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ALEP ON NE T’OUBLIE PAS, SYRIE ON NE T’ABANDONNERA PAS
RASSEMBLEMENT Samedi 24 décembre 14h30 Place de Terreaux, 69 Lyon
Nous sommes en période de Fêtes. Raison de plus pour exprimer notre solidarité avec une population arrachée à sa terre en plein hiver livrée à elle-même pour fatalement grossir les rangs de déplacés et de réfugiés! Mais pour le moment, femmes et enfants sont dehors en attendant un toit (tente!) qui ne vient pas pour s’abriter de la neige qui s’abat sur eux!
Des mineurs pris dans les feux croisés de la bataille de Mossoul ont été grièvement blessés et traumatisés
La situation désespérée d’une génération d’enfants est dans la balance, alors que la bataille sanglante pour la ville de Mossoul menace de déboucher sur une catastrophe humanitaire, a déclaré Amnesty International jeudi 22 décembre après une enquête sur le terrain.
Lors d’une mission dans la région ce mois-ci, l’organisation a rencontré des mineurs de tous âges qui présentait de terribles blessures après s’être trouvés dans la ligne de mire entre le groupe armé se faisant appeler État islamique (EI) et les forces gouvernementales, qui sont soutenues par une coalition dirigée par les États-Unis.
J’ai rencontré des enfants qui non seulement sont très grièvement blessés mais ont également vu des parents et des voisins être décapités lors de frappes de mortier, déchiquetés par des voitures piégées ou des explosions de mines, ou écrasés sous les décombres de leur logement
« Les enfants pris entre deux feux dans la bataille de Mossoul ont vu des choses qu’aucune personne, quel que soit son âge, ne devrait jamais voir. J’ai rencontré des enfants qui non seulement sont très grièvement blessés mais ont également vu des parents et des voisins être décapités lors de frappes de mortier, déchiquetés par des voitures piégées ou des explosions de mines, ou écrasés sous les décombres de leur logement », a déclaré Donatella Rovera, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International, qui rentre d’une mission de 17 jours dans le nord de l’Irak.
« Des enfants blessés de guerre se retrouvent ensuite dans des hôpitaux débordant de patients, ou dans des camps pour personnes déplacées, où les conditions humanitaires très dures rendent leur rétablissement sur le plan physique comme psychologique encore plus difficile. Beaucoup d’autres restent bloqués dans des zones où les combats font rage. Les autorités irakiennes et leurs partenaires internationaux dans la bataille de Mossoul doivent mettre en place de toute urgence de meilleurs systèmes de soins, de rééducation et de protection pour les civils touchés. Prendre soin des victimes civiles, en particulier des plus fragiles, doit être une priorité absolue - pas une décision prise après coup. »
« Nos maisons sont devenues les tombeaux de nos enfants »
Dans un hôpital d’Arbil, Amnesty International a parlé à Umm Ashraf, qui a expliqué qu’elle et ses sept enfants ont été blessés lorsqu’une voiture piégée a explosé devant la maison où ils s’étaient réfugiés, dans l’est de Mossoul, le 13 décembre, enterrant des dizaines de personnes sous les décombres de plusieurs maisons détruites par le souffle. Sa fille aînée, Shahad, 17 ans, a perdu les deux yeux dans cette attaque.
J’ai tiré mes enfants blessés des décombres un par un
« Nos maisons sont devenues les tombeaux de nos enfants », a déclaré Umm Ashraf à Amnesty International. « Mes voisins sont toujours ensevelis sous les gravats ; personne n’a pu les en sortir. J’ai tiré mes enfants blessés des décombres un par un. Mais ma sœur a été tuée, je n’ai pas pu l’aider. Mon voisin a été décapité pendant l’explosion, et beaucoup d’autres ont été tués. »
Teiba, 8 ans, et Taghreed, sa sœur âgée de 14 mois, ont été tuées et leurs parents grièvement blessés lorsqu’un mortier a atterri dans la cour de leur maison dans l’est de Mossoul le 12 novembre. Mouna, la mère des enfants, a déclaré à Amnesty International :
« Je disais aux filles de rentrer à la maison. Il y avait des bombardements et des tirs 24 heures sur 24 dans notre zone. Et puis un mortier s’est écrasé à côté de chez nous. Je me suis écroulée sur place, ma fille Teiba est tombée la tête contre le portail, et la petite a rampé, rampé jusqu’à ce qu’elle m’atteigne, puis s’est effondrée sur mes genoux. »
Des établissements médicaux arrivés au point de rupture
Étant donné que les hôpitaux encore en fonctionnement ou accessibles dans les zones touchées par le conflit sont rares, voire inexistants, dans l’est de Mossoul, l’épicentre des combats, Arbil, la capitale du Gouvernement régional du Kurdistan semi-autonome, constitue le meilleur espoir pour les blessés de recevoir des soins médicaux.
Si cette ville n’est située qu’à 80 kilomètres, se rendre à Arbil est presque impossible pour les résidents de Mossoul. Les rares personnes arrivant à obtenir un permis spécial peuvent pénétrer sur le territoire contrôlé par le Gouvernement régional du Kurdistan, et il est difficile même pour leur famille de les rejoindre ou de leur rendre visite.
Certaines familles fuyant les combats se trouvent bloquées entre les lignes de front, incapables de se rendre dans les territoires contrôlés par le Gouvernement régional du Kurdistan et forcées à attendre dans des no man’s lands pendant des jours.
Parmi ceux qui sont parvenus à atteindre Arbil figure Ali, deux ans, blessé lors d’une frappe ayant visé le quartier d’Hay al Falah, à Mossoul, le 14 décembre. Lorsque nous l’avons rencontré, il respirait à peine, et son visage n'était qu'un amas de chair déchiquetée et sanglante. Les médecins ont dit à sa grand-mère, Dokha, qu’ils n’étaient pas sûrs qu’il survivrait.
Dokha a déjà perdu deux petites-filles, Zaira, 14 ans, et Wadha, 16 ans, tuées lors de la même frappe, et elle était folle de chagrin à l’idée de perdre Ali aussi.
« Protège-le, mon dieu, ne me l’enlève pas », implorait-elle.
« Mes petits-enfants avaient fui leur maison et trouvé refuge dans le sous-sol de voisins ces 30 derniers jours », a-t-elle expliqué. « Ils n’avaient plus d’eau ni de nourriture. La zone a été reprise par l’armée il y a deux jours, alors ils pensaient qu’ils n’était plus dangereux de sortir, mais ils ont été bombardés alors qu’ils arrivaient au portail de la cour. »
S’il y a des ressources pour la guerre, il faut aussi en prévoir pour les conséquences de la guerre
Bien que seule une partie des blessés de la bataille de Mossoul aient été évacués vers Arbil, les hôpitaux sur place sont submergés par le grand nombre de blessés.
« La préparation de la campagne militaire visant à reprendre Mossoul a duré longtemps, et les autorités irakiennes - notamment le gouvernorat de Ninive - et leurs partenaires internationaux dans la bataille de Mossoul pourraient et devraient avoir mieux anticipé les inévitables blessures causées aux civils, en particulier alors qu’ils savaient que les hôpitaux du Gouvernement régional du Kurdistan seraient certainement mis à rude épreuve par le fort afflux de blessés de guerre », a déclaré Donatella Rovera.
« S’il y a des ressources pour la guerre, il faut aussi en prévoir pour les conséquences de la guerre. »
Des enfants traumatisés et marqués
Au-delà des blessures physiques dont ils souffrent, les enfants restent marqués et profondément traumatisés par l’extrême violence dont ils ont été victimes et témoins. Sur les milliers d’enfants exposés à des violences durables, seule une infime partie a accès aux soins et au soutien psychologiques dont ils ont désespérément besoin.
« Ma sœur a été tuée sous les yeux de mes enfants ; ils ont vu un voisin être décapité par la frappe ; ils ont vu des morceaux de corps humain par terre. Comment pourront-ils un jour s’en remettre ? », a demandé Umm Ashraf à Amnesty International.
Dans un camp pour personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, Mohammed, quatre ans, se balance d’avant en arrière, se donne des gifles et se cogne la tête contre le sol. Il est inconsolable à chaque fois qu’il ne parvient pas à se retenir de faire ses besoins, ce qui lui arrive plusieurs fois par jour.
Sa mère, Mouna, explique qu’il se comporte ainsi depuis le tir de mortier du 12 novembre qui a tué deux de ses sœurs.
« Mohammed et sa petite sœur Taghreed étaient inséparables. Il la portait tout le temps. Il ne comprend pas que ses sœurs sont mortes. Il pense que nous les avons abandonnées, et il devient triste et se fâche. Je pense qu’il a besoin d’une psychothérapie mais il n’y a rien ici dans le camp », dit Mouna, qui est immobilisée par une jambe cassée et ne peut se lever d’un matelas fin posé à même le sol depuis son arrivée au camp.
Les deux filles de la famille qui ont survécu, âgées de 10 et 12 ans, doivent se charger de toutes les corvées - aller chercher de l’eau, faire la cuisine, laver le linge et panser les blessures de leurs proches. Elles n’ont pas le temps de jouer ni d’étudier.
Depuis leur arrivée au camp pour personnes déplacées, ces enfants n’ont reçu aucun soutien psychologique pour les aider à surmonter le traumatisme de la disparition de leurs sœurs, mortes sous leurs yeux. Si l’intervention humanitaire prend notamment la forme d’activités limitées de soutien psychosocial dans certains camps de personnes déplacées, elles ne permettent pas de faire face au nombre d’enfants qui ont été affectés par le conflit et sont dans de nombreux cas des victimes directes de la violence.
« Les séquelles laissées par ces expériences incroyablement traumatisantes sont aussi bien psychologiques que physiques, mais ces blessures qui changent le cours d’une vie sont négligées par le gouvernement irakien et ses alliés, qui n’ont pour l’instant rien fait pour garantir que des services médicaux adaptés soient proposés », a déclaré Donatella Rovera.
