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Révolutions Arabes - Page 175

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Tunisie : Gouvernement Essid, l’échec inévitable (Essf)

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    Voilà près d’une année que les noces démocratiques - les élections législatives d’octobre 2014 - furent consommées et le gouvernement de Mr. Habib Essid n’a pratiquement rien prouvé en termes d’aptitudes à gérer le pays.
    Sa stérilité programmatique est si manifeste qu’elle n’a pas échappé à l’œil averti de la grande manitou du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde, lors de son récent passage en Tunisie.

    Celle-ci, ayant relevé l’incapacité du gouvernement à entreprendre quelque réforme que ce soit dans le cadre du programme « stand-by arrangement », s’est résolue non sans diplomatie à repousser la date butoir pour la mise en œuvre du panel de réformes structurelles préconisé par son institution au 15 décembre 2015. Ce qui laisse entendre qu’elle a interprété le fait comme une sorte de laxisme gouvernemental (tkarkir) et qu’il fallait laisser du temps au temps.
    Sauf que cet immobilisme énigmatique devant la catastrophe économique annoncée trouve ses raisons ailleurs et n’est même pas soutenable par la thèse des mains amputées avancée par le ministre démissionnaire repenti Lazhar Akremi.

    En dépit du soutien du quadriumvirat Nida-Ennahdha-Afek-El Horr qui lui assure ses arrières avec une majorité confortable à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), et composé d’un aréopage de ministres capables de diriger plus d’un Etat (dixit B.C.Essebsi !), ce gouvernement léonin n’a fait depuis son investiture qu’invoquer les circonstances atténuantes pour se dérober à ses engagements électoraux, ou se consoler de ne pouvoir entreprendre autre chose que des mesures douloureuses.
    Visiblement, ce n’est pas la fragilité de son assise politique ou l’incompétence de ses ressources humaines qui l’ont condamné à l’inertie. A l’instar des quasi gouvernements qui l’ont précédé, c’est plutôt son obstination à vouloir passer l’éléphant social dans le chas de l’aiguille de l’économie libérale outrancière.

    Ce dilemme, nos dirigeants, Frères musulmans et Libéraux, l’ont résolu en s’asseyant entre deux chaises alors qu’il fallait trancher, franchir le Rubicon dans un sens ou dans l’autre. Soit dans le sens thatchérien du chômage naturel et du partenariat pour le privé (PPP - partenariat public privé), soit dans le sens jaurésien d’un Etat social entreprenant et entrepreneur qui régule les transgressions de l’économie de marché et pondère le libre arbitre en les convergeant vers un bien être social et régional communs.

    Et même secoué par les injonctions de Mme Lagarde, celui-ci persiste encore à entretenir cette ambivalence paralysante caractéristique d’un gouvernement à la grecque s’essayant à prendre d’assaut les dernières tranchées sociales sans y laisser sa crédibilité électorale.

    Dans l’obligation pressante de faire quelque chose pour sauver les meubles, le gouvernement s’est donc empressé d’annoncer en grande pompe un plan stratégique de développement 2016-2020 qui vise, selon les ambitions de ses promoteurs, non rien moins qu’un nouveau modèle de développement capable de renflouer l’économie nationale avec des taux de croissance dignes de la Chine.
    Une sorte de plan hybride sans Gosplan, étatiste et libéral à la fois, qui consiste à réaliser la transition économique, les objectifs socioéconomiques de la révolution, par le biais du moteur rôdé de l’investissement privé. Ce plan devant être opérationnel fin décembre 2015, coïncidant étrangement avec la mise en demeure notifiée par le FMI.

    Un plan de développement quinquennal, qu’il soit impératif ou incitatif pour le secteur privé, est par essence le fait d’un Etat interventionniste aux antipodes d’un Etat en voie de libérer totalement l’économie tunisienne telle que la conçoit Mohsen Marzouk, secrétaire général du parti associé au pouvoir Nida Tounes.

    Dès lors, si l’intention de l’architecte et clairon de ce stratagème, le Ministre du Développement Yacine Brahim, n’est pas uniquement d’éditer une « note d’orientation », un énième livre blanc révélant sa vision platonique de la Tunisie de demain, celui-ci devra s’essouffler à matérialiser une stratégie de développement axée sur l’abattement des disparités sociales et régionales qui se déploie sous la dictature de l’économie de marché et des objectifs monétaires et budgétaires fixés par le FMI.
    D’ailleurs le projet de loi de Finances 2016 s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs en faisant fi de cette fameuse note d’orientation aussi inutile qu’inapplicable et vient à propos pour étayer cette argumentation, que le plan quinquennal n’est en fin de compte qu’une officielle tromperie.
    Même s’il n’y avait pas à gérer les déséquilibres macroéconomiques, le terrorisme, le diktat des créanciers, le legs de la Troïka et autres dommages collatéraux de la démocratie parlementaire, il ne peut y avoir de programme économique et social planifié véritable en dehors d’un Etat social ; cette matrice dans laquelle on peut ordonner méthodiquement les déterminants de ce plan stratégique de développement.

    Dans les conditions actuelles de la Tunisie telle qu’elle a été malmenée depuis le 14 janvier 2011, cette assertion n’est ni une position idéologique ni un nouveau paradigme. C’est une nécessité économique et historique qui d’autant plus est la seule interprétation dans la pratique des objectifs de la révolution condensés dans la trilogie Emploi (tachghil), Liberté, Dignité Nationale.
    Si l’Etat social peut être contenu dans une définition, on peut citer celle qu’en donne l’économiste français Ch. Ramaux qui l’identifie par quatre piliers, à savoir, « la protection sociale, la régulation des rapports de travail, les services publics et les politiques économiques (des revenus, budgétaire, monétaire, industrielle, commerciale, etc.) de soutien à l’activité et à l’emploi ».

