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Révolutions Arabes - Page 228

  • Algérie. L'exploitation du gaz de schiste commence en catimini ( Courrier International)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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    Le matériel pour le lancement des opérations de fracturation hydraulique dans le sud de l’Algérie a été discrètement acheminé sur place, déjouant la vigilance des habitants pourtant mobilisés depuis plusieurs mois contre ce projet.

     

    “La compagnie pétrolière étatique Sonatrach et la multinationale Halliburton sont sur le point de lancer les opérations de fracturation hydraulique dans un puits de gaz de schiste situé à une trentaine de kilomètres de la ville de In Salah”, dans le sud algérien, révèle Algérie-Focus, citant “des sources locales”, qui ont alerté le 12 avril au soir la rédaction du site d’information.

    Le projet avait été mis en sourdine ces dernières semaines, à la suite des échauffourées qui ont éclaté début mars à In Salah entre les manifestants contre l'exploitation du gaz de schiste et les forces de l’ordre. ‘Tout le matériel est en place. Ils sont prêts à commencer la fracturation hydraulique. Demain, après-demain, on ne sait pas au juste quand, mais ce qui est sûr, c’est que c’est imminent’, raconte l’un des animateurs du mouvement. Il précise : ‘Les camions transportant ce matériel sont passés sans que la population ne les remarque. Ils ont certainement dû prendre des chemins dérobés, des raccourcis par des pistes pour échapper à notre contrôle et rouler de nuit.’

    Bravo Monsieur Sellal

    Depuis l’émergence, le 1er janvier 2015, du mouvement populaire et écologique, dont les participants manifestent contre l’exploration du gaz de schiste et réclament un moratoire sur la question énergétique, des brigades de jeunes manifestants observent les allées et venues sur la route menant au puits contrôlé par Halliburton afin de s’assurer que le matériel utilisé pour la fracturation hydraulique n’entre pas sur le site gazier.

    “Autre indice : une délégation d’experts étrangers, chargée d’assurer les premières opérations de fracturation hydraulique en Algérie, d’après nos sources, s’est également rendue sur place ce dimanche, escortée par des forces de sécurité.”

    Les animateurs du mouvement se disent désormais “impuissants”, souligne le site d'information. ‘On va certainement encore manifester, mais le dispositif sécuritaire est trop important pour qu’on arrive à changer la donne. Bravo Monsieur Sellal [Abdelmalek Sellal, Premier ministre], vous avez réussi quelque chose de grand’, lâche sur un ton amer l’un des fondateurs du mouvement contre l'exploitation du gaz de schiste.”

    Publié le 13/04/2015 - 13:07

    http://www.courrierinternational.com/article/algerie-lexploitation-du-gaz-de-schiste-commence-en-catimini

  • Les Palestiniens de Syrie, (1 et 2) A l'Encontre.ch

    Un homme se tient dans les escaliers d’un immeuble en ruine, le 6 avril 2015, dans le camp de Yarmouk, à Damas, Syrie (YOUSSEF KARWASHAN/AFP)

    Dna un immeuble en ruine, le 6 avril 2015, dans le camp de Yarmouk, à Damas (YOUSSEF KARWASHAN/AFP)

     

    Entre enfer des camps et réappropriation du mouvement national

    La conquête fulgurante d’une large partie du camp de Yarmouk par l’Etat islamique (EI), au début du mois d’avril, a remis ce quartier palestinien de Damas au centre de l’actualité, pour quelques jours au moins. Il semblerait toutefois que l’on s’y intéresse pour de mauvaises raisons. Comme le relève le chercheur Salam Kawakibi, «cette irruption de Da’ech a de quoi surprendre. Alors qu’on peine à faire entrer un sac de blé à Yarmouk, comment les djihadistes ont-ils pu y pénétrer avec armes et bagages, sans que le régime syrien s’en aperçoive ?» De plus, ce ne sont pas les forces du régime qui ont subi l’assaut des djihadistes, mais bien des rebelles, syriens et palestiniens, qui ne maintiennent leur contrôle que sur une petite partie du camp. Malheureusement, comme le rappelle justement Salam Kawikibi, «les médias ne s’intéressent à la Syrie que lorsqu’il est question de Da’ech».

    Le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk aurait dû être sous les feux de l’actualité bien avant l’intrusion du groupe djihadiste, lequel ne représente pas une menace particulière pour le régime syrien à Damas puisqu’il ne compte, dans la capitale, que quelques centaines de combattants. En fait, c’est le sort des Palestiniens de Syrie que cette affaire pose encore une fois. Il n’a pas suffisamment été traité.

    Le régime syrien, on le sait, se présente comme un ardent défenseur des causes arabes en général et de la cause palestinienne en particulier. Ce mythe fondateur du système ba’athiste, transmis par héritage à Bachar al-Assad à la mort de son père, est aujourd’hui remis en question par l’engagement des dirigeants syriens dans la répression d’une autre cause arabe, celle de la révolution syrienne. Alors que le pouvoir basait sa légitimité sur sa volonté de «résistance et obstruction» – muqâwama wa-mumâna’a – à Israël, il cherche désormais une nouvelle forme de légitimation dans la «lutte contre le terrorisme», un programme d’action qui séduit beaucoup en Europe et outre-Atlantique.

    Pour les Palestiniens dispersés depuis des décennies à travers le monde, cette modification sémantique ne change rien, ni au plan politique, ni au niveau diplomatique. Le régime syrien n’a jamais lutté pour les Palestiniens. Au contraire, il n’a eu de cesse d’instrumentaliser leur lutte nationale dans son intérêt particulier, comme un moyen parmi d’autres de garantir sa propre survie. Durant plus de quarante ans, les autorités syriennes ont maintenu l’état d’urgence dans leur pays en le justifiant par la non-résolution du conflit avec l’Etat hébreu.

    La substitution de la «lutte contre le terrorisme» à «la résistance et l’obstruction» n’implique pour les Palestiniens aucun changement positif. Elle ne fait en rien progresser leurs droits et leurs revendications nationales légitimes. En revanche, pour ceux d’entre eux qui résident toujours en Syrie, qui ont été entraînés dans le conflit ouvert en 2011 et qui subissent au côté des Syriens les conséquences d’une répression dont le caractère brutal n’est plus à démontrer, cette modification est lourde de conséquences.

    Une situation pré-2011 relativement favorable

    L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) estimait, en 2011, qu’un demi-million de Palestiniens résidaient sur le territoire syrien. Ils y étaient arrivés en exil et s’y étaient établis en différentes vagues :
    - la première était liée à la Nakba (la Catastrophe) de 1948;
    - la seconde avait suivi la Guerre des six jours, en 1967;
    - la troisième avait concerné des Palestiniens réfugiés en Jordanie, après les événements de Septembre noir, en 1970;
    - la quatrième était composée de Palestiniens réfugiés au sud-Liban, chassés par l’invasion israélienne de 1982;
    - la dernière, avait vu affluer en Syrie, au lendemain des guerres du Golfe de 1990 et 2003, des Palestiniens jusqu’alors accueillis en Irak.

