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Révolutions Arabes - Page 171

  • Étiqueter les produits des colonies ne fait que renforcer l’occupation (AGP)

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    Quand le gouvernement israélien fait tout ce qu’il peut pour effacer la Ligne verte et soumettre l’économie palestinienne, le boycott des produits des colonies ne contribue guère à remettre en cause le régime.

    Pour comprendre la décision de jeudi du Parlement européen de soutenir, à une majorité écrasante, une motion défendant l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies de Cisjordanie, il nous faut revenir à un autre évènement qui s’est produit en Europe, quelques semaines en arrière.

    Il y a deux semaines, une chaîne de supermarchés du Luxembourg, « Cactus », a décidé de boycotter les fruits et légumes cultivés en Israël. La raison : les producteurs de légumes israéliens n’indiquent pas que leurs produits viennent des colonies. Résultat : après une pression des consommateurs contre la vente des produits des colonies, Cactus a décidé de ne plus vendre de produits israéliens du tout.

    Retour au Parlement : le sens de la décision d’étiqueter les produits, qui est appelée à devenir la politique effective de la Commission européenne, est double. D’un côté, nous voyons une nouvelle manœuvre diplomatique de la part de l’UE comme le résultat de son mécontentement devant une occupation qui dure, et d’un autre, un gouvernement israélien (et une direction de l’opposition) qui semble ne jamais se soucier d’y mettre fin.

    Vous croiriez entendre une personne semi-critique, au Luxembourg ou à Berlin, disant : « Je n’achète pas de produits des colonies ». Lui ou elle pourrait même ajouter : « Mais je ne suis pas anti-Israël. Au contraire. J’achète les produits israéliens qui ne sont pas entachés par le régime militaire ».

    Ceci en dépit du fait que la séparation entre les deux est totalement artificielle. Après tout, comment considérer un produit fabriqué à l’intérieur d’Israël, mais qui utilise des matières premières venant de Cisjordanie et envoie ses déchets dans une zone industrielle qui exploite les Palestiniens ? Comment est-on supposé considérer une banque dont le siège se trouve boulevard Rothschild à Tel Aviv mais qui accorde des prêts-logement pour des maisons dans des colonies en Cisjordanie ? Ou qu’en est-il d’un produit fabriqué entièrement en Israël, mais pour lequel la société paie des impôts qui finissent par se retrouver dans le budget de la Défense, dans la prochaine guerre contre Gaza, ou les démolitions de maisons dans la vallée du Jourdain ?
    Un optimisme à long terme ?

    L’Union européenne s’emploie à mettre en évidence la Ligne verte dans une réalité où Israël continue de l’effacer à chaque fois que ça l’arrange. L’UE veut faire comme s’il y avait deux régimes différents séparés – un, démocratique, légitime, en Israël, et un régime militaire sur une terre lointaine –, dans une réalité où il n’existe aucune distinction entre les deux régimes dirigés par le même gouvernement à Jérusalem.

    Comme Noam Sheizaf l’a écrit récemment, l’UE continue d’aider Israël à maintenir l’occupation tout en s’abstenant de mesures réelles pour en limiter les activités. Dans le même temps, elle dépense de l’argent pour des infrastructures destinées aux Palestiniens – ce qui devrait être une obligation d’Israël étant le seul dirigeant souverain des territoires occupés.

    Cependant, on peut se faire plus optimiste, et dire qu’il y a quelque chose d’encourageant avec ces tentatives de l’UE d’appuyer ses déclarations et d’essayer activement de nuire à l’économie des colonies. Il y a quelque chose de positif s’agissant de l’opinion israélienne contrainte de prendre en compte le fait que, même selon la loi israélienne, les colonies sont situées de l’autre côté des frontières du pays, et qu’elles sont une partie inséparable d’un régime unique qui maintient deux systèmes juridiques différents.

    On peut également dire que la mesure actuelle est seulement la première de beaucoup d’autres, et qu’alors que monte la pression par l’UE pour séparer les colonies du reste du pays, le maintien de l’occupation va devenir beaucoup plus difficile.

    Tout cela semble très loin de là où nous nous en sommes aujourd’hui, et ne fait certainement pas rapprocher les Palestiniens de la liberté, de l’indépendance et de l’égalité. La solution dont ils ont besoin se trouve quelque part entre deux États souverains, démocratiques, interconnectés, et un État pour les deux nations. Mais pour en arriver là, nous devons d’abord reconnaître le fait qu’il n’existe aujourd’hui qu’un seul État, qui comprend des îlots de prisons pseudo-autonomes pour les Palestiniens. C’est le même État des deux côtés de la Ligne verte.

    Jusqu’à ce que nous ayons intériorisé cette réalité, les Cactus du Luxembourg pourraient bien recommencer à vendre des produits israéliens.

    Haggai Matar est un journaliste israélien et militant politique. Après avoir écrit pour Ha’aretz et Ma’ariv (où il est devenu président de la section syndicale des journalistes), il est maintenant le coéditeur de Local Call,  le site + 972 en hébreu. Il a reçu le Prix Anna Lindh du Journalisme Méditerranéen 2012 pour ses articles sur +972 sur le mur de séparation.

    Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

    Haggai Matar

    Source: +972

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/11/16/etiqueter-les-produits-des-colonies-ne-fait-que-renforcer-loccupation/

  • Quand déjà réfugiés privés de terre, les Sahraouis perdent aussi leurs maisons (Afriques en lutte)

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    La Police marocaine en action

    Du 16 au 27 octobre, il a plu au Sahara Occidental territoire libéré et dans les campements de réfugiés sahraouis (sud ouest algérien, à proximité de Tindouf).

    Une alternance de jours et nuits de pluies torrentielles et d’accalmie, sur une très vaste étendue couvrant une partie du Sahara Occidental libéré et les campements de réfugiés.

    Les dégâts dans les campements de réfugiés sont importants, notamment dans la willaya de Dakhla. La grosse quantité d’eau tombée en peu de temps a glissé sur les salines, et constitué des lacs et rivières. Les maisons des réfugiés, les bâtiments de institutions, construites majoritairement en sable et situées à proximité ou dans les écoulements de l’eau sont tombées. Dans les prochaines semaines d’autres bâtis vont s’écrouler parce que l’eau a dissout les sédiments et qu’en séchant les murs vont redevenir sable fin.

    La gestion de l’urgence s’est mise en place, de l’aide humanitaire est arrivée de différents pays, les ONG sur place ont exprimé leurs besoins supplémentaires auprès de leurs bailleurs habituels. Les équipes de traitement de l’eau ont tenu compte de la situation et la chloration a été augmentée. Il n’y a rien à faire d’autre que constater la prolifération excessive des mouches et moustiques.

    En territoire libéré, toutes les constructions individuelles sont en sable donc fragiles, et sont tombées. La route menant des campements vers le territoire libéré a été coupée pendant une semaine, les problèmes de logistique ont augmenté la précarité des familles.

    Les chiffres qui circulent entre les ONG et le croissant rouge sahraoui font état d’au moins 7000 familles ayant perdu leur maison, ce qui fait plus de 40 000 personnes…

    La particularité des pluies de cette année, comparée aux épisodes de 1969, 1987, 1994 ou 2006, c’est que toutes les willayas ont été touchées. Il n’y a pas eu de possibilité d’entraide inter willaya puisque tout le monde avait à faire chez soi. Il est probable que les dernières pluies de cette ampleur et durée remontent à 50 ou 60 ans dans la région.

    Mais finalement le problème est-il la pluie ou la gestion d’un épisode extrême et long ? Les infrastructures construites dans les campements de réfugiés ne sont pas destinées à résister à la pluie, au vent, à la canicule ou au gel… à des phénomènes climatiques majeurs durant plus de 2 jours.

    Avec l’extension du temps du refuge, 40 ans cette année, tout a été développé sans planification ni cohésion, créant aujourd’hui une catastrophe dans la catastrophe. Dans les campements de réfugiés il n’y a pas de rues, pas de système d’égout, pas d’aménagement du territoire. Puisque la situation est celle d’un refuge, temporaire, cela n’a pas été jugé utile.

    Quand arrive la catastrophe climatique comme actuellement, il reste le constat impuissant de l’absence de plan de gestion de l’urgence, pour la protection civile, l’organisation de la distribution alimentaire ou sanitaire, la communication… Les récentes constructions de route ont permis qu’aucune des willayas ne soit isolée. Mais ce réseau routier ne constituait pas une stratégie sinon une opportunité.

    L’après catastrophe confronte, elle, à une problématique globale. Que va-t-il falloir ajouter aux infrastructures pour résister à des situations similaires ? Des constructions en dur, des lieux de mise en sécurité individuels et collectifs ? De telles constructions dans un plan d’aménagement du territoire, la formation de la population à la protection civile, à la communication d’urgence en situation déjà précaire, additionnées au coût de l’exil depuis 40 ans, cela finit par être incroyablement plus élevé que le coût de la solution de l’indépendance du peuple.

    La question en suspens et qui est nouvelle aussi, c’est celle de la responsabilité dans la catastrophe actuelle et de qui va payer pour la mise en sécurité du peuple. Le Polisario ne peut pas, l’ONU ne veut pas. Les ONGs et la société civile mondiale n’interviendront pas dans les jours qui viennent, d’abord à la recherche de fonds, ou ne pourront ou voudront pas.

    Il faudrait de toute façon penser le modèle qui va être reconstruit après la pluie. Le plus pertinent serait de construire des infrastructures durables et permanentes, considérant que le peuple sahraoui n’y est que de passage, et qu’il laissera la place à d’autres. Le propriétaire de la terre peut faire ce choix.

    Et pourtant, ce qui va surement se passer c’est quelque chose à cout zéro, rien ne se fera, hors le palliatif consommable immédiat. Cela produit une situation de plus en plus fragilisée, qui coute chaque fois potentiellement plus cher.

    Le premier responsable spontanément désigné par le peuple est le gouvernement sahraoui, le front de libération, qui n’a que les moyens de la main d’œuvre et démontre ainsi ses limites et incapacité à réagir dans une telle situation. Il en sort affaibli, de même que le choix maintenu de la recherche pacifique au problème de la décolonisation du Sahara Occidental.

    La catastrophe climatique a des conséquences politiques.

