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Documents - Page 6

  • Algérie du Possible

     

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    Pour aller plus loin, nous avons déjà publié et mis en ligne:

    Algérie 1962-1965 Autogestion mythe ou réalité? (suite):

     Deux textes de Mohammed Harbi.

    Autogestion, mythe ou réalité? (Algérie 1962-1965) suite Bibliographie et documents écrits et audiovisuels

    Deux biographies :

    Trois documents :

    • La voix de l’Algérie socialiste, émission radiodiffusée du 7 août 1963
    • Kader Ammout, Christian Leucate, Jean-Jacques Moulin, La voie algérienne, Maspero, 1974 (extraits)
    • « L’autogestion en Algérie » Sous le Drapeau du socialisme n° 3, 1965.

    Sur le site du Centre d’histoire sociale, « autogestion et équivoques du FLN », quatre articles de Daniel Guérin en 1964.

    http://tendanceclaire.org/

  • Derrière les fronts: Résistance et Résiliences en Palestine (Chronique de Palestine)

    le film
     
    Un Film d’Alexandra DOLS – Un documentaire sur les conséquences invisibles de la colonisation : l’occupation intime, celle de l’espace mental.
    Espace où l’équilibre, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et des enjeux de lutte, de résilience et de résistance. La colonisation au quotidien n’est pas seulement celle des terres, du ciel, des logements et de l’eau, elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, mais travaille aussi les esprits, derrière les fronts.

    Le Film

    La dernière offensive militaire israélienne de l’été 2014 a fait plus de 2 100 victimes palestiniennes dont plus de 500 mineurs. Ce massacre est une phase aiguë d’une occupation commencée il y a plusieurs décennies. Les médias traditionnels traitent ces moments critiques mais l’attention des caméras retombe ensuite. Or l’occupation ne s’arrête pas avec un cessez-le-feu.

    Au quotidien, la colonisation n’est pas seulement celle des terres, des logements, du ciel ou de l’eau. Elle ne cherche pas simplement à s’imposer par les armes, elle travaille aussi les esprits. J’ai choisi ici de m’intéresser à ses formes invisibles : l’occupation intime, celle de l’espace mental. Dans ce contexte, l’équilibre mental, l’estime de soi, le moral et l’âme deviennent des lieux et enjeux de résistance.

    Extrait

     

    Cette approche m’a été inspirée à la lecture des chroniques du Dr Samah Jabr. Psychiatre-psychothérapeute palestinienne, elle témoigne à travers articles et conférences des conséquences invisibles de l’occupation : ses dommages psychologiques.

    Dans l’héritage du psychiatre anticolonialiste, le Dr Frantz Fanon, elle tisse des liens entre libération personnelle, psychologique et libération nationale, collective. Son approche au carrefour du psychologique et du politique, identifie des symptômes développés sous occupation et souligne les liens entre la résistance et la résilience face à celle-ci.

    « Ce que je vois dépend de ce que je sais.»
    Son travail sera la tige principale du film et servira de levier de discussion dans mes rencontres avec d’autres Palestinien-ne-s de Cisjordanie et de Palestine de 48 impliqués dans cette interrogation collective : face à l’occupation intime, celle de l’espace mental, sur quelles fondations et outils psychologiques reposent leurs résiliences et résistances ? Un cheminement dans nos esprits et sur les routes de Palestine, dans une arborescence d’extraits de chroniques, de rencontres, de récits et d’échappées belles dans la terre palestinienne. Gageons que leurs témoignages résonneront et inspireront bien au-delà de leur réalité.

    Avec la participation de Rula Abu Duhou, Deema Zalloum, des membres de «Al Quds Parkour», ainsi que de Mgr Atallah Hanna, Sheikh Khodr Adnan, l’activiste Ghadir Chafie, le sociologue Abaher El Sakka et bien d’autres.

    Samah Jabr, psychiatre et enseignante

    Née à Jérusalem-Est, elle y vit mais travaille en Cisjordanie. Elle dirige le Centre médico-psychiatrique de Ramallah et une clinique en banlieue de Jérusalem. Elle est également professeure dans des universités palestiniennes et associée à l’Université Georges Washington.

    Samah Jabr

    Son champ d’activités inclut la formation de professionnels de la santé mentale palestiniens, israéliens et internationaux, de la Cisjordanie à la bande de Gaza. Elle intervient aussi auprès de détenu-es en prison et participe, en collaboration avec le PCATI, Comité public contre la torture en Israël, à un travail de collecte de témoignages de survivant-es de la torture. Parallèlement à ces activités, elle écrit régulièrement depuis la fin des années 1990 dans des publications internationales et actuellement pour le Washington Report on Middle East Affairs.

    Elle est à l’initiative d’un appel à l’engagement des professionnels de la santé mentale pour la Palestine.

    La réalisatrice, Alexandra Dols

    Titulaire d’un Master II en Création et Réalisation audiovisuelle à Paris VIII Vincennes et d’un Master I en Écriture de scénario de fiction à Paris I Panthéon-Sorbonne, Alexandra Dols est auteur-réalisatrice spécialisée dans le documentaire.

    Alexandra Dols

    Son dernier long métrage documentaire, Moudjahidate, évoque des engagements de femmes dans la lutte pour l’Indépendance de l’Algérie au sein du FLN-ALN. Il a été diffusé dans plusieurs pays et dans des institutions scolaires.

    Les questions de luttes d’émancipation, de libération et leurs histoires traversent son travail. Son travail d’enquête est important pour impulser une dialectique pour aller au-delà du témoignage, en provoquant de la réflexivité, celle de l’interviewé-e et la sienne.

    Pour elle, les images sont aussi des « champs de bataille potentiels » et peuvent véhiculer des clichés destructeurs pour ceux et celles qu’elles ciblent dans leurs représentations. Elle intervient donc depuis 2010 en milieu scolaire pour transmettre des outils d’éducation à l’image et apprendre à les interroger.

    Hybrid Pulse

    Hybrid Pulse est une association créée en 2005 ayant pour but d’accompagner des jeunes femmes dans l’écriture, la réalisation, la diffusion de créations audiovisuelles et la mise en oeuvre d’ateliers d’éducation à l’image. Nous avons produit entre autres le dernier long-métrage documentaire d’Alexandra Dols, Moudjahidate, diffusé sur trois continents (Europe, Afrique et États-Unis) et distribué en DVD et VOD.

    Les projections en avant-première

    Nous nous réjouissons par ailleurs de la présence du Dr. Samah Jabr qui accompagnera le film lors de ses dates : (accès et tarif dans les liens)

    – Samedi 26 nov – Fontenay sous BoisCinéma le Kosmos – 20h
    – Dimanche 27 nov – La Roche sur YonCinéma le Concorde – 18h
    – Lundi 28 nov – GennevilliersCinéma Jean Vigo – 18h30
    – Mardi 29 nov – AngersCinéma les 400 coups – 20h15
    – Jeudi 1 déc – GrenobleCinéthéâtre La Ponatière à Échirolles à 19h15
    – Vendredi 2 déc – ParisCinéma Studio Luxembourg, l’Accatone (en soirée)

    Extrait

     

    Consultez chaque jour la page Facebook et Teaser#1 pour découvrir de nouveaux extraits.

