/offensive-anti-democratique-en-egypte

    Lire aussi:

    http://www.pambazuka.org/fr/Egypte-silence-purge

    http://www.pambazuka.org/fr/activism/egypte-cinq-ans-après

     
  • Les massacres du 8 mai 1945 : un crime colonial impuni (Algeria Watch + UJFP+ TC)

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    Le Général De Gaulle, « avait laissé clairement entendre qu’il ne pouvait tolérer que soit piétinée, la souveraineté française dans les colonies.»

    Dès le déclenchement des émeutes, il envoya un télégramme lu le 11 mai aux délégations financières, par le Gouverneur Général : « Veuillez prendre toutes les mesures nécessaires, pour réprimer tous agissements anti-français, d’une minorité d’agitateurs.» Le Général bénissait de son autorité, toutes les actions répressives qui étaient décidées et menées en vue « du rétablissement de l’ordre.»

    A l’origine, selon des témoignages historiques, d’un côté, « une revendication émancipatrice, portée par un mouvement politique, aux prolongements populaires jusque-là, jamais égalés, les AML (Amis du Manifeste et de la Liberté)»1, de « l’autre, les tenants du statu quo colonial » prêts à en découdre avec toute velléité d’indépendance chez les peuples colonisés. Des exactions monstrueuses, sont commises à grande échelle : « exécutions sommaire en masse, viols et tortures systématiques, destructions partielles ou complètes de villages et de douars, par des bombardements, des pilonnages et des incendies dans plusieurs villes et surtout, Sétif, Bouandas, Kherrata, Guelma et Bougie.»2 Le 8 mai 1945, la France avec les alliés « célébrait la fête de la victoire, sur l’Allemagne nazie.» Les contingents algériens, ont participé à une guerre « qui prit naissance et se développa dans le camp impérialiste.»3

    Les Algériens, ont voulu célébrer la victoire des alliés, en rendant hommage aux Algériens tombés pendant la guerre et réclamer haut et fort, le droit à la liberté et à la libération.

    Ce jour, le 8 mai 1945, fut gravé à jamais dans l’inconscient collectif. Les promesses de liberté du « monde libre », se sont transformées en génocide d’un peuple. Le 8 mai 1945, est aussi le ferment de la lutte de libération nationale.

    Des idées vont germer, la jeunesse va mûrir et rien, ni personne, « ne peut disculper la France coloniale de ses crimes.»4 L’ouverture « des archives des évènements douloureux du 17 octobre 1961 et les aveux du tortionnaire Paul Aussaresses », n’y feront rien. Comme symbole de sacrifice, de cette journée mémorable et tragique, un jeune Sâal Bouzid, a donné tout ce qu’il avait…Sa vie. C’est le premier martyr de ces évènements sanglants. La haine coloniale, comme seule réponse à la soif de liberté et de libération, d’un peuple spolié et exploité.

    En combattant «dans les rangs des armées de l’empire, les Algériens pensaient qu’ils avaient arraché à la puissance coloniale française, cette reconnaissance tant espérée de leur droit à l’émancipation, au prix du sang (des milliers de morts et des dizaines de milliers de blessés, pour les deux grandes guerres).»

    Dans de nombreuses villes, « comme Sétif, Guelma et Kherrata, la police chargeait les manifestants à la seule vue du drapeau algérien, brandi pourtant au milieu des mêmes étendards français, américains et anglais, avant de se mettre à tirer sur eux, dans le tas, sans discernement.»

    Le scénario, était partout le même.

    Quelques jours plus tôt à Alger, à l’occasion d’une manifestation nationaliste du 1er Mai une dizaine de morts et de nombreux blessés tombaient parmi les algériens, sous le feu de la police et des projectiles lancés par des pieds noirs dont certains avaient fait usage d’armes à feu, à partir des balcons. Les violences, avaient fini par provoquer, à Sétif et Guelma, « des foyers d’émeutes un peu partout.»5 Vers le soir, à Sétif « les légionnaires arrivaient dans la région, pour un massacre à ciel ouvert.»

    La répression « mettait la région à feu et à sang, obligeant les populations à fuir dans les montagnes.» A seize ans Kateb Yacine, élève au lycée Eugène Albertini, se rappelle ce jour qui a marqué au fer rouge, toute son œuvre et tout son parcours d’intellectuel-militant : « …On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues… La répression était aveugle. C’était un grand massacre. J’ai vu des Sénégalais qui tuaient, violaient, volaient…

    Après l’Etat de siège, l’armée commandait.» Un témoin, raconte à Henri Alleg : « les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, les faisaient tournoyer et les jetaient contre les parois de pierre où leurs chairs s’éparpillaient sur les roches.»

