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  • Algérie, le secrétaire général du PST (Essf)

     
     
    « La dynamique de la gauche est de se construire dans les mouvements réels »

    Dans cet entretien, le parti socialiste des travailleurs, par la voix de son secrétaire général, réaffirme ses positions et ses oppositions. De la constitution aux initiatives des partis pour regrouper l’opposition en passant par les questions économiques, le PST ne veut pas dévier d’un iota de la ligne adoptée depuis quelques années.

    Reporters : Pourquoi la gauche aujourd’hui n’est-elle ni visible ni audible sur le terrain. Qu’en est-il réellement ?

    Mahmoud Rachedi : Quel terrain justement (rire). Nous sommes sur le terrain, mais le terrain réel. Nous sommes dans les mouvements étudiants, travailleurs, chômeurs et aux côtés de tous ceux qui luttent pour la justice sociale. Et cela, au niveau de tous les secteurs.

    Maintenant, si vous analysez notre absence à travers les médias, c’est vrai. Nos actions ne sont pas médiatisées. Les journalistes, aujourd’hui, rapportent la mode du moment, les stars et les personnages politiques et ils ne s’intéressent pas aux maux et contestations sociaux. Il y a des partis politiques qui ne représentent absolument rien du tout sur le terrain réel et concret, mais qui sont très visibles sur la presse.

    Et puis, peut-être que vous n’êtes pas bien branché, mais nous avons animé des rencontres avec la presse nationale, des conférences thématiques et topos avec nos militants et nous restons toujours attachés à nos valeurs. Certes, vous pouvez dire que c’est insuffisant pour un parti comme le PST, mais cela est dû à diverses raisons. Y a un autre élément, et vous le savez très bien, nos conférences de presse ne sont pas hautement médiatisées. Il y a aujourd’hui des personnes qui n’existent qu’à travers la presse. Et cela n’est pas notre objectif. Cela ne veut pas dire non plus qu’on n’aime pas être médiatisés, au contraire.

    En fait, même les partis au pouvoir n’existent pas dans la réalité.

    Ils existent qu’à travers les institutions de l’Etat et des élections antidémocratiques. Ce que je veux dire, c’est que le phénomène n’est pas propre à la gauche ou autre courant politique, mais c’est un constat qui s’applique sur tout le monde.

    La dynamique de la gauche est de se construire dans les mouvements réels. Nous avons organisé un rassemblement de soutien à la population d’In Salah bien avant que des partis aillent se mettre au-devant d’une manifestation à laquelle ils n’ont jamais travaillé ou construit. Sur la dernière grève qui a secoué le secteur de l’éducation, plusieurs de nos cadres étaient même des meneurs. On est impliqués dans les luttes réelles !

    Il y a aujourd’hui des velléités de rassemblement pour le changement en Algérie.

    La CLTD appelle à une élection présidentielles anticipée pour une transition démocratique le FFS appelle, quant à lui, à la reconstruction d’un consensus national. Le PST ne s’est affiché avec aucune partie… En ce qui concerne de la CLTD qui s’est constituée au lendemain de la « réélection » de Bouteflika pour un quatrième mandat, des partis politiques ont décidé de se rassembler, de discuter et de préparer ce qu’ils ont appelé plus tard la réunion de Zéralda. 24 h avant, on nous adresse une invitation pour y assister. Pour une plate-forme démocratique, on aurait aimé être associé et concerté à l’avance. Et ce n’est pas au moment de rendre publique devant la presse leur plate-forme qu’on invite un parti.

    Ce que je veux dire par là, c’est que ça ne nous intéresse pas d’y aller juste pour remplir la salle en servant de décor et applaudir leur plate-forme. Cela dit, si l’invitation avait été faite dans les normes, on aurait assisté par principe au combat démocratique. Et puis dans la plate-forme de Mazafran, ils dénoncent les grèves, or un front démocratique est censé défendre et consolider les grèves. De plus, leur concept de transition démocratique ne prévoit à aucun moment le peuple.

    C’est dire que dans leur philosophie, ce sont les partis politiques qui négocient avec le pouvoir. Inadmissible ! C’est comme si le peuple algérien n’était pas concerné, alors que la souveraineté est censée lui revenir. Nous combattons pour la démocratie et pour que le peuple puisse s’exprimer en toute liberté.

    Quid du FFS ?

    S’agissant du FFS qui appelle à un consensus national, c’est-à-dire trouver un consensus entre les différentes parties, il a demandé à nous voir, et nous l’avons reçu pour exposer sa démarche. Sur le principe, que ce soit avec la CLTD ou le FFS, au PST on est partant quand il s’agit d’un front démocratique, car il y a ce qu’on partage ensemble, comme la question de la femme, les libertés, tamazight… Mais quand il s’agit des questions sociales, on est certainement différents.

    Contrairement à eux, nous, on est anti-impérialiste et anticapitaliste.

