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  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Egypte : Une élection jouée d’avance (Essf)

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    Et bienvenue à l'acheteur de "raffale"!

    Une participation de 28% comparable à celle du temps de Moubarak témoigne du désintérêt de la population pour des élections. Rien n’y a fait, ni les colis de provisions ni les billets distribués par les candidats.
    Ce sont les gouvernorats les plus ruraux qui ont voté alors que les jeunes (60% des électeurs), eux, se sont abstenus massivement : tous les acquis de la révolution leur ont été repris, toute activité politique leur est interdite et aucun candidat ne les représente.

    Conclusion : la quasi-totalité des 596 députés seront des inconditionnels de Sissi dans la mesure où toute opposition qu’elle soit laïque ou religieuse a été muselée [1]. Le parti salafiste El Nour n’a que 12 députés et, pour la première fois, les Coptes en ont 34, beaucoup plus que d’habitude, élus
    - soit sur les listes pro Sissi [coalition Fi Hob Misr – Pour l’amour de l’Egypte],
    - soit sur le quota des cooptés par le président qui remercie ainsi le plein soutien que lui apporte le pape Tawadros II.

    Etat d’urgence et répression

    Au nom de la lutte contre le terrorisme, le régime égyptien a adopté depuis le 16 août 2015 des lois d’exception : la création de tribunaux spéciaux, des protections juridiques pour les policiers chargés de les mettre en œuvre, la criminalisation de toute personne diffusant ou publiant de « fausses » informations sur des attentats ou opérations intérieures, un dispositif qui vise les médias, y compris étrangers et les réseaux sociaux.

    Du coup les forces de l’ordre jouissent d’une totale impunité ce qui exaspère la population comme à Louxor et Ismaïlia où des émeutes ont éclaté pour protester contre le tabassage à mort de deux hommes arrêtés arbitrairement.
    Le pouvoir a donc été contraint d’inculper des policiers, averti par les conséquences de l’assassinat de Khaled Saïd, l’une des causes de la chute de Moubarak.
    Toute personne qui s’oppose au régime est considérée comme terroriste.

    Pourtant les conditions de vie qui ont conduit au déclenchement du processus révolutionnaire sont toujours présentes. L’inflation annuelle est de 9,7 % due surtout à la hausse des denrées alimentaires. Les réserves de la Banque centrale ne couvrent que deux mois d’importations entravant les industries qui en dépendent.

    Désastre écologique

    Au moment où Sissi parade à la COP 21, les conséquences du dérèglement climatique s’accélèrent.
    Des pluies diluviennes ont frappé durement le nord du pays, noyant des dizaines de villages du Delta. Dans le seul gouvernorat de Beheira, 500’000 habitations et 400 écoles ont été détruites, des centaines de têtes de bétail emportés par les eaux et 10’300 ha de terres cultivées dévastées.
    Ce sont donc des dizaines de milliers de familles qui se retrouvent sans abri, sans aucun moyen de subsistance, le gouvernement ayant promis une aide dérisoire de 10’000 livres égyptiennes (environ 1000 euros) par famille, Mais elle tarde à être versée.

    A Alexandrie, deuxième ville du pays, plusieurs personnes sont mortes noyées et/ou électrocutées parce que le système d’évacuation des eaux est resté à l’abandon depuis des années et que les câbles électriques traînent partout sans que les pouvoirs publics ne bougent.
    La municipalité a acheté des centaines de pompes qui restent stockées parce qu’inutilisables. Nul doute que le contrat a permis de juteuses commissions à certains.
    Si des pluies aussi violentes frappent à nouveau, les conséquences seront encore plus graves car les autorités n’ont pris aucune mesure radicale.

    Les grèves perdurent

    Des milliers de travailleurs/euses des usines de textiles de Mahallah ont entamé une grève fin octobre pour réclamer le paiement de la prime sociale de dix pour cent et le retour dans l’entreprise des travailleurs licenciés.
    Ils exigent également que les responsables de l’entreprise rendent des comptes concernant les pertes délibérément causées par la holding de gestion de l’Etat et que les autorités et l’administration de l’entreprise s’engagent à ne plus entamer de poursuites contre les travailleurs pendant ou après la grève.

