Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Nouveautés AFPS

     

  • Examen préliminaire sur des crimes de guerre en Palestine (JDD)

    Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé vendredi l'ouverture d'un examen préliminaire, étape préalable à une enquête, sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été 2014 dans les territoires palestiniens.

    Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé vendredi l'ouverture d'un examen préliminaire sur des crimes de guerre en Palestine. Cette étape juridique sert à déterminer s'il existe une "base raisonnable" pour ouvrir une enquête, a précisé le bureau du procureur dans un communiqué : "le procureur analysera en particulier les questions liées à la compétence, à la recevabilité et aux intérêts de la justice". Le gouvernement palestinien avait adhéré au Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour, le 2 janvier. Cette adhésion autorisera le procureur à ouvrir, à l'avenir, des enquêtes sur d'éventuels crimes. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait dans le même temps envoyé à la Cour un document autorisant le procureur à enquêter sur des crimes présumés commis dans "les territoires palestiniens occupés depuis le 13 juin 2014".

    C'est à cette date qu'Israël a déclenché une vaste campagne d'arrestations en Cisjordanie occupée suivie de la guerre à Gaza. Cette campagne d'arrestations avait débuté au lendemain de l'enlèvement en Cisjordanie de trois jeunes Israéliens, ensuite assassinés. Pendant les trois mois qui ont suivi, plus de 2.000 Palestiniens ont été arrêtés dans ce territoire et à Jérusalem. Le cycle des violences s'est ensuite emballé, notamment dans la Ville sainte, secouée par des affrontements et plusieurs attentats. Moins d'un mois plus tard, Israël entamait sa troisième offensive contre la bande de Gaza en six ans, provoquant la mort de près de 2.200 Palestiniens, en grande majorité des civils. Plus de 70 personnes sont mortes côté israélien, quasiment toutes des soldats.

    Israël juge le procédé "scandaleux"

    Installée à La Haye, la CPI est compétente pour poursuivre des auteurs présumés de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis depuis le 1er juillet 2002. Au total, 123 Etats, parmi lesquels ne figure pas Israël, ont à ce jour adhéré au statut de Rome. "Le Statut de Rome n'impose aucun délai pour rendre une décision relative à un examen préliminaire", a précisé le bureau de Fatou Bensouda, le procureur. Des examens préliminaires ont pour l'instant été ouverts en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie, en Guinée, au Honduras, en Irak, au Nigeria et en Ukraine. La demande d'adhésion palestinienne s'inscrit dans le cadre d'une offensive diplomatique déclenchée à l'ONU par les Palestiniens. Furieux, le gouvernement israélien avait gelé le versement de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne.

    Israël a jugé vendredi "scandaleuse" l'ouverture par la Cour pénale internationale (CPI) d'un examen préliminaire, par l'intermédiaire du ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Ce dernier a préconisé qu'Israël ne coopère pas à ces investigations. Cet examen préliminaire est une "décision scandaleuse dont le seul but est de saper le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme", a dit Avigdor Lieberman selon ses services.

    Thomas Liabot (avec AFP) - leJDD.fr

    vendredi 16 janvier 20

    http://www.lejdd.fr/International/Proche-Orient/CPI-examen-preliminaire-sur-des-crimes-de-guerre-en-Palestine-713050

  • Un homme, une double Révolution et des zones d’ombre (El Watan, Alger)

     

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

     
	Samy Allam (au centre) dans le rôle de Krim Belkacem

    Samy Allam (au centre) dans le rôle de Krim Belkacem

    Le film d’Ahmed Rachedi sur Krim Belkacem aborde avec prudence l’assassinat de Abane Ramdane en 1957.

    Mission accomplie.» Krim Belkacem, le négociateur en chef des Accords d’Evian, aurait eu ces mots à la conclusion de l’accord avec Louis Joxe, en mars 1962. Le film d’Ahmed Rachedi consacré à ce grand homme de la Guerre de Libération nationale, présenté jeudi en avant-première à la salle El Mouggar d’Alger, n’est pas allé au-delà de l’indépendance de l’Algérie, n’a pas suivi l’itinéraire de celui qui allait s’opposer au régime militaire de Boumediène.