    Toute la causerie littéraire qui a été déversée sur la « révolution du jasmin » bêchait dans la soif de démocratie et la théorie du complot sans saisir que la chute du régime de Ben Ali fût avant tout la conséquence de l’ébranlement de ces quatre piliers de l’Etat social par un modèle économique que même le quadriumvirat reconnait aujourd’hui à juste titre comme épuisé sans pour autant reconnaitre qu’il s’agit de l’échec du modèle néolibéral.

    Un modèle prônant explicitement le déclin volontaire du secteur public et où l’Etat réduit à ses fonctions régaliennes ne représente économiquement qu’une « béquille du secteur privé ».
    Pour mesurer l’ampleur de cette régression du rôle social de l’Etat il suffit de mentionner que le budget de l’Education nationale, l’école publique, est passé en une génération de 33% à 13% du budget global d’un Etat qui pesait à l’époque pour 60% de l’économie nationale. Chaque citoyen tunisien qui n’a pas connu l’exil doré de notre classe politique a dans sa vie vécu à ses dépens un quart de siècle d’effritement quotidien de l’Etat social dans les bus jaunes, les urgences des hôpitaux et les latrines infectes de l’école publique.

    Le délabrement des services publics, le chômage massif des diplômés, l’agonie des régions intérieures, la nudité sociale des retraités, le déclassement de la classe moyenne, les droits bafoués des travailleurs de la sous-traitance, l’extinction progressive des artisans et des petits agriculteurs, les assauts répétés contre l’Union Générale des Tunisienne du Travail (UGTT), en somme, c’est cette négation des piliers de l’Etat social qui a sonné le glas du régime politique.
    Outre que cette typologie d’Etat, et pour ainsi dire, même sous sa forme ponctuelle et non démocratique, les Tunisiens l’ont vécue et l’ont chèrement défendue (émeutes du pain 1984) et c’est ce qu’ils ont instinctivement essayé de rétablir lors du 14 janvier : la négation de la négation.

    La restauration de l’Etat social sur des bases qualitatives auquel cas devait correspondre un nouveau mode de gouvernance démocratique alternatif englobant et transcendant le minima de la démocratie parlementaire.
    Seulement, en raison de plusieurs facteurs concomitants, cette occasion qui s’est présentée un certain 17 décembre 2010 pour sortir le pays du mal développement a vite dégénéré en déconfiture de l’Etat rendant par conséquent sa réforme impraticable. Un front de lutte factice opposant les partisans respectifs d’un Etat civil quelconque et d’un Etat théocratique cauchemardesque a fini par avoir raison des citoyens réclamant un Etat, leur Etat, capable de fournir à un hameau isolé de l’eau courante ou d’embaucher un chômeur diplômé par famille nécessiteuse.
    Les droits économiques et sociaux tenaillés par cet équilibre de la terreur islamo-libérale ne sont plus désormais que du poivre dans la sauce de la Constitution qui en revanche institutionnalise le système de l’actionnariat politique, la partitocratie, cette forme de gouvernement sans réelle séparation des pouvoirs qui s’est appropriée certaines prérogatives de l’Etat pour les transformer en autant de pans de pouvoir inféodés qui a des contrebandiers et qui a des ambassades.
    La dérive mafieuse de l’Etat dévoilée récemment par les politiciens pentiti (mafieux repentis) ne se ressource par conséquent que dans le libéralisme outrancier secondé par ce régime partitocratique en continuité avec l’ancien régime du parti unique dans le cadre d’un Etat libéral affaiblit.

    Ce n’est pas par hasard que l’école économique néolibérale et la pègre organisée soient toutes deux issues de Chicago. La privatisation des biens confisqués et des sociétés fleurons de la famille régente estimés à 40 % du patrimoine national, et qui pouvaient constituer un levier économique étatique important, s’est transformée en une gigantesque braderie sans pudeur où même les slips de Leila Ben Ali ont été mis aux enchères.
    L’explosion de l’économie parallèle, soit l’économie qui ne paie pas les impôts, est une suite logique d’une démarche hystérique néolibérale qui réclame moins d’impôts et moins d’Etat, la déréglementation poussée à l’extrême. La liberté de circulation des capitaux fait approuver par l’ARP des emprunts à des taux d’intérêt de 6 % qui incluent la commission des ministres. Et la liste n’est pas exhaustive.
    Dans cette atmosphère délétère, bien que le Premier ministre soit reconnu pour son sérieux, il n’y a pas lieu de s’étonner de l’échec inévitable du gouvernement Essid et du contenu évasif de son plan quinquennal qui s’attribue « d’édifier un projet civilisationnel en positionnant l’économie dans les chaînes de valeurs à l’échelle mondiale (?) » avec pour seul indice en croissance celui de la corruption et des activités interlopes.
    Tant que la nature de l’Etat et du système politique qui vont contenir, orienter et servir sa démarche économique ne seront pas remis en cause, le champ de manœuvre gouvernemental, que les ministres soient manchots ou pas, est un reliquat de pouvoir qui n’autorise tout au plus que la gestion des affaires courantes.

