Syrie - Page 45
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Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières
Women, patriarchy SUSSKIND Yifatpost-1962 SMAIL K. - 15 décembre 2014LEROUGE Dominique - 12 novembre 2014Solidarité Syrie, Collectif Solidarité Kobanê -14 décembre 2014 Deux appels à manifester : des armes pour les résistants de Kobanê ! Avec les enfants syriens14.12 South Asia BIDWAI Praful - 11 December 2014 India-Pakistan: Courting yet more nuclear danger?DAHER Joseph - 9 décembre 2014 -
Nouveautés Cetri.be
« La Syrie ne mérite pas cela »
par Sylvain Cypel , Faruk Mardam-Bey
(Orient XXI - 15 décembre 2014)
L’Egypte de Sissi : un régime terroriste, néo-fasciste, et génocidaire
par Alain Gabon
(Les cahiers de l’islam - 3 décembre 2014)
Egypte : Retour sur l’acquittement de Hosni Moubarak
par Alain Gresh
(les blogs du Diplo - 4 décembre 2014) -
Paris Syrie
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Des armes pour les résistants de Kobanê ! (Essf)
Des armes pour les résistants de Kobanê !
Appel à manifester à Paris
Mardi 16 décembre, 18h
Place des Invalides (sortie Métro Invalides)Depuis plus de deux mois, les forces démocratiques kurdes s’opposent aux offensives meurtrières et récurrentes de l’Etat Islamique.
Cette résistance héroïque se fait au prix de souffrances et de sacrifices tant la dissymétrie des forces en présence est considérable. Daesh dispose d’armements sans commune mesure avec ceux des combattant(e)s des YPG et des YPJ. Ces hordes obscurantistes continuent de recevoir le soutien des monarchies du Golfe et bénéficient de la duplicité de la Turquie qui, chaque jour, s’illustre davantage dans sa complicité et son appui aux djihadistes.
Kobanê est plus que jamais en danger. La situation est précaire et peut basculer à chaque instant en dépit des frappes aériennes.
Alors que les peuples du monde expriment leur solidarité avec les valeurs humanistes et de liberté défendues par les kurdes, la communauté internationale, dont la France, oppose une fin de non-recevoir aux demandes d’aide du PYD.
Cette politique – alignée sur celle de la Turquie – qui vise à briser l’expérience démocratique de Rojava constitue une lâcheté criminelle.Il y a urgence à faire grandir la solidarité pour mettre en échec la barbarie. La France et l’Union Européenne doivent cesser leurs gesticulations et prendre des mesures concrètes immédiates. Cela passe par :
• La livraison d’armes aux combattants kurdes de Kobanê pour répondre à l’urgence de la situation,
• Des sanctions contre toutes les puissances régionales qui soutiennent Daesh et notamment la Turquie,
• Le développement de l’aide aux réfugiés et aux municipalités kurdes de Turquie qui seules organisent l’accueil et la solidarité
• L’engagement sans délai des demandes d’intervention des Nations Unies afin de faire prévaloir une paix démocratique respectueuse des droits des peuples.
Collectif Solidarité Kobanê :
Alternative Libertaire ; Association France-Kurdistan ; Collectif des Amazighs en France ; collectif Féministe Kobanê ; Confédération Nationale du Travail – Solidarité Ouvrière (CNT-SO) ; Conseil Démocratique Kurde en France ; Ensemble ! ; Fédération Anarchiste ; La Maison du Tamil Eelam ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Mouvement de la Paix ; Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ; Parti Communiste Français (PCF) ; Parti de Gauche ; Sortir du Colonialisme ; Union syndicale Solidaires.
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Turquie-Syrie : sur la frontière (Npa)
Crédit Photo: DRMi-novembre, deux militants du NPA ont participé à une délégation qui s’est rendue à la frontière turco-syrienne, en face de la ville de Kobané. Cette mission était organisée par la Coordination nationale solidarité Kurdistan (CNSK), un collectif unitaire pour s’informer et témoigner sur la situation politique, militaire et humanitaire du Kurdistan.
La délégation a rejoint la ville de Suruç, à quelques kilomètres de la frontière. À l’entrée, deux camps de plus de 200 tentes, puis un camp dans le centre, le camp « Rojava ». En tout, plus de 45 000 réfugiéEs s’entassent sous ces tentes.
À la mairie, nous sommes reçus par Ismaïl Kaplan, président du BDP du district de Suruç, et Faruk Kaplan qui nous explique les conditions difficiles de l’accueil des réfugiéEs : l’aide internationale, qui transite par l’État turc, va directement à un seul organisme, l’AFAD, qui ne prend en charge que 6 000 réfugiéEs, alors que plus de 145 000 réfugiéEs sont pris en charge par les municipalités kurdes.