    Une opposition qui le conduira à la condamnation à mort en 1967, puis à l’assassinat en 1972. «Il faudrait faire un autre film, avoir tous les éléments constitutifs d’un scénario sur Krim Belkacem après 1962», a expliqué Ahmed Rachedi lors de la conférence de presse qui a suivi la projection.

    «Nous avions peur de soulever encore une fois les polémiques», a confié, pour sa part, le commandant Azzeddine qui a co-écrit le scénario avec Boukhalfa Amazit. L’histoire contemporaine de l’Algérie a retenu, même si cela n’est pas encore visible, que Houari Boumediène, qui gérait le pays sous un pseudonyme, avait éliminé, neutralisé, éloigné et marginalisé toutes les grandes personnalités de la guerre de libération : Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Benyoucef Ben Khedda, Ferhat Abbas, Krim Belkacem, Saâd Dahlab, Kaïd Ahmed...

    Un hasard ? Krim Belkacem (Samy Allam), nommé vice-président au gouvernement provisoire (GPRA) en 1958 derrière Ferhat Abbas, s’étonnait, dans le film d’Ahmed Rachedi, de la volonté de Abdelhafid Boussouf (Kamel Rouini) de «nommer» Houari Boumediène à la tête de l’état-major de l’armée. Le cinéaste et les deux scénaristes ne sont pas allés loin. Le commandant Azzedine, qui était au cœur de l’action durant la guerre, a confier, lors de la conférence de presse, que Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobbal (Younès M’rabet) refusaient que Krim Belkacem prenne le ministère de la Défense et l’armée.

    «Ils ne voulaient pas que l’armée leur échappe», a-t-il dit. Le rapport ambigu entre Krim Belkacem et Abane Ramdane (Mustapha Laribi) est montré dans le film mais pas assez pour savoir ce qui se passait réellement. Jalousie ? Guerre de leadership ? On comprend bien que Abane Ramdane se battait pour la primauté du politique sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur, mais la position de Krim Belkacem était restée assez floue.

    Se comportait-il comme un chef de guerre ? Il est vrai qu’Ahmed Rachedi a osé évoquer l’assassinat de Abane Ramdane au Maroc, en 1957, à travers le personnage de Frantz Fanon qui en faisait le reproche à Krim Belkacem. «Il était notre ami», lui dit-il. Frantz Fanon montrait la une honteuse d’El Moudjahid du 28 mai 1958 : «Abane Ramdane est mort au champ d’honneur».

    C’est le mensonge le plus célèbre de la Guerre de Libération nationale ! «Il est vaste le champ d’honneur !», a répliqué Frantz Fanon. «Il n’existe aucun document qui confirme que tel ou tel était présent lors de l’assassinat de Abane Ramdane. On ne sait pas quand cela a eu lieu et où», a soutenu Ahmed Rachedi, qui a tenté de mener sa petite enquête à Tétouan, au nord du Maroc.

    Abdelhafid Boussouf, Lakhdar Bentobbal, Mahmoud Cherif et Krim Belkacem avaient fait le déplacement au Maroc avec Abane Ramdane à la fin de l’automne 1957. Arrivés à l’aéroport, les hommes se sont séparés. Ce voyage et les questionnements qui l’entourent ne figurent pas dans le film d’Ahmed Rachedi. «Abane Ramdane n’était pas opposé à un ou deux chefs, il avait un projet de société différent des autres.

    Le premier à avoir condamné le Congrès de la Soummam était Ben Bella, parce qu’il avait son propre projet», a souligné Boukhalfa Amazit, évoquant le souci de redonner à la Révolution algérienne une dimension humaine. Le commandant Azzedine a rappelé que Krim Belkacem était présent à tous les rendez-vous de la lutte d’indépendance. «J’ai connu tous ces hommes. Ils se sont sacrifiés pour le pays. Lorsqu’ils arrivaient à des postes, à un moment donné, chacun voulait devenir chef de la Révolution. C’est humain. Un homme politique doit avoir une ambition nationale.

