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Droits humains - Page 15

  • Arabie saoudite. Trois jeunes militants pourraient être exécutés sous peu (Amnesty)

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    Il est à craindre que l'exécution d’Ali Mohammed Baqir al Nimr et de deux autres jeunes militants chiites - arrêtés alors qu’ils étaient mineurs pour avoir participé à des rassemblements contre le gouvernement saoudien - ne soit imminente, a déclaré Amnesty International vendredi 16 octobre après avoir appris qu’ils avaient été transférés en détention à l'isolement.  

    L’organisation est en mesure de confirmer qu’Ali al Nimr, Dawood Hussein al Marhoon et Abdullah Hasan al Zaher ont été conduits en détention à l'isolement à la prison d’al Hair à Riyadh le 5 octobre. Ils ont été appréhendés à des dates différentes en 2012, tandis qu’ils étaient tous mineurs, et ont été condamnés à mort en 2014. Leurs condamnations ont été confirmées par la cour d’appel et la Cour suprême de leur pays en 2015. 

    Selon des informations relayées par des médias favorables au gouvernement, et qui ont provoqué un tollé mondial, Ali al Nimr pourrait être crucifié après sa décapitation. Mercredi 14 octobre, sa mère a exhorté Barack Obama, le président des États-Unis, à intervenir pour sauver son fils.  

    « La peine de mort est un châtiment cruel, inhumain et dégradant et il n’existe aucune preuve qu’elle ait un effet dissuasif sur la criminalité. Son utilisation dans le but de punir une personne qui était mineure au moment des faits qu’on lui reproche est une violation flagrante du droit international », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « Le fait que ces trois hommes affirment avoir été torturés et privés du droit de s’entretenir avec un avocat durant les interrogatoires inspirent d’autres préoccupations au sujet de leurs procédures. Il apparaît clairement qu’ils n’ont pas bénéficié d’un procès équitable. »

    Ali al Nimr a été arrêté en février 2012, alors qu'il avait 17 ans, puis placé dans un centre de réinsertion pour mineurs, avant d'être incarcéré dans une prison pour adultes. Il a été condamné à mort en mai 2014 par le Tribunal pénal spécial de Djedda, un tribunal jugeant des affaires ayant trait à la sécurité et au terrorisme, pour 12 infractions - parmi lesquelles participation à des manifestations antigouvernementales, agressions contre les forces de sécurité, détention d’un mitraillette et vol à main armée. Ali al Nimr a déclaré que ses « aveux » lui avaient été arrachés sous la torture, mais le tribunal a refusé de diligenter une enquête sur ses allégations.  

    Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon ont été arrêtés le 3 mars et le 22 mai 2012, alors qu’ils avaient respectivement 16 et 17 ans. En octobre 2014, ils ont été condamnés à mort par le Tribunal pénal spécial de Riyadh pour des motifs similaires, puisqu’ils avaient notamment été reconnus coupables d’avoir participé à des défilés antigouvernementaux, commis un vol à main armée et « pris part à l’homicide de policiers en fabriquant et utilisant des cocktails Molotov pour les attaquer ». Eux aussi affirment qu’on les a torturés et forcés à « avouer ». 

    « Le bilan de l’Arabie saoudite concernant les condamnations à mort consécutives à des procédures entachées d'irrégularités est choquant. La peine de mort est souvent appliquée arbitrairement à l’issue de procès iniques », a déclaré James Lynch.

    « Cela est aggravé dans le cas présent par la condamnation de mineurs délinquants à ce châtiment, ce qui constitue une violation du droit international. Il est choquant que le tribunal n’ait pas pris en considération les allégations des trois militants selon lesquelles on les a torturés afin de leur arracher des "aveux", et les ait condamnés à mort sur cette seule base. »

    La Convention relative aux droits de l'enfant, que l’Arabie saoudite est tenue de respecter, indique clairement que la peine de mort ne peut être prononcée pour des infractions commises par des personnes mineures.   

    L’Arabie saoudite est l’un des pays du monde qui exécutent le plus de prisonniers. Le royaume a mis à mort 137 personnes jusqu’à présent cette année, contre 90 pour toute l’année 2014. La peine capitale est souvent imposée à l’issue de procès iniques, et ni les mineurs délinquants ni les personnes présentant des troubles mentaux ne sont épargnés, a indiqué Amnesty International dans un rapport récent.  

    Ali al Nimr est le neveu de Nimr Baqir al Nimr, un religieux chiite originaire de l’est du pays, qui a été condamné à mort en octobre 2014. Les tensions entre les autorités saoudiennes et la minorité chiite du pays se sont accrues depuis 2011, lorsque, en partie inspirés par les mouvements de protestation populaire qui ont balayé le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, certains citoyens vivant dans la province de l'Est, majoritairement chiite, ont multiplié les appels en faveur de réformes.   

    Complément d'information

    Depuis 2012, les autorités saoudiennes persécutent défenseurs des droits humains et dissidents en toute impunité, aussi bien par la voie juridique que par des moyens extrajudiciaires comme des interdictions de voyager.