    Novembre 2016 – Extraits du dossier de presse du Film – Contact : Alexandra Dols, Hybrid Pulse – hybridpulse8@yahoo.fr

    mercredi 23 novembre 2016

    http://chroniquepalestine.com/derriere-fronts-resistances-resiliences-palestine/

  • Gilbert Achar Interview (BBC)

     
     

    Gilbert Achcar, Professor of Development Studies and International Relations, at SOAS, University of London, speaks to medyascope.tv’s Isin Elicin on Donald Trump's election, on the global rise far right, on the latest developments in Turkey and its aspirations to become a leader in the region, on Kurds, on Syria & This interview also aims to serve as an introduction to his latest book, "Morbid Symptoms: Relapse In the Arab Uprising"

    14/11/2016London

  • Professor Gilbert Achcar (PBS)

     
     
    November 11 2016
     
    PBS est la chaîne publique des USA, une référence

  • The Kurdish national movement in Syria (ESSF)

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    Political goals, controversy and dynamic

    What are the goals of PYD and what is the purpose of its alliances?

    Joseph Daher (J.D): There is a consensus among all Kurdish political parties, including PYD, to establish in a future Syria without Assad a form of decentralization, while all emphasizing the full integrity of Syrian territory within a federal system. The way to reach it is however different for numerous reasons. PYD has for example pursued a policy of strengthening its political influence through its own armed forces to control Kurdish majority inhabited areas, even more, and to try to link the 3 “Rojava” cantons geographically, but without any cooperation with Syrian Arab opposition forces, and sometimes even against them. On the other side, the Kurdish National Council (KNC) has argued that a federalist system has to be established following discussions with and explanations to the actors of the Syrian Arab opposition, which for the majority views federalism as a step toward separatism and division.

    Regarding alliances, PYD officials actually recognized they have made a strategic decision not to confront military regime forces when they could, yet refusing accusations of collusion, describing themselves as a “third current” between an “oppressive regime and hardline rebel militants”. At the same time there is no doubt that the PYD has engaged the regime in a conciliatory rather than confrontational manner and has pursued a modus vivendi that served both actors, at least for the short term. The possibility of the PYD to organize freely in Syria and to bring few thousands of armed fighters to Syria from Qandil enclave in Iraq in the first year of the uprising in 2011 allowed it to reestablish a presence and operate openly in Syria. This was made according to few sources and in exchange for cooperation with regime security forces in order to crush anti regime protests in majority Kurdish populated areas, which did occur notably in Afrin and some Kurdish neighborhoods of Aleppo. This did not prevent at the same period confrontations between PYD members and regime forces, while PYD promoting an anti regime propaganda in its social medias.

    The self-governance of majority-Kurdish areas controlled by the Kurdish Democratic Union Party (PYD) – also known as ‘Rojava-Northern Syria’ – is a direct result of the mass movement by the people of Syria (Arabs, Kurds and Assyrians together) against the Assad regime. The popular uprising pushed the regime to conclude a deal with the PYD in July 2012, in which they withdrew from several majority-Kurdish regions in the North to redeploy its armed forces to repress the uprising elsewhere, while maintaining small presence in some areas such as Qamichli and Hassaka.

    Rather than being an Assad proxy, we can consider that the PYD has played a mutual beneficial role for itself and the Assad regime, seeking to take advantage of the lack of security and to expand the land it currently controls

    Therefore, there is no stricto senso alliance between the Assad regime and the PYD as some say, but a pragmatic agreement of non confrontation, with conflicts in some periods, but that can’t last for ever. The best proof of this situation is that although a kind of non-aggression pact existed between PYD and the regime, Assad has repeatedly declared that it refuses any kind of autonomy for the Kurds in Syria. In August, the Syrian Regime air force bombed the Kurdish neighbourhoods of the city of Hassaka, while Assad tacitly accepts Turkish military intervention and support to FSA and Islamic fundamentalist movements against the PYD in Northern Syria.

    This does not mean in the same time that in the future new tactical and temporary collaboration between the two actors in a particular political context can occur.

    In relation to the dominant trend of the opposition in exile, relations are not good, notably because of chauvinism of many groups and personalities within the Syrian Arab opposition – particularly the Syrian National Coalition, dominated by the Muslim Brotherhoods and the rightwing, while being allied to Turkey’s AKP government.

    The majority of the Syrian Arab opposition believes that Kurds are normal Syrian citizens who have been deprived of some of their rights and that the problem is therefore limited to the single issue of the census in 1962, which resulted in around 120, 000 Kurds being denied nationality and declared as foreigners, leaving them, and subsequently their children, denied of basic civil rights and condemned to poverty and discrimination. There were between 250,00 and 300.000 stateless Kurds in the beginning of the revolution in March 2011, roughly 15 percent of the estimated two million total Kurdish population in Syria. The far majority of the opposition political parties have not been ready in any way to recognize the Kurds as a separate “people” or “nation” and are not ready and willing to listen to demands for federalism and administrative decentralization. As mentioned before, the demand for a federal system in Syria is a demand of the quasi majority of Kurdish parties in the country despite their political differences and rivalries.

    We have to understand that the demand for a federal system by the Syrian Kurdish political parties is rooted in decades of state oppression, and this since the independence of the country in 1946, on a national basis (policies of quasi systematic discrimination against Kurds, policies of colonization in the framework of the “Arab Belt” and cultural repressions at all levels), but also has socio-economic consequences: the most impoverished areas of the country were the areas mostly populated by Kurds such as in the north-eastern Jazirah.

    In this perspective, the majority of the Syrian Arab opposition did not address or even acknowledge this reality, mirroring the regime’s position.

    Lately, the great majority of the Syrian Kurdish political movements, including the PYD and Kurdish National Council, were angered by the recent transition plan, proposed by the opposition’s High Negotiations Committee for the National Coalition of Syrian Revolution and Opposition Forces, as the plan did not envision any form of federalism in post-war Syria. The High Negotiations Committee for the National Coalition of Syrian Revolution and Opposition Forces proposed the principle of administrative decentralization in managing the country’s affairs. The Kurdish National Council, which is part of the National Coalition of Syrian Revolution and Opposition Forces (known as the Etilaf), but which has failed repetitively to recognize Kurdish rights with this latter or the previous Syrian National Council at the 2011 Tunis Conference and at subsequent conferences in Geneva and Riyadh, stated clearly that “this document is not part of a solution, but rather a danger to a democratic, pluralistic and unified Syria guaranteeing cultural, social and political rights to all its ethnic, religious and linguistic groups”. They add “Whoever reads the document notes immediately that point 1 of the “General Principles” exclusively lists the Arab culture and Islam as sources “for intellectual production and social relations”. This definition clearly excludes other cultures – be they ethnic, linguistic or religious – and sets the majority culture as the leading one. As Syrian Kurds we feel repulsed by this narrow perception of the Syrian people. The similarities between this definition and the chauvinist policies under the Assad regime are undeniable”. Just as on October 25, 2016, The Kurdish National Council in Syria (KNC) condemned the Turkish bombardment of populated districts in Aleppo Governorate. The council explicitly demanded that the Turkish Army stop killing civilians and demanded that it withdraws its forces from Aleppo countryside,

    At the same time as we mentioned before, PYD policies have also been problematic such as its non-conflict orientation towards the Assad regime, support for Russian intervention in Syria and even benefiting in the beginning of 2016 of Russian bombing in the countryside of Aleppo to conquer new territories against FSA and Islamic opposition forces. According to latest news, new military fights are unfortunately occurring between these actors in the northern region of Aleppo. And there are also some accusations of human rights violations against Arab populations. In addition, it has practiced authoritarian and repressive measures against other Kurdish groups and activists.

