Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • L’accord agricole entre l’Union Européenne et le Maroc annulé (Afriques en lutte)

    Niños-saharauis-.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Enfants saharaouis

    Le Sahara occidental et ses richesses ne font pas partie du Maroc.

    La Cour de justice de l’Union européenne vient de le reconnaître au terme d’une longue bataille juridique.

    "Par un jugement rendu ce 10 décembre 2015, le Tribunal de l’Union européenne (Luxembourg) a prononcé l’annulation de l’acte du 8 mars 2012 du Conseil de l’Union européenne relatif à la conclusion de l’accord agricole entre l’Union européenne et le Maroc. Cette annulation est à effet immédiat.

    Depuis toujours, le Front Polisario dénonce et conteste les accords internationaux conclus par le Maroc dans la mesure celui-ci les applique sur le territoire du Sahara occidental, qui ne relève en aucun cas de sa souveraineté. Depuis 1975, le Maroc est puissance occupante à la suite d’une opération militaire illégale, et la politique d’annexion qu’il conduit sape le droit international dans ses fondements.

    Alors que l’accord agricole conclu entre l’Union européenne et le Maroc avait été de manière flagrante appliquée sur le territoire du Sahara occidental, contre la volonté toujours affirmée des dirigeants du Front Polisario, le renforcement de l’accord décidé le 18 mai 2012 était strictement inadmissible. C’est pour cette raison que le Front Polisario avait décidé de former une demande d’annulation devant le Tribunal l’Union européenne et cette démarche est aujourd’hui saluée du succès, par le jugement d’annulation.

    Il résulte de cette décision de justice deux éléments majeurs.

    Tout d’abord, le Front Polisario, seul représentant du peuple Sahraoui, est en mesure d’agir en tant que sujet de droit international devant la juridiction européenne et les juridictions des 28 Etats européens. Le Front Polisario a toujours placé son action sous l’angle du droit international, et, encouragé par cette décision de justice, il entreprendra de manière systématique toutes les démarches juridiques, par la négociation ou l’action en justice, pour parvenir à son but qui est le respect de la souveraineté sahraouie et le référendum d’autodétermination.

    Ensuite, et sur le fond, le tribunal de l’Union européenne s’appuie sur le fait que "la souveraineté du royaume du Maroc sur le Sahara occidental n’est reconnue ni par l’Union et ses Etats membre ni, plus généralement, par l’ONU" et sur "l’absence de tout mandat international susceptible de justifier la présence marocaine sur ce territoire".

    Ainsi, ce jugement qui établit la capacité de Front Polisario à agir en justice, consacre les positions politiques du Front Polisario, seul habilité à décider des conditions d’exploitation des ressources naturelles.

    Il faut maintenant se tourner vers l’avenir.

    1/ Le Front Polisario rappelle qu’il a engagé un recours similaire pour l’accord de pêche, et il aborde cette deuxième procédure avec confiance.

    2/ Le Front Polisario a toujours recherché et privilégie la négociation, mais il agira en justice chaque fois qu’il sera nécessaire. Aujourd’hui, le Front Polisario réitère au Conseil de l’Union européenne et à la Commission européenne sa disponibilité pour engager des négociations immédiates et sans conditions.

    3/ Alors que l’Europe est une communauté de droit, le Front Polisario s’adresse à toutes les capitales européennes pour respecter les règles posées par cette décision de justice.

    4/ Le Front Polisario lance un appel solennel à toutes les entreprises qui exercent leur activité sur le territoire du Sahara occidental et dans les eaux relevant de sa souveraineté. Il ressort de la décision de justice que ces activités sont toutes illégales. Ces entreprises doivent prendre contact avec les autorités du Front Polisario pour régulariser leur situation, faute de quoi celui-ci engagera les recours nécessaires pour imposer le respect de cette décision de justice.

    5/ Ce jugement important va nécessairement avoir un fort impact sur les négociations générales conduites sous l’égide de l’ONU. Il est temps de sortir de l’illégalité imposée depuis 40 ans par le Maroc. Cet arrêt du Tribunal de l’Union européenne de 2015 est une suite de l’avis rendu par la Cour internationale de justice en 1975. La force du droit vaincra la violence et l’illégalité du Maroc.

    Le Maroc doit admettre qu’aucune solution ne peut être imposée contre un peuple, au mépris de la légalité internationale." 15 décembre 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/accord-agricole-entre-l-union

  • En Israël, « un gouvernement d’extrême droite, hyper-nationaliste et raciste » (Anticapitaliste)

     
     
    Michel Warschawski milite depuis de longues années en Israël, entrant en 1968 au sein de l’Organisation socialiste israélienne (Matzpen, la « boussole »), révolutionnaire et antisioniste, et fondant en 1984, avec des militants de gauche palestiniens, le Centre d’information collective. Il a retracé sa biographie dans un de ses ouvrages, Sur la frontière (Stock, 2002).
     