    Une nouvelle loi de lutte contre le terrorisme est entrée en vigueur en février 2014, et est utilisée depuis lors contre des défenseurs des droits humains et des militants afin de les condamner à de lourdes peines de prison, voire à la peine de mort.

    La plupart des procès de ces militants se sont déroulés devant le Tribunal pénal spécial, dont la compétence est vague et les procédures nimbées de secret.

    Outre les militants chiites ci-dessus, le Tribunal pénal spécial a également condamné Waleed Abu al Khair, défenseur des droits humains et avocat, en vertu de cette nouvelle loi antiterroriste. Le 13 octobre, il a aussi condamné Abdulrahman al Hamed, un des membres fondateurs de l’Association saoudienne des droits civils et politiques, à neuf ans de prison. 16 octobre 2015, 11:42

     

    Pour en savoir plus

     

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/10/saudi-arabia-three-young-activists-could-soon-be-executed/

  • Tunisie: libération immédiate des condamnés de Sidi Bouzid (Npa)

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    Les média sont intarissables sur l'attribution du prix Nobel de la paix à quatre organisations tunisiennes présentées comme ayant permis à la Tunisie d'éviter la guerre civile.

    Ils "oublient" en général d'ajouter que le pouvoir ayant ensuite vu le jour a pour principales préoccupations de permettre la consolidation de "l'ordre néo-libéral", de "blanchir" les corrompus de l'ère Ben Ali, de combattre les revendications sociales et de restreindre les libertés.

    Témoin en est la répression frappant des militants se battant pour des revendications sociales qui constituaient une des principales bases de la révolution de 2011.

    Samedi 10 octobre, par exemple, 11 condamnations à 8 mois de prison fermes ont été prononcées par le tribunal de Sidi-Bouzid, la ville qui a été le point de départ de la révolution.

    Les "crimes" dont les 11 condamnés sont accusés sont d'avoir :

    - participé à des manifestations organisées par l'Union des diplômés chômeurs (UDC),

    - pris part ou organisé des protestations sociales,

    - photographié ou filmé des manifestations.

    L'un d'entre eux est même accusé d’avoir photographié une manifestation alors qu’il subissait au même moment une opération chirurgicale à l’hôpital de Sousse !

    Le NPA apporte son entière solidarité aux 11 condamnés de Sidi Bouzid. Il participera aux actions engagées pour obtenir :

    - leur libération immédiate et sans conditions,

    - l’abandon de toutes les accusations portées contre eux.

    Montreuil, le 11 octobre 2015

    http://npa2009.org/communique/liberation-immediate-des-condamnes-de-sidi-bouzid

  • Amnesty demande l’arrêt des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, suspectée de crimes de guerres au Yémen (Basta)

    Amnesty international accuse l’Arabie Saoudite et les forces de la coalition arabe qui interviennent au Yémen de bombarder délibérément les villes densément peuplées, et donc les populations civiles. Plus de 2000 civils et des centaines d’enfants auraient péri depuis le début des opérations, il y a sept mois. Le royaume saoudien utilise également des bombes à sous-munitions interdites par une convention internationale. Cela ne semble pas empêcher l’Allemagne, les Etats-Unis ou la France de continuer de lui vendre des armes, en violation des traités signés.

    Depuis mars 2015, l’Arabie Saoudite mène une opération militaire au Yémen pour contrer les rebelles houthistes et soutenir le gouvernement régulier. Amnesty International avait déjà alerté avant l’été sur les nombreuses victimes civiles du conflit, touchées à la fois par des tirs de la coalition et par ceux des insurgés houthistes. Le 7 octobre, l’ONG a publié un nouveau rapport sur les victimes civiles de cette guerre oubliée du Yémen. « Depuis le 25 mars 2015, plus de 4000 personnes ont été tuées dans le conflit yéménite. La moitié d’entre eux sont des civils, dont des centaines d’enfants », rappelle Amnesty. Dans ce ce nouveau rapport, l’ONG documente plus précisément treize bombardements menés par la coalition menée par l’Arabie saoudite [1]. Ceux-ci ont eu lieu entre mai et juillet. Selon l’enquête réalisée sur place par Amnesty, ces frappes ont tué quelque 100 civils, dont plus de 50 enfants.

    « J’étais près de la rivière et revenais chez moi quand nos maisons ont été bombardées, à environ 10 heures du matin. Ça a été un massacre », a témoigné à Amnesty Ali Qassem Salah al-Shayba, marchand d’animaux et père de quatre enfants. « J’ai perdu mon fils de quatre ans Hassan, et ma fille de 12 ans Taysir ; ma mère Munawwar, ma sœur Aziza et sa fille de six ans Salsabil ; le fils et la fille de mon frère, Mohammed et Yousea, âgés de neuf et 16 ans, et ma cousine Shama’a et ses trois filles, Atkaf, Zahra et Batul, âgés d’un, trois et six ans. Ma femme et mon autre fils de quatre ans ont été blessés, comme ma nièce de 16 ans. » La famille al-Shayba vivait dans un groupe d’habitation au nord-ouest de la ville de Saada. Le 4 juin, quatre frappes aériennes consécutives ont touché leurs maisons. Onze membres de la famille sont morts, dont huit enfants et trois femmes.