    Sept gouvernements successifs ont ignoré cette vérité élémentaire que le développement humain, l’inclusion sociale et la concrétisation des ambitions des régions auxquels fait allusion la note d’orientation ne sont pas le propre d’une dynamique du secteur privé qui finit par dégénérer en lumpencapitalisme dans l’absence d’un Etat régulateur.
    Dans les années 70, l’impulsion donnée au secteur privé par le gouvernement Hedi Nouira a permis un développement rapide parce quelle s’est vue contenue par un rôle accru de l’Etat qui a guidé les investissements privés vers des secteurs spécifiques tout en maintenant le rôle prépondérant du secteur public dans l’activité économique. La planification, le système des subventions, le contrôle des prix, la sécurité sociale élaborée, les conventions collectives étaient pourtant l’œuvre de dirigeants aux idées libérales comme Mansour Moalla, alors ministre du Plan, mais assez intelligents pour ne pas tomber dans le piège du laissez-faire.
    Toutefois, cette démarche a montré ses limites car elle s’exerçait dans la matrice d’un Etat centralisé non démocratique qui fluctuait économiquement entre Etat Providence et Etat libéral.
    Ce qui nous ramène à la question récurrente du lien dialectique entre, d’une part, la nature de l’Etat et le régime politique qui le sous-tend et, d’autre part, la stratégie économique envisagée. Escamoter cette question, ne pas résoudre ce dilemme, c’est être condamné à l’immobilisme et foncer tête baissée vers le chaos.
    Voilà pourquoi le gouvernement Essid est toujours ancré à la case départ. Si réellement il entendait mener à bien une politique économique de soutien à l’activité, à l’emploi et aux régions, au lieu de s’adresser aux ministres pour qu’ils identifient chacun dans son domaine cinq urgences à régler, il aurait dû d’abord commencer par désemboîter comme des poupées russes les dérives néolibérales des institutions issues de la transition politique qui vont à l’encontre des objectifs de la révolution.

    Pour cela il aurait fallu la volonté et le courage de Chokri Belaïd, l’unique leader politique qui a fait de l’Etat social démocratique son cheval de bataille pour contrecarrer cette dérive mafieuse et qu’il a payé de sa vie. Or Mr. Habib Essid n’a ni l’une ni l’autre.  mardi 27 octobre 2015, par DAHI Saber

    * Saber Dahi est Secrétaire Général de l’Association Œconomie et co-fondateur du groupe d’action et réflexion Forces de la Tunisie Libre.
    Ancien opposant à Ben Ali, il avait notamment milité à l’époque de la dictature dans l’organisation clandestine OCR.
    Article paru sur http://www.huffpostmaghreb.com/saber-dahi-/gouvernement-essid-lechec_b_8397318.html

    * Autres articles concernant la Tunisie http://www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique130
    Certains d’entre eux sont uniquement accessibles en cliquant sur « sous-rubriques » (A gauche, Economie, Ennahdha-islamisme, Femme, Histoire, Syndicalisme).

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36179

  • Une nouvelle génération se fait entendre La révolte et l’insoumission de milliers de jeunes Palestiniens et Palestiniennes (Essf)

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    Une « troisième Intifada » est-elle en cours ? Jusqu’à présent, les pronostics de ceux qui ont cru, au cours des dernières semaines, voir se dessiner un nouveau soulèvement massif de la population palestinienne, ont été invalidés : la « troisième Intifada » tant redoutée – ou souhaitée – n’a pas eu lieu...

    Cela ne signifie pas, bien au contraire, que la révolte en cours dans les territoires palestiniens et en Israël n’est pas l’expression d’une exaspération collective avec aux avant-postes, comme toujours, les jeunes.

    Génération spontanée ?

    En effet, il faut être aveugle pour ne pas voir dans les événements de ces dernières semaines, qu’il s’agisse des manifestations, des affrontements avec l’armée d’occupation et les colons, ou des attaques à l’arme blanche, la traduction de la révolte et de l’insoumission de milliers de jeunes Palestiniens et Palestiniennes. La moyenne d’âge des victimes de la nouvelle vague de répression israélienne se situe en effet en dessous des vingt ans, et on a même pu voir des jeunes de treize ans tenter de poignarder des soldats, tout en sachant pertinemment qu’en commettant de telles actions ils seraient abattus...

    À en croire certains commentateurs ou responsables politiques, ces jeunes seraient « manipulés », « instrumentalisés », et envoyés à la mort par des organisations ou des leaders désireux de se repositionner dans le champ politique palestinien en s’appuyant sur une « radicalisation » qu’ils auraient provoquée. On a ainsi pu lire, ici ou là, que tel imam, tel responsable du Hamas ou tel dirigeant d’un groupe armé, tirerait les ficelles des événements en cours. Certains sont même allés jusqu’à accuser le paisible Mahmoud Abbas d’inciter les Palestiniens à la violence…

    On croit rêver, ou plutôt cauchemarder. Les jeunes qui se révoltent aujourd’hui et qui sont prêts à mourir plutôt que de subir en silence ne sont manipulés par personne. Ils se révoltent contre une situation d’oppression et d’injustice manifestes, et n’ont pas attendu les appels ou les consignes des responsables politiques palestiniens pour entrer en action. Bien au contraire : ces derniers courent en réalité après les événements et sont dans l’incapacité d’offrir un cadre structuré et des perspectives politiques (revendications, modalités d’action, etc.) à la jeunesse palestinienne.

    Génération 2000

    Les générations palestiniennes se succèdent et ne se ressemblent pas toujours. L’Intifada de 1987 a été l’expression du ras-le-bol d’une génération qui n’avait connu que l’occupation. Le soulèvement de septembre 2000 fut en grande partie celui des désillusionnés du « processus de paix ». La génération qui s’exprime aujourd’hui est la « génération 2000 », qui n’a pas connu les années 1990 et la chimère du « processus de paix », qui n’a pas participé au soulèvement de septembre 2000 et qui n’est pas imprégnée des traditions politiques qui ont longtemps matricé la société palestinienne.