    Le FFS nous a dit qu’il allait associer le pouvoir à sa démarche, nous lui avons dit que s’il s’agit d’un front, nous allons le constituer, mais dans ce cas on aura des exigences. Si le pouvoir veut s’associer pour trouver une solution démocratique, ce dernier doit montrer un minimum de volonté. C’est quoi ? Il doit lever toutes les entraves à l’exercice des libertés démocratiques en Algérie. C’est une condition sine qua non, le gel de tous les grands projets qui hypothèquent l’avenir de l’Algérie : le Code du travail, le Code sur la santé et l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Car on ne peut pas négocier avec un pouvoir qui nous interdit de manifester.

    Le débat économique est aujourd’hui saturé par les inquiétudes sur l’avenir énergétique du pays et le recours au schiste. Etes-vous pour ou contre l’exploitation de cette énergie non conventionnelle ?

    Nous nous sommes exprimés depuis longtemps sur cette question. Le système capitaliste et à l’échelle mondiale a atteint dans son développement une étape où la destruction de la planète est réelle. Le réchauffement de la planète et la crise écologique dans le monde sont devenus une réalité. Maintenant, sur l’exploitation du schiste, au PST même pour les hydrocarbures conventionnels, nous sommes contre une exploitation effrénée. Et nous plaidons pour des énergies alternatives, notamment dans le renouvelable pour préserver un minimum d’équilibre écologique.

    Pour le gaz de schiste, il y a un certain nombre de pays et d’experts qui disent qu’il y a danger pour son exploitation. Il y en a d’autres qui disent le contraire. Tant mieux. Et du moment qu’il y a ces deux thèses, on exige au moins qu’il y ait une transparence dans un débat large et national sur la question. Car, ça concerne les Algériens, c’est leur destin et leur avenir, et non pas Total ou autres multinationales américaines.

    Nous ne sommes pas des experts pour dire de manière catégorique non il y a danger sur les nappes albiennes ou autre chose, mais nous sommes un parti qui exige un débat politique. On est pour un référendum, on veut que le peuple algérien soit souverain sur des questions qui engagent son avenir. Et le développement ne se fera pas avec le schiste, mais dans les énergies alternatives, comme le solaire et l’halieutique.

    Il y a un débat sur le secteur public et son incompétence à relever les défis, surtout économiques. Pourquoi et que préconise le PST pour sa réhabilitation ?

    Je démens la thèse qui soutient que ça ne marche pas dans le secteur public. Ça marche bien et plus que la propagande le dit. Car il y a des préparatifs pour privatiser le tissu qui reste. De prime abord, la gratuité est un acquis arraché de longue lutte. Il faut dire qu’il y a un manque d’infrastructures destinées au service public. Si on prend l’exemple du secteur de la santé, il est clair que l’effectif ne répond pas au flux des patients et malades, et donc il est tout à fait normal que la qualité ne soit pas bonne et efficace. Mais cela n’est pas dû à la gratuité, car cette dernière est censée permettre à tous les Algériens de se soigner en leur assurant une bonne qualité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. En Algérie, il y a une volonté de marchandisation et c’est ce qui est grave et dangereux à nos yeux.

    A chaque fois, il y a propagande sur tel ou tel secteur dont le but escompté est de le privatiser, comme c’était le cas avec Naftal et qui s’est avéré par la suite que c’est Qatari Wouqoud qui veut s’installer en Algérie et privatiser Naftal. Et je tiens à préciser que les multinationales ne créent aucun emploi ou autre avantage comme on le dit, elles sont là pour s’enrichir sur le dos des travailleurs, avec bien évidemment leurs relais au pouvoir, sinon d’où vient l’argent dont les comptes révélés dernièrement par la presse sur les ministres et dirigeants algériens, si ce n’est pas l’argent du peuple ?

    Que reste-t-il du secteur public ?

    Il est détruit depuis les accords avec le FMI et l’accélération de cette spirale du libéralisme. J’ajoute que dans les années 1990, on a détruit tout le secteur du bâtiment et 500 000 travailleurs ont été mis dehors. Où sont-elles les entreprises communales, de daïras et de wilayas ? Et le ministre de l’Habitat vient aujourd’hui nous dire qu’on n’a pas d’entreprises suffisantes pour construire les logements !

    Il est impératif de défendre le secteur public.

    Et ce qui est logique, l’argent public doit aller au secteur public. Le secteur public existe, on doit le préserver, le moderniser et lui assurer des outils de travail adéquats et l’Etat doit investir dans son élargissement. Et l’Etat ne doit pas se retirer du commerce extérieur, et j’en veux pour preuve que dès qu’il s’est retiré pour laisser champ libre aux importateurs, on a atteint 60 milliards de dollars d’importation, car, il ne faut pas se voiler la face, le privé pense qu’à gagner et s’enrichir, l’économie nationale et son épanouissement viennent en second plan.

    Nous allons vers la révision constitutionnelle. Quel est votre commentaire ?

    Tout d’abord, je signale que nous n’avons pas pris part aux consultations sur la Constitution initiées par Ouyahia, mais nous avons adressé un mémorandum à la présidence de la République pour exposer notre vision des choses. Si la démarche du pouvoir va jusqu’au bout, ça sera tout simplement un passage en force. Il est regrettable que les avis divergents portés par des hommes du gouvernement s’affichent à la télévision ! C’est comme si la Loi fondamentale du pays ne concerne par le peuple en premier lieu, mais juste quelques personnes. C’est du théâtre !