    A Guelma, selon les témoignages de la même personne, plus exactement à Kef-El-Boumba, « les français faisaient descendre d’un camion des personnes aux mains ligotées et les mettaient sur la route, avant de les arroser d’essence pour les brûler vifs.» Quant à Benhamla Saci, qui habitait non loin des fours à chaux de Guelma, rien ne pourra le guérir de son horrible obsession : « la fumée bleue des cadavres, l’insupportable odeur de chair brûlée et le va-et-vient continuel des camions.» A Kherrata, « le peuple fut massacré sans sommation et sans pitié, les gorges de Kherrata s’emplissaient de cadavres. Des gents étaient balancés morts ou vifs, dans les crevasses profondes… » En souvenir de ses hauts faits d’armes, contre les populations civiles désarmées, « la légion étrangère a gravé son triste nom, en face du premier tunnel : « Légion étrangère 1945.»

    Dans les gorges, « les prisonniers étaient mutilés, égorgés avant d’être jetés dans le ravin à partir du pont qui porte maintenant le nom du martyre Rabah Hanouz, assassinés là avec ses trois enfants, Tayeb âgé de vingt-cinq ans, Abdelhafid, vingt-deux ans et Hanafi dix-huit ans, tous morts un certain 11 mai 1945.» Je voyais, rapporte un autre témoin de Guelma, « des camions qui sortaient de la ville et après des intervalles de dix à quinze minutes, « j’entendais des coups de feu. Les victimes étaient alignées sur le bord de la route et exécutées, sans aucune forme de procès.

    Cela a duré deux mois.

    Les miliciens ramassaient partout des gens pour les tuer. Les exécutions se faisaient surtout à Kef-El-Boumba et à la carrière de Hadj M’barek.» Une note adressée par Roger Esplaas, au Général Tubert chargé d’enquêter sur les massacres, rapporte : « l’armée a complètement rasé un douar… A Sétif, on m’a confirmé le caractère impitoyable de la répression qui a été exercée sur la région. On m’a cité le chiffre de 20 000 musulmans qui auraient été massacrés.

    La région Nord de Sétif, n’est plus qu’un vaste cimetière.»

    Selon le général Weiss, « 20 actions répressives auraient été menées, dans la seule région de Guelma, par 28 avions pendant plus de 15 jours. Les croiseurs Duguay Trouin et le Triomphant n’arrêtaient pas de bombarder la région de Bougie, de Kherrata, de Bouandas et de Jijel.»

    Il y aurait eu 45 000 morts, selon les militants du Parti du Peuple Algérien (P.P.A), 40 000, selon le Consul Général américain et 80 000 d’après les Oulémas. Le décompte macabre de la barbarie, les investigations et enquêtes engagées puis vite arrêtées, devant l’ampleur des massacres, incriminent l’administration coloniale sans exception, dans des faits « perpétrés contre une population sans défense.»

    En fait, « la responsabilité du crime, était loin de se limiter à quelques enragés du système colonial comme Achiary ou Lestrade Carbonnel qui avaient pris une part active dans la constitution, l’entraînement et l’équipement des milices, mais s’étendait également aux autorités militaires et civiles dans leur totalité, ainsi qu’à la majorité des colons, unis et soudés par la peur du changement et la hantise de voir leur statut ainsi que tous les avantages qui s’y rattachaient, remis en cause.»

    Indéniablement, leur inculpation menait droit au procès du colonialisme qui était à l’origine de tous les maux et de tous les malheurs, vécus par le peuple algérien, depuis 1830.

    Le Général De Gaulle, « avait laissé clairement entendre qu’il ne pouvait tolérer que soit piétinée, la souveraineté française dans les colonies.» Dès le déclenchement des émeutes, il envoya un télégramme lu le 11 mai aux délégations financières, par le Gouverneur Général : « veuillez prendre toutes les mesures nécessaires, pour réprimer tous agissements anti-français, d’une minorité d’agitateurs.» Le Général bénissait de son autorité, toutes les actions répressives qui étaient décidées et menées en vue « du rétablissement de l’ordre.»

    Il avait dépêché le Général Tubert, « aux mêmes fins, mais lui avait aussitôt ordonné de mettre un terme à ses investigations, en raison des retombées désastreuses que cela pouvait avoir, sur tous les responsables.» L’unanimité s’était faite alors, autour de la volonté de faire le silence, sur tout ce qui s’était passé lors de ces mois de mai et juin 1945.