    D’où le caractère spontané et désorganisé du soulèvement en cours, mais aussi son caractère explosif : ces jeunes sont sans avenir et sans espoir et, n’ayant rien à perdre, ils sont prêts à aller loin, très loin – jusqu’à la mort. À une ou deux exceptions près, aucun des jeunes qui ont mené des attaques à l’arme blanche n’était membre d’une faction politique, et aucun d’entre eux n’a tenté, à l’instar des auteurs d’attaques-­suicides dans les années 1990 et 2000, d’enregistrer ou d’écrire un message expliquant les motivations de son acte. Voilà qui devrait faire réfléchir ceux qui veulent voir derrière chaque jeune Palestinien la main de telle ou telle organisation – forcément « jihadiste » : la génération 2000 ne rend de comptes à aucune faction ou aucun leader politique, et elle a même tendance à bousculer le « vieux » mouvement national palestinien.

    En effet, s’il est difficile de prévoir les développements à venir, nul doute que le soulèvement en cours laissera des traces : au sein de la société palestinienne tout d’abord, dans laquelle certains voient d’un très mauvais œil cette nouvelle séquence d’affrontements, peu propice aux affaires, qu’elles soient économiques ou politiques ; au sein du mouvement national palestinien ensuite, qu’il s’agisse du Fatah ou du Hamas, qui apparaissent plus que jamais en décalage avec les aspirations des franges les plus mobilisées de la jeunesse ; au sein de la génération 2000 enfin qui, si la répression se poursuit et s’intensifie, pourrait se radicaliser davantage encore et passer à la vitesse supérieure, sans demander l’autorisation à quiconque et sans tenir compte des avis hypocrites de ceux qui les enjoignent de faire preuve de « calme » et de « patience ». Julien Salingue  mercredi 28 octobre 2015

    * « Palestine : Une nouvelle génération palestinienne se fait entendre ». Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 309 (29/10/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36186

  • Le Caire, un BD contre le harcèlement (The Guardian)

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    http://www.theguardian.com/world/2015/oct/28/comics-sexual-harassment-cairo-metro

    https://www.facebook.com/Imprint.Movement.eg/timeline

  • Nouveautés sur Afps Rennes

     

    • Un graph découvert du côté de l’université de Rennes 2

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      Bravo l’artiste !

    • Les méthodes israéliennes pour réprimer la protestation des Palestiniens

      27 octobre

      Mya Guarnieri Des groupes de défense des droits de l’homme affirment qu’Israël fait appel à des « arrestations préventives » pour réprimer les protestations des Palestiniens à l’intérieur de la Ligne Verte. __0__ Heurts violents entre manifestants palestiniens et forces israéliennes d’occupation à proximité de l’Esplanade des Mosquées à Al-Qods - Photo : AFP/Ahmad Gharabli __0__ La police israélienne s’est présentée, le 7 octobre dernier, au domicile de la militante Adan Tartour en frappant violemment la (...)

    • Cueillettes solidaire des olives en Palestine occupée - Campagne 2015

      27 octobre

      Ma’an News Agency Hébron (Al-Khalil) : La municipalité de Yatta en son rôle de coordinateur général de la campagne nationale d’aide aux agriculteurs a repris ses activités de récolte d’olives dans le quartier de "Rajm al Hamra" au sud de la ville de "Yatta", à proximité de la colonie de "Sussya" avec l’aide de volontaires étrangers, dans les terres proches des colonies et du mur de séparation. Les volontaires européens installés dans la ville de Halhul et accueillis par l’Association France Palestine (...)

    • Traitement médiatique des événements en Palestine et en Israël

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    • La montée de l’hystérie anti-palestinienne

      26 octobre

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    • Une nouvelle génération se dresse contre l’occupation, le colonialisme et l’apartheid

      26 octobre

      Omar Barghouti Cette résistance palestinienne n’est rien d’autre qu’une réaction spontanée au gouvernement le plus raciste et extrémiste de toute l’histoire d’Israël. __0__ Des manifestants palestiniens aident un camarade blessé lors d’affrontements avec les forces israéliennes d’occupation en dehors de la colonie de El Beit, près de la ville cisjordanienne de Ramallah, le 20 Octobre.- Photo : APA/Shadi Hatem __0__ Au moment où j’écris ces lignes, une nouvelle génération de Palestiniens on ne peut plus (...)

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    • Palestine : les enfants d’Oslo comptent résister par tous les moyens

      26 octobre

      Ils ont entre 17 et 22 ans, sont étudiants à l’université de Bir Zeit. 
Ils racontent le quotidien de l’occupation, les exactions des colons, leur rejet de l’Autorité palestinienne 
et des partis politiques. Et leur volonté de résister par tous les moyens. Pierre Barbancey, l’Humanité, lundi 26 octobre 2015 Bir Zeit (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial. L’air est irrespirable. Entre la fumée âcre des pneus qui brûlent et les effroyables gaz lacrymogènes tirés par les soldats israéliens qui (...)

  • Égypte. Une descente armée contre une ONG de journalisme a tout d’une nouvelle attaque contre les médias indépendants (Amnesty)

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    Une descente armée effectuée contre une organisation non gouvernementale (ONG) de journalisme au Caire, mercredi 21 octobre, est le signe d’une intensification de la répression menée par les autorités égyptiennes contre la liberté d'expression et d’association, a déclaré Amnesty International.