    Adyoulike
    Sponsorisé par Boursorama

    Les trois B étaient les piliers de la Guerre de Libération nationale. A chaque fois que la Révolution allait exploser, la cohésion revenait», a-t-il noté, rappelant la fameuse réunion des dix colonels pendant cent jours à Tunis pour «sauver» la Révolution (les maquis étouffaient en raison du manque d’armement et de ravitaillement). «Il y a parfois des personnalités qui cachent l’histoire du pays. Krim Belkacem était de ceux là. Il fallait donc faire le choix, parler de ce personnage passionnant mais également de l’histoire de l’Algérie. C’est une fiction.

    Il y a la vie et l’œuvre de Krim Belkacem, mais il y a aussi l’apport de ceux qui ont écrit le film et surtout celui qui l’a réalisé», a précisé Boukhalfa Amazit. «Krim Belkacem a commencé la Révolution sept avant le déclenchement de celle de 1954. Il avait précédé tout le monde. Après 1954, il a accompagné toutes les périodes de la Guerre de Libération nationale. Les impératifs cinématographiques imposent de se limiter à certaines choses. Nous avons axé sur les aspects politiques parce qu’ils sont importants», a estimé Ahmed Rachedi. Selon lui, le cinéma pose des questions, mais ne peut pas apporter de réponses.

    «Nous nous attendons à un grand débat sur ce film. Krim Belkacem est lui-même une double Révolution. Il a été de toutes les étapes de la guerre de libération jusqu’à la signature des Accords d’Evian. Il y a des questions qui suscitent encore la polémique. C’est tout à fait normal. Après tout, c’était une action menée par des hommes», a souligné Djamel Yahiaoui, directeur du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954, qui a produit le film (la production exécutive a été assurée par Arfilm Télécinex).

    Ahmed Rachedi, qui a relevé qu’il était tenu par le respect du scénario, a survolé «la crise berbère» et n’a pas beaucoup insisté sur les fissures au sein du PPA-MTLD. Messali Hadj, qui avait rencontré Krim Belkacem, n’a été montré qu’une seule fois dans un long métrage de 153 minutes.

    L’action militante de Benyoucef Ben Khedda, de Ferhat Abbas et de Tayeb Boulahrouf a été mise de côté dans le film. Il y a donc des blancs. Mais également des zones d’ombre, peu éclaircies donc. Le cinéaste a choisi la langue médiane pour élaborer ses dialogues, chargés parfois d’un surdosage idéologique. Les scènes de bataille, qui sont difficiles à tourner du propre aveu du réalisateur, ne sont pas toutes réussies. Le recours aux effets spéciaux n’a parfois pas servi la construction de l’image.

    Le cinéaste aurait pu mieux utiliser les moyens aériens, convoqués pour la reproduction des scènes de bombardements notamment lors du Congrès de la Soummam, en 1956. L’exploitation des archives a été minimaliste. Pour les Accords d’Evian, Ahmed Rachedi n’a utilisé que la célèbre image de Krim Belkacem avec les autres négociateurs algériens entrant dans le bâtiment abritant les discussions. Un effort a été toutefois fourni pour représenter la salle où étaient réunis les négociateurs d’Evian, un lieu désormais historique.

    Le casting est à moitié réussi. Samy Allam a fait tout ce qu’il pouvait pour camper le personnage complexe de Krim Belkacem. Il en est de même pour Mustapha Laribi qui n’a pas totalement réussi à jouer le rôle de Abane Ramdane, contrairement à Ahmed Rezzak qui a su rendre à l’écran la détermination patriotique de Amar Ouamrane. Ferhat Abbas a été maigrement représenté par Djamel Hamouda, alors que Djamel Dekkar a sombré dans les gestes inutiles dans l’interprétation du rôle de Saâd Dahlab aux négociations d’Evian.

    Même s’il s’agit d’une fiction, ce n’est pas du tout une raison pour en rajouter des couches qui cachent la peinture fraîche ! Le jeune Younes M’rabet est resté effacé dans l’incarnation du personnage, pourtant important, de Lakhdar Bentobbal. Farid Aouamer, qui a composé la musique originale, a su créer une certaine ambiance historique alors que Hamid Aktouf, directeur de la photographie, a été quelque peu avare en images montrant les décors naturels de Kabylie et de l’Est algérien.