    Dans les décombres des habitations, Amnesty a trouvé des fragments de bombes de type MK 80, fabriqué par l’entreprise états-unienne General Dynamics. « Ces bombes ont été systématiquement utilisées par les forces de la coalition saoudienne », précise l’ONG. « Comme pour beaucoup d’autres frappes aériennes de la coalition, il n’y avait pas d’objectif militaire évident sur le site ou dans les environs du lieu touché par ces frappes multiples, dont les victimes étaient toutes des enfants et des femmes », indique le rapport. Selon les conclusions de l’ONG, ce sont les frappes aériennes de la coalition qui ont causé le plus grand nombre de victimes parmi la population civile durant le conflit au Yémen. Le rapport dénonce « le mépris pour la vie des civils » dont fait preuve la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite. Celle-ci « a désigné comme cibles militaires, en violation du droit international, les villes de Saada et de Marran, où vivent des dizaines de milliers de civils ».

    Des civils visés par des frappes multiples

    « Le fait que de larges zones à forte densité de population soient désignées comme cibles militaires et que des habitations civiles soient ciblées de manière répétée montre que les forces de la coalition ne prennent pas les précautions nécessaires pour épargner les civils, comme l’exige le droit international humanitaire », a déclaré Donatella Rovera, qui a conduit la mission d’Amnesty au Yémen. Selon l’ONG, de nombreuses frappes de la coalition saoudienne sont donc illégales. Certaines pourraient même constituer des crimes de guerre.

    Amnesty accuse aussi la coalition d’utiliser des bombes à sous-munitions, également fabriquées par des firmes états-uniennes (Aerojet et Honeywell) : « Les chercheurs d’Amnesty International ont retrouvé les restes de deux types de bombes à sous-munitions, les sous-munitions BLU-97 et leurs disperseurs (CBU-97), et les CBU-105, armes sophistiquées amorcées par capteur. Les bombes à sous-munitions, prohibées par le droit international, dispersent d’innombrables petites bombes sur une large zone. ». L’utilisation des armes à sous-munitions est interdite par une convention de l’ONU depuis 2010.

    L’ONG demande l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur le conflit au Yémen. Et appelle à suspendre les transferts d’armes vers l’Arabie saoudite, notamment ceux de bombes, d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de pièces et composants associés. « Les États qui exportent des armes à l’une des parties du conflit au Yémen sont tenus de veiller à ce que les transferts qu’ils autorisent ne facilitent pas de graves violations du droit international humanitaire », souligne Amnesty.

    Comme Basta ! le rappelait en juin (Voir notre article), l’Arabie saoudite est l’un des plus grands importateurs d’armes au monde [2]. Parmi ses plus gros fournisseurs se trouvent les États-Unis et le Royaume Uni, mais aussi l’Allemagne et la France.

    Des transferts d’armes prohibées par le Traité sur le commerce des armes ?

    L’Arabie Saoudite est le plus gros client des fabricants d’armes français en terme de volume financier des contrats. À lui seul, le royaume saoudien a passé plus de 3 milliards d’euros de commandes en 2014. Entre 2013 et 2014, l’Arabie saoudite a par exemple importé ou commandé à la France des missiles anti-aériens, des canons, des missiles anti-chars ou encore des blindés [3].

    Les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite se sont-elles poursuivies depuis le début du conflit yéménite ? Oui, si l’on en croit les réponses des gouvernements britannique et allemand aux inquiétudes de leurs parlementaires. Entre le 15 mars et le 1er juillet 2015, le Royaume Uni a approuvé 37 licences d’exportations d’armes à l’Arabie saoudite [4]. En avril 2015, l’Allemagne a de son côté autorisé la vente à l’Arabie Saoudite de diverses composantes d’équipements militaires pour un montant de plus de 12 millions d’euros, selon la réponse apportée par le gouvernement allemand à un député de Die Linke (gauche) en mai dernier.

    « Tous les États ont la responsabilité légale de contrôler les transferts d’armes et de les prohiber dans certaines circonstances », rappelle Amnesty. L’article 6 du Traité sur le commerce des armes [5], qui est entré en vigueur fin 2014, stipule en effet qu’un État ne doit autoriser aucun transfert d’armes « s’il a connaissance que ces armes pourraient servir à commettre des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil et protégés comme tels ».

    Rachel Knaebel 12 octobre 2015

    En Photo : des chasseurs européens Eurofighters de l’armée de l’air saoudienne

    Lire aussi :
    Ces pays vendeurs d’armes qui profitent bien de l’instabilité du monde et du regain des tensions

    Notes

    [1Les autres membres ce la coalition sont le Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Kuwait, le Maroc, le Qatar, le Soudan et les Émirats arabes unis. Les États-Unis et le Royaume Uni ont fournir un appui logistique et de renseignement.

    [2Le deuxième plus gros importateur au monde sur la période 2010-2014. Voir le rapport annuel de l’ONG de référence sur la question du commerce des armes, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    [3Source : base de données de SIPRI.