Mais Ismaïl Kaplan va surtout insister sur l’expérience du Rojava, la région à forte population kurde de Syrie qui borde la frontière turque. « La révolution de Rojava a commencé il y a 3 ans et a tout de suite cherché à rompre avec le type de gouvernance qui prévaut dans cette région du Moyen-Orient et du Golfe. Elle est fondée sur l’autonomie démocratique comme mode de gestion, avec la mise en place d’assemblées du peuple, le respect des différentes ethnies, religions et cultures, la parité hommes-femmes à tous les niveaux des instances de pouvoir et de la société, et la laïcité. »
Un projet effrayant pour les islamistes de Daesh, que certains États occidentaux et la Turquie ont soutenu et armé. « À ce jour, la Turquie traite toujours le PKK et le PYD comme des organisations terroristes. Chaque jour des manifestants solidaires des combattants de l’YPG tombent sous les balles de la police en Turquie, sont battus à mort par les fascistes turcs. Par contre, les terroristes de Daesh traversent librement la frontière et acheminent armes et matériel. Nous avons demandé une commission parlementaire pour enquêter sur ces faits, mais nous ne sommes pas assez nombreux au sein de l’assemblée pour que cette demande aboutisse. »Chaîne humaine pour Kobané
La délégation s’est ensuite rendue à Mahser, un hameau qui fait face à Kobané, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. À l’ouest du village, sur la colline, les tanks turcs stationnent depuis des semaines, immobiles... et inutiles. Dans le village, la sentinelle postée sur son mirador a ses jumelles braquées sur le village, et non sur la frontière...
Mais ici, c’est une atmosphère surprenante, quasi festive, qui règne, une espèce de Larzac sur fond de bombardements et de détonations. Des centaines de Kurdes – hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux venuEs de tout le Kurdistan turc – se relayent pour former une chaîne humaine le long de la frontière et tenter d’empêcher le passage des islamistes. Repas collectifs, discussions politiques autour des feux, patrouilles le long de la frontière, Mahser ne dort pas parce que toutes et tous sont là pour soutenir les résistantEs de Kobané. L’émotion et la détermination se lisent sur les visages.
La bataille de Kobané est loin d’être terminée et son enjeu est crucial pour l’expérience démocratique de Rojava. Le gouvernement turc et François Hollande, qui pensaient que Kobané tomberait en quelques jours, ont dû remballer leur projet de zone tampon et d’occupation turque de la région.
Il reste au gouvernement français à exiger l’ouverture du couloir humanitaire pour soulager la résistance et acheminer d’urgence les armes et les munitions dont elle a tant besoin, et à ouvrir sa frontière aux milliers de réfugiéEs qui risquent de passer de longues semaines d’hiver sous des tentes.Mireille Court et Yann Puech
Vendredi 12 Décembre 2014 -
« Mes espoirs s’envolent et la dure réalité subsiste » Enlevée en Syrie (Amnesty)
Munira al Hamwi s’exprime au sujet de sa fille Razan Zaitouneh, écrivaine syrienne, militante des droits humains et lauréate d’un prix en 2011,qui a été enlevée avec son mari et deux amis à Douma le 9 décembre 2013.
Douma fait partie des villes de la région de la Ghouta orientale, à l’est de Damas, dans lesquelles des groupes armés d’opposition sont présents. Les forces gouvernementales ont renforcé leur siège de cette zone en juillet 2013. Selon les Nations unies, 150 000 personnes y vivent et n’ont pas reçu de denrées alimentaires depuis mai 2014.
On m’a demandé d’écrire au sujet de ma fille, Razan Zaitouneh. Je ne suis ni journaliste, ni écrivaine, mais je vais écrire ce qui me vient à l’esprit. Je ne vais pas parler du travail de Razan ou de ce qu’elle a réalisé, comme l’ont déjà fait beaucoup d’autres personnes.
Je n’oublierai jamais ces moments, au début du soulèvement en Syrie, où elle s’est faite discrète afin d’éviter une arrestation. Elle ne sortait de chez elle que la nuit et déguisée. Quand elle me manquait, j’essayais de la retrouver en secret. Je lui ai conseillé à maintes reprises de quitter le pays et de se rendre à l’étranger, comme certains de ses amis. Elle hochait la tête avec un sourire triste et répondait : « Je ne quitterai pas mon pays ». Je rentrais alors chez moi attristée et priais désespérément pour que Dieu la sauve et la protège, en attendant avec impatience de la revoir. J’ai été choquée lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle envisageait d’aller s’installer dans la Ghouta orientale. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu :
« Mère, c’est une zone sûre […]. J’y vivrai en sécurité et pourrai me déplacer librement, et je ne serai plus menacée par quiconque. »
Malgré ma peine face à sa décision, qui signifiait que je ne pourrais plus la voir à partir de ce jour, je voulais que sa vie soit stable et sûre donc j’ai accepté cette décision pour sa sécurité.Après son arrivée sur place, nous communiquions par Skype – chaque fois, elle essayait de me donner l’impression qu’elle était bien, mais mon cœur me disait le contraire. Je parlais souvent de mes craintes à son père mais, comme toujours, elle se taisait pour nous empêcher de nous inquiéter.