    Quand le peu restant est perdu, que reste-t-il aux réfugiés, à un peuple plongé dans la boue, que l’urgence d’une solution qui est la récupération de leur terre légitime, le Sahara Occidental ? Vaut-il mieux être noyé ici ou là-bas ? Être blessé par la chute d’un mur ou par une balle ennemie ?

    Mourir dans la boue ou mourir debout ?

    9 novembre 2015 par AMIS DU PEUPLE DU SAHARA OCCIDENTAL (APSO)

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/republique-sahraouie/article/quand-refugies-prives-de-terre-les

  • Algérie. «On se dirige vers une logique d’esclavagisme moderne» (Al'Encontre.ch)

    Mahmoud Rechidi

    Mahmoud Rechidi

    Entretien avec Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST

    Le ministre de la Communication [Hamid Girne], muni d’un passeport diplomatique, a été fouillé à Orly, dans les locaux de la PAF (Police de l’air et des frontières) française [le 19 octobre 2015]. Est-ce un «regrettable incident» ou une humiliation pour l’Algérie ?

    Cette affaire nous renvoie au rapport de domination dans lequel le système nous a enfoncés. Quand un ministre algérien se fait humilier de la sorte, cela renseigne sur la soumission de l’Algérie. Mais cela s’explique: quand nos aéroports et l’eau qui coule dans nos robinets sont gérés par des entreprises françaises [par exemple, le groupe Suez], nos ports par Dubaï [Dubaï Ports World pour Alger et Djen Djen ainsi que le singapourien Portek International pour Bejaia], que reste-t-il de notre indépendance?

    Il y a quarante ans, jamais un tel incident n’aurait eu lieu, car l’Algérie de l’époque voulait annihiler ce rapport de soumission. Bien entendu, nous condamnons un tel acte, non pas pour soutenir le ministre, mais pour défendre notre aspiration toujours vivace à l’indépendance, au respect et à la dignité de notre pays.

    L’Etat met en place un organe de surveillance d’internet, ferme El Watan TV, emprisonne des généraux [la purge des généraux sous Abdelaziz Bouteflika a, comme dernier exemple, l’arrestation du général Hocine Benhadid, le 20 septembre]. Veut-il mettre au pas les Algériens ?

    C’est ce que veulent nous faire croire les médias et certains commentateurs politiques. Nous ne rejoignons pas cette analyse. La seule peur du pouvoir est l’embrasement du front social, car c’est la seule réalité sur laquelle il n’a pas d’emprise. Le reste n’est que gesticulations entre les clans du pouvoir. MM. Benhadid ou Hassan sont des généraux qui avaient un pouvoir certain au sein du système que l’on nous présente comme des victimes.

    Si nous sommes par principe contre les arrestations arbitraires, nous ne le sommes pas uniquement pour celles touchant des généraux. Nous n’oublions pas les syndicalistes, les jeunes chômeurs, les manifestants des droits sociaux, victimes également d’arrestations arbitraires, abandonnés dans les prisons sans que les médias se soucient de leur sort.

    Dans le même registre, les derniers propos d’Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président Bouteflika et secrétaire général du RND (Rassemblement national démocratique), sont très clairs…

    Ouyahia joue l’intimidation. Cela annonce effectivement un tour de vis supplémentaire, alors que la situation actuelle est déjà marquée par des dispositions entravant les libertés démocratiques.

    Pour preuve: le droit de manifester est interdit, les médias publics sont interdits à l’opposition, le droit de grève est menacé, la nouvelle loi sur les associations freine l’action citoyenne… autant de signes d’un verrouillage de la scène sociale et politique. Actuellement, on assiste à l’aggravation de la situation dans un contexte particulier, prélude à de nouvelles dispositions économiques, sociales décidées par le gouvernement. D’un autre côté, il faut remettre dans le contexte de lutte de clans les propos de l’ancien Premier ministre. M. Ouyahia [secrétaire actuel, par intérim depuis juin 2015, du RND, qu’il avait présidé de 1998 à 2013; le RND est un des piliers du pouvoir gouvernemental] m’apparaît dans une logique de surenchère dans l’allégeance à un clan pour se positionner dans l’optique de futurs changements.

    Les partis de l’opposition sont accusés de vouloir déstabiliser le pays. Pour vous, le pouvoir convoque-t-il le mythe de la désunion faute de projet politique?

    Je ne sais pas à quels partis de l’opposition M. Ouyahia fait référence, d’autant que la majorité d’entre eux sont sur la ligne défendue par le pouvoir. Ces partis veulent mettre fin aux «grèves sauvages», alors que les travailleurs n’ont que ce seul moyen pour faire plier le pouvoir, c’est écrit noir sur blanc dans leur plateforme.

    Quand Ali Benflis [ancien ministre de la Justice, opposé en 1991 à l’interruption du processus électoral, il revient sur la scène péolitique en 1997, soutient A.Buteflika, puis s’y oppose et est candidat à la présidentielle en 2004 et 2014] affirme que le régime n’est pas légitime pour mener les réformes, il sous-entend être plus légitime pour le faire.

    C’est pourquoi nous avons toujours affirmé que les partis politiques, qualifiés par les médias d’«opposition», sont sur une ligne plus ultralibérale que celle de Bouteflika et ses amis, car aucun de ses partis n’est adossé au front social.