    A la fin de la guerre de libération nationale, les archives civiles relatives aux évènements sanglants, du 8 mai 1945, vont être expédiées par navire de guerre vers la France. Ils seront verrouillés, au centre d’Aix-en-Provence. Le crime de la France contre le peuple Algérien, était aussi le crime contre sa mémoire.

    Le témoignage de l’historienne d’Annie-Rey Goldzeiguer, concernant cette période de la colonisation, est accablant : « en 1985, rapporte-t-elle, grâce au conservateur qui sera sanctionné pour son initiative, j’ai pu consulter les rapports de Berge. C’est le document le plus bouleversant que je n’ai jamais lu de toute ma vie de chercheur. Quand aux archives militaires partiellement ouvertes en 1990, elles ont été nettoyées. La correspondance du Général Raymond Duval, Commandant de la division du Constantinois en 1945, a été tronquée de la période du 8 au 11 mai. Nous ne sommes pas capables de regarder notre histoire en face.»6

    Par Benyassari, Libre Algérie, 10 mai 2016

    http://www.algeria-watch.org/8mai45/crime_colonial_impuni

    Lire aussi:

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4895

    http://tendanceclaire.org/article.php?id=959

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Enfances brisées : les mineurs palestiniens dans le viseur de la répression israélienne

    vendredi 13 mai 2016
     
    La Plateforme Palestine, l’ACAT, l’AFPS, la Ligue des droits de l’Homme et le Yes Theatre publient un rapport sur les enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
     
     

    Festival Ciné-Palestine 2016 : Le compte à rebours a commencé

    Festival Ciné-Palestine, vendredi 13 mai 2016

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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    USA : Dites au Congrès de Soutenir les Droits des Enfants Palestiniens !

    US Campaign to End the Israeli Occupation (Campagne aux USA pour mettre fin à l’occupation israélienne), jeudi 12 mai 2016
  • Islamophobie et orientalisme inversé: Europe et Moyen-Orient

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    Certains courants de la gauche radicale peinent à articuler la lutte contre l’islamophobie en Europe avec le soutien aux luttes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

    Tandis que d’autres, traversés par le concept « orientaliste », promeuvent l’islam politique comme vecteur d’émancipation. Deux maux dont la gauche doit se défaire, selon Joseph Daher.

    La lutte contre l’islamophobie en Europe et pour le changement radical des sociétés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord nécessite encore et toujours des débats au sein de la gauche radicale, car certains ont parfois du mal à combiner les deux objectifs pour différentes raisons, souvent d’ailleurs contradictoires. Dans la première partie de cet article, nous traiterons de la nécessité de la lutte contre l’islamophobie comme objectif central de la lutte pour une société plus égalitaire et plus juste, particulièrement en période de crise économique et de montée du racisme en Europe.

    Dans la seconde partie, nous démontrerons que la lutte contre l’islamophobie ne doit en aucun cas laisser la place à un « orientalisme en retour ou inversé » qui traverse certains courants de gauche dans leur analyse du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

    L’islamophobie est tout d’abord le racisme envers la communauté musulmane, les citoyen-ne-s de confession musulmane, pratiquants ou non, simples croyants ou athées, mais portant un prénom musulman. L’islamophobie ne mesure pas la religiosité d’une personne. Elle connu une explosion en Occident après les attentats du 11 septembre 2001. Un nouvel ennemi avait été trouvé et les lois discriminantes à l’encontre des communautés musulmanes en Europe ont connu un boom.

    Dans un rapport publié en 2012, intitulé Choix et préjugés - la discrimination à l’égard des musulmans en Europe, Amnesty International s’alarme du climat islamophobe.

    De nombreux pays européens (France, Suisse, Autriche...) sont pointés du doigt pour leurs pratiques, encouragées par des partis politiques en quête de voix électorales, ajoute le rapport. Le rédacteur du rapport décrit par exemple le fait que « des femmes musulmanes se voient refuser des emplois et des jeunes filles sont empêchées d’aller en classe simplement parce qu’elles portent des vêtements traditionnels comme le foulard (...). Des hommes peuvent être licenciés pour porter des barbes associées à l’islam ».

    La Suisse n’échappe pas à cette atmosphère islamophobe, dont le symbole reste la loi sur l’interdiction de construction de nouveaux minarets votée en 2009.

    La gauche radicale, dans la résistance aux intérêts capitalistes qui veulent imposer des mesures d’austérités à travers l’Europe, via l’outil principal de la dette mais également via le racisme et l’islamophobie, ne peut se permettre de reléguer cette question. L’islamophobie, comme le racisme et le communautarisme, est un instrument des classes dirigeantes pour diviser les classes populaires et les détourner de leur réel ennemi : la classe bourgeoise.

