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  • Syrie. Enlèvements, torture et exécutions sommaires aux mains des groupes armés (Amnesty)

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    Les groupes armés implantés à Alep, Idlib et dans les environs, dans le nord de la Syrie, se livrent à une vague d'enlèvements, de torture et d'exécutions sommaires, a déclaré Amnesty International dans un rapport rendu public mardi 5 mars 2016.

    Intitulé ‘Torture was my punishment’: Abductions, torture and summary killings under armed group rule in Aleppo and Idleb, Syria, ce rapport offre un rare aperçu de ce qu'est la vie dans les zones contrôlées par les groupes armés d'opposition. Certains bénéficieraient du soutien des gouvernements du Qatar, de l'Arabie saoudite, de la Turquie et des États-Unis notamment, alors que des éléments prouvent qu'ils violent le droit international humanitaire (les lois de la guerre). Ce rapport apporte aussi un éclairage sur les institutions administratives et quasi-judiciaires mises en place par les groupes armés pour gouverner ces régions.

    « Ce rapport expose la dure réalité pour les civils qui vivent sous le contrôle des groupes armés d'opposition à Alep, à Idlib et dans les environs. Beaucoup vivent dans la peur constante d'être enlevés s'ils critiquent le comportement des groupes armés en place ou ne respectent pas les règles strictes imposées par certains, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

    « À Alep et Idlib aujourd'hui, les groupes armés ont les coudées franches pour commettre des crimes de guerre et bafouer le droit international humanitaire en toute impunité. Fait choquant, nous avons constaté que certains utilisent les mêmes méthodes de torture auxquelles recourt régulièrement le gouvernement syrien.

    « Les États membres du Groupe international de soutien à la Syrie, notamment les États-Unis, le Qatar, la Turquie et l'Arabie saoudite, qui participent aux négociations sur la Syrie, doivent faire pression sur les groupes armés pour qu'ils mettent fin à ces violations et respectent les lois de la guerre. Ils doivent cesser tout transfert d'armes ou de soutien aux groupes qui se livrent à des crimes de guerre et à des violations flagrantes des droits fondamentaux. »

    Le rapport dénonce les violences commises par cinq groupes armés qui contrôlent des régions des gouvernorats d'Alep et d'Idlib depuis 2012. Il s'agit du Mouvement Nour al Dine Zinki, du Front al Shamia et de la brigade 16, qui ont rejoint la coalition de groupes armés Conquête d’Alep (Fatah Halab) en 2015, ainsi que du Front al Nosra et du Mouvement islamique Ahrar al Sham à Idlib, qui ont rejoint la coalition de l'Armée de la conquête, en 2015 également.

    Certains groupes armés non étatiques comme le Front al Nosra, le Front al Shamia et le Mouvement islamique Ahrar al Sham définissent leurs propres « systèmes judiciaires » fondés sur la charia (loi islamique) dans les zones qu'ils contrôlent, et mettent sur pied des bureaux chargés des poursuites, des forces de police et des centres de détention non officiels. Ils nomment également des juges, dont certains ne connaissent pas la charia. Le Front al Nosra et le Mouvement islamique Ahrar al Sham notamment appliquent une interprétation stricte de la charia et imposent des sanctions équivalant à des actes de torture ou à des mauvais traitements pour des infractions présumées.

    Le rapport recense 24 cas d'enlèvements par des groupes armés dans les gouvernorats d'Alep et d'Idlib entre 2012 et 2016. Parmi les victimes figurent des militants pacifiques et même des mineurs, ainsi que des membres de minorités pris pour cibles uniquement en raison de leur religion.

    En outre, il expose cinq cas de personnes qui affirment avoir été torturées par le Front al Nosra et le Mouvement Nour al Dine Zinki après leur enlèvement, entre 2014 et 2015.

    « Ibrahim » (son nom a été modifié), militant politique enlevé par le Front al Nosra en avril 2015 à Alep, a déclaré qu'il avait été torturé sans répit durant ses trois jours de détention. Selon lui, c'est parce qu'il avait organisé des manifestations pacifiques en soutien au soulèvement de 2011.

