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Solidarité - Page 40

  • La guerre d’Israël contre les ONGs prend un tour très inquiétant (Chronique de Palestine)

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    Guerre israélienne contre les ONGs

    Ramzy Baroud – “Tu mérites de voir souffrir et mourir tes proches et ceux que tu aimes. Mais peut-être seras-tu frappé avant eux,” était une partie du message de menace reçu par un membre de l’équipe de direction d’Al-Mezan, une organisation de défense des droits de l’homme, basée à Gaza.

    Al-Mezan, avec trois autres organisations palestiniennes – Al-Haq, Addameer et le PCHR (Palestinian Center for Human Rights) – s’active beaucoup à faire avancer une plainte contre Israël devant l’ICC (International Criminal Court) sous l’accusation de crimes de guerre en Palestine, particulièrement durant la guerre contre Gaza en 2014.

    En avril 2015, l’Autorité Palestinienne (AP) a officiellement signé le Status de Rome et dans le mois de novembre qui a suivi, les organisations sus-mentionnées ont présenté un ensemble substantiel de faits prouvant qu’Israël devait être suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

    Mais même avant cette date, la guerre contre les organisations non-gouvernementales (ONGs) de défense des droits de l’homme battait déjà son plein. Les restrictions imposées aux ONGs israéliennes qui s’opposent à l’occupation par Israël de la Palestine sont tout sauf récentes. Mais dans tous les cas, les pressions, les violences, les restrictions de mouvement, les intrusions violentes dans les bureaux des associations et les arrestations [kidnappings], sont les ingrédients de la politique israélienne contre les ONGs palestiniennes de défense des droits humains.

    “Depuis septembre 2015, plusieurs organisations se sont retrouvées confrontées à de dures campagnes d’intimidation dont l’objectif est de les discréditer et de générer un sentiment d’insécurité dans leurs équipes de direction,” écrit Amjad Iraqi dans le journal en ligne +972Mag. “La campagne de harcèlement a culminé en menaces de mort contre deux personnes : un des premiers avocats d’Al-Mazen, et Nada Kiswanson, une juriste suédoise et palestinienne qui représente l’organisation al-Haq à la Haye.”

    Israël, sans aucun doute, se sent remis en question. Il voit avec inquiétude que son premier slogan – qu’il serait un oasis de démocratie dans un aride désert d’autoritarisme – a vraiment du plomb dans l’aile. Son occupation, ses guerres et son blocus à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza, et la dissémination sur Internet et les réseaux sociaux d’informations et d’images sur ses pratiques, rend impossible la poursuite de sa hasbara [propagande] officielle. Donc, la colère l’a poussé à réagir.

    La Knesset israélienne a mis les bouchées double pour voter des lois et en proposer de nouvelles afin de limiter le travail des ONGs de défense des droits humains comme de toute organisation civile qui paraîtrait critique à l’égard du gouvernement, et montrerait de la sympathie pour les Palestiniens.

    Des lois liberticides

    La “Loi sur les ONGs” est maintenant effective. Elle oblige ces ONGs à déclarer leurs sources de financement et punit celles qui s’en abstiennent. Elle permet aussi de prélever de lourdes taxes sur ces financements, même s’ils sont dûment déclarés. L’Union Européenne et le gouvernement des États-Unis ont prévenu Israël contre ce genre de lois. La loi sur les financements des ONGs est cependant rédigée dans une terminologie si opaque que cela permet au gouvernement israélien de s’en prendre à ces organisations sans paraître trop vindicatif ou politiquement motivé.

    « Ce qui arrive en Israël aujourd’hui, c’est le fascisme, » a déclaré David Tartakover, cité par le journal britannique The Guardian. Tartakover – l’artiste qui a conçu le logo de la campagne « la Paix Maintenant » dans les années 70 – parle « d’une régulière poussée dans les restrictions » qui a débuté en 1995 (à la suite de l’assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabin sous les coups d’un juif d’extrême-droite) mais qui s’est accélérée à partir de l’année dernière.

    Un exemple parmi d’autres est la loi sur « la loyauté dans la Culture » qui, selon Michael Griffiths, rappelle « quelque chose comme le roman ‘1984’ ». Mais il ne s’agit pas de fiction. Cette loi s’attaque aux artistes et aux auteurs et saisit les fonds des organisations dont la production est considérée comme contestable par les dirigeants politiques israéliens.

    Ceci a conduit à la censure du roman « Borderlife » écrit par l’israélienne Dorit Rabinyan, qui dépeint une histoire d’amour entre un homme palestinien et une femme juive. Le ministre israélien de l’Éducation, l’ultra réactionnaire Naftali Bannett, a interdit le roman sous le prétexte qu’il serait une défense d’une « assimilation » entre juifs et arabes.

    Avec aujourd’hui le gouvernement le plus réactionnaire de toute l’histoire israélienne, et un parlement du même acabit, l’avalanche de lois répressives va très probablement se poursuivre.

    Un débordement de propos violents et racistes

    Cependant, alors qu’en Israël les organisations et les artistes dissidents sont menacés par la censure et la confiscation de leurs fonds, les Palestiniens sont soumis à des conséquences bien plus graves. Pour s’en faire une idée, il suffit de relever le langage utilisé dans une conférence organisée il y a peu par le journal israélien « Yediot Aharonot ».

