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Révolutions Arabes - Page 224

  • Dossier Quarante ans de conflit au Sahara occidental (Orient 21)

    La nouvelle donne maghrébine, avec l’implantation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et de l’organisation de l’État islamique (OEI) suite au chaos libyen oblige à poser le regard sur un conflit oublié, celui du Sahara occidental.

    Malgré la lassitude des États africains et occidentaux et le manque d’intérêt des pays arabes face à ce dossier, trois impératifs semblent dicter son règlement :

    - la situation sécuritaire qui impose la fin du conflit pour éviter que les Sahraouis ne viennent grossir le contingent des djihadistes qui sévissent dans la zone  ;
    - la situation économique des pays de la région qui rend nécessaire l’intégration du Maghreb et une meilleure complémentarité économique  ;
    - l’absence de perspectives pour les Sahraouis qui, bien avant le printemps arabe, avaient déjà manifesté leur colère.

    Orient XXI prend le parti de revenir sur cette question en proposant différentes contributions de chercheurs et de journalistes ayant travaillé de longue date sur ce dossier.

    Dans ce dossier, coordonné par Khadija Mohsen-Finan, on trouvera :

    - «  Le conflit du Sahara en marge des dynamiques régionales  », une introduction sur l’évolution du conflit, de Khadija Mohsen-Finan  ;


    - l’«  Engagement de la France sur le Sahara  » sur la politique saharienne de la France, par Pierre Vermeren  ;


    - le «  Difficile équilibre de la politique espagnole au Sahara occidental  », par Ignacio Cembrero  ;


    - «  Au Sahara, les Nations unies entre activisme et lassitude  » à propos du traitement du dossier du Sahara par les Nations unies, d’Alexandra Novosseloff  ;


    - Pourquoi l’Algérie défend le statu quo au Sahara occidental, question à laquelle répond Akram Belkaid  ;


    - La jeunesse sahraouie révolutionne le discours politique marocain, par Omar Brouksy, qui présente les nouvelles revendications de la jeune génération  ;


    - une chronologie présentée par Khadija Mohsen-Finan, sous le titre : «  Conflit du Sahara occidental, de la guérilla au gel durable  »  ;


    - Le Sahara occidental : entre intégration et indépendance, une carte réalisée par Tanguy Pennec et Jean-Pierre Bat.

     

    Khadija Mohsen-Fina

    http://orientxxi.info/documents/dossiers/quarante-ans-de-conflit-au-sahara,0880

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes

     

     

  • 70 ans après le massacre de Sétif : voyage mémoriel et crimes coloniaux (Lutte ouvrière)

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    Le 19 avril, le secrétaire d’État aux Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, s’est rendu à Sétif, au nord-est de l’Algérie, pour un « voyage mémoriel ».

    Une heure et demie et quelques gerbes de fleurs plus tard, avec une phrase sur « la reconnaissance par la France des souffrances endurées et l’hommage aux victimes algériennes et européennes de Sétif, de Guelma et de Kheratta », la question de Sétif devenait, pour le gouvernement ­Valls, une affaire réglée. Tout au plus sera-t-il question, d’ici quelques semaines, de la nouvelle visite d’un ministre un peu plus élevé dans la hiérarchie, pour évoquer le massacre commis par l’armée française et les milices de colons dans les quelques jours suivant le 8 mai 1945.

    Ce jour-là, la manifestation organisée par les autorités françaises à Sétif pour fêter la reddition de l’Allemagne vit fleurir des slogans réclamant l’indépendance, et même un drapeau algérien !

    Des manifestants et des Européens furent tués. C’en était trop pour les forces armées françaises et les responsables de l’administration coloniale, qui organisèrent le massacre de plusieurs dizaines de milliers d’Algériens, à Sétif mais aussi à Guelma et Kheratta.

    Bombardements de villages, arrestations, tortures, exécutions, actes de barbarie jalonnèrent ces journées, dans la pure tradition de violence coloniale appliquée à la population algérienne depuis plus d’un siècle. Elles annonçaient déjà la guerre d’Algérie.