    In general, no solution for the Kurdish issue and an inclusive Syria can be found without recognizing the Kurds as a proper “people” or “nation” in Syria and providing unconditional support to the self-determination of the Kurdish people in Syria and elsewhere; this clearly does not mean being uncritical of the policies of the leadership of the PYD or any other Kurdish political party.

    We need to reaffirm that the defeat of the Syrian revolution and of the popular movement would probably mark the end of the Rojava experience and the return to an era of oppression for the Kurds of Syria. The Assad regime and the Islamic reactionary forces would not allow any possible development of a political experience that is out of their authoritarian program.

    This is why we should not isolate the struggle for self-determination of the Kurdish people from the dynamics of the Syrian revolution.

    This is important to understand because among all international and regional powers, there is a near consensus around certain points: to liquidate the revolutionary popular movement initiated in March 2011, stabilize the regime in Damascus and keep at its head the dictator Bashar Al-Assad for the short-to-medium term. Also their objective is to oppose Kurdish autonomy and try to militarily defeat jihadist groups such as Daesh.

    Which is the relationship of the PYD with the democratic forces of the Syrian opposition?

    J.D: Unfortunately, increased separation and division has appeared at times between the Syrian Arab and Kurdish movements, and most particularly the PYD. The majority of the Syrian Arab forces opposed to the Assad regime see federalism as a step toward separatism and division. This is strengthened, as mentioned previously, by the non confrontational policies of the PYD towards the Assad regime, which included notably maintaining communication channels open since the uprising began in 2011, cohabiting with regime forces in the cities of Qamichli and Hassaka, (despite occasional and violent confrontations) and abuses and violations of Human Rights against Syrian Arab civilians in areas dominated by the military forces of PYD, raise suspicions and opposition of a part of the Arab population of Syria.

    According to a survey conducted between November 2015 and January 2016 by the independent Syrian-led civil society organization The Day After Tomorrow (TDA), respondents in both regime (86.7%) and opposition-held areas (67,4%) agree on rejecting federalism, while proponents of federalism almost reach a consensus in Kurdish-led Self-Administration areas (79.6%). These results show that a Kurdish-Arab divide exists and that the first imperative regarding any future political system in Syria is dealing with the “Kurdish issue”.

    In addition to this, in Kurdish majority inhabited regions, Syrian Kurdish democratic forces have tensed relations with PYD, because of campaigns of repression of this latter and its authoritarian policies.

    Are there other Kurdish political forces.? Which of them are left or forces of the movement? What they seek? What is their relationship with the PYD?

    J.D: It is firstly important to not that all Kurdish political parties, except may be the Future movement headed by Mishaal Tammo at the time before being assassinated in October 2011 and the Yekiti party that was important since the beginning of the 1990s in mobilising the Kurdish youth against the regime, were absent or not the main actors mobilising the Syrian Kurdish streets at the beginning of the uprising in March 2011, adopting a more cautious approach. The protest movement in these areas emerged around pre-existing youth groups or newly established “Local Coordination Committees”, seeing themselves as part of the national movement against the regime and calling for its overthrow. Young activists organized themselves by using social medias, including facebook. Local coordinating committees in the Arab parts of the country were the model for the development of similar groups in the Kurdish regions. The collaboration between some of the Arab and Kurdish youth groups and LCCs continued in a significant way until around March 2012 and then it weakened to become more localised, especially after the main Syrian Arab opposition in exile rejected the demands of the Kurdish parties.

    Meanwhile, Kurdish traditional political parties although may be rhetorically supporting the demands of the protesters, tried to divide or weaken, including repression in the case of the PYD, the Kurdish youth movement through various ways and organized their own demonstrations to boost their own credentials rather than the popular national movement against the regime.

    This situation did not prevent however in October 2011 the organization of a conference gathering the majority of Kurdish political parties, putting aside internal differences, independents, Kurdish youth organisations, Kurdish women organisations, human rights activists and professionals. The objective was to unite the Kurdish opposition and establish a united and representative Kurdish voice in Syria, especially in the context of Kurdish concerns about the political program and agenda of several actors within the Syrian National Council, particularly the Muslim Brotherhood and its close relations with the AKP Turkish government. This is how was created the Kurdish National Council. Unfortunately, with time, the voice of the Kurdish youth and local coordination committees within the KNC, were taken over once more by the domination of the traditional Kurdish political parties which marginalized them by their control of the decision making process and political support from outside, notably Barzani.

    The KNC was formed in Erbil, Iraq, under the sponsorship of Massoud Barzani, the president of the Kurdistan Regional Government of Iraq. The stated mission of the KNC was to find a “democratic solution to the Kurdish issue” while emphasizing that it was part of the revolution. In June 2016, the KNC was composed of 12 parties, but most of them were acting outside of Syria now. Moreover, the KNC leadership left to Erbil, the regional capital of the Kurdistan Region of Iraq (KRI), because it was unable to organise in Syria.

    Despite several attempts of reconciliation between the PYD and KNC these past few years, relations are very bad with attacks on both sides. KNC members and representatives have been arrested on numerous occasions in areas controlled by the PYD, while the border with the Kurdish areas of Iraq controlled by Barzani were often closed by this latter to pressure the PYD resulting in lack of essential goods and medical supplies.

    The domination of the PYD on these Kurdish inhabited majority areas did not however put an end to the activities of youth groups independent from the PYD and KNC. In cities like Qamichli, ʿAmudah, ʿAyn al-ʿArab (Kobanî), and ad-Darbasiyah, young people have joining forces in groups united by common interests and goals, not by party affiliation. Youth and community centers focusing on education, culture, politics, and human rights and built upon on the work of volunteers have developed considerably and enjoyed great popularity until nowadays.

    What conditions prevail in the areas controlled by the PYD (civil liberties, human rights etc.).