    Netanyahou a finalement réussi à gagner les élections en mars 2015. Comment expliques-tu sa réussite ? Comment définir le gouvernement israélien actuel ?
     
    Netanyahou a gagné les élections pour deux raisons : la première c’est l’absence de crédibilité du centre-gauche, qui n’avait aucune alternative à proposer, en particulier dans le domaine de l’occupation coloniale. Livni et Herzog disaient à peu près la même chose que Netanyahou, mais avec moins de fermeté. Le mot « paix » n’a quasiment jamais été utilisé par les candidats de l’ex-parti travailliste. Si on reste dans le discours sécuritaire, personne n’est plus convainquant que Benjamin Netanyahou, et comme vous le savez en France aussi, l’électeur préfère toujours l’original à la copie, extrêmement pâle d’ailleurs quand elle a le visage de Yitshak Herzog.
     
    La seconde raison, c’est l’arme de la peur, très bien instrumentalisée par Netanyahou, de l’Iran à l’électorat arabe « qui se mobilise en masse dans des bus affrétés par les ONG ». La peur de l’ennemi ou de l’autre est plus que jamais l’arme utilisée par les puissants… et fait le lit des mouvements racistes, xénophobes et fascistes. Face à ce discours de la peur, il fallait proposer une alternative réelle, faite de Droit et de Solidarité, mais cela le centre-gauche en est totalement et définitivement incapable.

     
    La victoire de l’extrême droite a été écrasante, et Netanyahou n’a pas eu à faire de coalition avec les partis du centre. C’est donc un gouvernement d’extrême droite, hyper-nationaliste et raciste qu’ont engendré les dernières élections.
     
    Quelles ont été les premières mesures ?
     
    Netanyahou a agi dans la continuité de ses précédents gouvernements : accélération et élargissement de la colonisation, projets de nouvelles lois liberticides, en particulier contre les ONG, censure de projets culturels « antinationaux ». Bref, on continue la même politique nationaliste, raciste mais aussi néolibérale.
     
    Comment analyses-tu la révolte palestinienne actuelle ?
     
    La révolte actuelle est la conjonction de deux facteurs. Le crédit accordé pendant la dernière décennie à Mahmoud Abbas et à sa politique de « processus de paix » est épuisé. La grande majorité de la société, y compris la jeunesse, et de la classe politique, y compris le Hamas et ce qui reste de la gauche, avaient laissé le Président mener sa politique sans tenter d’y mettre des bâtons dans les roues. Ils étaient pour le moins sceptiques, mais ont laissé sa chance au Président. Le crédit est maintenant épuisé, d’autant que Mahmoud Abbas lui-même a déclaré à l’ONU que le processus d’Oslo était mort, assassiné par les Israéliens.
     
    Le second facteur est la série de provocations initiées ces derniers mois par Netanyahou et ses ministres, la plus grave étant la remise en question du statu quo sur l’Esplanade des Mosquées et la profanation d’Al Aqsa par des policiers israéliens. Les deux facteurs réunis ont eu un effet explosif. Partout en Palestine (et dans l’ensemble du monde musulman) la rumeur a couru que ce gouvernement allait détruire la Mosquée pour y reconstruire le Temple juif… ce qu’expriment ouvertement certains membres du parti de Netanyahou.
     
    Netanyahou a parlé d’une « nouvelle Intifada », pour hystériser le climat politique et justifier de nouvelles mesures de répression. Avec le recul, quelle différence vois-tu entre le climat politique et les sentiments dominants dans la société israélienne à l’époque de la première Intifada en 1987, et aujourd’hui ?
     
    Nouvelle Intifada ? Je ne sais pas ce que cela veut dire. On a parlé en 2000 de Seconde Intifada alors qu’il s’agissait d’une reconquête initiée par Israël des (très maigres et souvent symboliques) acquis d’Oslo.
     
    Si le mot Intifada est utilisé pour décrire un soulèvement populaire généralisé, on n’en est pas encore là. Les actions de masse restent encore limitées. Ce qui avait permis l’Intifada, c’est l’existence d’une véritable direction, faite de l’ensemble des partis politiques, au niveau national (dans les territoires occupés) et local, qui donnait des consignes régulières et était entendue par toute la population.
     
    Aujourd’hui cette direction n’existe plus, remplacée par l’Autorité palestinienne… et sa police.
     
