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Syrie - Page 23

  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

     

    Syrie. Alep: détruire le peu d’infrastructures médicales

    1 - octobre - 2016 Publié par: Alencontre
     

    La situation est toujours aussi critique à Alep, en proie aux bombardements des avions de guerre russes et de l’artillerie syrienne depuis la fin du cessez-le-feu. Le plus grand hôpital des quartiers rebelles de la ville a ainsi été une nouvelle fois la cible, samedi 1er octobre, d’au moins deux barils d’explosifs, a fait savoir la […]

    Les multiples visages de Shimon Pérès

    30 - septembre - 2016 Publié par: Alencontre
     

    Syrie-Jordanie. Repousser les réfugiés plus loin…

    30 - septembre - 2016 Publié par: Alencontre
     

    Par Hellen Sallon Quelque 75’000 personnes sont coincées dans un no man’s land désertique entre les deux pays. Entre les «bermes» [espace entre deux zones], les deux murs de sable qui marquent la frontière avec la Syrie, dans la zone démilitarisée sous contrôle jordanien, 75’000 Syriens s’entassent dans deux camps informels. La frontière jordanienne leur […]

     
  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    Libye. Des civils bloqués à Benghazi se trouvent dans une situation désespérée du fait des affrontements

    L'absence de réaction au niveau mondial favorise la destruction d'Alep

    Le meurtre d'un journaliste jordanien représente une attaque contre la liberté d'expression

    De jeunes réfugiés syriens arrêtés pour avoir porté des pistolets jouets auraient été maltraités par des policiers grecs

  • Syrie: Rassemblement pour dénoncer les crimes commis à Alep (Amnesty International + Souria Hourian)

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    Nous vous invitons à vous joindre au rassemblement organisé par le "Collectif pour une Syrie libre et démocratique" à propos de la situation tragique à Alep, en Syrie.

    Samedi 1er octobre à 17 heures devant l’Ambassade de la Russie
    40 bd Lannes, 75016 Paris
    (métro RER C Henri Martin ou Avenue Foch)

    La Russie est l’allié et le soutien le plus important du gouvernement syrien. Soyons nombreux pour dénoncer les crimes commis à Alep.

    Depuis une semaine, cette ville subit des bombardements encore plus intenses, avec des dizaines de bombes larguées par jour par des avions syriens et russes. Plus de 250.000 personnes manquent de nourriture, de médicaments et d’eau potable et sont totalement prises au piège. La ville est encerclée et il est impossible d’évacuer les blessés ou de faire rentrer de l’aide humanitaire. Aujourd’hui, les deux plus grands hôpitaux des quartiers rebelles d'Alep ont été frappés par des bombardements.

    La faiblesse voire l’absence de réaction internationale depuis 5 ans de conflit a donné un sentiment d’impunité aux auteurs de ces crimes.

    Dimanche dernier, les Etats-Unis, le Rouyaume Uni et la France ont haussé le ton au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, la France a dénoncé des «crimes de guerre» commis à Alep. Mais les civils d’Alep ont besoin de plus que de mots. Une saisine de la Cour pénale internationale et un accès immédiat de l’aide humanitaire s’imposent. Toutes les parties au conflit doivent épargner les civils et respecter le droit international humanitaire.

    Des rassemblements similaires sont organisés à Londres, Washington, Berlin, Tunis, Montreal, Manchester, Buenos Aires, Milan, Amsterdam, Istanbuil, Barcelona etc.

    Lieu : 40 bd Lannes Paris 75016 France

    Lire aussi :

    Syrie : attaque contre un convoi humanitaire

    http://www.amnesty.fr/

     

    Syrie : rassemblement le samedi 1er octobre

     
    Depuis le déclenchement de la révolution syrienne, en 2011, le régime de Bachar al-Assad massacre le peuple syrien.

    Il y a un an, le 30 septembre 2015, le régime russe commençait une offensive militaire en soutien au régime de Assad, et il n'a eu cesse, depuis, de cibler en premier lieu les civils (avec plus de 59 centres médicaux bombardés par l'aviation russe).

    Quant au gouvernement français, qui intervient avec les avions américains, en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale contre Daesh, il a décidé d'inviter Poutine en France, en octobre, pour des raisons politiques et cultuelles (l'inauguration d'une cathédrale).

    Le collectif Avec la Révolution Syrienne appelle à rejoindre le rassemblement appelé par des Syriens et qui aura lieu le 

    samedi 1er octobre, à 17h devant l'ambassade de Russie


    au 40 bd Lannes 75016 Paris (métro 2, station Porte Dauphine / Métro 9, station Rue de la Pompe / RER C station av. Henri Martin)


    ° Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie !
    ° Aucune collaboration avec les dictateurs : ni Assad, ni Poutine !
    ° Halte à l’encerclement et au siège d'Alep et des autres villes de Syrie,
    halte à la répression des mouvements populaires !
    ° Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !
    Affirmons notre solidarité avec le peuple syrien, pour une alternative démocratique aux logiques totalitaires du régime de Bachar Al-Assad et de Daech ! C'est au peuple syrien et à lui seul de décider de son avenir.