    Il n’existe pas à proprement parler de statut commun à l’ensemble de cette population. Leurs obligations et leurs droits varient en fonction de leurs dates et de  leurs conditions d’arrivée. Le statut le plus répandu est celui des réfugiés de 1948. Comparé à la situation des réfugiés palestiniens dans les autres pays d’accueil, ce statut est globalement considéré comme leur étant favorable. La loi 260 de 1956, adoptée avant l’arrivée au pouvoir du parti Ba’ath et maintenue en vigueur, précise ainsi que les Palestiniens bénéficiant de ce statut disposent des mêmes droits et devoirs que le reste des Syriens, à l’exception de celui de participer aux élections et d’y présenter des candidats. L’ensemble des professions, y compris au sein de l’administration – jusqu’à un certain échelon… – leur sont par ailleurs ouvertes. Comme l’ensemble des Syriens, ils sont soumis au service militaire obligatoire, mais ils l’effectuent au sein d’unités spécifiques, formées et entraînées, selon le discours officiel, dans le but de «libérer la Palestine».

    Pour les Palestiniens ayant trouvé refuge en Syrie à la suite des affrontements entre l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et le gouvernement jordanien, en 1970-1971, la situation est plus difficile. Nombre d’entre ne disposent d’aucun document officiel. Le vide juridique rend leur situation complexe. Le fait qu’ils ne possèdent ni documents de voyage, ni papiers en règle, limite leur accès au marché du travail. Leur situation est similaire à celle des Palestiniens arrivés d’Irak, à la suite de l’invasion américaine de 2003, dont le nombre est estimé entre 4000 et 5000. Elle se caractérise par une complexité juridique qu’accompagne une vigilance sécuritaire particulière. Ils sont de ce fait privés de nombreux droits.

    Malgré tout, de manière générale, le traitement des Palestiniens de Syrie était envié par nombre de leurs compatriotes, notamment ceux réfugiés au Liban. Ce traitement privilégié s’explique en partie par des raisons démographiques, le nombre de Palestiniens résidant en Syrie ne dépassant pas les 3% de la population. De ce fait, les conséquences sociales, économiques et politiques de leur accueil pèsent infiniment moins lourd qu’au Liban ou en Jordanie, dont la population est également plus réduite. Qui plus est, le choix d’intégrer économiquement et socialement les Palestiniens au sein de la société syrienne a contribué – c’était d’ailleurs là l’un de ses objectifs – à limiter l’émergence d’un sentiment identitaire puissant, susceptible de s’institutionnaliser.

    La population palestinienne de Syrie est dispersée sur plusieurs régions du pays, répartie entre une dizaine de camps administrés par l’UNRWA et quelques autres implantations informelles. Les choix de résidence des premiers réfugiés ont initialement correspondu à leurs compétences professionnelles. Ceux qui bénéficiaient d’une expérience dans le secteur de l’agriculture ont fait le choix de s’établir dans des régions agricoles, dans les camps de Dera’a, de Sbeineh, de Khan Eshieh, de Khan Dunoun et de Aïn al-Tal à Alep. Les plus urbanisés ont préféré s’établir dans les principales villes du pays, dans les camps de Yarmouk, de Jaramana et de Qabr Essit, à Damas, mais aussi dans les camps de Hama, de Homs et de Neirab à Alep. Ceux qui avaient précédemment exercé des activités dans le domaine maritime, la pêche ou la navigation, se sont établis sur la côte, dans le camp de Raml à Lattaquié. Chacun de ces camps, qui sont devenus au fil du temps de véritables villes ou quartiers «en dur», compte approximativement entre 10’000 et 25’000 habitants. Avec près de 200’000 âmes, le camp de Yarmouk, au sud de Damas, fait exception. Mais une partie non négligeable de sa population est constituée de Syriens.

    L’instrumentalisation des factions palestiniennes par le régime syrien

    La gestion du dossier palestinien par Hafez al-Assad peut être définie comme une succession d’ingérences, de manipulations et d’agressions, dont les plus marquantes sont l’intervention de l’armée syrienne au Liban en 1975, le massacre de Tal al-Za’atar en 1976, la guerre des camps de la seconde moitié des années 1980 destinée à éliminer l’OLP de Yasser Arafat, etc. Tous ces événements étaient motivés par la volonté de la Syrie de s’approprier le contrôle du leadership palestinien, afin de pouvoir le déléguer à des personnalités fidèles à Damas. Cette stratégie était justifiée au niveau du discours par la subordination de la cause palestinienne à la «cause supérieure arabe». Pour se donner les moyens de ses ambitions, Damas a donc fait le choix d’une politique de division systématique du mouvement palestinien et d’ingérence dans ses débats et affaires internes par le biais de proxys.

    Outre l’organisation d’Abu Nidal – tristement célèbre pour son implication dans l’attentat de la rue des Rosiers à Paris, en 1982 –, Damas a pu compter sur le Front Populaire pour la Libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), créé et toujours dirigé par Ahmad Jibril, un réfugié palestinien ayant fait ses preuves dans l’armée syrienne. Né d’une scission dans les rangs du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habach, provoquée par des motifs moins idéologiques que par le «nihilisme révolutionnaire» et l’activisme d’Ahmed Jibril, le FPLP-CG a pu opérer librement au-delà des frontières de la Syrie et de la région, sous la supervision et avec le soutien des autorités syriennes. Il est responsable de quelques-uns des attentats les plus marquants de la décennie 1970 : attentat contre un bus scolaire en Israël, bombe dans un avion de la Swissair, prises d’otages répétées… Basé dans la Beqa’a libanaise, afin d’être à même de lutter sur deux fronts, au nord contre Yasser Arafat et au sud contre l’occupation israélienne, le FPLP-CG souffre toutefois de son statut de proxy du régime syrien. Il ne dispose pas d’une véritable base populaire. Mais cela correspond aussi à son choix : il se considère moins comme un parti politique que comme une force paramilitaire. Il compense cette faiblesse par une stratégie d’alliances avec les autres mouvements palestiniens hostiles au Fatah de Yasser Arafat, parmi lesquels le Hamas.

    Acronyme arabe du Mouvement de la Résistance islamique, bras armé de l’Association des Frères musulmans palestiniens, le Hamas offre le meilleur exemple de la manière dont le régime syrien – comme le régime iranien d’ailleurs – conçoit son assistance à la résistance armée palestinienne. Chef du Bureau politique du Mouvement, Khaled Mechaal s’établit à Damas en 1999, suite à son expulsion de Jordanie et à un bref séjour au Qatar. Cette alliance peut apparaître surprenante, voire contre-nature, le régime syrien ayant fait de l’islamisme et plus particulièrement des Frères musulmans ses principaux adversaires. Mais elle s’inscrit parfaitement dans la stratégie de division des rangs palestiniens poursuivie durant près de 30 ans par Hafez al-Assad. Il s’agit, dans le cas présent, de soutenir le principal rival du Fatah, de le rendre dépendant de sa relation avec Damas – notamment via un soutien logistique et un rôle d’intermédiaire entre Téhéran et le groupe islamiste – et de le maintenir dans une ligne dure en prévenant toute tentative de normalisation avec Israël. En accueillant le Hamas et en s’en faisant le parrain, le régime syrien entend également capitaliser sur sa posture de «résistant», le groupe islamiste étant, d’une part, fortement implanté à Gaza et en Cisjordanie, et bénéficiant, d’autre part, à la différence du FPLP-CG, d’une popularité indéniable parmi les Palestiniens.