    Des membres des forces de sécurité portant des armes à feu et des masques ont attaqué les locaux de la Fondation Mada mercredi 21 au matin et ont arrêté tous les employés présents. Les motifs de ce raid ne sont pas clairs mais, selon des informations obtenues par Amnesty International, les forces de sécurité n’ont pas présenté de mandat de perquisition ni de mandat d’arrêt délivré par le parquet, ainsi que le requiert le droit égyptien.

    « Effectuer une descente armée contre une ONG qui œuvre au développement des compétences des journalistes indique clairement que le journalisme indépendant et les activités de la société civile ne sont pas tolérés dans l’Égypte d’aujourd’hui. Il s’agit d’une attaque illégale qui présente toutes les apparences d’une nouvelle tentative d’écraser le journalisme indépendant dans le pays », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « Les professionnels des médias et les employés des ONG doivent pouvoir effectuer leur travail légitime sans crainte, menaces, ni harcèlement. Les autorités égyptiennes doivent expliquer pourquoi elles s’en sont prises à cette ONG, et libérer immédiatement quiconque est détenu pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et d’association. »

    Il s’agit d’une attaque illégale qui présente toutes les apparences d’une nouvelle tentative d’écraser le journalisme indépendant dans le pays.
    Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International

    Les forces de sécurité ont fait irruption dans les bureaux de l’ONG peu après que des policiers en civil sont arrivés dans les locaux et ont demandé à rencontrer le directeur de l’organisation, Hisham Gaffar. Ils ont fracturé le coffre-fort et confisqué des documents et des équipements qui se trouvaient dans le bureau. Les femmes travaillant sur place ont plus tard été autorisées à partir mais une vingtaine d’hommes, y compris des agents de nettoyage, des gardiens de sécurité et même un livreur de restauration sont maintenus en détention dans le bâtiment.

    Hisham Gaffar a plus tard été conduit à son domicile par des membres des forces de sécurité, qui se sont alors mis à fouiller les lieux. Lorsque son fils est arrivé au bureau, les forces de sécurité l’ont frappé et arrêté.

    Les autorités égyptiennes ont la mauvaise habitude d’effectuer des descentes arbitraires dans les ONG. C’était le cas durant l’ère Moubarak et cela l’est resté au lendemain du soulèvement de 2011. Des ONG ont été attaquées à plusieurs reprises, et leurs employés arrêtés et emmenés dans des lieux inconnus où ils ont été maltraités.

    La Fondation Mada pour le développement des médias est une ONG qui travaille au renforcement des capacités des journalistes locaux. 21 octobre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2015/10/egypt-armed-raid-on-journalism-ngo-bears-hallmarks-of-another-assault-on-independent-media/

  • Bahreïn. La condamnation à un an de prison d'une militante qui a déchiré la photo du roi bafoue la liberté d'expression (Amnesty)

    Résultat de recherche d'images pour "Zainab Al Khawaja"

    Le jugement en appel rendu mercredi 21 octobre contre la militante bahreïnite Zainab Al Khawaja, confirmant sa condamnation pour « insulte » envers le roi de Bahreïn et réduisant sa peine de trois à un an de prison, illustre une nouvelle fois le mépris des autorités à l'égard du droit à la liberté d'expression, a déclaré Amnesty International.

    Ce verdict, qui confirme une condamnation pour avoir déchiré une photo du roi devant le tribunal en octobre 2014, coïncide avec le 32e anniversaire de Zainab Al Khawaja et fait planer sur cette mère de deux enfants la menace d'un séjour d'un an derrière les barreaux et d'une nouvelle arrestation immédiate.

    La famille de Zainab Al Khawaja a déclaré à Amnesty International que si elle est incarcérée, elle a l'intention de garder son plus jeune fils – qui n'a pas encore un an – avec elle pendant qu'elle purgera sa peine.

    « La décision de la cour d'appel de Bahreïn de rejeter la demande de libération de Zainab Al Khawaja et de l'incarcérer pour une année est une attaque contre la liberté d'expression et montre une nouvelle fois que les autorités usent de méthodes répressives pour réduire au silence des militants pacifiques, a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.

    La décision de la cour d'appel de Bahreïn de rejeter la demande de libération de Zainab Al Khawaja et de l'incarcérer pour une année est une attaque contre la liberté d'expression et montre une nouvelle fois que les autorités usent de méthodes répressives pour réduire au silence des militants pacifiques.
    James Lynch, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.

    « Il est absurde que Zainab Al Khawaja passe un an en prison simplement pour avoir déchiré la photo du chef de l'État. Les autorités doivent veiller à ce que sa condamnation et sa peine de prison soient annulées. Elle ne devrait pas être sanctionnée pour avoir exercé sans violence son droit à la liberté d'expression. »

    Les lois qui interdisent l'insulte ou le manque de respect à l'égard des chefs d'État ou d'autres responsables de l'État sont contraires aux normes internationales et au droit international relatifs aux droits humains. À maintes reprises, Amnesty International a demandé aux autorités bahreïnites de supprimer du Code pénal les dispositions qui érigent en infraction la liberté d'expression.

    Zainab Al Khawaja est la fille du militant et prisonnier d'opinion Abdulhadi Al Khawaja, qui purge actuellement une peine de détention à perpétuité pour son rôle pacifique dans les manifestations antigouvernementales de 2011.

    En plus d'un an de prison, Zainab Al Khawaja a été condamnée à une amende de 3 000 dinars bahreïnites (environ 7 000 euros), somme qu'elle ne pourra sans doute pas verser. Si elle ne s'acquitte pas de cette amende, sa peine sera prolongée d'un an et demi.