    S’il y a eu dans la société israélienne, entre 1987 et 1990 une large sympathie et de forts mouvements de solidarité avec la lutte palestinienne, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, et la solidarité est limitée à quelques milliers de personnes. Pour comprendre cette différence, il faut revenir quinze ans en arrière, au grand mensonge de Ehoud Barak, à son retour du sommet de Camp David. Ce mensonge (des « offres généreuses » rejetées par Yasser Arafat etc.) a été avalé à pleine bouche par le mouvement de la paix, qui annonçait ainsi sa mort volontaire et assumée. On peut détruire un mouvement de masse en 48 heures, mais le reconstruire demande une génération entière. Aujourd’hui le mouvement de la paix israélien est encore dans le coma. Il reste à espérer que contrairement à Ariel Sharon, ce coma n’est pas définitif…
     
    La surenchère d’extrême droite domine la politique israélienne. Netanyahou et le Likoud y participent allègrement. Outre la répression « classique » (des tirs de snipers au blocage des territoires palestiniens et punitions collectives), il y a eu les propos délirants sur Hitler et le Mufti de Jérusalem, les nouveaux « murs de sécurité » à l’intérieur du « grand Jérusalem », peut-être la privation du statut de « résident » pour 80 000 Palestiniens de Jérusalem vivant « du mauvais côté » des barrières « de sécurité ». Le gouvernement israélien navigue-t-il à vue, au fil des surenchères racistes et sécuritaires, ou a-t-il une stratégie de plus long terme ?
     
    Et l’un, et l’autre. Les provocations sur l’Esplanade des Mosquées ont été imposées par ses propres ultras à Netanyahou qui craignait, s’il s’opposait à leurs provocations, de perdre des électeurs au profit d’autres partis d’extrême droite. Même s’il savait que c’était une erreur, il était trop lâche pour y mettre un veto. Les mesures ultra-sécuritaires, les projets de lois encore plus répressifs et surtout la tonalité brutale de son discours politique sont essentiellement populistes, pour plaire à son électorat d’extrême droite.
     
    Ceci dit, Netanyahou a un projet stratégique : étendre les frontières d’Israël jusqu’au Jourdain, tout en se débarrassant de la majorité des Palestiniens, enfermés derrière des murs dans des enclaves autogérées qu’ils pourront, s’ils le désirent, appeler Etat(s) Palestinien(s). En fait c’est le vieux plan Sharon.
     
    Est-ce que d’autres voix, des contestations se font entendre dans la société israélienne sur cette « gestion de la violence » ?
     
    Comme je l’ai dit, l’opposition à la politique sécuritaire est très réduite, d’autant que la population palestinienne d’Israël, qui est la principale force d’opposition, a fait désormais le choix de manifester dans ses villes et ses villages, et de ne plus venir renforcer les rangs des manifestations à Tel Aviv.
     
    Les doutes voire des critiques sévères qui s’expriment dans la classe politique sur la stratégie et les choix tactiques de Netanyahou sont le fait… des anciens responsables des diverses agences de sécurité (Mossad, Shin Beit) et de généraux à la retraite. Auxquels il faut ajouter plusieurs éditorialistes et chroniqueurs dans les différents quotidiens.
     
    Que dit l’opposition parlementaire sioniste israélienne, les partis (travailliste et du « centre ») de l’Union sioniste ? Prétend-elle avoir une autre politique ?
     
    J’ai répondu à cette question concernant les positions du centre-gauche. Mais avec la crise actuelle c’est même pire, Herzog critique le gouvernement sur sa droite !
     
    Et la (vraie) gauche en Israël ? L’alliance du parti communiste et des partis arabes israéliens qui a fait un score très honorable aux élections de mars ? Les différentes organisations pacifistes et antisionistes ?
     
    La « vraie gauche » est effectivement composée de deux éléments, la Liste (arabe unifiée) et le collectif des différentes organisations anti-guerre et anti-occupation. La Liste unifiée a organisé de nombreux rassemblements de masse dans les villes arabes et dans les villes mixtes, comme Haïfa, où ont participé des dizaines de milliers de manifestants. Quant aux initiatives des organisations anticoloniales, elles restent limitées à quelques milliers de personnes. La grande majorité de ce qui a été autrefois le « mouvement de la paix » préfère garder ses forces pour pleurer l’assassinat de Rabin, dont on vient de célébrer le vingtième anniversaire.
     