    Comment être accusé de vouloir déstabiliser le pays, quand les partis n’ont pas droit à la parole, pas le droit de manifester, de s’organiser? En réalité, toutes ces accusations sont destinées à cacher l’impasse dans laquelle le pouvoir se trouve, conséquence de ses choix économiques.

    On prête à Bouteflika le projet d’instauration d’un Etat civil. Réussir ce que Abane Ramdane [un des fiigures historiques du FLN, assassiné en 1957 dans un contexte d’affrontement au sein du Front] a voulu mettre en place lors du Congrès de la Soummam [août 1956]…

    C’est le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui en a parlé le premier. Malheureusement, venant de lui, cela n’a aucune crédibilité. Ce discours des tenants du pouvoir s’adresse en premier lieu aux militaires, à qui on demande de faire de la place aux tenants de l’argent.

    Le principe de l’Etat civil dans lequel l’armée ne s’ingère pas dans les affaires politiques ne s’octroie ni par Saadani, ni par le Président.

    C’est un combat que l’on doit mener dans un pays où la Constitution ne découle pas de la volonté populaire. Nous militons, au PST, pour l’élection d’une Assemblée constituante souveraine, représentative de la majorité des Algériens et Algériennes, qui soumettrait au référendum populaire un projet de Constitution.

    Ce n’est qu’à partir de là que l’on pourra envisager la mise en place d’une IIe République, comme le réclament certains partis. Dans le même registre, nous pensons que la démarche de certains cache une bataille entre deux factions du pouvoir pour mettre la main sur les secteurs les plus juteux de l’économie nationale.

    La révision de la Constitution va se faire sans débat préalable. Les Algériens doivent-ils être associés à la nouvelle mouture?

    Evidemment que le peuple doit être associé à cette nouvelle révision et en contrôler le processus de débat à travers des comités locaux, de citoyens, de citoyennes…, afin que les résultats reflètent ses aspirations. La concertation dont nous réclamons la mise en place n’a, évidemment, rien à voir avec la démarche du pouvoir qui, sous le couvert de concertation avec des formations affiliées et des personnalités politiques, a mené une opération de marketing.

    ?Les «oligarques» sont-ils les nouveaux seigneurs en l’Algérie?

    C’est leur projet et ils avancent dans ce sens. Les oligarques ont fait fortune sur le dos du secteur public et veulent maintenant le détruire pour l’accaparer. En même temps, ils manœuvrent pour mettre la main sur les réserves de change et les secteurs juteux pour peser sur les décisions politiques.

    C’est l’indépendance de l’Algérie qui est menacée, si ce processus venait à se concrétiser. Pour faire face au danger, rien n’interdit ceux qui se proclament démocrates de constituer un large front pour exiger un minimum des libertés démocratiques.

    Comment jugez-vous la politique d’austérité décidée par le gouvernement?

    Cette politique va encore plomber le pouvoir d’achat des Algériens qui a déjà été massacré dans les années 1990 avec la mise en place du plan d’ajustement structurel, les licenciements, les privatisations, l’article 89 bis qui avait été imposé à l’époque pour faire baisser le SNMG (Salaire minimum national garanti, fixé, formellement, à 18’000 soit quelque 153 euros). La dernière augmentation des salaires ne correspond pas à un rattrapage du pouvoir d’achat du début des années 1990.

    Elle est minime par rapport à la cherté de la vie. Déjà en 2012, le PST militait pour un SNMG à 35’000 DA. A titre d’exemple, la Tunisie, qui n’a pas nos moyens financiers, a un SNMG équivalent à 35’000 DA.

    De plus, aujourd’hui, une campagne est menée par le gouvernement avec la bénédiction de certains médias contre les transferts sociaux, contre les subventions dont profiteraient, paraît-il, les plus riches. De qui se moque-t-on? Qui attend le matin devant les supérettes pour un sachet de lait à 25 DA ? Sûrement pas ceux qui peuvent acheter du Candia [lait français].

    Qui va se soigner dans les hôpitaux? Sûrement pas ceux qui ont des cartes de séjour et vont se soigner à l’étranger, en bénéficiant souvent de la couverture de la CNAS [Caisse nationale d’assurances sociales des travailleurs salariés].

    En réalité, le but de ce pouvoir est de faire baisser le coût du travail et les salaires pour les rendre plus compétitifs. Pour le faire imposer, ils verrouillent le champ politique et démocratique. On se dirige vers une logique d’esclavagisme moderne.

    Faut-il geler l’Accord avec l’UE et sortir de la Grande zone arabe de libre-échange?

    Aujourd’hui que le pouvoir reconnaît que ces accords nous ont fait perdre des dizaines de milliards par an, se pose la question du gel de notre adhésion à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Si l’Algérie ne bloque pas cette adhésion, nous connaîtrons une situation de déséquilibre pire que celle vécue actuellement. Cela signera la fin de notre tissu industriel.

    On reproche aux formations politiques classées à gauche de continuer à militer à contre-courant face à la globalisation de l’économie… ?Pour nous, l’Etat doit continuer à prendre en charge la satisfaction des besoins sociaux des Algériens. Les biens produits doivent profiter à la population. Il n’y a que le secteur d’Etat qui soit en mesure de gérer, du point de vue stratégique, l’industrialisation du pays.