    Le soutien au Hamas suscite une certaine sympathie de la part des Palestiniens envers Bachar al-Assad, qui accède au pouvoir en 2000. Le caractère intéressé de cette  relation ne leur échappe pas. Mais ils préfèrent voir le pouvoir syrien apporter son soutien à un véritable mouvement populaire qu’à une milice paramilitaire aux aspirations politiques douteuses.

    Les Palestiniens de Syrie, en révolution contre les «factions»

    Lorsque les premières manifestations populaires éclatent en mars 2011, les Palestiniens de Syrie se retrouvent dans une situation difficile. Craignant d’être encore une fois victimes de bouleversements dans un de leur pays d’accueil, ils font profil bas en prétextant de la neutralité que leur impose leur statut d’hôtes de la Syrie. De plus, comparant leur situation avec celle de leurs frères palestiniens dans les pays voisins, nombre d’entre eux estiment qu’ils n’ont pas de réel motif de prendre part à la contestation.

    Mais cette position concerne surtout les réfugiés palestiniens les plus anciennement arrivés. La nouvelle génération, qui est née et a grandi en Syrie, éprouve un sentiment de double appartenance à leur pays d’origine et à leur pays d’accueil. Les premiers Palestiniens à prendre part aux manifestations, aux côtés des Syriens, font partie de cette catégorie d’âge.

    Ils sont incités à rejoindre les rangs de la contestation par la poursuite de la politique stérile et provocatrice du régime syrien vis-à-vis des Palestiniens. Deux événements, similaires dans leur orchestration et dans leur visée, vont attiser leur colère, aussi bien vis-à-vis du régime que des factions palestiniennes qui ont avec lui partie liée. Le premier a lieu à l’occasion de la commémoration des 63 ans de la Nakba, le 15 mai 2011. Une manifestation est organisée ce jour-là par le régime sur le Golan, à la limite de la ligne de démarcation séparant le Golan syrien de sa partie occupée par Israël depuis 1967. Des manifestants sont poussés à provoquer les forces israéliennes, en franchissant la frontière en direction de la ville de Majdal Chams. Les militaires israéliens répliquent, tuant quatre personnes. Leurs funérailles, dans le camp de Yarmouk, donnent lieu à une grande manifestation qui rassemble les différentes factions palestiniennes.

    Moins d’un mois plus tard, le 5 juin, une nouvelle manifestation est organisée sur les hauteurs du Golan. Les mêmes débordements ont lieu, mais le bilan est plus lourd. La confrontation se solde par la mort de 23 personnes. Les funérailles organisées le lendemain dans le camp de Yarmouk font à nouveau l’objet d’importantes manifestations. Mais, cette fois-ci, c’est contre ces mêmes factions palestiniennes que la population du camp exprime son mécontentement. Elles sont accusées d’avoir joué le jeu du pouvoir syrien en envoyant à la mort des jeunes gens, dans l’unique but de servir la propagande médiatique du régime et sa dialectique de «résistance». Le mécontentement ne se limite pas aux slogans – «le peuple veut la chute des factions», «un, deux, où est l’armée syrienne» – puisque les locaux du FPLP-CG, en pointe dans l’organisation des manifestations du Golan, sont incendiés, en réponse à des tirs contre les protestataires qui feront 14 morts.

    Au cours des mois suivants, la situation sécuritaire se «stabilise» dans le camp de Yarmouk. Mais c’est au niveau politique que le divorce entre Bachar al-Assad et certaines factions palestiniennes se fait sentir. Le Hamas adopte des positions de plus en plus favorables à la révolution syrienne. Alors que, durant les premiers mois de contestation, le mouvement islamiste, dont le leadership est hébergé à Damas, s’est abstenu de critiquer la répression du régime syrien tout en n’affichant de soutien à aucune des parties, au nom de la non-ingérence, il change radicalement de cap. Khaled Mecha’al abandonne d’abord ses locaux de Damas pour s’installer au Qatar. Puis, au mois de février 2012, Ismaïl Haniyeh, Premier ministre du gouvernement palestinien, déclare depuis la mosquée d’al-Azhar, au Caire : «Je salue toutes les nations du Printemps arabe. Je salue l’héroïque peuple syrien qui lutte pour la liberté, la démocratie et les réformes». Depuis lors, l’engagement du Hamas en faveur des révolutionnaires ne s’est pas démenti. Il s’est uniquement atténué au fil du temps, le Mouvement de la Résistance islamique cherchant à ne froisser ni l’Iran, ni le Hezbollah libanais, ses principaux soutiens. Cela ne l’empêchera pas d’entretenir des relations avec certains groupes armés, notamment ceux qui émergent dans le camp de Yarmouk. (Par Frantz Glasman A suivre)

    Frantz Glasman est doctorant en Sciences Politiques. Article publié sur le site Un oeil sur la syrie, en date du 5 avril 2015

    Publié par Alencontre le 12 - avril - 2015
     
     
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  • Comment Orange a soutenu le massacre israélien à Gaza (Ujfp)

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    Orange fournissant un service gratuit aux soldats israéliens La filiale israélienne de la compagnie de télécommunications française a « adopté » une unité militaire qui a opéré dans des lieux ou des centaines de civils furent tués

    La filiale israélienne d’Orange, multinationale française de télécommunications, a fourni un soutien matériel direct aux soldats israéliens participant l’été dernier à l’assaut meurtrier contre Gaza.

    L’entreprise a aussi parrainé deux unités militaires israéliennes pendant plusieurs années, preuve d’une profonde complicité avec l’occupation militaire israélienne et avec les violations des droits humains.

    L’une de ses unités, la compagnie de tank "Ezuz", a pris part aux attaques contre Gaza l’été dernier et était en activité dans des lieux précis ou des centaines de civils palestiniens ont été tués.

    Orange, connu précédemment sous le nom de France Télécom, est un important fournisseur de téléphonie mobile, de réseaux et de services Internet en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, y compris en Jordanie et en Égypte (via sa filiale Mobinil).

    En Israël, Orange tire profit de l’octroi de sa marque à une compagnie israélienne détenue indépendamment, Partner Communications Ltd. et en lui vendant des équipements et d’autres services.

    Une aide à l’attaque de Gaza

    Les avions et l’artillerie israéliens ont fait tomber l’équivalent d’une bombe atomique sur Gaza pendant 51 jours en juillet et août dernier, détruisant de vastes zones et tuant plus de 2200 Palestiniens et parmi eux plus de 500 enfants.

    D’après Amnesty International, les forces israéliennes ont opéré avec "une impitoyable indifférence envers le carnage causé" par leurs attaques.

    Des familles entières ont été annihilées pendant que les forces israéliennes visaient les habitations civiles systématiquement et délibérément.

    Au cours de cette horreur qu’Israël a qualifiée « opération Bordure protectrice », Orange a été sur la ligne de front, fournissant un soutien matériel et élevant le moral de ceux qui menaient l’assaut.

