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Documents - Page 22

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    SALHI Soumia - 16 mars 2015
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    GARDEZI Hassan - 19 January 2015
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    HANIEH Adam - 1 March 2015

  • Nouveautés sur AFPS

    Résultat de recherche d'images pour "israel intimidation"

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Tunisie. Les grèves en 2014 et les luttes de 2015

    22 - février - 2015

    Par Dominique Lerouge et Walid Khefif Durant l’année 2014, le nombre des grèves a augmenté de 13% en comparaison avec 2013. Le nombre annuel de jours de grève a augmenté de 61%. Fin octobre 2014, le nombre total de journées de grève avait dépassé celui de l’année record 2011. 47% des grèves n’ont pas respecté la […]

    Egypte. «La prison en nous»

    21 - février - 2015

    Par Alia Mossallam Il y a environ un mois, je suis allée rendre visite à un ami en prison. Peu importe qui était-ce, elle ou lui, car il y a maintenant des centaines de jeunes hommes et femmes dans les prisons d’Egypte en raison de la nouvelle loi sur les manifestations [1]. Les prisons sont […]

    Tunisie. Islamistes et «modernistes» se «préparent à une contre-offensive contre les masses laborieuses»

    15 - février - 2015

    Entretien avec Fathi Chamkhi conduit par Dominique Lerouge Le 5 février, le Parlement a voté à 81,5 % la confiance au nouveau gouvernement, dont la mission est de tenter de «refermer la parenthèse révolutionnaire ouverte le 14 janvier 2011». Quelle est l’orientation des partis présents au gouvernement ? Qu’ils se réclament du «modernisme», de l’islamisme ou […]

    Tunisie. A propos des protestations dans le sud-est de la Tunisie

    15 - février - 2015 

    Déclaration du Front populaire Le 11 février 2015, le quotidien La Presse de Tunisie donnait le compte rendu suivant de la «Grève générale et de la reprise des affrontements» dans le sud-est de la Tunisie: «Pour la deuxième semaine consécutive, les habitants poursuivent les protestations pour revendiquer le développement et demander l’annulation de la taxe […]

  • Qu’est-ce que « l’islamo-fascisme » ? (L'orient le Jour)

     

    Le chercheur franco-libanais Gilbert Achcar répond aux questions de « L'Orient-Le Jour ».

    C'est dans un climat des plus tendus, suite aux attentats de Copenhague dimanche, que le Premier ministre français Manuel Valls s'est exprimé hier, brandissant en épouvantail la menace de « l'islamo-fascisme ».

    Mais quel est donc ce néologisme étrange « d'islamo-fascisme », repris aussi bien par les hommes politiques, par la presse, qui vient s'inscrire dans la longue liste des « ismes » ?


    « Un mot des plus absurdes », fustige Gilbert Achcar, chercheur et écrivain franco-libanais. Pour com- prendre l'apparition de cette appellation, il faut remonter aux années 90. Le terme fait référence « à l'utilisation de la foi en l'islam comme couverture pour la promotion d'une idéologie totalitaire » similaire à celle des « mouvements fascistes européens du début du XXe siècle ». Puis cette notion s'est inscrite dans les discours des néoconservateurs américains, après les attentats du 11 septembre 2001 à New York. « Il fallait trouver un terme fort pour justifier une coalition contre le terrorisme et el-Qaëda. L'administration Bush a usé de ce raccourci facile qui ne veut absolument rien dire », nous explique M. Achcar. Car à la racine même du terme, le fascisme évoqué dans « islamo-fascisme » est aux antipodes de ce que le mot exprime réellement. En effet, cette notion est propre à un phénomène européen, qui se réfère à l'Italie et à l'Allemagne de la Seconde Guerre. « Le fascisme était une manipulation des masses. Or les groupes jihadistes comme l'État islamique n'utilisent que les armes. » Cependant, l'idéologie de l'EI tend à utiliser les outils de propagande à la manière des régimes fascistes et semble liguer autour d'elle de plus en plus de partisans. De plus, « l'objectif des fascistes était de reconstituer l'expansion impérialiste en cassant le mouvement des ouvriers, en pleine période de crise du capitalisme. » Alors que les groupes islamistes comme l'EI n'ont évidemment pas la même dynamique.


    D'autre part, il est intriguant de constater que ce terme de « fascisme » s'associe avec un courant religieux. Alors que le fascisme est à proprement parlé antireligieux. « Les musulmans de France ont été sommés de reconnaître les dérives de cet "islamo-fascisme". Pourquoi ne pas évoquer alors "le fascisme-chrétien ou le judéo-fascisme" rappelle le chercheur. Selon M. Achcar, « l'Armée de résistance du Seigneur en Ouganda, visant à instaurer un gouvernement chrétien, n'est pas moins effrayante que Boko Haram. Mais il s'avère que l'islam se retrouve stigmatisé toujours et encore. Les musulmans doivent faire les frais des actions intégristes, comme si tous les catholiques devaient se sentir coupables des dérives pédophiles de l'Église. Il y a véritablement deux poids, deux mesures ».