    Trostky affirmait que même si une démocratie complète est illusoire sous le système capitaliste, le mouvement révolutionnaire ne doit en aucune façon renoncer, même sous l’impérialisme, à la lutte pour les droits démocratiques.

    Le combat contre l’islamophobie et le racisme en général et pour le droit à l’exercice de la liberté de conscience est fondamental dans la pensée marxiste.

    Dans sa Critique du programme de Gotha du Parti Ouvrier Allemand (1875), Marx expliquait que la liberté privée en matière de croyance et de culte doit être définie uniquement comme rejet de l’ingérence étatique. Il en énonçait ainsi le principe : « Chacun doit pouvoir satisfaire ses besoins religieux et corporels, sans que la police y fourre le nez ». Ce même Marx a défendu l’obtention des droits civiques des juifs de Cologne en 1843 et déclarera que le privilège de la foi est un droit universel de l’homme. Le marxisme classique, celui des fondateurs, n’a d’ailleurs pas requis l’inscription de l’athéisme au programme des mouvements sociaux.

    La question du voile ne concerne que les femmes, elles doivent décider par elles-mêmes et en toute indépendance de son port ou non. Le voile imposé ou retiré par la force est un acte réactionnaire et qui va à l’encontre de tout soutien à l’autodétermination des femmes.

    Dans cette lutte contre l’islamophobie, nous nous opposons à ceux et celles qui, à gauche, rejettent toute unité d’action avec des groupes ayant une base ou se revendiquant de fondements religieux, en faisant appel à la fameuse phrase de Karl Marx selon laquelle la religion est « l’opium du peuple », sans faire référence à la suite du texte qui explique le réel sens à y donner.

    Un certain nombre d’exemples historiques démontrent l’erreur de ce positionnement.

    La gauche radicale a collaboré et lutté côte à côte avec les adeptes de la théologie de la libération, qui avaient développé une critique radicale du capitalisme contre les dictatures d’Amérique du Sud. Le parti bolchevique n’hésitait pas à coordonner des luttes avec le Bund, union générale des travailleurs juifs de Pologne, de Lituanie et de Russie, fondée en 1897, qui, malgré son orientation athéiste, anticléricale et fondamentalement socialiste, était basée sur un regroupement communautaire.

    Finalement Malcolm X qui, tout en restant fidèle à ses convictions religieuses, particulièrement à la fin de sa vie, évoluait à gauche. Il n’hésita pas à critiquer les dirigeants musulmans dans une interview en 1965, qu’il accusa d’avoir volontairement maintenu les peuples, et les femmes en particulier, dans l’ignorance. Il ajouta aussi que l’état d’avancement d’une société se mesure à la situation faites aux femmes, en déclarant que « plus les femmes sont éduquées et impliquées... plus le peuple entier est actif, lumineux et progressiste ».

    L’intervention des forces progressistes et révolutionnaires permet la radicalisation des mouvements de contestation populaire. Elle doit également empêcher toute dérive de confiscation « identitaire » des débats et des dynamiques politiques en inscrivant les luttes dans une perspective humaniste et universelle, sans laisser la place à une forme d’« orientalisme en retour » qui touche certains courants de gauche, en Occident comme au Moyen Orient.

    L’« orientalisme en retour » est un concept développé par le marxiste syrien Sadiq Jalal al Azm, en 1980, face à ce qu’il considère comme une ligne révisionniste de la pensée politique arabe, qui a fait surface sous l’effet du processus révolutionnaire iranien après 1979.

    La thèse centrale de ce courant, qui trouve à sa source un certain nombre d’intellectuels de gauche et nationalistes déçus, peut se résumer comme suit : « Le salut national tant recherché par les Arabes depuis l’occupation napoléonienne de l’Egypte ne se trouve ni dans le nationalisme laïc (qu’il soit radical, conservateur ou libéral), ni dans le communisme révolutionnaire, le socialisme ou autre, mais dans un retour à l’authenticité de ce qu’ils appellent l’islam politique populaire ».

    Ainsi, les mouvements de l’Islam politique ont tendance à promouvoir l’idée que la libération et le développement des pays arabes dépendent en premier lieu de l’affirmation de leur identité islamique, qui serait « permanente » et « éternelle », et non en luttant contre le capitalisme et l’impérialisme. D’autres questions peuvent être également débattues comme la lutte pour les droits des femmes, la lutte contre le communautarisme, le rôle de Etat, etc.