    J.D: Institutions in PYD controlled areas are dominated by PYD-affiliated organisations, with an assortment of Kurdish, Syriac and Assyrian personalities who had little to lose from entering the project. For a far majority of Kurdish political parties and activists, Rojava is only a new form of authoritarianism rather than democratic confederalism in action. As evidence of this many of them pointed out to the exclusion of opposition parties and activists from youth groups within Rojava. Members and leaders of the people’s councils, which were established by the authorities of Rojava, are theoretically responsible for local governance and including representatives of all Kurdish political parties as well as non-Kurdish population in mixed areas, are appointed by the PYD. Likewise, the movement maintains overall decision-making authority, consigning the councils other than for distribution of gas and humanitarian aid to a largely symbolic role. The commune’s institution, one of the key element in the new Rojava system, whose role is to provide humanitarian assistance to the inhabitants in their neighbourhoods, has been criticized to enforcing the rule of PYD linked organisations.

    At the same time, these new institutions lack legitimacy among large sections of the Syrian Arabs in these areas, although an Arab president had to be elected to the male/female joint presidency of the town’s local council. For instance Shaykh Humaydi Daham al-Jarba, the head of a tribal Arab militia and an outspoken supporter of the Assad regime, was nominated as the governor of the Jazirah canton in Rojava in 2014. His son became the commander of the al-Sanadid Forces, one of the main Arab militias fighting alongside the PYD-led Syrian Democratic Forces (SDF). Prominence of tribal leaders in the Rojava institution was also preserved, rather than challenges.

    The authoritarianism of the PYD was demonstrated in its repression and imprisonment of activists, political opponents and the closure of critical organizations or institutions, such as the independent radio Arta in February 2014 and April 2016. Members of other rival Syrian Kurdish opposition parties like the Yekiti Party, the Kurdish Democratic Party of Syria and Azadi party have particularly suffered from the repression by the authorities in the autonomous regions of Rojava for their peaceful activism and criticism of the PYD. Just lately, the KNC’s president, Ibrahim Berro, was arrested in August 2016 at an Asayish checkpoint in Qamichli, and then exiled to Iraki Kurdistan the day after. As a reaction, in mid September, the local councils of the Kurdish National Council in the northern province of Hassaka, Maabdeh, ‘Amoudah, Qamishli, al-Jawadiyeh, and Malakiyeh organized a sit-in against the practices of the PYD and arbitrary arrests. The protesters demanded the release of political prisoners imprisoned by the party whose number has reached about 100. New protests occurred in October as well.

    The PYD has faced growing opposition within the Kurdish population in Syria and active pro revolutionary Kurdish activists for their authoritarian policies. The increasing political and military hegemony of the PYD and the inability of the KNC to project influence inside Syria further weakened the coalition with internal divisions.

    At the same time, in the areas controlled by the PYD, there are advances on some aspects that must be acknowledged such as promotion of women rights and gender equality, securalisation of laws and institutions, and to a certain extent some forms of coexistence between the various ethnicities and religious sects, despite some tensions. Some parties within the KNC also saw cooperation with the PYD as the unique way to maintain a power-base in Syria, while large sections of the population saw it as a necessary evil to defend itself against some FSA, Islamic and salafist djihadist forces attacking Kurdish regions since summer 2012. For example, the launch of the campaign “Western Kurdistan for his children” by the PYD in the summer 2012 against the attacks by Islamic fundamentalist groups against the cities mostly inhabited by Kurds also diminished criticisms against the party and gathered temporarily the Syrian Kurdish political scene with the support of other Kurdish groups to this campaign, while reiterating the need for the PYD to work and collaborate with them. The PYD and its military branch, YPG, role as the sole viable protector of Syria’s Kurds were further strengthened therefore. These kind of feeling come back every time the Syrian Arab opposition gathered around the Etilaf reject Kurdish rights and make racist discourses and speeches against Kurds or when various opposition armed forces, from FSA to Islamic Fundamentalist region supported or not by Turkey, attack PYD and Kurdish regions.

    Joseph Daher, 25 October 2016

    , by DAHER Joseph

    * Syria Freedom for Ever. Posted on November 1, 2016 :

    https://syriafreedomforever.wordpress.com/

    * Article first published in Greek on the website of Ela Liberta:

    http://www.elaliberta.gr/

    http://www.europe-solidaire.org/

    WIKIPEDIA

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    Makhzen (Wikipedia)

     

  • 1961 : L’État français noie la protestation populaire dans le sang (Alternative Libertaire)

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    Le 17 octobre 1961, près de 20.000 Algériennes et Algériens travaillant en région parisienne manifestent pacifiquement contre le couvre-feu que la préfecture de police veut leur imposer.

    La violence policière se déchaîne contre des hommes, des femmes et des enfants désarmés. Aujourd’hui encore, la clôture des archives empêche que toute la vérité soit connue sur ce massacre légal.

    « Le plus grand massacre d’ouvriers depuis la semaine sanglante de la Commune de Paris de mai 1871. » Voilà comment l’historien Gilles Manceron décrit la vague meurtrière déclenchée en octobre 1961 par la police française sur ordre de son préfet, l’ancien fonctionnaire vichyste Maurice Papon.

    Au plus fort de la vague, le 17 octobre, plusieurs dizaines d’Algériennes et d’Algériens ont été assassinés, plusieurs milliers blessés. Les victimes, des « émigrés-immigrés » qui travaillaient surtout sur les chantiers et dans les usines métropolitaines, étaient le produit historique d’un « déracinement » ayant dévasté l’économie traditionnelle de l’Algérie. Les massacres d’octobre 1961, s’ils ont connu leur apogée durant la nuit du 17 octobre, ne se réduisent pas à ce seul jour. Le 17 n’est que le symbole d’une mémoire en lutte. La mémoire des partisans antiracistes militant pour la reconnaissance d’un crime d’État que tous les gouvernements français qui se sont succédé depuis ont toujours refusé d’admettre.

    Commémoration 2016

    A l’occasion de ce 55e anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

    Rassemblement le 17 octobre 2016 

    18 heures  Pont Saint-Michel à Paris.

    L’appel sur le site web de l’ATMF.

    À cette époque, la guerre de l’État français contre l’insurrection emmenée par le Front de libération nationale (FLN) durait déjà depuis presque sept ans. Cette « guerre sans nom » [1], qui dut attendre 1999 pour ne plus être désignée par le terme euphémique d’« événements » se déroula au sein de la plus vaste colonie de France, dont la conquête brutale entre 1830 et 1848, avait été célébrée par les grands esprits du temps, dont Victor Hugo. Elle a même été légitimée par le « matérialisme historique » de Marx et Engels pour qui l’avènement du communisme résulterait des contradictions du capitalisme.

    Indigènes et citoyens

    Le statut juridique de l’Algérie colonisée, avec l’institution du Sénatus-consulte du 14 juillet 1865 notamment, avait constitué deux groupes spécifiques au statut civil inégal.

