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  • Syrie. Les photos de César commencent à parler (A l'Encontre.ch)

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    Après avoir provoqué un choc par ce qu’elles confirmaient – plus qu’elles ne révélaient – des pratiques barbares du régime de Bachar al-Assad, les photos prises et rendues publiques par l’ancien photographe de la Police militaire syrienne surnommé César ont commencé à parler. Chaque jour plus nombreux, des noms sont mis sur les visages déformés par la douleur ou émaciés par la faim.

    Encouragés par l’initiative de «l’Association syrienne pour les disparus et les détenus d’opinion» (SAFMCD), qui a entrepris de mettre progressivement en ligne – 3709 l’étaient au 13 mars courant –  les moins choquants de ces terribles documents, en regroupant les victimes, pour en faciliter l’identification, en fonction du service de moukhabarat ou de la branche des services de sécurité qui les avait enlevées, les habitants de Darya ont annoncé avoir reconnu parmi elles plusieurs dizaines de leur Vingt trois ont été clairement identifiés. Une dizaine d’autres, dont les traits ont été altérés par les coups, les souffrances et les privations, seraient également originaires de cette grosse municipalité de la proche banlieue de Damas.

    Parmi eux figurent le cheykh Nabil al-Ahmar, imam de la Mosquée Anas bin Malek, qui avait encouragé les jeunes de la ville à manifester, et un important activiste répondant au nom d’Ahmed Olayyan, dont l’influence sur les protestataires pacifiques avait été considérable. Tous deux avaient été arrêtés lors de l’attaque de la ville menée en août 2012 par les forces régulières. Cette attaque s’était soldée par plus de 800 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants, et par des centaines de blessés.

    Cette affaire «le plus grand massacre depuis le début de la guerre», selon L’Express – n’avait pas suscité beaucoup d’émoi, le régime ayant mobilisé tous les moyens habituels de sa propagande pour tenter d’imputer aux rebelles, comme à Houla quelques mois plus tôt, les méfaits de ses soudards. Aujourd’hui, près de 10’000 habitants de Daraya, parmi lesquels des femmes, sont encore emprisonnés.

    D’autres victimes photographiées par César ont ailleurs été identifiées. C’est le cas du jeune Fadi al-Qoudaiïmi, originyaire d’al-Rahiba, un gros village situé au nord du gouvernorat de Damas campagne, dont l’histoire met en lumière le cynisme des agents du régime. Jeune marié, l’intéressé avait été enlevé lors d’une rafle menée dans le village le 9 mars 2013. Après avoir saccagé la maison familiale et l’avoir violemment battu sous les yeux de sa femme et de sa mère, les forces de sécurité l’avaient emmenée avec elles en compagnie de son père, de son frère, de proches et de voisins. Son père et son frère avaient été libérés quelque temps plus tard. Dans l’espoir d’obtenir aussi sa libération, sa femme avait payé une forte somme d’argent à un intermédiaire qui prétendait pouvoir le faire sortir de prison. Avec des complices, il avait tiré tout ce qu’il pouvait de cette famille, dont le chef était malade et qui manquait de moyens.

    L’un des milliers de victimes anonymes photographiées par César

    L’un des milliers de victimes anonymes photographiées par César

    Ses proches avaient fini par entendre dire que Fadi était mort en détention. Mais ils n’étaient parvenus à obtenir ni la restitution de sa dépouille, ni l’acte de décès dont sa femme avait besoin pour régulariser à la fois son mariage et la situation de la petite fille qu’elle avait mise au monde après l’arrestation de son mari. Alors qu’elle avait dû se résoudre encore une fois à graisser la patte à un fonctionnaire, elle avait entendu dire que, peut-être…, finalement…, son mari pourrait être encore en vie dans l’une des geôles du pouvoir. Cela pouvait évidemment expliquer le refus des autorités de restituer à sa famille le corps du jeune homme.

    Malheureusement, la famille avait dû se rendre à l’évidence en découvrant, comme des dizaines d’autres familles de disparus à travers toute la Syrie, la photo de celui qu’elle recherchait parmi celles des milliers de victimes mises en ligne sur le site de l’Association pour les Disparus et les Détenus d’Opinion.

    Quelques jours après le début de cette opération, ce sont près de 90 victimes qui ont été identifiées dans le seul gouvernorat de Damas campagne. Outre Daraya (36) et al-Hasiba, elles étaient originaires des villes ou des quartiers de Doummar (17), Zabadani (15), Qatana (8), Kanaker (7), Ma’damiyet al-Cham (5) et Qoudsaya (1). Mais ces chiffres sont encore loin d’être définitifs, ne serait-ce que parce que seul un tiers des clichés a pour l’heure été posté.

    D’autres associations ont été créées en Syrie et des pages ouvertes sur Facebook pour aider les familles à retrouver leurs proches, comme «Disparus et morts anonymes» qui s’est fixé pour objectif de publier les photos des Syriens et Syriennes enlevés et tués par les services de renseignements dans  le secret de leurs prisons et celles de leurs compatriotes non identifiés après leur décès. D’autres espèrent, en contribuant à la diffusion des photos de César, pousser les Etats démocratiques et les organisations de défense des Droits de l’Homme à tout mettre en œuvre pour «stopper la machine à tuer de Bachar».

    Ou, mieux encore, pour que justice soit faite et obtenir la mise en accusation du «traître qui tue son peuple» devant une cour pénale internationale pour «crimes contre l’humanité».

    Publié par Alencontre1 le 18 - mars - 2015 Par Ignace Leverrier
     
  • Après l’attentat du Bardo à Tunis, le Forum social mondial maintient ses activités (Essf)

    Nous publions ci-dessous de premières réactions à l’attaque menée dans le musée du Brado à Tunis. D’autres suivront.