    [4Source : UK Parliament, Arms Trade : Saudi Arabia : written question-3711.

    [5Voir le texte du Traité ici.

    http://www.bastamag.net/Amnesty-demande-l-arret-des-ventes-d-armes-a-l-Arabie-Saoudite-suspectee-de

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  • Halte à la traite des femmes mauritaniennes vers l’Arabie saoudite (Afriques en lutte)

    La Confédération syndicale internationale a reçu des informations alarmantes de la part de ses affiliées mauritaniennes, signalant que 900 Mauritaniennes travaillaient sous la contrainte en Arabie saoudite.

    Un grand nombre d’entre elles subissent des violences, sans aucun recours.

    La Mauritanie éprouve encore des difficultés à mettre un terme à l’esclavage traditionnel mais, en outre, des formes contemporaines d’esclavage telles que la traite des êtres humains sont en hausse.

    Les syndicats mauritaniens affiliés à la CSI reçoivent chaque jour des plaintes de femmes qui reviennent d’Arabie saoudite après y avoir travaillé sous la contrainte. Toutes signalent qu’on leur avait promis des salaires et des emplois décents en Arabie saoudite en tant qu’infirmières et enseignantes, mais qu’elles se sont retrouvées travailleuses domestiques, payées quelques dollars par jour. Leur passeport leur a été confisqué et elles ne pouvaient pas quitter la maison sans l’autorisation de l’employeur.

    Certaines ont été victimes de harcèlement sexuel et disent avoir été frappées et enfermées sans nourriture ni eau pendant une semaine. D’autres ont été menacées de viol si elles se plaignaient de leurs conditions de travail. Lorsqu’elles ont demandé à repartir en Mauritanie, leur employeur a refusé. 10 octobre 2015

    Ces travailleuses sont clairement victimes de la traite d’êtres humains à des fins de travail forcé. Mais le gouvernement de Mauritanie reste indifférent aux appels au secours lancés par les familles et les syndicats mauritaniens.

    Tant que le programme sur les travailleurs migrants ne sera pas révisé pour établir des sauvegardes contre le travail forcé au niveau des employeurs, d’autres violations se produiront.

    Souhaitez-vous envoyer un message au gouvernement mauritanien maintenant ?

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/mauritanie-55/article/halte-a-la-traite-des-femmes

  • Syrie : "Impossible de négocier avec Bachar" (JDD)

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    Pour Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International, "la racine de la crise syrienne, c'est Bachar el-Assad". 

    Qu'avez-vous ressenti à la lecture du livre Opération César*, qui détaille les crimes du régime syrien entre 2011 et 2013?
    Ce que ce livre donne à percevoir, c'est la dimension de la machine à tuer du régime syrien. Je n'avais pu m'en rendre compte jusqu'à présent qu'en allant visiter les camps de réfugiés, notamment en Jordanie, et en interrogeant des victimes qui avaient pu fuir Dera ou Yarmouk. En lisant le livre de Garance Le Caisne, on prend conscience que ce ne sont pas des cas isolés mais des individus aux prises avec un système impitoyable et que leur seul salut pour y échapper est dans la fuite.

    Quand vous parlez de système, cela veut dire que la répression est dans l'ADN du régime syrien?
    Il y a en effet dans la mémoire de la société syrienne quelque chose de très fort et que l'on retrouve en Amérique latine : de nombreux Syriens revivent aujourd'hui ce qu'ont vécu leurs parents ou d'autres proches du temps de Hafez El-Assad. C'est le cas précisément pour le terrible massacre de Hama, qui a fait entre 10.000 et 20.000 morts en février 1982, lors de la répression de l'insurrection des Frères musulmans. Et donc, tous ceux qui croient qu'en tournant la page on finit par oublier s'aperçoivent que ce n'est pas possible. Le silence n'est pas l'oubli.

    La France veut judiciariser le dossier César pour poursuivre les auteurs syriens de crimes contre l'humanité. Est-ce vain ou trop tard?
    Ce n'est jamais vain ni trop tard. Ne serait-ce que pour participer à un combat contre la désinformation ambiante. Trop de doutes ont été entretenus pour que l'opinion change de vision sur ce régime. Le rapport César décrit minutieusement des faits qui se sont passés entre 2011 et 2013. Mais croyez-vous que la torture se soit arrêtée depuis? Rien n'a changé. Les réfugiés que l'on croise aujourd'hui sur les routes d'Europe ou dans les camps de réfugiés ne fuient pas seulement la guerre, les bombardements et la faim mais l'horreur de la répression menée par ce régime.

    Ils fuient également les exactions de Daech…
    Personne ne le nie. Mais si l'on veut régler aujourd'hui la crise syrienne, il faut s'attaquer à sa racine, et c'est le régime de Bachar el-Assad. Ce que fait Daech est évidemment atroce mais beaucoup plus visible. Tandis que le régime ne s'est jamais vanté de ses crimes, bien plus discrets. Mais vu la façon dont les soldats du renseignement militaire traitent les cadavres et méprisent chaque être humain, on imagine le travail de reconstruction psychologique gigantesque qui sera nécessaire au peuple syrien.