    Le million de Françaises et de Français vivant alors en Algérie – les Pieds-noirs – jouissaient du statut métropolitain de « citoyens français de statut civil de droit commun ». S’y ajoutaient les 35 000 personnes juives naturalisées françaises par le décret Crémieux de 1870. En face, 9 millions d’Algériennes et d’Algériens autochtones souffraient d’être des « citoyens français de statut civil de droit coranique ». C’était le temps de l’indigénat, étendu à toutes les colonies françaises depuis 1889, qui infériorisait juridiquement les populations colonisées.

    L’autochtone était devenu « indigène », c’est-à-dire expropriable et corvéable, inférieur légal à assujettir par l’État impérial. L’indigénat représentait la matrice juridique d’un état d’exception pour les colonisé.es ainsi captifs d’une sujétion. Les « sujets » constitués d’un « corps d’exception » susceptible de subir toutes les violences, symboliques et physiques, allant des enfumades de la conquête coloniale aux fusillades du Constantinois, en passant par les « ratonnades » et autres noyades dans la Seine.

    Ce « corps d’exception » imposé à des femmes et des hommes, des amis et des parents aujourd’hui encore vivants, avait également été imposé, dans des conditions historiques différentes, à d’autres groupes sociaux. Les personnes juives de la région bordelaise, par exemple, dont plus de 1.500 ont été déportées, via Drancy, dans les camps nazis, ont été victimes entre 1942 et 1944 du zèle du secrétaire général de la préfecture de Gironde : Maurice Papon. Terrifiante continuité entre l’exception vichyste et la règle républicaine en la personne de Papon, chargé en 1956 de la coordination des forces civiles et militaires dans l’Est algérien, puis promu en mars 1958 préfet de police de Paris.

    En 1961, on recensait 152 000 Algériennes et Algériens en région parisienne. Soucieux d’éliminer définitivement son concurrent direct, le Mouvement national algérien (MNA) de Messali Hadj, et de contrôler la population algérienne travaillant en métropole, la fédération française du FLN a, en août 1958, ouvert un « second front » sur le sol métropolitain.

    La « bataille de Paris » de Maurice Papon

    Au même moment, la police de Papon rafle des Algériennes et des Algériens et les parque au Vél’ d’Hiv’ : horrible continuité encore. En 1960, le MNA est défait, et le FLN a réussi à mettre en place en région parisienne deux wilayas (dénomination arabe qualifiant des divisions administratives) parachevant sa volonté d’encadrer autoritairement la vie quotidienne de l’émigration algérienne en France. La mission confiée à Papon consiste, à l’aide de centres de tortures où officient souvent des harkis – Algériens dévoués à la cause française –, à briser le contrôle du FLN sur sa base populaire.

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    « Ici, on noie les Algériens » Réalisée dans les jours suivant le massacre, une inscription due à Jean-Marie Binoche et à Alexis Violet.

    Alors que le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) entament en 1961 un cycle de négociations, le FLN maintient la pression en France par des attentats contre la police. Le policier français moyen est alors habité par une rage vengeresse prête à se retourner contre n’importe quel « bicot », assimilé au FLN.

    Lors des obsèques d’un policier assassiné, le 3 octobre 1961, Papon promet à ses troupes : « Pour un coup donné, nous en porterons dix. » Et d’instaurer deux jours plus tard, malgré son caractère anticonstitutionnel, un couvre-feu interdisant aux Algériennes et aux Algériens de circuler dans les rues entre 20 h 30 et 5 h 30.

    Des cadavres dans le fleuve

    Le 7 octobre, le FLN demande à ses militants en France d’arrêter leur campagne d’attentats. La réponse au couvre-feu est l’organisation, pour le 17 octobre, d’une manifestation pacifique, où toute arme sera proscrite. La tension, extrême de tous côtés, est particulièrement palpable chez les Algériennes et les Algériens, que le FLN pousse à manifester alors que les meurtres racistes se sont multipliés pendant l’année : 200 personnes ont déjà été assassinées, dont 50 rien qu’en septembre.

    L’événement aux actualités du 25 octobre 1961... et trente ans plus tard, sur Antenne 2.

    Le 17 octobre, à 20 h 30, plus de 20.000 Algériens hommes, femmes et enfants, en tenue du dimanche et venus notamment des bidonvilles de la banlieue ouest (Nanterre, Courbevoie, Puteaux) forment des cortèges aux couleurs rouge et vert de la future Algérie libre. La répression éclate, barbare. Dans les quartiers de l’Étoile, de Concorde et d’Opéra, où des milliers d’Algériennes et d’Algériens ont afflué, un bon nombre de personnes sont conduites dans des centres d’identification. Mais les quartiers des Grands-Boulevards, de Saint-Michel et de Saint-Germain sont, eux, le théâtre d’affrontements violents. Les moyens mobilisés sont considérables : cars de police, mais aussi autobus de la RATP, pendant que le Palais des Sports et le stade Pierre-de-Coubertin servent de camps de concentration temporaire pour les personnes arrêtées.

    On compte plus de 11.000 arrestations dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 octobre, et plus de 1.000 le lendemain. La police déclare officiellement deux morts du côté algérien et une dizaine de policiers blessés (en fait une centaine).

    Le dénombrement des victimes et des disparus reste difficile, du fait de l’impossibilité légale de consulter toutes les archives, mais aussi en raison du désaccord des historiens sur la question. Entre l’estimation problématique de Jean-Paul Brunet (50 victimes) et les au moins 200 dénombrées par Jean-Luc Einaudi [2], c’est une béance dans la mémoire de l’État français, qui s’autorise à faire de son amnésie, une amnistie pour les assassins.

    Dans les semaines qui ont suivi, le fleuve a rendu des dizaines de cadavres à Paris, à Nanterre, à Stains et à Saint-Denis. Parmi eux, celui de Fatima Bédar, 15 ans, repêchée le 31 octobre dans le canal Saint-Denis et devenue aujourd’hui un symbole de l’innocence assassinée.

    Prises de position à chaud

    L’événement ne pouvait passer inaperçu. Il provoque des prises de position de la Ligue des droits de l’homme et de la revue Vérité-Liberté, de Pierre Vidal-Naquet. Le Monde, Témoignage chrétien, L’Express et Esprit publient des articles. La Cimade fait un exemplaire travail d’aide et d’information. Une synthèse de Paulette Péju, intitulée Ratonnades à Paris et publiée par François Maspero est censurée, tout comme le film tourné à chaud par Jacques Panigel, Octobre à Paris. Pour le photographe Élie Kagan qui, enfant, échappa aux rafles antijuives, les clichés pris le soir du 17 octobre témoignent d’une horrible continuité : « Ma peur, qui me reprend / Octobre 61 / Juillet 42 », écrira-t-il. Claude Lanzmann affirme la même chose dans Les Temps modernes.

    La gauche officielle préfèrera, elle, mettre l’accent sur la répression de ses propres manifestations. Comme celle du 8 février 1962, tournée davantage contre l’OAS et la torture que vers l’indépendance, et au cours de laquelle neuf militantes et militants CGT vont périr écrasés contre les grilles du métro Charonne.