    Depuis décembre 2011, la jeune femme a été appréhendée et relâchée à plusieurs reprises, et a déjà passé près d'un an et demi en prison.

    Elle fait également appel de trois autres condamnations prononcées à son encontre, dont une à quatre mois de prison pour deux inculpations de « destruction de biens publics », pour avoir déchiré des photos du souverain de Bahreïn en mai 2012, et une à un an de prison pour « outrage à agent », parce qu'elle avait pris la défense d'une autre détenue qui était insultée et humiliée par un gardien en juin 2013. Les jugements concernant les appels de ces condamnations sont attendus pour le 3 décembre.

    Le 17 novembre, elle fera appel d'une condamnation à neuf mois de prison pour « entrée dans une zone interdite » et « insulte à agent », lorsqu'elle a tenté de rendre visite à son père qui observait une grève de la faim à la prison de Jaww en août 2014.

    Zainab Al Khawaja compte parmi plusieurs militants politiques et défenseurs des droits humains récemment incarcérés à Bahreïn pour avoir exprimé sans violence leurs opinions.

    « L'attitude des autorités de Bahreïn, qui persécutent les militants des droits humains et les détracteurs du gouvernement, illustre leur incapacité à mettre en œuvre les réformes promises. Pour démontrer qu'elles sont résolues à faire respecter les droits fondamentaux, elles doivent libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers détenus uniquement pour avoir exprimé sans violence leurs opinions », a déclaré James Lynch.  21 octobre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2015/10/bahrain-one-year-prison-sentence-for-activist-who-ripped-up-photo-of-king-a-vindictive-assault-on-freedom-of-expression/

  • Maroc Les lumières de Tanger: la révolte des citoyens contre Véolia-Amandis (Essf)

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    Plus de 20 000 citoyens ont manifesté à Tanger samedi 24 octobre 2015 : « Amandis Dégage ! »

    Le mouvement citoyen contre Amendis

    Toute la semaine, des sit-in se sont tenus devant les divers agences de distribution d’eau et d’électricité de la ville de Tanger puis le jeudi a été décidée « Journée zéro dirhams pour Amendis » de boycott

    Le samedi 17 octobre les associations de quartiers et de consommateurs ont appelé à éteindre les lumières de 20h à 22 h. Le mouvement a été largement suivi dans les commerces, cafés et restaurants qui se sont éclairés à la bougie.

    Dans la nuit du samedi 24 octobre 2015, plusieurs manifestations sont parties des quartiers populaires pour converger vers le centre de Tanger au cri de : « Amandis Dégage ! »

    Les forces de répression ont été déployées dès 20h pour disperser les manifestants qui se rassemblaient place des Nations, au centre de Tanger.

    Contre les matraques et lances –eau, les arrestations, les manifestants ont répondu pacifiquement avec les slogans : « le peuple veut la chute d’Amandis », « Amandis, dégage », tandis que les manifestants continuaient d’affluer des quartiers populaires périphériques : Bni Makada, Drissia, Moghogha…

    Face à la force du mouvement et à la colère des manifestants venus des quartiers populaires périphériques pour rejoindre le centre de Tanger, les forces de répression ont dû se retirer pour éviter les affrontements et débordements.

    A partir de 22h, plus 20 000 manifestants venus des quartiers populaires périphériques se dirigeaient vers le centre aux cris « dégage Amendis »

    Témoignage de M. consommateur-militant sur les lieux

    « Tou-es uni-es unie autour d’une revendication sociale…pour l’instant. »

    Les factures d’eau et d’électricité de juillet à de septembre ont fortement augmenté

    Depuis 3 semaines les habitants de Tanger manifestent devant les agences d’Amendis des quartiers populaires.

    Le mouvement s’organise et les informations sont relayées à travers les réseaux sociaux. Le samedi 17 octobre l’appel à éteindre les lumières durant 2h et à manifester est massivement suivi. Face au succès l’appel est relancé pour la semaine suivante.

    Ce samedi 24 octobre de nouveau, les manifestants se rassemblent devant les agences de leur quartier pour rejoindre le centre. Les forces de répression sont déployées en grand nombre mais font face à mouvement d’ampleur qui ne cesse de grossir, se déploie vers le centre au cri de « dehors Amendis ». Cette revendication sociale a rassemblé plus de 20000 citoyens, une marrée humaine venant du centre et la périphérie de Tanger. Le nombre de manifestant est impressionnant, il dépasse en quantité les manifestations du Mouvement du 20 Février 2011. »

    Les revendications des citoyens

    Depuis plusieurs mois les habitants de Tanger protestent contre l’augmentation des factures d’eau et d’électricité. Ils réclament :
    - modification du système de tarification
    – généralisation des compteurs individuels
    – un service minimum d’approvisionnement en cas de difficulté de paiement

    Luttes de/et pouvoir

    Sur fond de crise politique, les dernières élections régionales et communales du 4 septembre 2015, ont permis de mettre en œuvre le projet de régionalisation décidé par le roi. Ces élections bidon ont connu un faible taux de participation, avec corruption, achats des voix, mafia de l’argent et de représentants véreux, discrédit des partis, absence de programme électoral…

    A Tanger, la bataille pour le pouvoir entre le PJD (les islamistes de Sa Majesté) et le PAM (le parti des amis de Sa Majesté) a éclaté entre le maire de Tanger Bachir Abdallaoui du PJD et le président de la région Elyas El Omari du PAM en conflit ouvert pour la gestion de la ville de Tanger.