« La communauté internationale doit accorder un degré de priorité élevé au financement d’un système robuste de protection de l’enfance dans le cadre de la réaction humanitaire à la crise irakienne, notamment d’un soutien en matière de santé mentale à ceux qui ont été exposés à des violences extrêmes. »
Vous attrapez le gars par les cheveux pour lui redresser la tête et pouvoir lui trancher la gorge, et s’il n’a pas de cheveux, vous lui mettez deux doigts dans le nez pour lui relever la tête. Ils m’ont appris ça et ils m’ont appris à tuer de beaucoup d’autres manières
Parallèlement, les enfants yézidis ayant connu la captivité aux mains de l’EI ont enduré des souffrances sans nom. Des filles d’à peine 11 ans ont été violées, tandis que des garçons ont été forcés à subir un entraînement militaire, ont appris à décapiter des personnes, et ont été contraints à regarder des exécutions.
Jordo, un adolescent de 13 ans ayant passé deux ans en captivité sous le contrôle de l’EI, a raconté ce qu’on lui a appris ; son récit fait froid dans le dos.
« Vous attrapez le gars par les cheveux pour lui redresser la tête et pouvoir lui trancher la gorge, et s’il n’a pas de cheveux, vous lui mettez deux doigts dans le nez pour lui relever la tête. Ils m’ont appris ça et ils m’ont appris à tuer de beaucoup d’autres manières », a-t-il déclaré à Amnesty International.
AK, 10 ans, se trouvait aux mains de l’EI jusqu’en novembre, plus de deux ans après avoir été enlevé avec ses parents et ses sept frères et sœurs. Seuls deux d’entre eux, âgés de six et sept ans, en ont réchappé. Le reste de la famille est toujours retenue par l’EI.
Deux cousins éloignés, qui subviennent déjà aux besoins de 23 femmes et enfants, s’occupent d’eux. L’un d'eux a expliqué à Amnesty International que le comportement imprévisible de ces enfants traumatisés était difficile à supporter.
« AK est très difficile à contrôler », a-t-il dit. « Il brise des objets et y met le feu, et l’autre jour il est sorti dans le froid en sous-vêtements et est tombé malade. Tous les trois se font pipi dessus tout le temps, alors nous les faisons dormir dans une tente séparée à cause de l’odeur. Ces enfants sont vraiment traumatisés et ont besoin de l’aide de professionnels, mais nous n’avons trouvé personne pour nous assister jusqu’à présent. »
Des promesses sans lendemain
Des travailleurs humanitaires ont déclaré à Amnesty International que les enfants déplacés par la bataille de Mossoul et venus d’autres zones touchées par le conflit présentent des signes de traumatisme, comme par exemple le fait de pleurer de manière excessive, d’être mutiques, de se montrer violents et d’éprouver de la difficulté à s’éloigner de leurs parents ou des personnes qui s’occupent d’eux.
Cependant, en raison semble-t-il d’une absence de ressources, ces enfants ne bénéficient pas de soins de santé mentale adéquats, ni du soutien qui les aideraient à composer avec des événements aussi traumatisants et à commencer à retrouver une certaine normalité dans leur vie.
Si les autorités irakiennes et leurs alliés ne font pas d’efforts pour fournir aux civils des voies sûres pour quitter les zones de la ville affectées par le conflit, et pour proposer des services essentiels aux résidents bloqués sous les tirs à l’intérieur de Mossoul, une catastrophe humanitaire pourrait se développer
Des gouvernements donateurs se sont engagés en septembre à garantir l’« accès à une assistance susceptible de sauver des vies » et à « faciliter le passage rapide et sans entrave de secours humanitaires ayant un caractère impartial ». Il est impératif qu’une protection et des soins destinés aux enfants ayant connu le conflit armé deviennent des priorités dans les interventions humanitaires.
Le coût croissant des articles de première nécessité, ainsi que la pénurie de nourriture, de carburant, de médicaments et d’eau propre à Mossoul exposent les enfants à un risque très élevé de malnutrition, de déshydratation et de maladies hydriques et autres.
« Malgré les assurances des forces irakiennes et de la coalition selon lesquelles elles font tout leur possible pour protéger les civils, des enfants meurent ou sont blessés chaque jour - à leur domicile ou alors qu’ils risquent leur vie en fuyant afin de se mettre en sécurité. Les parties impliquées dans la bataille de Mossoul doivent prendre toutes les précautions envisageables pour épargner les vies civiles, notamment en évitant d’utiliser des pièces d’artillerie et d’autres armes indirectes contre des zones densément peuplées », a déclaré Donatella Rovera.
« Si les autorités irakiennes et leurs alliés ne font pas d’efforts pour fournir aux civils des voies sûres pour quitter les zones de la ville affectées par le conflit, et pour proposer des services essentiels aux résidents bloqués sous les tirs à l’intérieur de Mossoul, une catastrophe humanitaire pourrait se développer. »
A Monsieur le Président de la République arabe d’Egypte Office of the President, Al Ittihadia Palace Cairo, Arab Republic of Egypt
Monsieur le Président,
Objet : Demande de levée des poursuites contre Mahmoud Abu Zeid dit « Shawkan » et les responsables du Syndicat égyptien des journalistes.
Arrêté le 14 août 2013, alors qu’il effectuait son travail de photojournaliste, Mahmoud Abu Zeid (Shawkan) est resté emprisonné plus de deux ans sans jugement, en violation de la législation égyptienne. Entamé en décembre 2015, son procès est depuis régulièrement ajourné. Shawkan est accusé, entre autres, d’homicide, de tentative d’homicide et de possession d’armes, charges pour lesquelles il encourt la peine de mort. Nous sommes persuadés que ces accusations sont sans fondements. Un témoin oculaire, le photographe français Louis Jammes, affirme par exemple : « Il ne portait pas d’arme et n’avait rien d’autre sur lui qu’un appareil photo ». Shawkan partage une cellule de 3 mètres sur 4 avec douze autres prisonniers, et son état de santé de ne cesse de se dégrader. Et cela d’autant plus qu’il souffre d’une hépatite C, et que l’accès à un traitement médical lui a été refusé.
Nous voudrions également évoquer le cas des responsables du Syndicat égyptien des journalistes, Yahia Qallash, son Président, ainsi que Khaled El Balshy et Gamal Abdel Rahim, membres de son Conseil d’administration, dont le procès en appel est prévu pour le 25 décembre. Ils ont en effet été condamnés le 19 novembre à deux ans de prison. Ces trois syndicalistes n’avaient pourtant fait qu’agir en conformité avec leur mission syndicale, à savoir protéger deux reporters confrontés à des harcèlements et des menaces. Nous estimons que ces condamnations sont contraires au respect des libertés syndicales prônées par l’Organisation internationale du travail (OIT) ainsi qu’au respect de la liberté d’expression.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons instamment, Monsieur le Président, de faire en sorte que soient levées les charges pesant sur Mahmoud Abu Zeid dit « Shawkan » et sur les responsables du Syndicat égyptien des journalistes. En ce qui concerne Shawkan son état de santé nécessite une libération immédiate avant qu’il ne soit trop tard.
Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de notre entière considération.
Pour l’Union syndicale Solidaires (France), Eric Beynel et Cécile Gondard-Lalanne
إلي السيد رئيس جمهورية مصر العربية مكتب الرئيس، قصر الإتحادية القاهرة، جمهورية مصر العربية
الموضوع : طلب وقف ملاحقة محمود أبو زيد الشهير ب« شوكان » و المسئولين عن نقابة الصحفيين المصرية.
السيد الرئيس،
تحية طيبة و بعد،
نتشرف بإفادتكم بالمعلومات التالية : لقد تم القبض علي محمود أبو زيد الشهير ب« شوكان » في ١٤ أغسطس ٢٠١٣ أثناء قيامه بعمله كمصور صحفي. و ما زال معتقلاً منذ أكثر من سنتين بلا محاكمة بما يخالف القانون المصري، إذ يتم تأجيل هذه المحاكمة التي بدأت في ديسمبر ٢٠١٥ بصورة مستمرة منذ هذا الوقت. و جدير بالذكر أن شوكان متهم بإتهامات شنيعة من بينها القتل و الشروع في القتل و حيازة سلاح و هي إتهامات عقوبتها الإعدام. بيد أن هذه الإتهامات في إعتقادنا ليست لها أي أساس من الصحة. و علي سبيل المثال لا الحصر، يؤكد شاهد عيان ألا و هو المصور الفرنسي لويس جامس أن شوكان « لم يكن يحمل أي سلاح و لم يكن بحوزته أي شئ غير جهاز تصوير فوتوغرافي ». و يشارك شوكان اثني عشر مسجوناً آخراً في زنزانة مساحتها ٣م × ٤م و حالته الصحية في تدهور مستمر إذ أنه مصاب بإلتهاب الكبد الوبائي و يتم رفض علاجه من هذا الداء.
كما نود أن نذكر قضية يحيي قلاش نقيب الصحفيين المصريين و عضوي مجلس النقابة خالد البلشي و جمال عبد الرحيم، المزمع محاكمتهم في ٢٥ ديسمبر المقبل. و قد تم الحكم عليهم في ١٩ نوفمبر الماضي حكماً إبتدائياً بالسجن سنتين بالرغم أن هؤلاء النقابيين الثلاثة لم يضطلعوا بأي فعل خارج عن المهمة النقابية المنوطة بهم ألا و هي حماية صحفيين من المضايقات و التهديدات التي كانوا يعانون منها. و نعتبر أن هذه الأحكام تخالف الحريات التقابية التي توصي منظمة العمل الدولية بإحترامها كما تخالف حرية التعبير.
لذا، نلتمس من سيادتكم إتخاذ ما يلزم من تدابير عاجلة لرفع الإتهامات عن محمود أبو زيد الشهير ب« شوكان » و عن المسئولين عن نقابة الصحفيين المصرية. أما فيما يخص شوكان، فتقتضي حالته الصحية الحرجة و المتدهورة، الإقراج الفوري عنه قبل فوات الأوان.
و تفضلوا يا سيادة الرئيس بقبول خالص شكرنا و فائق تقديرنا.
Qu’est-il advenu de la révolution libyenne et plus généralement, de la Libye ?