    Aujourd’hui, les patrons mènent campagne contre l’assainissement des entreprises publiques, alors qu’ils se sont enrichis grâce aux nombreux cadeaux du gouvernement. N’est-il pas temps de faire le bilan de tout ce que l’Etat leur a offert? De leur demander des comptes? Si nous ne sommes pas contre la présence du privé dans l’économie nationale, nous sommes opposés à la destruction du secteur public et au désengagement de l’Etat. (Entretien publié dans El Watan, le 8 novembre 2015)

    Publié par Alencontre le 8 - novembre - 2015
     
  • Brest Palestine

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    Attention, changement de Salle!

    Maison des syndicats, horaire inchangé, 20 h

  • Menacés par le réchauffement climatique, les pays du Golfe freinent (encore) la Cop21 (Le Huffington Post)

     

    Abou Dhabi, Doha, Dubaï, Dhahran, Bandar Abbas... D'ici 2100, la plupart des villes des pays du Golfe persique pourraient devenir inhabitables sous le double effet du réchauffement de la planète conjugué à l’humidité très dense qui sévit dans la région. Dévoilé il y a quinze jours par la très sérieuse revue spécialisée Nature Climate Change, à deux mois de la COP21, ce scénario apocalyptique élaboré par deux chercheurs américains n'a pas semblé émouvoir outre mesure les pays concernés qui viendront en décembre à Paris en traînant des pieds.

    Les simulations climatiques régionales avancées par Jeremy Pal, professeur à la Loyola Marymount University à Los Angeles, et Elfatih Eltahir, du Massachusetts Institute of Technology de Cambridge (USA), sont pourtant alarmantes: elles démontreraient que "des pics de température humide dans la région du Golfe vont probablement frôler et dépasser un seuil critique", c'est à dire mortel, avant la fin du siècle si rien n'est fait pour inverser la trajectoire des émissions des gaz à effet de serre (GES).

    Difficile de nier le climat étouffant qui sévit déjà dans la région. En juillet dernier, l'Iran a failli battre le record détenu par l'Arabie saoudite de température ressentie en enregistrant un pic de 74°C. D'ici quelques décennies, des millions de musulmans pourraient devoir renoncer à leur pélerinage à La Mecque en raison des températures humides suffocantes.

    L'Arabie saoudite "cancre" officiel des négociations

    De quoi inciter l'Arabie saoudite, le Qatar ou le Koweit à jouer un rôle décisif lors de la conférence climat en décembre prochain à Paris? Même pas.

    Malgré le sérieux et l'imminence de la menace, la plupart des Etats du Moyen-Orient tout comme certains membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Venezuela, Nigeria), dont l'essentiel du PIB repose sur les énergies carbonées, peinent à s'impliquer franchement dans la lutte contre le réchauffement climatique.

    Signe qui ne trompe pas, rares sont les pays pétroliers à avoir remis la liste de leurs engagements (INDC) pour réduire leurs émissions de GES. Le Koweit, le Qatar, l'Iran, l'Irak et surtout l'Arabie saoudite manquent toujours à l'appel. Officiellement, ces INDC devaient être remis au 1er octobre afin d'être comptabilisés par l'ONU. Les Emirats Arabes Unis, l'un des pays du Golfe les moins en retard en matière de transition énergétique, ont quant à eux remis leur copie le 22 octobre dernier avec un plan a minima dans lequel le gaz et le pétrole sont mis en avant comme la source d'énergie la plus efficace du monde.

    "Cancre officiel" des négociations climatiques aux yeux des experts et des ONG, l'Arabie saoudite est le seul pays membre du G20 à avoir failli à ses obligations en la matière, en dépit des rappels répétés de la communauté internationale. Un "très mauvais signal" pour Célia Gautier, responsable des politiques européennes au Réseau Action Climat (RAC). "C'est une preuve de plus que ces pays n'ont aucun intérêt à soutenir une transition énergétique mondiale", dénonce-t-elle. Le royaume saoudien en particulier, lui qui doit son statut de puissance régionale à sa diplomatie du pétrodollar.

    "A l’approche de Paris ses négociateurs se font de plus en plus présents pour obstruer le processus et tenter de s’opposer aux mesures les plus ambitieuses", prévient l'ancien ministre écologiste Pascal Canfin dans Libération.

    Une ligne maximaliste pour "mieux verrouiller les négociations"

    Entre la question de leur propre survie à moyen terme et leurs intérêts économiques immédiats, "les pays du Golfe sont pris dans une position intenable", confirme Sandrine Maljean-Dubois, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des négociations climatiques.

    Pour autant, il n'est plus question pour l'Arabie saoudite de s'opposer à tout accord au nom d'un climatoscepticisme d'Etat, comme elle le faisait par le passé. Membre influent du LMDC (Like-Minded Developing Coutries), l'aile dure du groupe des pays du Sud (G77 + Chine), alors même que son PIB par habitant avoisine celui des Etats-Unis, l'Arabie saoudite joue à fond la carte de la solidarité avec les pays les plus pauvres. Une ligne maximaliste " qui est une autre manière de verrouiller les négociations", précise Sandrine Maljean-Dubois.

    "Parallèlement à nos progrès dans le domaine de l’efficacité énergétique et de la gestion du carbone, nous continuons à dépendre des transferts de technologie des pays développés", se plaint le négociateur saoudien Khalid Abuleif cité par Le Monde.