    Le Forum social mondial et l’ensemble de ses activités sont maintenus

    Suite à la lâche attaque terroriste survenue aujourd’hui à midi (mercredi 18/03/2015) au musée du Bardo jouxtant le siège de l’assemblée des représentants du peuple, le comité d’organisation du FSM Tunis 2015 déclare que le Forum et l’ensemble de ses activités sont maintenus.

    Par cette attaque, les groupes terroristes extrémistes visent à mettre à mal l’expérience de la transition démocratique en Tunisie et dans la région ainsi qu’à créer un climat de peur au sein des citoyens qui aspirent à la liberté, la démocratie et à la participation pacifique à la construction démocratique.

    La rapide riposte du mouvement social, civil et des acteurs politiques en Tunisie opposés au terrorisme et appelant à l’unité pour le combattre prouve s’il en était besoin, l’attachement des Tunisiens à leur nouvelle expérience démocratique. Le mouvement social et civil en Tunisie et dans la région compte plus que jamais sur le soutien des forces démocratiques dans le monde entier pour s’opposer à la violence et au terrorisme.

    Plus que jamais, la large participation au FSM 2015 (Tunis 24-28 mars 2015) sera la réponse appropriée de toutes les forces de paix et de démocratie qui militent au sein du mouvement altermondialiste pour un monde meilleur, de justice, de liberté et de coexistence pacifique.

    Le comité d’organisation du FSM appelle toutes les composantes du forum social mondial à intensifier leurs efforts en vue de la mobilisation pour le succès de la prochaine session du FSM afin d’assurer la victoire de la lutte civile et pacifique contre le terrorisme et le fanatisme religieux qui menacent la démocratie, la liberté, la tolérance et le vivre ensemble.

    Pour le comité d’organisation du FSM Tunis 2015

    Le coordinateur
    Abderrahmane Hedhili

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    Appel à rassemblement

    Aujourd’hui18 mars 2015 le terrorisme a de nouveau frappé la Tunisie. Au sein du musée du Bardo, à deux pas de l’assemblée des représentants du peuple, plus d’une dizaine de victimes sont à déplorer. Cette attaque, probablement minutieusement préparée, tend à montrer que le terrorisme est à combattre sans désinvolture, avec professionnalisme, dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre l’obscurantisme.

    Le Front Populaire Ile-de-France appelle à un rassemblement en hommage à toutes les victimes de cet acte odieux ce jour à partir de 19h metro saint francois xcavier ligne 13

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    Front Populaire Ile-de-France

    LA FTCR APPELLE A LA MOBILISATION GÉNÉRALE CONTRE LE TERRORISME EN TUNISIE ET DANS LE MONDE

    La FTCR s’incline profondément devant les victimes, touristes étrangers, force de l’ordre et civil tunisiens innocents, du lâche attentat qui a eu lieu aujourd’hui, au musée du Bardo jouxtant la chambre des représentants du peuple, perpétrés par les terroristes qui sévissent en Tunisie et dans les pays voisins.

    La FTCR réitère son engagement à combattre le terrorisme sur tous les plans et appelle les forces démocratiques éprises de paix à soutenir le combat des forces démocratiques tunisiennes contre le terrorisme qui vise à instaurer un régime sanguinaire, fasciste, liberticide et rétrograde en Tunisie et dans la région.

    Elle appelle à participer aux mobilisations à Tunis et en France dans le reste du monde.

    Elle sera présente au rassemblement silencieux qui sera organisé demain à partir de 16 heures devant le musée du Bardo en hommages aux victimes étrangères et tunisiennes. Un dépôt de fleurs sera fait et des bougies seront allumés.

    POUR LA LUTTE PACIFIQUE LARGE POPULAIRE CONTRE LE TERRORISME

    FTCR

    18 mars 2015
     

     

  • Nouveautés sur "Agence Médias Palestine"

     
    Record du nombre de violations des media en Palestine en 2014

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    RAMALLAH (Ma’an) – Le Centre Palestinien pour le Développement et la Liberté des Media (MADA) a dit dimanche que l’année 2014 a vu 465 violations de la liberté des media en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza et à Jérusalem Est. Ghazi Hanania, le président de MADA, a dit à des reporters que 2014...
     
     
    Six adolescents, un adulte, détenus par l’armée près de Jénine

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    Samedi 15 mars 2015 07h39 par IMEMC & Agences Samedi soir, les soldats israéliens ont détenu six adolescents palestiniens et un adulte du village d’al-‘Arqa, à l’ouest de la ville de Jénine au nord de la Cisjordanie. Le Bureau de Coordination du District Palestinien (Palestinian District Coordination Office – DCO) a réussi à obtenir leur...
     
     
    Gideon Lévy: Pour voir à quel point Israël est devenu raciste, regardez à gauche

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    Les sommets atteints par l’expression de la haine contre les Arabes sont choquants, tout comme leur acceptation par le public israélien. Par Gideon Lévy, dimanche 15 mars 2015, 6h20 Le « vol chocolat » d’Israël – l’équivalent politique de cet incident récent, une vidéo de ce qui est devenu un virus, dans laquelle des passagers...
     
     
    Précaire et dangereuse : une journée dans la vie d’un pêcheur de Gaza

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    Mohammed Omer – Middle East Eye – 16 février 2015 Malgré l’accord de cessez-le-feu, la marine de guerre israélienne poursuit ses attaques contre les bateaux de Gaza dans la zone de pêche étendue, provoquant peur et privations. Des pêcheurs reviennent avec seulement une petite pêche et cela parce qu’ils ont été forcés de pêcher à...
     