    Ces massacres de mai 1945, couverts par un gouvernement de Gaulle comprenant des ministres SFIO et PCF, furent longtemps occultés par l’histoire officielle. Et si Hollande y fit allusion lors de son arrivée à la présidence, c’est néanmoins un gouvernement de droite qui dicta en 2005 un des premiers gestes de repentance à son ambassadeur en Algérie. Depuis, le silence était retombé, à quelques exceptions près, jusqu’à ce voyage protocolaire du 19 avril qui, même tout symbolique, a provoqué de la part de l’ancien ministre UMP Wauquiez, quelques plaintes sur l’absence de « fierté de notre histoire » et la « repentance à sens unique ». Todeschini avait pourtant soigneusement équilibré son geste en se rendant également au cimetière marin de Mers-el-Kébir pour un hommage aux marins français tués en juillet 1940 lors d’un bombardement britannique.

    Cette visite se plaçait sans doute dans le cadre d’un processus de rapprochement diplomatique franco-algérien. Mais, de là à une véritable reconnaissance des crimes de la bourgeoisie française au cours de sa domination coloniale en Algérie, il y a loin.

    Viviane LAFONT 22 Avril 2015
     
     
     
  • Soirée BDS le 29 avril à Paris: Embargo militaire contre Israël!

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    La Campagne BDS France à Paris vous invite à une soirée publique le vendredi 29 avril à 19h à Paris.

    Cette soirée #StopArmingIsrael aura pour thème :

    COMMERCE D’ARMES AVEC ISRAEL : LA SITUATION ET LA CAMPAGNE POUR L’EMBARGO : Le Cas d’Elbit


    Adresse :

    CICP
    21ter, rue Voltaire
    75011 Paris

    Accès :

    M° Rue des boulets (ligne 9)

     

    Rendez-vous

    À Paris (11ème) : soirée BDS le 29 avril - Embargo militaire contre (...) 
    Le mercredi 29 avril 2015 à 19h00
    CICP

    21ter, rue Voltaire 75011 Paris

  • Israël a «ciblé directement» des enfants lors d’attaques de drônes contre Gaza (UJFP)

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    Affirment les groupes de défense des droits

    Israël a délibérément pris pour cible des enfants à Gaza l’été dernier, d’après un nouveau rapport de l’organisme international de défense des enfants palestiniens (DCI – Palestine).

    Outre les 2220 enfants palestiniens tués pendant les 51 jours de la campagne de bombardement, au moins 1492 étaient des civils, incluant au moins 547 enfants.

    Un total de 535 parmi ces enfants, ont été tués à cause d’attaques directes provenant d’Israël. De plus, 68% des enfants tués par Israël à Gaza avaient moins de 12 ans d’après le rapport.

     

    3374 enfants de plus ont été blessés, incluant plus de 1000 qui se retrouvent désormais handicapés à vie, plusieurs d’entre eux ont besoin de soins médicaux, ce qui est inaccessible à Gaza, à cause d’un siège israélien dévastateur qui doit d’abord être levé. Encore 373 000 enfants souffrent de traumatismes profonds et ont désespérément besoin d’un soutien psychologique qui est sévèrement en manque dans la bande de Gaza.

    Il n’y avait aucun lieu de sécurité pour les enfants

    En terme de politique, Israël a délibérément et sans distinction, ciblé des espaces où les enfants sont supposés être le plus en sécurité. De tels actes violent les lois internationales et relèvent de crimes contre l’humanité d’après le rapport.

    Les enfants ont été écrasés jusqu’à la mort alors qu’ils étaient à l’abri chez eux, démembrés alors qu’ils dormaient dans leurs lit, et découpés en morceaux alors qu’ils jouaient dans leur jardin. Au moins 18 enfants ont été tués par des attaques israéliennes ciblant des écoles. Pour les enfants de Gaza, il n’y a aucun lieu de protection contre la violence israélienne.

    Ce qui est aussi troublant que l’endroit où les enfants ont été tués, c’est l’assortiment d’armes qu’Israël a déployé contre eux.

    Répartition des morts infantiles durant l’offensive « Opération de protection des limites » en fonction du type d’attaque

    Source : DCI Palestine

    Au moins 225 enfants ont été tués par attaques aériennes « alors qu’ils étaient dans leurs maisons, ou cherchaient un abri, la plupart étaient assis pour déjeuner en famille, jouer ou dormir, précise le rapport.

