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  • Nouveautés sur CADTM

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      par Amina Amzil 13 avril

    • C’est à partir de 2009 que le Maroc a commencé à ressentir les conséquences de la crise économique internationale. Les secteurs économiques les plus touchés sont les domaines des exportations, des investissements directs étrangers, du tourisme, de industrie et des transferts des MRE (transferts des (...)

    • puce Finance islamique, principes et limites

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    • Depuis la crise financière de 2008, la finance islamique est présentée comme une solution alternative à la « finance classique ». La finance version « Islam » serait « anti-crise, éthique et rattachée à l’économie réelle ». Loin des discours promotionnels ou idéologiques, qu’en est-il en réalité ? * La (...)

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    • par Marie-Claude Carrel 8 avril

    • Notre amie Souad Guennoun, photographe et documentariste, membre d’ATTAC/CADTM Maroc, a présenté dans le sud-est de la France son film « Caravane de solidarité internationale contre les dérives du microcrédit » Avant son retour à Casablanca elle a répondu à quelques-unes de nos questions. Souad, tu as (...)

  • 1 000 jours en prison (Amnesty)

     

    Comment Mohammed al Roken sacrifie sa liberté au nom des droits humains aux Émirats arabes unis

    Dimanche 12 avril 2015 marquera le 1 000e jour de détention de Mohammed al Roken, emprisonné aux Émirats arabes unis à la suite d’une vague de répression à l’encontre des militants politiques et des défenseurs des droits humains. Dans le monde entier, Amnesty International se mobilise pour qu’il soit libéré.

    Au cours des deux dernières semaines, j’ai lu et dénombré environ 4 000 cartes et lettres de soutien à l’avocat spécialisé dans les droits humains et professeur de droit Mohammed al Roken. Celui-ci a été condamné à une peine de 10 ans d’emprisonnement aux Émirats arabes unis à la suite d’un procès collectif  inique de 94 militants et détracteurs du gouvernement. Il a passé la majeure partie des 1 000 derniers jours dans une prison de haute sécurité située dans le désert d’Abou Dhabi.

    Les cartes ne représentent qu’une petite fraction des 100 000 soutiens recueillis dans le cadre de la campagne Écrire pour les droits, qui a été menée en décembre 2014 par Amnesty International pour demander, entre autres, la libération de Mohammed al Roken. J’espère que lui et sa famille ont pu lire tous ces messages de soutien et que le fait de savoir qu’ils ne sont pas seuls dans ce combat leur a donné de la force et du courage. Malheureusement, il peut être dangereux de leur envoyer quoi que ce soit car les familles de prisonniers d’opinion subissent de très fortes pressions de la part des autorités du pays pour garder le silence.

    Arrestation, emprisonnement et isolement cellulaire

    De nombreux citoyens des Émirats arabes unis ont été choqués lorsque Mohammed al Roken, originaire de Dubaï, a été envoyé en prison. Mais ils n’osent pas s’exprimer de peur de connaître le même sort. Personne ne veut être arrêté, enfermé à l’isolement pendant des mois et emprisonné pendant 10 ans. Les gens ont même peur de parler à Amnesty International. J’écris ce billet de blog en faisant très attention à ne pas faire courir le moindre risque à quiconque d’être arrêté ou harcelé.

    C’est pourquoi je suis extrêmement reconnaissante envers celles et ceux qui ont témoigné leur soutien à Mohammed al Roken. Il est très difficile de mener des campagnes concernant les Émirats arabes unis car elles sont souvent éclipsées par l’actualité des plus grands pays de la région, comme l’Arabie saoudite. Pourtant, cet État n’est pas moins répressif contre les dissidents.

    Il est en outre facile de se laisser aveugler par les impressionnants gratte-ciels, les boutiques et les plages de ce pays. Mais cette façade cache une autre réalité : au cours des dernières années, un grand nombre de militants et leurs familles ont été réduits au silence après avoir demandé des réformes démocratiques, plus de droits et plus de liberté.

    Interdiction de voyager, harcèlement et surveillance

    Je connais de nombreuses personnes qui ont rencontré Mohammed al Roken et toutes n’éprouvent que du respect et de l’admiration à son égard. Dans tous les messages que j’ai lus, les gens font part de leur consternation et leur tristesse, mais aussi de leur admiration pour la force dont il a fait preuve en faisant ce que très peu de personnes ont le courage de faire. Il était passionné par son combat pour la défense des droits humains aux Émirats arabes unis alors qu’il aurait très bien pu choisir une voie plus simple et ainsi éviter des années de harcèlement, d’interdiction de voyager, de surveillance et d’emprisonnement.

    Nous n’avons jusqu’à présent reçu aucune réponse du gouvernement des Émirats arabes unis, mais je sais qu’ils sont au courant de notre campagne et qu’ils liront ce billet de blog. J’espère sincèrement que la situation va s’améliorer. Les Émirats arabes unis sont un grand pays et leurs dirigeants ont accompli beaucoup de choses depuis la fondation du pays en 1971. Mais un pays progressiste se doit de respecter et de protéger les droits humains, et non d’enfermer les personnes qui les défendent.

    Libérez Mohammed al Roken dès aujourd’hui

    Mon souhait est que Mohammed al Roken et les autres militants emprisonnés en même temps que lui soient libérés immédiatement et sans conditions. J’espère également que M. al Roken récupérera son autorisation d’exercer le droit afin qu’il puisse poursuivre son formidable travail d’avocat et qu’il soit de nouveau autorisé à donner des cours de droit.

    Pour son 1 000e jour d’emprisonnement, je veux lui dire ainsi qu’à sa famille que sa situation est connue dans le monde entier. Nous continuerons à nous battre jusqu’à sa libération.

    Mansoureh Mills est chargée de campagne pour Amnesty International pour les Émirats arabes unis, l’Iran et le Koweït.

    Par Mansoureh Mills, London 9 avril 2015

    https://www.amnesty.org/fr/articles/blogs/2015/04/1000-days-in-prison-how-mohammed-al-roken-is-sacrificing-his-freedom-for-human-rights-in-the-uae/

  • Yarmouk : divisions palestiniennes face à l’organisation de l’État islamique (Orient 21)

    Le 1er avril 2015, l’organisation de l’État islamique pénétrait dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, en Syrie, avec l’aide de Jabhat Al-Nosra, un groupe affilié à Al-Qaida. Ses forces ne sont plus qu’à huit kilomètres du centre de Damas, alors que les partis politiques palestiniens sont divisés sur l’attitude à adopter.

    Depuis la fin 2012, le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk est sous le siège militaire de l’armée gouvernementale syrienne et des Forces de défense nationale (FDN)1. Des factions pales- tiniennes s’affrontent entre elles, les unes proches du régime, les autres opposées. Le conflit syrien est devenu un conflit interpalestinien. Si 150 000 Palestiniens résidaient à Yarmouk avant 2012  ; ils sont aujourd’hui moins de 18 000. L’entrée de l’organisation de l’État islamique (OEI) dans le camp change la donne pour les organisations palestiniennes en Syrie, du Hamas — qui combattait jusque-là le régime — à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), en passant par les factions palestiniennes alliées à Bachar Al-Assad. Plusieurs scénarios pour expulser l’OEI du camp sont désormais envisagés, mais l’unité palestinienne semble difficile à réaliser.