    Djamel Yahiaoui a précisé que le ministère des Moudjahidine a décidé de réaliser une série de films sur les personnalités qui ont marqué la Guerre de Libération nationale. Après Mustapha Ben Boulaïd et Krim Belkacem, un film sera bientôt consacré à la vie du colonel Lotfi. Le lancement du tournage d’un long métrage sur Ben M’hidi est également prévu, il sera suivi par d’autres sur Si El Haouès, Zighout Youcef et M’hamed Bouguerra. 

     

    Fayçal Métaoui

    http://www.elwatan.com/actualite/un-homme-une-double-revolution-et-des-zones-d-ombre-17-01-2015-285186_109.php

  • L’on ne peut pas être Charlie sans être Raif Badawi" ( Liberté Alger)

    Des manifestants demandent la liberté pour le blogueur saoudien Raif Badawi, lors d'un rassemblement à Montréal, le 9 janvier 2015 - AFP/Clément Sabournin

       Des manifestants demandent la liberté pour le blogueur saoudien Raif Badawi, lors d'un rassemblement à Montréal, le 9 janvier 2015 - AFP/Clément Sabournin

    Le commentaire du chroniqueur algérien Mustapha Hammouche sur la peine écopée par le jeune blogueur saoudien Raif Badawi et l'hypocrisie des démocraties occidentales qui permettent la présence du numéro deux de la diplomatie saoudienne à la marche républicaine.
    Un jeune Saoudien, Raif Badawi, animait un blog militant pour un régime politique plus libéral et un rigorisme religieux atténué. Le 7 mai dernier, la "justice" du roi a condamné Badawi à dix ans de prison, une amende de 226 000 dollars et mille coups de fouet pour avoir créé ce site de débat. Il devra subir vingt séances de bastonnade réparties sur vingt vendredis à raison de cinquante coups par séance. La première lui a été infligée vendredi dernier [9 janvier].

    Un témoin décrit ainsi "l'événement" : "Lorsque les fidèles ont vu le fourgon de police devant la mosquée, ils ont su que quelqu'un allait être flagellé aujourd'hui. Ils ont formé un cercle. Des passants les ont rejoints et la foule s'est agrandie (...). Mais personne ne savait pourquoi l'homme amené là allait être puni." C'est que l'Arabie saoudite n'est pas le paradis de la liberté d'information, et peu de gens étaient au courant de l'affaire Raif Badawi. Entravé aux pieds et menotté, Raif "était silencieux, mais on voyait à son visage et son corps qu'il souffrait terriblement" pendant que l'agent des forces de sécurité lui assénait les coups de bâton en comptant jusqu'à 50. Après quoi, la foule a crié : "Allahou Akbar !" Et Raif Badawi a été traîné vers le fourgon qui devait le ramener en prison en attendant la séance suivante de supplice, vendredi prochain.

    Un intégrisme qui terrorise les consciences

    Le surlendemain, Nizar Al-Madani, ministre d'Etat aux affaires étrangères (numéro deux de la diplomatie saoudienne), était à Paris pour prendre part à la "marche républicaine" contre le terrorisme islamiste et pour la liberté d'expression !

    Des chefs d'Etats démocratiques, Obama notamment, ont bien tenté d'intercéder auprès du roi d'Arabie. Comme ils le font souvent auprès de despotes protégés par leurs "justices" barbares et... leur utilité pour le commerce mondial. Ces démarches ne vont jamais jusqu'à faire de cette brutalité d'Etat un enjeu de relations internationales. Les démocraties savent bien que ce genre de "partenaires" survit par la terreur qu'ils instillent en leurs sujets. Mais pas question de compromettre des débouchés potentiels pour les Awacs, Rafale et autres centrales EPR...

    Y aurait-il une différence entre un intégrisme qui terrorise les consciences et assassine la liberté d'expression parce qu'ici, il est pratiqué par un Etat et là par un groupe armé ? Puisque les droits de l'Homme constituent un attribut de l'être humain, de l'individu, pourquoi y aurait-il une différence entre un crime commis contre des citoyens que la république défend et un autre commis contre des sujets otages de leurs despotes ? Ce n'est que chimère d'espérer réduire le terrorisme porté par les forces disparates de l'obscurantisme tout en admettant la légitimité de pouvoirs sévissant contre leurs peuples par la terreur rigoriste.