    Tzipi Levni, l’héritière « centriste » du parti fondé par Ariel Sharon avant son coma, se prétend favorable à une « solution de deux États pour deux peuples ». Ses propos sont hypocrites, mais cette solution est depuis longtemps l’espoir de beaucoup de militants contre la colonisation et l’oppression des Palestiniens. 22 ans après Oslo, vu l’ampleur de la colonisation (plus de 570 000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est aujourd’hui, contre 200 000 en 1993) et l’évolution de la société israélienne, que penses-tu aujourd’hui d’une telle perspective ?
     
    Je ne crois pas à l’irréversibilité de la colonisation israélienne. Des empires ont été réversibles, la colonisation française ou anglaise en Afrique et en Asie a été réversible, l’URSS a été réversible, l’Algérie est devenue indépendante après 130 ans de colonisation en profondeur. Tant que le peuple palestinien n’aura pas baissé les bras et continue à revendiquer la décolonisation de ses terres (du moins la Cisjordanie et Gaza), la situation reste réversible. Tout est une question de rapports de forces, régionaux et internationaux. J’ajouterai que quand le rapport de forces aura changé et pourra imposer une solution, les « deux États » seront la position de repli des Israéliens, extrême droite comprise.
     
    Propos recueillis par Yann Cézard
    dans la revue L'Anticapitaliste Revue du NPA n° 71 (décembre 2015)
    *

  • Nouveautés sur Nouveau Parti Anticapitaliste

     

    •  
      Mascarade, dictature et égalité des sexes Pour la première fois, les femmes pouvaient voter aux élections municipales en Arabie saoudite. 14 d’entre elles auraient été élues. Une révolution nous dit-on...

     

    •  
      Notre ami le roi... Un président américain avait coutume de dire du sanglant dictateur de la république dominicaine : « Trujillo est un salopard, mais c’est notre salopard ».

     

    •  
      Libye : Nouveau front pour Daesh Au moins, l’ancien envoyé spécial des Nations unies Bernardino Léon aura réussi à fédérer tout le monde… contre son projet.

     

     

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Syrie. La machine de mort de Bachar al-Assad

    16 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Rédaction A l’Encontre; Benjamin Barthe Le 15 décembre 2015, John Kerry, secrétaire d’Etat américain, rencontrait pour la deuxième fois cette année, à Moscou, le président Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères, Segueï Lavrov. Formellement, il s’agissait de préparer la réunion du 18 décembre 2015, à New York, du Groupe de travail international sur […]

    Egypte. Où est la sécurité et où est l’Etat?

    16 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par Mahmoud Khalil Le général Badaoui Abdellatif, député fraîchement élu sur les listes du Wafd [1] vient d’avoir des propos surprenants. Il y a évoqué l’invitation de l’appareil de Sécurité nationale (anciennement la Sécurité de l’Etat) aux députés à rejoindre la Coalition du soutien de l’Etat [2], et ce malgré le scepticisme de beaucoup d’entre […]

    Libye. L’implantation de Daech dans le golfe de Syrte

    13 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par Ali Bensaâd A propos de la Libye, les médias internationaux mettent l’accent sur la conférence de Rome, ce dimanche 13 décembre. Elle est sponsorisée, officiellement, par les Etats-Unis et l’Italie. Elle est le résultat du travail de Michel Kobler, émissaire de l’ONU, dont les arrières sont assurés par les divers pays «prêts à intervenir en […]

    Accord d’union nationale en Libye: un jalon pour penser l’après Daech?

    11 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par François Burgat Pour que Daech déborde des limites de son statut d’organisation «extrémiste», il faut que les dysfonctionnements des systèmes politiques de la société où s’implantent ses combattants deviennent tels qu’ils permettent de mobiliser non plus seulement les marges de cette société mais, plus largement, certaines au moins de ses composantes essentielles. C’est ce […]

     
  • Des écoles bombardées : la coalition menée par l’Arabie saoudite met gravement en péril l’avenir des enfants au Yémen (Amnesty)

    hollande-en-arabie.jpg

    Les forces de la coalition conduite par l’Arabie saoudite se sont livrées à plusieurs frappes aériennes qui ont visé des établissements scolaires toujours utilisés, en violation du droit international humanitaire, et ont ainsi entravé l’accès à l’éducation de milliers d’enfants du Yémen, écrit Amnesty International dans une synthèse rendue publique vendredi 11 décembre. Les forces de la coalition sont armées par des États, dont les États-Unis et le Royaume-Uni.

    Dans ce document intitulé ‘Our kids are bombed’: Schools under attack in Yemen, Amnesty International enquête sur cinq frappes aériennes contre des écoles qui se sont déroulées entre les mois d’août et d’octobre 2015. D’après les recherches menées par l’organisation au Yémen, celles-ci ont fait cinq morts et au moins 14 blessés, dont quatre enfants, dans la population civile. Les élèves ne se trouvaient pas dans les établissements lors des attaques, mais celles-ci ont gravement endommagé ou détruit les locaux, ce qui va avoir des conséquences durables pour les élèves.