    Ce qu’on dit nous, c’est que le peuple algérien doit se battre pour une autre Constitution issue d’une Assemblée nationale constituante et d’un projet de société garantissant les libertés, l’égalité des sexes, la justice sociale et le libre choix économique du peuple, dont l’Assemblée constituante sera l’émanation de la seule volonté des masses populaires.

    RECHIDI Mahmoud

    * Reporters

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34762

    Commentaire: Le PST est notre "parti frère" en Algérie, le PT est (était?) lié au POI

  • Solidarité Genève

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  • Corruption. “Pour être dirigeant en Algérie, il faut être résident en France” (Courrier International)


    Une enquête menée par deux reporters français, et publiée dans un livre sorti le 15 avril, révèle l’acquisition par de nombreux dirigeants algériens de résidences parisiennes. Vives réactions dans la presse algérienne.
     

    “C'est désormais clair ! Pour être ministre ou dirigeant en Algérie, il faut être résident en France. Il n’est pas de bon ton d’être ministre sans connaître le faste bourgeois du faubourg Saint-Honoré. Il n'est pas possible de devenir ministre si l’on ne connaît que la rue de Tanger et ses bouis-bouis”, dénonce Algérie-Focus.

    Le site d’information réagit au livre Paris-Alger : une histoire passionnelle,  rédigé par deux journalistes français, Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet (éd. Stock, sortie en France le 15 avril).

    Dans un chapitre consacré aux “affaires” et plus particulièrement aux biens “acquis” ou “mal acquis” par de hauts responsables algériens, apparaissent les noms de la fille de l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de l’ex-président de l’Assemblée et actuel dirigeant du FLN (Front de libération nationale, au pouvoir), Amar Saadani, d’anciens ministres et d’autres en fonction à l’image du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, enchaîne El Watan.

    “Et dire que tous ces hauts responsables cultivent un patriotisme ostentatoire, un nationalisme d’apparat et ne cessent de demander aux jeunes de croire en eux”, poursuit Algérie-Focus. “Ce dont les Algériens ont le plus besoin serait des dirigeants exemplaires qui leur disent la vérité, ils n’ont pas besoin de ces dirigeants qui leur parlent de patriotisme alors qu'ils sont les premiers à tourner le dos à la rue de Tanger et à ouvrir grands les bras au faubourg Saint-Honoré.”

    Charlatanisme et bricolage

    De son côté, Liberté souligne que les responsables dont les noms ont émergé dans certaines affaires, échappant ainsi à la chape d’omerta couvrant des activités à la limite de la légalité, ne sont guère inquiétés. “La chronique de la délinquance économique a beau insister, le système réagit en ignorant placidement le tollé médiatique. Les haros de l’opinion subissent, dans ce cas, le traitement des aboiements : pourquoi s’y arrêter puisqu’on ne les entendra plus quand on sera plus loin ?”

    Le quotidien relève que ces fortunes mal acquises sont amassées et transférées par des acteurs qui interviennent “dans la conception de la perspective nationale.  En quoi un décideur qui inscrit ses lendemains et ceux de ses enfants sur les bords de la Seine se préoccuperait de ce que demain sera fait de ce côté-ci du monde ? Cela donne des politiques qui sont les alibis d’un pouvoir qui laisse l’école au charlatanisme, la santé au bricolage, l’économie en panne, la société à la terreur bigote, l’environnement à la décrépitude.”



  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes

     

  • Bahrein, la lutte continue

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  • 1945 2015, pour un 8 mai anticolonialiste!

    offensive anti colonialiste vig

    Il y a 70 ans, le 8 mai 1945 dans le Constantinois, les Algériens ont voulu saisir l’occasion de l’armistice qui libérait la France de l’occupant nazi pour affirmer une  volonté d’indépendance.

    Leurs manifestations ont été durement réprimées par la « force » organisée des occupants, les colons français (et européens). Un affrontement aboutissant à un véritable massacre dont les victimes algériennes, évaluées à environ 1200 par les autorités françaises de l’époque, sont actuellement estimées être de 15 000 à 45 000 victimes. Du côté des colons, une centaine de morts et autant de blessés furent dénombrés.

    Parce que le 8 mai verra cette année encore encenser l’armée française et l’unité nationale, nous voulons rappeler que cette date est synonyme de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis par l’État français et ceux qui le servaient. Les situations de domination coloniale ou néocoloniales perdurent et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est aujourd’hui encore bafoué, en Palestine, au Kurdistan, ou au Sahara occidental.

    Pour un autre 8 mai, nous vous invitons à une journée contre le colonialisme et les autres formes de domination.