    Pour Gilbert Achcar, cette notion d'« islamo-fascisme » est un terme dangereux et absurde à visée politique, avec une volonté ferme d'instaurer un climat de peur. « Le jeu des États-Unis s'est retourné contre eux. Leur Frankenstein (l'EI) s'étend et leur échappe totalement... »


    Par ailleurs, l'Europe, comme les États-Unis, qui s'engagent dans cette lutte comme ils l'ont fait contre les régimes totalitaires il y a 75 ans, abusent de cette notion polysémique. Et il est curieux de constater qu'un Premier ministre de gauche utilise de manière consciente un terme si équivoque. Car si « l'islamo-fascisme » tend à désigner les sociétés peu enclines à institutionnaliser les diversités politiques, comment cette notion ne désignerait-elle pas les pays comme l'Arabie saoudite où l'Iran ?

    « Le régime saoudien est le meilleur ami des Américains. Lors de la mort du roi Abdallah, le drapeau anglais était en berne, et cela a choqué de nombreux Britanniques. Mais il faut comprendre que les enjeux économiques nous dépassent. » D'autant que ces courants sectaires, comme el-Qaëda et l'EI, sont « des avatars du wahhabisme. Les États-Unis, dans les années 40, étaient le pays le plus étroitement lié au royaume. Ils ont utilisé leur idéologie contre Nasser, contre l'Union soviétique, puis contre la gauche dans le monde musulman. Le point culminant de cette propagande a été la guerre en Afghanistan ». Mais l'heure n'est plus aux débats sémantiques. Car il est urgent que les États montrent leur implication réelle contre toutes les dérives de tous bords.

    Caroline HAYEK 17/02/2015
     
  • Nouveautés sur AFPS Rennes

    • Action urgente d’Amnesty International pour Abdallah Abu Rahma de Bil’In

      Chères amies, chers amis, Nous vous appelons à vous associer à l’action urgente d’Amnesty International concernant Abdallah Abu Rahma de Bil’In. Il va finalement passer en jugement le 22 février et risque une lourde condamnation. Nous vous invitons à écrire dès aujourd’hui à l’ambassadeur d’Israël en France. Vous trouverez ci-après un modèle de lettre du type de ceux proposés par Amnesty que vous pouvez bien sûr adapter comme vous le souhaitez. Vous pouvez également envoyer copie de votre lettre par email (...)


    • Israël n’est pas une démocratie

      17 février

      L’éternelle propagande israélienne, bien ancrée dans les esprits, raconte qu’Israël est la « seule démocratie au Moyen-Orient. » Les déclarations des dirigeants politiques occidentaux, notamment les Américains et les Britannique, s’appuient souvent sur cette allégation pour justifier le renforcement de leurs liens avec Israël. "Je suis cette terre" le cri des Palestiniens dépouillés chaque jour de leur terre Ils prétendent être les seuls porteurs du flambeau de la « démocratie » alors qu’ils sont (...)


     

    • Palestine occupée : les troupes israéliennes détruisent des champs d’oliviers

      17 février

      Les Forces Israéliennes d’Occupation (FIO) ont déraciné avec des bulldozers des dizaines d’oliviers dans le village de Tayasir mardi, au nord de la Cisjordanie occupée, ont déclaré les habitants. __7__ 28 octobre 2014 - Abbas Youssef, fermier palestinien âgé de 70 ans, montre du doigt ses oliviers qui commencent à porter leurs fruits, sur des terres situées de chaque côté d’une colonie juive dans le nord de la Cisjordanie occupée, dans le village d’al-Janiya à l’ouest de Ramallah - Photo : AFP/Abbas (...)


     

    • J’ai fait « partie d’une organisation terroriste », dit un pilote israélien, devenu militant

      17 février

      Yonatan Shapira est né dans une base militaire israélienne, un an avant que son père ne pilote des avions de combat dans la guerre d’octobre 1973. Trente ans plus tard, dont douze qu’il a passés lui-même comme pilote de l’armée de l’air, Shapira rejetait l’armée. En 2003, il écrit une lettre où il s’engage à ne pas voler au-dessus de la Cisjordanie et de la bande de Gaza occupées. Shapira est l’un des rares Israéliens à avoir déclaré soutenir l’appel des Palestiniens pour le boycott, le désinvestissement et (...)


     

    • Stopper la colonisation et non pas s’en accommoder

      17 février

      Déclaration du Bureau National de l’AFPS __7__ Des soldats israéliens patrouillent en face de la colonie illégale de Halamish (au fond) qui est située près de la ville de Ramallah en Cisjordanie. (Photo d’archives) __7__ Jour après jour, alors que toute perspective de levée du blocus de Gaza semble évanouie, surviennent des annonces de nouvelles confiscations de terres ou d’extension de colonies. Cette semaine « l’administration civile » (terme désignant l’administration militaire dans la novlangue (...)


     

    • Israël assoiffe les Palestiniens

      16 février

      Dans le nord de la Vallée du Jourdain, la semaine dernière, les forces israéliennes ont détruit une conduite d’un kilomètre de long installée qui fournissait de l’eau aux communautés palestiniennes. A l’Est de Jérusalem, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été privés d’un approvisionnement régulier en eau courante pendant près d’un an. A Gaza, l’infrastructure de l’eau a été détruite et dans les foyers qui reçoivent encore de l’eau, elle n’est pas potable. L’eau et qui la contrôle sont devenus un (...)