    « La coalition dirigée par l’Arabie Saoudite a lancé plusieurs frappes aériennes illégales contre des établissements utilisés à des fins pédagogiques – et non militaires –, ce qui constitue une violation flagrante des lois de la guerre, a déclaré Lama Fakih, conseillère pour les situations de crise à Amnesty International, qui vient de rentrer du Yémen.

    « Les écoles sont des lieux de vie très importants pour la population civile, elles sont supposées être des espaces sûrs pour les enfants. Les jeunes élèves du Yémen sont contraints de faire les frais de ces attaques. Déjà durement touchés par le conflit, ils voient leur éducation bouleversée, ce qui pourrait constituer un handicap qui les suivra toute leur vie. »

    Certains établissements scolaires ont été bombardés à plusieurs reprises, ce qui porte à croire qu’ils ont été délibérément pris pour cibles.

    « Attaquer délibérément des écoles qui ne sont pas des objectifs militaires et s’en prendre directement à des civils qui ne participent pas aux hostilités sont des crimes de guerre », a déclaré Lama Fakih.

    Les dégâts ont gravement perturbé la scolarité des plus de 6 500 enfants inscrits dans les écoles des gouvernorats de Hajjah, d’Al Hudaydah et de Sanaa. Il s’agissait parfois des seuls établissements scolaires de la région. Rien ne donnait à penser que l’un des cinq établissements bombardés aurait pu être utilisé à des fins militaires.

    En octobre 2015, l’école Science et foi du village de Magreesh (district de Bani Hushaysh, gouvernorat de Sanaa), a été bombardée à quatre reprises en quelques semaines. La troisième frappe a tué trois civils et fait plus de 10 blessés. Mille deux cents enfants étaient scolarisés dans cette école, la seule du village.

    Dans le secteur de Hadhran (district de Bani Hushaysh), l’école Kheir a également été la cible de plusieurs frappes aériennes, qui ont gravement endommagé les locaux les rendant inutilisables. Lors de ces attaques, deux habitations civiles et une mosquée ont également été touchées : dans l’une de ces habitations, deux enfants ont été tués et leur mère a été blessée tandis qu’un homme est mort et un autre a été blessé alors qu’ils priaient dans la mosquée.

    Amnesty International demande qu’une enquête indépendante et impartiale soit ouverte sur les cinq attaques présentées dans sa synthèse, et que les auteurs présumés de ces attaques soient tenus de répondre de leurs actes. L’organisation engage également la coalition à accorder des réparations pleines et entières aux victimes de ces attaques illégales et à leurs familles.

    « Les attaques illégales présumées, dont la liste ne cesse de s’allonger, ne font l’objet d’aucune enquête de la part de la coalition saoudienne ni des États qui lui fournissent un soutien, notamment des armes. Cette situation dénote une impassibilité inquiétante à l’égard des conséquences dévastatrices de cette guerre sur les civils au Yémen, a déclaré Lama Fakih.

    « Quelle que soit l’issue des négociations de paix qui doivent se tenir la semaine du 14 décembre, il est essentiel que des enquêtes indépendantes soient menées sur ces attaques et d’autres frappes aériennes illégales, et que les responsables présumés aient à rendre des comptes. »

    C’est tout le système éducatif yéménite qui pâtit du conflit. D’après l’UNICEF, au moins 34 % des enfants ne vont plus à l’école depuis les premières frappes aériennes, en mars 2015.  D’après les chiffres communiqués à Amnesty International par le ministère de l’Éducation, installé à Sanaa, plus de 1 000 établissements scolaires ne fonctionnent plus : 254 ont été entièrement détruits, 608 l’ont été partiellement, et 421 servent d’abri aux personnes déplacées dans le pays par le conflit.

    Ces frappes aériennes ont également terrifié la population civile et ont été traumatisantes sur le plan psychologique pour les élèves.

    « Nous vivons dans la peur. Aujourd’hui, j’ai vu un avion, j’étais terrifiée », a déclaré une enfant de 12 ans scolarisée à l’école d’Al Asma, dans le village de Mansouriya (Al Hudaydah), détruite en août par un bombardement de la coalition.

    La directrice d’un autre établissement de la ville de Hodeida, le campus Al Shaymeh réservé aux filles où sont inscrites quelque 3 200 étudiantes, a fait part de son émotion après que l’établissement eut été bombardé à deux reprises en l’espace de quelques jours, en août 2015. Aucune étudiante ne se trouvait sur le campus, mais un homme et une femme ont été tués.