    Selon le journaliste d’investigation Richard Silverstein, la conférence, qui passa l’essentiel de son temps à s’en prendre à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), s’est transformée en « véritable carnaval de haine ».

    « Depuis les ex-célébrités hollywoodiennes jusqu’aux ministres en exercice et le chef de l’opposition… tout le monde a juré fidélité à la cause, » écrit-il.

    S’y trouvaient des officiels de premier rang, dont le ministre en charge du renseignement, Israël Katz qui avait appelé au « meurtre civil ciblé » des responsables de la campagne BDS comme Omar Barghouti. Toujours selon Silverstein, les termes employés par Katz étaient “sikul ezrahi memukad” « dérivant de l’expression en hébreu qui sert d’euphémisme pour parler de l’assassinat ciblé d’un terroriste, ce qui littéralement signifie « une mise en échec ciblée ».

    Travaillant main dans la main avec divers gouvernements occidentaux, la perception israélienne du mouvement non-violent BDS en arrive au point de vouloir traiter un mouvement de la société civile comme une organisation criminelle. Le mouvement BDS a de façon constante exigé des comptes de la part des gouvernements et entreprises en Occident qui collaborent d’une manière ou d’une autre aux violations israéliennes des droits humains et de la loi internationale.

    Un fascisme qui tend à se répandre ?

    Les récentes menaces de mort contre des militants des droits humains – qui ne font que réclamer le respect de la loi internationale et la justice pour les milliers de Gazaouis civils tués durant les dernières guerres – représentent une évolution toute logique dans l’activisme permanent d’Israël.

    Tandis que restreindre l’activité des organisations indépendantes de défense du droit est une affaire habituelle pour les gouvernements du Moyen-Orient, la campagne israélienne actuelle n’en est que plus dangereuse du fait qu’elle reçoit très peu de couverture médiatique et trouve même un certain soutien auprès du gouvernement des États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux.

    Une des dernières manifestations en est la loi récemment votée au parlement (majorité Démocrate) du New-Jersey et signée par le gouverneur Chris Christie. Le New-Jersey est maintenant le dernier en date des états US à avoir mis hors la loi la campagne BDS et à menacer de représailles les compagnies qui appliquent le boycott d’Israël.

    Si la pression s’avère insuffisante, Israël va continuer à s’attaquer aux ONGs, à menacer leurs militants et à restreindre les activités de quiconque se permettra d’être critique.

    « Ce qui se passe aujourd’hui en Israël, c’est du fascisme, » nous dit Tartakover. Et il a bien évidemment raison !

    vendredi 2 septembre 2016

    A1 

    Dr Ramzy Baroud écrit sur le Moyen-Orient depuis plus de 20 ans. Il est chroniqueur international, consultant en médias, auteur de plusieurs livres et le fondateur de PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Résistant en Palestine – Une histoire vraie de Gaza (version française), peut être commandé à Demi-Lune. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Scribest. Visitez son site personnel.

    24 août 2016 – Palestine Chronicle – Traduction : Lotfallah

    http://chroniquepalestine.com/guerre-disrael-contre-ongs-prend-tour-tres-inquietant/

  • Ce qu’il faut savoir de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza par Israël (Chronique de Palestine)

    Occupation
    Un jeune palestinien joue de la guitare sur les ruines de sa maison, à Gaza - Photo : Archives
     
     
    Cette semaine a marqué le 49 anniversaire de l’occupation militaire de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza par Israël. Voici donc en 49 faits et chiffres le régime militaire qui dure depuis près d’un demi siècle.

    1. La Cisjordanie, Jérusalem-Est comprise et la Bande de Gaza constituent les Territoires palestiniens occupés (TPO), qui sont sous occupation militaire israélienne depuis juin 1967.

    2. Avant l’occupation israélienne, la Cisjordanie était sous contrôle jordanien, et la Bande de Gaza sous celui de l’Egypte.

    3. Avant la création de l’état d’Israël en 1948, la Cisjordanie et la Bande de Gaza faisaient tout simplement partie de la Palestine Mandataire ; leurs ‘frontières’ résultent de l’expansion israélienne et des lignes d’armistice.

    4. 300 000 Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont devenus des réfugiés lors de la conquête de ces territoires par Israël en juin 1967 ; l’immense majorité n’a pas pu rentrer.

    5. En 1967, les forces israéliennes ont ethniquement nettoyé et détruit un certain nombre de villages palestiniens dans les TPO, dont Imwas, Beit Nuba, ainsi que d’autres.

    6. Par une curieuse coïncidence de l’histoire, l’occupation militaire des TPO commença peu de temps après que le régime militaire auquel étaient soumis les citoyens palestiniens d’Israël eut officiellement pris fin en décembre 1966.

    7. Par conséquent, l’état d’Israël a soumis les Palestiniens, citoyens israéliens ou non à un régime militaire pendant les 68 années, moins six mois, de son existence.

    8. L’un des premiers actes des autorités israéliennes à Jérusalem-Est fut de démolir le quartier Mughrabi, expulsant 600 résidents et détruisant 135 foyers.

    9. A la place du quartier Mughrabi vieux de 800 ans, Israël a créé le Western Wall Plaza (La place du Mur Occidentale).

    10. La première colonie de Cisjordanie fut établie en septembre 1967, avec le soutien du gouvernement d’alors dirigé par la gauche.