Vue d’ici, la situation s’apparente à un gigantesque chaos auquel personne ne semble plus rien comprendre. On en aurait presque oublié qu’une révolution a eu lieu, il y a cinq ans, qu’un peuple s’est levé et qu’il a su mettre à bas 40 années de dictature. Depuis 2011, différentes forces – Daesh, des milices régionales, le Gouvernement d’union national,cherchent à contrôler le pays, sans que personne n’arrive à le réunir en une entité commune.
Pour tenter d’y voir plus clair, nous sommes allés rencontrer un ami qui avait participé à la révolution et continue de se rendre régulièrement dans le pays. Il nous explique comment Syrte est tombée aux mains de Daesh, la réalité concrète des interventions de la coalition internationale, la vision qu’ont les libyens de ces interventions, et plus généralement, dégrossit pour lundimatin une cartographie des forces en présence.
Suite aux printemps arabes et aux accord de Lancaster, il y a eu en Libye, une intervention militaire – franco-britannique principalement – de l’OTAN. À la lecture des journaux français on a le sentiment d’un grand chaos, il est très difficile d’avoir une visibilité sur ce qui se passe réellement là-bas. Comme toi tu y as été assez longtemps ces dernières années, que peux-tu nous dire de ce chaos, peux-tu nous aider à y voir plus clair ?
Déjà, il serait intéressant mais peut-être une autre fois – ce serait long – de revenir sur ce qu’a donné l’intervention de l’OTAN en Libye. En fait, contrairement à ce que beaucoup pensent, ça n’a pas donné un camp révolutionnaire pro-OTAN et un camp Kadhafiste anti-OTAN.
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On peut prendre un exemple, que certains connaissent : la ville de Misrata.
Misrata est une ville importante en Libye, c’est la troisième ville démographiquement du pays, celle où il y a le tissu économique le plus important, où il y a une vie urbaine assez différente du reste du pays. Mais elle est importante aussi parce qu’entre le début du soulèvement et l’assassinat de Kadhafi, elle a émergé comme le pôle politico-militaire le plus fort militairement. Dans cette ville – qui est la ville où il y a eu l’affrontement le plus long avec l’armée de Kadhafi, avec beaucoup de destructions – les habitants considéraient l’OTAN également comme un ennemi. C’est à dire les Misratis sont persuadés à tort ou à raison – les grands géopoliticiens nous le diront – que l’OTAN est intervenu soi-disant pour faire tomber Kadhafi mais que, en réalité, ils étaient là pour partitionner le pays et qu’ils avaient une sorte de deal avec Kadhafi : ils pouvaient garder jusqu’à Misrata, mais l’Est – c’est à dire la Cyrénaïque – devait devenir une administration internationale. Ils en veulent pour preuve le fait que pendant longtemps le combat contre Misrata était le moins lourd, alors que les forces de l’OTAN n’étaient qu’à quelques encablures maritimes, sans qu’ils interviennent à aucun moment. Cela veut dire que la perception sur place est assez différente de l’extérieur. Sur place les kadhafiens, les pro-Kadhafi, considèrent que c’est une intervention de l’OTAN contre eux, coloniale ; et la principale force qui a émergé du camp anti-Kadhafi considère aussi que l’intervention de l’OTAN était une intervention ennemie.
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Quelles sont alors les forces qui ont pesé dans le conflit libyien ?
Pendant ces mois-là – du début du soulèvement (à Benghazi d’ailleurs) à l’intervention de l’OTAN, jusqu’à l’effondrement complet et final du régime de Kadhafi – ont émergé des forces qui n’existaient pas auparavant, et qui sont devenues les principaux acteurs de la scène libyenne. Au niveau de la population, cela s’est traduit par l’engagement de beaucoup de jeunes, des brigades de thowars – ça veut dire révolutionnaire en arabe – qui ont été très différentes d’une région à une autre, et surtout très différentes entre les concentrations urbaines et le reste du territoire. Hors des grandes villes, très rapidement – même si au tout début ça ne l’était pas forcément – ça s’est adossé à une solidarité tribale ; dans les grandes villes, beaucoup moins. Et avec des phénomènes très contradictoires, très ambigus, parfois avec des formes d’organisation très à la base qui perdurent aujourd’hui.C’est-à-dire que même avec la coagulation des différentes forces, des forces plus compactes, en Libye, il est très difficile pour n’importe qui de parler avec un représentant de n’importe où – Misrata, Benghazi – et d’avoir un accord avec lui, et que cet accord soit appliqué dans les fait. Je crois d’ailleurs que c’est le principal casse-tête de ce qu’on appelle la communauté internationale. Le représentant peut être réellement envoyé par la plupart des forces, ils l’envoient, ils lui disent « vas-y, parle avec eux », mais après quand il revient, ils peuvent l’engueuler, le virer. Et cela a mis en place une sorte de dé-hiérarchisation de la société assez bizarre, qui continue à exister . Et avec une forte influence des groupes de base, même pas des brigades, des sous-brigades, enfin des petites unités où il n’y a personne qui reçoit un ordre de là-haut et qui l’applique sans discuter.
Je ne suis évidemment pas en train de décrire un truc qui est uniquement positif, il peut y avoir des décisions prises de manière très « démocratique » entre guillemets – une démocratie pas du tout représentative – qui peuvent être très préjudiciables y compris aux populations elles-mêmes. Je décris donc pas ça pour dire « ah c’est le paradis rêvé de l’autonomie, ou de la démocratie directe ou de je sais pas quoi ». Mais in fine je dirais que la carte libyenne peut être lue à partir de ce que j’appelle des pôles politico-militaires locaux ou régionaux ; qui peuvent avoir des référents tribaux ou pas, et qui sont devenus les principaux acteurs de la scène libyenne.
Avec des cas qui peuvent être extrêmement différents d’un endroit à l’autre, encore une fois si on prend l’exemple de Misrata. Misrata, c’est une ville d’environ 400 000 habitants avec un très fort tissu économique, commerçant, un peu d’industrie, non-reliée au pétrole, ce qui est unique en Libye. Avec une composition disons historico-culturelle très particulière : les Misratis sont réputés – se considèrent et sont considérés – comme étant les descendants de ce que les Libyens appellent les Kouloughlis. Les Kouloughlis, ce sont les administrateurs de l’Empire Ottoman qui se sont mariés à des libyens, et qui ont eu des enfants là-bas, qui peuvent être turcs, bosniaques, albanais, etc. Enfin je ne sais pas si vous connaissez un peu l’histoire de l’Empire Ottoman, qui avait une organisation très particulière de ses administrations, avec des lieux de recrutement très différents selon ce que l’on doit faire, selon si on est émissaires ou administrateurs, mais c’est trop long à raconter.
Mais bref, ça, ça fait que les Misratis se considèrent et sont considérés comme un corps un peu étranger au tissu tribal, ordinaire, du reste de la Libye, qui sont censés être les descendants de troncs tribaux originels qui sont les Banu Hilal et Banu S’lim, qui au IXe siècle sont partis du Yémen et d’Égypte pour étendre l’Islam vers l’Afrique du Nord. Et ça c’est vraiment quelque chose qui reste très présent dans la perception. C’est-à-dire que les non-Misratis disent que les Misratis ne sont pas libyens, que ce sont des turcs. Vice-versa les Misratis se considèrent comme étant beaucoup plus évolués que les tribus de bédouins, de montagnards qui constituent le reste du territoire.
Et cette ville-là, parce qu’elle a mené peut-être le combat le plus long contre l’armée de Kadhafi, a acquis une pré-expérience militaire, même si elle était très éclatée parce qu’il y avait énormément de brigades différentes, qui se coordonnaient ensemble selon une organisation pas du tout classique pour défendre la ville. C’est une grande ville où il n’y a pas d’affrontement entre les différentes tribus, il y a eu des positions différentes d’un groupe à l’autre mais pas adossées sur un esprit de corps… Donc ils ont eu une expérience militaire assez longue, et ils ont réussi à obtenir pas mal d’armement, principalement en récupérant des armes au régime, et en partie avec un soutien principalement turc et qatari.
Et on a parlé à un moment de l’intervention discrète de troupes britanniques ou françaises… non ? Euh… pas… sur Misrata, j’en… J’ai lu ça dans Le Canard enchaîné en passant une fois. Tu parles de 2011 ?
Oui. Oui, oui, il y a eu des troupes françaises mais dans la montagne de l’ouest plutôt mais j’y viens…. Et donc voilà cette ville a émergé, cette ville assez unie, assez solidaire, assez grande, avec une grande démographie, avec maintenant une expérience militaire assez importante, avec de l’armement. Avec aussi un très grand nombre de jeunes qui se sont engagés dans les brigades révolutionnaires ; qui vont devenir un des acteurs les plus importants de la Libye post-Kadhafi.
Très paradoxalement, une autre ville était aussi devenue un acteur vraiment très important, au point qu’ils ont voulu défier Misrata. C’est une ville qui ne ressemble pas du tout au premier exemple, elle s’appelle Zintan, c’est une ville de 30 ou 40 000 habitants – à comparer avec les 400 000 de Misrata – 30 ou 40 000 habitants mais pouvant aligner jusqu’à 15 000 combattants. C’est une toute petite ville dans la montagne, montagne que les Amazighs, – ceux qu’en France on appelle les Berbères – appellent les montagnes Nefoussa. Les non-Amazighs appellent ça la Montagne de l’ouest. C’est une montagne composée principalement de populations amazighophones donc se revendiquant comme n’étant pas arabes mais Amazighs, avec des petits îlots arabes.
Zintan est un des îlot d’arabes dans une montagne Amazigh. C’est une ville comme j’ai dit de 30 ou 40 000 habitants, qui correspond à une seule tribu. Zintan c’est une ville et une tribu, c’est le nom d’une ville et d’une tribu. Une tribu très montagnarde et très tribale, considérée comme des barbares de la montagne par les gens de la plaine.
Eux, ils se sont engagés dans le combat contre Kadhafi dans un deuxième temps, c’est assez compliqué de décrire pourquoi. Il n’empêche qu’au moment de leur engagement, ils ont bénéficié du très fort esprit de corps de la ville, de sa capacité à aligner proportionnellement un nombre de combattants énorme par rapport au nombre d’habitants. Et ils ont profité aussi pour des raisons diverses et variées, l’aide et les parachutages d’armes sophistiquées par le Qatar, les Émirats, et la France, se faisaient à quelques kilomètres de leurs villes. Ce qui fait qu’à la sortie de la révolution, Zintan est une autre force importante avec laquelle il faut compter.