    D’après Israel Hayom, Orange exonéra de frais de service les soldats « situés dans la zone autour de Gaza » pendant l’attaque.

    Pendant l’attaque, Orange envoya quotidiennement « trois unités mobiles aux points rencontre des soldats autour de Gaza », d’après le site Web Frumline dans un article du 22 juillet 2014 intitulé « Orange en action à la frontière en raison de l’opération Bordure protectrice ».

    « Les unités mobiles sont équipées de générateurs, de chargeurs pour tous les types d’appareils, de centaines de batteries préchargées et de portables pour permettre aux soldats d’être en contact avec chez eux », indiquait Frumline.

    À Gaza, les Palestiniens qui ont survécu à l’attaque ont parlé de soldats israéliens exécutant leurs proches de sang-froid.

    Dans le même temps, en Israël, des dizaines d’employés d’Orange se dispersaient dans le pays, rendant visite aux soldats israéliens “et distribuant des tablettes tactiles pour rendre plus agréable leur séjour à l’hôpital.”

    « Adoptez un soldat »

    Le soutien d’Orange à l’armée israélienne date de bien avant l’attaque contre Gaza l’été dernier.

    « Notre lien actuel avec les troupes a commencé avec l’établissement du projet Adoptez un Soldat de l’Association pour le Bien-être des Soldats d’Israël », explique Orange dans la page “responsabilité de l’entreprise” de son site.

    Dans le cadre de ce projet, la compagnie a « adopté » deux unités : la compagnie de chars "Ezuz" depuis 2005 et, depuis 2008, l’unité "Shachar" de recherches et sauvetage. Des dizaines d’entreprises, en grande majorité israéliennes, participent au projet Adopt A Soldier – “Ametz Lohem” en hébreu. Parmi les plus connues internationalement, on trouve la compagnie aérienne El Al et Strauss, le fabricant du houmous Sabra.

    La participation d’une multinationale comme Orange se singularise – la seule autre firme internationale reconnaissable est le cabinet d’audits financiers Ernst & Young, qui parraine une unité de drones.

    D’après le site Internet d’Orange, « l’adoption » consiste en « des activités conjointes de soldats avec des employés de la compagnie, par exemple : sports, utilisation des installations de la compagnie pour l’entraînement et des conférences, soutien aux soldats isolés, accompagnement des soldats démobilisés dans leur parcours vers la vie civile et financement d’activités de divertissement à l’échelle de bataillons : randos, journée d’athlétisme, cérémonies de décoration de soldats exemplaires, etc. ».

    Ezuz dans l’attaque contre Gaza

    Un article du numéro de novembre 2014 du magazine militaire israélien Shiryon (hébreu pour "Armure") et révèle que l’unité Ezuz a participé directement à l’attaque de Gaza et était présente au moment et sur les lieux ou des centaines de civils ont été tués et des milliers de maisons détruites.

    Le Lieutenant colonel commandant d’unité, Aryeh Berger, a déclaré à Shiryon qu’Ezuz faisait partie des forces qui ont envahi Deir al-Balah au centre de la bande de Gaza. Il a indiqué que là, ses hommes ont « attaqué des maisons des militants de Hamas » et « purifié » les immeubles.

    Human Rights Watch a condamné et qualifié d’“illégal" le ciblage délibéré des maisons par Israël sous le prétexte qu’elles auraient appartenu aux familles de personnes associées à Hamas ou à d’autres organisations armées de résistance.

    Berger a aussi révélé que son unité a été active dans la zone de Khan Younis au sud de Gaza dans la même période où la capture près de Rafah d’un soldat israélien, Hadar Goldin de la brigade Givati, a été annoncée. La capture s’est produite le 1er août 2014.

    Ceci situe l’unité Ezuz dans deux zones spécifiques ou des tueries massives ont eu lieu. Berger révèle que dans la zone de Khan Younis, ses forces avaient pour tâche « d’isoler » un village – qu’il ne nomme pas. Une fois la capture de Goldin annoncée, dit Berger, "il fallut quitter notre tâche en urgence pour renforcer la brigade Givati, et nous y sommes arrivés en trois heures. »

    Le Centre palestinien des droits de l’homme a rapporté que des dizaines de civils ont été tués dans et autour de Khan Younis par des bombardements aériens et de l’artillerie provenant de tanks et de navires de guerre.

    Le 1er août, au cours d’un bref « cessez-le-feu humanitaire », des équipes médicales, des journalistes et des habitants sont entrés dans le village de Khuzaa, à l’est de Khan Younis, qui avait été assiégé par les forces israéliennes. Ils découvrirent les corps de dizaines de civils tués.

    Certains avaient été tués alors qu’ils tentaient de fuir en agitant des drapeaux blancs. D’autres moururent quand leur maison fut détruite au-dessus d’eux.

    La chaîne britannique Channel 4 documenta les scènes de destruction et de carnage quand les gens entrèrent dans le village le 1er août :

    Les effets déchirants de la rupture du cessez-le-feu à Gaza / Channel 4 News

    À Rafah – probablement là où Ezuz s’est redéployé pour renforcer la brigade Givati après l’annonce de la capture de Goldin – les forces israéliennes ont accompli ce qu’on appelle la “Directive Hannibal” : un bombardement en tapis de la ville par voie de terre, mer et air, tuant plus de 200 civils et détruisant plus de 2500 maisons.
    Il y eut tant de morts que les hôpitaux furent obligés d’entreposer les corps et les membres dans des glacières pour ice-creams .

    Le commandant Berger d’Ezuz déclara qu’à Gaza, il ordonna à ses hommes de ne pas rouler sur les routes ou par les carrefours. Quand les commandants de tanks demandèrent où ils devaient passer, Berger répondit : « Partout ailleurs ! »

    Il considéra l’assaut sur Gaza comme une rare occasion d’entraînement : « J’ai affecté à un de mes commandants de compagnie de documenter cela par vidéo, pour qu’on puisse l’illustrer à l’entraînement, en leur montrant par exemple comment un tank roule dans un verger, parce qu’ils croient que ce n’est pas possible, ou comment les tanks tirent dans différentes situations. Parce qu’à l’entraînement, on ne dispose pas de zones de vergers sur lesquelles passer et repasser, ni d’une variété de maisons ’vivantes’ sur lesquelles tirer.

    Voilà l’unité qu’Orange a parrainée pendant une décennie.

    "Responsabilité sociale d’entreprise"

    Orange dit qu’il a un programme mondial complet de “responsabilité sociale d’entreprise.”

    La compagnie prétend que "notre engagement d’entreprise citoyenne donne le même sens à toutes nos activités : faire du numérique un accélérateur de progrès pour la société et pour chacun."

    Mais en soutenant l’armée israélienne via sa filiale israélienne, Orange a aidé à accélérer la destruction de la société palestinienne et à tuer et blesser des milliers de gens.

    Malgré le fait qu’Orange ne possède pas Partner Communications Ltd., il reste responsable et doit rendre compte des activités de Partner menées en son nom et sous sa marque. Orange tire directement profit des activités de Partner via son accord de redevance, fournit Partner en équipements et est responsable de la gestion et de la réputation de la marque Orange dans le monde entier.