    11. Toutes les colonies israéliennes dans les TPO sont illégales au regard du droit international, ce qui constitue une violation de la Quatrième Convention de Genève.

    12. Dans une note confidentielle de 1967, un conseiller juridique du gouvernement israélien a affirmé que les colonies civiles dans les TPO étaient illégales.

    13. En 1972, il y avait environ 10 000 Israéliens qui vivaient dans les colonies illégales établies dans les TPO.

    14. En 1974/75, Israël établit Ma’ale Adumim, en Cisjordanie à l’est de Jérusalem. C’est maintenant la plus grande colonie israélienne pour ce qui est de la superficie.

    15. Il y a maintenant 125 colonies approuvées par le gouvernement dans les TPO, plus une centaine d’autres ‘avant-postes’ de colons non autorisés.

    16. Il y a environ 400 000 Israéliens qui vivent dans des colonies illégales en Cisjordanie occupée.

    17. Ce chiffre ne comprend pas les résidents des colonies établies à Jérusalem-Est, soit 200 000 supplémentaires.

    18. Les Israéliens ont participé aux 14 scrutins nationaux qui se sont tenus depuis juin 1967. Contrairement aux colons, les Palestiniens des TPO n’ont pas pu voter dans aucune de ces 14 élections.

    19. Selon l’ONU, il y a eu 2598 actes de violence perpétrés par les colons israéliens à l’encontre des Palestiniens au cours des dix dernières années.

    20. L’une des moyens adoptés par les autorités israéliennes au cours des décennies passées pour coloniser la Cisjordanie, c’est la législation foncière de l’époque ottomane datant de 1858.

    21. Au milieu des années 1980, les terres cultivées palestiniennes en Cisjordanie avaient diminué de 40 pour cent.

    22. En 1991, Israël commença à exiger de tout Palestinien des TPO souhaitant se rendre en Israël l’obtention d’un permis d’entrer individuel.

    23. Plus de 500 obstacles physiques, comprenant les check points et des monticules de terre, restreignent la liberté de circulation en Cisjordanie.

    24. En 2003, Israël commença à construire le Mur de Séparation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 85 pour cent environ de la longueur totale du tracé prévu du mur se trouve à l’intérieur des TPO.

    25. En 2004, la Cour Internationale de Justice à La Haye a émis un avis consultatif selon lequel la construction du Mur dans les TPO est « en contravention du droit international ».

    26. Quelques 82 000 colons vivent à l’extérieur du Mur de Séparation ; ajoutez-y Ariel, une des plus importantes villes de colons située au centre de la partie nord de la Cisjordanie, et le total s’élève à environ 100 000 colons.

    27. La Bande de Gaza abrite environ 1,8 millions de Palestiniens, dont à peu près 70 pour cent sont des réfugiés enregistrés auprès de l’ONU, qui furent expulsés de leur foyer by Israël en 1948.

    28. Pendant des décennies, Israël a maintenu une présence armée permanente à Gaza, a exproprié des terres, bâti des colonies pour une population de colons qui a dépassé les 8000.

    29. En 2005, Israël en a évacué ces colons, et redéployé ses forces armées le long de la clôture sur le périmètre de la Bande de Gaza.

    30. La Bande de Gaza est toujours sous occupation israélienne : avec la Cisjordanie et Jérusalem-Est elle forme une entité territoriale unique (TPO).

    31. Ceci fut confirmé dans la résolution 1860 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2009, ainsi qu’en novembre 2014 par le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale à La Haye.

    32. En 1967, Israël a repoussé les limites municipales de Jérusalem pour y inclure un territoire nouvellement occupé ; cet acte d’annexion n’a jamais été reconnu par la communauté internationale.

    33. Un tiers du territoire annexé a été exproprié ; en 2001, quelques 47 000 unités d’habitation pour colons avaient été construites sur cette terre saisie.

    34. L’immense majorité des Palestiniens de Jérusalem sont des résidents permanents, et non des citoyens. En 2014, le statut de résident de107 Palestiniens a été révoqué.

    35. Les Palestiniens sont victimes d’une politique de distribution de l’eau discriminatoire maintenue par les autorités israéliennes.

    36. Israël applique un double système juridique dans les TPO : des tribunaux civils pour les 600 000 colons, et des tribunaux militaires pour les 4,5 millions de Palestiniens. Ces derniers ont un taux de condamnation de 99,74 pour cent.

    37. L’armée israélienne emprisonne des Palestiniens des TPO sans chef d’accusation pour des périodes de six mois renouvelables. Il y a actuellement 715 prisonniers de ce type, sur un total de 7000 Palestiniens en prison.

    38. Depuis 1967, les autorités israéliennes ont démoli des centaines d’habitations palestiniennes comme acte de punition collective.

    39. De nombreuses constructions palestiniennes sont démolies par les forces israéliennes, faute d’avoir le bon permis ; pourtant plus de 95 pour cent des demandes de permis palestiniennes sont rejetées.

    40. En 2016 à cette date (6 juin), les autorités israéliennes ont démoli 625 constructions palestiniennes.

    41. Pendant la Première Intifada (1987-93), les forces israéliennes ont tué plus de 1000 Palestiniens, dont un cinquième était des enfants.