    Le mouvement social égyptien n’est pas près de se taire, mais les grèves restent cependant isolées et les coordinations entre elles difficiles. (Voir ci-dessous l’article sur le droit de grève)

    Les forces révolutionnaires

    Dans une situation où l’activité politique est réprimée, les organisations de la gauche révolutionnaire se retrouvent dans une posture délicate.
    La difficulté à faire émerger une troisième voie entre l’armée et les Frères Musulmans et l’incapacité d’avoir une intervention commune tendent à rendre difficile l’intervention de regroupements comme le « Front pour la révolution » créé en juillet 2013.
    Malgré cela, leur objectif reste la restructuration des liens entre les forces syndicales indépendantes, associatives et partisanes pour tenter de trouver un accord sur des revendications démocratiques urgentes comme l’arrêt des tortures dans les commissariats, la liberté d’expression et les droits syndicaux.

    Correspondant·e·s au Caire et à Alexandrie jeudi 10 décembre 2015

    [1] Yousri Al-Azabawi, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, souligne un phénomène, à savoir l’entrée au parlement d’un grand nombre d’officiers de police et de l’armée. « Un grand nombre d’officiers de police et de l’armée se sont présentés à ces élections voulant sans doute mettre à profit la popularité des forces armées et du président Sissi après le 30 juin ». (Rédaction A l’Encontre)

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36650

  • Syrie, l’agression russe (Emancipation)

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    Nous publions ci-dessous un article rédigé suite à l’intervention de Shadi Abu Fakher à une réunion publique organisée par le collectif “Avec la révolution Syrienne”, le 5 novembre 2015. Pour comprendre ce qui est arrivé et pourquoi à ce moment particulier, nous devons remonter dans le temps afin de découvrir les raisons cachées de cette agression russe en Syrie.

    Attaques contre l’ASL

    Après l’assassinat du journaliste américain par Daech (août 2014), et la mise sur pied d’une coalition internationale par les États Unis (EU), visant à en finir avec Daech, feignant d’ignorer que la cause réside d’abord dans le régime syrien, les EU ont exprimé leur souhait de coopérer avec les forces de l’opposition syrienne modérée, afin d’en faire des alliées dans le combat contre Daech. Tous les regards étaient alors tournés vers la brigade des Martyrs de Syrie, dirigée par Jamal Maarouf, et le mouvement HZM dirigé par le général Salim Idriss. Il s’agit des plus importantes formations armées au nord de la Syrie, relevant de l’Armée Libre et basées à Alep et Idleb. Elles sont soutenues par les EU. À la suite de cette déclaration américaine, le mouvement Ahrar Al Cham et le Front Al Nosra ont attaqué par surprise la brigade des Martyrs de Syrie. Un mois plus tard, le mouvement HZM était attaqué. Ainsi, les deux forces essentielles sur lesquelles devaient s’appuyer les EU ont été liquidées.

    À ce stade de la mi-2014, il était clair que la Turquie était derrière les islamistes d’Ahrar Al Cham et du Front Al Nosra. La Turquie refusait l’objectif de la coalition, feignant d’oublier Bachar Al Assad. Elle refusait aussi que les EU se soient appuyés sur le PYD (2), la branche du PKK en Syrie. Ce dernier est connu pour sa coordination avec le régime syrien au nord, et sa participation à la répression des manifestations pacifiques dans les régions kurdes au début de la révolution.

    Cette attaque de l’Armée libre par le Front Al Nosra et Ahrar Al Cham a eu un impact important dans la population. Le ressentiment populaire à leur endroit a crû à un point tel qu’il a failli menacer leur existence, n’eût été leur sauvetage par le régime qui leur a permis de remporter une victoire importante à Wadi Dhif, qui a contribué à atténuer le ressentiment populaire. Il leur a remis en moins de douze heures la garnison.