    VENDREDI 8 MAI 2015
       Parc de la Pépinière à Nancy (derrière l’aire de jeux)

    • 13h-15h: déjeuner sur l’herbe version auberge espagnole
    • 15h: concerts et prises de parole (Chorale des Sans Nom, ATMF, Kader Dellaoui, David Vincent
    • 17h: fin des festivités

    et tout le long: tables de presse, expo, pétanque, football… en organisation autogérée

    Premiers soutiens : Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Chorale des Sans Nom, Alternative Libertaire Moselle, Association de Solidarité avec le Peuple Sahraoui Lorraine (ASPS-Lorraine), Assocation France-Palestine Solidarité (AFPS), Bloc Anti Fasciste Nancy (BAF), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Mouvement de l’Objection de Conscience (MOC-Nancy), Centre Culturel Autogéré de Nancy (CCAN)

    http://www.sans-nom.net/tous-les-articles/165-1945-2015-pour-un-8-mai-anticolonialiste

  • Quand l'avenir de l'Algérie s'oppose au gaz de schiste (Algeria Watch)

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    La question de l'exploitation du gaz de schiste en Algérie se pose publiquement depuis moins de deux ans alors que le gouvernement semble en avoir fait l'option depuis au moins 2008.

    Une fois révélée, elle a été très rapidement imposée sans débats ni consultation d'experts critiques. Comme à l'accoutumée, le parlement a approuvé dans sa grande majorité cette orientation. Les déclarations de membres du gouvernement ainsi que les informations disponibles sur les projets, l'agenda, les financements, les sociétés étrangères impliquées sont contradictoires. Les uns défendent ouvertement ce choix sous prétexte de nécessité face au déclin des réserves de pétrole tandis que d'autres assurent qu'il n'est pas à l'ordre du jour.

    La mobilisation à In Salah contre l'exploitation du gaz de schiste en Algérie a débuté le 31 décembre 2014 et perdure à ce jour.

    C'est à quelques kilomètres de cette ville de 50 000 habitants située à 1200km d'Alger que le premier forage a été réalisé, officiellement à titre d'exploration. La population est alarmée des conséquences des techniques employées dans l'extraction du gaz de schiste, en particulier la fracturation hydraulique (fracking) qui nécessite de grande quantité d'eau, de sable et de produits chimiques. Il s'agit du premier mouvement populaire sans caractère revendicatif socio-professionnel ou partisan. La contestation se répand à la fois dans le temps et dans l'espace. Et plus elle perdure plus elle attire la convoitise d'acteurs politiques qui en font leur cheval de bataille dans leur confrontation avec le pouvoir qui lui, passe d'une attitude paternaliste aux menaces contre une population qui demande qu'une question aussi importante pour le pays fasse l'objet d'un débat national.

    Les autorités agissent dans l’opacité

    Les conditions juridiques et pratiques pour l'exploitation du gaz de schiste sont mises en place à partir de la fin des années 2000 : Des firmes étrangères dont la française Total obtiennent des permis « d'exploration et d'exploitation » sans toutefois se lancer tout de suite dans le projet. Une nouvelle loi sur les hydrocarbures est adoptée par le parlement en 2012 et publiée au Journal officiel le 24 février 2013 (jour anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971). Cette loi est particulièrement scandaleuse car elle revient sur des principes de souveraineté. Pour attirer les compagnies spécialisées, frileuses face à ce qu'elles considèrent être des contraintes financières, la fiscalité est dorénavant calculée sur la base du rendement que fixe les compagnies elles-mêmes sans que l'administration algérienne n'ait de moyen de contrôle.

    En juin 2013, l'EIA, Energy Information Administration des Etats-Unis, publie un rapport dans lequel il est affirmé que l'Algérie détiendrait la 3e réserve mondiale de gaz de schiste (707 trillions m3) située dans sept bassins : Ahnet, Berkine-Ghadames, Mouydir, Reggane, Timimoun et Tindouf. Dans d'autres régions du monde ces estimations se sont souvent avérées fausses et auraient été lancées pour motiver et justifier l'option gaz de schiste, en particulier lorsque les réserves de gaz et de pétrole conventionnelles se tarissent comme c'est le cas en Algérie.

    Rapidement après la publication de cette information, les premières déclarations officielles expriment la volonté de se lancer dans cette voie et le Conseil des ministres du 21 mai 2014 donne le feu vert à l’exploitation du gaz de schiste. Quatre puits d'exploration dans les bassins d'Ahnet et Illizi ont été prévus pour l'année 2014 dans le cadre d'un programme de forage de 11 puits étalés sur 7 à 13 ans. Ils ne semblent pas avoir été tous forés. Les travaux d'exploration du site Ahnet, à près de 20 km au sud d’In Salah, ont débuté en août 2014 par la compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach et Total. Les sociétés Halliburton (américaine) et Schlumberger (française) chargées de l'aspect technique de la fracturation sont également présentes sur le site. En 2012 déjà, un forage schiste expérimental qui s'est avéré prometteur avait été réalisé à Ahnet.

    Le 27 décembre 2014, la mise en service « avec succès » de ce puits-pilote est annoncée en grande pompe par les ministres de l’Énergie, des Ressources en eau et de l’Environnement devant un parterre de journalistes venus sur place. Sonatrach se félicite de cet exploit sans évoquer le rôle crucial des firmes étrangères alors qu'il est connu que la compagnie algérienne ne peut réaliser les forages horizontaux qui sont indispensables à l'extraction du gaz de schiste. Le PDG de Sonatrach, Saïd Sahnoun, déclare le 11 janvier 2015 vouloir investir « 70 milliards de dollars sur 20 ans pour produire 20 milliards de mètres cubes de gaz de schiste par an ».