     

    • Malak, 14 ans, dénonce ses conditions de détention en Israël

      16 février

      Après 45 jours dans une prison israélienne, Malak al-Khatib, 14 ans, benjamine et désormais icône des prisonniers palestiniens, continue de nier les faits qui lui sont reprochés et dénonce ses conditions de détention, dans un entretien samedi à l’AFP. "C’est sûr que j’aurai plein de choses à raconter à mes camarades quand je retournerai à l’école", dit cette adolescente de Beitin, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Dès qu’elle reprendra les cours dans trois jours, dit-elle, elle leur racontera "le (...)


  • Israël assoiffe les Palestiniens (UJFP)

    Dans le nord de la Vallée du Jourdain, la semaine dernière, les forces israéliennes ont détruit une conduite d’un kilomètre de long installée qui fournissait de l’eau aux communautés palestiniennes.

    A l’Est de Jérusalem, des dizaines de milliers de Palestiniens ont été privés d’un approvisionnement régulier en eau courante pendant près d’un an. A Gaza, l’infrastructure de l’eau a été détruite et dans les foyers qui reçoivent encore de l’eau, elle n’est pas potable. L’eau et qui la contrôle sont devenus un élément clé de l’occupation d’Israël dans les territoires palestiniens, l’Est de Jérusalem et Gaza, dans une lutte constante pour la ressource vitale.

    Avant la naissance d’Israël, Chaim Weizmann, qui allait devenir le premier président du pays, a dit en 1919 : "[Il est] d’une importance vitale non seulement de prendre toutes les ressources en eau alimentant déjà le pays, mais aussi de contrôler leur source." Rafael Eitan, chef de cabinet et ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, a déclaré quelques années plus tard : "Israël doit s’approprier la Cisjordanie pour veiller à ce que les robinets de Tel Aviv ne soient jamais à sec."

    L’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré en 1998 : "Et quand je parle de l’importance de la sécurité d’Israël (...), cela veut dire qu’une ménagère à Tel Aviv peut ouvrir le robinet et elle a l’eau courante, et qu’elle n’est pas tarie à cause d’une décision inconsidérée qui aurait cédé le contrôle de nos aquifères aux mauvaises mains."

    En 1967, l’année du début de l’occupation [de la Cisjordanie , ndt], Israël a mis en action le plan dont Weizmann avait parlé dès 1919.

    Toutes les ressources palestiniennes en eau ont été déclarées "Propriété de l’Etat israélien" et les Palestiniens ont dû demander des autorisations pour développer cette ressource. Une trentaine d’années après, les Accords d’Oslo ont été signés, censés mettre un terme à la situation. 20 ans plus tard, il est clair qu’ils ont au contraire officialisé et légitimé un régime discriminatoire existant - un régime toujours en place aujourd’hui.

    En Cisjordanie , le Jourdain, l’une des principales sources d’eau, a été détourné en amont dans le lac de Tibériade (ou lac de Kinneret ou Mer de Galilée) à l’intérieur d’Israël, tandis que l’accès à ses berges est interdit aux Palestiniens. Les Palestiniens ont accès à un cinquième de l’aquifère de montagne, l’autre source principale, alors qu’Israël se taille la part du lion.

    Le mur de séparation, les barrages routiers, les checkpoints et autres "mesures de sécurité" israéliennes restreignent encore davantage l’accès des communautés palestiniennes aux ressources en eau et aux points d’approvisionnement. Pendant ce temps, les colons israéliens vivant sur le même territoire ont de l’eau en abondance ; la consommation des plus de 500.000 colons israéliens en Cisjordanie est environ six fois plus élevée que celle des 2,6 millions de Palestiniens.

    Pour augmenter des stocks insuffisant, les Palestiniens doivent acheter l’eau à la compagnie nationale israélienne de l’eau Mekorot - cette même eau qu’Israël extrait de l’aquifère de montagne et que les Palestiniens devraient être en mesure d’extraire pour eux-mêmes.

    Jamal Juma, coordinateur de la Campagne Stop The Wall, un organisme qui fait partie d’un réseau de groupes qui contestent Mekorot, a déclaré : "Le vrai problème de l’eau en Palestine n’est pas sa rareté. Il y a plus de précipitations annuelles à Ramallah qu’à Londres et la consommation d’eau par habitant en Israël est plus élevée que la consommation moyenne en Europe. Le problème de l’eau en Palestine est créé par Israël, par le vol systématique de l’eau et le déni d’accès à l’eau. Mekorot est l’acteur central qui met en œuvre ce que nous appelons l’apartheid de l’eau d’Israël."

    Pour les résidents de Jérusalem Est, la situation est légèrement différente. Jérusalem-Est est tombée sous juridiction israélienne après qu’Israël a annexé l’ensemble de la ville. Les Palestiniens jérusalémites paient des impôts à Israël et ont donc techniquement droit aux services de santé israéliens, aux prestations sociales et aux services municipaux - dont l’eau courante. Toutefois, les quartiers de Ras Shehada, Ras Khamis, Dahyat A’salam et le camp de réfugiés de Shuafat souffrent d’une sévère crise de l’eau depuis mars 2014, lorsque les habitants ont passé trois semaines sans eau. Ils sont obligés d’acheter de l’eau en bouteille à un coût élevé et doivent restreindre leur consommation en utilisant des pompes électriques et des conteneurs industriels.