    Il faut savoir que Wadi Dhif était assiégé depuis plus d’un an et demi par l’Armée libre et que près de 1500 soldats de cette dernière sont tombés au cours de ce siège et des tentatives vaines de le libérer. Cette base est considérée comme responsable de la plupart des bombardements de la banlieue d’Idleb. Il n’y a pas une famille de cette banlieue qui n’ait été victime de cette garnison de Wadi Dhif, en termes de blessés, de morts, ou de destruction de domiciles. La reprise de la garnison de Wadi Dhif par Ahrar Al Cham et le front Al Nosra était révolutionnaire pour tous les habitants de la banlieue d’Idleb. Cela a permis au Front Al Nosra et Ahrar Al Cham de dire qu’ils avaient chassé l’Armée libre parce qu’elle collaborait avec le régime, preuve en était la libération de la base de Wadi Dhif en moins de douze heures. La plus forte présence du Front Al Nosra et d’Ahrar Al Cham était alors enregistrée tandis que l’Armée libre perdait en influence.

    La question du PYD

    En face, les EU ont poursuivi leur alliance avec le PYD contre Daech jusqu’à la libération de la ville de Tall Abiadh proche de Raqqa, la capitale de Daech. Les forces de Daech se sont retirées de Tall Abiadh sans combat. Des rumeurs ont fait état d’un accord entre le PYD et Daech pour le retrait de Daech de cette ville qui compte un nombre relativement important de Kurdes et sa remise au PYD en échange d’une non intervention de ce dernier dans l’attaque des zones majoritairement arabes dominées par Daech, notamment Raqqa. Ces rumeurs se sont avérées justes avec l’annonce par Salah Muslim, le dirigeant du PYD, que ses troupes ne participeraient pas à la libération de Raqqa. Cela a jeté un froid entre le PYD et les EU.

    Lorsque les États-Unis ont commencé à négocier avec la Turquie leur intervention ou leur participation à la coalition anti Daech, la Turquie les a autorisés à utiliser l’aéroport d’Incirlik près de la frontière syrienne. Elle a annoncé sa participation aux attaques contre Daech moyennant un accord avec les EU sur l’établissement d’une zone tampon au nord de la Syrie, sa revendication. On était alors à la mi juillet 2015, mais la Turquie a attaqué principalement le PYD et de façon secondaire Daech. C’est alors que les EU se sont rétractés sur la zone tampon et ont annoncé conjointement avec l’Allemagne à la mi août de la même année leur intention de retirer les missiles Patriot de Turquie, disposés aux frontières turco syriennes pour les protéger d’une éventuelle violation de l’espace aérien turc par les missiles ou les avions syriens. C’est alors qu’ont commencé plusieurs processus parallèles.

    Vers une intervention russe

    Le premier est le processus russe. Après l’annonce conjointe de l’Allemagne et des EU de leur intention de retirer les missiles Patriot de Turquie, des fuites dans la presse russe et celle du régime syrien ont fait état du renforcement des bases militaires en Syrie, destinées à l’accueil des soldats russes et à l’intensification du soutien russe à Bachar Al Assad. Au début du mois de septembre, soit deux semaines environ après l’annonce du retrait des missiles Patriot, le journal israélien Yediot Aharonot a rapporté que, selon des sources diplomatiques occidentales, la Russie enverrait des milliers de soldats et des dizaines d’avions en Syrie pour combattre Daech et les forces de l’opposition syrienne. L’opération a commencé avec l’extension de l’aéroport d’Hamimim à Lattaquié. Des navires militaires russes ont pris la mer à destination de la Syrie, notamment pour certains par le détroit du Bosphore.

    Le second consista en l’accélération des initiatives turques pour créer une zone tampon au nord d’Alep. Elle a utilisé des forces islamiques affidées, telles les Frères musulmans, le mouvement Ahrar Al Cham et autres et a demandé au Front Al Nosra d’évacuer la zone tampon qu’elle projetait d’établir. Le tribunal islamique d’Alep a émis plusieurs décrets interdisant l’utilisation de la monnaie syrienne et la remplaçant par la monnaie turque. La Turquie facilitait simultanément le passage des réfugiés de son territoire vers l’Europe afin d’en faire un moyen de pression sur cette dernière aux fins de la convaincre que la meilleure solution pour endiguer le flux des réfugiés était l’établissement d’une zone tampon offrant une protection à près de cinq millions de personnes.