    Une enquête effectuée par l’Associated Press rapporte des informations similaires, montrant que 844 palestiniens, plus de la moitié du total des civils tués à Gaza l’été dernier, ont été tués par des attaques aériennes israéliennes sur des maisons de civils, « incluant 19 bébés et 108 enfants de maternelle ayant entre 1ans et 5 ans ».

    Israël tente de justifier avoir pris pour cible la population civile de Gaza en argumentant, sans preuve, que les combattants pour la résistance palestinienne utilisent des civils en tant que boucliers humains, ne donnant ainsi aucun autre choix à Israël que de tirer sur des enfants. DCI- Palestine a fermement critiqué cette déclaration, en répondant :

    La rhétorique clamée par les représentants israéliens au regard des boucliers humains durant l’offensive militaire ne constitue rien de plus que de la généralisation, ce qui est bien peu crédible par rapport au calcul précis requis par les Droits de l’Homme Internationaux, déterminant si une chose est en fait un objet militaire. Même s’il existait une preuve montrant que le Hamas ou d’autres groupes de palestiniens armés utilisaient des civils comme boucliers humains, cela ne soustrait en aucun cas Israël à ses obligations concernant les Droits Internationaux et cela ne justifie pas une attaque envers les civils ou les lieux publics.

    En réalité, c’est Israël qui a une longue histoire bien connue, concernant l’utilisation des enfants palestiniens comme boucliers humains, et l’attaque de l’été dernier n’était pas une exception, comme détaillé par le rapport publié par DCI- Palestine.

    DCI-Palestine attribue les attaques délibérées et sans distinctions sur les maisons des civils et les écoles de Gaza à la doctrine Dahiya. Nommée ainsi en référence au quartier Dahiya à Beyrouth qui a été intentionnellement dévasté par Israël lors de son assaut au Liban en 2006, la doctrine Dahiya fait référence à la politique de l’armée d’Etat qui déploie des forces accablantes contre les infrastructures civiles.

    L’accusation infondée de « boucliers humains » par Israël contre les palestiniens est une tentative pour dissimuler une politique militaire qui viole systématiquement les lois internationales.

    « Directement visés » par des drones

    Encore 164 enfants ont été « directement ciblés et tués illégalement dans les attaques de drônes israéliens sur leurs maisons et dans la rue alors qu’ils essayaient de s’enfuir pour se protéger, d’après DCI-Palestine.

    DCI-Palestine était particulièrement alarmé par le nombre très élevé d’enfants ciblés lors des attaques de drônes, parce que les drônes israéliens délivrent des images en haute définition des individus visibles en dessous et en temps réel. De plus, les représentants israéliens se vantent souvent des frappes de drônes qu’ils considèrent supérieures aux autres méthodes de guerre, grâce à leur précision chirurgicale, a déclaré la DCI-Palestine, suggérant qu’Israël a délibérément ciblé des enfants lors des attaques de drones.

    Un des différents cas mis en évidence par le rapport de DCI Palestine est la mort d’un enfant de 9 ans, Rabi Qasem Rabi Abu Ras, qui a été démembré par un missile de drône israélien, le ciblant alors qu’il courait vers une ambulance suite à l’atterrissage d’un obus proche de lui et de sa mère.

    « Ses bras et jambes furent coupés. La partie supérieure de son corps fut séparée de la partie inférieure, qui fut ensuite déchirée en petit morceaux. J’ai hurlé » raconta sa mère, Aisha Abu Ras dans une interview à DCI Palestine. « J’ai couru vers l’ambulance. Je me suis ruée vers les infirmiers et je leur ai parlé de ça, mais ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas approcher les lieux sans une préalable coordination avec l’armée israélienne. »

    Aisha et Rabi étaient en chemin vers un refuge des Nations Unies, après avoir récupéré quelques affaires chez eux ils fuirent à Um Nasr, une ville au nord de Gaza, près de la frontière avec Israël.

    Un drône israélien envoya un missile qui dévasta la maison de Issam Jouda le 24 août, tuant sa femme Rawiya et 4 de ses 5 enfants alors qu’ils jouaient ensemble dans le jardin familial dans le quartier Tal Al Zaatar de Gaza.