    « J'ai été emmené dans la salle de torture. Ils m'ont placé dans la position du shabeh (fantôme) : j'étais suspendu au plafond par les poignets, et mes orteils ne touchaient plus le sol. Ils se sont mis à me frapper à coups de câble sur tout le corps… Ils ont ensuite utilisé la technique du dulab [pneu]. Ils m'ont plié en deux et m'ont fait rentrer dans un pneu, puis ils se sont mis à me frapper à coups de bâtons », a-t-il déclaré. Il a ensuite été relâché, abandonné au bord d'une route.

    Autre cas choquant, celui d'« Halim » : ce travailleur humanitaire a été enlevé par le Mouvement Nour al Dine Zinki en juillet 2014 alors qu'il supervisait un projet dans un hôpital de la ville d'Alep. Il a été détenu au secret pendant environ deux mois avant d'être contraint à signer des « aveux » sous la torture.

    « Lorsque j'ai refusé de signer mes " aveux ", la personne chargée de m'interroger a ordonné au gardien de me torturer. Le gardien a utilisé la technique du bisat al rih [tapis volant]. Les mains sur la tête, je devais lever les jambes en position perpendiculaire. Il a ensuite commencé à me frapper à coups de câble sur la plante des pieds. Incapable de supporter la douleur, j'ai signé le document », a-t-il déclaré.

    Militants des droits humains, minorités et mineurs pris pour cibles

    Plusieurs journalistes et militants utilisant les réseaux sociaux qui rendent compte des violations des droits humains ont déclaré à Amnesty International avoir été enlevés parce qu'ils avaient critiqué le comportement des groupes armés au pouvoir. Beaucoup ont ensuite été libérés, sous la pression exercée par la population sur le groupe armé qui les avait enlevés.

    « Issa », 24 ans, militant utilisant les médias, a déclaré qu'il avait cessé de publier sur Facebook toute information susceptible de lui faire courir des risques après avoir reçu des menaces du Front al Nosra.

    « Ils contrôlent ce que nous pouvons et ne pouvons pas dire. Soit vous êtes d'accord avec leurs règles sociales et leurs politiques, soit vous disparaissez. Au cours des deux dernières années, j'ai été menacé à trois reprises par le Front al Nosra pour avoir critiqué sur Facebook leur manière de diriger », a-t-il déclaré.

    D’après « Imad », autre militant utilisant les médias, le Front al Nosra a effectué une descente à Radio Fresh, station de radio dans le gouvernorat d'Idlib, dans le nord du pays, en janvier 2016. Il a enlevé deux de ses animateurs et les a détenus pendant deux jours simplement pour avoir programmé de la musique jugée offensante envers l'islam.

    À Alep, des militants utilisant les réseaux sociaux ont déclaré avoir reçu des menaces orales et écrites du Front al Shamia et du Mouvement Nour al Dine Zinki, pour avoir critiqué ces groupes armés ou les avoir accusés de corruption sur Facebook.

    Les avocats et les militants politiques notamment sont aussi la cible de mesures de représailles du Front al Shamia, du Front al Nosra et du Mouvement islamique Ahrar al Sham, en raison de leurs activités, de leurs croyances religieuses présumées et de leurs opinions politiques.

    « Bassel », avocat installé à Idlib, a été enlevé chez lui, à Marat al Numan, en novembre 2015, pour avoir critiqué le Front al Nosra.

    « J'étais content d'être enfin libéré du joug inique du gouvernement syrien, mais c'est bien pire aujourd'hui. J'ai critiqué publiquement le Front al Nosra sur Facebook... Le lendemain matin, ils sont venus chez moi me kidnapper », a-t-il déclaré.

    Ses ravisseurs l'ont retenu captif dans une maison abandonnée pendant 10 jours, puis l'ont finalement libéré après l'avoir contraint à renoncer à sa profession, le menaçant de ne jamais revoir sa famille s'il n'obtempérait pas.

    Une militante politique enlevée à un poste de contrôle du Mouvement islamique Ahrar al Sham et détenue dans l'un de ses centres a raconté qu'elle avait été arrêtée parce qu'elle ne portait pas le voile et était soupçonnée d'être affiliée au gouvernement syrien.