    Ce courant a trouvé malheureusement des adeptes dans certains courants de la gauche en Europe également, certes minoritaires mais néanmoins présents.

    L’islam politique devient pour cette tendance un agent de modernisation, et la religion islamique est la langue et la culture essentielle des peuples musulmans. Selon cette doctrine, la force motrice de l’histoire en Orient est l’Islam et non, comme en Occident, les intérêts économiques, les luttes de classe et les forces sociopolitiques.

    Cette vision considère ainsi les défenseurs de l’Islam politique comme des « anti-impérialistes » ou des « progressistes », et les comparaisons avec les mouvements de la théologie de la libération ont fleuri. Ces considérations sont sans fondement.

    La théologie de la libération et les mouvements islamistes ne sont pas de même nature et leurs objectifs sont différents : la théologie de la libération n’est pas tant l’expression d’une identité culturelle – dans le sens de la préservation de soi vis-à-vis d’une domination occidentale « autre », telle que la revendique le mouvement islamiste – elle s’ancre davantage dans un discours du développement et de l’émancipation des subalternes. Elle a principalement mobilisé les pauvres et les exploité-e-s, tandis que les mouvements islamistes ont tendance à cibler les classes moyennes éduquées, considérées comme les principaux agents du changement politique. Les islamistes visent avant tout à islamiser la société, la politique et l’économie, alors que les théologiens de la libération n’ont jamais eu l’intention de christianiser la société, mais plutôt de la changer à partir du point de vue des opprimé-e-s.

    Il faut certes reconnaître la composante anti-impérialiste de certains mouvements luttant contre Israël – quoique, mis à part le Hamas et le Hezbollah, il s’agisse d’une posture souvent rhétorique. Et cela ne suffit pas à les caractériser comme anti-impérialistes ou progressistes. L’exemple des Frères musulmans en Egypte est parlant à bien des égards : ils n’ont cessé en effet de répéter leur respect aux accords de Camp David et ont servi d’entremetteur entre le Hamas et l’Etat d’Israël lors de la dernière offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, en novembre 2012.

    Les mouvements islamistes n’encouragent en rien les politiques visant à émanciper la société, pas plus qu’ils ne s’opposent aux politiques néolibérales.

    Ils les promeuvent au contraire, en réprimant les syndicats. Par ailleurs, les inégalités sociales et la pauvreté ne peuvent en aucun cas être combattues à travers la charité, qui caractérise ces mouvements. La charité les maintient au contraire puisqu’elle ne remet pas en cause le système qui les sous-tend.

    En conclusion, il s’agit de s’opposer aux discours islamophobes développés et entretenus par les élites et les médias occidentaux contre les mouvements de l’Islam politique et dénoncer leur répression lorsque c’est le cas dans certains pays. Mais cette position de principe ne doit pas nous empêcher de soutenir et de lutter pour le changement radical dans les sociétés moyen-orientales et nord-africaines, en développant une analyse matérielle des dynamiques sociétales et des partis de l’Islam politique qui s’opposent par différents moyens à la continuation des processus révolutionnaires et au changement radical, comme en Egypte et en Tunisie par exemple.

    Ces deux courants orientalistes qui voyaient la religion comme le moteur de l’histoire de la région peuvent revoir leur copie, car les mots d’ordre des révolutions de la région n’ont pas été « l’Islam est la solution », mais bien « la révolution continue est la solution » ou encore « Pain, liberté et indépendance ». Les processus révolutionnaires au Moyen Orient et en Afrique du Nord ont ouvert une nouvelle page de luttes et d’émancipations, non seulement au niveau régional, mais international également.

    Joseph Daher

    Le Courrier de Genève. Lundi 28 janvier 2013 :
    http://www.lecourrier.ch/105465/islamophobie_et_orientalisme_inverse

    * Chercheur doctorant à la School of Oriental and African Studies (SOAS), Londres.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37923

     

  • Un plafond de verre confessionnel au Liban (Orient 21)

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    Les enjeux multiples des élections municipales

    Les élections municipales libanaises se tiennent le 8 mai à Beyrouth et dans la Bekaa, le 15 mai au Mont-Liban, le 22 mai au Sud-Liban. Le 29 mai, le scrutin se termine dans le nord. Les dernières élections municipales avaient eu lieu en 2010. Six ans après, les électeurs sont appelés aux urnes dans un contexte de crise institutionnelle — la présidence de la République est vacante depuis mai 2014, et le Parlement n’a pas été renouvelé depuis 2009.