    42. Au cours des quelques premiers jours de la Seconde Intifada, l’armée israélienne a tiré 1,3 millions de balles.

    43. En six offensives militaires de 2006 à 2014, Israël a tué 1097 enfants palestiniens dans la Bande de Gaza.

    44. Les forces d’occupation israéliennes ont tué 137 Palestiniens en Cisjordanie en 2015, 56 en 2014. Au cours de la même période de deux ans, les forces israéliennes ont également blessé 19 950 Palestiniens en Cisjordanie.

    45. Les Accords d’Oslo, signés au milieu des années 1990, ont vu la mise en place de l’Autorité Palestinienne (AP), qui gouverne certains aspects de la vie des Palestiniens, dans certaines parties des TPO.

    46. Ces Accords ont divisé les TPO en trois zones : A, B et C. Les territoires des zones A et B ne sont pas contigus, et sont constitués de 227 secteurs sous contrôle, à des degrés divers, de l’AP.

    47. A peu près 60 pour cent de la Cisjordanie demeurent sous contrôle militaire et administratif israélien total. Toutefois, même dans le reste de la Cisjordanie, l’armée israélienne effectue des raids à son gré.

    48. Selon Human Rights Watch : « Les Palestiniens sont confrontés à de la discrimination systématique simplement à cause de leur race, ethnicité, et origine nationale. » Amnesty International partage ce constat.

    49. En 2012, le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale de l’ONU a déclaré que les politiques israéliennes appliquées dans les TPO violent l’interdiction de la « ségrégation raciale et de l’apartheid. »

    A1 

    Ben White est journaliste indépendant, écrivain et militant, spécialiste Palestine/Israël. Il est diplômé de l’université de Cambridge. Il a notamment écrit Être palestinien en Israël – Ségrégation, discrimination et démocratie

    10 juin 2016 – Middle East Monitor

    mercredi 31 août 2016

    http://chroniquepalestine.com/quil-faut-savoir-de-loccupation-de-cisjordanie-de-gaza-israel/

  • Nouveautés sur AURDIP

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    Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine

     

  • Le procès secret d'un travailleur humanitaire à Gaza ne permettra pas de rendre justice (Amnesty)

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    Mohammed al Halabi

    Israël/Territoires palestiniens occupés

    Les autorités israéliennes doivent veiller à ce que le procès d’un travailleur humanitaire de l'organisation World Vision soit équitable et public, a déclaré Amnesty International à la veille de son procès, alors que des informations indiquent que la procédure devrait se dérouler à huis clos.

    Mohammed al Halabi, responsable des opérations à Gaza de World Vision, ONG internationale de développement qui se consacre aux enfants, est inculpé de 12 accusations, notamment d'appartenance à une « organisation terroriste » et de détournement des fonds de l'association à des fins « terroristes ». Au départ, il n’a pas pu consulter d’avocat. Lorsque son avocate a enfin pu le rencontrer, il a affirmé avoir été sérieusement maltraité en détention.

    Les autorités israéliennes imposent à son avocate toute une série de restrictions portant sur le fait d'évoquer plus en détail cette allégation, ainsi que de nombreux éléments de l'affaire. 

    « Les procès secrets constituent la violation la plus flagrante du droit à un procès public. Tenir ces audiences derrière des portes fermées rendrait toute condamnation sujette à caution, a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

    « L'accusation de détournement de fonds destinés à soulager la crise humanitaire à Gaza est extrêmement grave. Il est donc d'autant plus important que les droits de Mohammed al Halabi soient pleinement respectés et qu’il soit jugé avec équité et transparence. »

    D'après les normes internationales, les procès ne peuvent se dérouler à huis clos que dans des circonstances exceptionnelles. Si des motifs de sécurité nationale peuvent justifier de mener la totalité ou une partie du procès à huis clos, les autorités israéliennes n'ont avancé aucun élément expliquant pourquoi de telles conditions sont nécessaires au déroulement de ce procès.

    L'Agence israélienne de sécurité (AIS) a arrêté Mohammed al Halabi le 15 juin au point de passage d'Erez, séparant Israël et la bande de Gaza occupée, alors qu'il rentrait chez lui à Gaza d'une réunion qui s’était tenue dans les locaux de World Vision à Jérusalem. Il a été conduit au centre de détention d'Ashkelon, en Israël, où il a été interrogé avant d'être transféré à la prison de Nafcha, dans le désert du Néguev.

    On ne l'a pas autorisé à consulter un avocat avant le 6 juillet, soit trois semaines après son arrestation. Aussi a-t-il dû répondre à des interrogatoires intensifs sans l'assistance d'un avocat. Il n'a pas été inculpé avant le 4 août, plus de sept semaines après son interpellation.

    En outre, selon les médias, il a été roué de coups et ses « aveux » concernant le détournement de 6,6 millions d'euros par an ont été obtenus sous la contrainte. Ce chiffre semble très élevé : selon World Vision, Mohammed al Halabi et les managers occupant des postes similaires sont habilités à valider des dépenses maximales de 13 500 euros en une fois et le budget total de l'organisation des 10 dernières années pour Gaza s'élève à environ 20 millions d'euros.

    « Les autorités israéliennes doivent immédiatement enquêter sur les allégations selon lesquelles Mohammed al Halabi a subi des mauvais traitements en détention et a pu faire des " aveux " sous la contrainte. Les preuves obtenues sous la torture ou tout autre traitement cruel, inhumain ou dégradant doivent être exclues de la procédure. Si ces allégations ne font pas l’objet d’investigations indépendantes et impartiales, le procès risque d'être fondamentalement biaisé », a déclaré Magdalena Mughrabi.