    Collectif Avec la Révolution Syrienne (ARS) : Alternative Libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, L'insurgé, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires 
     
    http://aveclarevolutionsyrienne.blogspot.fr/
  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    Insecticides. Un massacre et des complices, de facto: Syngenta et Bayer
    Entretien avec Gilbert Achcar
    En avril 1943: Insurrection du Ghetto de Varsovie
    Tunisie. La nécessité d’une mobilisation citoyenne…
    Etats-Unis. Hillary Clinton peut-elle stopper le trumpisme?
    La Belgique, une société en crise et ses expressions
    POUR TOUTES ET TOUS, LE DROIT DE RESTER. DANS LA DIGNITÉ !
     
     
      Syrie. La trêve et la stratégie de sortie d’Obama
     

    Egypte. Le «samedi noir» des défenseurs des droits humains

    29 - septembre - 2016
     

    Par Ali Khaled La Cour pénale du Caire a décidé samedi 17 septembre 2016 de geler les comptes et biens mobiliers du chercheur Hossam Bahgat, de Gamal Eid, directeur du Réseau arabe d’information sur les droits de l’homme, ainsi que le gel des comptes de Bahey El Din Hassan, président de l’Institut du Caire pour les […]

    Syrie. Déluge de feu du régime et de la Russie pour briser Alep

    28 - septembre - 2016
     

    Par Benjamin Barthe Les bombardements visent à anéantir la rébellion et décourager la population. «Ce sont les frappes les plus dures de ces cinq dernières années», selon un docteur encore sur place. Bombarder, encercler, affamer. Pendant des mois, des années, sans discontinuer. Jusqu’à ce que l’ennemi, à bout de forces, décide de baisser les armes […]

    A Alep, sous un déluge de bombes, les secouristes sont tout particulièrement visés

    24 - septembre - 2016
     

    Par Benjamin Barthe Les quartiers orientaux de la ville, tenus par les rebelles, ont été visés par des raids aériens, vendredi. Trois des quatre centres des «casques blancs», la défense civile, ont été touchés. [Voir de même l’article de Gilbert Achcar et les notes d’actualisation informatives.] De mémoire d’habitants d’Alep, la journée du vendredi 23 septembre […]

    Egypte. Solidarité avec les travailleurs du chantier naval d’Alexandrie

    23 - septembre - 2016
     

    Communiqué du CTUWS Le Center for Trade Unions & Workers Services [1] appelle toutes les forces démocratiques dans notre société et toutes les personnalités ainsi que les dirigeants syndicaux partout dans le monde, au même titre que les défenseurs des droits humains et ceux qui revendiquent la liberté et l’égalité sociale, de manifester leur solidarité […]

     
  • Syrie: quels changements en cours ? et quelle situation pour la population syrienne ? (Souria Houria)

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    Réunion publique

    Vendredi 7 octobre 2016 à 19h 

    Bourse du Travail.
    3, rue du Château d’Eau,
    75010 Paris
    salle Jean Jaurès – M° République

    avec :

    Shiyar Neyo, journaliste, militant syrien et kurde, indépendant

    Etienne Marest, membre de l’association humanitaire Codssy (Collectif de Développement et Secours Syrien )

    SYRIE : quels changements en cours ?

    et quelle situation pour la population syrienne ?

    Après plus de cinq de résistance aux massacres perpétrés par le régime de Assad et ses alliés, la révolution syrienne subit aujourd’hui le siège d’Alep, une des plus grandes villes du pays, coupée en deux secteurs, l’un contrôlé par le régime et l’autre libre mais encerclé. Et cet été, cette révolution a connu l’évacuation forcée de civils et combattants de Daraya, une ville symbolique, assiégée depuis quatre ans par le régime.

    Pourtant, le peuple syrien poursuit son combat pour la chute du régime de Assad. Quelles formes prend aujourd’hui ce combat ? Comment ce peuple en révolution vit et survit-il au quotidien, tandis que les puissances étrangères impliquées en Syrie modifient leurs alliances, chacune pour ses intérêts propres, toutes hostiles à la révolution ?

    Ainsi, cet été, la Turquie a débuté une intervention militaire de long terme en Syrie, Washington et Moscou ont annoncé une coopération militaire poussée contre Daesh et contre le front al-Nosra (renommé Fatah al-Sham depuis sa scission d’al-Qaïda), la France a souhaité avoir, avec la Russie,  « un haut niveau de coopération » et, côté humanitaire, la complicité de l’ONU avec le régime d’Assad a de plus en plus été dénoncée.