    Le Hamas : Bachar Al Assad, ennemi ou allié  ?

    «  Jabhat Al-Nosra nous a trahis  »  : le constat d’Abou Hamam, porte-parole des Kataib Aknaf Beit al-Maqdis (les brigades des contrées de Jérusalem), une formation militaire palestinienne liée au Hamas, est sans appel, suite à la conquête éclair de l’OEI de plus de la moitié du camp. Le 30 mars, un dirigeant local du Hamas, Yahia Hourani (Abou Souhaib), est abattu par des tirs non identifiés, non loin de l’hôpital Palestine. Deux jours plus tard, l’OEI pénètre dans le camp, à partir du quartier adjacent de Hajar al-Aswad. Il est appuyé par Jabhat Al-Nosra  ; cette organisation avait pourtant un accord avec le Hamas pour préserver le camp de toute intrusion de l’OEI en son sein. Le Hamas s’est-il trompé de partenaire en Syrie  ?

    Selon le quotidien panarabe Al-Hayat, le retournement d’alliance de Jabhat Al-Nosra au détriment du Hamas et au profit de l’OEI est motivé par deux récents évènements : d’une part, l’évocation, ces dernières semaines, d’un nouveau cessez-le-feu entre le régime syrien et les combattants palestiniens liés à l’opposition. D’autre part, la rencontre, le 11 mars, au Qatar, entre Khaled Mechaal, dirigeant du Hamas, et le président du Parlement iranien, Ali Larijani.

    Le Hamas reste pris entre deux feux : en Syrie, il s’oppose clairement au régime. Mais sur la scène régionale, il tente de maintenir des relations étroites avec l’Iran et le Hezbollah — pourtant allié de Bachar Al-Assad. C’est donc la perspective d’un nouveau cessez-le-feu, tout comme les discussions entre Téhéran et le Hamas, qui aurait poussé les partisans d’Al-Qaida à rompre les liens avec le mouvement islamiste palestinien.

    Jusqu’au 1er avril, le positionnement du Hamas est connu : officiellement, il nie être engagé dans toute opération militaire en Syrie. Une position rappelée le 10 avril par son chargé des relations extérieures, Oussama Hamdan. Officieusement, certains de ses militants, notamment dans le camp de réfugiés de Yarmouk, combattent le régime auprès de militants syriens de l’opposition.

    Des membres du Hamas sont engagés, depuis décembre 2012, dans les affrontements avec l’armée gouvernementale, tout comme avec les factions palestiniennes alliées au régime syrien : Front populaire pour la libération de la Palestine-commandement général (FPLP-CG), Fatah-Intifada, Saïqa et comités populaires2. Les partis politiques palestiniens contre lesquels le Hamas se bat depuis 2012 sont pourtant ceux avec qui il était allié dans les années 1990 et 2000, au sein de l’Alliance des forces palestiniennes ([Tahaluf al-Quwait al-filastiniyya), opposée, depuis 1993, aux accords d’Oslo.

    Fin 2012, des membres du Hamas fondent la brigade du pacte d’Omar (Liwa’ al-Ahda al-‘umariyya), affiliée à l’Armée syrienne libre (ASL)3. Les brigades Aknaf Beit al-Maqdis deviennent le principal cadre d’intervention militaire du Hamas en 2013 et 2014 : elles sont indépendantes de l’ASL, mais collaborent avec elle. Elles regrouperaient aujourd’hui près de 200 combattants. Depuis le 1er avril, les militants du Hamas se retrouvent isolés : sans l’appui de Jabhat Al-Nosra, qui regrouperait près de 300 miliciens dans le camp4, ils ne sont plus en mesure de faire face aux troupes gouvernementales et à leurs supplétifs palestiniens. Opposé à l’OEI, le Hamas ne peut pas non plus défendre seul le camp de Yarmouk contre les partisans du «  calife  » Abou Bakr Al-Baghdadi.

    Khaled Mechaal, principal leader de la direction du Hamas en dehors des territoires palestiniens a quitté Damas en 2012 : il passe pour l’un des plus fervents opposants à tout dialogue avec le régime syrien. Pourtant, le 5 avril, il entre en communication avec Ahmad Jibril, secrétaire général du FPLP-CG, qui réside à Damas, et dont le tropisme pro-régime ne s’est jamais démenti. Mechaal l’enjoint à trouver une réponse commune à tous les partis palestiniens face à l’avancée de l’OEI.

    Une force palestinienne commune  ?

    L’idée d’une force commune palestinienne opposée à l’OEI fait son chemin depuis le 1er avril. Elle semble cependant difficile à réaliser sur le terrain, tant les différends entre les formations palestiniennes sont nombreux.

    Il y a un passif politique : le Hamas s’est opposé au régime, les militants du FPLP-CG ont fait office de supplétifs de l’armée gouvernementale. Les autres partis politiques palestiniens, du Fatah au Mouvement du jihad islamique en Palestine (MJIP), en passant par les gauches du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), prônent une politique de neutralité dans le conflit depuis 2012.

    Cette position est partagée par le comité exécutif de l’OLP, tout comme par l’Autorité palestinienne (AP) à Ramallah. L’OLP et l’AP s’évertuent, depuis l’extension du conflit syrien dans le camp de Yarmouk, à négocier des cessez-le-feu entre le régime et les groupes armés de l’opposition dans le camp. Ils demeurent épisodiques. En 2012, de jeunes militants pourtant favorables au soulèvement populaire syrien, regroupés dans une Coalition des jeunes (Ittilaf ash-Shabab), demandent tant à l’ASL qu’aux factions pro-Assad de ne pas militariser le camp de Yarmouk : il s’agit alors de ne pas transformer le conflit syrien en conflit interpalestinien.

    Lorsque, début avril 2015, l’OEI pénètre dans le camp de Yarmouk, le Fatah, le MJIP et la gauche palestinienne ne peuvent rester neutres. Quatorze organisations palestiniennes, la majorité d’entre elles membres de l’OLP, se réunissent le 8 avril à Damas. Le MJIP participe aussi à cette réunion, au contraire du Hamas. Si, depuis 2012, l’OLP et le MJIP se prononçaient pour une politique de neutralité, ils évoquent, pour la première fois, l’hypothèse d’une solution militaire dans le camp de réfugiés de Yarmouk pour faire face à l’OEI.

    Ahmad Majdalani, membre du comité exécutif de l’OLP, dirigeant du Front de lutte populaire palestinienne (FLPP), a été envoyé à Damas par Mahmoud Abbas  ; il a annoncé le 9 avril une nouvelle feuille de route pour les organisations palestiniennes en Syrie. La politique de neutralité ne serait plus de mise : une force militaire commune à l’ensemble des partis politiques palestiniens doit se mettre en place pour faire face à l’OEI. Elle impliquerait, selon le représentant de l’OLP, une coordination entre l’ensemble des factions palestiniennes — Hamas compris — et l’Armée de libération de la Palestine (ALP), la force militaire officielle de l’OLP, mais aussi la mise en place d’une «  chambre d’opération commune  » aux Palestiniens et à l’armée gouvernementale. Une condition est posée au régime par Majdalani : qu’une offensive militaire commune aux Palestiniens et à l’armée gouvernementale ne se fasse pas au détriment des populations civiles encore présentes dans le camp.