     
     
    Yonatan Mendel : Journal – élections en Israël

    Yonatan Mendel : Journal – élections en Israël

    Journal – élections en Israël. Yonatan Mendel, 6 mars 2015 Chaque fois qu’Israël fait la une pour le meurtre massif de Palestiniens à Gaza ou de Turcs civils dans les eaux internationales, je propose un article à la LRB (London Review of Books). La réponse habituelle est que je suis en retard ou qu’une personne...


     

     

  • La France, nouvelle alliée objective du système tortionnaire marocain (Afriques en lutte)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/00/01/3302130056.jpeg

    Accord de coopération judiciaire France-Maroc 

    Le 31 janvier, la France et la Maroc ont signé un « amendement très important[1] », aux accords de coopération judiciaire franco-marocains, que l’ACAT a pu se procurer. Outre les problèmes de constitutionalité qu’il pose, ce texte contient des dispositions exceptionnelles et dangereuses qui mettent en péril la défense des victimes de crimes françaises et marocaines, en rendant de facto quasi-impossible toute poursuite en justice de ressortissants marocains si le Maroc s’y oppose. Un accord outrageant, taillé sur mesure pour apaiser le royaume chérifien après un an de brouille diplomatique entre les deux pays. Et qui piétine les droits de l’homme.

    À tout prix, il fallait apaiser le Maroc. L’accord que la France vient de signer pour ce faire véhicule un message problématique : il donne l’image d’une France disposée à créer une justice à géométrie variable, soumise aux exigences des États partenaires, au détriment de la défense constante et inconditionnelle des droits de l’homme dont elle se prévaut pourtant.

    En effet, l’accord conclu le 31 janvier garantit au Maroc la possibilité d’enterrer toute affaire qu’il juge gênante. En amont de la visite annoncée de Laurent Fabius à Rabat le 9 mars, l’ACAT et Ancile Avocats alertent sur les conséquences graves qu’engendre l’amendement sur l’accès des victimes à la justice et la nécessité impérative qu’il soit soumis au parlement.

     

    Décryptage juridique par l’ACAT et Ancile Avocats :

    Le devoir d’informer : une menace sur l’efficacité des enquêtes

    Désormais, si une infraction (délit ou crime) commise au Maroc, par un Marocain, est dénoncée devant la justice française, alors, la France devra informer immédiatement le Maroc de cette procédure et vice-versa.

    Texte de l’amendement : « 1/ Dans le cadre de leurs engagements respectifs et afin de contribuer à la bonne mise en œuvre des conventions internationales qui les lient, les parties s’emploient à favoriser une coopération plus efficace ainsi que tous échanges entre les autorités judiciaires aux fins de bonne conduite des procédures, notamment lorsque les faits dénoncés ont été commis sur le territoire de l’autre. 2/ Dans cette dernière hypothèse, chaque Partie informe immédiatement l’autre Partie des procédures relatives à des faits pénalement punissables dans la commission desquels des ressortissants de cette dernière sont susceptibles de voir leur responsabilité engagée. »

    Décryptage :

    En s’obligeant à informer immédiatement le Maroc de l’ouverture d’une procédure en France mettant potentiellement en cause un de ses ressortissants, la France laisse tout loisir aux autorités chérifiennes d’entraver le bon déroulement d’une enquête qu’elles estimeraient politiquement sensible, en intimidant les victimes et les témoins, en détruisant les éléments de preuves ou encore en prévenant les suspects potentiels du risque d’arrestation en cas de visite en France.

    Normalement, au stade de l’enquête, le travail du juge français est couvert par le secret, élément qui est justement indispensable à l’efficacité et à la sérénité des investigations ainsi protégées des pressions et autres manœuvres pouvant entraver la découverte des faits. Dans cette idée, il revient normalement au juge de décider du moment approprié pour informer les autorités étrangères d’une enquête et éventuellement solliciter leur concours.

    La disposition sur le devoir d’informer prévue dans l’amendement est particulièrement inquiétante quand on sait que les plaignants déposant plainte à l’encontre d’agents de sécurité marocains font régulièrement l’objet de manœuvres d’intimidation allant des menaces au harcèlement judiciaire.

    La réciproque (cas de ressortissants français mis en cause par des victimes marocaines) est également rendue possible par l’amendement mais, compte tenu du motif de la brouille entre le Maroc et la France (la mise en cause du responsable du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour complicité de torture par une juge d’instruction française), il est difficile de ne pas y voir la garantie octroyée au Maroc de pouvoir « couvrir » ses agents.

    Fin de la compétence universelle pour les crimes graves commis au Maroc

    Désormais, la justice marocaine, informée de l’ouverture d’une procédure en France concernant un ressortissant étranger victime d’un crime au Maroc, pourra décider des suites à lui donner : dans les cas où le juge marocain décidera d’ouvrir lui-même une procédure au Maroc, la justice française devra « prioritairement » se dessaisir du dossier. Une fois l’affaire transférée à la justice marocaine, cette dernière aura toute latitude pour l’enterrer.

    Texte de l’amendement : « 3/ S’agissant de procédures engagées auprès de l’autorité judiciaire d’une Partie par une personne qui n’en possède pas la nationalité et pour des faits commis sur le territoire de l’autre Partie par un de ses ressortissants, l’autorité judiciaire saisie recueille dès que possible auprès de l’autorité judiciaire de l’autre partie ses observations ou informations

    Cette dernière prend toutes les mesures qu’elle juge appropriées y compris le cas échéant l’ouverture d’une procédure. Au vu des éléments ou informations reçus, l’autorité judiciaire saisie détermine les suites à donner à la procédure, prioritairement son renvoi à l’autorité judiciaire de l’autre partie ou sa clôture. En l’absence de réponse ou en cas d’inertie de l’autre Partie, l’autorité judiciaire saisie poursuit la procédure »

    Décryptage :

    Cette disposition est strictement relative aux affaires de compétence universelle, c’est à dire les cas où un non-Français, victime de torture ou de disparition forcée au Maroc, par des agents de l’État marocains, porte plainte en France, à l’occasion du passage dans l’hexagone d’un de ses bourreaux.