    Promouvoir Israël

    Circonstance aggravante, la compagnie mère semble être pleinement complice en aidant Israël à blanchir sa réputation. En mai 2014, son groupe de réflexion Orange Institute a sponsorisé une conférence à Tel-Aviv et à Jérusalem intitulée « Comment Israël est devenu un labo technologique pour le monde.”

    Le matériel promotionnel déclarait qu’en 2014 « la formule d’ ’Israël nation start-up’ luit encore plus brillamment qu’à la première visite d’Orange Institute en 2011. »

    Et Orange Institute de s’épancher : « De ce petit pays de 8 millions d’habitants, nous continuons de constater d’énormes retours [sur investissement]. »

    La conférence fit la promotion de sujets tels que « l’emploi des drones civils » et « les innovations de cyber-sécurité dans le cyber-écosystème israélien. »

    Orange veut s’attribuer le mérite d’initiatives « soutenant la culture numérique » et promouvant « des solutions écologiques. »

    Il devrait être aussi tenu responsable de sa complicité dans les crimes de guerre d’Israël à Gaza. Les consommateurs pourraient le faire en refusant d’être des clients d’Orange.

    Orange est déjà mis sous la pression de la société civile française à propos de la complicité dans la colonisation israélienne de la Cisjordanie occupée et du plateau du Golan de sa filiale israélienne. Une déclaration signée par des dizaines d’organisations françaises appelle Orange à mettre fin à son accord avec Partner Communications Ltd. à cause des opérations de ce dernier dans les territoires occupés.

    L’an dernier, le gouvernement français a averti les entreprises françaises des risques de faire des affaires dans les colonies israéliennes des territoires occupés, qui sont illégales aux yeux du droit international.

    Mais la possibilité existe aussi que des Palestiniens – individuellement ou au titre d’organisations des droits humains – cherchent à tenir Orange responsable de la fourniture d’un soutien matériel à des crimes de guerre – y compris sous la forme d’équipements fournis à Partner - dans le cadre de la doctrine émergente de la responsabilité d’entreprise pour les graves violations des droits humains.

    Le bureau de presse du siège parisien d’Orange n’a pas répondu à des demandes réitérées de commenter.

    Ali Abunimah, 4 avril 2015
    Remerciements à Dena Shunra pour ses recherches et traductions.

    Source : How Orange telecom supported Israel’s massacre in Gaza
    http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/how-orange-telecom-supported-israels-massacre-gaza

    Traduction de l’anglais : JPB pour BDS France

     
  • La solidarité avec le peuple palestinien n’est pas un crime ! NPA

     
    Alain Pojolat relaxé :

     

    Alors que le parquet avait fait appel de la décision de relaxe du tribunal de Paris, Alain Pojolat est relaxé.

    C’est une excellente nouvelle, pour toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés ces derniers mois contre la criminalisation du mouvement de solidarité avec le peuple Palestinien par le gouvernement Hollande-Valls.

    Plusieurs manifestations en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza qui subissaient l’agression féroce de l’armée israélienne, ont été interdites en juillet et août dernier.

    Ces interdictions étaient scandaleuses. Le gouvernement, parce qu’il soutient la politique du gouvernement israélien, a tenté de discréditer le mouvement de solidarité avec les Palestiniens, en s’appuyant sur les provocations de l’extrême droite sionistes. Il a tenté de réprimer la solidarité qui s’est exprimée très massivement cet été avec Gaza en interdisant les manifestations. Il a enfin poursuivit devant les tribunaux Alain Pojolat parce qu’il avait déposé au nom du collectif unitaire les demandes d’autorisation à manifester.

    Toutes ces tentatives ont échouées. Malgré les interdictions, malgré la police, c’est par milliers que les manifestants sont venus dénoncer dans la rue l’agression israélienne. C’est par milliers que la pétition regroupant entre autres une large palette de personnalités du monde associatif, syndical, artistique et politique, a été signée, dénonçant l’inculpation d’Alain Pojolat.

    ​La solidarité doit continuer car ce sont l’ensemble des poursuites​ contre celles et ceux qui ont participé aux manifestations de cet été, ou qui s’investissent dans la campagne de boycott d’Israël, qui doivent être abandonnées et pour cela il faut que la circulaire Alliot-Marie qui criminalise le boycott soit abrogée.

    Malgré cette bonne nouvelle nous n’oublions pas que ce gouvernement accentue la répression contre toutes celles et ceux qui s’opposent à sa politique antisociale. Comme c’est le cas pour Gaëtan militant du NPA à Toulouse qui vient d’être condamné à 2 mois de prison ferme pour avoir manifesté contre le barrage de Sivens ou encore Yann Le Merrer, postier, qui vient d’être révoqué pour fait de grève.

    La solidarité avec le peuple Palestinien, la lutte contre les grands projets inutiles et les grèves pour la défense du service public ne sont pas un crime mais un droit !

    NPA, Montreuil, le 10 avril 2015

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34701

  • Tunis: questions sur le Forum social mondial (Npa)


     

    Plus encore que les précédentes éditions, le Forum social mondial (FSM) qui s’est tenu fin mars à Tunis laisse un bilan mitigé...

     

    Le FSM, ce sont des dizaines de milliers de participantEs, trois sessions de 80 ateliers chaque jour sur tous les thèmes qui préoccupent les mouvements sociaux du monde entier et s’appuient souvent sur des luttes déterminées, se centralisant sur une dizaine d’assemblées thématiques en fin de parcours. Mais de nombreux participantEs s’interrogent sur la dynamique trop limitée qui en résulte.

    Le FSM est incontestablement le lieu d’échanges et de coordination internationaliste majeur de tous les types d’associations de transformation sociale et écologique. Dans son édition 2015 comme pour la précédente, il a aussi servi de bol d’air à la jeunesse tunisienne, très présente à l’Université El-Manar où se déroulait le forum… Beaucoup moins dans la marche d’ouverture qui, vu les circonstances, s’est affirmée contre le terrorisme (sous une pluie battante), comme dans la marche de clôture centrée sur la solidarité avec le peuple palestinien.

    Bannir les représentants de régimes étatiques

    Les thèmes environnementaux, des migrations et réfugiés sont toujours plus présents. La lutte contre l’exploitation du gaz de schiste, qui constitue actuellement un enjeu lourd en Algérie et en Tunisie, a trouvé de nombreuses expressions dans le cadre de ce forum. Mais plusieurs ateliers consacrés à ce sujet ont été émaillés par des incidents, provoqués notamment par des éléments pro-régime algériens venus perturber les débats en présence du Comité populaire de lutte contre le gaz de schiste, venu aussi d’Algérie.