    Le troisième est la feuille de route de De Mistura (3) proposée à l’ONU, alignée sur la position russe, dont le point important est la tenue de négociations entre le régime, la société civile et l’opposition, à condition qu’il détermine la composition de la délégation de cette dernière. Les négociations devraient déboucher sur la constitution d’une assemblée transitoire, adoubée d’un conseil militaire commun de l’opposition et du régime, dont la mission serait de combattre le terrorisme. La feuille de route se conclut sur la tenue d’élections mais n’évoque pas Al Assad. Elle propose un comité de liaison international de parrainage et de supervision de cet accord .

    Le quatrième processus se joue sur le terrain : les forces de l’opposition qui ont progressé au nord de la Syrie et leurs soldats ont libéré la quasi totalité d’Idleb et de sa banlieue. L’opposition s’est rapprochée de Lattaquié, le principal fief du régime. À Damas, l’opposition a remporté des victoires importantes. Vingt-cinq positions ont été libérées en banlieue. La route stratégique entre Damas et Homs a été coupée. Le régime syrien a commencé à vaciller et les signes de la chute sont patents.

    L’armée russe frappe l’Armée Libre

    Yediot Aharonot avait fait état de l’arrivée prochaine de l’armée russe, comme nous le disions plus haut. Effectivement, l’armée russe est arrivée et a commencé ses opérations militaires le 30 septembre. Les missiles Patriot ont été retirés quelques jours plus tard. Les lois de la navigation aérienne ont été réactivées pour empêcher des collisions entre avions russes et avions de la coalition.

    Les coups russes se sont concentrés sur l’Armée libre, notamment dans les zones où elle avait progressé récemment, soit aux abords de Lattaquié, à Idleb, Hama et autour de Damas. Cette attaque russe a été concomitante d’une attaque de Daech sur les régions contrôlées par l’opposition à Alep. Cette dernière a été alors prise en tenaille entre les forces du régime, les milices iraniennes et les forces russes à l’ouest et au sud, et Daech à l’est, ciblant essentiellement l’Armée libre sans s’approcher d’Ahrar Al Cham ou du Front Al Nosra.

    Ainsi, les avions de la coalition frappent essentiellement Daech en Irak tandis que les avions russes, les forces du régime et Daech frappent l’Armée libre en Syrie, entraînant une nouvelle vague de réfugiés du nord de la Syrie qui participe au déferlement en Europe.

    Les propositions de De Mistura et de Poutine

    À ce stade, les circonstances sont propices à la mise en œuvre de l’initiative de De Mistura correspondant à la vision russe. Le groupe de liaison, c’est à dire le comité de Vienne, a commencé à discuter d’un avenir pour la Syrie et de modalités d’opérations de paix, sans qu’un seul Syrien n’en soit partie prenante, à l’exception du maître d’hôtel où se tiennent les réunions, comme l’ont noté les Syriens sarcastiques. La Russie a mis sur pied une nouvelle initiative à savoir une banque d’objectifs communs pour la Russie et la coalition internationale, qui ajoute que toute partie militaire refusant d’entrer dans cette opération pacifique, deviendra une cible commune de la coalition et de la Russie.

    Les propositions de De Mistura et des Russes posent plusieurs problèmes. Le premier est que De Mistura choisit la délégation de l’opposition. Il y a lieu de craindre que soient intégrées des parties considérées par la Russie comme opposantes à l’instar de Kadri Jamil, vice Président du conseil des ministres syrien et affidé de Bachar Al Assad. Mais il est vendu par le régime et les Russes comme opposant, comme d’autres. On rejouerait les conférences de Moscou de l’opposition syrienne puisqu’on retrouve parmi les présents nombre de noms de soutiens du régime, et qui combattent même avec lui, mais que le régime et les Russes présentent comme opposants. Le deuxième point concerne le maintien de Bachar Al Assad et la banque des objectifs, puisque le maintien de Bachar Al Assad dans l’étape transitoire entraînera le refus des négociations de la majorité de l’opposition armée, impliquée dans la banque des objectifs, et cela aura pour corollaire que la coalition internationale et les Russes frapperont l’opposition syrienne.