    Les tragédies que l'islamisme a infligées aux démocraties ont invariablement suscité en elles le même réflexe : renforcer la frontière. Mais, à l'ère numérique, il n'y a plus de frontières qui puissent contenir le message ! Et c'est le message du wahhabisme, relayé par Farid Benyettou du côté des Buttes-Chaumont, qui a engendré les frères Kouachi ! Et c'est la source du mal et son relais qui s'en tirent à bon compte. Et s'offrent le luxe de condamner le crime de leurs disciples !

    Liberté Mustapha Hammouche  15 janvier 2015

    http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/15/l-on-ne-peut-pas-etre-charlie-sans-etre-raif-badawi

  • L'Arabie saoudite prévoit de reprendre la flagellation de Raif Badawi vendredi 16 janvier (Amnesty)


    Les autorités saoudiennes ont l’occasion d’améliorer leur bilan catastrophique en matière de droits humains en tenant compte de l’indignation internationale suscitée par la flagellation publique de Raif Badawi et en mettant immédiatement fin à celle-ci, a déclaré Amnesty International.

    Selon les informations reçues par l’organisation, le militant emprisonné, qui a été condamné à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet pour avoir créé le site « Libérez les libéraux saoudiens », va être flagellé une deuxième fois vendredi 16 janvier. L’application de sa peine de flagellation a commencé la semaine dernière après la prière du vendredi, lorsqu’il a reçu 50 coups de fouet devant la mosquée d’Al Jafali à Djedda.

    « Tous les regards sont tournés vers l’Arabie saoudite. Si ses autorités ignorent les très nombreuses critiques et poursuivent sans complexe la flagellation de Raif Badawi, ce pays fera alors preuve d’un grand mépris du droit international et de l’opinion mondiale, a déclaré Saïd Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « La flagellation et les autres formes de châtiments corporels violent l’interdiction de la torture et des autres mauvais traitements. En continuant d’appliquer cette peine inhumaine, les autorités saoudiennes bafouent de façon flagrante les principes fondamentaux des droits humains. »

    Les gouvernements des États-Unis, du Canada, de l’Allemagne et de la Norvège, notamment, ont condamné la flagellation de Raif Badawi. Des milliers de personnes à travers le monde ont exprimé leur indignation concernant cette affaire sur les réseaux sociaux et plusieurs centaines de militants ont organisé des manifestations devant les ambassades d’Arabie saoudite dans divers pays.

    « La communauté internationale doit maintenir la pression sur les autorités saoudiennes. La peine cruelle et injuste de Raif Badawi doit être arrêtée immédiatement », a déclaré Saïd Boumedouha.

    L’épouse de Raif Badawi, Ensaf Haidar, a indiqué à Amnesty International qu’elle craignait que son mari ne puisse pas supporter physiquement une deuxième série de coups de fouet.

    « Raif m’a dit qu’il souffrait beaucoup à la suite de sa flagellation, son état de santé n’est pas bon et je suis certaine qu’il ne pourra pas résister à une nouvelle série de coups de fouet, a-t-elle déclaré.

    « J’ai annoncé la nouvelle à nos enfants la semaine dernière pour éviter qu’ils ne l’apprennent par des amis à l’école. Ils sont extrêmement choqués. La pression internationale est essentielle ; je suis convaincue que si nous maintenons notre soutien, il finira par payer. Nous devons continuer de nous battre. »

    Dans une autre affaire révélatrice de l’intolérance absolue de l’Arabie saoudite à l’égard de l’opposition pacifique, lundi 12 janvier, l’avocat de Raif Badawi, le défenseur des droits humains Waleed Abu al Khair, a vu sa condamnation confirmée en appel. Initialement condamné à 15 ans d’emprisonnement, il ne devait en purger que 10. Cependant, le juge a ordonné lundi qu’il purge l’intégralité de sa peine car il a refusé de présenter des excuses pour les faits qu’on lui reproche. Le tribunal pénal spécial l’avait reconnu coupable de divers chefs d’accusation, notamment « déloyauté envers le souverain », « atteinte au pouvoir judiciaire » et « création d’une organisation non autorisée ».