    « Pour moi, toute humanité avait disparu. Attaquer, sans sommation, un établissement d’enseignement… Où se trouve l’humanité ? […] S’en prendre à ce type de lieu est censé être illégal en temps de guerre », a-t-elle déclaré.

    Des rumeurs, selon lesquelles l’établissement servait de cache d’armes, avaient été colportées, notamment sur les réseaux sociaux, avant les bombardements, mais la directrice a expliqué à Amnesty International qu’elles étaient infondées. L’établissement avait été fouillé à la suite de ces rumeurs : aucune arme n’avait été trouvée.

    Même si des établissements scolaires yéménites ont parfois été utilisés à des fins militaires par les différentes parties au conflit, dans les cinq attaques évoquées dans sa synthèse, Amnesty International n’a trouvé aucun élément (fragments d’armes, débris d’explosions secondaires, etc.) tendant à prouver que ces établissements l’avaient été.

    Les groupes armés étatiques et non étatiques ne doivent pas se servir d’établissements scolaires à des fins militaires, ni se livrer à des opérations à proximité de ces établissements, car ils risquent alors de devenir des cibles militaires légitimes, exposées à des attaques, ce qui met en danger la population civile et peut avoir des effets négatifs à long terme sur l’accès des enfants à l’éducation.

    Dans sa résolution 2225 sur le sort des enfants en temps de conflit armé, adoptée cet été, le Conseil de sécurité des Nations unies a exhorté toutes les parties au conflit à « respecter le caractère civil des écoles » et s’est dit préoccupé par le fait que l’utilisation d’écoles à des fins militaires puisse en faire des cibles légitimes au regard du droit international et mettre en danger la sécurité des enfants.

    La synthèse d’Amnesty International insiste également sur la nécessité pour tous les États qui fournissent des armes à la coalition saoudienne, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, de suspendre de toute urgence tous les transferts d’armements utilisés pour commettre des violations du droit international, y compris des crimes de guerre. Il convient notamment pour les États fournisseurs d’armes de suspendre les transferts de bombes d’emploi général, d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de pièces et composants associés.

    En novembre, le ministère des Affaires étrangères des États-Unis a approuvé un transfert d’armes (dont des bombes d’emploi général MK89) d’un montant de 1,29 milliard de dollars à destination de l’Arabie saoudite, alors qu’Amnesty International avait recueilli des informations établissant leur utilisation lors de frappes aériennes illégales qui avaient fait plusieurs dizaines de morts dans la population civile.

    « Il est inacceptable que les États-Unis, entre autres alliés de la coalition conduite par l’Arabie saoudite, continuent d’autoriser des transferts d’armements à destination de membres de cette coalition en dépit d’éléments attestant de toute évidence qu’ils ne respectent pas les lois de la guerre ni le droit international humanitaire. Ces transferts doivent cesser immédiatement, a déclaré Lama Fakih.

    « Les États qui approvisionnent la coalition en armes doivent également user de leur influence pour presser les membres de celle-ci de respecter leurs obligations internationales et d’enquêter sur les violations du droit international humanitaire. »

    Il est interdit aux États parties au Traité sur le commerce des armes, dont le Royaume-Uni, de donner leur aval à un transfert d’armes dès lors qu’ils savent que les armes en question serviront à commettre des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil, ou d’autres violations du droit international humanitaire. 11 décembre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/bombing-of-schools-by-saudi-arabia-led-coalition-in-yemen/

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

    La nouvelle stratégie cynique d’Israël : faire passer le débat sur la Palestine comme une bataille religieuse alors qu’il s’agit d’une question de droits civiques

    La nouvelle stratégie cynique d’Israël : faire passer le débat sur la Palestine comme une bataille religieuse alors qu’il s’agit d’une question de droits civiques

    Malgré une visite récente de Kerry, les Etats-Unis se mettent en retrait des négociations entre Israël et la Palestine. Après Paris, c’est une mauvaise nouvelle. Par Nadia Hijab et Alaa Tartir, 7 décembre 2015   (Crédit: Reuters/Carlo Allegri/Nir Elias/Photomontage de Salon)   Avec l’attention qui se concentre sur la Syrie, due en partie  à l’Etat...