Enfin bon, les acteurs sont tous différents, qu’ils soient sur une base tribale, soit locale, soit régionale. Et il est en tout cas important de savoir que ce qu’on a appelé les thowars, c’est-à-dire principalement les jeunes qui se sont engagés en masse dans un combat au début assez autorganisé, se sont démultipliés après la chute définitive du régime. C’est-à-dire sur les centaines de milliers de thowars actuels, il y en a peut-être un dixième qui ont réellement combattu pendant la révolution.
Il s’est posé à un moment, après la chute de Kadhafi, la question de la gestion ou de l’autogestion de chacune des régions, des villes, des villages, et de la concurrence entre ces différents pôles pour le partage du pouvoir et des richesses. Avec une sorte de couche nouvelle, une classe nouvelle composée de jeunes engagés dans le combat et qui sont devenus des chefs de guerre, ils ont constitué les nouvelles élites et ont acquis une légitimité nouvelle.
Tout ce que je viens de dire ne concerne qu’une partie de la Libye parce qu’il y a une autre partie, très grande, qui ne s’est pas engagée dans la révolution, et qui soit était pro-Kadhafi, soit ne l’était pas, mais était contre le fait de destituer le pouvoir comme ça. Et là aussi les cas sont très différents d’une région à une autre.
Je vais parler d’une ville particulière, parce qu’on en parle beaucoup en ce moment : Syrte, qui est devenue le bastion de Daesh en Libye. Syrte, c’était le bastion du pouvoir de Kadhafi. C’était la ville qui devait devenir la ville emblématique sous le régime de Kadhafi, c’était là qu’il faisait ses grands congrès africains. C’est là qu’il s’est réfugié à la période finale des combats, etc.
Dans cette ville, il y a plusieurs composantes tribales différentes. Il y a les Khadafa qui sont la tribu de Kadhafi lui-même, mais il y a aussi une autre tribu, les Houara, dont le centre de gravité est la ville de Bani Walid et dont les membres s’appellent les Warfala. Toutes ces tribus – y compris celle de Kadhafi – sont réputées dans les analyses assez rapides, comme des tribus pro-régimes. Mais en réalité, toutes ont été partagées, parmi eux il y avait des gens qui étaient pour, des gens qui étaient contre. Les Warfala – qui sont la tribu la plus nombreuse en Libye, dont le centre est Bani Walid mais il y en a à Syrte aussi – c’est une tribu par exemple qui a choisi de ne pas s’engager, de ne pas prendre position, pour préserver son unité, parce qu’elle voyait qu’il risquait d’y avoir des enfants qui partiraient dans chacun des camps. Mais quand il y a eu des bombardements massifs de l’OTAN, ils se sont battus contre l’OTAN, tous. Et ils ont été défaits, très durement, avec une destruction quasi-complète de la ville, certains parlent de cela comme du « Dresde libyen ».
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À quel moment ont eu lieu ces bombardements ?
C’est à la fin de l’intervention de l’OTAN. Depuis Syrte se vit comme une ville martyre. Elle a été considérée pour le reste de la Libye comme une ville vaincue et avec ce fait encore plus infamant : Syrte a été le dernier protecteur de Kadhafi. Quand il y a eu le premier gouvernement libyen – dans lequel l’influence des différents pôles dont je parlais était très fort – il y a eu un décret, une résolution qui actait que chaque ville pouvait constituer son conseil militaire. Chaque ville pouvait constituer un conseil pour préserver sa sécurité. Sauf que certaines villes n’avaient pas le droit de porter les armes, dont Syrte. C’était le cas aussi pour Bani Walid, mais Bani Walid c’est encore une autre histoire, ils sont très forts, donc on évite de les faire chier. Syrte s’est alors retrouvée dans la situation d’une ville humiliée, vaincue, défaite ; et il a été décidé par le gouvernement de lui envoyer des milices d’ailleurs pour s’occuper de la sécurité de la ville.C’est ici que l’on trouve l’explication à la question « comment cela se fait-il que Daesh ait pu prendre une ville aussi rapidement ? » Si tu poses cette question-là à Tripoli ou à Misrata, tout le monde te répondra que ce sont les gens de l’ancien régime ; qu’en fait Daesh c’est le masque de l’ancien régime qui veut se venger. Si tu poses la même question à Tobruk on te dit qu’en fait Daesh, c’est l’extension ou la continuité des Frères Musulmans qui gouvernent à Misrata et à Tripoli et que tout ça ce n’est que du partage de travail. Qu’il s’agit de misratis, de tripolitains islamistes qui font semblant de vouloir être démocratiques, mais que dans les fait, ce sont eux qui constituent Daesh.
Et la réalité, c’est que les deux récits sont vrais. Quand les vainqueurs de la guerre ont décidé que ceux qui peuvent porter les armes à Syrte ne pouvaient pas être des gens de Syrte, il fallait qu’ils envoient d’autres groupes faire ça. Et ça a été principalement des groupes de Misrata et de Benghazi, des jeunes ; et c’était les jeunes les plus radicaux, les plus turbulents, dont les parents en avaient marre. Parce que « ça y est on a fait la révolution, maintenant il faut qu’on retourne au business, vous cassez les couilles à défiler tous les jours ! » Mais c’est leurs enfants, « Bon vous voulez jouer à la révolution ? Allez à Syrte ! » Et c’est comme ça que beaucoup de jeunes radicaux – soit dont la radicalité s’est tout de suite exprimée par une connexion avec le djihadisme mondial, soit pas – sont allés là-bas.
Au départ ces groupes voulaient montrer une gestion exemplaire, donc ils voulaient appliquer la charia mais être très justes. Par exemple, ils punissaient très sévèrement n’importe lequel des leurs qui volait un truc ou qui traitait injustement un habitant de Syrte. Ils voulaient montrer qu’ils étaient capables d’établir un ordre juste et révolutionnaire. Et il y a eu là un phénomène assez étonnant qui ressemble peut-être à ce qu’il s’est passé à Mosul en Irak : les jeunes des tribus vaincues et humiliées de Syrte se sont rendus compte qu’ils avaient l’occasion de rejoindre ces brigades-là, et de passer du statut de vaincu à un statut de combattant qui gérait sa propre ville. Ils ont dû y être encouragés, y compris par leurs tribus, qui voyaient d’un bon œil le fait d’avoir des gens à eux dans les forces armées qui gèrent la ville.
Et petit à petit, il y a eu une radicalisation de ces groupes de jeunes qui ont fini par fusionné. Avec cette composition étrange faite des rejetons de tribus considérées comme ayant été un soutien de l’ancien régime par les autres, et des franges souvent très jeunes, les plus radicales, d’autres villes. Et puis là, Daesh a envoyé quelques instructeurs qui ont eu un rôle important pour former ceux qui acceptaient d’être formés.
Et donc dans un deuxième temps, après l’envoi de nombreux appels aux combattants, de plusieurs pays différents à rejoindre le bastion de Daesh, les jeunes les ont rejoints. C’est bien plus compliqué que ça évidemment, mais il est vraiment très intéressant de voir comment ça se passe, la chimie interne, comment se reconvertissent ou pas les jeunes qui ont créé les brigades au début. Il y a plein de choses qui seraient très longues à raconter. Il y en a plein par exemple, qui ne savent plus quoi faire, et qui continuent à porter les armes parce qu’ils ne savent pas faire autre chose. Ils sentent que le processus tend à les marginaliser des grandes prises de décision. Ça se fait pas d’un coup, des fois ils pètent un câble et ils vont donner des baffes, voire séquestrer un politicien censé les représenter.
Mais, in fine l’histoire depuis la fin 2011, c’était l’histoire de la concurrence entre les différents pôles politico-militaires locaux régionaux pour se positionner sur le partage du pouvoir et des ressources. Ça a duré comme ça jusqu’à il y a deux ans, trois ans. Depuis deux-trois ans, l’élément le plus déterminant de la continuation du conflit, ça a été de moins en moins cette concurrence parce que les rapports de force ont été plus ou moins établis, connus. Il y a eu des batailles qui ont montré qui pèse combien. Et en plus, tout le monde en avait marre de se taper sur la gueule. Toutes les formations armées avaient une pression énorme, bien plus du bas que de la communauté internationale, ça va de « maintenant on a envie de vivre et y en a marre », à « en plus on est un pays riche et on n’a pas l’électricité, on peut pas envoyer nos gamins à l’école ». Donc les bases mêmes exerçaient une pression très forte pour qu’il y ait des arrangements vu que les rapports de force commençaient à être connus, ça pouvait se faire.
Sauf que depuis fin 2013-2014, le fioul principal du conflit, ça a été ce que les anglais appellent proxy war, la dimension d’un conflit téléguidé de l’extérieur, soit au niveau régional, soit au niveau international. Quand je dis régional, ça veut dire de pays arabes et musulmans proches, ou pas proches. Avec des acteurs principaux qui sont les Émirats, l’Égypte, le Qatar, la Turquie, la France, la Grande-Bretagne. Les puissances traditionnelles occidentales ont eu très peu d’impact en fait. C’est-à-dire qu’aucune n’a jamais réussi à déterminer vraiment une situation. C’est assez bizarre, c’est-à-dire que les puissances régionales avaient une capacité d’influence beaucoup plus importante que les dîtes grandes puissances internationales. Avec un truc un peu renversé par rapport à d’habitude où les intérêts des puissances traditionnelles se greffaient de manière assez parasitaire sur les stratégies des acteurs régionaux. Alors que d’habitude c’est le contraire.
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Qui est soutenu par la communauté internationale, et qui soutient le gouvernement français ?
Officiellement la communauté internationale, entre guillemet, soutient le gouvernement d’entente nationale, qui est présidé par Sarraj. Et qui contrôle un faible nombre de territoires, voire pas du tout. Qui a d’ailleurs fini par s’allier à ceux qui étaient considérés comme des terroristes il y a deux ans.Enfin, c’est-à-dire que c’est très bizarre, à partir du moment où y a eu deux gouvernements en Libye, un à Tobruk et un à Tripoli, chacun soutenu par des forces régionales et internationales différentes, le processus onusien a considéré que le gouvernement qui siège à l’Est est le gouvernement légitime du point de vue de la communauté internationale.