    Amnesty International a recensé l'enlèvement d'au moins trois mineurs – des adolescents âgés de 14, 15 et 16 ans – par le Front al Nosra et le Mouvement islamique Ahrar al Sham à Idlib et à Alep, entre 2012 et 2015. Au 28 juin, on ignorait toujours où se trouvaient deux d'entre eux.

    Des membres de la minorité kurde à Sheikh Maqsoud, quartier à majorité kurde de la ville d'Alep, figurent parmi les personnes enlevées, ainsi que des prêtres chrétiens ciblés en raison de leur religion.

    « Tous les groupes armés, en particulier à Alep et à Idlib, doivent libérer immédiatement et sans condition toute personne détenue uniquement en raison de ses opinions politiques, de ses croyances religieuses ou de son origine ethnique, a déclaré Philip Luther.

    « Les dirigeants des groupes armés dans le nord de la Syrie ont le devoir de mettre fin aux violations des droits humains et du droit international humanitaire, notamment aux crimes de guerre. Ils doivent condamner publiquement de tels agissements et faire clairement savoir à leurs subordonnés que ces crimes ne seront pas tolérés. »

    Exécutions sommaires

    Par ailleurs, le rapport présente des éléments attestant d'exécutions sommaires imputables au Front al Nosra, au Front al Shamia et à leurs « tribunaux » affiliés, ainsi qu'au Conseil judiciaire suprême, entité dans le gouvernorat d'Alep reconnue par plusieurs groupes armés comme l'unique autorité judiciaire de la région.

    Parmi les victimes figurent des civils, dont un adolescent de 17 ans accusé d'être homosexuel et une femme accusée d'adultère, ainsi que des soldats capturés des forces gouvernementales syriennes, des membres des milices chabiha pro-gouvernementales, du groupe armé se désignant sous le nom d'État islamique (EI) et d'autres groupes rivaux. Dans certains cas, les groupes armés ont procédé à des exécutions sommaires en place publique. Or, le droit international humanitaire interdit l'homicide délibéré de personnes retenues en captivité, acte qui constitue un crime de guerre.

    « Saleh », capturé par le Front al Nosra en décembre 2014, a déclaré avoir vu cinq femmes qui, selon un gardien, étaient accusées d'adultère et ne seraient pardonnées « que dans la mort ». Par la suite, il a vu une vidéo montrant des combattants du Front al Nosra tuer l'une de ces femmes, en place publique, dans le cadre de ce qui s'apparentait à une exécution.

    D'après le Code arabe unifié, ensemble de codes juridiques fondés sur la charia, que respectent le Conseil judiciaire suprême et le « tribunal » instauré par le Front al Shamia, certains crimes tels que le meurtre et l'apostasie sont passibles de la peine de mort.

    « Prononcer des sentences et procéder à des exécutions sommaires sans qu'un tribunal régulièrement constitué n’ait prononcé de jugement en respectant toutes les garanties judiciaires, constitue une grave violation du droit international et s'apparente à un crime de guerre », a déclaré Philip Luther.

    Depuis cinq ans, Amnesty International a recensé en détail les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis à grande échelle par les forces gouvernementales syriennes. Elle a également rendu compte des graves violations, y compris des crimes de guerre, imputables à l'EI et à d'autres groupes armés.

    « Si certains civils dans les zones contrôlées par les groupes armés de l'opposition ont pu au départ saluer le fait d'échapper au joug du régime syrien, l'espoir que ces groupes respecteraient les droits s'estompe au fur et à mesure qu'ils s’emparent des lois et commettent de graves violations, a déclaré Philip Luther.

    « Il est essentiel que la Russie et les États-Unis, ainsi que l'envoyé spécial des Nations unies en Syrie, mettent l'accent, durant les pourparlers de Genève, sur les détentions imputables aux forces gouvernementales et sur les enlèvements imputables aux groupes armés. De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU doit imposer des sanctions ciblées aux dirigeants des groupes armés qui se livrent à des crimes de guerre. » 5 juillet 2016

    https://www.amnesty.org/syria-abductions-torture-and-summary-killings-at-the-hands-of-armed-groups/

     

  • Paris Palestine

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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Pétition : Pour la nomination de Marwan Barghouti au Prix Nobel de la paix

    Avaaz, mercredi 6 juillet 2016
    Au Comité du Prix Nobel de la paix : Nous, citoyens du monde entier, soutenons le peuple palestinien dans sa lutte pour ses droits et la fin de l’occupation. Nous soutenons la nomination du dirigeant et prisonnier politique Marwan Barghouthi au Prix Nobel de la paix. Marwan Barghouthi est un symbole mondial de la lutte contre (...)
     