    Le maintien de Bachar, un obstacle majeur

    Si cela devait se réaliser à l’avenir, cela ne serait aucunement une solution pour la Syrie, la guerre continuerait pour une durée indéterminée tant que les Russes camperont sur leurs positions. Il aurait été plus utile pour l’émissaire international qu’est De Mistura de constituer une délégation syrienne émanant de la charte du Caire de 2012, une charte élaborée par toutes les forces de l’opposition syrienne, ratifiée par Moscou comme par l’Occident alors. Et il aurait été plus utile pour les pays participants à Vienne d’affirmer que l’avenir de la Syrie est consacré par la charte du Caire au lieu d’affirmer que l’avenir de la Syrie est l’État laïc, sans consultation du peuple syrien, ce qui va être saisi comme prétexte par beaucoup de forces islamiques en Syrie pour refuser les points des réunions de Vienne, l’avenir de la Syrie y étant selon eux défini par l’Occident et la Russie. Il faut savoir que la charte du Caire affirme la démocratie en Syrie, sa pluralité et sa laïcité. Elle a été proposée par les forces nationales syriennes, balayant ainsi les prétextes des islamistes.

    Le maintien de Bachar Al Assad sera l’obstacle majeur à la paix en Syrie, si nous sommes d’accord que le régime syrien est un régime qui gravite autour de Bachar ; dans le cas de son maintien au pouvoir, son système et les forces qui le soutiennent contrecarreront toute solution pacifique. L’expérience yéménite est là pour nous rappeler que Ali Abdallah Salah a continué à gérer ses partisans dans le but de faire avorter toute solution politique. Nous ne devons pas nous attendre à ce que Bachar Al Assad, qui est responsable de l’exil de la moitié du peuple syrien, de l’assassinat de plus d’un demi million de civils et de la destruction de toute la Syrie pour se maintenir au pouvoir autorisera une solution pacifique. Nous savons qu’il ne ménagera aucun effort pour faire avorter le processus de paix.

    Shadi Abu Fakher

    Traduction de Luiza Toscane

    (1) Harakat Zaman Mohammad ou Mouvement du Temps de Mohammad (NDLT).

    (2) Partiya Yekitiya Demokrat ou Parti de l’Union Démocratique (NDLT).

    (3) Staffan De Mistura, émissaire des Nations Unies pour la Syrie depuis juillet 2014 (NDLT)

    http://www.emancipation.fr/spip.php?article1203

  • Sénat: colloque

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    Le monde manque de poètes, par Olivia Elias, poète de Palestine, 21 novembre 2015   Nabil Anani, peintre de Palestine Hommage à Darwich, Césaire, Neruda   Le monde manque de poètes / de ceux qui convoquent les vents et les tempêtes / qui traversent les océans dans les cales des navires et survivent en chantant /...

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    Lire aussi:

    http://alencontre.org/laune/empecher-leffondrement-du-regime-assad.html

  • Maroc Etat de la Justice Climatique ATTAC/CADTM

    La COP21 (21e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques) a démarré hier pour se poursuivre jusqu’au 11 décembre prochain. 195 pays-parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se réunissent pour, officiellement, aboutir à un accord contraignant limitant à 2°C maximum le réchauffement climatique.

    Cet accord international sur le climat est bloqué pour la 21e fois face aux tergiversations des pays du Nord et des pays émergents. Pendant ces deux décennies de fausses négociations, 600.000 personnes ont perdu la vie à cause de catastrophes climatiques.

    Dans ce contexte de crise environnementale globalisée, ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM, publie son premier rapport sur « L’état de la justice climatique au Maroc » et déclare ce qui suit :

    Sur le plan international :

    - Nous apportons notre soutien au mouvement mondial pour la justice climatique mobilisé à Paris face au tour de vis sécuritaire imposé aux manifestations pacifistes. Et nous nous joignons à l’appel international pour décréter l’état d’urgence climatique.