    Actuellement, le Code de procédure pénale français prévoit, conformément aux engagements internationaux de la France, la compétence du juge français pour enquêter et juger ces crimes d’une gravité telle qu’ils ne peuvent demeurer impunis.

    Selon l’amendement, si le crime en question est commis au Maroc par des marocains, le juge français devra en priorité se dessaisir au profit du juge marocain, dont on sait pourtant pertinemment qu’il ne diligentera pas une enquête sérieuse, indépendante et impartiale dès lors que des agents de l’Etat sont mis en cause. On ne compte plus les nombreux rapports d’organes des Nations unies et d’ONG qui dénoncent l’impunité dont jouissent les auteurs de crimes graves au Maroc. Cette dernière année, la justice marocaine s’est d’ailleurs davantage illustrée dans la poursuite judiciaire de victimes de torture ayant porté plainte, que dans la poursuite de tortionnaires[2]. En se dessaisissant ainsi auprès de la justice marocaine, le juge français se rendra tout simplement coupable d’un déni de justice.

    L’accès à la justice des français victimes de crimes au Maroc mise en danger

    Le dernier alinéa de l’amendement, rédigé d’une façon aussi lapidaire que floue, est potentiellement très dangereux. Il prévoit en effet que le juge français se dessaisisse prioritairement au profit de la justice marocaine, même si la victime du crime est française !

    Texte de l’amendement : « 4/ Les dispositions du paragraphe 3 du présent article s’appliquent aux individus possédant la nationalité de l’une ou l’autre Partie. »

    Décryptage :

    Si l’amendement est adopté, il introduira une « exception marocaine ». On imagine sans peine les conséquences particulièrement désastreuses qu’une telle démarche aura sur les plaintes concernant des crimes commis par des agents de l’Etat marocains. Cette disposition, comme toutes les autres, est taillée sur mesure. Elle vise principalement Adil Lamtalsi, Mostafa Naïm et Zakariya Moumni, trois citoyens français qui ont porté plainte en France pour des crimes de torture subis au Maroc.

    Des dispositions illégales ?

    Au-delà des problèmes évidents que pose cet amendement au regard de la défense des victimes et, plus généralement, de la défense des droits de l’homme dont la France fait officiellement une priorité, le texte soulève de fortes interrogations au regarde de sa légalité et de sa compatibilité avec la Constitution française et les engagements internationaux de la France :

    La transmission d’informations devant être fournies au Maroc par la France et vice-versa, sur les enquêtes en cours est potentiellement contraire au principe du secret d’instruction, de l’enquête et des poursuites. Elle est à cet égard possiblement illégale.

    A plusieurs égards, le texte de l’amendement est si vague qu’il pourrait être inconstitutionnel, car il enfreint le principe de la légalité juridique. La loi pénale française doit définir les procédures avec précision, sans quoi elle viole le principe de légalité, pourtant garantie tant par la Constitution que par la Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

    En l’état, le texte viole l’égalité d’accès à la justice entre les Français victimes de crimes à l’étranger. Prenons l’exemple du traitement de deux plaintes déposées en France par une victime française, pour un crime commis au Maroc (viol, torture), l’un par un Marocain, l’autre par un Tunisien. Si le crime met en cause un Tunisien, la justice française aura la possibilité (sans y être contrainte) de transférer le dossier à la justice marocaine, mais elle ne le fera pas si, par exemple, la justice marocaine ne présente pas de garanties de sérieux et d’équité. En revanche, la justice française aura l’obligation (et non la simple option) de dénoncer le crime au Maroc si l’auteur présumé du crime est Marocain. Et si le juge marocain décide d’ouvrir une enquête, le juge français sera obligé d’opter en priorité pour l’option du dessaisissement. 18 mars 2015 par ACAT,

    Contact presse :

    Christina Lionnet, ACAT, 01.40.40.74.10 / 06.03.86.06.68 christina.lionnet@acatfrance.fr

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/accord-de-cooperation-judiciaire

     

  • Bachar el-Assad a-t-il aussi tué les ONG humanitaires? (JDD)

    Quatre ans après le début de la guerre, les civiles sont toujours en danger. Les ONG ont été contraints à diminuer leur présence sur le terrain à cause du danger pour leurs équipes

    Pour les responsables de l'ONU ou des grandes organisations non gouvernementales (ONG), le constat est identique : après quatre années de guerre en Syrie, non seulement le conflit ne touche pas à sa fin mais la situation ne cesse de se détériorer pour les populations civiles.

    Les patrons de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) ont même signé un texte commun : "Nous avons exprimé notre horreur, notre indignation, notre frustration à mesure que la tragédie s'est déroulée." Mais, jusqu'ici, en vain. "Dès le début, la Syrie a été un challenge, confie au JDD Dounia Dekhili, responsable des programmes de Médecins sans frontières (MSF) pour la Syrie, mais on a un niveau de violence rarement atteint sur le terrain, en raison de la complexité du nombre des acteurs dans ce conflit."

    Handicap international ne dit guère autre chose. "Le bilan est négatif et très sombre, poursuit Anne Héry, responsable du plaidoyer à Handicap. Cette guerre est d'une violence extrême, et l'année 2014 aura été la plus meurtrière. Aujourd'hui, nous avons 60% des blessures qui sont causées par des armes explosives et 40% par des armes à feu, alors que d'ordinaire, c'est l'inverse. " Les enfants sont gravement touchés. Selon Laurent Chapuis, responsable de la protection de l'enfance pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, "la crise syrienne est, dans l'histoire de l'Unicef, la plus importante par sa longueur, son ampleur, le nombre d'enfants touchés et de pays affectés". Pour le président de Médecins du monde, le Dr Thierry Brigaud, "les mots ne suffisent plus pour décrire les atrocités endurées par ces populations".