Et que ceux qui le combattaient et qui se regroupaient principalement autour d’un nom, qui est le nom d’une opération militaire en fait, Fajr Libya, l’ »Aube de la Libye », considéraient ces gens-là comme étant des spoilers. Vous savez, dans les milieux diplomatiques, on parle principalement anglais, même ceux qui parlent français, ils utilisent des mots anglais, donc c’était considéré comme des spoilers, c’est-à-dire un peu moins que terroriste, c’est presque terroriste mais pas terroriste. C’est ceux qui perturbent les processus de paix mais qu’on n’a pas encore classé en tant que terroristes. Et donc cette coalition était mise à l’index pendant hyper longtemps.
Aujourd’hui il y a eu un changement d’avis, maintenant c’est cette coalition qui constitue le gouvernement légitime ; et le gouvernement qui était considéré il y a deux ans comme le gouvernement légitime est le gouvernement considéré comme spoiler. Tout est donc très compliqué et très confus.
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Pourquoi je disais-ça ?Ah oui, à cause de tous les gouvernements qui existent. La France, c’est un peu particulier. La France, comme toutes les autres démocraties occidentales, soutient le processus onusien et le gouvernement Sarraj, ça a été encore confirmé par Jean-Marc Ayrault hier. Donc le Ministère des affaires étrangères français soutient le Gouvernement d’entente nationale. Par contre l’Élysée envoie des troupes qui soutiennent l’adversaire du gouvernement national, le général Haftar. Et je pourrais rajouter que le Ministère de la défense se préoccupe principalement du sud de la Libye et appuie principalement un acteur qui est allié au général Haftar et qui est donc contre le gouvernement soutenu par le Quai d’Orsay.
Il y a deux manières de lire ça, il y a ceux qui disent que c’est tout simplement n’importe quoi et absurde ; et puis il y a ceux qui peuvent avoir des explications conspirationnistes, ils font cela pour favoriser le chaos et tout faire éclater. Mais il y a aussi une autre explication, qui est de dire que la France se doit d’avoir des œufs un peu partout. Ils disent que c’est pour pouvoir favoriser la paix et pouvoir convaincre les uns et les autres. C’est reconnu ouvertement maintenant, c’était nié jusqu’à il y a quelques temps, jusqu’à ce que trois militaires français meurent…… dans un accident d’hélicoptère. Oui. Enfin les membres de la brigade qui s’appelle la brigade de défense de Benghazi disent qu’il ne s’agit pas d’un accident. Mais je ne sais pas.
Sinon, moi j’aurais une autre question, c’est sur la partition de la Libye, est-ce que des gens en parlent, ou est-ce que c’est totalement évacué ? Il en a été question à plusieurs reprises, mais surtout hors de Libye en fait. Et les libyens eux-mêmes tiennent à garder leur entité nationale ou … ?
Il y a dans l’Est de la Libye un courant fédéraliste, mais dont l’écrasante majorité ne veut pas d’une partition, mais c’est principalement du fait que eux, ils considèrent que leur région a toujours été défavorisée par Tripoli, alors que c’est une région importante, où il y avait l’université la plus importante de Libye, et ils voulaient donc un système fédéraliste pour réparer ce qu’ils considéraient comme une injustice historique. Mais il y avait aussi de petits groupes, mais très petits, très minoritaires avec très peu d’impact qui allaient jusqu’à la question de la partition historique, mais c’est une question qui s’est posée principalement à l’extérieur de la Libye, qui n’est pas prise au sérieux, ni voulu par les libyens eux-mêmes. Mais qui sait ? Parfois, il y a des choses qui arrivent même si les gens n’en veulent pas …
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Il y a deux autres questions que j’aimerais te poser par ailleurs.
La première, c’est qu’on parlait beaucoup de la place un peu démesurée de l’intervention française, ou en tout cas de la place que prenait Nicolas Sarkozy au moment de la révolution en Libye, et il était raconté dans les médias que les libyens en étaient très contents de ces interventions et qu’ils aimaient beaucoup les français ; voilà ce que nous disaient les journaux français …La deuxième question, c’est que tu parles beaucoup de forces révolutionnaires, mais il est très difficile de voir à quoi cela renvoie. Y a t-il des positions politiques qui s’expriment derrière tout ça ? Quelles sont les différentes idées de société qui sont portées par les différents acteurs politico-militaires ?
Il n’y a pas de grandes divergences proprement politiques qui sont exprimées. Chacun des acteurs et chacun des camps affirme être celui qui peut le mieux gouverner la Libye, la stabiliser, lutter contre le terrorisme et vivre harmonieusement avec le concert des nations. Après, il y a des backgrounds différents, il y a des gens dont on n’a pas beaucoup parlé, il y a les fortes défaites … Il y a eu ceux qui ont fait les morts, profil bas, ou bien qui se sont exilés. Et qui aujourd’hui comptent opérer un retour sur la scène politique. Ce qui a commencé à travers une claire alliance entre l’armée nationale libyenne dirigée par le général Haftar et des figures de l’ancien régime dont sa femme qui est revenue en Libye, d’exil, et qui est protégée par sa tribu, dans une ville qui s’appelle Bayda à l’est de la Libye, qui est un des bastions de l’armée nationale libyenne.En ce qui concerne la force révolutionnaire ou l’armée nationale, moi j’appelle tout le monde de la manière dont eux s’appellent. C’est-à-dire que les brigades de révolutionnaires, les thowars ils s’appellent comme ça, donc moi je les appelle comme ça. Mais si tu va voir leurs adversaires, ils te diront que c’est des milices de terroristes. L’armée nationale libyenne, je l’appelle « l’armée nationale libyenne », si tu vas à Misrata, ils te diront que c’est une milice terroristo-dictatoriale. Donc là, je suis en train d’utiliser les noms officiels des uns et des autres, je ne suis pas en train de donner un certificat de révolutionarité à l’un ou à l’autre. Et l’autre question c’était… ?
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Sarkozy, il est aimé ou il est pas aimé ?
Pendant et après le premier conflit, moi j’ai beaucoup bougé en Libye, et quand on parlait avec des libyens du camp qui était soutenu par la communauté internationale, la réponse la plus répandue que j’ai trouvée, à chaque fois, c’est un proverbe libyen qui veut dire « celui qui n’a plus de protecteur appelle le chien, tonton », même le chien, on l’appelle tonton. Voilà, ça veut dire que quand t’as pas de protection, mais un chien – c’est une grande insulte en Libye – tu lui dis « salut tonton ». Ça m’a frappé, c’est unanime ! Mais peut-être qu’il y avait des amoureux de Sarkozy ou de BHL, ou de Berlusconi, … Mais du coup, si je comprends bien, les brigades révolutionnaires, elles n’ont pas tellement de désaccords politiques. Du coup ce que ça veut dire, c’est que les rivalités se posent plus sur des zones d’influence, de …
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Après il y a aussi le clivage islamistes / pas islamistes.
Je voulais revenir là-dessus, parce que si il y a disons une absence de désaccord réellement politique en ce qui concerne un projet de société à construire, ceci est à mettre en lien avec ce que tu disais tout à l’heure sur la jeunesse de Misrata qui ne voulait pas arrêter le processus révolutionnaire, et que l’on envoyait donc faire la sécurité à Syrte, parce que c’était eux qui restaient déterminés. Ce que ça produit du coup pour eux comme seul perspective, pour cette jeunesse-là, c’est le djihadisme.
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Pas seulement. Maintenant il y a un phénomène d’addiction à la drogue énorme dans les rangs des anciens djihadistes.
Il y a du désœuvrement un peu bizarre… Et même les djihadistes, c’est hyper compliqué. Dans une ville comme Benghazi, qui traditionnellement était très islamiste, qui aujourd’hui est plus au main de Haftar, il y a un groupe de jeunes qui ont fait parti des premiers groupes de jeunes thowars et qui regroupaient des jeunes de quartiers de Benghazi. Et quand le clivage de ce qu’on a appelé le deuxième conflit libyen, c’est-à-dire à partir du lancement de l’opération Karama par le général Haftar, et suite à ça de l’opération militaire « l’aube de la Libye » pour récupérer l’aéroport international qui était contrôlé par Zintan dont je vous parlais toute à l’heure, la ville dans la montagne, qui est sans doute la seule force importante à l’Ouest qui est alliée au gouvernement de l’Est. Quand il y a eu ce clivage donc et que le conflit a éclaté à Benghazi – parce qu’au départ Benghazi était partagée entre pro Karama et anti – les principales brigades de jeunes ont refusé de participer au combat. Ils ont dit « nous on veut pas rentrer dans un combat au sein de notre population ». Mais très rapidement, ils ont été petit à petit obligés de rejoindre un camp.Mais là encore tout est très compliqué.
Par exemple, une des trois figures les plus populaires, c’était un type assez bien considéré par tous les camps, par tout le monde à Benghazi, mais qui maintenant n’appartient vraiment qu’à un seul camp, c’est lui qui dirige l’offensive dont les journaux ont parlé un peu, mais assez rapidement je crois, qui s’appelle Brigade de défense de Benghazi et qui est en train d’avancer vers Benghazi pour la reprendre au général Haftar. Le type donc qui est à la tête de cette brigade, il a été blessé par un très grand nombre de balles, il y a eu un attentat contre lui, on ne sait pas de qui, mais ses amis pensent que ça vient de Daesh, ou de ceux qui voulaient que la Brigade de défense rejoigne Daesh. Une fois je l’ai rencontré ce type, il est allé se soigner à Istanbul, et je l’ai vu dans son appartement, et c’était très drôle, parce que dans son appartement il y avait une vingtaine de jeunes personnes, et en fait c’était les copains des quartiers, et dedans, y avait un fan de Haftar, un autre qui trouvait Daesh pas trop mal. Et en fait c’est des copains de quartier, et qui en allant à Istanbul se reposaient, parce qu’Istanbul ça a été un peu le repos du guerrier pour ces gens-là pendant longtemps. Ils se retrouvaient et ils oubliaient qu’il y avait deux camps au pays … Je ne sais pas si je réponds a ta question …
Si, parce que tu disais que le djihadisme, c’est beaucoup plus complexe, et je pense que tu répondais à ça.