    Les contradictions de l’OLP

    L’unité des forces palestiniennes face à l’OEI reste pour le moment un vœu pieux. Le comité exécutif de l’OLP contredit immédiatement, dans un communiqué5 publié le 10 avril les propos de son envoyé à Damas, pourtant mandaté par Mahmoud Abbas : l’OLP ne doit pas s’engager sur un quelconque terrain militaire en Syrie. La centrale palestinienne désire avancer prudemment : elle ne souhaite pas entrer en contradiction avec la position avancée par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon6 demandant au régime de cesser les bombardements sur le camp et de mettre en place des corridors humanitaires afin de permettre aux populations civiles de se réfugier dans les quartiers adjacents. Plus pragmatique, le comité exécutif de l’OLP ne peut officiellement appeler à des opérations conjointes avec le régime syrien, au risque de se froisser avec l’Arabie saoudite et les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

    La position officielle de l’OLP entre en contradiction avec celle adoptée par ses principales composantes. Selon Anouar Abdel Hadi, représentant de l’OLP à Damas, des combattants du Fatah participeraient déjà aux combats contre l’OEI depuis début avril, tandis que plusieurs représentants du mouvement, de Sultan Abou Aynan au Liban à Taoufik Al-Tirawi dans les territoires palestiniens, prônent également une intervention militaire palestinienne conjointe. Autre formation membre de l’OLP, Le FPLP reste, depuis une semaine, convaincu de la validité d’une solution militaire sans pour autant appeler à s’allier aux troupes du régime.

    Une situation paradoxale

    L’entrée de l’OEI dans le camp de Yarmouk met à nu l’éclatement extrême du champ politique palestinien. Depuis le 1er avril, le terrain militaire ne fait que confirmer les divisions à l’œuvre précédemment. Le Hamas a certes établi de nouveaux canaux de communication avec ses ennemis d’hier — Ahmad Jibril notamment –, mais face à l’OEI, les militants des brigades Aknaf Beit al-Maqdis ne collaborent pour le moment qu’avec des formations issues de l’opposition syrienne, dont l’Armée de l’islam (Jaysh al-Islam). Certaines sources palestiniennes font par ailleurs état de démissions au sein des brigades Aknaf Beit al-Maqdis : des militants du Hamas auraient fui vers le quartier de Yalda, tenu par le régime, tandis que d’autres auraient rejoint les rangs de Jabhat Al-Nosra7.

    De leurs côtés, les milices du FPLP-commandement général, du Fatah-Intifada, de la Saïqa et des comités populaires continuent de coordonner leurs mouvements avec l’armée gouvernementale et les Forces de défense nationale, ces dernières ayant intensifié, la semaine dernière, leur campagne de bombardement de Yarmouk. L’ALP ne peut, sans feu vert de l’OLP, s’engager officiellement dans les combats. Les organisations membres de l’OLP demeurent absentes du terrain militaire, ou alors y participent à un niveau résiduel. Pour le moment, la seule force armée «  commune  » reste bien celle du régime et de ses alliés de l’Alliance des forces palestiniennes.

    L’entrée de l’OEI dans Yarmouk résulte directement du retournement d’alliance de Jabhat Al-Nosra, et d’un Hamas pris à revers. Mais elle est aussi la conséquence des multiples fragmentations qui affectent le champ politique palestinien depuis le début du soulèvement syrien. L’Alliance des forces palestiniennes maintient son rôle traditionnel d’allié du régime, donnant une traduction palestinienne à la narration baassiste du conflit. L’OLP ne parle plus, depuis longtemps, d’une voix unifiée. Qui plus est, ses principales organisations en Syrie sont affaiblies par trois ans de guerre. Les discours de neutralité du Fatah, du FPLP ou même du Jihad islamique se heurtent aujourd’hui à une nouvelle donne politique et militaire à Yarmouk. Le Hamas ne cesse de se confronter à ses propres contradictions, entre sympathie avec Téhéran et alliance avec la mouvance salafiste-djihadiste.

    Mais les facteurs de divisions interpalestiniennes ne sont pas seulement relatifs à la Syrie. Globalement, la difficulté des formations palestiniennes à penser une stratégie commune face à l’OEI ne fait que refléter des divisions antérieures. L’inimitié entre l’Alliance des forces palestiniennes et l’OLP remonte aux accords d’Oslo. L’OLP, dans ses positionnements contradictoires, souffre de son affaiblissement organisationnel depuis le début des années 1990, face à une Autorité palestinienne principalement attachée à gérer la situation des territoires occupés et délaissant les Palestiniens de la diaspora. Le Hamas et le Fatah payent encore aujourd’hui, jusqu’en Syrie, [leurs affrontements de l’été 2007 à Gaza8.

    La situation est alors paradoxale : du Hamas aux formations palestiniennes alliées au régime, l’organisation de l’État islamique apparaît comme un ennemi principal, mais aucune de ces organisations ne réussit à s’entendre sur une position commune. Au Liban comme en Palestine, des manifestations appelant à sauver Yarmouk se tiennent quotidiennement : elles réunissent des partis politiques palestiniens qui, depuis trois ans, ont une appréciation complètement divergente de la crise syrienne. Et pourtant : l’unité nationale palestinienne se fait par défaut, sans qu’aucune perspective politique n’émerge quant à l’avenir du camp de Yarmouk. L’éclatement des rangs palestiniens est à l’image d’une Syrie transformée en mosaïque armée.

    Nicolas Dot-Pouillard

    2Le FPLP-CG, dirigé par Ahmad Jibril, est né en 1968, d’une scission du Front populaire pour la libération de la Palestine de Georges Habache. Le Fatah-Intifada est issu d’une scission d’avec le Fatah de Yasser Arafat, au début des années 1980. La Saïqa (Avant-gardes de la guerre de libération populaire) est la branche palestinienne du parti Baas pro-syrien. Les comités populaires sont liés à l’Alliance des forces palestiniennes, dirigée de Damas par Khaled Abdel Majid, opposée depuis le début des années 1990 aux accords d’Oslo.

    3Selon certaines sources, la brigade du Pacte d’Omar aurait été fondée par des membres du Hamas, mais aussi par des déserteurs du FPLP-commandement général.

    4Selon des sources palestiniennes contactées par le quotidien Al-Hayat, les forces militaires à Yarmouk, avant le premier avril 2015, se répartiraient comme suit : 700 combattants proches du FPLP-CG et de l’Alliance des forces palestiniennes, proches du régime  ; 300 combattants à Jabhat al-Nosra  ; 70 combattants des brigades Ibn Taymiyya, alliées à Jabhat al-Nosra  ; 200 combattants des brigades Aknaf Beit al-Maqdis. Les sources citées ne font pas état des forces du Mouvement des hommes libres du Levant (Haraka Ahrar ash-Sham), également présents dans le camp de Yarmouk.

    7Informations recueillies par l’auteur.

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Antiracisme « Non au philosémitisme d’État »: un slogan indigne !

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    Déclaration du MRAP

    Dans la manifestation contre le racisme qui s’est déroulée à Paris le 21 mars, un slogan est apparu « non au philosémitisme d’État ». Il dénature le combat antiraciste en l’inscrivant dans la concurrence des victimes.

    Ce slogan figurant dans l’en-tête d’un tract reproduit sur le site du PIR (Parti des « Indigènes de la République ») établit une insupportable hiérarchisation des indignations selon que les victimes soient musulmanes ou juives.