    Davantage de victimes et moins d'argent

    L'aide médicale est paralysée, faute d'accès. "Nous arrivons encore à travailler avec quelques groupes locaux, poursuit Dounia Dekhili de MSF, en revanche les forces d'Assad et de l'État islamique (EI) restent hermétiques à toutes nos demandes de négociation afin d'être autorisés à soigner les civils." Handicap international concède quelques actions négociées et abouties avec Jabhat al-Nosra mais pas davantage avec l'EI. Après le kidnapping de membres de ses équipes, MSF a dû se résoudre à diminuer sa présence sur le terrain.

    Il ne reste désormais que deux hôpitaux contre six, il y a un an. La moitié des projets ont été abandonnés. "Ce que nous faisons est largement insuffisant, déplore la responsable de MSF, et les hôpitaux sont la cible de tous." Si le nerf de la guerre demeure souvent l'argent, l'humanitaire n'échappe pas davantage à cette équation. "Alors que les besoins humanitaires pour la Syrie ont été multipliés par douze, insiste Anne Héry de Handicap international, les financements n'ont pas suivi. Ils n'ont été que multipliés par trois." L'Unicef a appelé les pays contributeurs à verser 814 millions de dollars pour l'année 2015 mais n'a reçu jusqu'ici qu'une centaine de millions. Toutes les ONG s'accordent aussi à constater que la volonté politique n'existe pas. "L'autre spécificité du conflit syrien, conclut, visiblement très ébranlée, Dounia Dekhili, c'est l'acceptation générale, internationale et politique, des crimes de guerre commis contre les civils, par tous les combattants en présence."

    http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Bachar-El-Assad-a-t-il-aussi-tue-les-ONG-humanitaires-722886

  • Syrie. Bachar lance des barils de gaz toxiques (Al'Encontre)

    Par FemmeS pour la Démocratie

    Fort de sa nouvelle pseudo-légitimité, Bachar Al-Assad innove pour le 4e anniversaire de la révolution: des barils chimiques pour les enfants de Sarmine (Idleb), après ceux d’al-Ghouta (Damas) en août 2013.

    La nuit du 16 au 17 mars, à l’occasion du 4e anniversaire de la révolution syrienne, Assad a envoyé un cadeau spécial vers le nord de la Syrie, en territoire libéré de son contrôle: un bombardement par l’aviation militaire avec utilisation de barils d’explosifs avec des gaz mortels sur les régions d’Idleb (Sarmine et Salqine). Le nombre de blessés à Sarmine est d’environ cent personnes dont des enfants et une famille entière a déjà trouvé la mort (les parents avec trois enfants en bas âge et la grand-mère). Ce nombre est susceptible d’augmenter dans les heures qui suivent. A Salqine, on ne rapporte pas de blessés pour l’instant.

    Suite à la déclaration de John Kerry le 15 mars, Assad s’est manifestement senti protégé et donc à l’abri de la justice. Pour tester cette protection nouvellement annoncée, il a utilisé une fois encore les armes chimiques à Idleb. Aujourd’hui, il est sans aucun doute prêt à exterminer toute la population des régions qui ont échappé à son contrôle pour étouffer la révolution et récupérer le pouvoir sur tout le territoire syrien.

    Nous adressons donc ce message à tous les politiques, diplomates et parlementaires des pays occidentaux qui se disent partisans de la liberté et des droits de l’homme : « Si vous allez à Damas pour serrer la main du dictateur criminel qui a les mains souillées du sang syrien, sachez que vos mains en seront tâchées pour toujours. Vous deviendriez ainsi complices de crimes contre l’humanité ! ».

    Témoignage de l’intérieur

    https://www.facebook.com/rots.baba/posts/811638575556967?pnref=story

    « J’espère que ces photos ne dérangent pas trop ceux qui œuvrent à l’élimination du peuple syrien en silence et sans scandale. Je vous jure que ces enfants ne sont pas des terroristes, ne sont pas contre “la résistance à Israël”, ne sont pas des partisans de Daech (ISIS). Je publie leurs photos ici en souvenir d’eux, car ils nous ont quittés pour toujours. Je ne sais pas si le fait de les tuer par gaz mortel apporte une solution ou si cela représente une victoire militaire définitive… si c’était le cas alors la paix soit sur leurs âmes, car leur mort serait justifiée pour mettre fin au « complot contre le régime »…

    Je n’ai aucun espoir que la conscience humaine se réveille, je n’appelle pas non plus à la vengeance. Celui qui les a tués est lui aussi un être humain comme nous et il a des enfants comme ces enfants et je n’accepterais pas que ses enfants payent le prix de sa colère contre nous… nous n’avons que la patience et nous ne disons que ce qui satisfait Dieu.

    Mais excusez-nous car nous avons perdu la raison et ne soyez pas surpris de voir une augmentation sensible du nombre de Syriens qui meurent des effets secondaires de cette oppression, parce que mourir d’une crise cardiaque est mille fois plus simple qu’une mort lente mille fois par jour.