     

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Syrie. La politique de la France et celle de l’Union européenne (I)

    7 - juillet - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Serge Goudard Si la France est membre de l’Union européenne (UE), l’une et l’autre n’ont pas nécessairement les mêmes positions. Cela tient d’abord à leur différence de nature. D’un côté, la France est un Etat-nation qui aspire à préserver son rang de grande puissance. De l’autre, l’UE est un conglomérat disparate aux positions souvent […]

    Syrie. La politique de la France et celle de l’Union européenne (II)

    7 - juillet - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Serge Goudard Nous publions ci-dessous la seconde partie de l’exposé qui a servi d’introduction à l’atelier sur la politique de la France et de l’Union européenne lors du forum L’Autre Genève qui s’est tenu les 27 et 28 mai à Genève. Diverses contributions seront mises sous forme de vidéos dans la rubrique A l’Encontre TV. […]

    «Il est faux de penser qu’on va défaire Daech en lui reprenant des villes»

    5 - juillet - 2016 Publié par: Alencontre

    Entretien avec Myriam Benraad conduit par Célian Macé Depuis treize ans, Myriam Benraad travaille sur la question irakienne. Chercheuse associée à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, elle a publié l’an dernier Irak, la revanche de l’histoire (Ed. Vendémiaire). L’Etat islamique revient-il à une logique d’attentats après la perte de […]

    Israël ne peut pas dire la vérité au sujet de l’eau qu’il vole aux Palestiniens

    27 - juin - 2016 Publié par: Alencontre 

    Par Amira Hass Il y a trois réponses que les porte-parole d’Israël sont toujours prêts à sortir de leur besace pour répondre aux questions concernant la pénurie d’eau dans les villes palestiniennes de Cisjordanie – une pénurie qui est évidente quand on la compare à la situation hydrologique satisfaisante des colonies: 1° le système d’eau […]

    Afghanistan-Iran-Syrie. Se battre pour la guerre des autres: les soldats afghans en Syrie

    26 - juin - 2016 Publié par: Alencontre

    Par Anna Reumert Un phénomène qui prend de l’ampleur attire une attention croissante: les réfugiés afghans qui rejoignent les Gardiens de la révolution iraniens dans leur soutien au régime syrien d’Assad. En janvier, Human Rights Watch (HRW) a fait état que des milliers de réfugiés afghans en Iran – un grand nombre d’entre eux mineurs […]

  • La Mauritanie doit révéler le lieu de détention de neuf militants anti-esclavagistes arrêtés (Amnesty)

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    Les autorités mauritaniennes doivent révéler le lieu de détention, inculper d’infractions prévues par la loi ou libérer neuf personnes arrêtées et placées en détention entre le 29 juin et le 3 juillet, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

    Le 29 juin dernier les forces de sécurité étaient venues exécuter une ordonnance d'expulsion forcée d’une vingtaine de familles membres de la communauté négro-africaine installées depuis des années dans un bidonville situé sur un terrain privé du quartier de Ksar à la périphérie de Nouakchott, la capitale.

    Elles se sont heurtées à la résistance des populations qui ont organisé une manifestation spontanée. Une voiture des forces de sécurité a été brûlée. Des manifestants et des éléments des forces de sécurité ont été blessées et des véhicules privés endommagés.

    Dans les jours qui ont suivi cette manifestation, la police a commencé à arrêter des membres de l’organisation anti-esclavagiste Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA). C’est ainsi que huit d’entre eux, dont le troisième vice-président Amadou Tijane Diop, ont été arrêtés à leur domicile ou lieu de travail et détenus dans un lieu tenu secret. IIs n’étaient pourtant pas les organisateurs de la manifestation du 29 juin, ne se sont pas exprimés là-dessus et n’y ont pas pris part. Aucune charge n’a été pour le moment retenue contre ces personnes arrêtées.