    Le MRAP déplore les insuffisantes mobilisations des représentants de l’’Etat quand surviennent des actes anti-musulmans, anti-roms, anti-arabes, mais ne saurait tolérer une campagne indigne contre un « philosémitisme » supposé.

    Le MRAP déplore la politique pro-israélienne de la France, mais il est inacceptable de passer ainsi d’une politique pro-isralienne à la notion à connotation antisémite d’État français pro-juif.

    Ce slogan désigne les juifs comme les privilégiés de la République. Il alimente la thèse antisémite d’une mainmise de leur part sur l’appareil d’État et s’inscrit dans les fantasmes complotistes de Dieudonné, entre autres. A propos de l’humoriste antisémite, ce même parti politique écrit d’ailleurs ceci : « ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. On a trop été contraints à dire « Oui Bwana, oui Bwana ». Quand Dieudonné se lève, il guérit une blessure identitaire.

    Sur son site, le PIR entretient insidieusement la thèse d’un antisémitisme traditionnel d’extrême-droite et d’un antisémitisme réactionnel qui serait dû aux privilèges dont bénéficient les juifs dans le traitement du racisme.

    Les juifs deviennent alors les premiers responsables « de l’hostilité de la part des sujets post-coloniaux » à leur égard, car ils sont les « goumiers » de l’Occident « rendus complices de ses crimes comme à Gaza ».

    Afin de mieux préciser encore la fonction des « goumiers », troupes supplétives indigènes au service de l’armée coloniale et là où le MRAP voit avant tout des « oubliés de l’histoire », le PIR rapporte que les goumiers africains (« sénégalais » précise-t-il), furent des « sauvages », des violeurs, des massacreurs de populations arabes et en conclut « le parallèle avec les Juifs est édifiant. Les Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe »

    Survenant quelques semaines après le massacre de « juifs » dans l’épicerie Casher, trois ans après l’exécution d’enfants dans l’école juive de Toulouse, ces théories sur le « philosémitisme » indignent ceux se réclament de la lutte contre tous les racismes.

    La lutte antiraciste ne peut s’accompagner de cette indécente hiérarchisation et opposition entre les victimes du racisme, ni de cette assignation des juifs au statut de « goumier »

    Les actes islamophobes, les actes antisémites, la stigmatisation permanente des Roms, les discriminations qui perdurent et détruisent le tissu social, imposent plus que jamais une lutte contre tous les racismes qu’ils émanent ou non des institutions.

    Pour le MRAP, il nous paraît ainsi essentiel de comprendre les ressorts inhérents à chaque forme de racisme, sans en oublier ou minimiser un seul, pour mieux le combattre.

    La lutte pour l’égalité des droits des minorités est essentielle, et elle doit être doublée par un travail constant de déconstruction des préjugés individuels tant par la culture que par l’éducation populaire.

    Déclaration du Bureau Exécutif du MRAP, Paris, le 7 avril 2015

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34719

  • Violences exercées lors du FSM 2015 à Tunis (Essf)

     
    Condamnation par des associations et syndicats algériens

    Violences d’éléments algériens au FSM 2015 de Tunis :

    Position des associations et syndicats algériens présents au Forum

    De très graves incidents ont marqué la table-ronde « Résolution des conflits pour l’unité du Maghreb », qui s’est tenue jeudi 26 mars, au second jour du Forum social mondial (FSM) 2015 de Tunis.

    Des éléments, en force, se réclamant de la « société civile » algérienne, ont eu un comportement violent à l’égard d’intervenants et de participants, empêchant le débat de s’instaurer. A la fin de la table-ronde, un membre du comité d’organisation a été violenté, et un participant a subi une agression physique. Ces éléments, constitués en véritable commando, affublé de drapeaux et de casquettes aux couleurs algériennes, ont entravé en permanence le débat. Il est fait état, aussi, d’agissements et d’agressions par ces mêmes éléments lors d’autres rencontres et même contre des stands d’associations algériennes.

    Ce comportement est contraire à la charte des Forums sociaux mondiaux et à leur esprit, caractérisé par la liberté d’expression et le refus de la violence et des discours haineux. Ces éléments ne représentent en aucun cas la société civile algérienne et donnent une image détestable de notre pays.

    Ces agissements sont d’autant plus condamnables que nous avons constaté une participation importante et remarquable de collectifs algériens à ce Forum social mondial.

    Nous, associations et syndicats algériens, présents au FSM 2015 de Tunis :

    • Condamnons fermement les responsables de ces agissements, digne des pratiques de « baltagias » ;

    • Exprimons notre regret que ces agissements viennent entacher cette participation algérienne – forte et inédite ;

    • Militons pour que, en Algérie même, ce genre de rencontres, de débats contradictoires, d’espaces d’expression libre, de société civile indépendante et autonome ne soient plus empêchés par les autorités algériennes.

    Tunise, le 27 mars 2015

    Signataires

    Collectif algérien en France ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie)

    Association AGIR Bouira

    Algeria Solidarity Company (ASC)

    AGORA

    Collectif pour l’abrogation de la loi 12/06

    Groupe anti-gaz de schiste Oran GASO

    Femmes plurielles

    Syndicat de chômeur CNDDC

    Rassemblement Action Jeunesse (RAJ)

    Ligue algérienne pour la Défense des droits de l’homme LADDH

    SOS Disparus

    Tharwa Fadhma N’Soumer

    ADRA

    Action Citoyenne pour l’Algérie (ACA)

    APEL-Egalité

    Comité populaire contre le gaz de schiste en Algérie

    Mouvement culturel amazigh des Aurès (MCA)

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34722

  • Solidarité Syrie

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  • Algérie. L'exploitation du gaz de schiste commence en catimini ( Courrier International)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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    Le matériel pour le lancement des opérations de fracturation hydraulique dans le sud de l’Algérie a été discrètement acheminé sur place, déjouant la vigilance des habitants pourtant mobilisés depuis plusieurs mois contre ce projet.

     

    “La compagnie pétrolière étatique Sonatrach et la multinationale Halliburton sont sur le point de lancer les opérations de fracturation hydraulique dans un puits de gaz de schiste situé à une trentaine de kilomètres de la ville de In Salah”, dans le sud algérien, révèle Algérie-Focus, citant “des sources locales”, qui ont alerté le 12 avril au soir la rédaction du site d’information.

    Le projet avait été mis en sourdine ces dernières semaines, à la suite des échauffourées qui ont éclaté début mars à In Salah entre les manifestants contre l'exploitation du gaz de schiste et les forces de l’ordre. ‘Tout le matériel est en place. Ils sont prêts à commencer la fracturation hydraulique. Demain, après-demain, on ne sait pas au juste quand, mais ce qui est sûr, c’est que c’est imminent’, raconte l’un des animateurs du mouvement. Il précise : ‘Les camions transportant ce matériel sont passés sans que la population ne les remarque. Ils ont certainement dû prendre des chemins dérobés, des raccourcis par des pistes pour échapper à notre contrôle et rouler de nuit.’

    Bravo Monsieur Sellal

    Depuis l’émergence, le 1er janvier 2015, du mouvement populaire et écologique, dont les participants manifestent contre l’exploration du gaz de schiste et réclament un moratoire sur la question énergétique, des brigades de jeunes manifestants observent les allées et venues sur la route menant au puits contrôlé par Halliburton afin de s’assurer que le matériel utilisé pour la fracturation hydraulique n’entre pas sur le site gazier.