    Les élections sont locales : les formations politiques doivent composer avec des «  familles  » et des notabilités non partisanes. Mais elles dessinent, en creux, des logiques nationales : relativisation du clivage entre les deux grandes coalitions du 8 et du 14-mars, recomposition de la scène chrétienne, crise du leadership sunnite et contestation timide des grandes forces politiques confessionnelles, dans le sillage du mouvement social de l’été 2015 contre la «  crise des ordures  ».

    Un clivage relativisé

    La division entre les deux grandes coalitions politiques du 8 et du 14-mars, l’une emmenée par le Hezbollah chiite, l’autre par le Courant du futur, sunnite, demeure structurante au Liban. Participation du Hezbollah à la guerre en Syrie, dossier non résolu du Tribunal spécial international sur le Liban (TSL) sur l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, relations avec l’Iran ou avec l’Arabie saoudite : la bipolarisation est toujours à l’œuvre. Mais elle est atténuée. La scène politique libanaise s’est considérablement recomposée depuis 2010, et l’opposition 8 et 14-mars n’est plus suffisante pour comprendre l’ensemble des alliances actuelles.

    Le Hezbollah et le Courant du futur sont engagés dans un dialogue national et dans un gouvernement d’union dirigé depuis février 2014 par Tammam Salam. La division historique entre le 8 et le 14-mars est devenue de plus en plus relative en ce qui concerne le dossier présidentiel. En novembre 2015, Saad Hariri, pourtant opposé à Bachar Al-Assad, décide de soutenir la candidature à la présidence de la République de Sleimane Frangié : dirigeant maronite des Maradas, au Nord-Liban, il n’a jamais caché son soutien au Hezbollah et au régime syrien. Ennemis de toujours, les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea et le Courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun, principales formations chrétiennes au Liban, sont aujourd’hui alliées  ; en janvier 2016, Samir Geagea annonce son soutien à la candidature de Michel Aoun à la présidentielle. Le paysage politique est bouleversé, deux ténors du 14-mars soutiennent désormais deux figures maronites du 8-mars pour prendre la tête de l’État.

    Les élections municipales constituent donc un véritable test politique. Le clivage entre le 8-mars et le 14-mars est relativisé, sans être annulé : comment un scrutin local traduit-il alors les nouvelles dynamiques en cours  ? Il y a d’abord les batailles électorales qui s’inscrivent dans la traditionnelle bipolarisation entre les deux grandes coalitions. Ainsi de la mairie de Saïda, porte d’entrée du Sud-Liban. Dirigeant de l’Organisation populaire nassérienne, fervent soutien du Hezbollah, Oussama Saad a composé une liste municipale réunissant nationalistes arabes et forces de gauche. En face, c’est une liste uniformément 14-mars qui s’annonce : l’actuel maire de Saïda, Muhammad Saudi, est membre du Courant du futur. Les Frères musulmans libanais — la Jamaa islamiya — le soutiennent.

    Dans la ville de Baalbek, le Hezbollah a réuni ses traditionnels alliés du 8-mars, le mouvement chiite Amal, le Parti syrien national social (PSNS) et le parti Baas, proche de Damas. Le Hezbollah ne devrait pas voir son leadership local contesté, son partenariat traditionnel avec le mouvement Amal de Nabih Berri, le président du Parlement, en constitue le pivot. Cependant, dans la localité de Brital, à l’est du pays, le Hezbollah doit affronter les partisans du cheikh Sobhi Al-Toufayli, son ancien secrétaire général, dissident depuis le début des années 1990. Dans la banlieue sud de Beyrouth, le 8-mars est uni, au sein de listes composées du Hezbollah, du mouvement Amal et des aounistes.

    Cependant, dans bien des localités, la composition des listes dépasse désormais les traditionnels clivages partisans, relativisant l’opposition historique entre les blocs du 8 et du 14-mars. Déjà, les municipales de 2010 transcendaient parfois les camps en présence : à Rachaya, le CPL du général Michel Aoun était opposé au Parti syrien national social, alors que tous deux soutenaient le Hezbollah à l’échelon national. En 2016, les listes d’union se sont multipliées, Beyrouth1, centre politique et administratif du pays, est le symbole de ces nouvelles alliances consensuelles. La «  liste des Beyrouthins  » (Laiha Al-Biyarita), parrainée par l’ancien premier ministre Saad Hariri est unitaire, joignant les forces du Courant du futur à celle du 8-mars, en une liste «  bulldozer  ». Le CPL et le Tachnag (arménien), qui s’étaient en 2010 opposés aux forces du 14-mars, sont aujourd’hui aux côtés de leurs adversaires d’hier.