    Une maigre excuse alors que Ryad, tout comme ses riches voisins, dispose de moyens financiers et énergétiques (à commencer par le soleil) considérables pour amorcer sa transition énergétique.

    Même promise à un véritable enfer climatique, l'Arabie saoudite reste en réalité persuadée qu'elle dispose des capacités technologiques pour s'adapter au réchauffement climatique. D'où ses difficultés à respecter le Protocole de Montréal, censé lutter contre le trou de la couche d'ozone en régulant certains gaz très présents dans la réfrigération et les climatiseurs. Pour l'Arabie saoudite comme les pétromonarchies, "n'importe quel litre de pétrole extrait maintenant est plus rentable qu'un litre de pétrole qui reste dans le sol. C'est pourquoi elles ont tout intérêt à freiner le processus, même s'il est inéluctable", résume Célia Gautier.

    Toute la question est de savoir si Ryad et ses alliés auront les moyens diplomatiques pour bloquer les discussions à Paris. Entre le groupe des Pays arabes, le G77 et le LMDC, certains points ambitieux sont effectivement susceptibles de passer à la trappe. A commencer par l'objectif espéré par les ONG de voir inscrire noir sur blanc la fin de l'extraction du pétrole à l'horizon 2050.

  • Montpellier BDS

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  • Fuite des cerveaux : Ces médecins et ingénieurs que nous perdons (El Watan)

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    Pour la première fois, un rapport* de l’Organisation internationale du travail étudie les spécificités de la fuite des cerveaux dans les pays du Maghreb. Qui part et pourquoi faire ? El Watan Week-End a décortiqué le rapport pour vous.

    La génération de la «désillusion»

    Le sociologue du Cread, Karim Khaled, rappelle que l’immigration des compétences algériennes existe depuis 1830 et peut être divisée en quatre périodes. La dernière période qui commence dans les années 1990 est celle de la désillusion, selon lui. Il estime que les intellectuels ont vécu une crise, notamment liée à la «déception» des élites après avoir été «emballées et prisonnières par le discours développementiste des années 1970» ainsi qu’aux «échecs» des luttes politiques des années 1980, 90 et 2000 qui «n’ont pas pu basculer l’équilibre des formes identitaires idéologiques dominantes depuis l’indépendance».

    Pour les universitaires, «l’emprise du politique dominant» a fait de l’université «une institution anomique incapable de se reproduire d’une manière autonome et reste aliénée par rapport à sa propre histoire et à l’histoire de tout son environnement». Selon lui, malgré toutes les politiques de formation à l’étranger et les multiples reformes, «l’enseignement supérieur algérien ne peut être que producteur de foyers migratoires». Cette période se caractérise par une forte concentration de l’intelligentsia algérienne dans les pays du Golfe et dans l’espace de la francophonie, notamment la France et le Canada.

    «Des destinations dans un contexte mondialisé, où des voies nouvelles se présentent aux élites professionnelles algériennes. Il s’agit vraiment d’une nouvelle ère de circulation internationale accélérée par l’avènement des technologies de l’information et de la communication mais avec des reconfigurations et le retour du ‘‘pouvoir de l’identité’’ comme forme de résistance au rythme imposé aux déclassés dans cette révolution numérique», explique le sociologue. Malgré cette diversification dans les destinations des élites intellectuelles algériennes dans les années 2000, la France reste toujours la destination dominante pour des raisons historiques, familiales et linguistiques.

    Au-delà du sentiment de désillusion, le rapport énumère plusieurs facteurs importants de départ : d’abord, les limites d’une carrière professionnelle ou universitaire et les besoins de recherche dans des domaines scientifiques, techniques et technologiques de pointe expliquent en grande partie les départs continus de cadres et d’étudiants à l’étranger. Ensuite, outre le prestige et le rayonnement dans la société, les diplômes d’universités étrangères offrent plus de chance de recrutement à l’international.

    Les lourdeurs administratives, les blocages bureaucratiques, les difficultés socioéconomiques et les limites d’épanouissement culturel motivent également le départ de cadres et d’universitaires. Le taux de chômage très important des diplômés du supérieur, le souci d’assurer un meilleur avenir à ses enfants et les raisons sécuritaires sont enfin d’autres facteurs importants dans le départ.

    Des diplômés du 3e cycle qui deviennent majoritairement cadres

    Ceux qui quittent l’Algérie ont en majorité entre 25 et 45 ans. Les docteurs en santé représentent la plus grande part des effectifs des diplômés les plus élevés exerçant en France. Ils se situent presque au même niveau que les ingénieurs. Ensuite viennent les personnes ayant obtenu un DESS et un master professionnel puis les DEA et masters.

    Ces diplômés sont pour la plupart en activité dans leur pays d’accueil. Ils connaissent certes le chômage, mais nettement moins que ceux qui n’ont pas de formation universitaire. Ils occupent pour la majorité des postes d’emploi dans des professions libérales et intellectuelles. Plus de la moitié des immigrés algériens qualifiés avait un contrat de travail à durée indéterminée, 11% exerçaient des professions libérales et 9,2% étaient au chômage.