    “Autre indice : une délégation d’experts étrangers, chargée d’assurer les premières opérations de fracturation hydraulique en Algérie, d’après nos sources, s’est également rendue sur place ce dimanche, escortée par des forces de sécurité.”

    Les animateurs du mouvement se disent désormais “impuissants”, souligne le site d'information. ‘On va certainement encore manifester, mais le dispositif sécuritaire est trop important pour qu’on arrive à changer la donne. Bravo Monsieur Sellal [Abdelmalek Sellal, Premier ministre], vous avez réussi quelque chose de grand’, lâche sur un ton amer l’un des fondateurs du mouvement contre l'exploitation du gaz de schiste.”

    Publié le 13/04/2015 - 13:07

    http://www.courrierinternational.com/article/algerie-lexploitation-du-gaz-de-schiste-commence-en-catimini

  • Les Palestiniens de Syrie, (1 et 2) A l'Encontre.ch

    Un homme se tient dans les escaliers d’un immeuble en ruine, le 6 avril 2015, dans le camp de Yarmouk, à Damas, Syrie (YOUSSEF KARWASHAN/AFP)

    Dna un immeuble en ruine, le 6 avril 2015, dans le camp de Yarmouk, à Damas (YOUSSEF KARWASHAN/AFP)

     

    Entre enfer des camps et réappropriation du mouvement national

    La conquête fulgurante d’une large partie du camp de Yarmouk par l’Etat islamique (EI), au début du mois d’avril, a remis ce quartier palestinien de Damas au centre de l’actualité, pour quelques jours au moins. Il semblerait toutefois que l’on s’y intéresse pour de mauvaises raisons. Comme le relève le chercheur Salam Kawakibi, «cette irruption de Da’ech a de quoi surprendre. Alors qu’on peine à faire entrer un sac de blé à Yarmouk, comment les djihadistes ont-ils pu y pénétrer avec armes et bagages, sans que le régime syrien s’en aperçoive ?» De plus, ce ne sont pas les forces du régime qui ont subi l’assaut des djihadistes, mais bien des rebelles, syriens et palestiniens, qui ne maintiennent leur contrôle que sur une petite partie du camp. Malheureusement, comme le rappelle justement Salam Kawikibi, «les médias ne s’intéressent à la Syrie que lorsqu’il est question de Da’ech».

    Le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk aurait dû être sous les feux de l’actualité bien avant l’intrusion du groupe djihadiste, lequel ne représente pas une menace particulière pour le régime syrien à Damas puisqu’il ne compte, dans la capitale, que quelques centaines de combattants. En fait, c’est le sort des Palestiniens de Syrie que cette affaire pose encore une fois. Il n’a pas suffisamment été traité.

    Le régime syrien, on le sait, se présente comme un ardent défenseur des causes arabes en général et de la cause palestinienne en particulier. Ce mythe fondateur du système ba’athiste, transmis par héritage à Bachar al-Assad à la mort de son père, est aujourd’hui remis en question par l’engagement des dirigeants syriens dans la répression d’une autre cause arabe, celle de la révolution syrienne. Alors que le pouvoir basait sa légitimité sur sa volonté de «résistance et obstruction» – muqâwama wa-mumâna’a – à Israël, il cherche désormais une nouvelle forme de légitimation dans la «lutte contre le terrorisme», un programme d’action qui séduit beaucoup en Europe et outre-Atlantique.

    Pour les Palestiniens dispersés depuis des décennies à travers le monde, cette modification sémantique ne change rien, ni au plan politique, ni au niveau diplomatique. Le régime syrien n’a jamais lutté pour les Palestiniens. Au contraire, il n’a eu de cesse d’instrumentaliser leur lutte nationale dans son intérêt particulier, comme un moyen parmi d’autres de garantir sa propre survie. Durant plus de quarante ans, les autorités syriennes ont maintenu l’état d’urgence dans leur pays en le justifiant par la non-résolution du conflit avec l’Etat hébreu.

    La substitution de la «lutte contre le terrorisme» à «la résistance et l’obstruction» n’implique pour les Palestiniens aucun changement positif. Elle ne fait en rien progresser leurs droits et leurs revendications nationales légitimes. En revanche, pour ceux d’entre eux qui résident toujours en Syrie, qui ont été entraînés dans le conflit ouvert en 2011 et qui subissent au côté des Syriens les conséquences d’une répression dont le caractère brutal n’est plus à démontrer, cette modification est lourde de conséquences.

    Une situation pré-2011 relativement favorable

    L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) estimait, en 2011, qu’un demi-million de Palestiniens résidaient sur le territoire syrien. Ils y étaient arrivés en exil et s’y étaient établis en différentes vagues :
    - la première était liée à la Nakba (la Catastrophe) de 1948;
    - la seconde avait suivi la Guerre des six jours, en 1967;
    - la troisième avait concerné des Palestiniens réfugiés en Jordanie, après les événements de Septembre noir, en 1970;
    - la quatrième était composée de Palestiniens réfugiés au sud-Liban, chassés par l’invasion israélienne de 1982;
    - la dernière, avait vu affluer en Syrie, au lendemain des guerres du Golfe de 1990 et 2003, des Palestiniens jusqu’alors accueillis en Irak.

    Il n’existe pas à proprement parler de statut commun à l’ensemble de cette population. Leurs obligations et leurs droits varient en fonction de leurs dates et de  leurs conditions d’arrivée. Le statut le plus répandu est celui des réfugiés de 1948. Comparé à la situation des réfugiés palestiniens dans les autres pays d’accueil, ce statut est globalement considéré comme leur étant favorable. La loi 260 de 1956, adoptée avant l’arrivée au pouvoir du parti Ba’ath et maintenue en vigueur, précise ainsi que les Palestiniens bénéficiant de ce statut disposent des mêmes droits et devoirs que le reste des Syriens, à l’exception de celui de participer aux élections et d’y présenter des candidats. L’ensemble des professions, y compris au sein de l’administration – jusqu’à un certain échelon… – leur sont par ailleurs ouvertes. Comme l’ensemble des Syriens, ils sont soumis au service militaire obligatoire, mais ils l’effectuent au sein d’unités spécifiques, formées et entraînées, selon le discours officiel, dans le but de «libérer la Palestine».

    Pour les Palestiniens ayant trouvé refuge en Syrie à la suite des affrontements entre l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et le gouvernement jordanien, en 1970-1971, la situation est plus difficile. Nombre d’entre ne disposent d’aucun document officiel. Le vide juridique rend leur situation complexe. Le fait qu’ils ne possèdent ni documents de voyage, ni papiers en règle, limite leur accès au marché du travail. Leur situation est similaire à celle des Palestiniens arrivés d’Irak, à la suite de l’invasion américaine de 2003, dont le nombre est estimé entre 4000 et 5000. Elle se caractérise par une complexité juridique qu’accompagne une vigilance sécuritaire particulière. Ils sont de ce fait privés de nombreux droits.