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/saudi-arabia-set-resume-flogging-raif-badawi-friday-2015-01-14

  • Mauritanie. Il faut libérer l’ancien candidat présidentiel et les militants anti-esclavagistes (Amnesty)

    Les autorités mauritaniennes doivent libérer trois militants, dont un opposant bien connu, incarcérés jeudi 15 janvier pour avoir organisé des réunions contre l’esclavage, a déclaré Amnesty International.

    La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants qui protestaient devant le tribunal contre le jugement.

    Le tribunal de la ville de Rosso, dans le sud du pays, a condamné à deux ans de prison trois militants anti-esclavagistes et défenseurs des droits humains ; il s’agit de Brahim Bilal, Djiby Sow et Biram Ould Dah Ould Abeid, ancien candidat à la présidence. Ils ont été inculpés d’appartenance à une organisation non reconnue et de participation à une réunion non autorisée. Sept autres militants ont été acquittés.

    « La condamnation de ces militants qui ont participé à des manifestations pacifiques, sur la base de charges vagues et ouvertes aux abus, bafoue leurs droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique, a déclaré Gaetan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

    « Le fait de se réunir pacifiquement sans autorisation ne doit jamais conduire à une incarcération. Leur condamnation semble fondée sur des motivations politiques, des membres de l’association étant ciblés en raison de leurs activités pacifiques. Les autorités doivent prendre les mesures qui s’imposent pour les libérer dans l’attente de leur jugement en appel. »

    Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), était arrivé en deuxième position à l’élection présidentielle de juin. Il a également été lauréat du Prix des droits humains de l’ONU en 2013.

    Il a été arrêté à Rosso le 11 novembre, en compagnie de 10 autres membres de l’IRA, durant leur campagne pacifique visant à sensibiliser la population au sujet des droits à la terre des descendants d’esclaves. En Mauritanie, les descendants d’esclaves qui travaillent sur des terres sans aucun droit sont contraints de donner une partie de leurs récoltes à leurs maîtres traditionnels.

    La police a interrompu la réunion, invoquant l’absence de documents l’autorisant, alors que l’IRA en avait fait la demande.

    Ces militants ont été inculpés le 15 novembre et placés en détention à Rosso, sans être autorisés à recevoir des visites de leurs familles.

    « La répression croissante contre les militants anti-esclavagistes en Mauritanie n’a pas de fondement légal et témoigne de l’absence de respect du gouvernement envers les droits humains, a déclaré Gaetan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

    « Les autorités doivent respecter le droit de tous les citoyens à manifester pacifiquement. »

    5 janvier 2015

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/mauritania-jailed-presidential-candidate-and-anti-slavery-activists-must-be

  • Naji...

    parad.jpg

    Naji al-Ali, créateur de caricaturiste palestinien de Handala. Assassiné par le Mossad en 1987 à Londres.

    Il n'y a aucun marches contre le terrorisme et pour la liberté d'expression pour Naji.

  • Humour...

    terr.jpg

  • Le budget 2015 de la Tunisie condamne le peuple tunisien à payer la dette de Ben Ali (Cadtm)

    La loi de finances 2015 qui vient d’être adoptée par la nouvelle assemblée de parlementaires tunisiens donne, une fois encore, la primauté au remboursement de la dette et à l’application de recettes néo-libérales sous la houlette des institutions financières internationales comme sous la dictature de Ben Ali.

    Le réseau CADTM soutient le peuple tunisien en lutte contre ces mesures injustes qui aggravent ses conditions de vie.