    Un lobbyiste d’Israël se met en quatre comme conseiller au Parlement européen

    Un lobbyiste d’Israël se met en quatre comme conseiller au Parlement européen

    David Cronin – The Electronic Intifada   Nuno Wahnon Martins, qui a fait de sa carrière la promotion d’Israël à Bruxelles. Image tirée d’une vidéo de B’nai B’rith International.   Un lobbyiste pro-Israël exerce un rôle direct dans l’organisation de certaines activités clés du Parlement européen sur le Moyen-Orient. Nuno Wahnon Martins, un représentant du...
     
     
    Pirouettes et plein de rose à la seule école de danse classique de Gaza

    Pirouettes et plein de rose à la seule école de danse classique de Gaza

    GAZA | NIDAL AL-MUGHRABI   Des petites Palestiniennes prennent part à un cours de danse classique le 25 novembre 2015 au Centre pour Enfants Al-Qattan de Gaza Ville. REUTERS/SUHAIB SALEM   Le groupe de filles, queues de cheval et tenues roses, tendaient les bras sur les côtés et pivotaient sur la pointe des pieds, essayant...
     
    Le contrôle de la religion de Trump pour les immigrants est pratique courante en Israël

    Le contrôle de la religion de Trump pour les immigrants est pratique courante en Israël

    Philip Weiss – 9 décembre 2015 – Mondoweiss La condamnation politique large de l’appel de Donald Trump pour interdire aux musulmans l’entrée aux États-Unis et pour surveiller les mosquées est devenue quasiment généralisée hier. Les dirigeants états-uniens, de gauche comme de droite, ont déclaré qu’une telle politique était inconstitutionnelle et contraire aux valeurs des États-Unis....
     
     
     
    Actes du colloque "L’économie de la Palestine : asphyxiée et pourtant vivante"

    Actes du colloque « L’économie de la Palestine : asphyxiée et pourtant vivante »

    L’économie de la Palestine : asphyxiée et pourtant vivante Viennent de paraître les  actes du colloque organisé par le CVPR-PO, le 11 avril 2015, au Sénat (éditions du CVPR-PO, 126 pages, 10 euros). Le colloque met en évidence la régression de l’économie palestinienne induite par l’occupation-colonisation israélienne – une évolution totalement à contre-courant de celle de pays faisant..
     
     
    Exposition photos de Massimo Berruti sur l'eau à Gaza à la maison européenne de la photographie à Paris

    Exposition photos de Massimo Berruti sur l’eau à Gaza à la maison européenne de la photographie à Paris

     Massimo Berruti, reporter italien de l’agence VU, et lauréat du Grand prix AFD/Polka, expose sur la situation de l’eau à Gaza à la maison européenne de la photographie à Paris ( 5/7 rue de Fourcy – 75004 Paris. TÉL : 33 1 44 78 75 00) Une exposition saisissante à voir jusqu’au 17 janvier 2016.   Beit...
     
     
     
    Khalida Jarrar, députée palestinienne condamnée à 15 mois d’emprisonnement par un tribunal militaire israélien

    Khalida Jarrar, députée palestinienne condamnée à 15 mois d’emprisonnement par un tribunal militaire israélien

      Khalida Jarrar, parlementaire palestinienne de gauche et féministe et avocate des prisonniers politiques, a été condamnée le 6 décembre dernier à 15 mois d’emprisonnement par un tribunal militaire israélien à Ofer. Après son arrestation par les forces militaires d’occupation, qui ont fait intrusion le 2 avril dans sa maison de Ramallah, l’emprisonnement de Jarrar, ancienne directrice...
     
     
    Le nombre des enfants palestiniens dans les prisons israéliennes a doublé

    Le nombre des enfants palestiniens dans les prisons israéliennes a doublé

    Charlotte Silver – The Electronic Intifada – 8 décembre 2015 Des enfants palestiniens passant devant les forces israéliennes à un check-point de Jérusalem, en novembre. (Mahfouz Abu Turk/APA Images)   Marah Bakir, 16 ans, sortait de son école, dans le quartier de Sheikh Jarrah dans Jérusalem-Est occupée, quand elle fut prise pour cible par la...
     
     
    Les Palestiniens qui fuient la Syrie sont parmi les réfugiés les plus vulnérables

    Les Palestiniens qui fuient la Syrie sont parmi les réfugiés les plus vulnérables

    Leur statut spécial les laisse sans État, même après des décennies d’exil, et dépourvus des droits des autres réfugiés.  Par Mai Abou Moghli et Naël Bitarie 4 Décembre 2015   Réfugiés palestiniens dans le camp de réfugiés de Yarmouk, à Damas, Syrie. (Reuters / Stringer)   Après les horribles attaques terroristes à Paris et

  • Maroc : Un mouvement de grève national des travailleurs envoie un message clair au gouvernement (Afriques en lutte)

    Les travailleurs marocains mobilisés dans le cadre d’une grève nationale des services publics et des autorités locales ont envoyé un message clair au gouvernement en faveur du rétablissement du dialogue social et de la négociation avec les syndicats du pays.