    Entre 2001 et 2016, le nom de l'Agence israélienne de sécurité a été cité dans près de 1 000 plaintes pour torture et mauvais traitements, sans qu'aucune information judiciaire ne soit ouverte.

    Amnesty International a également appris que les autorités israéliennes ont sévèrement restreint la divulgation d’informations concernant l'affaire Mohammed al Halabi. D'après son avocate, ces restrictions sont beaucoup plus marquées que ce qu'elle a vu en plus de 40 ans d'expérience.

    Par ailleurs, les autorités israéliennes ont fait des déclarations qui risquent d'influencer le cours de la justice. Dans une déclaration, le ministère des Affaires étrangères présentait comme un fait établi les allégations selon lesquelles Mohammed al Halabi est membre du Hamas et a détourné 6,6 millions d'euros par an.

    « Les autorités israéliennes doivent s’abstenir de toute déclaration susceptible d’influencer le dénouement du procès. Considérer des allégations comme des faits constitue une violation de la présomption d'innocence », a déclaré Magdalena Mughrabi.

    Mohammed al Halabi travaille pour World Vision depuis 2005 et a été promu responsable des opérations dans la bande de Gaza en 2014. World Vision a ouvert une enquête indépendante sur les accusations et suspendu son travail humanitaire à Gaza à la suite de l'arrestation de Mohammed al Halabi. Plusieurs gouvernements ont annoncé la suspension du financement des projets de World Vision dans les Territoires palestiniens occupés dans l'attente des conclusions de ces investigations.

    Depuis 2007, les forces israéliennes imposent un blocus aérien, maritime et terrestre à la bande de Gaza, ce qui limite fortement l'entrée et la sortie des biens et des personnes sur ce territoire et s'apparente à une punition collective. Ces dernières années, l'Égypte a très souvent fermé le point de passage de Rafah. En raison du blocus et des conflits armés qui ont opposé Israël aux groupes armés palestiniens ces 10 dernières années, près de 80 % de la population de Gaza dépend de l'aide humanitaire internationale.

    « Pour vivre, la majorité de la population civile à Gaza dépend de l’acheminement de l'aide humanitaire. Il est crucial que cette affaire ne nuise pas à la capacité des organisations humanitaires et de développement telles que World Vision de faire leur travail sans être la cible de restrictions arbitraires et de mesures de harcèlement et d'intimidation », a déclaré Magdalena Mughrabi. 

    29 août 2016

    https://www.amnesty.org/fr/Israel-opt-secret-trial-of-gaza-aid-worker-will-not-deliver-justice

  • Un commandant de l’armée israélienne : « Je ferai tout pour que les jeunes du camp d’Al-Duheisha soient invalides » (Agence Médais Palestine)

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    Photo d’archives d’un groupe de jeunes Palestiniens après qu’ils aient été traités pour blessures par balles par les forces israéliennes. (Photo : BADIL, tirées de Maan)

     

    Un commandant de l’armée israélienne a menacé à plusieurs reprises de rendre « invalides tous les jeunes du camp d'Al-Duheisha», a-t-il été rapporté.

    BADIL, le Centre de Ressources pour les Droits des Résidents et des Réfugiés Palestiniens, a rapporté qu’un commandant de l’armée israélienne avait à plusieurs reprises lancé des menaces durant et après des raids sur le camp et pendant les interrogatoires.

    On dit que ce commandant est responsable de la zone d’Al-Duheisha et connu des résidents locaux sous le nom de « Captain Nidal ».

    Les jeunes d’Al-Duheisha ont dit à BADIL que Captain Nidal avait fait des déclarations telles que : « Je ferai de tous les jeunes du camp des invalides », « Je vous obligerai tous à vous déplacer avec des béquilles ou en fauteuils roulants », « Je ferai faire la queue à l’ATM [guichet automatique] à la moitié d’entre vous pour attendre vos aides et subventions d’invalidité ». L’un des jeunes blessés a dit à BADIL que Captain Nidal lui avait dit de raconter à ses amis que « Nidal fera de vous tous des invalides ».

    D’après BADIL, 30 Palestiniens ont été touchés à balles réelles dans le camp depuis le début de l’année, pour la majorité aux jambes et aux genoux.

    Le Centre a ajouté qu’Al-Duheisha avait subi au moins trois raids des forces israéliennes entre la fin juillet et la mi-août, période pendant laquelle 18 jeunes Palestiniens, entre 14 et 27 ans, ont reçu des balles dans les jambes – huit d’entre eux directement dans le genou et plusieurs autres dans les deux jambes – causant des incapacités et permanentes et temporaires.

    On n’a pas pu joindre de porte-parole de l’armée israélienne pour avoir des commentaires sur les déclarations concernant les menaces proférées par le commandant.

    26 août 2016, Middle East Monitor

    Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

    Source : Middle East Monitor

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2016/08/29/un-commandant-de-larmee-israelienne-

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Quatre prisonniers grévistes de la faim, menottés à leurs lits, en situation critique (Info Palestine)

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    Noran Balboul se tient à côté d’une série de portraits dédiée à ses frères en grève de la faim, lors d’un sit-in de solidarité à Bethléem, le 2 août 2016 - Photo : MaanImages/Jaclynn Ashly

    Quatre prisonniers palestiniens grévistes de faim sont dans un état critique à l’hôpital Assaf Harofeh en Israël [Palestine de 1948], selon un communiqué publié samedi par le Comité palestinien des Affaires des prisonniers.