    A Gaza, l’infrastructure de l’eau est en ruine à la suite des guerres à répétition et du blocus qui empêche les réparations et l’entretien.

    A la fin des derniers bombardements de cet été, au moins 26 puits ont été complètement ou partiellement détruits, tandis que 46km de réseaux d’approvisionnement en eau étaient endommagés, selon un rapport de l’Autorité palestinienne de l’eau. Le réseau de distribution d’eau a subi des dommages estimés à 34,4 millions de dollars.

    Le traitement des eaux usées est un autre problème de longue date dans la Bande de Gaza. Nombre de résidents ne sont pas reliés à un système d’égout et les eaux usées domestiques coulent dans des fosses d’aisance qui contaminent les eaux souterraines. Les pénuries d’électricité et les dommages aux structures de traitement de l’eau au cours de l’Opération Plomb Durci, l’offensive militaire israélienne de fin 2008-début 2009, ont aggravé la situation - quelques 90 millions de litres d’eaux usées non traitées se jettent dans la Méditerranée chaque jour.

    Avant la dernière attaque, 97 pour cent des résidents de Gaza étaient reliés à un réseau d’eau public.

    Cependant, 90 pour cent de celle-ci était impropre à la consommation et les résidents étaient donc obligés d’acheter de l’eau traitée dans les usines gouvernementales ou privées, ou des usines gérées par des organismes de bienfaisance. Le système public de l’eau permet que les ménages aient l’eau courante ; cependant, les coupures d’électricité et de carburant empêchent le pompage de l’eau pour l’injecter dans le réseau.

    L’accès à l’eau est une ressource hautement politisée et manipulée en Palestine.

    Parce que les communautés palestiniennes souffrent - que ce soit à cause de la destruction de leurs puits, parce que l’eau n’arrive pas aux robinets ou que les eaux usées se jettent dans les rues - il est évident qu’en Palestine, l’eau n’est pas un droit.

     

    Cisjordanie occupée - 13 février 2015  Par Jessica Purkiss

    Source : Middle East Monitor

    Traduction : MR pour ISM

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3892

  • Entretien avec Pierre Stambul à paraître dans un journal algérien. (UJFP)

    1) Les positions de Roger Hanin en faveur de l’indépendance de l’Algérie, du temps du colonialisme français, et l’hommage qui a été rendu par le président Abdelaziz Boutéflika, après son décès, prouvent que l’Algérie n’est pas hostile aux Juifs, mais au sionisme qui occupe la Palestine. Un mot autour de ça ?

    La présence des Juifs au Maghreb est antérieure à l’arrivée des Arabes. La plupart d’entre eux étaient descendants de Berbères convertis au judaïsme. D’autres sont les descendants des Juifs chassés d’Espagne en 1492. Les Juifs maghrébins ont vécu en paix avec leurs voisins musulmans pendant des siècles. Il n’y a jamais eu au Maghreb d’expulsions, de spoliations ou de massacres contre les Juifs contrairement à ce que l’Europe chrétienne a souvent connu. En 1870, à l’époque du colonialisme français, le décret Crémieux a donné aux Juifs algériens la nationalité française. Les Juifs qui étaient autochtones ont été assimilés au colonisateur et artificiellement séparés de la population musulmane à qui cette nationalité a été refusée. Au moment de l’indépendance algérienne, la plupart des Juifs (mais pas tous) sont partis vers la France et plus rarement vers Israël. Il est fondamental que les Juifs maghrébins retrouvent la culture, la musique, la cuisine, les odeurs, les lieux qui correspondent à leur histoire et leurs racines. Il est tout aussi fondamental que l’Algérie retrouve sa part juive et recherche les traces de la présence séculaire des Juifs dans ce pays.

    2) Roger Hanin, Fernand Yveton et d’autres, ont prouvé que des Juifs anticolonialistes existent, au même titre que les musulmans et chrétiens. Un mot autour de ça, également ?

    Les Pieds Noirs n’ont pas tous été pour l’OAS et les Juifs n’ont pas tous été contre l’indépendance de l’Algérie. Il est important que l’Algérie célèbre, avec les centaines de milliers de victimes de la guerre d’indépendance, le courage de Maurice Audin, torturé à mort par les hommes du Général Aussaresses, le combat des « porteurs de valise », les risques incroyables pris par des Européens ou des Juifs qui sont allés au bout de leurs convictions contre le colonialisme. Je citerai plusieurs Juifs : Henri Curiel, Henri Alleg, William Sportisse. Je conseille d’ailleurs aux lecteurs de lire le livre autobiographique de William Sportisse (« Le camp des oliviers ») qui raconte des décennies de lutte anticoloniale dans la région de Constantine. À l’Union Juive Française pour la Paix, nous comparons souvent le combat des « porteurs de valise » (dont certains étaient juifs) à celui des anticolonialistes israéliens qui soutiennent les droits du peuple palestinien.