Lorsque le siège de la Ghouta orientale s’est intensifié et que les gens ont manqué de pain et d’autres denrées alimentaires, je m’inquiétais constamment pour elle – je lui demandais si elle avait du pain, si elle avait à manger. Elle me répondait : « Ne t’inquiète pas, maman chérie ». Quand j’ai insisté, elle a ri avant d’admettre finalement :
« J’aimerais avoir des bonbons ou du chocolat. Ni moi, ni les enfants du quartier n’en avons mangé depuis très longtemps. »
Le lendemain, je me suis rendue rapidement au marché et je lui ai acheté toutes sortes de chocolats – j’en ai acheté beaucoup car je savais qu’elle ne les mangerait pas toute seule et en distribuerait la plupart à son entourage. Je lui ai également acheté des médicaments car elle se plaignait de rougeurs sur les mains. J’ai aussi acheté des médicaments à son mari, Wael, car il souffrait de douleurs au ventre, et quelques autres articles demandés par son amie Samira.
Bien sûr, j’ai acheté toutes ces choses en souhaitant et en priant Dieu pour trouver quelqu’un qui pourrait les lui remettre. La région était assiégée – les routes sont fermées et il n’y avait aucun moyen d’y entrer ou d’en sortir, mais on me promettait toujours que nous trouverions une personne de confiance qui pourrait y parvenir.
Le lendemain matin, il y a un an maintenant, je me suis réveillée en apprenant que ma fille avait été enlevée avec son mari et deux amis, Samira et Nazem. Je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais, je pensais qu’il y avait une confusion, mais malheureusement cette nouvelle était vraie. Je me suis sentie comme si un étau se resserrait autour de moi. Je ne pouvais pas pleurer ; mon cœur pleurait, mais mes yeux ne versaient pas de larmes. Je sentais une terrible douleur se diffuser dans toutes les parties de mon corps.
Les jours et les mois se sont écoulés tandis que j’attendais en vain. Chaque soir, je m’endors en espérant me réveiller avec de bonnes nouvelles, mais c’est pour l’instant sans résultat. Mes espoirs s’envolent et la dure réalité subsiste. J’ai perdu ma fille dans cette zone libérée où les membres de l’Armée syrienne libre auraient dû être disséminés partout, où j’espérais qu’elle serait en sécurité car leur mission est de protéger les civils en tous lieux et à tout moment. Maintenant, je n’ai pas de solution à ma situation et aucun espoir si ce n’est que Dieu la remettra en sécurité, de même que son mari Wael et ses amis Samira et Nazem.
Que la liberté vienne à eux, ainsi qu’à toutes les personnes portées disparues, enlevées ou détenues, partout.
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Rennes Syrie
Conférence : Situation des réfugiés syriens en Jordanie
Nous invitons Julie Delaire co-fondadtrice de l'ONG DAR Al-yasmin en Jordanie pour nous parler de la situation des réfugiés syriens en Jordanie et les projets en cours.
C'est lundi prochain 15 déc 18h30 à l'université de Villejean -bâtiment des langues - amphi L3
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.812419495463735.1073741835.454426697929685
3- Le dimanche 30 nov. nous avons animé un stand au marché de la solidarité (vente de gâteaux maison et produits syriens) à la place des lices.
https://www.facebook.com/TousPourLaSyrie/photos/a.463652583673763.99777.454426697929685/787642741274744/
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Les processus révolutionnaires pris dans l’étau des forces réactionnaires (Syria freedom forever)
Cela fait maintenant presque quatre ans que les processus révolutionnaires du Moyen et d’Afrique du Nord ont débuté, et même si ces processus ne sont pas terminés, les objectifs initiaux de ces processus (démocratie, justice sociale, et égalité) n’ont jamais paru plus éloignés.