    Recompositions chrétiennes et sunnites

    C’est sur le terrain chrétien, et plus particulièrement maronite, que les élections municipales posent le plus de questions. Les Forces libanaises de Geagea et le CPL d’Aoun ont promis de faire de cette bataille électorale la preuve de leur alliance sur le long terme. Le 4 mai 2016, à l’issue de la réunion de son conseil politique, le CPL a réaffirmé sa volonté de faire de l’union avec les FL l’un des piliers de sa politique municipale.

    Sur le terrain, l’entente entre Samir Geagea et Michel Aoun n’est pas si évidente que cela. Le passif entre les deux hommes est lourd : à la fin des années 1980, leurs partisans respectifs se combattent par les armes. À partir de février 2006, date à laquelle le CPL signe un document d’entente avec le Hezbollah, leurs positions divergent du tout au tout. L’accord conclu entre les FL et le CPL est censé mettre fin à plus de vingt-cinq ans d’inimitié politique, qui divisait jusqu’alors les chrétiens, mais il est récent. Il fonctionne à Sinn al-Fil et dans la région majoritairement chrétienne du Metn-Nord, à Jounieh comme à Zahlé, au centre du pays, où la coalition FL-CPL affrontera une liste conduite par une figure locale, Myriam Skaff, veuve de l’ancien ministre Elias Skaff. Dans d’autres régions, l’entente peine à se concrétiser. Qui plus est, les Forces libanaises tentent de ne pas s’aliéner totalement leurs anciens partenaires chrétiens du 14-mars : dans plusieurs municipalités (Dekweneh, Antelias, Mansouriyeh), les FL essayent encore de préserver des listes d’alliances avec les Phalanges libanaises (Kataeb).

    Seconde grande question posée par les municipales : celle du devenir du leadership sunnite de Saad Hariri et du Courant du futur. Il est écorné. L’ancien premier ministre libanais a été longtemps absent du Liban. Il prône un dialogue national avec le Hezbollah tout en lui demandant de se retirer de Syrie. Il est appuyé en cela par l’actuel ministre de l’intérieur, Nohad Machnouk, une des figures du parti. Cette stratégie consensuelle a été en partie contestée ces derniers mois par plusieurs personnalités sunnites : l’ancien ministre de la justice Ashraf Rifi notamment qui, à Tripoli, appelle désormais ses partisans à ne pas soutenir la liste du Courant du futur, et à voter pour une liste issue de la «  société civile  ». Dans cette ville du Nord-Liban, les partisans de Saad Hariri alliés à deux figures locales, Najib Mikati et Mohamed Safadi doivent en plus affronter une autre dissidence, celle des Frères musulmans, qui ont décidé de s’engager seuls dans la bataille électorale tripolitaine.

    Enfin, à Beyrouth, le Courant du futur a certes réussi le tour de force de composer une liste d’union comprenant l’ensemble des forces du 8-mars et du 14-mars  ; seulement, c’est sur le terrain de la représentation des sunnites de Beyrouth que Hariri est contesté. Alors que sa «  liste des Beyrouthins  », emmenée par Jamal Itani est confessionnellement paritaire, entre chrétiens et musulmans, un avocat, Imad Wazzan, a quant à lui décidé de lancer une liste concurrente, comprenant 60 % de candidats sunnites et 40 % de candidats issus des autres confessions.

    Des listes de la «  société civile  »

    Les élections municipales ne reproduisent pas à la lettre près le clivage entre le 8-mars et le 14-mars  ; elles sont un enjeu pour les chrétiens. Les FL et le CPL testeront la fiabilité de leur alliance nouvelle  ; l’enjeu demeure réduit pour un Hezbollah préservant ses alliances traditionnelles avec le mouvement Amal. Le Courant du futur doit faire ses preuves, et montrer qu’il reste le premier parti représentatif de la communauté sunnite. Mais il y a aussi des invités inédits, sous la forme de listes locales, se réclamant de «  la société civile  » et du refus du système confessionnel.

    En septembre dans les rues, en mai dans les urnes : le mouvement social de l’été 2015 est passé par là. Les problématiques écologiques, la question de l’appropriation de l’espace public, la défiance à l’égard de pratiques corrompues, le refus des traditionnelles «  élites politiques  » : de Beyrouth Medinati (Beyrouth est ma ville) à «  Muwatinat wa muwatinoun fi-dawla  »(Citoyennes et citoyens dans un État), ces nouvelles listes municipales constituent, en un sens, la traduction politique du cycle de contestation qui a agité le Liban en août et septembre 2015.