    On constate que 34% d’Algériens installés en France sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles, contre 14% qui sont des «employés». On observe aussi un niveau assez faible de «brain waste» - soit à travers des emplois n’exigeant pas de niveau supérieur ou alors ils sont sous-employés avec une faible rémunération. 6% d’immigrés faisant le métier d’ouvrier.

    Il y a aussi le «brain waste» relatif, non mesurable encore, c’est la situation qui équivaut à la déqualification des diplômés, en les affectant à des postes de niveau inférieur à leurs qualifications. Le niveau des salaires peut être un indicateur : 35% des personnes perçoivent moins de 1500 euros par mois, 25% entre 1500 et 2500 euros et puis 37% gagnent plus de 2500 euros.

    Les médecins sont les plus concernés

    «L’Algérie n’est pas en situation de pénurie de médecins, elle a formé et forme encore un nombre important de praticiens», explique Ahcène Zehnati, chercheur au Cread. Le nombre de diplômés en médecine a plus que doublé entre 2001 et 2011, il passe de 1714 à 4023. Même chose pour les médecins spécialistes qui sont 897 en 2005 et 1929 en 2013. 11 629 médecins sont formés dans les spécialités médicales et chirurgicales entre 2005 et 2013.

    A titre de comparaison, la Tunisie forme 8 fois moins de généralistes et 4 fois moins de spécialistes que l’Algérie. Cette amélioration de la formation ne concerne cependant pas le personnel paramédical, puisque le rapport entre le nombre de personnel paramédical et les médecins a baissé : Il passe de 3,4 en 1998 à 2,47 en 2012. Pourtant, les médecins constituent la première catégories d’Algériens nés en Algérie et exerçant à l’étranger. Le taux de fuite est supérieur à ceux enregistrés en Afrique du Sud ou au Ghana, par exemple et le nombre de médecins qui quittent l’Algérie augmente constamment depuis 1997. «La destination privilégiée des médecins algériens reste majoritairement la France pour des raisons historiques, culturelles, système de formation, conventions inter-universitaires», rappelle le rapport.

    Près d’un médecin né en Algérie sur 4 exerce, en effet, en France. Les effectifs de médecins spécialistes ne sont pas touchés de la même manière. Pour les médecins nés en Algérie, quel que soit leur lieu de formation, le «taux de fuite» est de 43% pour la psychiatrie. Viennent ensuite l’ophtalmologie, la radiologie et l’anesthésie-réanimation. Pour les médecins nés et formés en Algérie, les taux sont moins importants, mais les spécialités les plus concernées sont là aussi la psychiatrie, la radiologie, l’ophtalmologie et l’anesthésie-réanimation. De manière générale, les médecins qui travaillent dans le secteur public sont plus touchés par le départ que ceux du privé.

    Le rapport ne présente pas les raisons de départ des médecins, mais estime que les salaires pourraient être l’un des facteurs. En 2013, un médecin non hospitalo-universitaire touchait 77 000 DA par mois pour un généraliste, 110 000 pour un spécialiste. Un maître-assistant dans un CHU est payé 90 500 DA et un professeur 183 000 DA. L’étude souligne que ces salaires sont en moyenne une fois et demie plus élevés que les salaires des cadres des entreprises nationales algériennes.

    Les Marocains partent pour faire un troisième cycle

    Les migrations intellectuelles marocaines remontent au XIXe siècle et elles sont aujourd’hui souvent le fait d’élites intellectuelles, de chercheurs ou d’étudiants et de sportifs, avec un taux de retour faible. «Malgré le développement de nouvelles destinations, comme c’est le cas pour la Belgique, le Canada, les Etats-Unis ou les pays de l’ancien bloc de l’Est, la France draine toujours le plus grand nombre d’étudiants marocains», rappelle le rapport. Ils représentent la première population estudiantine étrangère dans les universités françaises avec plus de 15% en 2004. A titre de comparaison, les Algériens représentent 8,5%.

    Aujourd’hui, l’arabisation, la suspension des bourses du gouvernement et les conditions d’inscription plus difficiles ont fait diminuer le nombre de départs, qui reste malgré tout important. Désormais, on part pour préparer un troisième cycle plus que pour faire des études de premier et deuxième cycles. Dans tous les cas, une partie des étudiants à l’étranger, une fois leur cursus universitaire achevé, demeure sur place, pour des raisons familiales ou professionnelles.

    Les meilleurs sont repérés dans les grandes écoles ou laboratoires et sollicités pour intégrer des emplois, parfois même avant l’obtention de leur diplôme. Les autorités ont tenté dans les années 1990 de limiter cette immigration avec des mesures restrictives. Aujourd’hui, l’Etat tente au contraire de structurer la diaspora scientifique marocaine pour favoriser le retour et la collaboration des élites installées à l’étranger avec le Maroc.

    Les boursiers mauritaniens ne rentrent plus au pays

    Plus de 70 000 diplômés mauritaniens vivent aujourd’hui à l’étranger, toutes spécialités confondues. Dans un pays où le taux de chômage officiel est de 10% et où le salaire des fonctionnaires, l’équivalent de 5000 DA par mois, n’attire pas les diplômés, plus de la moitié des diplômés mauritaniens à l’étranger finissent par s’installer temporairement ou définitivement dans leur pays d’accueil. La plupart d’ente eux sont des ingénieurs, scientifiques, universitaires, financiers, qui ont souvent accès à l’étranger à des emplois de haut niveau, notamment dans des organisations internationales, des universités ou des compagnies privées.