    Aussitôt informés de l’arrestation de leurs membres, d’autres sympathisants de l'IRA, ont organisé une manifestation pacifique contre leur détention. Trois d'entre eux dont deux femmes ont été blessés par les forces de sécurité.

    Hamady Lehbouss, conseiller du président d’IRA-Mauritanie et chargé de la communication a été arrêté hier dimanche 3 juillet dans la soirée à Nouakchott après la tenue d’une conférence de presse pour demander la libération des membres de l’IRA. Son arrestation porte à neuf le nombre de membres de l’IRA arrêtés. Son lieu de détention est aussi inconnu.

    Peu avant son arrestation, Lehbouss avait confirmé à Amnesty International que la police a perquisitionné le domicile d’Amadou Tijane Diop et confisqué ses ordinateurs portables et certains de ses documents personnels.

    « Le seul tort de ces personnes arrêtées est apparemment d’être membres du mouvement anti-esclavagiste et d’exercer leur liberté d’association, et liberté d’expression garanties par la constitution mauritanienne. La répression contre les membres de l’IRA a atteint une proportion inquiétante. Cela doit immédiatement cesser», a déclaré Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale.

    Les familles des neuf personnes ne disposent d’aucune information sur leur lieu de détention et les détenus n’ont pas eu accès à l’assistance d’un avocat depuis leur arrestation. Selon sa famille, Amadou Tijane Diop souffre de problèmes cardiaques pour lesquels il ne peut recevoir de traitement médical adéquat en prison.

    « L’arrestation de ces membres d’IRA est arbitraire et les autorités mauritaniennes doivent immédiatement révéler leur lieu de détention et les inculper d’infractions prévues par la loi ou les libérer », a déclaré Alioune Tine.

    « Jusqu'à ce que ces détenus soient libérés, les autorités doivent veiller à ce qu’ils aient accès à leurs avocats, leurs familles et à l'assistance médicale si nécessaire.»

    Complément d’information

    Les membres de l’IRA arrêtés sont : Amadou Tidjane Diop, 3e vice-président de l'organisation, Abdallahi Maatalla Seck, coordinateur de section, Moussa Birame, Jemal Beylil, militant, Balla Touré secrétaire aux relations extérieures, Khatri Rahel Mbareck, coordinateur du comité de la paix, Salem Vall militant de base, Hamady Lehbouss, conseiller du président d’IRA et chargé de communication, Ahmed Hamdy le trésorier.

    Les autorités mauritaniennes restreignent fréquemment la liberté d'expression des défenseurs des droits humains et des activistes anti-esclavagistes. Biram Dah Abeid président de l’organisation anti-esclavagiste Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) avait été arrêté en 2010 et en 2012.

    En novembre 2014, il a été encore arrêté en compagnie de Brahim Bilal Ramdane, Djiby Sow et Ould Dah Ould Abeid, et condamnés à deux ans de prison par le tribunal de la ville de Rosso, au sud de la Mauritanie, pour appartenance et administration d’une organisation non reconnue, pour participation à un rassemblement non autorisé et pour infractions commises à l’encontre des forces de l’ordre.

    Le 17 mai dernier, Amnesty International avait salué la libération de Biram Ould Dah Ould Abeid et Brahim Bilal, après avoir passé 20 mois en prison, et demandé que cette décision de justice incite les autorités mauritaniennes à mettre fin à la répression visant les défenseurs des droits humains et à libérer les autres prisonniers d’opinion détenus uniquement pour avoir exprimé leurs opinions de manière pacifique, à l’instar du blogueur Mohamed Mkhaïtir. 4 juillet 2016

    https://www.amnesty.org/la-mauritanie-doit-reveler-le-lieu-de-detention-de-neuf-militants-antiesclavagistes/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Les autorités marocaines continuent de s’acharner sur les organisations de lutte, dont ATTAC CADTM Maroc

     

    Hier, vendredi 1 juillet, les autorités de la ville de Marrakech ont interdit une conférence intitulée « terre et droit au développement » que comptaient organiser collectivement ATTAC CADTM Maroc (groupe local), la section de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme et le réseau Amazigh pour la Citoyenneté. Elles ont fermé et empêché l’accès à la salle des réunions du conseil communale qui a été réservée et payée en avance.