    Dans le même temps, 120 autres prisonniers palestiniens ont poursuivi la grève de la faim dans un mouvement de solidarité de grande ampleur.

    Menottés à leurs lits d’hôpital

    Les quatre grévistes de la faim ont été identifiés par le comité comme Muhammad et Mahmoud Balboul, qui sont été en grève depuis respectivement 51 et 53 jours, Ayyad al-Hreimi et Malek al-Qadi, qui sont tous deux en grève de la faim depuis plus de 40 jours. Tous les grévistes de la faim sont restés menottés à leurs lits d’hôpital, selon le communiqué.

    Chacun des prisonniers s’est déclaré en grève de la faim pour protester contre son incarcération en détention administrative – une politique israélienne de détention sans inculpation ni jugement [ni limite de temps], presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens.

    Le comité révèle dans la déclaration que les grévistes de la faim sont dans des « conditions de santé graves », car ils ont perdu une quantité significative de poids et souffrent en permanence de douleurs et d’engourdissement dans leur corps.

    Le comité a mis en garde sur la nature critique de leurs conditions de santé et a exigé un renforcement du soutien populaire, juridique et politique pour aider à sauver leurs vies.

    120 prisonniers palestiniens en grève de la faim

    Le comité a ajouté que 120 prisonniers palestiniens poursuivaient en ce moment un mouvement collectif de grève de la faim, lancé en soutien à Bilal Kayid – un membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) – qui a mis fin à sa grève de la faim de 71 jours ce mercredi.

    Le comité ajoute que le service israélien des prisons (IPS) a continué à imposer des représailles sur les prisonniers, avec des mesures répressives telles que le confinement, l’interdiction des visites et l’imposition d’amendes.

    Une réunion se serait tenue entre des représentants des prisonniers et des responsables de l’IPS pour discuter de la situation, mais ils ne seraient pas parvenus à un accord, a encore dit le comité dans sa déclaration.

    Ces grévistes de la faim ont déclaré leurs grèves dans un contexte de mouvement de masse qui s’est propagé à travers les prisons israéliennes après que Kayid ait annoncé sa grève le 14 juin suite à sa condamnation à la détention administrative, le jour même où il devait être libéré après avoir purgé une peine de 14 ans et demi.

    Kayid est l’un des plus connus des grévistes de la faim depuis que le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq a manqué mourir lors d’une grève de la faim de 94 jours pour protester contre sa détention administrative, avant d’être finalement libéré en mai.

    La détention administrative : un emprisonnement sans accusation et sans limite de temps

    La politique d’Israël de la détention administrative, qui permet à Israël de détenir quelqu’un sans procès ni accusation, est presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens et a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme, qui ont accusé Israël d’utiliser cette politique afin d’éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant des dizaines de Palestiniens sans preuve d’actes répréhensibles.

    Selon Addameer, on pouvait comptabiliser en juillet 7000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 750 en détention administrative.

    27 août 2016 - Ma’an News - Traduction : Chronique de Palestine

    http://www.info-palestine.eu/

  • Palestine. Des raids sur les camps de réfugiés raniment l’esprit de 1948 (Al'Encontre.ch)

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    Les petits-enfants et arrière-petits-enfants de ceux qui avaient procédé aux expulsions de 1948 [1] pointent leurs fusils sur les petits-enfants et arrière-petits-enfants de ceux qui avaient été expulsés.

    L’esprit de 1948 plane sur les raids de l’armée israélienne sur les camps de réfugiés palestiniens, même lorsque ces incursions n’entraînent pas de morts. C’est notamment le cas des attaques contre Gaza, dont la plupart des résidents sont des réfugiés. Elles entraînent des blessés et peut-être des décès parmi les jeunes. Au cours des récentes semaines, des soldats ont ainsi été envoyés dans les camps de Dheisheh, de Far’aa, d’al-Fawwar, d’Al-Am’ari. Leur objectif: prouver une fois de plus l’omnipotence d’Israël et satisfaire le désir d’action des soldats.

    Une importante continuité relie, d’une part, les raids effectués actuellement sur les habitations de milliers de résidents de camps et, d’autre part, l’expulsion en 1948 de leurs familles de leurs communautés d’origine qui se trouvent parfois juste quelques kilomètres plus loin. Les petits-enfants et les arrière-petits-enfants de ceux qui ont procédé à cette expulsion pointent actuellement leurs fusils non seulement contre les petits-enfants et arrière-petits-enfants de ceux qui ont été expulsés en 1948, mais aussi contre les expulsés eux-mêmes, aujourd’hui âgés de 70 ans et plus.

    Les maisons dans lesquelles les expulsés sont nés, les arbustes épineux qui marquaient les limites de leurs terres familiales, le sentier qui conduisait à la mosquée ou à l’école, les arbres qu’avaient plantés leurs grands-parents – et les espaces vastes, ah, ces espaces ouverts –, tout cela continue à vivre dans leurs cœurs et à leur appartenir. Les soldats ne pensent même pas à quel point les grenades étourdissantes, les gaz, les balles (métalliques) et les pistolets Ruger qu’ils utilisent étouffent et effraient les personnes âgées qui ont été expulsées par les grands-parents des envahisseurs actuels.