    Comme lors des FSM de 2007 à Bamako et de 2011 à Dakar, des tensions ont aussi eu lieu entre éléments pro-régime marocains et partisanEs de l’autodétermination du peuple sahraoui. Des forces pro-régime marocaines avaient même proposé plusieurs ateliers dans le cadre des débats du FSM, pour accuser le Polisario (mouvement de libération du peuple sahraoui) de recruter de force ses partisans ou de commettre des « crimes » dans les camps de réfugiés sous son contrôle. Il serait enfin temps de bannir les représentants de régimes étatiques, de surcroît dictatoriaux, du cadre du FSM. Cela vaut aussi pour les partisans du régime iranien, qui se dissimulaient derrière une prétendue « solidarité avec Gaza » pour vanter ouvertement les capacités militaires de la dictature iranienne (« Tel Aviv bientôt à sept minutes de nos missiles »...).

    Changer le rapport de forces international

    Un des axes forts était la coordination de la lutte sociale dans les centres d’appel et autres entreprises sous-traitantes de firmes européennes, implantées en Tunisie et au Maroc. Comme en 2013, les syndicats français SUD et CGT étaient fortement présents sur cette thématique.

    Le peuple grec, avec l’étranglement par le mécanisme de la dette qu’il subit de la part des institutions européennes, était présent dans de nombreux ateliers, le lien étant systématiquement fait avec la situation du peuple tunisien.

    Cette préoccupation d’une contre-attaque populaire pour changer le rapport de forces était aussi au cœur de la rencontre parlementaire qui a eu lieu le jeudi 26 mars, et de la rencontre des partis progressistes et écologistes appelée le dimanche 29 par le Front populaire tunisien, deux événements en marge du FSM.

    Des rendez-vous ont été pris pour élever le niveau des luttes nécessaires, en Grèce en juin contre la dette, à Paris en décembre contre le réchauffement climatique, et en Italie contre la répression des migrants à une date qu’il reste à définir. Et le prochain FSM se déroulera en août 2016 au Québec.

    De Tunis, Jacques Babel et Bertold du Ryon

    * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 284 (09/04/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34702

  • Emprisonné depuis 600 jours pour avoir pris des photos (Amnesty)

    Un témoignage poignant envoyé depuis une cellule de la prison de Tora, en Égypte

    Mahmoud Abu Zied, alias Shawkan, un reporter photographe égyptien âgé de 27 ans, croupit actuellement dans une petite cellule de la tristement célèbre prison de Tora. Son crime : il a pris des photos de la dispersion violente du sit-in de la place Rabaa al Adawiya en août 2013. Il fait partie des dizaines de journalistes égyptiens arrêtés depuis que le président Mohamed Morsi a été chassé du pouvoir, le 3 juillet 2013. Six journalistes ont été tués depuis.

    Nous publions ci-dessous une lettre poignante envoyée par Mahmoud Abu Zied depuis sa cellule.

    « Ma vie a été bouleversée à jamais le matin du mercredi 14 août 2013. Je prenais des photos des gens qui manifestaient dans les rues du Caire lorsque la police est arrivée et a bouclé le quartier. Des milliers de gens ont été arrêtés sur le champ – pas seulement des partisans de Morsi, mais aussi des dizaines de personnes qui se sont trouvées au mauvais endroit au mauvais moment.

    « C'était comme dans un film américain. Comme si nous étions en guerre. Les balles, le gaz lacrymogène, le feu, les policiers, les soldats et les chars partout... J'ai vu les policiers armés prendre le contrôle de la place. Après m'être identifié comme reporter photographe auprès de la police, j'ai été arrêté en compagnie d'un collègue français indépendant, Louis Jammes, et du journaliste américain Mike Giglio.

    « Les mokhbers [policiers subalternes en civil] nous ont attaché les mains dans le dos avec une courroie en plastique comme on en utilise dans les guerres. J'ai été frappé par deux hommes à coups de poing et de ceinture – ma propre ceinture. Ils ont volé mon appareil photo, mon téléphone portable, ma montre et tout ce que j'avais sur moi. Puis ils nous ont fait monter avec plusieurs manifestants dans une voiture et nous ont emmenés au stade du Caire.

    « J’ai pensé que j’allais mourir »

    « Notre groupe s'est alors retrouvé scindé. Jammes et Giglio ont été remis en liberté au bout de deux heures. Moi et les autres avons été maintenus au stade du Caire le reste de la journée, avant d'être transférés dans un poste de police. J'avais toujours les mains attachées dans le dos, avec les poignets en sang parce que le lien en plastique était très serré. J'ai encore les cicatrices.

    « Au poste de police, on a continué à me traiter comme si j'étais un criminel.

    « On m'a mis dans une cellule minuscule avec 39 autres détenus. Il faisait très chaud et nous étions 40 à l'intérieur. Il n'y avait pas de place pour s'assoir et on ne pouvait pas respirer. Il n'y avait pas d'aération. On ne m'a rien donné à manger ou à boire pendant les trois jours où j'ai été détenu là.  

    « Les policiers parlaient entre eux de la meilleure façon de nous frapper et de nous torturer, pour nous faire le plus mal possible. J'ai eu très peur, et j'ai pensé que j'allais mourir. Ils venaient toutes les heures et ils continuaient à me frapper, avec toutes sortes d'objets. Ce sont les jours les plus épouvantables de ma vie. Je sens de nouveau la douleur rien que d'y penser.

    « J'ai été frappé par cinq policiers en même temps, à coups de ceinture et de poing. Ils m'ont asséné des coups de pied avec leurs bottes. Je suis tombé par terre, mais ils ne se sont pas arrêtés. J'ai essayé de fermer les yeux, mais j'ai reçu des coups de boucle de ceinture à cet endroit. Je me suis retrouvé presque complètement aveuglé, je ne voyais plus la lumière. Tout était sombre.

    « Je n'ai reçu aucun traitement médical pour soigner mes blessures. Juste des coups.

    Transfert à la prison d'Abu Zabal : « Nous ne pouvions pas respirer »

    « Après trois jours interminables au poste, les policiers nous ont entassés dans un petit fourgon bleu foncé. Nous étions menottés deux par deux, tout serrés à l'arrière du fourgon. Il était déjà plein quand est venu mon tour de monter.

    « Les choses ont empiré quand nous sommes arrivés dans la cour devant la prison. Les policiers ont verrouillé la porte et nous ont abandonnés là pendant sept heures, dans la chaleur étouffante en plein soleil, sans eau, sans nourriture, sans air.

    « À l'intérieur du fourgon, dans la chaleur torride du milieu de journée, les prisonniers étaient à bout de force. Beaucoup déliraient. Certains laissaient aux autres des messages à transmettre à leur famille au cas où ils mourraient. Il y avait une quinzaine de camions qui attendaient devant la prison, et cela prenait du temps de les vider l'un après l'autre. Nous étions dans le troisième fourgon. Nous ne pouvions pas respirer, avec cette température très élevée et le manque d'aération dans le camion. Nous attendions tous la mort. Avec ce que l'on me faisait subir, j'avais l'impression d'avoir été enlevé, et non pas arrêté.

    « Trente-sept prisonniers sont morts dans le fourgon qui se trouvait derrière la nôtre.