    Malgré tout, de manière générale, le traitement des Palestiniens de Syrie était envié par nombre de leurs compatriotes, notamment ceux réfugiés au Liban. Ce traitement privilégié s’explique en partie par des raisons démographiques, le nombre de Palestiniens résidant en Syrie ne dépassant pas les 3% de la population. De ce fait, les conséquences sociales, économiques et politiques de leur accueil pèsent infiniment moins lourd qu’au Liban ou en Jordanie, dont la population est également plus réduite. Qui plus est, le choix d’intégrer économiquement et socialement les Palestiniens au sein de la société syrienne a contribué – c’était d’ailleurs là l’un de ses objectifs – à limiter l’émergence d’un sentiment identitaire puissant, susceptible de s’institutionnaliser.

    La population palestinienne de Syrie est dispersée sur plusieurs régions du pays, répartie entre une dizaine de camps administrés par l’UNRWA et quelques autres implantations informelles. Les choix de résidence des premiers réfugiés ont initialement correspondu à leurs compétences professionnelles. Ceux qui bénéficiaient d’une expérience dans le secteur de l’agriculture ont fait le choix de s’établir dans des régions agricoles, dans les camps de Dera’a, de Sbeineh, de Khan Eshieh, de Khan Dunoun et de Aïn al-Tal à Alep. Les plus urbanisés ont préféré s’établir dans les principales villes du pays, dans les camps de Yarmouk, de Jaramana et de Qabr Essit, à Damas, mais aussi dans les camps de Hama, de Homs et de Neirab à Alep. Ceux qui avaient précédemment exercé des activités dans le domaine maritime, la pêche ou la navigation, se sont établis sur la côte, dans le camp de Raml à Lattaquié. Chacun de ces camps, qui sont devenus au fil du temps de véritables villes ou quartiers «en dur», compte approximativement entre 10’000 et 25’000 habitants. Avec près de 200’000 âmes, le camp de Yarmouk, au sud de Damas, fait exception. Mais une partie non négligeable de sa population est constituée de Syriens.

    L’instrumentalisation des factions palestiniennes par le régime syrien

    La gestion du dossier palestinien par Hafez al-Assad peut être définie comme une succession d’ingérences, de manipulations et d’agressions, dont les plus marquantes sont l’intervention de l’armée syrienne au Liban en 1975, le massacre de Tal al-Za’atar en 1976, la guerre des camps de la seconde moitié des années 1980 destinée à éliminer l’OLP de Yasser Arafat, etc. Tous ces événements étaient motivés par la volonté de la Syrie de s’approprier le contrôle du leadership palestinien, afin de pouvoir le déléguer à des personnalités fidèles à Damas. Cette stratégie était justifiée au niveau du discours par la subordination de la cause palestinienne à la «cause supérieure arabe». Pour se donner les moyens de ses ambitions, Damas a donc fait le choix d’une politique de division systématique du mouvement palestinien et d’ingérence dans ses débats et affaires internes par le biais de proxys.

    Outre l’organisation d’Abu Nidal – tristement célèbre pour son implication dans l’attentat de la rue des Rosiers à Paris, en 1982 –, Damas a pu compter sur le Front Populaire pour la Libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), créé et toujours dirigé par Ahmad Jibril, un réfugié palestinien ayant fait ses preuves dans l’armée syrienne. Né d’une scission dans les rangs du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habach, provoquée par des motifs moins idéologiques que par le «nihilisme révolutionnaire» et l’activisme d’Ahmed Jibril, le FPLP-CG a pu opérer librement au-delà des frontières de la Syrie et de la région, sous la supervision et avec le soutien des autorités syriennes. Il est responsable de quelques-uns des attentats les plus marquants de la décennie 1970 : attentat contre un bus scolaire en Israël, bombe dans un avion de la Swissair, prises d’otages répétées… Basé dans la Beqa’a libanaise, afin d’être à même de lutter sur deux fronts, au nord contre Yasser Arafat et au sud contre l’occupation israélienne, le FPLP-CG souffre toutefois de son statut de proxy du régime syrien. Il ne dispose pas d’une véritable base populaire. Mais cela correspond aussi à son choix : il se considère moins comme un parti politique que comme une force paramilitaire. Il compense cette faiblesse par une stratégie d’alliances avec les autres mouvements palestiniens hostiles au Fatah de Yasser Arafat, parmi lesquels le Hamas.

    Acronyme arabe du Mouvement de la Résistance islamique, bras armé de l’Association des Frères musulmans palestiniens, le Hamas offre le meilleur exemple de la manière dont le régime syrien – comme le régime iranien d’ailleurs – conçoit son assistance à la résistance armée palestinienne. Chef du Bureau politique du Mouvement, Khaled Mechaal s’établit à Damas en 1999, suite à son expulsion de Jordanie et à un bref séjour au Qatar. Cette alliance peut apparaître surprenante, voire contre-nature, le régime syrien ayant fait de l’islamisme et plus particulièrement des Frères musulmans ses principaux adversaires. Mais elle s’inscrit parfaitement dans la stratégie de division des rangs palestiniens poursuivie durant près de 30 ans par Hafez al-Assad. Il s’agit, dans le cas présent, de soutenir le principal rival du Fatah, de le rendre dépendant de sa relation avec Damas – notamment via un soutien logistique et un rôle d’intermédiaire entre Téhéran et le groupe islamiste – et de le maintenir dans une ligne dure en prévenant toute tentative de normalisation avec Israël. En accueillant le Hamas et en s’en faisant le parrain, le régime syrien entend également capitaliser sur sa posture de «résistant», le groupe islamiste étant, d’une part, fortement implanté à Gaza et en Cisjordanie, et bénéficiant, d’autre part, à la différence du FPLP-CG, d’une popularité indéniable parmi les Palestiniens.

    Le soutien au Hamas suscite une certaine sympathie de la part des Palestiniens envers Bachar al-Assad, qui accède au pouvoir en 2000. Le caractère intéressé de cette  relation ne leur échappe pas. Mais ils préfèrent voir le pouvoir syrien apporter son soutien à un véritable mouvement populaire qu’à une milice paramilitaire aux aspirations politiques douteuses.

    Les Palestiniens de Syrie, en révolution contre les «factions»

    Lorsque les premières manifestations populaires éclatent en mars 2011, les Palestiniens de Syrie se retrouvent dans une situation difficile. Craignant d’être encore une fois victimes de bouleversements dans un de leur pays d’accueil, ils font profil bas en prétextant de la neutralité que leur impose leur statut d’hôtes de la Syrie. De plus, comparant leur situation avec celle de leurs frères palestiniens dans les pays voisins, nombre d’entre eux estiment qu’ils n’ont pas de réel motif de prendre part à la contestation.

    Mais cette position concerne surtout les réfugiés palestiniens les plus anciennement arrivés. La nouvelle génération, qui est née et a grandi en Syrie, éprouve un sentiment de double appartenance à leur pays d’origine et à leur pays d’accueil. Les premiers Palestiniens à prendre part aux manifestations, aux côtés des Syriens, font partie de cette catégorie d’âge.

    Ils sont incités à rejoindre les rangs de la contestation par la poursuite de la politique stérile et provocatrice du régime syrien vis-à-vis des Palestiniens. Deux événements, similaires dans leur orchestration et dans leur visée, vont attiser leur colère, aussi bien vis-à-vis du régime que des factions palestiniennes qui ont avec lui partie liée. Le premier a lieu à l’occasion de la commémoration des 63 ans de la Nakba, le 15 mai 2011. Une manifestation est organisée ce jour-là par le régime sur le Golan, à la limite de la ligne de démarcation séparant le Golan syrien de sa partie occupée par Israël depuis 1967. Des manifestants sont poussés à provoquer les forces israéliennes, en franchissant la frontière en direction de la ville de Majdal Chams. Les militaires israéliens répliquent, tuant quatre personnes. Leurs funérailles, dans le camp de Yarmouk, donnent lieu à une grande manifestation qui rassemble les différentes factions palestiniennes.