    Le cinquantième anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 est ici l’occasion d’affirmer ceci : le devoir de mémoire au nom du respect des morts d’hier, tombés sous les coups de l’État français, doit déboucher sur le droit de comprendre comment la violence coloniale d’hier, combinant oppression de race mais aussi de classe, irradie d’une lumière fossile notre actualité postcoloniale.

    « Bavures » policières qualifiant euphémiquement le meurtre de personnes originaires du Maghreb, traitement administratif discriminatoire des personnes étrangères dites « irrégulières », confinées dans des centres de rétention comme celui de Vincennes, réactivation de l’état d’urgence de 1955 lors des révoltes de la jeunesse populaire et racisée de l’automne 2005… Nombreuses sont les manifestations du spectre colonial qui continue de hanter la République française, et de nourrir le racisme et la division du prolétariat.

    Franz B., pour la commission antiracisme d’AL 12 octobre 2016 

    http://alternativelibertaire.org/

    Lire aussi :

    Les fantômes du 17 octobre sont toujours là
    Pourquoi une si longue indifférence ?

    17 Octobre 1961 : que reste-t-il de « l’hommage » de Hollande ? (NPA)

    POUR ALLER PLUS LOIN

    • Olivier Le Cour Grandmaison (sous la dir.), Le 17 octobre 1961 : un crime d’État à Paris, La Dispute, 2001.
    • Sidi Mohammed Barkat, Le Corps d’exception : les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie, Amsterdam, 2005.
    • Jean-Luc Einaudi, Elie Kagan, 17 octobre 1961, Actes sud/BDIC, 2001
    • Olivier Le Cour Grandmaison, De l’indigénat. Anatomie d’un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l’Empire français, Zones/La Découverte, 2010.
    • Abdelmalek Sayad, La Double Absence : des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Seuil, 1999.
    • Benjamin Stora, Histoire de la guerre d’Algérie (1954-1962), La Découverte, 1993 ; La Gangrène et l’oubli, La Découverte, 1998.

    DE SÉTIF À ÉVIAN

    8 mai 1945 : Manifestations de Sétif, Guelma et Kherrata, dans le Constantinois, réprimées dans le sang.

    14 juillet 1953 : Répression d’une manifestation indépendantiste à Paris : 8 morts.

    7 mai 1954 : L’armée française capitule à Diên Biên Phu. La défaite du colonialisme en Indochine encourage le soulèvement en Algérie.

    1er novembre 1954 : « Toussaint rouge » : lancement de l’insurrection algérienne par le Front de libération nationale (FLN).

    5 janvier 1955 : Le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, en appelle à un renforcement de la répression.

    1er avril 1955 : Vote de l’état d’urgence en Algérie.

    12 mars 1956 : Consensus colonial et républicain à l’Assemblée nationale : la droite, le PCF et la SFIO votent, à la demande du gouvernement socialiste de Guy Mollet, les « pouvoirs spéciaux » à l’armée qui peut ainsi légalement torturer.

    Janvier-juillet 1957 : « Bataille d’Alger ». Cette victoire militaire pour l’armée française est une défaite politique, car elle radicalise le désir d’émancipation.

    1er juin 1958 : De Gaulle s’empare du pouvoir. Bientôt, il se résigne à concéder l’indépendance.

    Août 1958 : Le FLN décide d’ouvrir un « second front » sur le territoire métropolitain.

    19 septembre 1958 : Constitution, au Caire, du Gouvernement provisoire de la République algérienne.

    22-25 avril 1961 : Les généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan s’emparent du pouvoir à Alger pour entraver De Gaulle et poursuivre la lutte colonialiste.

    5 mai 1961 : L’Organisation armée secrète (OAS), colonialiste jusqu’au-boutiste, devient opérationnelle et lance une vague d’attentats.

    8 septembre 1961 : Tentative d’attentat de l’OAS contre de Gaulle.

    5 octobre 1961 : Instauration d’un couvre-feu pour les Algériens à Paris.

    17 octobre 1961 : Manifestations algériennes pour l’indépendance à Paris, réprimées dans le sang.

    8 février 1962 : La répression d’une manifestation fait huit morts au métro Charonne, à Paris.

    18 mars 1962 : Signature des accords d’Évian qui annoncent l’indépendance. Ils seront approuvés à 90 % des votantes et des votants au référendum organisé dans l’Hexagone le 8 avril.

  • La guerre syrienne et l’émancipation nationale kurde (La Riposte)

    La Turquie bombarde les Kurdes, le gouvernement syrien aussi.

    Le 17 août dernier, les chasseurs-bombardiers du gouvernement syrien ont frappé plusieurs positions des « unités de protection populaires » kurdes (YPG) dans la province d’Al-Hasaka. Les engagements militaires épisodiques entre et les forces armées syriennes et les milices kurdes sont révélateurs de la position stratégique difficile du régime de Bachar Al-Assad, qui veut limiter l’extension du territoire sous le contrôle des unités YPG, malgré le rôle de plus en plus important de celles-ci dans le combat contre leur ennemi commun qu’est l’« État Islamique ».

    En 2012 et 2013, les troupes loyalistes syriennes, souffrant d’une trop grande dispersion, se sont largement retirées des zones kurdes.

    Lorsque les troupes loyalistes ont perdu la province de Raqqa à Daesh, les YPG ont saisi le secteur nord de la province. Un développement similaire s’est produit à Al-Hasaka. Daesh y avait repoussé les forces loyalistes, avant d’être repoussé à son tour par les YPG, qui ont gardé le secteur sous son propre contrôle. Damas ne pouvait qu’accepter la situation, mais ses frappes aériennes récentes contre les Kurdes servent tout de même d’avertissement. Les YPG doivent consolider leurs positions pour faire face à de nouvelles attaques syriennes, mais surtout à celles de l’armée turque, dont l’incursion récente en territoire syrien vise davantage à contenir les forces kurdes que de s’attaquer à Daesh.

    L’intervention militaire de la Turquie en Syrie a été préparée par une série d’initiatives diplomatiques récentes.

    Les accords entre la Turquie, la Russie et l’Iran concernaient des dossiers économiques, mais avaient aussi une dimension militaire. La guerre que mène la Turquie – par milices « rebelles » interposées – contre Moscou, Téhéran et Damas se poursuivra, mais au fur et à mesure que la perspective d’une défaite militaire de Daesh se rapproche, les grandes puissances régionales et mondiales pensent à sécuriser leurs positions respectives. Poutine a mis de côté sa menace de détruire immédiatement tout avion militaire turc entrant dans l’espace aérien syrien. Ceci permet à la Turquie de déployer désormais ses bombardiers contre les positions de Daesh mais surtout contre celles des YPD. Malgré le fait qu’ils se font la guerre sur d’autres fronts, les régimes de Damas et d’Ankara sont d’accord sur la nécessité de contenir, et dès de possible réduire, l’implantation des YPD. La prise de Manbij par une force majoritairement kurde était une bonne nouvelle dans la guerre contre Daesh, mais une source d’inquiétude profonde pour Damas et Ankara, et donc, par extension, pour Moscou et Washington.