    Le départ des diplômés a été poussé par les crises politiques de 1987 avec le Front Polisario et 1989 avec le Sénégal, ainsi que par le plan d’ajustement structurel des années 1980. Le pays octroie des bourses aux étudiants mauritaniens qui veulent étudier à l’étranger, dopant implicitement dans le futur la migration des compétences scientifiques, selon le rapport. Ces bourses sont d’ailleurs à l’origine en grande partie de la mise en place de la diaspora scientifique mauritanienne établie à l’étranger.

    Traditionnellement, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et les pays d’Afrique de l’Ouest particulièrement le Sénégal, la Côte d’Ivoire constituent les principales destinations des boursiers mauritaniens. Face au nombre de diplômés chômeurs très important, «la plupart des étudiants en fin de cycle- notamment ceux des filières francophones- cherchent des inscriptions dans des universités françaises ou se lancent dans l’aventure aux USA, en Australie ou au Canada».


    Leïla Beratto El Watan, 6 novembre 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/soc/fuite_cerveaux.htm

  • Tamazight otage de l’inertie des directeurs de l’éducation (El Watan)

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	La langue amazighe peine à trouver son chemin au niveau des écoles d’Alger

    L’enseignement peine à redémarrer dans la capitale

    L’enseignement de tamazight a été élargi, en ce début d’année scolaire, à 22 wilayas. «La généralisation est en cours pour la 23e wilaya, Relizane, avec 8 divisions ouvertes», a annoncé M. Merad, directeur de l’enseignement moyen au ministère de l’Education nationale.

    Contrairement à ce qui a été promis par le ministère, concernant l’élargissement de tamazight à la wilaya d’Alger, aucune nouvelle classe ni recrutement n’ont été effectués. Les directions de l’éducation de la capitale n’ont pas mis en place la procédure nécessaire pour la création de sections d’apprentissage de cette langue, contrairement à ce qui s’est réalisé dans les wilayas concernées par l’enseignement.

    «Il n’y a pas de blocage», assure M. Merad. Il explique que pour l’ouverture d’une section, la direction de l’éducation fait, au préalable, un état des lieux et soumet clairement le choix aux parents d’élèves en procédant à la collecte des choix favorables exprimés avant d’engager les moyens humains nécessaires.

    Or, expliquent des représentants de parents d’élèves de la capitale, «cette procédure n’a jamais été faite au niveau des établissements de la wilaya d’Alger». Le ministère, à travers les directions de l’éducation, est chargé de mener les campagnes de sensibilisation pour l’enseignement de tamazight auprès des élèves.

    «Dans les wilayas concernées par l’ouverture des nouvelles classes de tamazight. C’est au mois de février que les démarches ont été entamées pour la création des sections à ouvrir en septembre», explique le directeur de l’enseignement moyen.

    Et d’ajouter que le rôle du ministère est «purement pédagogique», c’est-à-dire fournir les enseignants et le manuel scolaire et suivre la matière enseignée conformément à la réglementation. Pour ce responsable, l’enseignement de tamazight doit bénéficier de toute l’attention nécessaire, étant un facteur de cohésion «tout comme les autres constantes nationales».

    Dans les cycles primaire et moyen, le secteur compte 1700 enseignants de tamazight. L’enseignement a démarré en 1995 dans 16 wilayas. Le nombre d’élèves est passé de 37 690 en 1995 à 234 690 ces dernières années.


    Effraction

    Si la langue amazighe peine à trouver son chemin au niveau des écoles d’Alger, c’est à travers les cours d’alphabétisation que les Algérois peuvent enfin apprendre à lire et écrire la langue de Mouloud Mammeri. Les cours de tamazight débuteront, selon le secrétaire général du HCA, aujourd’hui. Trois sections seront mises en place, dont une au niveau du siège du HCA.

    Les personnes intéressées peuvent s’inscrire via internet. Une campagne d’affichage est menée par le HCA au niveau des stands du Salon international du livre et sur le site web de la structure. Les cours seront dispensés une fois par semaine, gratuitement. La tablette Azul dotée d’applications d’apprentissage de tamazight sera offerte ainsi que le manuel Aseghmigh pour consolider cet apprentissage.

    L’année de formation se déroule de novembre à juin et le cursus sera sanctionné par une attestation de niveau. C’est en partenariat avec l’association algérienne d’alphabétisation Iqraa que l’enseignement de tamazight pour adultes a été lancé, et ce, conformément à la convention-cadre paraphée le 20 avril 2015 à Alger.

    S’agissant des enseignants qui accompliront cette mission, le HCA a assuré que des sessions de formation de l’enseignement de cette langue concernera comme première étape, 9 wilayas, à savoir Alger, Oran, Ghardaïa, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Sétif et Batna. D’autres wilayas intégreront ce processus au fur et à mesure selon un plan de généralisation couvrant tout le territoire national, ajoute le HCA .

    Fatima Aït Khaldoun-Arab le 07.11.15 | 10h00

    http://elwatan.com/actualite/tamazight-otage-de-l-inertie-des-directeurs-de-l-education-07-11-2015-307042_109.php

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