    Mais ce que les officiels et les partisans de cette option ne disent pas c'est que l'extraction de ce gaz est très onéreux: Un puits de schiste coûte aujourd'hui entre 15 et 20 millions de dollars et le déclin de la production est d'environ 40 % après à peine un an d'exploitation. Ceci signifie selon les experts qu'il faut sans cesse forer de nouveaux puits. Pour produire environ 25 milliards de m3, il faut forer 600 puits. Ces puits une fois abandonnés continuent de dégager des gaz, notamment du méthane, gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2. La fracturation de roches entraîne l’accentuation des fissures et failles et provoque des séismes de magnitude 4,5 à 5 degrés sur l’échelle de Richter.

    Bien plus dangereux cependant, sont les conséquences de l'utilisation extensive d'eau et de produits chimiques nécessaire à la fracturation hydraulique.

    Chacune nécessite entre 10 et 25 millions de litres d’eau qui seront extraits de la nappe phréatique, une ressource qui ne se renouvelle pas. Des tonnes de sable et une grande quantité de substances chimiques (500 d'après les spécialistes), dont les composantes de certaines restent inconnues, sont également essentielles pour fracturer la roche dans laquelle le gaz est enfermé. Selon les explications données, l'eau usée de la fracturation, très toxique, serait décontaminée et réinjectée dans le sol ou transportée par camion vers des centres de décontamination. Mais ces précautions très coûteuses ne seront pas prises et elles n'assurent pas la détoxication totale, on le voit aux Etats-Unis, qui pourtant disposent d'une plus longue expérience de ces techniques. Dans de nombreux lieux, l'agriculture est impossible, l'eau alimentaire est contaminée et les paysages sont massacrés par les centaines de puits, de bassins de décantation des eaux polluées, de routes aménagées pour les véhicules transportant le gaz ou les eaux, etc.

    Une population aspirant à préserver son environnement

    Les précurseurs de la forte mobilisation du début de l'année 2015 se manifestent peu après le fameux Conseil des ministres du 21 mai qui officialise l'entrée de l'Algérie dans l'ère du gaz de schiste. A Adrar et Ouargla les premiers rassemblements ont lieu dès le mois de juin 2014. Dès ce moment les appels à un débat national sont adressés au gouvernement et au Président mais également aux sociétés étrangères qui sont sommées de quitter le pays.

    Le 31 décembre 2014, quatre jours après la visite officielle des ministres à In Salah pour célébrer l'entrée officielle de l'Algérie dans l'exploitation du gaz de schiste, des habitants d’In Salah bloquent la route nationale 1 qui mène vers le puits pilote de Gour Mahmoud, situé dans le périmètre Ahnet, à une trentaine de kilomètres de leur ville. C'est le début des protestations qui vont s'amplifier jour après jour et entraîner les populations de Tamanrasset, Adrar, Ouargla.

    Le mouvement de protestation fait preuve d'une maturité impressionnante.

    Composé d'âges et de milieux différents, travailleurs, agriculteurs, notables, cadres de la Sonatrach, rappeurs, enseignants, universitaires, les femmes y jouent un rôle prédominant en raison des enjeux de la lutte. Il n'exprime pas de revendications socio-professionnelles, ne demande pas programmes de développement ou de lutte contre le chômage. Il n'exige encore moins un changement de régime ou le départ du président Bouteflika. La population du Sud se sait en marge des richesses que génèrent leur région pétrolifère de laquelle elle profite bien moins que d'autres régions. Mais pour elle, l'urgence de l'heure est de préserver un environnement fragile, déjà malmenée par l'exploitation conventionnelle du gaz et du pétrole. Cette société agricole, profondément attachée à la terre, a une conscience accrue de l'importance de la terre qui la nourrit mais surtout de l'eau qu'elle a appris à gérer avec parcimonie grâce au système d'irrigation ancestral appelé Foggara, canalisation souterraine alimentée par la nappe aquifère. Si l'eau est menacée par le pompage extensif et la pollution chimique, la vie de ces populations est en danger.

    Dans ce combat, les femmes sont aux avant-postes, car comme l'explique l'anthropologue Dida Badi « le rapport est évident entre la terre qui enfante la source des entrailles de laquelle l’eau jaillit, et la mère qui engendre et fonde le groupe de parenté qui s’en réclame ». Et comme l'explique Mohad Gasemi, le président du bureau régional de l’Association de promotion de l’activité agricole : « Nos ancêtres ont développé dans la région d’Adrar des systèmes d’irrigation qui ont permis à toutes les populations de se nourrir grâce à leurs propres efforts. L’exploitation de gaz de schiste détruira tout ce trésor. Les produits chimiques qui seront utilisés dans la fracturation hydraulique pollueront toutes les nappes du pays, puisque les bassins hydriques sont interconnectés. Au lieu d’investir dans un projet destructeur, qui d’ailleurs n’est pas rentable économiquement, il serait plus judicieux d’investir dans les ressources humaines locales. Outre le tourisme, je ne vois que le secteur de l’agriculture à développer dans notre région, entre autres les céréales et le maïs. Avec le soleil régulier, et l’eau à profusion, les récoltes peuvent être triplées dans le pays. »