    La guerre syrienne est une guerre à facettes multiples et tous les intervenants jouent un double jeu.

    La Russie soutient les milices kurdes dans une certaine mesure. Cela lui donne un moyen de pression contre la Turquie. Pour la même raison, elle fournit des armes au PKK. Mais pour Poutine, il importe avant tout de consolider le pouvoir du régime syrien et assurer sa propre emprise sur celui-ci. En conséquence, le moment venu, il trahira les Kurdes.

    Les États-Unis, pour leur part, sont le principal soutien extérieur des YPG, leur fournissement des armements et des centaines de cadres militaires issus des Special Operations Forces. L’aviation américaine intervient en appui des opérations kurdes au sol. Les Kurdes sont utiles et efficaces contre Daesh – et un levier dont Washington espère se servir plus tard contre le régime de Damas – mais ce n’est pas dans l’intérêt des États-Unis de laisser les Kurdes conserver les terres qu’ils ont conquises au cours du conflit. Ceci créerait des problèmes majeurs pour son allié régional principal, à savoir la Turquie, qui est également membre de l’OTAN.

    Quelques développements récents illustrent bien la primauté des rapports entre Washington et Ankara. Erdogan avait fait pression sur les États-Unis pour limiter le déploiement des forces kurdes à proximité d’Alep. Les États-Unis ont donc décidé de détourner les Forces Démocratiques Syriennes (dont les YPD forment l’élément prépondérant) vers Raqqa et de s’appuyer sur des troupes sous commandement pro-turc pour les opérations au nord d’Alep. Cependant, ces derniers ont lamentablement échoué, et les États-Unis, passant outre les objections d’Ankara, n’avaient d’autre choix que de refaire appel aux Forces Démocratiques Syriennes pour assurer la relève.

    Les États-Unis ne peuvent pas toujours faire ce qu’ils veulent, comme on le voit, mais il est clair qu’ils trahiront les Kurdes dès lors que la situation sur le terrain le permettra, tout comme les Russes de leur côté. En visite officielle en Turquie, le vice-président américain Joe Biden a lancé un avertissement aux YPG, leur disant que les États-Unis retireraient leur soutien si les YPG ne quittent pas les zones à l’ouest de l’Euphrate. Les grandes puissances cherchent à manipuler les YPG pour atteindre leurs propres fins, mais demeurent implacablement hostiles à tout ce qui pourrait durablement favoriser l’émancipation nationale et sociale des Kurdes.

    Les YPG essaient, eux, de jouer leurs soutiens les uns contre les autres pour faire avancer leur propre position sur le terrain. Ils ont remporté quelques succès, de ce point de vue, et ne sont pas loin de pouvoir relier les trois zones sous leur contrôle en un seul territoire, qu’ils appellent Rojava. C’est un objectif qu’aucun de leurs « alliés » ne voudrait voir se réaliser, car il renforcerait la position des Kurdes dans leur lutte pour la création d’un État de Kurdistan. Cette perspective est une menace bien plus dangereuse, pour l’État turc, que celle de Daesh. Le besoin de contenir les YPG constitue la motivation principale de l’engagement militaire direct de la Turquie dans la guerre syrienne. Malgré l’affaiblissement de ses capacités militaires engendré par la tentative de coup d’État et les purges des forces armées en cours, elle ne pouvait plus attendre.

    Greg Oxley, PCF.  

    http://www.lariposte.org/2016/08/guerre-syrienne-lemancipation-nationale-kurde/

    Commentaire: La Riposte est un group trotskiste "entriste" au sein du PCF

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Tunisie : Déclarations de dirigeants du Front populaire sur leur refus de voter la confiance au gouvernement Chahed

      , par AMROUSSIA Ammar, AMAMI Nizar, HAMMAMI Hamma, HAMMAMI Jilani, LAKHDHAR Zied

      D’autres déclarations convergentes rapportées par les media sont disponibles sur ESSF aux adresses suivantes http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38728 http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38788 http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38800
      25 août : Jilani Hammami (...)

    • Tunisie : le vote de confiance au gouvernement Chahed

      , par LEROUGE Dominique

      Sur les 217 députés que compte l’Assemblée, 194 étaient présents et ont pris part au vote (89,4%).
      167 députés ont voté la confiance au gouvernement Chahed (86 % des présents)
      5 se sont abstenus
      22 ont voté contre (11,3 % des présents) et constituent donc désormais l’opposition au sein de (...)

    • Internationalism
      A critical test – Anti-imperialism and the Syrian Revolution

      , by SMITH Ashley

      Ashley Smith explains what’s at stake in a critical test for the international left.
      THE SYRIAN Revolution has tested the left internationally by posing a blunt question: Which side are you on? Do you support the popular struggle against dictatorship and for democracy? Or are you with Bashar (...)

    • On the Left
      United States Left: A Challenge to the Green Party on Syria

      , by HELLER Stanley

      August 4. The uprising and fighting in Syria have gone on for over five years and your platform doesn’t say a word about it . Delegates to this weekend’s convention, how about adding these five sentences?
      1. We stand with the Arab revolutions and uprisings for democracy that started in Tunisia (...)

    • Syria
      A Light in the Darkness – Self organisation and the Syrian Revolution

      , by BOOTHROYD Mark

      Behind the headlines and vicious brutality of Syria’s civil war lie amazing examples of self organisation, the story of which is largely unknown to most in the West. It is this self organisation, and not Saudi or Turkish aid, which has allowed the revolt to sustain itself through six long brutal (...)

    • Syria
      2011-2013 – Local Coordination Committees of Syria

      , by Local Coordination Committees

      At the onset of the Syrian revolution, Syrian youth began organizing themselves in their neighborhoods, villages and towns so they could plan protests and deliver their news to global news agencies. As the revolution spread throughout the country, there came a need for coordination between (...)

     

  • Au Yémen, la stratégie mortifère des belligérants (Orient 21)

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    En 2011, le Che ...

    Après une accalmie pendant les négociations de paix de Koweït, le conflit au Yémen a repris de plus belle.

    Les bavures de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite se multiplient et la communauté internationale accroît, bien qu’encore timidement, la pression sur celle-ci. Les États-Unis réduisent leur coopération avec Riyad, alors que les Russes s’impliquent dans une guerre qu’ils ont longtemps négligée. Parallèlement, les parties yéménites en conflit tentent d’avancer leurs pions, chacun cherchant à affirmer sa légitimité.

    Le 6 août 2016, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a annoncé la fin du cycle de pourparlers de paix sur le Yémen. Ces négociations avaient débuté le 21 avril 2016, après deux premières sessions en Suisse. Malgré la longueur de ce troisième round et la grande variété des questions et des propositions avancées par les délégations, aucun accord n’a été conclu. L’envoyé spécial a promis de nouvelles négociations, sans qu’une date ait été convenue. En même temps, les deux parties au conflit, le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi et l’alliance entre les houthistes et l’ex-président Ali Abdallah Saleh ont chacune laissé entrevoir les actions qui leur garantiront, espèrent-elles, une meilleure position dans le prochain round.