    Tandis que d’autres organisations humanitaires, fondées en Syrie ou à l’étranger, tentent comme elles peuvent de porter secours aux victimes, comment la modification des coopérations entre grandes puissances affecte-t-elle le quotidien des civils et l’aide qui peut leur être apportée ?

    Réunion organisée par le collectif Avec la Révolution Syrienne : 

    Alternative Libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, L’insurgé, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires

     
  • La « Russie soutient-elle le régime Assad ou bien mène-t-elle sa propre guerre en Syrie ? » (Souria Houria)

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    Il apparaît de plus en plus que le Kremlin poursuit ses propres objectifs de guerre en Syrie, qui vont bien au-delà du simple soutien au régime Assad. Cette nouvelle réalité doit être impérativement prise en compte pour sortir de l’impasse totale qui prévaut à l’ONU.

    La vision actuelle du conflit syrien repose sur l’hypothèse, à mon avis dépassée, que la Russie apporterait un soutien, certes inconditionnel, mais un soutien au régime Assad. Or il semble de plus en plus évident que le despote syrien n’est plus maître des opérations menées en son nom sur le territoire qu’il prétend gouverner. Ce sont les militaires russes, en coordination avec les « conseillers » iraniens, qui décident en premier chef.

    L’ENJEU D’ALEP

    Le bombardement aérien d’un convoi humanitaire de l’ONU et de la Croix Rouge internationale, durant la nuit du 19 septembre 2016, au nord d’Alep, porte toutes les marques d’une initiative du Kremlin. Il s’est poursuivi durant deux longues heures, alors même que le régime Assad avait donné son accord à l’acheminement de cette aide. Une partie des vingt civils tués sont des volontaires du Croissant rouge syrien, dont le président, Abderrahmane Attar, est un proche de Bachar al-Assad.

    Rappelons enfin que l’opposition et les jihadistes n’ont aucune force aérienne, tandis que l’aviation pro-Assad n’a aucun moyen de bombardement nocturne. Le raid du 19 septembre a d’ailleurs été prolongé, durant la nuit suivante, par de nouveaux bombardements aériens d’installations médicales, cette fois au sud d’Alep. J’avais décrit sur ce blog, en avril dernier, le caractère systématique de la destruction de toute infrastructure de santé dans les zones tenues par l’insurrection à Alep. Il s’agit de briser les derniers ressorts d’une population civile, privée de soins comme de nourriture, afin de contraindre la résistance locale à la capitulation.

    C’est ce scénario implacable qui a déjà conduit, à une échelle plus restreinte, à l’évacuation des combattants, mais aussi de la population civile du bastion révolutionnaire de Daraya, à proximité de Damas, le 26 août 2016. C’est bien cette alternative entre la reddition et la mort que la Russie entend imposer dans toute sa brutalité aux habitants des secteurs rebelles d’Alep. Le Kremlin a en effet ressenti comme une humiliation la rupture du siège des quartiers insurgés d’Alep, au milieu de l’été, et a tout fait pour rétablir un blocus impitoyable, au début de septembre.

    La carte ci-dessous des bombardements russes sur le Nord de la Syrie, du 20 au 22 septembre, établie par l’Institute for the Study of War, prouve que les zones tenues par Daech (en gris) sont épargnées, alors que les frappes se concentrent sur le territoire tenu par l’opposition (en jaune).

    Russia 20-22 Sept 2016

    LES BUTS DE GUERRE DE MOSCOU

    On ne crédite pas assez Vladimir Poutine d’une vision mondialisée de son engagement en Syrie. Le président russe a parfaitement compris que le retrait ostensible des Etats-Unis hors du Moyen-Orient lui offrait le privilège de restaurer, à partir de cette région, un statut de superpuissance disparu avec l’URSS. Les intérêts anciens de Moscou en Syrie et les affinités multiples entre Poutine et Assad pèsent dès lors moins que ce grand dessein russe qui se développe depuis le Moyen-Orient vers le reste du monde.

    L’intervention militaire russe en Syrie, directe et massive depuis septembre 2015, se fonde sur un discours-programme prononcé quelques jours auparavant par Poutine à la tribune de l’ONU. Le président russe s’y pose en farouche défenseur de la souveraineté des « Etats », en fait des régimes en place, contre les aspirations des peuples. Il lance ainsi une campagne idéologique qui ne peut se comparer qu’à la « guerre globale contre la terreur » de George W. Bush, elle aussi conceptualisée à la tribune de l’ONU, en 2002.

    De même que la vision des néo-conservateurs américains rejetait dans l’enfer de la « terreur » toute forme d’opposition, dès lors associée à Al-Qaida, la propagande pro-Poutine stigmatise comme « terrorisme » toute contestation organisée du statu quo, aussitôt assimilée à Daech. Mais, de même que « W » s’est heurté à la réalité de l’Irak et a embourbé ses troupes dans ce pays « libéré », Poutine fait désormais l’expérience de l’incapacité d’Assad à rétablir sa position autrement que sur des champs de ruines.