    Les trois affiliés de la CSI, UMT, CDT et UGTM à la tête du mouvement de grève conjointement avec la quatrième centrale nationale FDT ont signalé un taux de réponse élevé des travailleurs à leur appel à l’action, avec une participation globale de 80% de travailleurs, atteignant dans certaines régions 100%.

    Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI a indiqué : « Le gouvernement marocain a effectivement cessé tout dialogue social et toute négociation avec les syndicats en 2013. Cela a eu des répercussions sur le niveau de vie, les conditions d’emploi et les prestations de retraite des travailleurs.

    Ce mouvement de grève largement suivi a clairement laissé entendre au gouvernement que le dialogue doit reprendre et qu’une solution doit être trouvée aux pressions que subissent les familles de travailleurs en termes de leur niveau de vie. Nous en appelons au gouvernement à reprendre un dialogue en bonne et due forme avec le mouvement syndical, qui est la seule façon efficace de garantir un traitement équitable pour les travailleurs et d’éviter de nouveaux mouvements de grève. »

    16 décembre 2015 par CSI

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-un-mouvement-de-greve

  • Paris Palestine

    12366090_10208334911633275_7372629827279065577_o.jpg

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

    pal-sykes-picot.gif

    • Women
      Basic Rights – Five things that Saudi Arabian women still cannot do

      , by GREENWOOD George

      Despite Saudi women standing for office for the first time, the country still has a long journey towards gender equality.
      Around 900 women will be standing among 7,000 people vying for seats on the county’s 284 local councils.
      However, despite finally winning a right in 2015 that British women (...)

    • Tunisie
      Tunisie : Droits violés et libertés menacées

      , par BARAKET Arroi

      A l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
      Nawaat s’est adressée à trois organisations de défense des droits humains pour connaître leur évaluation de la situation des droits de l’Homme en Tunisie, cinq ans après le déclenchement de la révolution de la liberté et (...)

    • Régimes d'exception
      Appel des 1000 pour la levée de l’état d’urgence

      14 déc. 2015 — L’appel des 333 est devenu l’appel des 1000. Au total, ce sont plus de 9000 signatures qui ont été enregistrées ce jour.
      Continuons la campagne pour la levée de l’état d’urgence.
      Adressée à à tous les citoyens
      Pour la levée de l’état d’urgence
      Appel des 333 pour la levée de l’état (...)

    • On: Antiwar Struggles
      After November 13: A war: in whose interest ? – “France is always at war”

      ,

      Petition launched in France against the war policy of the presidency after the deadly and murderous killings by the Islamic State in Paris, Novembre 13, 2015.
      A war: in whose interest ?
      No single interpretation, no mechanistic explanation, explains the attacks. Does this mean we have to be (...)

    • Sur: Combat antiguerre
      A qui sert leur guerre ? – « La France est en guerre continuellement. »

      Ce texte, initialement paru comme tribune dans Libération le 25 novembre, s’est transformé en appel aujourd’hui signé par près de 5000 personnes. On peut continuer de le signer ici ! Change.org
      Aucune interprétation monolithique, aucune explication mécaniste n’élucidera les attentats. Faut-il pour (...)

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Libye. L’implantation de Daech dans le golfe de Syrte

    13 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par Ali Bensaâd A propos de la Libye, les médias internationaux mettent l’accent sur la conférence de Rome, ce dimanche 13 décembre. Elle est sponsorisée, officiellement, par les Etats-Unis et l’Italie. Elle est le résultat du travail de Michel Kobler, émissaire de l’ONU, dont les arrières sont assurés par les divers pays «prêts à intervenir en […]

    Accord d’union nationale en Libye: un jalon pour penser l’après Daech?

    11 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par François Burgat Pour que Daech déborde des limites de son statut d’organisation «extrémiste», il faut que les dysfonctionnements des systèmes politiques de la société où s’implantent ses combattants deviennent tels qu’ils permettent de mobiliser non plus seulement les marges de cette société mais, plus largement, certaines au moins de ses composantes essentielles. C’est ce […]

    Egypte. Une élection jouée d’avance

    10 - décembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par correspondant·e·s à Alexandrie et au Caire Une participation de 28% comparable à celle du temps de Moubarak témoigne du désintérêt de la population pour des élections. Rien n’y a fait, ni les colis de provisions ni les billets distribués par les candidats. Ce sont les gouvernorats les plus ruraux qui ont voté alors que […]