    Subissant un lavage de cerveau et une sollicitation permanente («la lutte contre les infrastructures terroristes») par leurs commandants et par la presse, les soldats sont envoyés dans les camps surpeuplés, les ruelles étroites et le labyrinthe de béton gris. La pauvreté est apparente partout. Les soldats associent la pauvreté et la misère avec le danger. Immatures et bourrés de munitions, âgés de 19 et 20 ans, ils sont sous l’emprise de leurs hormones. Et puis il y a la crainte pour leur vie, qui les transforme à leurs propres yeux – et dans les formules des porte-parole de l’armée – en victimes innocentes potentielles de n’importe quel lanceur de pierre âgé de 15 ou de 17 ans, et qui dérange l’ordre immaculé qu’ils représentent.

    Pour eux, l’histoire a commencé avec la promesse de Dieu faite à un migrant nommé Abraham. Leurs relations avec les colons et les colonies, à l’ombre desquelles sont abritées leurs bases et qui constituent la raison de leur existence, se resserrent. Ensuite l’histoire, ou plutôt leur hystérie volontaire, va aussi loin que les pierres que leur lancent les petits-enfants des exilés, ou celles lancées contre les voitures sur la Route 60 [entre Beersheba et Nazareth], qui est bordée d’abondantes colonies, ou contre le gigantesque mur au nord et à l’ouest de Jérusalem.

    Parfois quelqu’un qui parle hébreu (et qui pour gagner sa vie a construit des maisons ou travaillé comme jardinier dans des villes israéliennes, bien avant leur naissance), ou un enseignant d’anglais, affronte ces soldats et leur parle dans sa chambre à coucher, même s’il est menacé par un fusil. Il parvient peut-être, pendant un court instant, à tirer des soldats un fragment d’humanité. C’est ce qui s’est passé à al-Fawwar la semaine passée. [L’attaque de centaines de soldats contre les habitants de ce camp a fait un mort et 32 blessés, le 16 août 2016; cette attaque a été documentée et dénoncée par Amira Hass les 21 et 22 août 2016 dans Haaretz.]

    Mais, en même temps, le rôle objectif – même s’il n’est pas explicite – des soldats est de perpétuer 1948; pour prouver que nous avons été et nous sommes encore une société de colonisateurs, dont le but et l’aspiration sont de remplacer la population indigène par son propre peuple. Heureusement nous n’avons pas totalement réussi (comme ont «réussi» des pays comme l’Australie, le Canada et les Etats-Unis). L’expulsion n’est pas l’extinction. On peut encore rassembler les morceaux et reconstruire à nouveau quelque chose.

    Actuellement Israël tente de faire un «compromis» entre, d’une part, son puissant désir de remplacer une population par une autre et, d’autre part, les exigences de la politique globale et régionale. Le «compromis» a consisté à limiter toute construction (réelle et métaphorique) et de compresser les Palestiniens dans des poches surpeuplées urbaines et semi-urbaines sur les deux côtés de la Ligne verte, tout en continuant à allouer les espaces ouverts aux juifs.

    Les camps de réfugiés sont des poches qui se prêtent bien à cette politique puisque leurs habitants refusent d’oublier et continuent de résister contre la logique de la société coloniale. Dès lors, ils constituent par la même occasion des cibles permanentes. Pour parvenir à comprimer ainsi la population palestinienne, le pouvoir israélien fait construire des ensembles de logements (colonies), multiplie les règlements et procède à des évacuations, mais continue aussi à démolir, à réprimer, à effectuer des raids qui entraînent la terreur, des blessés et des morts. Les opérateurs de ce «compromis interne» israélien et ceux qui l’appliquent sont nos soldats.

    (Article publié dans le quotidien Haaretz en date du 24 août 2016; traduction A l’Encontre)

    ___

    [1] De la fin avril à fin juillet 1948 – durant la période de guerre de novembre 1947 à janvier 1949, avec ses multiples et complexes opérations militaires, diplomatiques et politiques – un élément va se situer au centre de la politique des Israéliens: «la destruction de la société arabe palestinienne dans ses structures économiques, territoriales et humaines» (Henry Laurens, La Question de Palestine, Tome troisième 1947-1967. L’accomplissement des prophéties, p. 194, Fayard, 2007). Henry Laurens souligne, antérieurement, que: «L’illégitimité arabe est consubstantielle au projet sioniste dans la mesure où admettre qu’il existe un peuple arabe en Palestine condamne d’entrée l’entreprise.»

    Ilan Pape, dans une description chronologique de «La purification ethnique de la Palestine de mai 1948 à janvier 1949» résume ainsi la méthode assez généralisée de la destruction de quelque 300 villages palestiniens «à l’intérieur de l’Etat juif proprement dit»: «Des soldats israéliens en armes se disposèrent des trois côtés du village, obligeant les habitants à fuir par le quatrième. Dans bien des cas, lorsque les villageois refusaient de partir, on les fit monter de force dans des camions pour les conduire en Cisjordanie. Il arriva que des volontaires arabes résistent violemment; alors, à peine ces villages conquis, les Israéliens les détruisirent à l’aide d’explosifs.» (Ilan Pappe, Une terre pour deux peuples. Histoire de la Palestine moderne, p. 150, Fayard, 2004). Une deuxième opération «de nettoyage de la Palestine» fut entreprise lors de l’hiver 1949. Pappe rappelle qu’une troisième s’étendit jusqu’en 1954. La Palestine urbaine, puis la Palestine rurale furent dévastées.