    Doutez-vous de la possibilité de voir un jour Bachar el-Assad se retrouver dans le box des accusés de la Cour pénale internationale, comme ce fut le cas pour Slobodan Milosevic bien des années après les accords de Dayton, qui mirent fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine?
    Quand on lit le rapport César avec ses milliers de photos de cadavres, quand on lit les rapports d'Amnesty et de Human Rights Watch, on se dit qu'il est impossible de négocier avec Bachar. Tout traité de paix signé de la main des bourreaux ne fait qu'effrayer les victimes davantage et consacre un système d'impunité. Cette guerre est extrêmement complexe mais je suis convaincue que l'on ne peut pas se permettre de dire "on négocie, on signe et puis après on verra". Pour des millions de réfugiés, ce serait épouvantable, l'impossibilité de rentrer chez eux et d'obtenir justice. Si, en plus, des États s'allient avec Bachar pour faire la guerre contre Daech, tous ceux qui ont vécu l'horreur de ce régime avant 2012 se sentiront trahis. C'est pourquoi beaucoup nous disent : "Que Bachar parte, et nous, on s'occupera de Daech ensuite."

    *Opération César, au cœur de la machine de mort syrienne, de Garance Le Caisne (Stock), en librairies le 7 octobre.

    François Clemenceau - Le Journal du Dimanche dimanche 04 octobre 20

    http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Syrie-Impossible-de-negocier-avec-Bachar

  • Le rassemblement des familles de disparus réprimé à Alger (Algeria Watch)

     

    La police a empêché violemment une tentative de rassemblement des familles, ce matin 29 septembre, à la place Maurice Audin, à Alger.

    Les services de sécurité sont intervenus vers 10 h 30 pour disperser violemment ce rassemblement organisé par le Comité national des familles de disparus CNFD, a-t-on constaté sur place.

    Des arrestations ont été opérées, dont des vieilles dames et des vieux qui ont été violemment malmenés par les agents des services de l’ordre. L’intervention musclée de la police a commencé quand les protestataires, munis des portraits de leurs proches disparus, ont commencé à scander des slogans qualifiant le gouvernement de « terroriste » et le nouveau patron du DRS, le général-major Athmane Tartag dit Bachir, de « criminel ». Par Yahia Maouchi, TSA, 29 septembre 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/rassemblement_alger_reprime.htm

    SOS Disparus : «Les disparitions ont été perpétrées par des agents de l’Etat»

    El Watan, 29 septembre 2015

    Au moment où le président de la République appelle les Algériens à préserver la réconciliation nationale de toute exploitation politicienne, l’association Sos Disparus monte au créneau et répond au premier magistrat du pays en l’accusant d’avoir arnaqué et leurré tout un peuple.

    Pour Sos Disparus, la réconciliation nationale a été imposée au peuple algérien et de ce fait elle n’existe pas, à ses yeux : c’est un leurre. «Pour qu’il y ait une réconciliation, il faut une réunion et une concertation avec toutes les parties concernées, or en ce qui nous concerne, nous n’avons pas été associés à ce projet et personne ne nous a demandé notre avis alors que nous sommes les premiers concernés», a répliqué Nacera Dutour présidente de Sos Disparus lors d’une conférence de presse animée hier à Alger. Les familles des disparus exigent la vérité sur le sort des disparus durant la décennie noire.

    Elles veulent savoir qui, comment et pourquoi leurs fils, leurs pères ou leurs frères ont été enlevés. Où sont-ils ? Les tombes sous X qui se trouvent dans les cimetières El Alia, de Boufarik ou de Constantine renferment-elles les corps des disparus ? Ce sont autant de réponses à ces interrogations que cherchent les familles des disparus. «On se bat pendant des années pour connaître la vérité et les autorités ont répondu par des textes d’impunité.

    On pense qu’il y a encore des vivants parmi nos enfants disparus et d’autres qui sont morts sous la torture. Il faut que la vérité éclate», clame la présidente de Sos Disparus. «Si les personnes disparues sont mortes que l’on nous montre leurs tombes pour que l’on puisse faire notre deuil. Si elles sont vivantes que l’on nous indique le lieu de leur détention», témoigne la mère d’un disparu depuis 1994. Mme Dutour ne tergiverse pas lorsqu’elle accuse le pouvoir d’être derrière ces disparitions.

    Dans un rapport rendu public à la veille de la célébration du 10e anniversaire de l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliatio-n nationale, l’association revient dans le détail sur certaines disparitions forcées et se dit convaincue que ces dernières entrent dans le cadre d’une politique menée par les chefs de l’armée et du DRS en parallèle à la lutte antiterroriste. «Le pouvoir est impliqué dans ces disparitions. L’Etat cultive l’amalgame !