    J’adresse mes condoléances aux Syriens du gouvernorat d’Idleb, à Sarmine, Qumeinas, Kafr-Takharim et Salqine et à chaque mère qui a perdu un fils ou un frère, un mari, un père ou qui a perdu toute sa famille d’un coup… Nous n’avons de soutien que Dieu. »

    Publié par Alencontre le 17 - mars - 2015

    Cliquez sur ce lien pour avoir accès au rapport en anglais de l’ONG Human Center

    Conférence-débat à Lausannne le 19 mars, à 17h15, avec François Burgat et Nahed Badawia, UNIL, Bâtiment Géopolis, salle 2227 (détails en cliquant sur la rubrique Activités ou sur ce lien

    http://alencontre.org/moyenorient/syrie/syrie-bachar-lance-des-barils-de-gaz-toxiques.html

  • Comment des organisations féministes et de gauche peuvent-elles s’associer au mouvement marocain réactionnaire Participation et Spiritualité musulmane? (Essf)

    Hassan Aglagal, militant marocain membre du NPA, est scandalisé de voir Participation et Spiritualité musulmane, un mouvement religieux réactionnaire d’origine marocaine, participer régulièrement à des initiatives antiracistes aux côtés de formations de gauche. Suite à notre prise de position contre le fait de tenir meeting commun avec l’UOIF [1], il nous a sollicités pour rendre publique son indignation face à cet état de fait. Nous publions son texte ci-dessous.

    Manif pour Tous et Alliance Vita

    Participation et Spiritualité musulmanes (PSM) est l’association qui représente en France le mouvement Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance), mouvement de l’islam politique fondé en 1973 au Maroc par le mystique soufiste Abdelassame Yassine (1928-2012) qu’elle considère comme « un père intellectuel et spirituel » [3]. PSM est essentiellement à l’œuvre en France pour mettre en lumière, auprès d’un plus large public, l’homme qu’il fut et ses « enseignements ».

    Cependant, tout comme l’UOIF, PSM n’est pas une organisation à vocation purement religieuse et n’hésite pas à s’impliquer activement dans les débats de société, défendant des positions tout à fait réactionnaires. Elle a ainsi appelé à manifester le 24 mars et le 26 mai 2013 aux côtés de la droite et l’extrême droite lors de « La Manif Pour Tous » [4] et affiche sans vergogne sa sympathie pour l’Alliance Vita, l’un des principaux lobbys français anti-IVG. PSM a d’ailleurs participé à son université d’été 2013 [5].

    Un mouvement influent au Maroc

    Al Adl Wal Ihsane assure son implantation (recrutement, collectes d’argent…) en Europe à travers de nombreuses associations comme PSM. Il est également présent au Canada et au États-Unis. Parmi ses sections, on compte par exemple l’Observatoire canadien des droits de l’homme ou L’Organisation nationale pour le dialogue et la participation en Espagne. Ce mouvement n’est pas uniquement la plus grande force politique organisée au Maroc, mais aussi une organisation très implantée dans les pays où il y a une forte présence d’immigrés marocains.

    Au Maroc, Al Adl Wal Ihsane s’est fait connaître en s’investissant dans les mobilisations contre les guerres en Irak et pour la Palestine. Pendant le mouvement du 20-Février, Al Adl Wal Ihssane était la plus grosse organisation avant son retrait pour ne pas nuire à l’autre parti islamiste, le Parti de la Justice et du Développement (PJD), entré au gouvernement en novembre 2011. S’il est impossible d’avoir des chiffres exacts concernant les effectifs et le budget de ce mouvement, il semblerait bien qu’il soit soutenu financièrement par une partie de la bourgeoisie commerçante [7]. Il collecte aussi des sommes auprès de ses adhérents et de ses sympathisants à l’étranger.

    Du sang sur les mains

    Même si le mouvement dit bannir la violence, deux meurtres politiques ont été attribués à Al Adl au Maroc. Les milices des disciples de Yassine ont ainsi été impliquées directement dans l’assassinat de deux étudiants d’extrême gauche et militants de l’UNEM (Union Nationale des Étudiants du Maroc) : en novembre 1991 à Oujda et Mohamed Aït Ljid Benaïssa en mars 1993 à Fès.

    En octobre 1991, Maâti Boumli a été enlevé puis assassiné à l’université d’Oujda. Douze étudiants adlistes ont été arrêtés puis condamnés à 20 ans de prison pour homicide. Malgré cela, le groupe n’a jamais reconnu sa responsabilité, arguant que ses militants ont été « injustement emprisonnés pendant d’aussi longues années ». Le deuxième crime attribué à un militant d’Aldl Wa Ilhsane remonte au 25 février 1993. Benaïssa Aït El Jid a été assassiné près de l’université de Fès [Voir encart ci-dessous]. La confrérie a été une nouvelle fois montrée du doigt mais il a fallu attendre 13 ans pour qu’en octobre 2006, Omar Mouhib, un de ses militants, soit enfin arrêté pour sa participation au meurtre d’Aït El Jid. Le procès s’est soldé par une condamnation en appel de Mouhib à dix ans de prison [8].

    Ce sont les mêmes criminels d’autres groupes islamistes, qui partagent la même formation politico-religieuse que Adl wal Insane, qui ont assassiné Omar Benjelloun au Maroc, Mehdi Amil et Hussein Marwa au Liban, Faraj Fouda en Égypte, Tahar Djaout et Abdelkader Alloula en Algérie, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi en Tunisie.

    Une alliance impossible

    Ce mouvement réactionnaire et obscurantiste, comme tous les mouvements de l’islam politique, ne cesse de répéter le slogan creux « l’islam est la solution » comme réponse aux questions concrètes dans le domaine social et politique, et d’exiger un retour pur et simple au passé pour appliquer la « Charia » et les lois du « véritable islam », celui de l’époque du prophète ! Ce courant politique, ayant profité antérieurement de la faiblesse de la gauche et de la montée des mouvements de même filiation idéologico-politique depuis que les Ayatollah se sont emparés du pouvoir en Iran, est devenu la plus grande force organisée au Maroc. De toute évidence, tous les mouvements islamistes réactionnaires comme celui de « Justice et bienfaisance » rejettent la laïcité et la séparation entre religion et politique et s’opposent à l’égalité des droits et à la liberté d’expression. Les membres de PSM n’ont aucun intérêt à dévoiler leur projet politique, et ont la capacité de cacher leurs vraies idées en pratiquant une certaine dissimulation reposant sur la « taqiya ».