    J'ai entendu les cris des gens à l'intérieur lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes dans le véhicule, et j'ai vu l'expression des visages qui m'entouraient, dans le fourgon où j'étais. Nous étions totalement désemparés pour la plupart, complètement impuissants. Nous étions affalés par terre, en train de chercher de l'air. J'entendais les prisonniers autour de moi qui priaient, ils suffoquaient, et je me suis dit que j'étais en train de mourir. Après sept heures de torture, les policiers ont ouvert la porte en fer pour que nous accédions à la prison. J'ai été transféré à la prison de Tora quatre mois plus tard. Je suis en détention provisoire depuis 600 jours, simplement parce que j'ai pris des photos.

    « Notre dignité est restée à la porte de la prison »

    « La prison de Tora, c'est comme un cimetière. Je dors sur le sol, un carrelage glacé. Mes affaires sont suspendues à un clou au mur, au-dessus de mon matelas tout fin. Il y a une minuscule « cuisine » où nous préparons nos repas. Nous avons une unique plaque électrique, qui nous sert aussi à nous chauffer pendant les mois d'hiver. La « cuisine » jouxte les latrines, un simple trou dans le sol en béton. Une couverture est suspendue entre les deux coins, pour créer un semblant d'intimité. Notre dignité est restée à la porte de la prison.

    « Je partage avec 12 prisonniers politiques une cellule qui mesure trois mètres sur quatre. Nous restons parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines, sans voir le soleil ni respirer l'air du dehors.

    « Ma détention a été renouvelée sans interruption depuis que j'ai été arrêté, il y a 600 jours. Je n'ai été inculpé d’aucune infraction. On m'a jeté en prison sans qu'aucune enquête n'ait été menée sur les soi-disant charges que l'on me reproche.

    « Je suis un reporter photographe, pas un criminel. Psychologiquement, c'est insupportable d'être en détention illimitée. Même un animal ne survivrait pas dans ces conditions. »

    Amnesty International fait campagne pour obtenir la remise en liberté immédiate et sans condition de Mahmoud Abu Zied, qui est un prisonnier d'opinion détenu uniquement en raison de ses activités de journaliste.

    Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International @HassibaHS.

    Pour en savoir plus

    Égypte. Un photojournaliste égyptien interrogé (document, 27 février 2015)

    https://www.amnesty.org/fr/documents/MDE12/0110/2015/fr/

    https://www.amnesty.org/fr/articles/blogs/2015/04/600-days-in-jail-for-taking-pictures/

    Égypte. Un photojournaliste détenu depuis un an sans inculpation (document, 29 septembre 2014)

    https://www.amnesty.org/fr/documents/MDE12/052/2014/fr/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTZR4Z8kEP4az95lPj3fnxUnpp5GZGfEF98Pffa1j1TOknEnAujIg

     

    Pour le Trio Joubran, « être artiste, c’est résister »

    L’Orient le Jour, mercredi 8 avril 2015
  • Cri de ralliement pour les déplacés du camp Yarmouk (Le devoir.ca)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTQguIecSpoo-3Wbb-uGLSgj-HJ-hWGfycdVgqxGpmCtmI47pbqwA

     

    Une grande mobilisation pour la sécurité des réfugiés palestiniens à Damas s’organise, après leur évacuation

    Ramallah — Manifestations, appel de personnalités, déplacement à Damas d’un dirigeant de l’OLP : les Palestiniens se sont mobilisés lundi pour le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk en Syrie, pris en étau entre les troupes syriennes et le groupe État islamique.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a en outre réclamé que les agences humanitaires puissent avoir accès aux milliers de Palestiniens bloqués dans le camp afin qu’ils puissent être évacués en toute sécurité. 

    Un haut cadre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Ahmed Majdalani, a expliqué à l’AFP être en route pour Damas pour discuter avec des responsables du gouvernement syrien des « moyens d’offrir une protection à notre peuple à Yarmouk ». « Le gouvernement est la partie principale, c’est lui qui est responsable de la sécurité en Syrie et qui est concerné dès lors qu’il s’agit de protéger le camp », a-t-il estimé.

    Camp assiégé

    L’OLP a appelé « tous les mouvements à se mettre d’accord immédiatement pour protéger le camp des tentatives d’en faire un champ de bataille ». Elle rappelle en outre « l’obligation d’éloigner les civils via des couloirs sécurisés et d’autoriser l’entrée immédiate d’une aide humanitaire et médicale d’urgence ».

    Cet appel a été soutenu par les mouvements présents à Gaza — des islamistes à la gauche — qui, dans un communiqué commun, ont demandé à « s’accorder avec la délégation de l’OLP sur une position commune pour tenir les camps à l’écart [du conflit] et ne pas interférer dans les affaires syriennes ».

    L’OLP a organisé ces derniers jours l’évacuation de 2000 personnes de Yarmouk, qui comptait encore la semaine passée quelque 18 000 habitants. Assiégés depuis plus d’un an par l’armée syrienne, les habitants de ce camp situé à environ sept km du centre de Damas souffrent de pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments.

    Selon M. Majdalani, c’est parce que son emplacement aux portes de la capitale est « stratégique » que le groupe EI tente de le prendre « pour y installer des bases d’où il peut lancer ses attaques ». Mais, a-t-il prévenu, « nous ne voulons pas que notre peuple paie le prix d’une bataille qui n’est pas la sienne ».

    Le groupe armé État islamique a lancé mercredi une offensive sur le camp avec l’aide de djihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ils en contrôlent désormais une grande partie après plusieurs jours d’affrontements contre des combattants palestiniens, qui ont fait une trentaine de morts.

    Dans le même temps, l’armée syrienne a renforcé son siège autour de Yarmouk et mène des raids aériens réguliers sur le camp, dans lequel elle n’est jusqu’ici pas entrée.

    Manifestation

    Dans la bande de Gaza, des dizaines de personnalités politiques, dont les députés du Hamas, se sont rassemblées devant le Parlement pour demander aux belligérants d’arrêter immédiatement les tueries. Il faut que Yarmouk « soit un lieu neutre, à distance de la folie de la guerre », a lancé Mohamed Faraj al-Ghoul, un dirigeant du mouvement islamiste.

    Dans le même temps, une centaine de femmes ont manifesté devant un bureau de l’ONU à Gaza pour, selon une participante, « lancer un appel aux pays arabes et à l’ONU pour qu’ils aident Yarmouk ».

      Des jeunes Palestiniens ont également bloqué l’entrée de la Croix-Rouge à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Sur la porte qu’ils ont cadenassée, ils ont accroché des pancartes de soutien aux habitants de Yarmouk abandonnés selon eux par la Croix-Rouge, a rapporté un photographe de l’AFP

    7 avril 2015

    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/436516/syrie-cri-de-ralliement-pour-les-deplaces-du-camp-yarmouk

     

  • Nouveautés sur Info-Palestine

    À Gaza, des Palestiniens ont démontré leur soutien aux réfugiés du camp Yarmouk, à Damas, qui a été pris d’assaut la semaine dernière par les djihadistes du groupe État islamique.

    Catastrophe dans le camp de Yarmouk, investi par l’État Islamique

    Maureen Clare Murphy - 6 avril 2015

    Et si l’on parlait de l’arsenal nucléaire israélien ?

    Ramona Wadi

    C’est Israël, la vraie menace nucléaire au Proche-Orient !