    Étrangler l’alliance houthistes/Saleh

    Le gouvernement Hadi devrait agir sur deux fronts : militaire et économique. Les forces du gouvernement et leurs alliés tribaux ont lancé une nouvelle offensive1 sur le front de Nihm (à l’est de la capitale Sanaa). En outre, peu de temps après la fin des négociations au Koweït, le porte-parole de la coalition menée par l’Arabie saoudite a annoncé une relance de son opération «  Restaurer l’espoir  »2. En plus du front de Nihm, on s’attend à ce que les forces gouvernementales et leurs alliés, soutenus par la coalition, tentent de progresser sur le front de Marib et de Midi, (voir ce rapport de Chatham house pour comprendre ces différents fronts).

    Les lignes de front en avril 2016
    In Peter Salisbury, «  Yemen : Stemming the Rise of a Chaos State  », Chatham House, mai 2016.

    2016 بيتر ساليزبيري، شاتام هاوس،أيار/ مايو

    Sur le plan économique, le gouvernement et les pays de la coalition vont essayer d’étrangler l’alliance houthistes/Saleh en augmentant la pression sur l’accès à leurs ressources financières. La Banque centrale du Yémen (BCY), qui reste basée dans la capitale Sanaa — contrôlée par l’alliance houthistes/Saleh — a réussi à éviter l’effondrement total de l’économie en gardant sa neutralité et son indépendance vis-à-vis des belligérants, et en continuant à verser les traitements des fonctionnaires, y compris ceux des militaires sans se préoccuper de savoir de quel côté ces derniers combattent3. Après de nombreuses menaces de «  relocaliser  » la Banque, et malgré l’opposition de la communauté internationale à toute initiative mettant en danger l’indépendance de la BCY, le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi a envoyé le 30 juin une lettre officielle au Fonds monétaire international (FMI). Il lui demande de geler les réserves du Yémen et de cesser d’accepter la signature du gouverneur et du gouverneur adjoint actuels de la BCY. Après que la lettre a «  fuité  » dans la presse, et à quelques heures de la cérémonie de clôture des pourparlers du Koweït, le gouvernement Hadi a déclaré à l’agence de presse officielle Saba news Agency qu’il avait non seulement écrit au FMI, mais aussi à toutes les banques et institutions financières, pour leur demander la même chose. Les mandats du gouverneur et du gouverneur adjoint expirent en août 2017. Toutefois le mandat des trois autres membres du conseil des gouverneurs prend fin en ce mois d’août 2016, et le gouvernement Hadi a fait savoir clairement son intention de remplacer les membres actuels par d’autres plus loyaux, favorables à une position anti-houthistes/Saleh.

    Face au tarissement rapide des réserves yéménites, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont fait savoir qu’ils n’avaient aucune intention d’injecter des fonds dans la Banque centrale pour sauver l’économie de l’effondrement. Le gouvernement Hadi et la coalition saoudienne semblent vouloir mettre ainsi la pression sur l’alliance houthistes/Saleh. Ils espèrent que ces derniers ne pourront plus payer les salaires du secteur public, entraînant la chute de l’économie et le mécontentement populaire.

    Le «  Conseil politique suprême  » de l’opposition

    L’opposition agira pour sa part sur le front politique et sur le front militaire. Sur le front militaire, elle a lancé une offensive en profondeur dans les zones rurales du gouvernorat de Taëz4, en bordure de celui de Lahej, pour tenter de prendre le contrôle de la dernière route logistique connectant Taëz au sud. En outre, l’alliance déploie de nouvelles forces sur le front de Marib, tout en essayant de tenir ses positions sur les fronts d’Al Jawf, Shabwa et Al-Bayda.

    L’alliance houthistes/Saleh a également redonné le nom de Garde républicaine à l’unité d’élite que Hadi avait rebaptisée «  forces de réserve  ». Cette troupe recevra des financements supplémentaires pour mieux la préparer au combat. L’initiative est symbolique, cependant le message est clair : les anciennes structures du temps de Saleh vont être réorganisées afin de prendre part à la guerre.

    Plus important sans doute, l’alliance houthistes/Saleh devrait prendre des initiatives politiques importantes. Elle a commencé en annonçant la création d’un Conseil politique suprême de dix membres, issus du Congrès général du peuple (CGP, le parti de Saleh) et des houthistes. Après avoir nommé les membres de ce conseil le 6 août dernier, le jour même de la fin des négociations, l’alliance prépare un certain nombre de mesures. En premier lieu, l’installation du Conseil suspend de facto la déclaration constitutionnelle des houthistes de février 2015, ainsi que le comité révolutionnaire suprême installé alors dans la foulée. Le texte créant le Conseil précise qu’il travaillera selon la Constitution, une façon de contester la légitimité de Hadi et de son gouvernement. La prochaine étape sera de convoquer une session du parlement.

    Finalement, le nouveau Conseil politique suprême pourrait désigner son propre conseil des gouverneurs de la Banque centrale, dans le but d’annuler toute nomination de la part de Hadi. Si chacune des deux parties nomme son propre conseil d’administration, on assistera à la création de deux banques centrales, comme en Libye.

    Le plan B de La communauté internationale

    Jusqu’ici la communauté internationale est restée unie dans son approche de la situation au Yémen, soutenant sans équivoque le gouvernement Hadi et les efforts déployés par l’envoyé spécial de l’ONU pour aboutir à un accord de paix. Toutefois en l’absence de succès des négociations, la pression monte pour rechercher un «  plan B  »5 . Celui dont on parle le plus consisterait à abandonner l’idée d’un accord de paix national et de commencer à travailler avec des forces locales dans les différentes régions du Yémen, pour établir la sécurité et la stabilité partout où c’est possible. Le point de départ le plus vraisemblable est l’Hadramout, où les États-Unis par exemple envisagent de créer, en partenariat avec les Émirats arabes unis, un modèle de règlement qui devrait réussir, car il serait soutenu par les communautés tribales et d’affaires de la région. Mais contrairement à une éventuelle présence militaire et à une influence émiratie ou saoudienne dans l’Hadramout ou à Aden, qui ne rencontrerait pas d’opposition sur le plan international, toute initiative unilatérale d’une grande puissance pour établir son influence dans toute région du Yémen ouvrira la porte à d’autres grandes puissances qui chercheront alors à exercer leur propre influence dans d’autres régions (en premier lieu la Russie, qui soutiendrait l’alliance houthistes/Saleh au nord).

    Les deux belligérants savent qu’ils ne peuvent obtenir une victoire totale d’ici le prochain cycle de pourparlers. Il est déchirant de savoir que des centaines — sinon des milliers de vies seront perdues entre-temps — simplement pour s’assurer une position légèrement plus favorable à la table des négociations.

     Orient XXI  Rafat Al-Akhali  23 août 2016