    C’est hallucinant de voir des organisations comme le NPA, le PCF, Ensemble, Les antifas du Capab fréquenter des associations réactionnaires comme PSM et l’UOIF ! Ces deux associations ne peuvent en aucun cas être des partenaires d’organisations de gauche.

    S’il est juste de mener la bataille contre le racisme et contre TOUTES les oppressions, il ne faut la mener qu’avec des partenaires ayant une certaine crédibilité, et non avec des organisations réactionnaires et obscurantiste comme PSM et l’UOIF !

    Hassan Aglagal


    Contre les étudiants, les islamistes au service de la répression étatique

    D’un point de vue historique7, l’extrême gauche avait une certaine hégémonie (vis-à-vis des partis réformistes) au sein de l’UNEM depuis la fin des années 1960. Lors du 15e congrès du syndicat en 1972, le Front Uni des Étudiants Progressistes qui réunissait les trois organisations révolutionnaires des années 1970 (Ila Al Amame – En avant, 23 mars et Servir le Peuple) est arrivé à sa présidence.

    Le congrès a appelé à la lutte pour une éducation populaire, arabe, démocratique, laïque et unifiée. Une semaine seulement après ce congrès le président de l’UNEM Abdelaziz Mnebhi et son vice-président ont été arrêtés le 2 Août 1972, ce qui provoqua en 1972-1973 une rentrée scolaire chaude pour leur libération. Une campagne de répression a alors été mise en place, des étudiants de l’UNEM ont été emprisonnés, exclus de leur établissement scolaire. Le 24 Janvier 1973, l’UNEM a été officiellement interdite. Malgré la répression, les luttes ont permet la libération du président et vice-président de l’UNEM et la levée de l’interdiction de l’UNEM en novembre 1978.

    Depuis l’échec de son 17e et dernier congrès en 1982, l’UNEM a connu un vide organisationnel. Ce qui n’a pas empêché les militant-e-s de mener des luttes victorieuses dans presque toutes les facs à l’exception de l’École Mohammedia d’Ingénieurs (bastion de l’UNEM et de l’extrême gauche), parce que le régime a imposé un système paramilitaire dans l’École8. Mais les vagues d’arrestations se sont poursuivies.

    A partir de la fin des années 1980, la priorité est devenue celle de la lutte pour la levée de l’interdiction de fait de l’UNEM. Les militants restants ont alors tenté une réorganisation par la base. C’est aussi et surtout à cette période que le régime dépressif a trouvé dans les islamistes un moyen d’écraser l’extrême gauche dans les universités, notamment au travers de deux factions des islamistes, Al Adl Wa lhssane et le PJD, utilisées pour contrecarrer la présence et la puissance de l’extrême gauche dans les universités, dans un climat de montée de l’islamisme au Maroc. Cette reprise en main ne s’est pas faite sans violence, la période ayant été marquée par des affrontements sanglants entre étudiants des deux bords. C’est à cette époque que les deux militants d’extrême gauche membres de l’UNEM Mohamed Aït Ljid Benaïssa et Maâti Boumli ont été assassinés par les islamistes.

    AGLAGAL Hassan 3 mars 2015
     

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34592

     

  • Humour Algérien (Liberté.dz)

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  • Laghouat, des détenus en grève de la faim (Algeria Watch)

    Belkacem Khencha et huit de ses camarades, tous militants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et fervents opposants à l’exploitation du gaz de schiste, ont entamé une grève de la faim depuis samedi soir en raison du retrait de la défense des prévenus du procès qui devait se tenir le 11 février passé.

    “Je viens de leur rendre visite et ils m’ont fait part de leur décision de faire une grève de la faim illimitée, en réponse à l’injustice qui les frappe”, a-t-on appris auprès de Me Noureddine Ahmine, l’un des avocats de la défense et membre actif du collectif de la défense et membre du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme (Raddh).

    En effet, “des personnes désireuses d’assister au procès mercredi passé, dont certains membres des familles des détenus ainsi que la presse, ont été empêchées d’accéder à la salle d’audience. Cette privation a même touché les témoins en faveur des détenus. Un état de fait qui s’est couronné par une quasi-inexistence du public dans la salle”. “On s’est retiré pour ne pas cautionner un procès qui ne peut déboucher que sur une parodie de justice”, a-t-il ajouté.


    Pour rappel, les détenus à la prison de Laghouat avaient déjà observé une première grève de la faim de huit jours dès le prononcé du verdict en première instance, pour dénoncer les peines que la justice avait prononcées contre eux en première instance, selon Me Ahmine. Ils devaient être jugés mercredi passé en appel pour répondre aux accusations qui leur sont reprochées, à savoir “l’attroupement non armé (art. 97 du code pénal) et pour actes, paroles ou écrits publics, qui ont pour objet de faire des pressions sur les décisions des magistrats, tant qu’une affaire n’est pas irrévocablement jugée (art. 147 du code pénal)”.


    Le tribunal de première instance de Laghouat avait condamné, le 11 février passé, chacun des prévenus à 12 mois de prison ferme dont 6 avec sursis, et ce, après avoir été interpellés lors d’un sit-in organisé en solidarité à un autre militant du même mouvement. Il s’agit de Belkacem Khencha, Brahimi Belelmi, Mazouzi Benallal, Azzouzi Boubakeur, Belkacem Korini, Faouzi Benkouider, Tahar Bensarkha et d’Abdelkader Djaballah.