    Après les élections de 2015, bras de fer entre le PAM et PJD

    A peine élus, le maire de la ville et président de la région sont en conflit sur les prérogatives dans la gestion de la ville de Tanger : un bras de fer pour la responsabilité de la gestion de l’eau et l’électricité de la ville. Des intérêts importants sont en jeu et des projets pharaoniques coûteux pour la nouvelle région Tanger-Tétouan-Al Hoceima décidés par le roi.


    Rappel : L’origine de la crise

    Filiale de Veolia Environnement, Amendis est chargée depuis 2002 de la gestion déléguée des services d’assainissement liquide et de distribution d’eau potable et électricité de la municipalité de Tanger. Sur son site, elle annonce un chiffre d’affaire de 1 414 millions de dh en 2010

    Les manifestations populaires avaient éclatées contre Amendis dès 2006, puis avaient repris en 2011 dès le début du M20F, quand les habitants de la ville de Tanger avaient cerné une agence d’Amendis située dans un quartier populaire et menacé de ne plus payer leur facture.

    Rappel : sur les Mouvements contre les privatisations et la gestion déléguée

    Avec l’ère des privatisations des secteurs publics, les service de l’eau l’électricité, télécom, transports, ramassage ordures, les gestions délégués des villes et communes sont partout un échec et sources de scandales, corruption, mauvaises gestions, promesses non tenues, contrats non respectés, licenciements et non respect des législations du travail, répression syndicale.

    Dès 2002, les habitants de Rabat Salé se soulèvent contre l’augmentation des prix de la facture d’eau et d’électricité par la Rédal, les luttes se sont poursuivies à Tata contre la Santé et se développent à Ifni, puis dans plusieurs villes et région. Malgré les luttes importantes, les privatisations sont imposées, et le démentiellement de secteurs publics pourtant rentables se poursuit : RAM, ONCF, Poste, Télécom, avec la casse sociale qui s’en suit : licenciements massifs, pertes des acquis et droits sociaux, démentiellement des résistances et des luttes…
    Avec le Mouvement du 20 février en 2011, les manifestations, grèves, sit in dans les villes et les quartiers contre Lydec, Amendis, Areva,… sont quasi permanentes. Les luttes contre Lydec contre l’augmentation des factures d’eau électricité, la mauvaise gestion, les luttes des travailleurs et les grèves pour dénoncer leurs conditions de travail contre les sociétés Amendis, Areva, les monticules d’ordures qui envahissent les quartiers des villes trouvent un échos parmi les usagers-consommateurs-habitants. Ces luttes convergent avec les révoltes des habitants contre les démolissions expropriation , les luttes des usagers contre les augmentations des factures, des consommateurs contre la vie chère et la flambée des prix, des citoyens contre les projets ruineux de TGV et l’absence de transparence des marchés,

    La concentration du pouvoir politique, économique, financier, qui de plus se veut pouvoir sacralisé, ne fait qu’aggraver la crise et converger les luttes de divers secteurs et régions. Partout de grands projets urbains onéreux, souvent inutiles, profitent aux grands trusts internationaux, endettent toujours plus le pays, exproprient les habitants de leurs quartiers voués à démolition, les petits paysans ruinés, chassés de leurs terres, vont fait l’amer expérience de l’endettement ou comment devenir encore plus pauvre en s’endettant.

    Quand l’été libanais a remis le droit citoyen au cœur du politique

    Quand à Beyrouth, le 22 aout 2015, éclate « la révolte des ordures », la ville croule sous les montagnes de déchets, le mouvement citoyen s’organise et s’interroge : « comment un gouvernement incapable d’assainir le pays, peut-il le gouverner ? »

    De Tanger à Beyrouth à Athènes, c’est bien la lutte et résistance des peuples contre un système monde tentaculaire financier politique mafieux qui a déclaré la guerre aux peuples. Nos luttes sont les mêmes, unissons les du local au global.

    26 octobre 2015
    Souad G. Attac/CADTM Maroc

     

    * Article publié sur le site d’Attac-Maroc
    http://attacmaroc.org/fr/2015/10/26/les-lumieres-de-tanger-la-revolte-des-citoyens-contre-amandis/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36169

  • Maroc : Pourquoi le régime punit-il Maâti Monjib et pourquoi l’opprime-t-il ? (Essf)

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    Depuis début octobre 2015 l’Etat marocain autoritaire achemine Maâti Monjib vers une mort imminente. L’Etat a sciemment choisi d’ignorer sa grève de la faim pour la défense de ses libertés de circulation et d’expression, ce qui met sa vie directement en danger, s’agissant d’une personne diabétique avec des antécédents cardiaques.
     
    Depuis un certain temps toutes les formes d’activité exercées par Monjib font l’objet d’incessantes  intimidations : que ce soit par l’interdiction de l’association qu’il préside « Liberté maintenant », ou le harcèlement des activités de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI), au point de mettre en prison son directeur, Hicham Mansouri, sous prétexte de « complicité d’adultère ».
     
    Monjib est historien auteur d’une thèse sur l’histoire politique du Maroc à l’époque cruciale de la mise en place des fondements du despotisme, celle de 1955-1965. Son titre en est « La Monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir : Hassan II face à l’opposition nationale, de l’indépendance à l’état d’exception ». (1)

    Lors des années Driss Basri (2), le ministère de l’Intérieur avait même interdit la publication de chapitres de cette thèse dans un journal marocain. Cette thèse est préfacée par l’écrivain français Gilles Perrault, à qui l’on doit « Notre ami le roi », livre percutant qui a ouvert une brèche dans le mur sombre de la tyrannie politique au Maroc.