    Les Jouda sont une parmi les 140 familles partiellement ou complètement anéanties par Israël l’été dernier.

    Autre famille touchée, la famille El Farra qui a perdu neuf de ses membres le 1 août, incluant cinq enfants entre 4 et 15 ans, lors d’une attaque de drône qui les ciblaient alors qu’ils couraient dans la rue, fuyant deux précédentes attaques de drônes qui frappa leur maison en plein milieu de la nuit sans prévenir, d’après DCI Palestine.

    Durant la dernière décennie, l’utilisation par Israël d’une guerre robotique contre les Palestiniens s’est intensifiée de façon dramatique, avec chaque assaut militaire sur Gaza beaucoup plus dépendant des drônes que les précédents. 37%, ou 840 individus ont été tués uniquement lors d’attaques de drones, durant l’attaque de l’été dernier.

    En tant que plus grand exportateur de drones, Israël profite énormément de la technologie utilisée pour tuer les enfants.

    « Une crise humanitaire créée par l’homme »

    Les bombes se sont arrêtées pour le moment mais les enfants continuent de souffrir à cause du siège israélien qui dure depuis 8 ans, imposé en partenariat avec l’Egypte.

    Les circonstances de Gaza sont si désespérantes que 46 organismes d’aide internationale ont appelé à des sanctions contre Israël sur son blocus, dont DCI Palestine qui a nommé cela « une crise humanitaire créée par l’homme ».

    Depuis la réduction d’une grande partie de la bande de Gaza en décombres, Israël refuse l’autorisation d’entrée de matériaux de reconstruction désespérément nécessaires à Gaza, abandonnant 108 000 individus, la majorité d’entre eux étant des enfants sans abris.

    Par conséquent, quatre enfants en bas âges dont les maisons ont été détruites par Israël l’an dernier, sont morts d’hypothermie, ceci dû à l’absence de refuge.

    D’autres enfants sont morts à cause d’un équipement militaire actif très présent à travers la bande de Gaza. En Octobre dernier, Muhammed Sami abu Jarad, 4 ans, a été tué par une grenade à main active qui a été laissée derrière eux par les soldats israéliens occupant sa maison à Beit Hanoun pendant la colonisation, d’après DCI Palesine.

    En guerre contre un ghetto

    La férocité de la violence israélienne contre les enfants palestiniens a atteint de nouveaux sommets en 2014, mais DCI Palestine remarque que la brutalité fait partie d’une campagne continue systématique.

    Depuis l’an 2000, une génération d’enfants vivant dans la partie occupée « la Cisjordanie et Gaza », se sont fait tirer dessus, écrasés et bombardés » déclare le rapport. Il ajoute : « Pendant ce temps, les forces israéliennes et les colons ont tué plus de 1950 enfants palestiniens, dont la grande majorité vivaient dans la bande de Gaza. »

    En effet, depuis 2006, Gaza a été le sujet de six assauts militaires israéliens dévastateurs qui ont tué une vingtaine d’enfants.

    Source : DCI Palestine

    Gaza est le foyer de 1,8 millions de palestiniens dont 80% sont des réfugiés. A ce jour, leurs familles ont été expulsées de force d’Israël et ont l’interdiction d’y retourner à cause du fait qu’ils ne soient pas juifs.

    Entre temps, 43% des habitants de Gaza ont en dessous de l’âge de 14 ans. La guerre continue contre Gaza est essentiellement une guerre contre un ghetto de réfugiés.

    Tuer des enfants impunément

    « Alors que les autorités israéliennes ont ouvert, de manière sélective, leurs propres enquêtes pour les nombreux incidents qui se sont déroulés pendant la dernière offensive militaire, l’expérience précédente a montré que les autorités israéliennes échouent continuellement dans les enquêtes sur des violations présumées de ses forces armées conformément aux standards internationaux. » alerte DCI Palestine.

    En effet, l’armée israélienne s’est récemment déchargée de tout méfait pour son comportement avec le sud de la ville de Rafah à Gaza le 1er août, un jour considéré par les Palestiniens comme « le vendredi noir ».