    MILICIENS PRO-IRANIENS ET IRREGULIERS SYRIENS

    La contre-insurrection en milieu urbain, que la dictature Assad a été incapable de mener, a été assumée à partir de 2013 par les milices pro-iraniennes, d’abord le Hezbollah libanais, puis différents groupes irakiens et afghans. Les Gardiens de la Révolution, venus d’Iran, ont donné sa cohérence opérationnelle à ce dispositif disparate. C’est d’ailleurs le général Qassem Soleimani, le chef des troupes de choc des Gardiens de la Révolution, qui s’est rendu à Moscou en juillet 2015 pour alerter ses alliés russes sur les défaillances du régime Assad, alors en recul sur tous les fronts.

    L’intervention russe en Syrie, en septembre 2015, a beau avoir été « cadrée » à l’ONU par Poutine, elle est donc motivée également par les faiblesses intrinsèques au régime Assad. L’armée gouvernementale, épuisée par l’hémorragie des désertions et par cinq années de conflit, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les troupes combattantes dignes de ce nom sont réservées à la protection du régime lui-même. La seule unité reconfigurée pour l’offensive est commandée par Suhail al-Hassan, général des services de renseignement de l’Armée de l’Air, les plus puissants de tous les « services » en Syrie. Hassan est surnommé « le Tigre » (pour mémoire, Assad signifie « lion » en arabe).

    Cette contraction du périmètre d’action de l’armée loyaliste a amené l’émergence d’un vaste éventail de milices, aux titres d’autant plus ronflants que leur valeur militaire est discutable. Les militaires russes engagés sur le terrain, depuis plus d’un an, ont dû, après les « conseillers » iraniens, se frayer un chemin dans le maquis des groupes armés pro-Assad. Rien ne permet d’affirmer, contrairement aux allégations de certaines sources, que des soldats russes auraient combattu aux côtés d’irréguliers syriens.

    Il est en revanche certain que le Kremlin a pris la mesure, avec un déplaisir à chaque fois croissant, du degré de corruption et d’indiscipline prévalant dans les rangs des pro-Assad. C’est pourquoi le président syrien a été convoqué à Moscou, en octobre 2015, dans un avion militaire russe. Ce déplacement est le seul de Bachar al-Assad à l’étranger depuis le début de la révolution syrienne en 2011 et il n’a été annoncé qu’après le retour du dictateur à Damas.

    Poutine a jugé nécessaire de préciser qu’il était lui-même à l’initiative de ce sommet russo-syrien. De manière plus générale, les officiers russes en Syrie ont pris directement en mains la conduite des opérations, notamment lors de l’expulsion de Daech hors de l’oasis de Palmyre. Cet interventionnisme russe de plus en plus pesant amène à s’interroger sur l’insistance mise par le Kremlin à un maintien d’Assad au pouvoir : il est désormais possible que le dictateur syrien, pieds et poings liés par Moscou, soit le seul dirigeant capable d’accepter un tel degré d’ingérence multiforme de la part de son « protecteur » russe.

    NEGOCIER A ALEP PLUTOT QU’A NEW YORK

    En tout état de cause, le destin de la Syrie et de son président importe moins pour Poutine que la montée en puissance mondiale de la Russie, gagée sur le succès de l’aventure syrienne. Il est dans ces conditions vain d’espérer régler entre Washington et Moscou le sort de la Syrie, puisque, dans ce jeu à somme nulle, la Russie ne peut accepter qu’une victoire totale. La séquence récente à l’ONU le démontre d’autant plus crûment qu’elle a été suivie, depuis le 23 septembre 2016, d’un déluge de bombes russes sur Alep, avec destruction ciblée de trois des quatre centres de la Défense civile.

    Pour sortir d’une impasse aussi désastreuse pour le système international, il est urgent de s’atteler enfin à un cessez-le-feu entre belligérants syriens à Alep. Cette approche « locale », que je prône depuis janvier 2014, à rebours des grands-messes diplomatiques sur les bords du Lac Léman, passe par la neutralisation de toutes les forces étrangères, qu’elles soient russes, pro-iraniennes ou jihadistes. Elle a l’immense avantage de ne pas poser la question du pouvoir à Damas et de contourner ainsi un blocage assuré au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Que Staffan di Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie depuis 2014, cesse de se lamenter dans les couloirs de New York ou de Genève. Qu’il se rende sur-le-champ à Alep pour travailler à cette « paix des braves » entre Syriens de l’Est et de l’Ouest de la ville. Le défi est immense, mais si, comme l’affirme Ban Ki-moon, le destin de l’ONU est en jeu, alors cette voie doit être explorée jusqu’au bout. La Russie est en guerre en Syrie, il est temps d’en tirer toutes les conséquences, au moins diplomatiques.