    L’analyse des informations laisse apparaître une flagrante similitude dans les circonstances des disparitions d’un bout à l’autre de l’Algérie. Il est dès lors difficile de croire que des disparitions aussi nombreuses aient été perpétrées du fait isolé de ces agents, de manière non organisée et coordonnée. C’est une politique réfléchie et voulue», dénonce la présidente de l’association, qui dit lutter contre l’impunité et pour l’établissement de la vérité sur le sort des disparus du fait des agents de l’Etat dans les années 1990.

    Dans cette lutte «antisubversive», Mme Dutour pense que des «techniques de guerre illégales et secrètes telles que la torture, les exécutions extrajudiciaires ou les disparitions forcées» ont été utilisées. A ce jour, SOS Disparus a constitué 5000 dossiers individuels de disparus sur la base des déclarations des familles et des témoins. De leur côté les autorités ont reconnu officiellement, selon Mme Dutour, l’existence de 7200 cas de disparitions forcées (chiffre de la Gendarmerie nationale) et ont annoncé, cette année, la mise au placard du dossier des disparus. Une décision qui a irrité l’association.

    «Comment peut-on mettre un dossier aux oubliettes alors qu’aucune liste officielle des disparus n’a été publiée et aucune enquête n’a été menée sur leur sort ?» s’est interrogé Mme Dutour qui souligne que «les autorités algériennes ont toujours cultivé l’amalgame entre disparus et terroristes membres des groupes armés islamistes, SOS Disparus démontre que les 5000 dossiers qu’elle a constitués concernent des civils non armés». Plusieurs membres des familles de disparus sont intervenus lors de cette conférence pour dire que l’Etat est coupable : «Avec la réconciliation, le pouvoir aspire à ce que l’on tourne la page. Nous ne sommes pas prêts à pardonner tant que nous ne savons pas où sont nos enfants.» 

    Nabila Amir

    http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvdisp/agents_etat.htm

  • Arabie Saoudite (Npa)

     

    ali

    Ne laissons pas décapiter les opposants au régime!

    Ali Nimr a été condamné en première instance par la cour pénale de Djedda pour “appartenance à une cellule terroriste, incitation à la sédition, participation à des émeutes, port d’armes, ciblage d’agents de la sécurité et des installations gouvernementales, participation à des manifestations et des marches hostiles aux autorités”.

    La sentence a été confirmée par les juges du Tribunal spécial et de la Cour suprême, dans l’opacité la plus totale. Ses “aveux”, extorqués sous la torture, auraient dû être invalidés puisque l’Arabie Saoudite est également partie à la Convention contre la Torture.

    Sa condamnation a entraîné de nouvelles manifestations à Qatif et à Awamiya, qui ont repris en septembre 2015 avec l’annonce que l’exécution était imminente, dépendant maintenant de la ratification royale.

    Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Des neuf militants condamnés à mort en 2014, deux, Ridha Al Rubh et Ali Abdallah Alatal, ont vu leur peine commuée en 25 ans d’emprisonnement assortie d’une interdiction de voyage de 25 ans, mais le parquet peut encore faire appel.

    Deux autres, Daoud Hossine Al Marhoun et Ali Al Nimr étaient mineurs au moment de leur arrestation. Leur condamnation est une violation de la Convention relative aux droits de l’enfant à laquelle est partie l’Arabie Saoudite, et depuis des mois, des associations internationales se mobilisent pour les sauver.

    Un tel acharnement s’inscrit dans la volonté du pouvoir saoudien d’éradiquer le mouvement révolutionnaire né en 2011 et qui réclamait la chute du régime. Ce dernier a riposté par des exécutions extra judiciaires, des arrestations, la torture, des peines d’emprisonnement à perpétuité, des châtiments corporels, des interdictions de voyager. Les activistes ont riposté, en réclamant le renversement de la famille Al Saoud et affichant leur solidarité avec la révolution bahreinie.

    En 2014, les blindés ont investi la ville d’Awamiya et les autorités ont instauré une politique de la terreur tandis que les tribunaux prononçaient une série de condamnations à mort, cette fois-ci pour des délits d’opinion (il y a déjà eu 90 condamnations à mort dans les six premiers mois de l’année 2015) et les gouvernants ont procédé à des changements de personnel politique, révélant leur incapacité à répondre aux revendications.

    Le NPA fait siennes les revendications des manifestants, exige la libération immédiate de Daoud Houssine Al Marhoun et Ali Al Nimr ainsi que celle de tous les révolutionnaires arrêtés dans la foulée du mouvement de contestation. Il rappelle son opposition à la peine de mort et dénonce les liens criminels des autorités françaises avec la monarchie saoudienne. Toutes deux ont deux sacrifié la jeunesse d’Arabie Saoudite sur l’autel de leurs intérêts juteux.

    Le NPA dénonce également le mécanisme des Nations Unies qui vient de permettre à l’Arabie Saoudite de diriger au Conseil des droits de l’Homme le groupe qui choisit les rapporteurs spéciaux, soit les enquêteurs sur les violations des droits humains dans le monde! Vendredi 25 septembre 2015

    http://npa2009.org/communique/arabie-saoudite-ne-laissons-pas-decapiter-les-opposants-

  • La France expulse un jeune réfugié irakien fuyant la guerre (Basta)

    Twana, un jeune Irakien de 17 ans qui vivait en Syrie, avait trouvé le moyen de rejoindre l’Europe depuis la Turquie sans passer par le chemin dangereux de la traversée de la Méditerranée et de la route des Balkans et de Hongrie.