    Les organisateurs ont alors organisé un sit-in dénonçant cette interdiction qui bafoue le simple droit d’organiser une discussion dans une salle publique. Il est à rappeler que l’université de printemps d’ATTAC CADTM Maroc a déjà été interdite à Marrakech même en avril dernier. Et c’est cette ville même qui abritera la COP22 du 8 au 17 novembre 2016.

    C’est un message de l’État marocain pour intimider les organisations qui se mobilisent pour défendre une autre approche citoyenne de la justice climatique. Il s’insère dans un contexte de répression généralisée et limitation des libertés publiques pour anticiper les résistances et faire passer les différentes réformes qui détruisent les acquis : réforme des retraites des fonctionnaires, généralisation des CDD dans la fonction publique, privatisation de l’enseignement et les services de santé, etc. Mais les contestations sociales augmentent et la détermination de ceux et celles qui luttent pour défendre leurs droits est de plus en plus forte et nécessite l’élargissement de la solidarité.

    Omar Aziki
    Secrétaire général d’ATTAC CADTM Maroc

    3 juillet par ATTAC/CADTM Maroc

    Auteur.e

    ATTAC/CADTM Maroc

    membre du réseau CADTM en bref : L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006. Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne. www.attacmaroc.org http://arabic.cadtm.org/

  • Algérie : « la défense de nos acquis démocratiques est une priorité indiscutable » (PST)

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    Non à la remise en cause de nos libertés démocratiques !

    Pour la défense de nos acquis sociaux !

    Alors que l’amendement de la Constitution de février 2016, concocté sans l’avis du peuple algérien, avait été présenté comme une avancée démocratique dans le cadre des réformes politiques promises en 2011, le pouvoir du régime Bouteflika a multiplié les attaques contre nos libertés et redoublé de férocité contre les survivances de nos acquis démocratiques, arrachés par le sang et les sacrifices depuis octobre 1988.
    Déjà, la « levée » de l’Etat d’urgence en 2011, en vigueur depuis 1992, n’était qu’un subterfuge face à la déferlante du « printemps arabe ». Son remplacement par un dispositif juridique entravant, dans les mêmes proportions, l’exercice des libertés démocratiques consacrait, de fait, sa prorogation. Depuis, toutes les lois promulguées, comme celles relatives aux partis et aux associations en 2012, constituaient un tour de vis supplémentaire dans la dérive monarchique et autoritaire du régime.

    Affaibli par la maladie et la crise de succession de Bouteflika, discrédité par l’ampleur des scandales de corruption au sommet de l’Etat, acculé par la chute des recettes pétrolières, préoccupé par la reprise des luttes ouvrières et sociales et hâté par l’approches des législatives du printemps 2017, le régime brandit le bâton du verrouillage systématique des médias récalcitrants et menace de réduire nos libertés, y compris celles qui ornaient sa propre « vitrine démocratique ».

    L’offensive antidémocratique de ces derniers mois contre la presse, l’auto-organisation des magistrats, les députés critiques d’une part et, d’autre part, la confection d’un nouvel arsenal juridique liberticide comme la loi relative à l’obligation de réserve des anciens officiers de l’armée ou la nouvelle loi électorale, traduisent cette volonté de limiter au maximum toutes expressions politiques dans la société. Mais, cette offensive ne se réduit pas au champ politico-médiatique pour conforter une machiavélique dérive autoritaire. Avant tout, elle vise à neutraliser la résistance des travailleurs et des masses populaires à l’autre offensive économique et sociale libérale. Pour imposer la remise en cause de nos acquis sociaux, il leur faut remettre en cause nos acquis démocratiques. En effet, les attaques contre la retraite, l’imposition d’un nouveau code du travail et d’une nouvelle loi sanitaire, l’approbation d’un nouveau code des investissements, les menaces de suppression des transferts sociaux et des subventions, la mise en œuvre des recettes du FMI, de la Banque Mondiale et l’adhésion à l’OMC, etc., supposent un ordre autoritaire et répressif.