    Ce jour là, les forces israéliennes ont mis a exécution la directive Hannibal, un protocole militaire israélien qui appelle à une puissance de feu massive pour empêcher la capture vivante d’un soldat israélien, même si cela signifie tuer des soldats et une centaine de civils lors du processus.

    Pour empêcher la capture vivante d’un soldat, imaginé à tord comme pris en otage par des soldats palestiniens, les forces israéliennes ont bombardé Rafah, tuant 190 palestiniens en moins de 48 heures incluant au moins 49 enfants, le seul jour du 1er août, d’après DCI Palestine.

    A cause des morgues dont la capacité maximale était atteinte, les travailleurs médicaux ont été forcés à mettre les corps dans des réfrigérateurs pour légumes et des congélateurs pour crèmes glacées afin de palier au grand nombre de défunts.

    L’enquête internationale de l’armée israélienne a qualifié ce carnage comme étant « proportionnel ».

    Le rapport de DCI Palestine termine en appelant à des actions internationales pour lever le siège sur Gaza et tenir Israël comme responsable de ses crimes.

    « L’échec permanent de la communauté internationale à demander la justice et la responsabilité, amène à un accord implicite avec le déni persistant des droits des palestiniens » dit DCI Palestine. « Sans une fin avec le régime actuel de punition collective visant à des assassinats et offensives militaires régulières, la situation des enfants de Gaza aura la garantie d’une détérioration grandissante. »

    Traduction : Latifa M. pour l’Agence Média Palestine

    Source : Electronic Intifada mercredi 22 avril 2015

    Par Rania Khalek, vendredi 17 avril 2015

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4100

  • Arabie Saoudite. Le rap des travailleurs immigrés pakistanais (Courrier International)

     

    “Je n'ai pas peur du kafil.”

    C'est le refrain de cette chanson qui met en scène la vie des travailleurs immigrés pakistanais en Arabie Saoudite, et qui fait un tabac sur Internet. Chaque immigré est en effet rattaché à un kafil (sponsor ou tuteur) saoudien dont il est presque entièrement dépendant. Ici, le kafil apparaît au début de la vidéo : “Ah, bien sûr, c'est pour que tu regardes la télé que je t'ai fait venir du Pakistan”, crie-t-il à la face de son domestique. Et celui-ci de répondre en chantant dans un arabe matinée d'ourdou : “C'est moi qui porte tout sur mes épaules. [...] Qui fait les routes ? Qui enlève les ordures ? Les Saoudiens oublient qui conduit les taxis. [...] Je n'ai pas peur du kafil.” En Arabie Saoudite, comme dans tous les pays du Golfe, les Pakistanais, Indiens et Bangladeshis constituent la majorité des immigrés, souvent chargés des tâches les plus ingrates.

    La vidéo a été produite par l'entreprise de médias Tilfaz11 (Télévison11), fondée en 2009 par quatre jeunes Saoudiens, explique le site saoudien Akhbar Al-Saoudiya. Visionnée plus de deux millions de fois, elle a donné lieu à des détournements, comme cette vidéo qui illustre la vision de nombre de Saoudiens qui considèrent qu'en réalité, les immigrés ont la vie belle et abusent de la confiance de leur maître. Publié le 20/04/2015 - 14:31

    http://www.courrierinternational.com/video/arabie-saoudite-le-rap-des-travailleurs-immigres-pakistanais

  • À Yarmouk, à Gaza, en Méditerranée même, on meurt parce que palestinien (AFPS)

    http://koulouba.com/wp-content/uploads/2014/08/secouristes-plage-mer-ocean-corps-migrants-africains.jpg

    La tragédie du camp de Yarmouk, dans la banlieue de Damas, est en cours.

    Les réfugiés y sont véritablement pris dans les feux croisés des belligérants, bombardés par l’armée de Bachar el Assad comme par « l’Etat islamique »...

    La tragédie du blocus de Gaza, criminel et condamné par le droit international, se poursuit. On y meurt de froid et de soins insuffisants, on y meurt brulé vif dans des incendies provoqués par les moyens de fortune utilisés pour se chauffer ou s’éclairer.
    La tragédie des naufrages des candidats au droit d’asile continue en Méditerranée.