    Rapidement la place centrale de la ville d'In Salah est investie par les opposants et dénommée «maydan as-soumoud » (Place de la résistance) où des tentes sont érigées et les habitants se regroupent quotidiennement pour s'échanger et sensibiliser la population. Dans les autres villes du Sud des manifestations sont également organisées régulièrement, mais le centre de la contestation reste In Salah. Une grande manifestation est organisée le 15 janvier à laquelle participent plus de 25 000 marcheurs venus de toute la région pour exprimer leur refus de ce projet qu'ils considèrent être une « question de vie ou de mort ».

    Face à l'absence de réponse aux différents appels lancés par les habitants d'In Salah, le 21 février 2015, une demande de moratoire - le temps de tenir un débat national - tel qu'il est appliqué dans d'autres pays, est adressée par la société civile et des organisations non gouvernementales locales au Président de la République. En se basant sur plusieurs études d'experts, le document met en relief la dangerosité des procédés employés dans la fracturation hydraulique, la pollution de l'air et les risques pour la nappe phréatique ainsi que les conséquences à long terme une fois les puits de fracturation abandonnés. Les photos du site du forage du puits-pilote d'Ahnet montrent qu'aucune mesure de protection n'a été prise : les produits chimiques de la société Halliburton sont stockés dans des sacs à l'air libre ; les bassins de récupération de l'eau utilisée lors de la fracturation hydraulique ne sont que de simples bâches dont l'étanchéité n'est que relative, tandis que l'eau s'évapore, le sable et les produits toxiques subsistent et sont livrés aux vents ; les cadavres d'animaux entrés en contact avec ces bassins sans évoquer la destruction du site. De nombreux pays et notamment la France ont décidé d'un moratoire en raison des dangers des procédés d'extraction et de l'opposition des populations concernées.

    De la confrontation à l'apaisement

    Entre temps le mouvement fait des émules dans le pays et la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, CNLTD, dans laquelle se retrouvent de nombreux partis autrefois au pouvoir et aujourd'hui unis contre le 4e mandat d'un président malade et absent, s'empare du sujet. Des manifestations sont programmées dans différentes villes le 24 février, jour anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971. A In Salah défilent à nouveau près de 25 000 personnes, et dans toutes les grandes villes, plusieurs centaines d'opposants se rassemblent. Les têtes de partis d'opposition tentent de marcher à Alger mais la police les en empêche et des dizaines de manifestants sont arrêtés, tout comme en Kabylie.

    Mais à In Salah également le climat paisible des protestations bascule ce 28 février, lorsque des activistes se rendent à la base de vie de la société Halliburton pour remettre à ses représentants une lettre informant que la population s'oppose au forage d’un nouveau puits. Des gendarmes anti-émeutes les reçoivent sur place en proférant des insultes racistes et les chassent avec violence. Le ton monte et la confrontation éclate, jets de pierre contre bombes de gaz lacrymogène.

    Les affrontements se poursuivent en ville, les forces de l'ordre n'ont plus aucune retenue, à coup de bulldozers, matraques et de gaz, ils évacuent la place As-soumoud, symbole de résilience d'une population jusque là patiente et attachée à la non-violence. Des bâtiments publics sont incendiés, tandis que des personnes sont arrêtées et blessées notamment par des tirs à balles réelles. Ce n'est que lorsque l'armée intervient pour apaiser les esprits et pousser les policiers à retourner dans leurs casernes que le calme se rétablit. Le collectif des habitants de In Salah dénonce dans un communiqué d'une grande lucidité que pour « respecter les contrats signés avec les multinationales étrangères et de manière à satisfaire ses exigences premières, Sonatrach a décidé d'opérer le 'fracking' en soutenant, par un renfort sécuritaire extraordinaire, l'entreprise Halliburton, en charge des hydro-fracturations assassines ». Tout en voulant préserver le caractère pacifique de leur mouvement, malgré le débordement de fin février, les habitants d'In Salah restent attachés au dialogue avec le gouvernement afin de trouver une solution commune.

    L'irresponsabilité des autorités met en danger l'avenir du pays

    Si jusqu'à présent les autorités algériennes ont fait preuve d'une certaine retenue - à l'exception de la vague de répression fin février - face à un mouvement qui par sa maturité et son expertise représente un véritable défi pour le gouvernement, d'autant plus qu'il ne conteste pas le pouvoir en place, n'exige pas son départ, les différents ministres et responsables de la Sonatrach ont quant à eux brillé par leurs propos incompétents et contradictoires qui ne sont pas pour rassurer les populations laissées dans l'ignorance quant à l'évolution du programme d'extraction de gaz de schiste. Les uns parlent de stade d’exploration, les autres d’exploitation et les troisièmes suggèrent les deux étapes.