    «Sur quelque 850’000 Palestiniens qui vivaient sur les territoires attribués à l’Etat juif par les Nations unies, seuls 160’000 demeurèrent sur leurs terres, dans leurs maisons ou à proximité… Sur un million de Palestiniens, les trois quarts se transformèrent en réfugiés.» (Pappe, p. 152) L’histoire des «camps de réfugiés» palestiniens commence à l’occasion de cette «catastrophe». Et continue jusqu’à aujourd’hui. C’est à ce 1948 qu’Amira Hass se réfère dans cet article. (Rédaction A l’Encontre)

     

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  • Après 71 jours, Bilal Kayid suspend sa grève de la faim, sur une victoire (Info Palestine)

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    Manifestation de soutien à Bilal Kayid - Photo : MaanImages

    Addameer, l’organisation de soutien aux prisonniers, et Human Rights Association annoncent la victoire du prisonnier en détention administrative Bilal Kayid, qui a suspendu sa grève de la faim longue de 71 jours après qu’un accord ait été conclu entre l’avocat d’Addameer, Mahmoud Hassan et le procureur militaire israélien.

    Fin de la détention fixée au 12 décembre

    L’accord stipule que la détention administrative de M. Kayid ne sera pas renouvelée après le 12 décembre 2016, date de sortie aujourd’hui prévue.

    L’arrangement d’abord proposé d’expulser M. Kayid en dehors de la Palestine pendant quatre ans, avait été initialement mis en avant comme un terme non négociable de sa libération. Au cours de la dernière audience devant la Haute Cour (le 22 août 2016), le renseignement israélien avait été catégorique sur cette condition. La modification des conditions proposées fait suite à une demande du juge de la Haute Cour que soient fournies des données supplémentaires par les services du renseignement sur les informations tenues secrètes, et que soit fourni également un rapport médical sur l’état de santé du prisonnier.

    M. Kayid a été transféré à l’unité de soins intensifs le vendredi 19 août en raison de son refus de prendre des vitamines ou des compléments alimentaires, en particulier du sucre et de la vitamine B1. M. Kayid souffrait de troubles de la vision, de difficultés à respirer, de difficultés à se déplacer, de douleurs dans la poitrine, au bas du dos, à la mâchoire et dans la zone des reins. Il souffrait aussi de profonds troubles de sommeil, de somnolence et d’une grande fatigue. M. Kayid sera sous traitement jusqu’à ce qu’il soit dans un meilleur état de santé.

    Un précédent dangereux

    Addameer insiste également sur l’importance du cas de Bilal Kayid, qui a purgé une peine de 14 ans et demi, et malgré cela, a été placé en détention administrative sous le motif qu’il continuait à représenter une menace pour la sécurité nationale de l’État occupant. Cela met en évidence une politique dangereuse qui est aussi un précédent juridique. Addameer appelle donc les organisations internationales de défense des droits de l’homme, le mouvement des prisonniers palestiniens ainsi que la communauté internationale, à œuvrer pour mettre fin à la politique de la détention administrative.

    La communauté internationale a la responsabilité de veiller à ce que l’occupation israélienne respecte les normes internationales sur les droits de l’homme ainsi que le droit humanitaire. Elle a aussi la responsabilité de tenir cet État pour responsable de ses violations flagrantes des droits de l’homme et des crimes de guerre.

    Le cas de Bilal Kayid illustre la façon dont la détention administrative est une détention arbitraire qui équivaut à de la torture psychologique et à des traitements dégradants.

    L’importance du mouvement national et international de solidarité

    En conclusion, Addameer voudrait exprimer sa sincère gratitude à tous les militants locaux et internationaux du mouvement de solidarité qui ont investi les rues pour exprimer leur soutien à Bilal Kayid et aux autres détenus en grève de la faim.

    Nous tenons à mentionner en particulier les représentants de l’Union européenne et des pays européens qui ont assisté aux audiences du tribunal, ainsi que les membres des parlements grec, islandais et irlandais qui ont fait preuve de solidarité avec M. Kayid et les autres prisonniers politiques palestiniens lors de leur visite dans les territoires occupés.

    Addameer souhaite également remercier les membres du Groupe de la liste Unifiée (députés palestiniens à la Knesset), notamment le Dr Yousef Jabareen, le Dr Ahmad Al-Tibi, et Adv. Oussama Al-Saadi qui ont assisté aux audiences.

    Enfin, Addameer aimerait également remercier toutes les organisations palestiniennes et internationales de défense des droits de l’homme pour leur travail extraordinaire, à savoir la Commission pour les affaires des détenus et ex-détenus, la Société des Prisonniers, et le réseau Samidoun.

    Addameer affirme que cette bataille est engagée jusqu’à ce que la politique de détention administrative (détention sans inculpation ni jugement) soit abrogée. Aussi, nous exhortons tous les militants de la solidarité et de la défense des droits de l’homme à poursuivre leurs actions, en solidarité avec les autres détenus en grève de la faim – à savoir Mohammad Balboul, Mahmoud Balboul, Ayyad Al-Hreimeh, et Malek Al-Qadi – pour protester contre leur détention sans inculpation ni jugement.

    25 août 2016 - Addameer

    http://www.info-palestine.eu/