    Nous ne mélangeons pas tout. Nous faisons simplement ce terrible constat : la négation des droits du peuple palestinien par Israël avec la complicité active de la « communauté internationale » conduit des milliers de Palestiniens à mourir sans que dans ces cas Israël ait besoin de tirer une seule balle.

    Oui, ces Palestiniens qui meurent à Yarmouk avaient le droit de vivre en paix dans la Palestine dont leurs aînés ont été chassés, et l’exigence d’un couloir humanitaire est encore d’actualité même si beaucoup de temps a été perdu et beaucoup de morts auraient dû être évitées.
    Oui, les Gazaouis enfermés dans un territoire dévasté sont souvent encore sans abri, l’aide internationale promise n’arrive qu’au compte-gouttes, et le blocus par terre, air, mer toujours en vigueur devrait être levé depuis longtemps.

    Oui, phénomène nouveau de ces derniers mois, on trouve, parmi les victimes des trafiquants promettant l’Occident aux habitants d’Afrique et d’Asie, des réfugiés palestiniens qui n’en peuvent plus d’attendre l’application des résolutions de l’ONU sur leur droit au retour.

    Non, ces morts ne sont pas dues à une quelconque fatalité.

    Et nous ne devons pas nous contenter de les pleurer. Pour ce qui concerne la Palestine, la responsabilité des pays occidentaux est totale dans la poursuite en toute impunité de la politique israélienne de spoliation, de colonisation et d’apartheid.

    Ces jours-ci, Israël commémore le 67e anniversaire de son « Indépendance », c’est-à-dire la proclamation par le mouvement sioniste de son Etat. Aujourd’hui, nous savons que pour le peuple palestinien la Nakba, la catastrophe, avait commencé dès l’année précédente, avec l’expulsion de centaines de milliers d’entre eux.

    La politique sioniste d’Israël a abouti à la situation insupportable que subit le peuple palestinien. C’est pourquoi nous continuerons sans relâche, malgré le lancement par notre gouvernement de mesures liberticides, malgré l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme visant à criminaliser toute critique d’Israël, à répondre à l’appel du peuple palestinien à développer la Campagne BDS de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre cet Etat jusqu’à ce qu’il se conforme au droit international.

    Le Bureau national de l’UJFP, le 21 avril 2015

  • Le régime algérien à la recherche de son consensus (Essf)

     
    La révision de la Constitution dans l’agenda de Bouteflika

    L’idée d’un « consensus national » a occupé l’espace politique pour un temps. Elle sert, nous dit-on, à faire face à la crise qui menace le pays ! Mais, le récente démarche du FFS pour regrouper toutes les parties autour d’une table de négociation semble aujourd’hui dépassée. Elle a buté sur une double impasse : d’un coté elle a rencontré un rejet net de la part des parties qui sont au pouvoir refusant toute remise en cause de leur légitimité, car, soutiennent-elles, le pouvoir de Bouteflika ne souffre d’aucune illégitimité ! D’un autre coté, l’opposition organisée dans La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) l’a désapprouvé en accusant cette initiative de pérenniser le gouvernement actuel et la coalition autour de Bouteflika !

    Quels enjeux !

    Mais, il y a comme un faux débat autour de cette question. Car, la véritable interrogation est celle de la caractérisation de la crise, face à laquelle découlera la nécessité ou non d’aller vers un consensus ; autrement dit, autour de quoi doit-on nous mettre d’accord ?

    Il y a deux réponses à cette question : la première vient de la critique néolibérale qui reproche au gouvernement son inertie et ses hésitations à mener les réformes économiques libérales à terme. Elle crie à la catastrophe. La maladie de Bouteflika est, dans ce scénario catastrophe, le verrou principal du blocage. Car, cette critique ne cible pas la politique du président malade, qui est économiquement néolibérale par ailleurs, mais elle vise son omnipotence et sa volonté, malgré son handicap, à diriger le pays par une main de fer et sans partage. Le projet du code du travail qui prépare l’institutionnalisation de la précarité des travailleurs pour, nous dit-on, être concurrentiel au niveau économique, de même que l’avant-projet de la santé qui fragilise et prépare à liquider à terme ce qui reste de la santé publique, le dossier de l’adhésion à l’OMC, sont autant de dossiers qui ne sont pas les cibles de la critique, ni soumis à la négociation !