    3) Quels liens gardent encore les Juifs d’Algérie avec leur pays d’origine ?

    On ne peut pas généraliser. Beaucoup ont la nostalgie, le besoin d’aller visiter les endroits où leurs ancêtres ont vécu ou de fleurir les cimetières. Quelqu’un comme Roger Hanin a toujours considéré que l’Algérie était son pays.  En même temps, dans le climat d’islamophobie assez répugnant que connaît la France aujourd’hui, les Juifs français originaires du Maghreb sont des « cibles ». Certains occultent leurs origines berbères, prétendent que les Juifs maghrébins ont été persécutés et tiennent des propos racistes.

    4) Les Juifs hostiles au sionisme et à l’occupation de la Palestine sont-ils persécutés en Israël et en France ?

    En France, le problème n’est pas la répression mais plutôt l’ignorance. Pour les médias, c’est plus simple si les Musulmans sont pour la Palestine et les Juifs pour Israël. L’existence de Juifs antisionistes pose la question de la guerre du Proche-Orient, non pas en termes de religion, d’origine ou de communauté, mais en termes de refus du colonialisme, de lutte contre l’apartheid et de « vivre ensemble dans l’égalité des droits ». Pendant longtemps, les médias nous ont ignorés. Ils commencent doucement à nous donner la parole.


    En Israël, le pays se définit comme un « Etat juif ». Les non Juifs n’ont aucun droit mais, en principe, le pays est « démocratique » pour les Juifs. Les Israéliens anticolonialistes peuvent s’exprimer, y compris dans la presse, mais on observe un durcissement certain : les refuzniks (ceux qui refusent l’armée) vont en prison. Les manifestations de soutien aux Palestiniens sont souvent attaquées. Des lois sont votées pour criminaliser tout appel au boycott d’Israël. Nos camarades israéliens nous décrivent l’ambiance étouffante d’une société raciste et certains sont tentés de partir.

    5) Le Premier ministre Nétanyahou a réitéré son appel aux Juifs pour s’installer en Israël après les attentats terroristes de Paris et de Copenhague. S’agit-il d’une tentative de récupération politique ?

    C’est une infamie. Le sionisme n’a jamais lutté contre l’antisémitisme, il s’en nourrit. Il ne défend pas les Juifs, il les met volontairement en danger. Les Juifs français ont derrière eux une longue histoire de lutte pour la citoyenneté et l’égalité. Ils ont joué un rôle important dans la résistance contre le nazisme et dans les luttes anticoloniales. Et voilà un chef d’Etat étranger qui vient de commettre de nombreux crimes de guerre à Gaza qui arrive sur notre territoire pour nous expliquer que nous sommes des touristes et que nous avons mal compris, notre pays c’est là-bas. Il nous pousse à quitter notre pays pour aller voler des terres palestiniennes.

    Le sionisme a toujours affirmé que Juifs et non Juifs ne peuvent pas vivre ensemble (ni en France, ni au Proche-Orient). Son seul but a toujours été de pousser les Juifs à partir en Israël. Cette stratégie n’est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle est suicidaire pour les Juifs.

    Comble de la récupération : les victimes de l’attentat antisémite de Paris ont été enterrées au cimetière de Givat Shaul. Ce « nouveau quartier » de Jérusalem s’appelait autrefois Deir Yassine, le principal village palestinien martyr où, le 9 avril 1948, les milices de l’Irgoun dirigées par Menahem Begin ont massacré toute la population civile. Quel symbole !

    5) Les attentats terroristes de Paris ont-ils servi les intérêts politiques de Nétanyahou ?

    À l’évidence les actes de Daesh ou d’autres groupes semblables servent les intérêts de ce que ces terroristes prétendent combattre. Les sionistes ont toujours affirmé que juif=sioniste et ils sont devenus les élèves modèles du « choc des civilisations ». En s’en prenant aux Juifs parce que Juifs et en profanant l’Islam, des groupes comme Daesh veulent nous entraîner vers une guerre que nous devenons absolument refuser.
    Contre cette logique de mort, nous devons mener ensemble un combat contre tous les racismes : le racisme antiRom, antiArabe, antiNoir, antisémite, antimusulman …

    Pierre Stambul
    Coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) lundi 16 février 2015

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3894

  • Israël contre les Juifs (UJFP)

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    C’est un refrain bien établi. Vous critiquez Israël et le sionisme ? Vous êtes antisémite !