    Traditionnellement, aux élections législatives comme aux élections municipales, les candidats qui se distanciaient tant du 8-mars que du 14-mars se situaient à la gauche du spectre politique. Ainsi du Mouvement du peuple de l’ancien député Najah Wakim, qui vient de renoncer à présenter des listes à Beyrouth, ou du Parti communiste libanais. Ce dernier n’est pas absent de l’actuelle course électorale : il a ses partisans dans quelques mairies. À Berja, au Mont-Liban, il présente ainsi sa propre liste, contre le Courant du futur et contre le Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt. Le PCL a par ailleurs appelé à voter pour les listes conduites par Charbel Nahas2.

    Ce dernier a lancé le mouvement Citoyennes et citoyens dans un État en mars 2016. Proche un temps de la mouvance aouniste, ancien ministre du travail dans le gouvernement de Najib Mikati, dont il démissionne en février 2011, Nahas se veut un défenseur du monde du travail autant qu’un partisan de la déconfessionnalisation du système libanais : il a soutenu les revendications sociales et salariales des travailleurs des supermarchés Spineys en 2012, et s’est fait compagnon de route du Comité de coordination syndicale (CCS) et d’un mouvement syndical libanais en mutation. Le 1er mai 2016, en pleine campagne électorale, il a défilé aux côtés du PCL, de la Fédération nationale des syndicats et des ouvriers du Liban (Fenasol) et des travailleurs migrants. À la gauche de l’échiquier politique, il est fédérateur. La vocation de Citoyennes et citoyens dans un État n’est pas qu’électorale, le mouvement veut s’inscrire dans le temps long du politique et prête une attention soutenue aux questions économiques et de justice sociale. Il se présente aux élections municipales dans plusieurs localités : à Beyrouth, avec quatre candidats, dont Charbel Nahas, mais aussi à Zahlé, Saghbine, Machghara et Baalbek.

    La liste «  Beyrouth Medinati  » est la seconde surprise de ces élections : elle n’a pas une vocation nationale, et se cantonne à la capitale. Elle est moins marquée à gauche que Citoyennes et citoyens dans un État, et s’inscrit peut-être plus dans une tradition «  ongéiste  » du politique née dans les années 1990, se veut représentative d’une nouvelle «  société civile  » dépolitisée, met en avant la figure de «  l’expert  » — souvent issu des classes moyennes supérieures — et le principe de la «  bonne gouvernance  » au centre de son programme municipal. Beyrouth Medinati a mené une campagne particulièrement dynamique en un temps record, paritaire entre les hommes et les femmes, en faisant valoir un droit à la ville et à l’espace public, dénonçant l’incurie des anciens pouvoirs publics municipaux. La très forte tonalité écologique de son programme s’inscrit dans la droite continuation des manifestations contre la «  crise des ordures  » de l’été 2015.

    Beyrouth Medinati et Citoyennes et citoyens dans un État reflètent deux cultures politiques différentes. La première se veut sans doute plus dépolitisée et «  technicienne  », la seconde s’inscrit dans l’héritage plus traditionnel des gauches libanaises. Ces différences étaient déjà perceptibles dans le mouvement social de l’été 2015, avec des collectifs comme «  Vous puez  » d’un côté, «  Nous voulons des comptes  » de l’autre — les seconds étaient sans doute plus liés à l’histoire des mouvements progressistes libanais, à l’instar de Naamet Badredine, sa porte-parole, un temps proche des communistes.

    Ces deux cultures politiques sont présentes dans la bataille municipale, cependant ces listes alternatives se présentent de manière divisée. Leurs slogans sont porteurs, toutefois elles ne sont pas assurées du succès : la participation électorale aux élections municipales est en général très basse (moins de 30 %), le poids des notabilités locales et des «  familles  » joue, les partis confessionnels ont maintes fois prouvé leur capacité de mobilisation et de résilience. Qui plus est, le système électoral n’encourage pas les votants à s’approprier leur propre espace public. Les électeurs sont en effet appelés à voter dans leur localité d’origine, non pas celle où ils vivent et travaillent, même pas celle où ils sont nés, mais celle d’où leurs familles sont originaires. Le plafond de verre du communautarisme libanais est difficile à percer. Mais quelques brèches ne sont pas inutiles.

    1Jeanine Jalkh, «  Municipales : Beyrouth, la mère des batailles  », L’Orient le jour, 25 avril 2016.

    2Maha Zaraket, «  Profile : Charbel Nahas, 60 years of dissent  », alakhbar.com, 18 août 2014.