    Les rares arguments opposés aux militants anti-gaz de schiste critiquent qu’ils ne prendraient pas en considération « l’impératif économique » et verseraient dans « l’utopie environnementale ». Quel impératif économique ? Celui d'honorer des contrats de vente d'hydrocarbures à long terme datant de la période de Chekib Khelil, ministre de l'énergie et des mines jusqu'en 2010, qui a bradé les ressources fossiles du pays et qui est aujourd'hui poursuivi dans des affaires de corruption de la Sonatrach ?

    N'est-ce pas plutôt l'esprit de rente qui prédomine à la fois dans la classe politique mais également chez de nombreux journalistes et une bonne partie des Algériens ?

    Habitués à recourir à la manne pétrolière, la perspective d'un tarissement des hydrocarbures, est inimaginable voire inacceptable. C'est la paix sociale qui est en jeu dans un pays qui bien qu'aspirant à l'apaisement après les violences subies durant la « sale guerre » des années 1992-2002 est traversé d'antagonismes explosifs.

    Que faut il penser d'un Président de la République qui en réponse à la demande de moratoire présentée par les habitants d'In Salah assène fin février que le gaz de schiste est « un don de Dieu qu’il faut fructifier » ? Invoquer le registre religieux et infantiliser ceux qui en appellent à la responsabilité du chef de l'Etat montre une fois de plus quelle relation il entretient avec ses administrés. Et face à une mobilisation qui ne fléchit pas, Le président Bouteflika passe peu après à des menaces à peine larvées. Lors de la commémoration du cessez-le-feu du 19 mars 1962, à Ghardaia, dans une déclaration qui lui est attribuée, il lance un avertissement aux opposants du gaz de schiste qui remettraient en question les « programmes de développement ». « C’est un Etat généreux qu’offense la propension de certains de ses citoyens à douter de lui, et de ses engagements. Je veux parler d’une partie de la population d’In Salah qui persiste dans ses protestations, en dépit de toutes les assurances qui lui ont été données. (…) Je suis particulièrement affligé de voir des enfants de la région poussés à nuire à l’Etat de leur pays, et de constater que d’autres tendent à mettre en doute le dévouement et l’intégrité des dirigeants de leur Etat, et à s’inscrire en faux contre le bien-fondé de leurs actions, décisions et plans conçus pour réaliser le développement du pays dans son ensemble ». Ces déclarations ne laissent pas présager de volonté à prendre véritablement en considération les inquiétudes fondées des populations du Sud.

    En conclusion

    La mobilisation populaire contre la fracturation hydraulique, bascule dans une autre dimension avec la participation de politiques. Les responsables de divers partis d'opposition se rendent dernièrement régulièrement à In Salah pour participer aux protestations. Le 14 mars une grande manifestation nationale a été organisée à Ouargla à laquelle avait également appelé la CNLTD. Les opposants politiques ont été à cette occasion accueillis avec enthousiasme par la population qui n'aspire qu'à sortir de son relative isolement et désire que le débat autour de la question du gaz de schiste s'élargisse en particulier au nord du pays où la mobilisation pour un moratoire n'est pas encore très forte. Certains avertissent toutefois qu'il est nécessaire que le mouvement anti-gaz de schiste conserve son autonomie et ne laisse pas brouiller son message par les actions de politiciens qui aspirent à un « printemps arabe » en Algérie. Ceci est d'autant plus important que cette mobilisation non-partisane, de par son caractère populaire transcendant tous les clivages sociaux et professionnels, désarçonne le gouvernement. Si elle devait être récupérée par l'opposition politique, elle risquerait de perdre de sa force et de sa vitalité.

    La question de l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à traiter comme un problème du Sud algérien en raison de la localisation des gisements.

    Elle concerne le pays tout entier et en appelle à une réponse globale afin de préserver un environnement qui permettrait le développement du pays à condition d'engager d'autres orientations. L'utilisation prudente des nappes d'eau phréatiques et albiennes pourraient garantir une couverture alimentaire du pays entier tout en fournissant du travail à des milliers d'agriculteurs. L'exploitation d'une richesse naturelle, le soleil, pourrait produire une grande partie de l'énergie nécessaire en Algérie et être exportée. Mais ce sont là des décisions politiques qui placent au centre des préoccupations non pas les profits à court terme mais l'avenir du pays et des générations futures.

    Salima Mellah, Assafir al-arabi, 16 avril 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/analyse/mellah_gaz_schiste.htm

  • Djibouti: la répression continue au Nord (Afriques en lutte)

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    Dans le cadre de la répression, le régime en place à Djibouti multiplie les pressions et les harcèlements à l’encontre des populations nomades des régions du NORD.

    Que reproche-t-on à ces nomades ? Le régime les soupçonne de soutenir les rebelles du FRUD, toujours présents et actifs dans le maquis du NORD. Ainsi ne pouvant éradiquer la rébellion, le régime se tourne vers les populations civiles sans défense qui sont menacées tous les jours par les troupes gouvernementales stationnées dans le NORD. Victime de blocus économique et sanitaire depuis 3 décennies, ces populations sont vulnérables et constituent une proie facile aux forces gouvernementales qui ne se privent pas de leur mener une existence insupportable.