    “Le verdict avait été prononcé en catimini, avant presque l’ouverture de l’audience”, selon un communiqué rendu le même jour par le Réseau algérien des défenseurs des droits de l’Homme (Raddh). “Il a été trop sévère et injuste” aux yeux de Me Noureddine Ahmine, qui a aussitôt interjeté appel. Quant au dénommé Mohamed Regue (32 ans), le verdict est de 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA. Liberté, 16 mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/chomeurs/detenus_greve_faim.htm

  • Les paysans de 36 wilayas réunis hier à Boumerdès : La mafia du foncier pointée du doigt (El Watan)

     

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    Des centaines d’agriculteurs venus de 36 wilayas du pays se sont rencontrés, hier à Boumerdès, pour «échanger leurs expériences» et faire part de leurs difficultés. Ce colloque a permis de faire remonter à la surface le  désarroi qui habite les paysans face à la dilapidation du foncier agricole par une mafia vorace.

     

    Le discours des responsables du secteur de l’agriculture ne colle plus avec la réalité que vivent les paysans aux quatre coins du pays. Hier, plus de 450 agriculteurs venus de 36 wilayas se sont rencontrés à Boumerdès pour «échanger leurs expériences afin d’améliorer la qualité et la quantité de leurs rendements».

    Mais les paysans ayant assisté à ce regroupement en ont gros sur le cœur. Ils sont unanimes à dire que les promesses des pouvoirs publics quant au développement de ce secteur névralgique n’ont jamais été traduites dans les faits. Ce colloque a été inauguré par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, mais les belles paroles qu’il a prononcées pour la circonstance ne cachent guère le désarroi du gros de l’assistance. Les présents font état d’énormes problèmes qui les empêchent d’aller de l’avant pour réduire la facture des importations de  produits alimentaires.

    400 ha pour Saadani !

    Certains agriculteurs, notamment ceux des wilayas du Sud, se sont plaints surtout des entraves bureaucratiques les empêchant d’accéder au terrain de l’Etat. Ils dénoncent même les spéculateurs du foncier qui ont revendu les terrains qui leur ont été octroyés par l’Etat pour les exploiter dans le cadre de l’agriculture. «On ne donne jamais les terrains à ceux qui veulent les labourer», dénonce un fellah de la daïra de Guemmar, dans la wilaya d’El Oued.

    Notre interlocuteur parle d’un vaste trafic du foncier agricole. «Même Saadani y est impliqué. Il a eu 400 ha et les a revendus, mais personne n’a levé le petit doigt, alors que de nombreux agriculteurs ont été poursuivis en justice et chassés des terres qu’ils avaient mises en valeur par leurs propres moyens pour la simple raison qu’ils n’avaient pas d’autorisation», regrette-t-il. Un terrain de 10 ha, selon lui, est cédé à raison d’un million de dinars dans la région.

    Hachifa Imad, un jeune agriculteur de la commune d’El Rebbah, dans la même wilaya, a affirmé que les autorités locales lui avaient même détruit un champ de pomme de terre, un forage et des centaines de dattiers pour cause d’absence d’une autorisation d’exploitation dudit terrain, ce qu’il avait pourtant demandé 5 ans auparavant. «On nous dit que la terre appartient à celui qui la met en valeur, mais en réalité c’est le contraire qui se fait», déplore-t-il. Imad n’est pas le seul à avoir subi «l’injustice et la hogra» de la part des services qui devraient les encourager à cultiver les vastes terres arides du Grand-Sud.

    Son collègue Hmidat Mohamed a, lui aussi, été saboté par ceux-là mêmes qui sont censés le soutenir. «J’exploitais une assiette de 8 ha depuis plusieurs années, mais il y a un an, on a détruit mon verger et saisi même le groupe électrogène que j’ai acquis à 100 millions de centimes», dénonce-t-il. Kahlif Débar (34 ans), lui, dit avoir reçu une mise en demeure il y a quelques semaines pour évacuer le terrain de 12 ha qu’il exploite depuis des années. Khalif cultive la pomme de terre et a réalisé 7 forages avec ses propres moyens. «Je suis un Algérien. Normalement je n’ai pas besoin d’avoir une autorisation, que j’ai d’ailleurs demandée, pour labourer des terrains abandonnés», estime-t-il.

    1200 km pour acheter de l’engrais

    Dif Larbi (35 ans) est un éleveur d’El Oued qui dispose de 600 têtes d’ovin et d’un champ de pomme de terre qui s’étend sur 5 ha. Cet ingénieur en planification avait formulé une demande, en 2010, pour l’obtention de 5 ha pour développer son activité et accroître sa production. En vain.

    Les agriculteurs venus de Tindouf, eux, se plaignent du manque d’eau et de main-d’œuvre qualifiée et des difficultés qu’il rencontre pour obtenir un crédit bancaire. «Les responsables des succursales des banques se trouvant chez nous n’ont aucun pouvoir de décision. Ils doivent aller à Béchar (800 km) pour avoir une réponse à leur demande», précise Zaâf Ahmed, ajoutant que les paysans de Tindouf partent parfois jusqu’à Oran et Mostaganem (1200 km) pour acheter l’engrais et les semences. «On souffre du manque d’eau.

    Le meilleur forage de la wilaya donne 13l/minute. J’exploite 10 ha en plasticulture, mais je rencontre d’énormes problèmes pour irriguer mes vergers. Et on n’a pas le droit de creuser des forages sans autorisation», dit-il, en soulignant que l’Etat leur a interdit même de construire des maisons sur les terrains qu’il leur a cédés. Notre interlocuteur indique que l’Etat ne subventionne pas les engrais dans les wilayas du Sud. Contrairement au Nord où il rembourse 20% de son coût aux fellahs

     

    Ramdane Koubabi le 17.03.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/actualite/les-paysans-de-36-wilayas-reunis-hier-a-boumerdes-la-mafia-du-foncier-pointee-du-doigt-17-03-2015-290027_109.php