L’autre groupe djihadiste le plus important, à part Daesh, et dont une grande partie des cadres les plus radicaux ont rejoint Daesh s’appelle Ansar al-Charia, ils sont devenus importants dans certaines villes libyennes parce qu’au départ leur seule activité, c’était de faire fonctionner les hôpitaux, c’est eux qui ont remis en marche les hôpitaux et qui s’occupaient de travail social et hospitalier. Selon certaines analyses, ce groupe-là menait en même temps, de manière clandestine, un travail de préparation, et d’assassinats ciblés, surtout de figures militaires. Ça, c’est une des analyses qui existent, et d’autres analyses disent que c’est dans un deuxième temps qu’une partie d’entre eux ont basculé dans ce type d’activité, et d’autres se sont dispersés ou ont rejoint d’autres forces. Moi je ne sais pas – enfin pas avec un micro…
Moi j’ai juste une dernière question qui est quand même anecdotique : est-ce qu’il y a de petits groupes, qui ne se posent pas la question révolutionnaire à travers la constitution d’un État, ou la constitution d’un gouvernement et de qui en prendra la direction mais qui pensent que c’est plutôt une opération de destitution et qui cherchent à valoriser plutôt une affirmation autonome qu’un conflit au niveau du gouvernement ?
De fait, l’écrasante majorité des libyens en ont très peu de choses à foutre du gouvernement et ils comptent principalement sur leur ancrage local, régional ou autre, ce qui donne pas forcément des trucs moins …
… coercitifs ? Moins coercitifs parfaitement. Mais tous pensent que « on a quand même besoin d’un gouvernement, même si ce serait bien qu’il soit faible et qu’on ai le plus de poids dedans » parce qu’en Libye la principale ressource, c’est le pétrole, et il faut le vendre et recevoir l’argent. Et que pour le vendre et recevoir l’argent, il faut une instance avec laquelle la communauté des nations accepte de traiter. Voilà, ça se pose comme ça.
Le choléra tue toujours en silence à Djibouti alors que le département Ministériel de la Santé brille par son absence de réponse à cette terrible maladie.
Après les régions du NORD le choléra a élu domicile dans la Capitale surtout dans les quartiers populaires à BALBALA et PK12.
Il ne se passe pas un jour sans que la maladie emporte plusieurs djiboutiens de tout âge confondu.
Face à cette situation terrible, que fait le Ministère de la Santé ? Rien ! Le petit centre hospitalier de PK12 où sont traités les malades atteints de choléra est débordé car le manque du personnel soignant et le déficit de l’infrastructure sont criants et enfin les responsables de la Santé publique sont loin de la volonté de palier à cette situation déplorable.
En attendant les djiboutiens meurent en silence faute de volonté politique pour arrêter le choléra.
La LDDH dénonce et condamne sans réserve le comportement irresponsable et le manque de volonté politique au sommet du Ministère de la Santé et lance la présente alerte à l’adresse de la Communauté nationale et internationale pour que les victimes de choléra soient secourues !
Le Président de la LDDH OMAR ALI EWADO
21 décembre 2016 Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)
Reach out and contact these groups, individuals and websites to help Syrians who are still fighting for justice and human rights. This is a long list. Please scroll down to the end and past the graphics. Al-Jumhurriya website, Yassin al-Haj Saleh, Karam Nachar, Yassin Swehat (...)
“The only revenge to which I aspire is witnessing the triumph of the noble ideals for which I fought, and for which so many men and women in this country have lost their lives and their freedom.” — Marcos Ana, communist poet who spent 23 years in General Franco’s prisons For those of us not (...)
The story of Syrian Revolutionary Youth: the rise and fall of a grassroots movement offering a third alternative beyond the regime/Islamists binary, whose clear, principled stance made it the target of extreme regime persecution. It has been over a year and a half since the last organized (...)
Après l’Allemagne et le Danemark, nous complétons cette série sur la campagne de Daech en Europe par une troisième et dernière étude de cas : l’Espagne. Le 11 mars 2004, l’Espagne a été frappée par ce qui demeure à ce jour, avec 192 morts, le pire attentat djihadiste sur le continent européen . Rappelons (...)
En termes de menace jihadiste, le Danemark représente en Europe un cas très particulier du fait de la conjonction de trois facteurs : une longue histoire de complots terroristes depuis 2005 ; une très forte proportion de « volontaires » du jihad, partis en Syrie plutôt qu’en Irak ; un programme de « (...)
Cet article a été écrit avant l’attentat de Berlin du 20 décembre 2016. Daech considère le continent européen comme un théâtre intégré d’opérations terroristes. La fermeture toute récente du corridor d’accès des djihadistes à la Turquie est intervenue trop tard pour casser l’élan de la campagne d’Europe, (...)
L’attaque sur un marché de Noël lundi soir a fait douze morts, dont un passager du camion, et 48 blessés. Les autorités recherchent toujours l’auteur de l’attentat. Au moins douze personnes sont mortes dans l’attaque contre le marché de Noël de la Breitscheidplatz à Berlin, lundi 19 décembre. Les (...)
The Gulf Centre for Human Rights (GCHR) welcomes the news that a three-year prison sentence with hard labour imposed against human rights defender Rana Al-Sadoun was overturned by the Criminal Court in Kuwait on 04 December 2016. According to news reports, Al-Sadoun was obliged to sign a (...)
Bahrain: Human rights defender Ghada Jamsheer freed from prison, allowed to work off remainder of her sentence Women’s rights defender, writer and blogger Ghada Jamsheer was freed on 12 December after four months in prison in Bahrain, after reaching an agreement to work for the rest of her (...)
EGYPT: STOP HARASSMENT OF WOMEN HUMAN RIGHTS DEFENDERS AND DROP POLITICALLY-MOTIVATED CASE 173 The Women Human Rights Defenders International Coalition is extremely concerned about the escalation of crackdown on Egyptian Women Human Rights Defenders (WHRDs) and NGOs. The Egyptian government (...)
مذابح بحلب: رسالة الى “رفيق” يصر على تبرير ما لا يقبل تبريرا
21 ديسمبر، 2016
أيها “الرفيق” منذ أسابيع خلت تراودني فكرة الكتابة إليك، إلى أن أقنعتني أخيرا الأحداث المأساوية بحلب ورد فعلك إزاءها، أو غياب رد فعلك أحيانا، بأن أوان مخاطبتك قد حل. وليس القصد حتما إقناعك، لأني أظن إمكان ذلك قد فات، مع الأسف. لكن على هذا النحو تكون الأمور قد قيلت، ولن يسعك قول إنك لم تكن على علم.
باسم مناهضة الامبريالية ؟
مدينة حلب ضحية مذبحة، مجزرة حقيقية تذكر حتما بمدن أخرى شهيدة مثل سربرينيكا و غروزني والفلوجة، وأيضا وارسو و غرينيكا، او كذلك بالمخيمين الفلسطينيين صبرا وشاتيلا. الشهادات المباشرة الوافدة من المدينة، من سوريين “عاديين”، وليس فقط من أعضاء مجموعة مسلحة ما، بليغة، وبالأحرى عندما تكون مرفقة بصور و اشرطة فيديو. كلمات و صور تعبر عن النكبة، والعجز، والرعب. لكنك أنت، يا “رفيق” اجتهدت في الأيام الاخيرة – إن أمكن اعتبار ما أقدمت عليه متصلا من قريب أو بعيد بفضيلة- في تفسير عدم وجوب الوقوف الى جانب سكان حلب وعدم وجوب التنديد بما يتعرضون له من قصف، ولا بأعمال العنف ضد الاهالي التي ارتكبتها القوات في أثناء “تحرير” المدينة. بعبارة أخرى، جئت تشرح لنا عدم وجوب اتخاذ موقف واضح ومحدد ضد مذبحة مدبرة بخطة وارتكبها نظام بشار الاسد الديكتاتوري و حلفائه، بمقدمتهم روسيا وإيران. لا أخاطبك أنت، يا “رفيق”، سوى لأننا تقاسمنا في الماضي معارك، لا سيما المعركة من أجل حقوق الشعب الفلسطيني، وليس وحدها. لأني كنت أظن أن لدينا، رغم خلافتنا، مبادئ مشتركة. ليس لي ما أقول لليمين ولأقصى اليمين المؤيد لبوتين و /أو المؤيد للأسد، والذين يتبنون بجلاء موقف مساندة لأنظمة مستبدة باسم “قيم” مشتركة، والذين لم يتظاهروا قط بالسعي الى بناء تضامن حقيقي مع الشعوب المضطهدة. لكنك أنت ، يا “رفيق” ، تتباهي بفضائل “تقدمية”، و”مناهضة للإمبريالية”، وحتى “اشتراكية”، و”شيوعية”، أو حتى “ثورية”. وباسم هذه القيم، تحاول إقناعنا اليوم أن ليس على المرء أن يشعر أنه الى جانب سكان حلب المحاصرين وضحايا مذبحة، وأنه يجب ألا نقف غدا الى جانب سكان مدن سورية أخرى باتت محاصرة وستكون عرضة لمذابح قريبا. الامر الذي ليس مفارقة، باعترافك.