    Moins d’un mois plus tard, le 5 juin, une nouvelle manifestation est organisée sur les hauteurs du Golan. Les mêmes débordements ont lieu, mais le bilan est plus lourd. La confrontation se solde par la mort de 23 personnes. Les funérailles organisées le lendemain dans le camp de Yarmouk font à nouveau l’objet d’importantes manifestations. Mais, cette fois-ci, c’est contre ces mêmes factions palestiniennes que la population du camp exprime son mécontentement. Elles sont accusées d’avoir joué le jeu du pouvoir syrien en envoyant à la mort des jeunes gens, dans l’unique but de servir la propagande médiatique du régime et sa dialectique de «résistance». Le mécontentement ne se limite pas aux slogans – «le peuple veut la chute des factions», «un, deux, où est l’armée syrienne» – puisque les locaux du FPLP-CG, en pointe dans l’organisation des manifestations du Golan, sont incendiés, en réponse à des tirs contre les protestataires qui feront 14 morts.

    Au cours des mois suivants, la situation sécuritaire se «stabilise» dans le camp de Yarmouk. Mais c’est au niveau politique que le divorce entre Bachar al-Assad et certaines factions palestiniennes se fait sentir. Le Hamas adopte des positions de plus en plus favorables à la révolution syrienne. Alors que, durant les premiers mois de contestation, le mouvement islamiste, dont le leadership est hébergé à Damas, s’est abstenu de critiquer la répression du régime syrien tout en n’affichant de soutien à aucune des parties, au nom de la non-ingérence, il change radicalement de cap. Khaled Mecha’al abandonne d’abord ses locaux de Damas pour s’installer au Qatar. Puis, au mois de février 2012, Ismaïl Haniyeh, Premier ministre du gouvernement palestinien, déclare depuis la mosquée d’al-Azhar, au Caire : «Je salue toutes les nations du Printemps arabe. Je salue l’héroïque peuple syrien qui lutte pour la liberté, la démocratie et les réformes». Depuis lors, l’engagement du Hamas en faveur des révolutionnaires ne s’est pas démenti. Il s’est uniquement atténué au fil du temps, le Mouvement de la Résistance islamique cherchant à ne froisser ni l’Iran, ni le Hezbollah libanais, ses principaux soutiens. Cela ne l’empêchera pas d’entretenir des relations avec certains groupes armés, notamment ceux qui émergent dans le camp de Yarmouk. (Par Frantz Glasman A suivre)

    Frantz Glasman est doctorant en Sciences Politiques. Article publié sur le site Un oeil sur la syrie, en date du 5 avril 2015

    Publié par Alencontre le 12 - avril - 2015
     
     
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  • Comment Orange a soutenu le massacre israélien à Gaza (Ujfp)

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    Orange fournissant un service gratuit aux soldats israéliens La filiale israélienne de la compagnie de télécommunications française a « adopté » une unité militaire qui a opéré dans des lieux ou des centaines de civils furent tués

    La filiale israélienne d’Orange, multinationale française de télécommunications, a fourni un soutien matériel direct aux soldats israéliens participant l’été dernier à l’assaut meurtrier contre Gaza.

    L’entreprise a aussi parrainé deux unités militaires israéliennes pendant plusieurs années, preuve d’une profonde complicité avec l’occupation militaire israélienne et avec les violations des droits humains.

    L’une de ses unités, la compagnie de tank "Ezuz", a pris part aux attaques contre Gaza l’été dernier et était en activité dans des lieux précis ou des centaines de civils palestiniens ont été tués.

    Orange, connu précédemment sous le nom de France Télécom, est un important fournisseur de téléphonie mobile, de réseaux et de services Internet en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, y compris en Jordanie et en Égypte (via sa filiale Mobinil).

    En Israël, Orange tire profit de l’octroi de sa marque à une compagnie israélienne détenue indépendamment, Partner Communications Ltd. et en lui vendant des équipements et d’autres services.

    Une aide à l’attaque de Gaza

    Les avions et l’artillerie israéliens ont fait tomber l’équivalent d’une bombe atomique sur Gaza pendant 51 jours en juillet et août dernier, détruisant de vastes zones et tuant plus de 2200 Palestiniens et parmi eux plus de 500 enfants.

    D’après Amnesty International, les forces israéliennes ont opéré avec "une impitoyable indifférence envers le carnage causé" par leurs attaques.

    Des familles entières ont été annihilées pendant que les forces israéliennes visaient les habitations civiles systématiquement et délibérément.

    Au cours de cette horreur qu’Israël a qualifiée « opération Bordure protectrice », Orange a été sur la ligne de front, fournissant un soutien matériel et élevant le moral de ceux qui menaient l’assaut.

    D’après Israel Hayom, Orange exonéra de frais de service les soldats « situés dans la zone autour de Gaza » pendant l’attaque.

    Pendant l’attaque, Orange envoya quotidiennement « trois unités mobiles aux points rencontre des soldats autour de Gaza », d’après le site Web Frumline dans un article du 22 juillet 2014 intitulé « Orange en action à la frontière en raison de l’opération Bordure protectrice ».

    « Les unités mobiles sont équipées de générateurs, de chargeurs pour tous les types d’appareils, de centaines de batteries préchargées et de portables pour permettre aux soldats d’être en contact avec chez eux », indiquait Frumline.

    À Gaza, les Palestiniens qui ont survécu à l’attaque ont parlé de soldats israéliens exécutant leurs proches de sang-froid.

    Dans le même temps, en Israël, des dizaines d’employés d’Orange se dispersaient dans le pays, rendant visite aux soldats israéliens “et distribuant des tablettes tactiles pour rendre plus agréable leur séjour à l’hôpital.”

    « Adoptez un soldat »

    Le soutien d’Orange à l’armée israélienne date de bien avant l’attaque contre Gaza l’été dernier.

    « Notre lien actuel avec les troupes a commencé avec l’établissement du projet Adoptez un Soldat de l’Association pour le Bien-être des Soldats d’Israël », explique Orange dans la page “responsabilité de l’entreprise” de son site.

    Dans le cadre de ce projet, la compagnie a « adopté » deux unités : la compagnie de chars "Ezuz" depuis 2005 et, depuis 2008, l’unité "Shachar" de recherches et sauvetage. Des dizaines d’entreprises, en grande majorité israéliennes, participent au projet Adopt A Soldier – “Ametz Lohem” en hébreu. Parmi les plus connues internationalement, on trouve la compagnie aérienne El Al et Strauss, le fabricant du houmous Sabra.

    La participation d’une multinationale comme Orange se singularise – la seule autre firme internationale reconnaissable est le cabinet d’audits financiers Ernst & Young, qui parraine une unité de drones.

    D’après le site Internet d’Orange, « l’adoption » consiste en « des activités conjointes de soldats avec des employés de la compagnie, par exemple : sports, utilisation des installations de la compagnie pour l’entraînement et des conférences, soutien aux soldats isolés, accompagnement des soldats démobilisés dans leur parcours vers la vie civile et financement d’activités de divertissement à l’échelle de bataillons : randos, journée d’athlétisme, cérémonies de décoration de soldats exemplaires, etc. ».