    - Nous appelons à la reconnaissance de la dette écologique des pays du Nord envers les pays du Sud et le versement - sans condition et sans contrepartie - par les pays les plus industrialisés de contributions et de réparations en dédommagement du pillage perpétré depuis des siècles dans les pays de la Périphérie.

    - Nous exigeons le retrait de la Banque mondiale, du FMI et les autres Institutions Financières Internationales de tous les projets destructeurs pour l’environnement et participant à la violation des droits humains, dont ceux financés au Maroc comme les barrages et les stations thermiques.


    Sur le plan national :

    - Nous constatons que la Contribution nationale Maroc ne constitue en rien un engagement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais tout au plus un engagement à réduire la hausse prévue de ces émissions. En outre plusieurs des mesures préconisées, Plan vert, Plan Halieutis, plan Azur, par exemple) loin de conduire à une telle réduction conduiront au contraire à leur augmentation.

    - Nous appelons à placer le débat sur les dérèglements climatiques au niveau des citoyens. Cette question ne peut pas être exclusivement réservé aux experts, et négocié entre gouvernements ou entreprises. Un débat public sur la justice climatique au Maroc est essentiel, car les conséquences du dérèglement climatique creusent les disparités sociales entre populations.

    - Nous nous inquiétons des conséquences du dérèglement climatique sur les populations vulnérables (petits agriculteurs et pêcheurs, populations des oasis, nomades, etc.). Le Plan Maroc Vert, le Plan Halieutis et le Plan Azur pour le tourisme mettent en péril les ressources naturelles du Maroc comme le montrent les données de notre rapport.

    - Nous exprimons notre refus des projets de « capitalisme vert » et de Partenariat Public Privé (PPP) pour exécuter le Plan Maroc solaire et les différents plans de développement des énergies renouvelables. Le pays sera otage d’entreprises, hors de tout contrôle populaire dans ce secteur vital, à qui nous allons déléguer la construction et l’exploitation de parcs de production d’énergie

    - Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les ventes ou cessions à durée déterminée des ressources naturelles aux multinationales et leurs alliés locaux et de tous les projets de privatisation de l’eau et de gestion déléguée

    - Nous refusons l’installation au Maroc de projet d’énergie nucléaire. Nous appelons à la mobilisation face à cette industrie dangereuse qui risque de menacer nos vies et approfondir notre dépendance aux conglomérats industriels et énergétiques étrangers

    - Nous défendons un Maroc sans gaz de schiste et nous nous opposons aux différentes activités de forages liées à cette énergie aux conséquences catastrophiques sur la nappe phréatique et dangereuse par ses émissions de méthane.


    Nous proposons :

    o Des engagements contraignants et effectifs des gouvernements pour réduire les émissions de GES ainsi que la mise en place de mécanismes de contrôle et de sanctions.
    o Un nouveau modèle économique et social, assurant le respect de l’être humain et de la nature, capable d’assurer les besoins essentiels des populations
    o Une taxation spécifique sur les industries polluantes et le développement du transport public
    o Le passage d’un mode d’agriculture intensive orientée vers l’exportation à une agriculture écologique, tournée vers la consommation locale et utilisant les semences locales.
    o Des mesures d’encouragement à une consommation sobre.


    Concernant la COP22 prévue à Marrakech en 2016 :

    - Nous refusons toute restriction qui sera imposée par les autorités marocaines sur la liberté de circulation, le droit au rassemblement, de réunions et de manifestations

    - Nous nous inquiétons la participation de multinationales et entreprises marocaines impliquées dans la destruction massive de l’environnement au Maroc dans l’organisation et le financement de ce sommet dans des actions de Greenwashing (éco-blanchiment).

    - Nous espérons que le temps de cette conférence sera un espace dialogue libre entre les différents acteurs concernés par ces questions, y compris ceux qui ne partagent pas les positions aujourd’hui dominantes

    - Nous appelons à la création d’un front commun de lutte face à l’urgence climatique

    Ensemble, construisons un contre-pouvoir écologique et climatique au Maroc.