    Arrivé à Toulon le 16 septembre par un cargo sur lequel il avait pu embarquer, il s’est retrouvé renvoyé au bout de quelques jours vers la Turquie, sans avoir pu trouver refuge en France.

    « À son arrivée à Toulon, sans document d’identité, il déclare être mineur et vouloir aller en Angleterre rejoindre un proche. Il est transféré en zone d’attente de Marseille, lieu de privation de liberté, où il demande l’asile », rapporte l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), qui assiste les migrants dans les ports et aéroports français.

    Face à ce jeune sans document d’identité, les autorités françaises n’ont pas mis en cause son origine, mais son âge.

    Sur la base d’un test osseux, une pratique pourtant remise en question par plusieurs institutions dont la Commission nationale consultative des droits de l’homme (Voir notre article), elles déclarent que Twana a en fait 19 ans. « L’administration française décide encore une fois d’ignorer le principe, rappelé par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, selon lequel le bénéfice du doute doit être accordé à celui qui se déclare mineur tant que la preuve irréfutable de sa majorité n’est pas rapportée », précise l’Anafé.

    Conséquence : le jeune homme, après avoir émis le souhait d’aller en Angleterre, où il avait de la famille, est renvoyé par cargo vers le Turquie, « où il risque d’être arrêté pour avoir voyagé sans document », précise l’association qui « est aujourd’hui sans nouvelle de Twana. » « Il était parti de Syrie parce que plusieurs membres de sa famille ont été tués », souligne Laure Blondel, la coordinatrice générale de l’association.

    Au moment où la France s’est engagé à accueillir environ 30 000 réfugiés de Syrie parmi les 120 000 qui doivent être répartis à travers l’Union européenne, les autorités françaises viennent donc de renvoyer vers la Turquie un jeune homme irakien venu de Syrie, sans papier, ni soutien, ni famille.

    Par Rachel Knaebel 25 septembre 2015

    http://www.bastamag.net/Un-jeune-homme-irakien-retenu-en-zone-d-attente

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  • Multiplication des appels à la clémence pour Ali Al-Nimr (Anti-k + CCR)

     

    Le silence de Hollande était tonitruant, il vient de « parler » …

    A l’issue d’un Conseil européen sur les réfugiés, François Hollande a demandé à l’Arabie saoudite – avec laquelle la France cultive des liens étroits –, d’intervenir pour empêcher l’exécution du jeune chiite Ali Al-Nimr :

    « Je demande à l’Arabie saoudite de renoncer à l’exécution du jeune Ali Al-Nimr au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées. (…) La France est opposée à la peine de mort. J’ai toujours rappelé que cette position ne variait pas, ne connaissait aucune exception et que, pour nous, tout doit être fait pour faire cesser ces exécutions partout, et notamment en Arabie saoudite. »


    « La France est fermement opposée à la peine de mort. Nous appelons à renoncer à l’exécution d’Ali Mohammed Al-Nimr », a déclaré Manuel Valls sur son compte Twitter. Le premier ministre, qui doit se rendre en visite officielle dans le royaume du Golfe en octobre, complète son message par le mot-clé « #FreeNimr ».

    Mercredi, le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Romain Nadal, avait rappelé l’opposition de la France à la peine capitale « en tous lieux et toutes circonstances », se déclarant « préoccupée par la situation d’Ali Mohammed Al-Nimr, condamné à mort alors qu’il était mineur au moment des faits ».

    Washington se dit « profondément préoccupé » Jeudi, les Etats-Unis ont eux aussi exprimé leur « profonde préoccupation ». le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, a déclaré :

    « Nous appelons le gouvernement saoudien à respecter les droits humains universels et ses obligations internationales pour assurer des procédures judiciaires justes et transparentes qui permettent des procès équitables (…), dans cette affaire et dans toutes. »
    Le diplomate américain a toutefois pris soin en lisant un bref communiqué de ne pas condamner explicitement l’éventuelle exécution par l’Arabie saoudite – alliée des Etats-Unis – d’Ali Al-Nimr, aujourd’hui âgé de 21 ans.

    Risque de réaction violente
    Le père de ce jeune Saoudien de 21 ans condamné à mort et en attente d’être exécuté a appelé mercredi le roi Salmane à épargner la vie de son fils, arrêté à 17 ans en février 2012 pour avoir manifesté contre les autorités. Mohammed Al-Nimr a admis que son fils, alors étudiant, avait bien participé à des rassemblements chiites, tout en affirmant qu’il était innocent de plusieurs autres charges pour lesquelles il a été condamné.

    Il a mis en garde contre une réaction violente des membres de la minorité chiite, qui se concentre dans l’est de l’Arabie saoudite, en cas d’exécution de son fils. « Nous ne voulons pas de ça, nous ne voulons pas d’une seule goutte de sang versée », a-t-il affirmé.