” الأشد شرا ليسوا بالضرورة من ُيعتقد أنهم كذلك”
ظننت أن ما كان يشكل المشترك الجيني لدى اليسار المناوئ للإمبريالية هو وقوفه الى جانب الشعوب المسحوقة من طرف الدول الامبريالية وحلفائها. ظننتني فهمت أن لا مخالفة للتضامن العالمي في المشترك الجيني الذي يبدو أننا نتقاسمه, وكنت آمل ان تعيدك مذبحة حلب، رغم مواقفك الملتبسة احيانا من المأساة السورية، الى جادة العقل و الى الأهل. لكن هيهات. أنت مُصر مُتشبث. أنت مصر على محاولة شرح تعذر الوقوف الى جانب سكان حلب. أنت تعاند في محاولة شرح أن “الامور ليست بالبساطة البادية”. وتصر على محاولة شرح أن ليس في هذه “الحرب” “طيبون من جانب و أشرار من جانب آخر” ومن ثمة وجوب الاتزان وعدم الاستسلام للسهولة. لأنك أنت يا “رفيق” لا تستسلم طبعا للسهولة. ولا مرة. وتقترح علينا تحليلك المعقد، المفعم بالسمو والتمييز الدقيق، الذي يشبه تقريبا ما يلي:” لا، الأسد ليس ديمقراطيا، و البلدان الداعمة له ليست بصراحة نماذج للديمقراطية. لكن حذار: الانتفاضة السورية المزعومة معظمها مكون من قوى متحدرة من الإسلام الأصولي، وحتى الجهادي، وهي متحكم بها ومسلحة من قبل أنظمة رجعية مثل المملكة السعودية وقطر وتركيا، وحتى العرابين الغربيين لهؤلاء، بخاصة الولايات المتحدة الأمريكية و فرنسا”. الخلاصة:” الحذر، الأشد شرا ليسوا بالضرورة من ُيعتقد أنهم كذلك”.
سكان سوريا، هل تعرفهم؟
أول مشكل مع تحليلك، يا “رفيق” أنه “ينسى” فاعلا أساسيا: سكان سوريا. يبدو فعلا أنك “تنسى” أن نقطة انطلاق “الأحداث” في سوريا لم تكن تدخلا سعوديا، ولا أمريكيا، و لا قطريا أو تركيا. نقطة انطلاق كل ذلك، في مارس 2011،كان انتفاضة مئات آلاف السوريين ضد نظام دكتاتوري ومفترس، مثلما حدث في تونس، ومصر، و ليبيا. ولو لم يقدم الأسد و جلاوزته على خيار قمع تلك الانتفاضة في الدم، بأكثر من 5000 قتيل وعشرات آلاف الاعتقالات على امتداد العام 2011، لكانوا هم أيضا قد سقطوا تحت الضغط الشعبي. ونحن نتحدث عن سنة 2011، تلك السنة حيث كنت، تذكر يا “رفيق”، تتحمس للانتفاضات الأخرى بالمنطقة . “الشعب يريد اسقاط النظام”. هل تتذكر؟ ربما كنت غنيت ذلك في شوارع مدينة فرنسية، أنت المأخوذ بالحرية والعدالة الاجتماعية والديمقراطية. وفي سوريا أيضا كان ذلك الشعار يرفع مع المطالب الاقتصادية والاجتماعية والسياسية ذاتها المرفوعة في بلدان المنطقة التي شملتها الانتفاضة، ولم يكن للرياض و لا للدوحة و لا لباريس و لا لواشنطن صلة بذلك. إن كنت تهتم عن كتب بالأمر السوري لهذه الدرجة فستعلم أنه كلما كانت هناك هدنة في السنوات الأخيرة عادت المظاهرات. وأنه لولا تدخل إيران، ثم روسيا، لسقط النظام بضغط السوريين، و ليس ببضع آلاف من “المحاربين الأجانب” الذين قدموا بعد أن قتل النظام آلاف السوريين العزل، وأفرج من السجون على عشرات، وحتى مئات، “الجهاديين”، هل سبق لك ان تساءلت عن الدافع إلى ذلك؟ نعم، جذور “الأزمة” السورية هي فعلا الاحتجاج الشعبي على طغمة ورد هذه : تدمير كل شيء بدلا عن فقد سلطتها ومصادر انتفاعها. ما عدا إن كنت تعني أن السوريين “متلاعب بهم” منذ البداية من قبل البلدان الغربية، وأن هذا كله ليس في الجوهر غير قصة محروقات، وأن الانتفاضة السورية تتحكم بها عن بعد من خارج قوى ليس عليها سوى الضغط على زر كي ينتفض السكان. لكن لا أجرؤ حتى على ظن ذلك: لستَ من الذين يعتبرون العرب أغبياء لدرجة العجز عن التفكير بأنفسهم وأنهم عندما يتحركون في تعبئات و يطالبون وبذهنهم “العدالة الاجتماعية”، مع احتمال المخاطرة بحياتهم، فلأنهم بالضرورة ضحية تلاعب من غربيين بذهنهم “محروقات”. أليس الامر كذلك، يا “رفيق”؟
قاذفة صواريخ ضد طيران
ثاني مشكل مع تحليلك، يا “رفيق”، أنك تضع في المنزلة ذاتها “مساندة” روسيا و ايران للأسد من جهة، و”مساندة” الولايات المتحدة وفرنسا وتركيا و ممالك الخليج لقوى المعارضة السورية. تحاول الدفع الى اعتقاد أن ليس ثمة تفوق عسكري ساحق لدى نظام الأسد وحلفائه، وأنه في آخر المطاف “يحق للأسد الدفاع عنه” إذا استعرنا، مع تعديل طفيف، صيغة ذائعة الصيت في بلد متاخم لسوريا. لكن هل تجرؤ فعلا على مقارنة آلاف “المستشارين العسكريين” والتسليح الايراني، وآلاف مقاتلي حزب الله، وبخاصة الطيران الروسي (وكذا العربات والسلاح الثقيل الممنوح من روسيا، ثاني قوة عسكرية عالمية) الداعمين لدولة وجيش نظامي، مع الأسلحة الخفيفة, وقاذفات الصواريخ البالية التي تمنحها أو تمولها ممالك الخليج او تركيا والاسلحة الخفيفة و قاذفات الصواريخ، وبعض الاسلحة المضادة للدبابات وأنظمة الاتصال والرؤية الليلية التي تمنحها قطرة قطرة الولايات المتحدة الأمريكية وفرنسا؟ هل تعلم أن ما تطلب المعارضة السورية مند البدء هو صواريخ مضادة للطائرات للتمكن من الدفاع ضد طائرات الموت التي يقصف بها بوتين ونظام الأسد، وأن الولايات المتحدة الأمريكية هي التي اعترضت منهجيا على تسليم المعارضة هكذا أسلحة؟ هل تعلم أنه في مطلع العام 2014، بعد اخفاق مؤتمر “جنيف 2″، اقترح السعوديون لأول مرة مد قوات المعارضة السورية بقاذفات صواريخ ، وأن الولايات المتحدة اعترضت ولم تغير منذئذ موقفها؟ الولايات المتحدة الأمريكية التي لم تكن تريد، ولازالت، وقوع تلك الأسلحة بين” أياد سيئة”، و التي لا تريد بوجه خاص أن يدمر جهاز الدولة السورية لأنها استخلصت، بخلاف آخرين، حصيلة تدخلها اللامع في العراق. تساءل: أين هي أسلحة قوى المعارضة المرعبة؟ هل تظن بجدية أن بوسع الأسد قصف أحياء بكاملها من طائرات هليكوبتر من علو منخفض لو توافر للمعارضة السورية سلاح حقيقي؟ وهل تتذكر كيف أن سفارة روسيا في انجلترا، واسعة الإطلاع مع ذلك، والتي لو كانت لديها حجج عن السلاح الفائق لمعارضي الأسد لأشهرتها، اقتصرت على صور مقتطفة من لعبة فيديو (!) لتبرهن على توصل قوات المعارضة السورية باسلحة كيماوية؟ فلنكن جديين إن أردت.