    Jean-Pierre FILIU

    Souria Houria le 25 septembre 2016
     
  • Cent ans après les accords Sykes-Picot : L’Orient arabe trahi (Aurdip + MEE)

    L'accord impliquait 3 impérialismes

    Colloque de CVPR PO au Sénat

    Le CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient), en partenariat avec le site ORIENT XXI, organise un colloque, à l’occasion du centième anniversaire du "soulèvement arabe " contre les Turcs.

    « Un siècle après les accords Sykes-Picot »

    « L’ORIENT ARABE TRAHI »

    8 octobre 2016 au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau)

    Programme

    8h30 à 9h00 : Accueil des participants : contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    9h00 précises : ouverture du colloque.

    Remerciements par le président du CVPR PO, Me Maurice Buttin. Interventions de M. Alain Gresh, directeur du journal en ligne ORIENT XXI ; de Mme Nathalie Goulet, sénatrice, qui parraine et préside le colloque ; de l’ambassadeur de Palestine S.E.M. Salman El Herfi ; du président qui présentera les objectifs du colloque.

    Séance de la matinée. 9h30 à 12h00. Modérateur : Maurice Buttin

    Situation du Proche-Orient avant 1947

    9h30 à 10h00 : La renaissance des nationalismes juifs et arabes avant 1914.
    Intervenante : Sandrine Mansour, historienne au CRHIA Université de Nantes, conseillère pour des coopérations entre la France et la Palestine.

    10h00 à 10h30 : Les accords Sykes-Picot vus par les Arabes.
    Intervenante : Najwa Barakat, journaliste, romancière libanaise.

    10h30 à 11h00 : De la Déclaration Balfour au partage de la Palestine ou comment le projet sioniste est passé de l’utopie à l’inévitable en trente ans.
    Intervenant : Thomas Vescovi, professeur, et chercheur en Histoire contemporaine, diplômé de l’Université Paris VIII

    11h00 à 11h30 : La résistance arabe face à l’idéologie occidentale et les intérêts des élites locales
    Intervenant : Boutros Hallaq, professeur émérite de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.

    11h30 à 12h00 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    De 12h00 à 13h30 déjeuner au restaurant du Sénat ou libre.

    13h30 à 14h00 : Accueil des participants ; contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    Séance de l’après-midi : 14h00 à 17h00. Modérateur Alain Gresh.

    Les conséquences aujourd’hui de la duperie d’hier

    14h00 à 14h25 : Le partage. Israël. Résistance palestinienne. Du refus israélien de facto de tout Etat palestinien.
    Intervenant : Hassan Balawi, ancien journaliste de la Télévision palestinienne, diplomate, mission de Palestine auprès de l’U.E. de la Belgique et du Luxembourg.

    14h25 à 14h50 : Interventions étrangères au P.O de 1947 à 2011.
    Intervenant : Philippe Gunet, général de l’armée de l’air en retraite, analyste politique spécialisé sur les questions de Défense et de Sécurité au Proche et Moyen Orient. Membre du comité de rédaction du journal en ligne ORIENT XXI.

    14h50 à 15h15 : Le Proche-Orient depuis les indépendances : entre rêve d’unité et divisions.
    Intervenante : Agnès Levallois, consultante, spécialiste du monde arabe contemporain, chargée de cours à Sciences Po, vice-présidente de l’IrEMMO.

    15h15 à 15h40 : De quoi l’Etat islamique est-il le nom ? Entre utopie violente et désillusions (2014-2016)
    Intervenante : Myriam Benraad, politologue, spécialiste de l’Irak et du Moyen-Orient à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM - CNRS) et maître de conférences à l’Université de Limerick en Irlande. Directrice du mastère sur la Paix et le développement.

    15h40 à 16h00 : pause

    16h00 à 16h25 : Décomposition des Etats et recompositions
    Intervenant : Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, spécialiste du monde arabe.

    16h25 à 16h50 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    16h50 à 17h00 : Conclusions Pierre Lafrance, ambassadeur de France.

    Ce colloque, placé sous le patronage de la sénatrice Nathalie Goulet, le samedi 8 octobre 2016, de 9 h à 17 h au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau- 262 places).

    Le Bulletin d’inscription, ci-après, obligatoire, et le règlement, doivent être adressés au secrétariat du CVPR PO : chez Maurice Buttin, 54 rue des Entrepreneurs 75015 Paris.

  • Syrie : La paix sous Assad ? (NPA)

     
     

    La trêve en Syrie conclue le 9 septembre entre les États-Unis et la Russie arrivait à son terme le 19 septembre à 19 heures… et s’est achevée par un échec total, que ce soit en termes politique, militaire ou humanitaire.

    Les affrontements militaires ont en effet repris de manière violente quelques jours avant la fin officielle de la trêve, tandis que l’acheminement d’aide humanitaire aux villes assiégées s’est fait au compte-goutte.