    La deuxième critique se veut patriotique. Elle revendique un « renforcement du front interne » autour de Bouteflika. Car l’enjeu serait de faire face à « la main étrangère », au complot qui veut déstabiliser l’Algérie dans le sillage de la déstabilisation du monde arabe ! La violence qui vire vers un conflit communautaire dans la vallée du Mzab, les différentes explosions sociales, la manifestation de la police, les récentes protestations sur l’exploitation du gaz du schiste sont l’une après l’autre mise dans le lot du complot interne ou externe. Toute manifestation hostile au régime de Bouteflika n’est, de ce point de vue, que l’expression d’actes inscrits dans les agendas étrangers qui ne visent en définitive que la destruction des Etats nationaux et de leurs armées au seul profit des forces qui portent la mondialisation libérales à leur têtes l’impérialisme américano-européen, le sionisme et les vassaux dans la région.

    Mais, ces positionnements évacuent une question clé inscrite dans l’agenda de Bouteflika : la révision de la Constitution. Sentant son régime finissant ou voyant souffler le vent du changement au rythme des protestations et les crises successives, le président malade charge Ouyahia de construire son consensus autour d’une réforme des institutions du pays à travers la révision de la Constitution. Le projet va même jusqu’à revenir sur le mandat illimité du président de la république ! C’est là en réalité où devrait se jouer l’avenir immédiat du pays, ou comme le veut la formule en vogue, c’est là ou se joue « la transition » !

    Une mutation en douce

    Au niveau politique, la question de la succession à Bouteflika est surement un enjeu interne pour les tenants du pouvoir actuel. Mais il est secondaire devant l’agenda réel du concerné qui est celui d’assurer une mutation en douce d’un pouvoir bonapartiste à tradition populiste vers un pouvoir plus enclin à suivre les recettes du libéralisme économique version FMI et de l’OMC. Ce qui mettra fin à toute protection de l’Etat dans les affaires économiques et sociales. Les recompositions en cours dans les organisations patronales, la montée spectaculaire des patrons comme Rabrab, Ali Haddad qui prend la tête de l’organisation patronale FCE, et qui aurait des velléités politiques, ou encore de Laid Benamor à la Chambre de commerce, sont autant de signes qui mettent en exergue l’émergence d’une nouvelle logique de pouvoir. Un pouvoir de plus en plus sous l’influence d’une nouvelle « oligarchie » financière. Autrement dit un nouveau consensus historique ! C’est ici où se joue réellement la recherche du « consensus national ».

    En réalité, les véritables exécutants d’agendas impérialistes sont au gouvernement de Bouteflika. Leur programme néolibéral s’exécute à petit feu. La dernière entrave à ce projet sera levée avec l’adhésion définitive à l’OMC qui sera la fin de toute protection d’une économie nationale et la fin des acquis, déjà malmenés, de l’indépendance nationale.

    Pour un processus constituant démocratique et social

    Mais pour la majorité des Algériens, des couches populaires, des travailleurs, des jeunes, l’enjeu est aussi social. En effet la question sociale reste au centre de la question politique. Toute négociation, toute recherche de consensus doit tenir compte de cette dimension si l’on veut construire un socle solide pour une quelconque transition démocratique. Les politiques économiques et sociales du gouvernement, notamment celles qui engagent stratégiquement l’Algérie comme le gaz de schiste par exemple et la question énergétique, nécessitent une transparence dans les prises de décisions. Elles exigent pour cela l’engagement des institutions élues et la population qu’elles sont sensé représenter. Mais le gouvernement actuel, fort du rapport de force et de la légitimité que s’octroient ses institutions ne l’entend pas sous cet angle ! il veut mener seul cette transition et imposer un « consensus » autour de lui.

    Voila pourquoi, la crise actuelle est une crise de représentation politique qui exige une rupture avec les institutions actuelles et la construction d’un processus constituant qui mette en place une démocratie où les assemblée élues au suffrage universel, et sous contrôle populaire, de la commune au niveau national, qui décident de toutes les questions politiques, sociales et économiques. Cela exige à son tour que les travailleurs et les travailleuses et les couches populaires fassent irruption sur la scène politique.

    Nadir Djermoune, 31mars 2015

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34787