    Lamis Andoni

     

  • Actualités politiques algériennes (Essf)

     

    Oligarchie, citoyenneté et sexisme, droit de grève, ordre néolibéral

     
    L’oligarchie se dote de son propre parti ?

    Certains cercles politiques et médiatiques affirment ces jours ci que le frère-conseiller du président de la République, Saïd Bouteflika, est entrain de se préparer pour la création de son propre parti politique. Dans le cas ou cette information s’avère juste, implicitement la faction dominante dans le pouvoir veut s’affranchir du modèle de domination actuelle. Un modèle qui s’appuie sur le consensus entre le bloc social dominant ; à savoir l’Armée, la bureaucratie, le patronat et les partis au pouvoir, notamment le FLN et le RND. Ce qui nécessite ipso facto une réorganisation des alliances actuelles, une redéfinition des rôles des uns et des autres, ainsi l’inscription de nouveaux objectifs politique pour assoir un nouveau rapport de forces.

    Les évolutions politiques qu’a connues le pays depuis mise en place du « Bouteflikisme » indiquent que « l’Oligarchie » qui a accumulé des richesses exorbitantes et un pouvoir politique important, ne peut s’accommoder des hésitations dominantes et de la crise politique actuelle qui entrave son obsession d’assoir son hégémonie totale sur ses « sujets ».

    Les organisations politiques au pouvoir ne jouent plus leurs rôles assignées à cause des multiples crises internes et la perte de légitimité électorales, ainsi que la crise structurelle des institutions élues. Cependant, personne ne peut nier que cette oligarchie a tout le temps eu des véléités d’émancipation de la classe politique au centre ou a la périphérie du pouvoir d’Etat, et de peser de tout sont poids dans la guerre de succession a Bouteflika. Mais pour le moment elle n’a pas les moyens politiques et les rapports de forces nécessaires pour réaliser cette entreprise.

    En attendant de réaliser sont projet politique, l’oligarchie s’accommode bien avec le statut quo.

    Citoyenneté sans citoyennes

    L’actualité politique nationale en mois de mars 2014, reste incontestablement marquée par le débat sur les amendements du code pénal, relatif à la criminalisation des violences à l’égard des femmes. Une véritable levée de bouclier s’est levé chez les partis islamistes, association et dans la société. Les arguments avancés nous renseignent encore une fois, sur la régression du champ politique et social algérien.

    Les idées rétrogrades, le patriarcat et le machisme demeurent des valeurs et des pratiques dominantes. Au nom des valeurs socioculturelles et religieuses, beaucoup de voix, notamment chez les islamistes, ont mené toute une campagne pour dire que ces amendements vont disloquer la famille et l’autorité du mari au sein de la cellule familiale. Ce qui représente une véritable reproduction des rapports de domination et d’abus d’autorité qui règne au sein de nos familles et dans la société.

    Il s’agit là d’une véritable réaction primaire de « mâles » affolés par une éventuelle perte de sa domination sur sa « femelle ». Ce qui nous amène à dire que ces acteurs politiques ne sont pas intéressés par un changement radical des rapports de domination abominables dans nos sociétés. Et pourtant, ces partis-là (le HMS , ADALA , NAHDA , Islah et autres organisation) se revendiquent du combat pour la citoyenneté tel que prescrit dans leurs programmes politique, prise déclaration ou au sein de la CNLTD-ISCO. Alors comment prétendre se battre pour la citoyenneté pleine et entière au peuple algérien quant le « mâle » s’octroie le droit de tabasser sa compagne, considérée comme « femelle ».

    Comment prétendre construire une société démocratique quand la femme qui représente une bonne partie de la société est confinée dans un stade inférieur. Comment prétendre défendre la souveraineté populaire quand la femme na même pas droit de cité dans la gestion de son propre foyer.

    La citoyenneté n’est pas n’est pas un concept creux, soit elle implique tout le monde sans distinction de sexe, d’âge ou de classe dans la gestion effective des affaires de la cité, soit elle sera autre chose qui ne ressemble aucunement a ces principes. Dommage que l’hypocrisie et l’opportunisme politique ne tue pas !

    La troisième colonne

    « Il a été convenu à l’unanimité de saisir la justice pour mettre fin à l’abus d’utilisation du droit de grève », c’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le président de l’association nationale des parents d’élèves, dans les colonnes du quotidien El Watan. Cette décision prise dans une réunion ordinaire de la dite association, représente un précédent grave et une atteinte flagrante au droit de grève chèrement acquis par les hautes lutte des travailleurs.

    Cette campagne qui s’ajoute à d’autres, vise en réalité à criminaliser la lutte des enseignants pour l’amélioration des conditions socioprofessionnelles de la corporation des enseignants. Cette croisade contre les syndicats de l’éducation en lutte s’inscrit objectivement dans le cadre de la campagne générale mené par le gouvernement et du patronat contre le droit de grève. Une remise en cause du droit syndical devenue monnaie courante dans tous les secteurs d’activités et inscrite dans l’avant projet du code du travail.

    Cette entreprise mesquine et de bas étage, n’est pas loin des pratiques liberticides des régimes autoritaires et celles des fascistes. Nous devons tous dénoncer cet état de fait et défendre ensembles : le droit de grève et le respect des libertés syndicales

    Repentance ?

    Nous assistons ces derniers jours à une « évolution » dans le discours des « opposants » du régime actuel, notamment avec les derniers événements d’Ain Salah. Les partis composant la CNLTD ou l’ISCO qui tentent de surfer sur le mouvement contestation dans le sud du pays sont devenus en un laps de temps des fervents défenseurs de la souveraineté nationale, anti-multinational et presque anti-impérialiste.

    Ce « changement » répond t’il a un changement profond des programmes de ces partis et acteurs politiques ? Aucun indice apparent ou latent ne nous permet de confirmer cette hypothèse. Comment ces organisations, qui ont tous et sans exception, approuvé la loi khlil en 2005 qui dénationalise nos hydrocarbures et l’offre aux géants pétroliers étranger, se disent opposé aujourd’hui a la même option.

    Prétendre défendre la souveraineté nationale contre le dictat des multinationales et défendre les accords d’association avec l’UE et l’OMC, ainsi que le libre échange, relève soit de l’ignorance, de l’inconséquence ou de l’opportunisme politique.

    La perversion des combats légitimes des populations en lutte ne fera que démobiliser les gens à l’ avenir et reproduire les échecs du passé. Il ne s’agit pas la de faire le procès des partis ou la tentative de « jonction » entre des organisations politiques et des mouvements sociaux. Mais une jonction qui ne peut faire l’économie des ruptures nécessaires avec l’ordre établit. L’économie de dénoncer les rapports sociaux dominant basé sur les inégalités (politique, économique, sociale, spatiale, sexuelles, linguistiques…etc.).

    Une rupture avec l’ordre libéral et exploiteur et liberticide. Seule la mobilisation des masses populaires peut imposer, par un rapport de force politique qu’il nous faudra bâtir, des élections démocratiques et transparentes. Seule une convergence des énergies démocratiques et des forces sociales anti libérales et anti impérialistes peut imposer la satisfaction des aspirations de la majorité des algériens et des algériennes.

    Samir Larabi  23 mars 2015

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34663