    Rabat, 1er décembre 2015

    2 décembre par ATTAC/CADTM Maroc

    http://cadtm.org/ATTAC-CADTM-Maroc-Etat-de-la

     

  • Tunisie : cessez de punir les victimes (Amnesty)

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    La Tunisie a la réputation de montrer l'exemple en matière de droits des femmes et d'égalité des genres dans la région, mais cette renommée sonne creux quand on sait que la législation du pays permet encore aux violeurs de s'en sortir en toute impunité.

    Elle a été violée. Pour protéger son honneur, elle doit désormais épouser son violeur.

    Il a été agressé et maintenant il est accusé de sodomie.

    En Tunisie, si vous êtes victime de violences sexuelles, vous risquez d'être également la cible de sanctions tandis que votre agresseur reste impuni.

    Bien trop souvent, la législation manque à tous ses devoirs envers vous. Bien trop souvent, on vous dit de prendre sur vous pour supporter un mari violent. Bien trop souvent, vous n'avez personne vers qui vous tourner pour obtenir de l'aide. Bien trop souvent, on vous dit d'assumer.

    Et vous, la victime, vous qui avez survécu, vous vous retrouvez livré(e) à vous-même. Vous avez survécu au crime, et maintenant vous êtes victime de la loi.

    Ce n'est pas ce que l'on pourrait attendre d'un pays qui se targue de montrer l'exemple en matière de droits des femmes et d'égalité des genres dans le monde Arabe. Après tout, la Tunisie a légalisé l'avortement sur demande en 1973, soit deux ans avant la France.

    Mais en réalité, la belle réussite de la Tunisie est une histoire inachevée. Des failles dans la législation permettent encore aux violeurs de ne pas être inquiétés pour leurs crimes, des femmes violées par leur mari ne disposent d'aucune protection juridique et les rapports sexuels entre hommes ou entre femmes sont toujours illégaux. Ne serait-il pas temps que la Tunisie cesse d'accuser les victimes et commence à se pencher sur les failles de sa législation ?

    Une violence omniprésente à l'égard les femmes

    Selon une étude menée en 2010 par le ministère tunisien de la Santé, près de la moitié des femmes en Tunisie ont déjà subi des violences ; 15,7 % d'entre elles ont été victimes de violences sexuelles. Si l'on tient compte de la réticence bien réelle de nombreuses femmes à parler de la violence sexuelle de crainte d'être mises au ban de leur famille et de leur communauté, les véritables chiffres sont probablement bien plus élevés.

    L'enquête a également révélé que les violences familiales et conjugales étaient de loin les plus répandues. Pourtant, la législation tunisienne ne reconnaît pas le viol conjugal. En outre, la loi permet encore aux violeurs d'éviter les poursuites en épousant leur victime adolescente - une faille juridique qui a récemment disparu des textes de loi au Maroc.

    Les victimes de violences familiales s'entendent souvent dire par la police, ou même par leurs proches, qu'elles doivent « faire avec » ou « assumer [leurs] responsabilités », comme si les femmes devaient accepter que leur mari les violente.

    Les femmes censées supporter la violence

    Malgré de nombreuses grandes avancées en faveur des femmes en Tunisie, les comportements discriminatoires persistent. Les rapports sexuels sont considérés comme un devoir conjugal à la fois pour les hommes et pour les femmes mais, en réalité, cela signifie surtout que les femmes ont l'impression de devoir se soumettre aux exigences de leur mari.

    Une femme a déclaré à Amnesty International : « Dire non n'est pas une option, il n'aime pas ça, alors quel que soit mon état, que je sois fatiguée ou malade, je n'ai pas le choix. Si je dis non, il me force et me bat - jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut. » 

    Même si elle le souhaite, une femme aura du mal à dénoncer un viol commis sur elle par son mari car le viol conjugal n'est pas reconnu dans le droit tunisien. Les femmes engagées dans une relation avec un partenaire violent ne sont pas mieux loties : la police rechigne à prendre leurs plaintes au sérieux. 