    Ainsi les quartiers libérés d’Alep, après une brève interruption à nouveau soumis aux bombardements de l’armée du régime et de son allié russe, n’ont reçu aucune aide, alors qu’il s’agissait d’une des priorités de l’accord. Des forces d’opposition armées au régime Assad, de l’Armée syrienne libre aux mouvements fondamentalistes islamiques, annonçaient d’ailleurs quelques heures avant la fin de la trêve leur volonté de lancer une nouvelle offensive militaire pour casser le siège imposé sur les quartiers libérés d’Alep.

    Dans la nuit du 19 au 20 septembre, des bombardements de l’aviation russe ou syrienne, cela restait à déterminer encore, ont tué au moins 14 volontaires du Croissant rouge syrien et endommagé au moins 18 camions chargés d’aide humanitaire. Ces camions faisaient partie d’un convoi de 31 véhicules de l’ONU et du Croissant rouge syrien qui livrait de l’aide à 78 000 personnes à Orum al-Koubra, dans la province d’Alep. Depuis la fin de la trêve, au moins 36 civils ont péri à Alep et dans sa province dans des raids et ce lundi, plus de 40 frappes aériennes ont été menées…

    La prétendue « trêve »…

    La Russie et le régime syrien ont accusé les États-Unis d’être les principaux responsables de l’échec de la trêve à la suite du bombardement à Deir ez-Zor de forces du régime Assad par la coalition dirigée par les États-Unis, tuant plus de 60 soldats et permettant aux militants de Daech de s’emparer du Mont Thourda, qui domine l’aéroport tenu par le régime. Les officiels américains ont dit qu’il s’agissait d’une erreur et présenté leurs excuses aux familles des victimes.

    Ces accusations tentent de masquer la poursuite – avant ce fait – de la guerre par les forces du régime Assad et ses alliés contre les civils durant la semaine de la trêve. Des bombardements russes et du régime ont eu lieu dans certaines régions durant la semaine de la prétendue « trêve », avec pour bilan 26 civils tués, dont 8 enfants. Le dimanche 18 septembre, l’aviation du régime a également bombardé les quartiers libérés d’Alep, faisant un mort et onze autres dans la province de Deraa après le largage de barils explosifs.

    Dans le même temps, le quartier assiégé de Waer à Homs, dernier bastion de la ville contrôlé par l’opposition et où habitent encore environ 60 000 personnes, est en situation de subir le même sort que la ville de Daraya il y a quelques semaines. Un accord a été conclu avec le régime pour transférer une partie des habitantEs et des combattantEs dans la région d’Idlib, aux mains de Fateh al-Sham (ex-Jabhat al-Nusra) et Ahrar Sham. Le régime Assad a employé a plusieurs reprises cette stratégie des accords locaux avec des villes et/ou quartiers assiégés et bombardés, pour forcer des populations locales opposées au régime à quitter leurs foyers pour d’autres régions sous contrôle de l’opposition. Ces régions subissent, comme Idlib, des bombardements du régime et manquent de moyens pour recevoir les nouveaux arrivants, sans parler des pressions politiques et sociales parfois imposées sur eux par les mouvements islamiques fondamentalistes.

    La paix sous Assad ?

    Au niveau politique, cette trêve était problématique car elle ne traitait pas de la source politique du problème en Syrie : le régime Assad. L’accord prévoyait une plus grande coordination entre la Russie et les États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » en Syrie, visant les groupes djihadistes de l’État islamique et de Fateh al-Sham, mais sans dénoncer les interventions iraniennes, du Hezbollah et autres milices fondamentalistes chiites au côté du régime Assad… Et bien entendu sans mentionner une transition politique vers un système démocratique et le départ du dictateur Assad et de ses colistiers du pouvoir. C’est pourquoi cet accord a été refusé par de larges pans de l’opposition démocratique, armée et pacifique.

    Dans le même temps, les forces armées turques continuaient leurs avancées dans les territoires frontaliers syriens et leurs soutiens à des groupes d’opposition armés (des factions de l’Armée syrienne libre, des factions turkmènes, et des mouvements islamiques fondamentalistes) pour imposer une forme de « safe zone » turque « nettoyée » des forces kurdes du PYD et de l’État islamique. Ainsi, dans la ville de Jarablus, conquise dans le cadre de cette intervention militaire, les forces armées turques ont tenté d’imposer un conseil turkmène pour gouverner la ville.

    Toutes les interventions impérialistes internationales et régionales ont eu lieu contre les intérêts du peuple syrien et ont souvent renforcé les tensions confessionnelles et ethniques. Les manœuvres impérialistes et la continuation de la guerre du régime Assad et de ses alliés russes, iraniens et du Hezbollah contre le peuple syrien, rendent en l’occurrence impossible toute fin de la guerre dans les conditions actuelles.