من يدمر سوريا ؟
ثالث مشكلة مع تحليلك، يا “رفيق”، هو أنك ببساطة تنسى معطى أساسيا: الوقائع. إذ بوسعك دوما قول إن ما أوردتُ توا يتعذر أثباته، رغم أن الشاهد عليه، من قبل وحاليا، هم الفاعلون الرئيسيون “لانعدام الدعم” هذا و”اللاداعمون” ، إذ ربما هم ، في آخر المطاف، كذابون بامتياز. لكن إن كنت قطعا تريد حججا، فما عليك إلا أن تفتح عينيك و اطرح على نفسك السؤال التالي: كيف أمكن تدمير سوريا؟ عندما تعلق على صور المدن المدكوكة بقول إن ثمة “عنف من كلا الجانبين”، تطمس تفصيلا: من يملك الأسلحة اللازمة لأعمال تدمير بذلك الحجم؟ أو بصيغة أخرى: من يستطيع القيام بأعمال قصف؟ أين هي طائرات قوات المعارضة السورية؟ أين طائرات هليكوبتر قوات المعارضة السورية؟ أين هي دباباتها؟ هل هي مخفية تحت الأرض مثل جيش صدام حسين فائق القوة الذي كان يهدد العالم أجمع؟ كم طائرة حطمت قوات المعارضة السورية؟ أتعلم أنه في 2013، لما أسقطت قوات المعارضة طائرتي هليكوبتر، كان ذلك حدثا نادرا لدرجة احتفلت به بأبهة، ونشرت صور “انجازها” بكل مكان؟ طائرتا هليكوبتر اثنتان ! لم أفلح آنذاك في عدم تذكر أهالي غزة المحتفلين بسقوط طائرة اسرائيلية بدون طيار سقوطا خطأ. أنت معترض بقول إن “التحالف” الذي تقوده الولايات المتحدة الأمريكية يتدخل عسكريا. لكن هل يسعك أن تضع قائمة بعمليات القصف التي قام بها هذا “التحالف” ضد القوات المسلحة لنظام الأسد، أو ضد القوات المسلحة التي تدعمه؟ لا، لا تهدر وقتك في البحث، لأني أبحث عن المعلومات بنفسي لدى مصادر موثوقة: حسب نظام دمشق وسائل الاعلام التي تنشر معلوماته، وهي مصادر قلما يمكن الارتياب في سعيها الى اخفاء هذا النوع من القصف، حصل الامر… مرتين. الاولى في ديسمبر العام 2015 (4 قتلى) في منطقة دير الزور، وكذب “التحالف” استهدافه الجيش السوري مؤكدا انه قصف داعش. و المرة الثانية كانت في سبتمبر العام 2016 ( بين 50 و 80 قتيل حسب المصادر)، قرب مطار دير الزور ، واعترف التحالف” هذه المرة انه قصف مواقع النظام و قدم اعتذارا رسميا لبشار الأسد وفلاديمير بوتين. الملخص ، ما عدا خطأ من قبلي ( فلا عصمة لحد)، التحالف الذي تبنى 5000 ضربة في سوريا، استهدف مريتن ، منذ بدء حملة القصف في 2014 ، نظام الأسد و اعتذر في احداهما. سجل إذن في دفتر جيبك:”العمليات العسكرية الحقيقية التي يقوم بها “التحالف” استهدفت داعش و مجموعات “جهادية” أخرى و ليس الأسد وحلفائه”. ختاما، بعض الملاحظات “الاستباقية”
ثمة مشاكل أخرى مع تحليلك، أيها “الرفيق”، لكني لا أريد الاكثار من استعمال وقتك. هذا وقد ادركت من فرص النقاش المباشر العديدة معك حول “مشاكل التحليل” هذه، عبر مواجهة “الجيوسياسة” الخاصة بك و”مناهضة الامبريالية” الخاصة بك مع الوقائع والتسلسل الفعلي للأحداث، أنك لا تحب كثيرا الوقائع. إذ انها عنيدة جدا. هذا لأن إحداث البلبلة بتعليقات في فايسبوك، او منتديات النقاش، أسهل كثيرا من أخذ وقت لأجل تبادل أدق وقائم على حجج. اذن، إن حصل ان استسلمت لإغراء هذه اللعبة الصغيرة، أمدك ببعض الملاحظات “الاستباقية”:
– قبل أن تقول لي إني أدافع عن نفس مواقف الولايات المتحدة الأمريكية، وفرنسا، والمملكة السعودية، وقطر، وغيرهم من “الأصحاب المزعجين”، تذكر أن الاستدلال على هذا النحو يجعلك من جانبك تدافع عن نفس مواقف روسيا و ايران و المارشال السيسي و فرانسوا فيون أو مارين لوبين ، وتساءل هل هذا حجة؟ – قبل ان تقول لي إن اسرائيل قصفت ، منذ 2011، زهاء 15 مرة مواقع لنظام الأسد، وأن من يعارض الأسد هو مع اسرائيل، تذكر انه في شهر يونيو الأخير صرح بوتين ، بعد لقاء مع ناتانياهو بعد توقيعهما معاهدات تجارية بما يلي:” أثرنا ضرورة جهود مشتركة في محاربة الارهاب الدولي. وعلى هذا الصعيد نحن حلفاء. ولدى بلدينا تجربة هامة في مضمار محاربة التطرف. سنقوم اذن بتوطيد اتصالاتنا مع شركائنا الاسرائيليين في هذا المجال.” و تساءل هل هذا حجة؟ – قبل أن تقول لي ان المتمردين السوريين طالبوا البلدان الغربية مدهم بالسلاح وبدعم عسكري وافر، لا سيما الجوي، وان هذا يخفي حتما شيئا ما، تذكر أن القوات الكردية، التي تمحضها الكثير من اعجابك – عن حق- منذ ان ردت قوات داعش في كوباني، قامت بالضبط بالشيء نفسه، وانها حصلت عن ذلك الدعم، لدرجة انها شكرت رسميا الولايات المتحدة عن دعمها، وتساءل هل هذه حجة؟ – قبل أن تقول إن الانتفاضة السورية، مع ما كان ممكنا من تعاطف معها في البداية، هي اليوم مصادرة من قبل قوات رجعية متحدرة من الاسلام السياسي، وأن بعضا من قواتها لا تتردد في الهجوم على المدنيين، أو بصيغة اخرى للموضوع ذاته، أنه مأساوي فعلا ان يقصف مدنيون لكن ذلك ناتج عن اختفاء الارهابيين بينهم، إن لم يكونوا يستعملونهم دروعا بشرية، تذكر أن هذا كلام من يريدون تبرير حملات القصف القاتلة في غزة، وتساءل هل هذا حجة؟ – قبل أن تقول لي إن المتمردين السوريين “حلفاء موضوعيين” لداعش، تذكر أن داعش جرى طردها من حلب مطلع العام 2014 من قبل الذين يتعرضون اليوم للذبح من طرف الأسد، ثم فكر في مفهوم “الحليف الموضوعي”، وتساءل هل هو حجة؟ يمكن أيضا ان تعيد التفكير ، إن لم تقتنع، فيما جرى تذكيرك به أعلاه بصدد الاهداف الحقيقية لعمليات القصف التي يقوم بها التحالف، وتساءل ثانية هل يمثل “الحليف الموضوعي” حجة؟ – أخيرا، قبل ان تقول لي ان من ينددون بالأسد و بوتين “ينسون” التنديد بالمجازر المرتكبة من قبل القوى الغربية الكبرى و حلفائها، اعلم اننا، ضمن الذين يتحركون لصالح حلب، كثيرون تحركنا لصالح غزة وضد التدخلات العسكرية في افغانستان و في العراق او ليبيا و غيرهما، واننا، عكس ما تقوم به انت الذي اخترت الا تكون في الشارع مساء أمس للتنديد بالمذابح الجارية، لسنا نتخلى عن تماسكنا السياسي، وعن مثلنا المناهضة للإمبريالية. و تساءل هل هذا حجة. – * * *
هذا إذن ما أريد قوله لك ، يا “رفيق”. فعلا، النبرة ليست طيبة جدا، لكن ذلك لا يهم قياسا بلامبالاتك، وازدرائك أحيانا، بعذابات حلب. افعل ما تشاء بهذه الرسالة، ومن حقك طبعا الاستمرار في مضمضة فهمك “الجيوسياسي” قصير النظر و نزعة “مناهضة الامبريالية” البافلوفية لديك، فيما يموت السوريون تحت قنابل بوتين والأسد و تحت انظارك. ليس الحديث هنا عن تمرين بلاغة على فايسبوك بواسطة تعليقات، بل عن آلاف، وعشرات آلاف، الحيوات. ليس الحديث عن خلاف بينننا بصدد تقيم هذا الحدث او ذاك، بل عن صمتك المتواطئ أو التواءاتك البائسة بوجه إحدى أكبر مآسي زمننا. ليس الحديث عن خلاف سياسي بسيط بل عن قطيعة حقيقية. لا ادري متى سنتحدث عن الأمر مرة مقبلة، يا “رفيق”. ما ادري هو انك اذا بقيت مصرا، وهذا ما ستفعل مع الأسف، لن تبقى ثمة مزدوجتان إذ لن يبقى ثمة رفيق. اتركك مع تشي غيفارا، فلديه ما يقول لك: ” كونوا، بوجه خاص، قادرين دوما على الشعور في صميم القلب باي ظلم ضد أي كان، بأي مكان كان في العالم. انها اجمل خصال مناضل ثوري”.
جوليان سالانغ: 15 ديسمبر 2016
حاشية : لم أضع إحالات مرجعية. ليس من عاداتي عدم الاشارة الى مراجع، لكنك على الارجح فهمت أن الامر مقصود. لأن مهارتك في البحث بانترنت ( وبسواه)، تجعلك واياي ندرك انك تستطيع ايجاد كل المصادر المستعملة هنا
تعريب: المناضل-ة جوليان سالانغ، له بحث دكتوراه بالعلوم السياسية بجامعة باريس 8. تتناول أبحاث( المنشورة بمدونة www.juliensalingue.fr)
Différentes associations et citoyens fougerais relaient l’appel à manifester d’Amnesty International en soutien aux populations civiles d’Alep en Syrie.
Le massacre de la population et la situation d’urgence humanitaire que connaît actuellement la ville d’Alep provoquent l’indignation légitime d’une grande part de la population.
Venez avec une bougie
Ainsi diverses associations, organisations et, citoyens du pays de Fougères et habitants fougerais se joignent à l’appel d’Amnesty International et invitent à un rassemblement de soutien aux populations civiles bombardées.jeudi 22 décembre Place Aristide-Briand à 18h.
Lors de ce rassemblement une prise de parole rappellera les positions d’Amnesty International sur la situation à Alep et les personnes présentes auront la possibilité de signer une pétition de soutien. Celles et ceux qui le souhaitent pourront se munir d’une bougie.
En effet comme le rappelle Amnesty International il s’agit d’une « tragédie humanitaire et d’un scandale diplomatique. Soumise à des bombardements intensifs de l’armée de Bachar al-Assad et de ses alliés russes, la ville d’Alep est, à la mi-décembre 2016, une ville fantôme où règnent la peur et la mort. En quelques semaines, le conflit a fait au moins 415 victimes civiles, selon un bilan publié par les Nations unies. »
Alep aux mains du régime
Assiégée pendant plus de quatre mois, soumise un mois durant à un déluge de feu par le régime, Alep, la deuxième ville de Syrie, est en passe d’être reprise totalement par les forces du président Bachar al-Assad avec le soutien crucial de l’allié russe.
Une opération d’évacuation a débuté jeudi aux termes d’un accord entre la Russie et la Turquie, soutien de l’opposition armée, mais elle a été suspendue pendant le week-end après des accusations de violation de cet accord par les rebelles.
Au total, plus de 14 000 personnes, dont quelque 4 000 insurgés, ont déjà quitté le réduit rebelle en direction d’autres zones insurgées du Nord, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).Il reste au moins 7 000 personnes dans l’enclave rebelle totalement ravagée après la dernière offensive aérienne et terrestre lancée le 15 novembre par le régime Assad et ses alliés.
Le secteur oriental de l’ex-capitale économique de Syrie était aux mains des rebelles depuis 2012 et sa conquête représente la plus importante victoire du régime de Bachar al-Assad dans la guerre en Syrie.
Comment agir ?
Amnesty propose plusieurs façons d’agir afin de soutenir la population d’Alep :
Adresser un message au ministre des Affaires étrangères russe sur Twitter
Envoyer un message par mail ou par fax à l’ambassadeur de Russie
Adresser un message sur Twitter à la présidence syrienne
Adresser un message sur Twitter au guide suprême Iranien
Envoyer un message par mail à l’ambassadeur d’Iran.
Soutien de rassemblement aux populations civiles d’Alep jeudi 22 décembre place Aristide-Briand à Fougères, à 18h.