    Une femme d'une quarantaine d'années a décrit à Amnesty International la manière dont son mari l'a rouée de coups un jour : « Quand nous sommes entrés dans la maison, il a commencé à me donner des coups de poing sur la tête et au visage et à me frapper avec sa chaussure. J'avais un œil au beurre noir », a-t-elle expliqué. Mais tenter de signaler cet épisode à la police ne l'a menée nulle part. 

    « J'ai porté plainte au poste de police et j'ai obtenu un certificat médical, après quoi la police a convoqué mon mari. Mais le policier était l'un de ses amis et il ne s'est rien passé. Tout ce que la police a fait, c'est lui dire de penser aux enfants. »

    Violé et accusé

    La réaction de la police face aux femmes est déjà loin d'être satisfaisante, mais lorsque vous êtes homosexuel et avez des relations sexuelles avec un homme, ce qui est illégal en Tunisie, la discrimination à laquelle vous êtes confronté est tout aussi forte, voire pire.

    Fin 2009, Hedi, 37 ans, a été arrêté et poursuivi pour relations sexuelles avec une personne du même sexe après qu'il eut signalé une agression. Il avait été poussé dans sa voiture par trois hommes alors qu'il quittait le domicile d'un ami. L'un des hommes l'a violé et son téléphone et son argent lui ont été dérobés. La police a demandé à Hedi de signer une déclaration.

    Distrait par l'arrivé de ses parents au poste de police, il a signé le document sans le lire. « J'ai été arrêté et placé dans une cellule », a-t-il déclaré. « Les trois hommes qui m'avaient agressé y ont eux aussi été placés. »

    Hedi a expliqué à Amnesty International que sa déclaration avait été modifiée et indiquait qu'il avait accepté d'avoir des relations sexuelles avec les trois hommes. Il a été condamné à six mois de prison mais libéré quatre mois plus tard, après que sa peine eut été réduite en appel.

    La riposte

    La situation n'est pas complètement noire. Les Tunisiens réclament déjà des changements législatifs afin d'en finir pour de bon avec les violences liées au genre et les violences sexuelles.

    L'affaire qui a tout déclenché, c'est celle de Meriem Ben Mohamed. En 2012, elle a été inculpée d'« atteinte aux bonnes mœurs » après avoir porté plainte contre deux policiers qui l'avaient violée.

    Les Tunisiens, scandalisés, se sont tournés vers les médias sociaux et sont descendus dans les rues pour protester jusqu'à ce que les charges soient abandonnées et les policiers traduits en justice. Grâce au soutien de l'opinion publique et de sa famille, Meriem a obtenu justice. En 2014, les policiers ont été condamnés à 15 ans de prison, une issue sans précédent dans une telle affaire.

    Plus récemment, le public s'est fédéré autour du cas de « Marwan », un étudiant de 22 ans condamné pour sodomie en septembre 2015 et dont le procès en appel est en cours.

    Le concert de protestations, au premier rang duquel se trouvent les militants tunisiens en faveur des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), soutenus par des militants des droits humains et des droits des femmes dans le pays et à l'étranger, a poussé les autorités à se réveiller et à prêter attention à la situation.

    C'est le meilleur moment pour que des personnes du monde entier s'allient aux militants tunisiens en relayant leur message. Avec une impulsion supplémentaire, les changements sont à portée de main.

    Il est temps pour la Tunisie de ne plus laisser les violeurs s’en sortir, de cesser de prétendre que le viol conjugal n’est pas un viol, de cesser d’emprisonner des hommes parce qu’ils sont homosexuels. On dit aux victimes de violences sexuelles et liées au genre de « faire avec », mais n’est-il pas temps pour les autorités tunisiennes d'assumer leurs responsabilités ?

    En août 2014, les autorités ont promis de protéger et de soutenir les victimes de ce type de crimes. Il est désormais temps pour la Tunisie de marquer l'histoire en tenant cette promesse.

    https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2015/12/my-body-my-rights-tunisia/