    Mohammed Al-Nimr a admis que son fils, alors étudiant, avait bien participé à des rassemblements chiites, tout en affirmant qu’il était innocent de plusieurs autres charges pour lesquelles il a été condamné.
    L’impact d’une exécution serait d’autant plus important que le jeune condamné est le neveu d’un religieux chiite influent, cheikh Nimr Al-Nimr, qui avait été l’un des animateurs du mouvement de contestation qui avait agité en 2011 la province orientale de l’Arabie saoudite, royaume à majorité sunnite où les chiites se disent discriminés. Il avait été condamné à mort pour sédition, désobéissance au souverain et port d’arme le 15 octobre 2014.

    Processus judiciaire en cause
    Mardi, des experts des droits de l’homme de l’ONU ont demandé aux autorités saoudiennes d’annuler l’exécution, en exprimant de sévères critiques sur le processus judiciaire ayant conduit à sa condamnation.

    Riyad « est engagé dans une frénésie d’exécutions cette année, mais décapiter un jeune dont le procès était injuste marquerait un désastreux précédent », a estimé la semaine dernière Joe Stork, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient.

    Depuis le début de l’année, 133 personnes ont été exécutées dans le royaume ultraconservateur, contre 87 sur l’ensemble de 2014, selon un décompte établi sur la base de communiqués officiels. Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce pays régi par une version rigoriste de la charia, qui invoque la dissuasion comme argument clé pour la justifier. Publié dans 25 septembre 2015 Le Monde.fr avec AFP | 24.09.2015

    http://www.anti-k.org/2015/09/25/multiplication-des-appels-a-la-clemence-pour-ali-al-nimr/

    http://www.revolutionpermanente.fr/Arabie-Saoudite-Ali-al-Nimr-21-ans-condamne-a-la-decapitation-

  • Égypte, les grâces octroyées à des prisonniers sont un soulagement mais ne constituent guère plus qu’un geste symbolique (Amnesty)

    Le décret présidentiel pris mercredi 23 septembre afin d’accorder une grâce à 100 personnes parmi lesquelles Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, journalistes travaillant pour Al Jazira, et plusieurs militants emprisonnés illégalement, comme Sana Seif et Yara Sallam, est encourageant mais représente à peine plus qu’un geste symbolique, a déclaré Amnesty International.

    L’organisation a affirmé que ces grâces, octroyées juste avant la fête de l’Aïd, doivent être suivies d’actions complémentaires afin d’améliorer le bilan consternant du président Abdel Fattah al Sisien matière de droits humains, notamment en ce qui concerne l’intolérance vis-à-vis de la dissidence non violente et des critiques à l’égard des autorités.

    « Si ces grâces sont un énorme soulagement, certaines de ces personnes n’auraient pour commencer jamais dû se trouver derrière les barreaux. Des centaines de personnes sont maintenues en détention pour avoir manifesté ou pour avoir effectué leur travail de journaliste. Il faut annuler la condamnation de tous ceux qui ont été incarcérés pour avoir exercé de manière pourtant pacifique leur liberté d'expression, de réunion et d’association, ou en raison de leur travail de journaliste ou en faveur des droits humains, et les libérer immédiatement et sans condition », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Les prisonniers graciés le 23 septembre ne représentent qu’une infime partie des centaines de personnes ayant été soumises à une arrestation arbitraire et à une détention illégale à travers le pays. Ces grâces ne seront guère plus qu’un geste vide si elles ne sont pas suivies d’autres libérations de personnes victimes d’arrestations arbitraires, d’un respect accru pour le droit à la liberté d’expression et de réunion, et de l’obligation pour les auteurs de violations flagrantes des droits humains de rendre des comptes. »

    Ces grâces ne seront guère plus qu’un geste vide si elles ne sont pas suivies d’autres libérations de personnes victimes d’arrestations arbitraires, d’un respect accru pour le droit à la liberté d’expression et de réunion, et de l’obligation pour les auteurs de violations flagrantes des droits humains de rendre des comptes. Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International

    Figurent sur la liste des personnes graciées Sana Seif et Omra Hazek, qui ont milité en faveur des droits humains et ont osé braver la loi répressive contre les manifestations. La liste inclut aussi Yara Sallam, défenseure des droits humains.

    D’autres bénéficiaires de cette grâce sont les journalistes d’Al Jazira Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, qui avaient récemment été déclarés coupables de « propagation de fausses nouvelles » de même que leur collègue Peter Greste, précédemment libéré, après avoir été arrêtés en 2013.

    Les blogueurs Alaa Abdel Fattah et Ahmed Douma, les militants du Mouvement de la jeunesse du 6 Avril Ahmed Maher et Mohamed Adel, et la défenseure des droits humains Mahienoor Elmasry ne se trouvaient cependant nulle part sur cette liste. Manquaient également le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, également connu sous le nom de Shawkan, et l’étudiant Mahmoud Hussein, prisonniers d'opinion.

    23 septembre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/09/egypt-prisoner-pardons-a-relief-but-little-more-than-token-gesture/