    Joseph Daher 21 septembre 2016

  • Syrie. L’attaque contre un convoi humanitaire des Nations unies est une violation flagrante du droit international (Amnesty)

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    L’attaque menée dans la nuit de lundi 19 septembre contre un convoi humanitaire des Nations unies et du Croissant-Rouge syrien, qui était destiné à aider 78 000 personnes à Alep, est une atteinte flagrante aux principes les plus fondamentaux du droit international humanitaire, a déclaré Amnesty International.

    Des témoins en Syrie ont affirmé à l’organisation que ce convoi, ainsi que l’entrepôt du Croissant-Rouge syrien où il s’était arrêté, ont fait l’objet de bombardements intensifs pendant deux heures lundi soir, faisant soupçonner que les forces gouvernementales syriennes ont délibérément pris pour cible l’opération humanitaire.

    « Une attaque soutenue contre un convoi et des travailleurs humanitaires, horrible quelles que soient les circonstances, aura en outre dans le cas présent un impact catastrophique non seulement sur les civils en grande difficulté auxquels l’aide était destinée, mais également sur les opérations humanitaires vitales menées à travers le pays », a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

    « Si le convoi a fait - comme il le semble - l’objet d’une attaque délibérée, cela constituerait un nouveau crime de guerre commis par le gouvernement syrien. Cela montre qu’en Syrie les civils paient de leur vie cinq ans d’impunité totale pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité systématiques. Tant que la communauté internationale ne prouvera pas qu’elle est déterminée à traduire en justice les auteurs de ces agissements, ces crimes se poursuivront sur une base quotidienne. »

    Stephen O’Brien, responsable des opérations humanitaires des Nations unies, a déclaré que le convoi avait obtenu toutes les autorisations requises, et que toutes les parties au conflit avaient été informées de son itinéraire. Les Nations unies ont annoncé une suspension temporaire de tous les convois humanitaires en Syrie après cette attaque. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, une vingtaine de civils ont été tués.

    Des témoins dont les propos ont été recueillis par Amnesty International ont déclaré que divers aéronefs, dont des hélicoptères et des avions de chasse de fabrication russe, ont pris part aux bombardements, dans la ville d’Urum al Kubra (ouest du gouvernorat d’Alep). Vingt-et-un des 31 camions du convoi ont été partiellement ou complètement détruits.

    « Les explosions se sont toutes produites à proximité du centre du Croissant-Rouge, qui se trouve loin de toute présence militaire. Je n’ai pu lancer une opération de recherche et de sauvetage qu’après la fin des bombardements [...] qui ont duré au moins deux heures », a déclaré à Amnesty International un secouriste à Urum al Kubra.

    Abu Haytham, un militant spécialisé dans les médias, a dit qu’il avait entendu un avion de guerre dans la zone, mais qu’il n’aurait jamais imaginé que le bâtiment du Croissant-Rouge syrien serait pris pour cible. Lorsqu’il est arrivé sur le site après le bombardement, de nombreux camions étaient en feu et le bâtiment était détruit.

    « Des hommes gisaient à terre », a-t-il déclaré. « On m’a dit qu’il s’agissait de chauffeurs de poids lourd et de bénévoles qui déchargeaient les camions. Le logo du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés était affiché sur les camions. Ils contenaient des médicaments, de la nourriture et d’autres articles dont la population a désespérément besoin. »

    20 septembre 2016

    https://www.amnesty.org/

     

  • Syrie. La trêve et la stratégie de sortie d’Obama (Al'Encontre.ch)

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    Ainsi qu’il le semble évident pour presque tout le monde, le nouvel accord de cessez-le-feu en Syrie

    [voir les deux articles d’information publiés sur ce site en date du 19 septembre 2016] est destiné à être rompu comme cela sera le cas de tout accord de ce type qui ne résout pas le problème politique central de la crise. Bien sûr, même un répit qui ne dure pas est mieux que rien – bien que la trêve se soit montrée jusqu’ici très décevante en termes d’aide humanitaire [1].

    En l’absence d’un agenda comprenant un accord d’ensemble portant sur le départ de Bachar al-Assad et la mise sur pied d’une transition vers un gouvernement pluraliste, aucun cessez-le-feu ne tiendra dans ce pays déchiré par la guerre. Si l’opposition dominante devait accepter une capitulation, elle serait rapidement dépassée par les combattants pour qui tout ce qui se trouverait en deçà d’un départ du pouvoir du clan Assad signifierait accepter pour rien que des centaines de milliers de Syriens sont morts, et un plus grand nombre encore mutilés, et des pans entiers du pays en ruine.

    Pour qu’une trêve conduise au type de compromis qui fonde une paix authentique, il est nécessaire qu’existent des incitations fortes pour toutes les parties au conflit. C’est précisément l’absence de telles incitations qui expliquent pourquoi les Accords d’Oslo, signés à Washington il y a 23 ans, ont échoué à résoudre le conflit israélo-palestinien: ces accords étaient basés sur l’ajournement de la prise de décisions sur toutes les questions cruciales, y compris le sort des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés en 1967. Le résultat était prévisible: Israël a, en réalité, consolidé son emprise sur la Cisjordanie dans le sillage de ces accords, provoquant un ressentiment accru parmi les Palestiniens puis, finalement, l’effondrement du «processus de paix».