     

    Un Juif français veut pouvoir « vivre son judaïsme » ? On l’invite à faire son « alyah » et à apporter sa pierre à la colonisation de la Palestine. On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable

    Retour sur un passé récent
    L’histoire des Juifs français n’a strictement rien à voir avec Israël. Régulièrement spoliés, massacrés ou expulsés par différents rois très chrétiens, les Juifs ont acquis la citoyenneté française avec l’Abbé Grégoire pendant la Révolution. Ces deux derniers siècles ont été marqués par une quête de la citoyenneté et de l’égalité des droits. L’affaire Dreyfus a révélé que, si une partie de la société française était antisémite, une autre partie, finalement majoritaire, considérait que l’acquittement et la réhabilitation de Dreyfus étaient l’objectif de tous ceux qui étaient épris de liberté et refusaient le racisme. L’histoire des Juifs français a été marquée par leur participation importante à la résistance contre le nazisme et le régime de Vichy, puis par l’engagement de nombre d’entre eux dans des luttes progressistes et/ou anticoloniales. Les intellectuels juifs de cette époque s’appelaient Raymond Aubrac, Marc Bloch, Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel. C’était une époque où beaucoup de Juifs pensaient que leur propre émancipation passait par celle de tou-te-s. C’était une époque où le racisme, le fascisme et la haine de l’autre étaient considérés comme des abjections à combattre. Les enfants juifs allaient à l’école publique, jamais il ne leur serait venu à l’idée de se séparer des autres dans des écoles confessionnelles.


    On s’efforce aujourd’hui en Israël d’effacer l’histoire des Juifs dans les différents pays où ils ont vécu. Si les Juifs ont longtemps été considérés par les antisémites en Europe comme des parias inassimilables et s’ils ont été persécutés parce qu’ils constituaient un obstacle aux nationalismes fous qui rêvaient de sociétés ethniquement pures, ils n’ont jamais recherché la séparation mais au contraire l’insertion à l’intérieur des sociétés dans lesquels ils vivaient.

    Une assignation à la désertion
    On fait un saut de quelques années. En tête d’une gigantesque manifestation parisienne censée dénoncer le terrorisme, on trouve trois criminels de guerre, Nétanyahou, Lieberman et Bennet qui viennent de s’illustrer dans le massacre de plus de 2000 Palestinien-ne-s (essentiellement des civil-e-s) à Gaza pendant l’été 2014. Profitant de l’émotion causée par l’attentat antisémite de la Porte de Vincennes, Nétanyahou est autorisé (par le gouvernement français) à déclarer aux Juifs français qu’ils sont en insécurité en France et qu’ils doivent partir dans leur « vrai » pays, Israël.


    En fait, le sionisme n’a jamais combattu l’antisémitisme.

    Il s’en est toujours nourri avec en permanence un seul et unique but : faire immigrer le maximum de Juifs en Israël. Du coup, Nétanyahou n’hésite pas à mettre en danger les Juifs français. Il en fait des étrangers dans leur propre pays, des « touristes » qui n’ont pas compris que leur « patrie » est là-bas. Les Juifs sont sommés d’être des « traîtres » (à la seule et unique cause, celle du Grand Israël de la mer au Jourdain) ou des complices. La France a toujours été un échec pour Israël : à peine 80000 Juifs sont partis depuis 1948 et une moitié est revenue. Alors la propagande se fait assourdissante. Pourtant, s’il y a bien un pays où les Juifs sont en insécurité, c’est Israël et il sera ainsi tant que la destruction de la Palestine se poursuivra.


    À « l’alyah » (la montée) des vivants vers Israël, s’ajoute à présent celle des morts. Les autorités israéliennes incitent vivement les Juifs français à faire enterrer leurs proches en Israël. Ainsi les victimes de la tuerie de la porte de Vincennes ont été inhumées au cimetière de Givat Shaul. Ce « quartier » de Jérusalem, c’est l’ancien Deir Yassine, le village martyr de la guerre de 1948 où les milices de l’Irgoun dirigées par Menachem Begin ont massacré toute la population avant que le village ne soit, comme tant d’autres, rayé de la carte. Quel symbole !

    Israël à l’avant-garde de l’islamophobie
    Les Juifs ont vécu pendant des centaines d’années dans le monde musulman. Ils ont même été accueillis par l’empire ottoman après leur expulsion d’Espagne en 1492. Aujourd’hui, Israël participe à la diabolisation des Arabes et des musulmans en se comportant en élève modèle du « choc des civilisations ». Le racisme anti-arabe et l’islamophobie s’expriment ouvertement, des politiciens en ont fait leur fond de commerce et les passages à l’acte sont fréquents. Les crimes de masse comme à Gaza ou la multiplication des propos racistes (Pour le rabbin Rosen, les Palestiniens sont des Amalécites et la Torah autorise qu’on les tue ainsi que leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux) laisseront des traces. Comment imaginer que ce qui est infligé aux Palestiniens sera sans conséquences ?
    En Israël, des propagandistes rivalisent pour expliquer que les Juifs ont vécu l’enfer dans le monde musulman, masquant le fait que l’antisémitisme a été avant tout une invention européenne et chrétienne. Les Juifs orientaux subissent en Israël des discriminations sociales et un mépris raciste. Ils ont souvent été humiliés et discriminés à leur arrivée. Ils sont coupés de leurs racines et poussés à renier leur identité. L’expulsion des Palestiniens de 1948 est présentée comme un « échange de population » alors que le sionisme est le principal responsable, et de la Nakba, et du départ des Juifs orientaux de leurs pays.

    Qu’y a-t-il de juif en Israël ?
    Les sionistes ont théorisé l’idée que les Juifs et les non-Juifs ne peuvent pas vivre ensemble. C’est totalement contraire à tout ce qui s’est passé pendant des centaines d’années. Cela va à l’encontre de l’aspiration des Juifs à sortir des ghettos, des mellahs et des juderias pour devenir des citoyens normaux.