    Ezuz dans l’attaque contre Gaza

    Un article du numéro de novembre 2014 du magazine militaire israélien Shiryon (hébreu pour "Armure") et révèle que l’unité Ezuz a participé directement à l’attaque de Gaza et était présente au moment et sur les lieux ou des centaines de civils ont été tués et des milliers de maisons détruites.

    Le Lieutenant colonel commandant d’unité, Aryeh Berger, a déclaré à Shiryon qu’Ezuz faisait partie des forces qui ont envahi Deir al-Balah au centre de la bande de Gaza. Il a indiqué que là, ses hommes ont « attaqué des maisons des militants de Hamas » et « purifié » les immeubles.

    Human Rights Watch a condamné et qualifié d’“illégal" le ciblage délibéré des maisons par Israël sous le prétexte qu’elles auraient appartenu aux familles de personnes associées à Hamas ou à d’autres organisations armées de résistance.

    Berger a aussi révélé que son unité a été active dans la zone de Khan Younis au sud de Gaza dans la même période où la capture près de Rafah d’un soldat israélien, Hadar Goldin de la brigade Givati, a été annoncée. La capture s’est produite le 1er août 2014.

    Ceci situe l’unité Ezuz dans deux zones spécifiques ou des tueries massives ont eu lieu. Berger révèle que dans la zone de Khan Younis, ses forces avaient pour tâche « d’isoler » un village – qu’il ne nomme pas. Une fois la capture de Goldin annoncée, dit Berger, "il fallut quitter notre tâche en urgence pour renforcer la brigade Givati, et nous y sommes arrivés en trois heures. »

    Le Centre palestinien des droits de l’homme a rapporté que des dizaines de civils ont été tués dans et autour de Khan Younis par des bombardements aériens et de l’artillerie provenant de tanks et de navires de guerre.

    Le 1er août, au cours d’un bref « cessez-le-feu humanitaire », des équipes médicales, des journalistes et des habitants sont entrés dans le village de Khuzaa, à l’est de Khan Younis, qui avait été assiégé par les forces israéliennes. Ils découvrirent les corps de dizaines de civils tués.

    Certains avaient été tués alors qu’ils tentaient de fuir en agitant des drapeaux blancs. D’autres moururent quand leur maison fut détruite au-dessus d’eux.

    La chaîne britannique Channel 4 documenta les scènes de destruction et de carnage quand les gens entrèrent dans le village le 1er août :

    Les effets déchirants de la rupture du cessez-le-feu à Gaza / Channel 4 News

    À Rafah – probablement là où Ezuz s’est redéployé pour renforcer la brigade Givati après l’annonce de la capture de Goldin – les forces israéliennes ont accompli ce qu’on appelle la “Directive Hannibal” : un bombardement en tapis de la ville par voie de terre, mer et air, tuant plus de 200 civils et détruisant plus de 2500 maisons.
    Il y eut tant de morts que les hôpitaux furent obligés d’entreposer les corps et les membres dans des glacières pour ice-creams .

    Le commandant Berger d’Ezuz déclara qu’à Gaza, il ordonna à ses hommes de ne pas rouler sur les routes ou par les carrefours. Quand les commandants de tanks demandèrent où ils devaient passer, Berger répondit : « Partout ailleurs ! »

    Il considéra l’assaut sur Gaza comme une rare occasion d’entraînement : « J’ai affecté à un de mes commandants de compagnie de documenter cela par vidéo, pour qu’on puisse l’illustrer à l’entraînement, en leur montrant par exemple comment un tank roule dans un verger, parce qu’ils croient que ce n’est pas possible, ou comment les tanks tirent dans différentes situations. Parce qu’à l’entraînement, on ne dispose pas de zones de vergers sur lesquelles passer et repasser, ni d’une variété de maisons ’vivantes’ sur lesquelles tirer.

    Voilà l’unité qu’Orange a parrainée pendant une décennie.

    "Responsabilité sociale d’entreprise"

    Orange dit qu’il a un programme mondial complet de “responsabilité sociale d’entreprise.”

    La compagnie prétend que "notre engagement d’entreprise citoyenne donne le même sens à toutes nos activités : faire du numérique un accélérateur de progrès pour la société et pour chacun."

    Mais en soutenant l’armée israélienne via sa filiale israélienne, Orange a aidé à accélérer la destruction de la société palestinienne et à tuer et blesser des milliers de gens.

    Malgré le fait qu’Orange ne possède pas Partner Communications Ltd., il reste responsable et doit rendre compte des activités de Partner menées en son nom et sous sa marque. Orange tire directement profit des activités de Partner via son accord de redevance, fournit Partner en équipements et est responsable de la gestion et de la réputation de la marque Orange dans le monde entier.

    Promouvoir Israël

    Circonstance aggravante, la compagnie mère semble être pleinement complice en aidant Israël à blanchir sa réputation. En mai 2014, son groupe de réflexion Orange Institute a sponsorisé une conférence à Tel-Aviv et à Jérusalem intitulée « Comment Israël est devenu un labo technologique pour le monde.”

    Le matériel promotionnel déclarait qu’en 2014 « la formule d’ ’Israël nation start-up’ luit encore plus brillamment qu’à la première visite d’Orange Institute en 2011. »

    Et Orange Institute de s’épancher : « De ce petit pays de 8 millions d’habitants, nous continuons de constater d’énormes retours [sur investissement]. »

    La conférence fit la promotion de sujets tels que « l’emploi des drones civils » et « les innovations de cyber-sécurité dans le cyber-écosystème israélien. »

    Orange veut s’attribuer le mérite d’initiatives « soutenant la culture numérique » et promouvant « des solutions écologiques. »

    Il devrait être aussi tenu responsable de sa complicité dans les crimes de guerre d’Israël à Gaza. Les consommateurs pourraient le faire en refusant d’être des clients d’Orange.

    Orange est déjà mis sous la pression de la société civile française à propos de la complicité dans la colonisation israélienne de la Cisjordanie occupée et du plateau du Golan de sa filiale israélienne. Une déclaration signée par des dizaines d’organisations françaises appelle Orange à mettre fin à son accord avec Partner Communications Ltd. à cause des opérations de ce dernier dans les territoires occupés.

    L’an dernier, le gouvernement français a averti les entreprises françaises des risques de faire des affaires dans les colonies israéliennes des territoires occupés, qui sont illégales aux yeux du droit international.

    Mais la possibilité existe aussi que des Palestiniens – individuellement ou au titre d’organisations des droits humains – cherchent à tenir Orange responsable de la fourniture d’un soutien matériel à des crimes de guerre – y compris sous la forme d’équipements fournis à Partner - dans le cadre de la doctrine émergente de la responsabilité d’entreprise pour les graves violations des droits humains.

    Le bureau de presse du siège parisien d’Orange n’a pas répondu à des demandes réitérées de commenter.

    Ali Abunimah, 4 avril 2015
    Remerciements à Dena Shunra pour ses recherches et traductions.

    Source : How Orange telecom supported Israel’s massacre in Gaza
    http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/how-orange-telecom-supported-israels-massacre-gaza

    Traduction de l’anglais : JPB pour BDS France