    Sans que s’établisse un équilibre des forces militaires sur le terrain en Syrie, lequel obligerait le régime Assad et ses supporters iraniens à chercher un véritable compromis, un authentique accord politique n’est pas possible. Nous assistons presque à l’opposé: un régime syrien, enhardi par le soutien iranien et russe, qui se vante de la reconquête prochaine de tout le pays. Ainsi que l’ont signalé les protagonistes clés, la question de la création d’un tel équilibre des forces – en particulier en fournissant à l’opposition des missiles antiaériens capables de limiter l’emploi de la puissance aérienne par le régime, sa principale arme de destruction à grande échelle – a été la principale pomme de discorde sur la Syrie au sein de l’administration Obama depuis 2012. Le fait que cette question reste controversée est attesté par la réticence du Pentagone à donner son feu vert à l’accord négocié par John Kerry, le secrétaire d’Etat.

    Il a été rapporté (en clair: c’était une fuite) que les stratèges militaires américains n’avaient pas confiance dans le fait que le régime syrien et ses soutiens russes et iraniens respecteraient un cessez-le-feu destiné à un compromis. En outre, le Pentagone ne désire pas partager des données militaires sur l’opposition syrienne avec leurs homologues russes de crainte qu’ils puissent les utiliser pour bombarder de manière accrue celle-ci. Ils ont des raisons d’être méfiants. John Kerry a déjà mérité une place dans l’histoire comme une incarnation éminente de naïveté diplomatique, c’est-à-dire par sa croyance dans son aptitude à résoudre des conflits par des négociations qui ne sont pas appuyées par des actions sur le terrain – ce qui a été correctement qualifié par le Financial Times comme relevant de sa «confiance illimitée dans sa capacité à résoudre des problèmes dès lors qu’il peut amener les parties concernées à s’asseoir ensemble dans une même pièce» – et par son incroyable rêve sur la volonté de Moscou d’aider les Etats-Unis à sortir de l’impasse syrienne. 

    Il est cependant improbable que Barack Obama – qui peu difficilement être suspecté d’ingénuité – partage les traits particuliers de son secrétaire d’Etat. Le président américain a refusé obstinément de changer son attitude sur la Syrie au cours des quatre dernières années en dépit des preuves accablantes que cela permettait au conflit de dégénérer en une catastrophe pour le peuple syrien ainsi qu’en un autre désastre majeur pour la politique étrangère américaine, après l’Afghanistan et l’Irak. Ce faisant, Obama est seulement parvenu à convaincre une grande partie de l’opinion publique arabe que les Etats-Unis – qui ont envahi l’Irak et bombardé la Libye pour bien moins, en comparaison de ce qui se déroule en Syrie depuis cinq ans – se préoccupent exclusivement des pays riches en pétrole. Si quelqu’un avait encore une quelconque illusion dans la région sur les prétextes humanitaires et démocratiques invoqués par Washington au cours des dernières années, il l’aura désormais complètement perdue. Ainsi que l’a récemment observé Anthony Cordesman, l’un des observateurs les plus intelligents de la situation politico-militaire au Moyen-Orient, le président des Etats-Unis est désormais entièrement dédié à une «stratégie de sortie» – toutefois, non pas de la crise syrienne mais de son départ de la présidence. (Article publié le 19 septembre 2016 sur le site du journal The Nation, traduction A l’Encontre)

    Alencontre le 20 - septembre - 2016

    Gilbert Achcar

    [1] Dès l’annonce de la fin de la trêve par l’armée syrienne, au moins 40 raids aériens ont frappé les quartiers Est d’Alep, contrôlés par les rebelles, et des villages de la province. Dix-huit camions faisant partie d’un convoi humanitaire (composé de 31 véhicules) du Croissant-Rouge syrien et des Nations Unies, qui se dirigeait vers Oroum al-Koubra, à l’ouest d’Alep, ont été bombardés. Les avions étaient-ils russes ou syriens? L’armée russe, qui opère dans cette région en soutien au régime Assad, s’est engagée, mardi 20 septembre, «à enquêter» à ce sujet. Certes.

    Le Monde.fr, le 20 septembre 2016, à 17h17, indiquait: «Selon le ministère de la défense russe cité par les agences russes, «l’aviation russe ou syrienne n’a mené aucune frappe aérienne sur un convoi humanitaire de l’ONU au sud-ouest d’Alep». Le Kremlin avait précédemment indiqué que l’armée russe menait l’enquête sur cet incident. L’armée syrienne a également nié avoir visé le convoi humanitaire.» (Rédaction A l’Encontre)

    http://alencontre.org/