    Les Juifs religieux qui émigrent en Israël y rencontreront rarement la religion telle qu’elle a été pratiquée pendant des siècles. Le courant national-religieux s’est imposé. Ce courant intégriste a totalement révisé la religion. Le « peuple élu », ça n’a jamais voulu dire qu’il a plus de droit que les autres mais au contraire qu’il a plus de devoirs. Parmi les préceptes, il y a « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse » et « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». « L’an prochain à Jérusalem », ça n’a jamais voulu dire qu’il faut réaliser le nettoyage ethnique en cours, mais « vivement que le Messie vienne ». L’hébreu a toujours été une langue religieuse interdite à l’usage profane. La religion juive est une religion de « l’exil ». L’installation sur cette terre (d’Israël/Palestine) avant l’arrivée du Messie et a fortiori l’établissement d’un Etat juif étaient interdits. D’ailleurs les Juifs expulsés d’Espagne en 1492 ne sont pas allés à Jérusalem. Herzl a rencontré une hostilité quasi unanime des rabbins contre le projet sioniste dès qu’il a été question d’établir un État juif en Palestine.
    Pour les Juifs laïques, les valeurs dominantes d’Israël sont à l’antithèse de ce que sont pour eux les valeurs du judaïsme. Où trouve-t-on dans la tradition juive le racisme, le chauvinisme, le militarisme, le négationnisme de l’existence et de la dignité de l’autre ? Qu’y a-t-il de commun entre ce qu’ont représenté les grands intellectuels juifs (Einstein, Freud, Arendt, Kafka, Benjamin …) et les criminels de guerre qui dirigent Israël ? Qu’est devenue en Israël la mémoire de celles et ceux qui ont lutté contre le fascisme et le colonialisme (Marek Edelman, Abraham Serfaty, Henri Curiel …) ? De quel héritage juif peuvent se prévaloir les colons et les militaires qui justifient à l’avance les violences et les crimes commis contre les Palestiniens ?


    Comme l’écrit l’historien israélien Shlomo Sand à propos du livre de Yakov Rabkin Comprendre l’État d’Israël, « celui qui voit dans le sionisme une continuation du judaïsme ferait bien de lire ce livre. Mais celui qui croit que l’État d’Israël est un État juif est obligé de le lire ».
    Certains Juifs pensent qu’après le génocide nazi, Israël est l’ultime refuge. Au nom de quoi les dirigeants israéliens peuvent-ils brandir partout l’antisémitisme et le souvenir du génocide ? Les sionistes n’ont joué qu’un rôle marginal dans la lutte contre l’antisémitisme et la résistance au nazisme. Certains dirigeants sionistes ont même eu un comportement honteux pendant la montée du fascisme (Ben Gourion avec les accords de Haavara, 1933) et à l’époque de l’extermination (le groupe Stern assassinant des soldats et des dignitaires britanniques). Comment ne pas comprendre que la mémoire du génocide signifie « que cela n’arrive plus jamais » et pas « que cela ne NOUS arrive plus jamais », ce qui correspond à une vision tribale de l’humanité totalement contraire à toutes les formes d’héritage juif.

    Refuser l’assignation et la peur, refuser toutes les formes de racisme et de discrimination.
    Il y a des confrontations qui ont du sens : les luttes contre l’oppression, la domination, le colonialisme, pour l’égalité des droits. On nous vend aujourd’hui une guerre qui n’est pas la nôtre : celle d’un monde dit « civilisé » contre le « terrorisme islamique ». Dans cette « guerre », les musulmans sont considérés comme des terroristes en puissance et sont sommés de « prouver » qu’ils ne sont pas des complices de Daesh.


    Et les Juifs sont assignés à soutenir sans réserve une politique israélienne criminelle contre les Palestiniens et suicidaire pour les Juifs.
    Cette fuite en avant criminelle tient par la peur. Ce syndrome assure le consensus à un point tel qu’un négociateur palestinien (le professeur Albert Aghazarian) a pu dire que les Israéliens ont peur de ne plus avoir peur. Cette peur irrationnelle a gagné beaucoup de Juifs français.
    Dans le contexte du « choc des civilisations », prétexte des dominants pour ensanglanter le monde, il y a en France une montée générale de toutes les formes de racisme. Contrairement à l’image fabriquée par les principaux médias, le racisme frappe essentiellement tous les « dominés », toutes les victimes de l’apartheid social : Arabes, Noirs, Roms. Il prend une nouvelle tournure en se masquant derrière l’islamophobie. Comme il n’est plus politiquement correct de dire « sale arabe », on diabolise l’islam.
    Il y a aussi une incontestable et détestable montée de l’antisémitisme. Mais les différentes formes de racisme ne sont pas traitées de la même façon.