    Pour le PST, la défense de nos acquis démocratiques est une priorité indiscutable. Car les travailleurs, les travailleuses et les masses populaires ont besoin plus que quiconque de la liberté d’expression, de manifestation, d’organisation syndicale et du droit de grève. L’efficacité de la résistance à l’offensive libérale, anti sociale, anti nationale et aux pressions impérialistes suppose les plus larges libertés démocratiques dans notre pays.

    -  Mobilisons- nous pour la défense des libertés démocratiques !

    -  Exigeons le retrait de toutes les lois scélérates anti démocratiques !

    -  Exigeons le retrait de toutes les lois libérales, anti sociales et anti nationales !

    Le Secrétariat national du PST
    Alger, le 29 juin 2016.

    , par PST (Algérie)

    http://www.anti-k.org/algerie-la-defense-de-nos-acquis-democratiques-est-une-priorite-indiscutable

  • Contre Daesh, une stratégie militaire vouée à l’échec politique (NPA)

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    Les États occidentaux, avec à leur tête les États-Unis, veulent montrer que l’État islamique (ou Daesh) est l’ennemi principal, car il constitue un facteur d’instabilité régionale et internationale, notamment avec les attentats terroristes en Europe...

    Les éléments qui ont nourri son développement sont à nouveau utilisés pour tenter d’y mettre fin militairement : soutien à des régimes et groupes autoritaires et confessionnels, politiques néolibérales et interventions militaires...

    Ainsi, en Syrie, les États-Unis ou la France concentrent leurs actions militaires contre Daesh, alors qu’un changement du régime autoritaire d’Assad n’a jamais été à l’agenda. Les alliés (Russie, Iran, Hezbollah et milices chiites fondamentalistes irakiennes) du régime poursuivent de leur côté leur assistance militaire à Damas pour éliminer toute forme d’opposition armée, démocratique (Armée syrienne libre) ou réactionnaire (Jabhat al-Nusra et Daesh), tout en continuant leurs exactions contre les civils syriens. Les raids de l’aviation russe le samedi 25 juin contre la localité d’al-Kouriyé, au sud-est de la ville de Deir Ezzor, ont par exemple tué 31 civils.

    En Irak, les combats contre Daesh sont menés par l’armée irakienne et ses groupes d’élite, mais aussi par des milices fondamentalistes chiites soutenus politiquement, économiquement et militairement par la République islamique d’Iran, et surtout détesté par des larges sections des populations sunnites d’Irak à cause de leurs exactions contre elles et leurs discours et pratiques confessionnels.

    En Libye, les États occidentaux ont poussé à la formation d’un gouvernement d’union, avec deux objectifs prioritaires : lutter contre Daesh et « l’immigration clandestine ». Les questions politique et socio-économiques sont quasiment ignorées. Plusieurs pays européens ont déjà promis plusieurs dizaines de millions d’euros en soutien à ce gouvernement... Cela ans oublier le soutien des États occidentaux, en particulier français, au régime égyptien présidé par le dictateur Sissi qui continue sa répression violente contre toute forme d’opposition, des mouvements de gauche aux Frères musulmans. Une répression tous azimuts qui a pour effet de créer de nouveaux Daesh en nombre dans le pays...

    En soutien aux mouvements démocratiques et non confessionnels

    Il ne suffit pas simplement de mettre fin militairement à toute capacité de nuisance de Daesh, au risque de le voir réapparaître dans le futur comme ce fut le cas dans le passé, mais de s’attaquer aux conditions politiques et socio-économiques qui permettent et ont permis son développement. Il faut se rappeler que Daesh, élément fondamental de la contre-révolution, a connu un développement sans précédent à la suite de l’écrasement des mouvements populaires, se nourrissant de la répression massive et violente des régimes et groupes autoritaires, souvent attisés par des discours et pratiques confessionnelles s’appuyant sur les haines religieuses.

    Les interventions des États régionaux et internationaux ont grandement contribué, et continuent par leurs politiques, au développement de Daesh. Les politiques néolibérales appauvrissant les  classes populaires, accompagnées de la répression des forces démocratiques et syndicales, sont bien sûr un élément fondamental du développement de Daesh.