    Il convient de mentionner que cette thèse a été notamment dédiée à l’Association marocaine des droits l’Homme (AMDH), à l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), et au jeune martyr Abdelhak  Chabada, en ces termes : « A mon ami qui s’est enlevé la vie à l’âge de 28 ans, Abdelhak Chabada ».
     
    Aujourd’hui Monjib subit l’oppression tout comme l’Association marocaine des droits de l’Homme que le régime étrangle en la soumettant à diverses formes de tracasseries et d’interdiction. Il partage aussi le malheur qui s’abat sur les militants de l’Union nationale des étudiants du Maroc, qui sont soumis aux procès, à l’emprisonnement, à la répression ainsi qu’aux assauts des forces de répression contre les universités. Il se trouve, en plus de tout cela, contraint d’observer une grève de la faim à l’instar de nombreux militants du champ universitaire au cours des dernières années.
     
    Monjib avait également collaboré à l’écriture de la biographie de Mehdi Ben Barka [Publications Michalon, 1996] aux côtés de la journaliste de gauche Zakya Daoud, qui elle aussi avait fait l’objet de tracasseries et a dû fermer l’une des principales tribunes de gauche, à savoir la revue Lamalif.
     
    Monjib agace le régime de la tyrannie avec sa plume et ses activités, doté en plus d’une vraie crédibilité de défenseur des libertés, des droits de l’homme et de la démocratie. Et cela d’autant plus qu’il publie dans la presse étrangère anglophone.
     
    Monjib irrite le régime à cause des efforts intellectuels déployés dans le cadre du Centre Ibn Rochd. Ce centre était le premier qui a fait connaître au Maroc, et peut-être dans toute la région arabe, la pensée de la militante marxiste révolutionnaire américaine d’origine russe et secrétaire de Trotski dans les années 1930 [Raya Dunayevskaya, NdT], en traduisant en arabe son texte « Marxisme et Liberté ». (3) Il poursuit toujours ses efforts de traduction de la pensée radicale. Le centre a été la cible de harcèlement et d’interdiction ce qui l’a forcé à se dissoudre en novembre 2014.
     
    La contribution de Monjib dans la presse intéressée par l’histoire du Maroc est centrée sur les penseurs de gauche et l’histoire des luttes au Maroc. 
     
    Lorsque la rue marocaine s’est mise à bouger sous l’effet du processus de lutte qui a traversé la région en 2011, Maâti Monjib était membre du Conseil national de soutien au Mouvement du 20 Février.
     
    La tyrannie ne supporte pas les véritables voix de l’opposition. Elle ne supporte d’ailleurs même pas celles provenant de positions libérales. Ceux-ci ne mettent pourtant pas en cause le système du capitalisme dépendant au Maroc. Nombreux sont les opposants qui se situent pourtant très loin du socialisme révolutionnaire — partisans qu’ils sont d’une monarchie « rationalisée » qui protège le capitalisme dépendant et apporte plus de démocratie formelle au pouvoir des détenteurs des capitaux. Ceux-ci font néanmoins l’objet de persécutions. Parmi les plus connus d’entre eux on peut citer le journaliste Aboubakr Jamaï et Ali Anouzla.
     
    L’autoritarisme étouffe toute personne qui ne chante pas les louanges de la démocratie hassanienne (4). D’autres intellectuels enfermés dans leur tour d’ivoire, qui n’ont rien à voir avec les organisations de lutte ouvrières et populaires, mais qui tiennent beaucoup à leur indépendance vis-à-vis du régime, furent eux aussi vus de très mauvais œil par ce dernier qui les harcèle et tend à les réduire au silence.
     
    Pour arrêter ses adversaires, le régime se sert de toutes sortes d’alibis non politiques puisqu’il ne trouve pas de justifications politiques convaincantes pour l’opinion publique (notamment à l’extérieur du pays).
     
    Dans le cas de Monjib, l’Etat alimente la suspicion d’irrégularités financières au centre Ibn Rochd. Une manœuvre qui ne trompe personne. Qui ignore encore que cet Etat avec ses services de renseignements très efficaces laissent sévir les pilleurs dans plusieurs associations de ladite société civile mais font pression sur Monjib pour qu’il s’aligne dans le rang des flagorneurs, qui veulent accumuler des richesses.
     
    La solidarité avec Monjib est un devoir primordial pour tout défenseur des libertés et de la démocratie, Son état met toutes les organisations militant pour les droits humains, syndicaux et politiques, devant l’examen de leur fidélité à leurs principes fondateurs. 
     
    La vie de Monjib est en danger !
    Ce qui reste de nos libertés est en danger !
    Solidarité avec Monjib !
    A bas la tyrannie !
     
    Dimanche 25 octobre 2015, par Almonadil-a

    Notes :

    1. Monjib Maati,"La Monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir : Hassan II face à l’opposition nationale, de l’indépendance à l’état d’exception, préface de Gilles Perrault. L’Harmattan, Paris, 1992 (NdT).

    2. Driss Basri, est un ancien puissant ministre de l’Intérieur du roi Hassan II pendant un quart de siècle. Son nom a été fortement associé aux années de plomb. Il est mort à Paris, en France, le 27 août 2007.

    3. Raya Dunayevskaya, « Marxisme et Liberté » https://www.marxists.org/francais/dunayevskaya/works/1957/09/preface.htm

    4. La démocratie de Hassan II, celle qui a entériné son pouvoir quasi absolu ! (NdT).

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36164