    Les dirigeants israéliens et en France le CRIF, participent activement à la stigmatisation des musulmans. Ils affirment contre toute évidence qu’il n’y a qu’un seul racisme à dénoncer (l’antisémitisme) et qu’on est à la veille d’une nouvelle « nuit de cristal ». Ils font apparaître les Juifs comme ceux que le pouvoir protège alors que l’idéologie sécuritaire, les déclarations des principaux dirigeants et le travail nauséabond de pseudo intellectuels, visent une seule population déclarée dangereuse.
    Les stéréotypes antisémites se nourrissent aussi de la complicité du CRIF avec la politique israélienne et de la partialité évidente du pouvoir. À l’heure des confusions, l’indignation légitime contre les crimes israéliens fait monter l’antisémitisme et les quelques paumés attirés par la violence effroyable de Daesh commettent des attentats criminels contre les Juifs parce que Juifs.

    La lutte contre le racisme ne peut pas être découpée. Choisir certaines « bonnes » victimes contre d’autres est à l’antithèse du combat antiraciste. La politique israélienne et la négation totale des droits du peuple palestinien ne protègent absolument pas les Juifs. Au contraire. Pour créer l’Israélien nouveau, il a fallu « tuer le Juif », celui qui pensait que son émancipation passait par celle de l’humanité. Comme le dit le militant israélien anticolonialiste Eitan Bronstein : « nous ne serons jamais libres tant que les Palestiniens ne le seront pas ». En refusant le tribalisme, les Juifs français réaffirmeront une histoire dont ils peuvent être fiers.
    C’est tou-te-s ensemble qu’il faut combattre tous les racismes, toutes les stigmatisations, toutes les discriminations. C’est tou-te-s ensemble qu’il faut défendre le droit, en Palestine comme ici.

    Pierre Stambul jeudi 19 février 2015

  • « L’État Islamique en Irak et au Levant (Daech) n’est pas une simple bande de tueurs sanguinaires sans objectif et sans stratégie » (Essf)

    L’État Islamique en Irak et au Levant (Daech) n’est pas une simple bande de tueurs sanguinaires sans objectif et sans stratégie.

    Il s’agit d’une entité politique et militaire qui s’appuie sur un système économico-social bien huilé (grâce, notamment, à l’argent du pétrole). Qui plus est, Daech a développé une véritable stratégie de communication politique destinée à susciter l’adhésion au-delà des territoires sous son contrôle, qui passe notamment par des prises d’otages… et des exécutions.

    Otages japonais

    Au cours des dernières semaines, l’État islamique a ainsi annoncé la capture, puis l’exécution, de deux otages japonais. Dans une des vidéos adressées au gouvernement japonais, Daech a exigé le verse- ment d’une rançon de 200 millions de dollars, une revendication qui a pu surprendre dans la mesure où l’organisation est largement auto-financée. Selon Jérôme Fritel, auteur d’un reportage sur Daech diffusé le 10 février sur Arte, le groupe aurait ainsi sous son contrôle «  à peu près 15 % du PIB irakien, c’est-à-dire environ 35 milliards d’euros, ce qui correspond à peu près au budget de la défense de la France ».

    La somme de 200 millions de dollars correspond en réalité précisément au montant versé par le gouvernement japonais à la coalition dirigée par les États-Unis pour soutenir les opérations militaires contre l’EI. Ainsi, bien que le Japon ne participe pas directement aux bombardements, il est à son tour désigné comme un ennemi qui doit s’attendre à payer le prix de sa collaboration avec Washington. Les otages japonais ont ainsi connu le même sort que les Étatsuniens Steven Sotloff et James Foley, exécutés dans des conditions similaires en 2014.

    Pilote jordanien

    Quelques jours plus tard, c’est un jeune pilote jordanien qui était à son tour exécuté, dans une macabre mise en scène vidéo : vêtu d’une combinaison orange (la même que celle des prisonniers de Guantánamo), trimballé sur le lieu de ce qui semble être un bombardement de la « coalition », le pilote est ensuite placé dans une cage dans laquelle il est brûlé vif. Cette fois, l’EI exigeait la libération de prisonniers « djihadistes » (également évoqués dans les vidéos concernant les otages japonais), notamment Sajida al-Richawi, condamnée à mort en Jordanie pour sa participation supposée à une vague d’attentats en 2005.

    Au travers de cette prise d’otage, c’est la Jordanie elle-même qui était visée, en tant que pays allié de la coalition dirigée par les États-Unis. Daech entend en effet dénoncer les États directement impliqués, qu’ils soient occidentaux ou arabes. Le message de l’EI est clair, et a vocation à être entendu non seulement en Occident mais aussi dans le monde arabe : «  si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous ». Une rhétorique qui fait écho à celle du « choc de civilisation », développée après le 11 septembre 2001 par l’administration étatsunienne et reprise en chœur dans la majorité des pays occidentaux.

    Pris en otage entre les politiques impérialistes des grandes puissances et de leurs alliés locaux et le projet totalitaire de Daech, qui se nourrissent mutuellement, les peuples du Moyen-Orient ont ainsi besoin de notre soutien, à l’instar des Kurdes de Kobané dont la récente victoire militaire face à Daech est la première bonne nouvelle qui nous soit parvenue de cette région depuis de longs, trop longs, mois.

    Julien Salingue 12 février 2015

    * « Daech  : Retour sur la stratégie de l’État islamique ». L’Hebdo L’Anticapitaliste - 276 (12/02/2015). http://www.npa2009.org/