    Dans le passé, les forces gouvernementales avaient empoisonné beaucoup de points d’eau pour obliger les nomades à l’exode vers l’Ethiopie ou ailleurs. A l’approche de l’élection présidentielle de 2016, le régime redouble sa répression et les victimes ne sont autres que des femmes, des enfants et de personnes âgées.

    Les aléas climatiques conjugués à la répression gouvernementale risquent de décimer ces populations nomades car la LDDH a recueilli des informations relatives à plusieurs morts dus au manque des soins et à la précarité surtout dans le district d’Obock.

    La LDDH dénonce et condamne sans réserve le climat de terreur imposé à la frange de population la plus vulnérable du pays.

    Enfin, la LDDH lance un appel solennel à toutes les organisations humanitaires et de défense de droits humains pour en venir à ces populations sinistrées.

    Le Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (L.D.D.H) :

    Omar Ali Ewado

    Tél : +253 77 61 55 49

    E-mail : iwado_lddh@yahoo.fr

    16 avril 2015 par Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-est/djibouti/article/djibouti-la-repression-continue-au

     

  • Sahara Occidental: plus de 40 blessés dans une manifestation pacifique (El Watan)

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    Plus de 40 personnes ont été blessées mardi suite à une intervention violente des forces d’occupation marocaines contre des manifestants sahraouis dans la ville occupée d’El Ayoun, a indiqué hier l’Agence de presse sahraouie (SPS).

    «Les manifestants appelaient pacifiquement au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la nécessité d’une protection onusienne de la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental», précise la même source. «Les forces marocaines ont mené une violente attaque contre les manifestants à travers les jets des pierres sur les maisons des citoyens sahraouis et la répression pour disperser les manifestants, en particulier dans les quartiers de Hay Matalla et Daddach», indique SPS. Cette manifestation a coïncidé avec la visite d’une délégation du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme.

    APS le 16.04.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/international/sahara-occidental-plus-de-40-blesses-dans-une-manifestation-pacifique-16-04-2015-292514_112.php

  • Salah Hamouri reçu au Quai d’Orsay (Afps)

     

    A la demande de l’AFPS, Salah Hamouri a été reçu hier au Quai d’Orsay par M. Martin Briens, directeur-adjoint du cabinet du Ministre, et de M. Aurélien Chauvier, en charge de Jérusalem et des Territoires palestiniens. Il était accompagné de Taoufiq Tahani, président de l’association et de Jean-Claude Lefort, coordinateur du Comité de soutien.

    Salah Hamouri a expliqué concrètement les éléments effarants devant lesquels il se trouve, à savoir une interdiction formelle de six mois, signifiée par un ordre militaire totalement arbitraire, d’entrer dans les Territoires au nom de la « sécurité d’Israël » ceci sans aucun élément à lui reprocher et alors que, résident de Jérusalem-Est annexée, il suit des cours de Droit dans une université située à Ramallah, cours qui doivent se terminer en juillet avec son examen pour devenir avocat. Cet « ordre » le prive de cette possibilité et, plus généralement de sa liberté de circulation. Tout ceci après avoir fait 7 ans de prison et alors qu’il reconstruit courageusement sa vie.

    Sa situation a fait l’objet d’un large soutien dans notre pays pour que les autorités françaises n’acceptent pas cette situation et agissent pour que soit purement et simplement levé cet acte illégal et arbitraire inacceptable.

    Accent a notamment été mis sur le fait que Jérusalem-Est est annexée et que cette situation est condamnée et non reconnue par la « communauté internationale », spécialement par le Conseil de sécurité de l’ONU dont notre pays est membre permanent. Il ne s’agit donc, en aucun cas, d’un acte qui relèverait de la souveraineté israélienne mais bien d’un acte totalement inacceptable, illégal et arbitraire.

    Israël a annexé la partie Est de la ville. Quoi qu’en disent les dirigeants israéliens, cette partie de la ville, qui doit devenir capitale de l’Etat palestinien, ne lui appartient pas. Il est exclu qu’il puisse subsister la moindre ambiguïté sur ce point. Salah Hamouri, qui est privé de la dimension palestinienne de sa bi-nationalité du fait de cette annexion, est donc de facto un citoyen uniquement français en droit. Son cas ne peut donc laisser indifférent les autorités françaises placées devant une violation flagrante de la liberté d’expression frappant l’un de nos concitoyens.

    Au terme de l’entretien, qui s’est déroulé dans un climat attentif, engagement a été pris, du côté du Quai, d’agir dans ce sens auprès des autorités israéliennes pour une levée pure et simple de cet « ordre ». Déjà le Consulat général français de Jérusalem s’est activé en ce sens. Ses efforts seront renforcés par une volonté affirmée du ministère.

    Nous entendons pour notre part suivre attentivement l’évolution de la situation et continuer à nous mobiliser et à mobiliser largement pour que le droit l’emporte contre son déni – un déni systématique qui touche d’autres jeunes en plus de Salah.

    Paris, le 16 avril 2015 Taoufiq Tahani et Jean-Claude Lefort

    http://www.france-palestine.org/Salah-Hamouri-recu-au-Quai-d-Orsay