    Les élections législatives (octobre 2014) et présidentielles (novembre-décembre 2014) en Tunisie ont été remportées par le parti Nidaa Tounes. Fondé en mars 2012 par Beji Caïd Essebsi, l’un des dirigeants de la dictature, ce parti est une refondation de l’ancien parti de Ben Ali. Nidaa Tounes a obtenu 86 sièges (sur 217) au sein de la nouvelle Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et son candidat, Beji Caïd Essebsi, a remporté les élections présidentielles. Le parti islamiste Ennahdha, grand gagnant des élections de l’Assemblée constituante de 2011, n’en a obtenu que 69. Ennahdha garde, néanmoins, une place importante dans le paysage politique. Quant au Front Populaire, regroupement de partis « progressistes », il a obtenu seulement 15 sièges et son candidat aux élections présidentielles n’a obtenu qu’environ 8% des voix. Fathi Chamkhi (militant anti-dette, membre des réseaux CADTM et ATTAC) compte parmi les députés nouvellement élus.

    Nidaa Tounes compte manifestement poursuivre la politique économique et sociale imposée à la Tunisie dans le cadre de l’ajustement structurel dicté par les institutions financières internationales (avec le FMI en tête) et des politiques de libre échange imposées par l’Union européenne. Il ne diffère pas en cela du parti islamiste, qui a été un élève docile des créanciers étrangers. Cela a été bien clair lors du vote du budget de l’État de 2015 qui a été voté en décembre 2014 par tous les députés de Nidaa Tounes et d’Ennahdha. La loi de finances ainsi adoptée prévoit la privatisation des trois banques publiques, la poursuite du gel des salaires dans la fonction publique pour la troisième année consécutive, la baisse des budgets de plusieurs ministères sociaux (emploi, formation professionnelle, affaires sociales et développement régional) en parfaite concordance avec les mesures dictées par le FMI.

    Quant au service de la dette, première dépense de l’État, il atteindra cette année des niveaux records. Le remboursement prévu de la dette externe et interne de l’État s’élève à 5 130 000 dinars tunisiens (2,3 milliards d’euros) : soit l’équivalent des dix budgets suivants cumulés : santé, affaires sociales, emploi et formation professionnelle, développement, environnement, transport, culture, affaires sociales, recherche scientifique, tourisme !

    Les besoins sociaux des Tunisiens ne sont absolument pas pris en compte, y compris les plus élémentaires. Ainsi la vague de froid qui s’est abattue sur tout l’Ouest tunisien a, une nouvelle fois, montré la défaillance grave de l’État puisqu’une partie de la population a durement souffert du froid et de la faim. Dans la foulée, le Bassin minier de Gafsa-Redeyef est de nouveau en ébullition en réaction aux conditions sociales abominables dans lesquelles est condamnée la majorité de ses habitants.

    Le réseau international CADTM soutient ces mobilisations populaires ainsi que toute initiative de parlementaires visant à suspendre, auditer et annuler sans condition les dettes odieuses et illégitimes de la Tunisie.

    La Tunisie dispose de plusieurs arguments juridiques de taille pour remettre en cause le paiement de ces dettes. La doctrine de la dette odieuse s’applique parfaitement aux dettes contractées sous la dictature de Ben Ali. Selon cette doctrine de droit international : « Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins et dans les intérêts de l’État, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, etc., cette dette est odieuse pour la population de l’État entier (…). Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation ; c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée, par conséquent elle tombe avec la chute de ce pouvoir ».

    En dépit de la nature odieuse des dettes léguées par le régime de Ben Ali, reconnue d’ailleurs explicitement dans plusieurs résolutions parlementaires comme celle du Parlement européen adoptée en mai 2011, ces dettes odieuses continuent encore en 2015 à être remboursées par le peuple tunisien.

    L’article 103 de la Charte des Nations-Unies peut également être utilisé afin de fonder juridiquement une suspension unilatérale du paiement de la dette afin de donner la priorité aux services de base pour la population. En effet, cet article consacre la supériorité des droits humains sur tout autre engagement de l’État comme ceux à l’égard des créanciers.

    Soulignons, enfin, que le réseau CADTM participera au prochain Forum Social Mondial qui se déroulera à Tunis du 24 au 28 mars. L’Assemblée du CADTM Afrique et le Conseil International du réseau CADTM se tiendront respectivement avant et après ce Forum ainsi que plusieurs autres réunions avec les mouvements sociaux. 14 janvier par CADTM international

    http://cadtm.org/Le-budget-2015-de-la-Tunisie