    Il s’agit de lutter contre ces éléments, tout en soutenant des mouvements populaires de masse démocratiques et non confessionnels qui continuent à travers la région malgré des reculs importants, défiant à la fois les régimes autoritaires et les organisations fondamentalistes religieuses. C’est le seul moyen de mettre fin à ces deux formes de barbarie, au lieu de répéter des erreurs du passé contribuant à leur renaissance.

    Joseph Daher

     

  • Privatisation de Marsa Maroc : Stoppons l’hémorragie ! (Attac Cadtm)

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    Ne laissons pas se reproduire le scénario criminel de la Samir1 dans le secteur portuaire.

    Le 20 juin 2016, l’État a décidé de mettre en bourse 40 % des actions de la société Marsa Maroc, entreprise d’exploitation des ports du Maroc. Après la libéralisation du secteur et son ouverture au capital national et international, c’est le dernier épisode de privatisation du secteur portuaire. Dans un premier temps, l’État a disloqué la société d’exploitation des ports du Maroc , puis l’a privatisée et donner la gestion des nouveaux ports à l’Agence Nationale des Ports, en gestion déléguée comme le cas du port de Tanger Méditerranée 1 et 2. Ensuite les offrir aux sociétés multinationales. Avec la privatisation de Marsa Maroc, l’État marocain a décidé de céder au privé ce secteur stratégique et vital pour notre souveraineté.

    Cette privatisation est dans la continuité d’un long processus de privatisations des secteurs publics rentables au profit du capitalisme local et international. Des Offices ont bénéficié de lourds investissements publics permettant leur réfection et rénovation avant le retrait de l’État de ces secteurs. Dans le cas de Marsa Maroc, une des premières conséquences de cette politique est la baisse continue des parts de l’entreprise dans le secteur passant de 49 à 46% en 2015.

    Marsa Maroc est une société publique rentable, avec une croissance annuelle moyenne de 5% et un résultat net consolidé en évolution de 18% en 2015. Pour ATTAC Maroc, ce retrait de la gestion, du contrôle et de la propriété publique de ce secteur stratégique représente une autre nouvelle catastrophe. Le cas de la Samir en est le triste exemple de cette politique.

    Cette entreprise a versé dans les caisses de l’État en 2015, 882 millions de DH, et est sans endettement.

    Toute sa dette a été payée grâce au soutien des finances publiques. Au contraire, elle dispose d’un excédent de 1,4 milliards de DH. Cette société est la poule aux œufs d’or pour son actionnaire (l’État) et elle est promise à un avenir prospère, malgré la concurrence et la libéralisation de ce secteur. Faisant fi de tous ces indicateurs favorables, l’État offre cette entreprise en cadeau au capital financier.

    Cette introduction en bourse vise à relancer un marché boursier morose depuis 2008. L’État se range une nouvelle fois du côté des acteurs de ce marché spéculatif. Les banques seront les premières bénéficiaires de cette opération. Elles ont accompagné Marsa Maroc dans tout le processus de privatisation (évaluation, intermédiation, placement). Le groupe Attijariwafabank est le premier gagnant de cette opération, à travers ses filiales Attijari Corporate Finance et Attijari Intermédiation.

    Sur la base de ces données et partant de notre double conviction : la défense de nos biens publics et la lutte pour une économie au service des citoyens répondant à leurs besoins essentiels, au lieu d’être au service des capitaux étrangers et nationaux, l’Association des ATTAC Maroc annonce ce qui suit :

    Nous nous opposons au retrait de l’État de Marsa Maroc, cette entreprise publique est stratégique dans un secteur vital, d’autant plus que la société est aujourd’hui rentable. Nous refusons à ce que l’État joue le rôle de catalyseur de la bourse via les biens publics en présentant des cadeaux à cette « économie casino ». Nous défendons Marsa Maroc, comme entreprise publique et un outil de la souveraineté économique et un créateur d’emplois. Nous appelons les travailleurs de l’entreprise à s’opposer aux plans visant le démantèlement d’une entreprise qu’ils ont bâti à la sueur de leur front.. Nous restons mobilisé.es aux côtés des travailleurs de l’entreprise dans leurs actions de lutte pour préserver leurs acquis et droits.

    Le secrétariat national, le 29 juin 2016. 2 juillet 2016 

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/privatisation-de-marsa-maroc