Les deux forces majeurs qui se sont distingué et dominent depuis un certain moment la scène politique de la région sont les représentants des anciens régimes autoritaires d’un côté et les forces islamiques fondamentalistes et réactionnaires dans ses diverses composantes (des Frères Musulmans aux Jihadistes. Ces forces ne sont bien sûr pas complètement similaires et des différences majeurs existent entre elles, mais elles partagent une position contre révolutionnaire face au mouvement populaire et les objectifs de la révolution) de l’autre côté. En Tunisie, par exemple, la formation arrivée en tête des législatives d’octobre dernier et du premier tour des présidentielles en novembre est Nidaa Tounes, qui représente les intérêts des anciens régimes de Bourguiba et de Ben Ali, suivie des islamistes réactionnaires d’Ennahda.
Le retour ou bien la consolidation du pouvoir des représentants des anciens régimes ne se limite pas seulement à la Tunisie, mais c’est un phénomène régional. En Egypte, l’ancien dictateur Hosni Moubarak a été blanchi, le 29 novembre, de ces deux chefs d’accusation : la corruption et surtout son rôle dans la répression et la mort de plus de 850 manifestant-e-s au cours des 18 jours du soulèvement populaire qui ont conduit à sa chute, en février 2011. Les fils de Moubarak, Alaa et Gamal, accusés d’avoir détourné ou facilité le détournement de plus de 125 millions de livres égyptiennes (environ 14 millions d’euros), ont également été acquittés. Les accusations qui pesaient sur sept hauts responsables de la sécurité, dont l’ex-ministre de l’Intérieur de Moubarak, Habib al-Adly, ont été abandonnées… Pour rappel, depuis l’arrivée au pouvoir de Sissi, au moins 1400 partisans des Frères musulmans ont été tués, plus de 15 000 sympathisant-e-s de cette organisation ont été emprisonnés. J’ai déjà abordé le rôle contre révolutionnaire des Frères Musulmans dans le passé, mais cela n’empêche pas de dénoncer les exactions et crimes du régime de Sissi contre les membres de la confrérie car cela constitue des violations de droits démocratiques de bases. Se taire face à ses crimes s’est laissé le champ à la contre révolution dans sa répression et trahir des principes de bases de défenses de droit démocratiques. Le pouvoir s’en est d’ailleurs également pris à l’opposition libérale et de gauche, incarcérant de nombreux militant-e-s, notamment pour avoir enfreint une loi controversée qui limite le droit de manifester. La contre-révolution incarnée par le régime de Sissi avance toujours davantage, avec le soutien résolu de l’Arabie Saoudite et des monarchies du Golfe, et maintenant même du Qatar. Ce dernier, ancien soutien du mouvement des Frères Musulmans en Egypte et qui accueil toujours des responsables de ces derniers, a exprimé son soutien au régime de Sissi suite aux pressions exercées par les différentes monarchies du Golfe le 9 décembre 2014 dans le cadre d’une conférence du Conseil de Coopération du Golfe. Le régime de Sissi cherche en effet à réhabiliter l’ancien régime autoritaire de Moubarak et consorts en poursuivant les mêmes politiques. En même temps, le mouvement des Frères Musulmans sévèrement réprimé n’a pas fait une auto critique profonde de son passage au pouvoir et ses politiques autoritaires et contre révolutionnaire. Depuis la chute de Morsi, le mouvement a même renforcé son discours communautaire religieux agressif envers la minorité chrétienne copte, en l’accusant de toutes sortes de complots et d’être le principale responsable de la chute des Frères Musulmans au pouvoir, tout en refusant d’apporter son soutien aux demandes sociales et des nombreuses grèves de travailleurs réprimés par le pouvoir. Le seul mot d’ordre et slogan des Frères Musulmans à ses partisans ne sont pas les objectifs de la révolution (démocratie et justice sociale), mais uniquement le retour de Morsi.
Dans le cas de la Syrie, alors que dans le passé la solution d’un régime autoritaire sans Assad et avec quelques sections de l’opposition syrienne (libéraux et frères musulmans) proche de l’Occident et des monarchies du Golfe mais non représentative des révolutionnaires syriens était favorisé par les diverses forces impérialistes internationales et régionales, aujourd’hui ces dernières s’accordent à dire qu’ Assad pourrait finalement rester et être un allié dans la soi disant « guerre contre le terrorisme ». Le régime Assad serait dont blanchi des tous ses crimes et les destructions causés par ses forces armées et milices locales ou étrangères pour la défense du régime. On peut d’ailleurs constater que l’intervention en Syrie des Etats occidentaux, mené par les Etats Unis, avec la collaboration de certaines monarchies du Golfe n’ont pas eu beaucoup d’effets et n’ont pas empêché l’avancée des forces jihadistes, particulièrement l’Etat Islamique et Jabhat al Nusra (branche d’Al Qaida en Syrie), que ce soit contre les révolutionnaires syriens et les régions sous domination des forces kurdes du PYD en Syrie. De même, il y a toujours un refus des divers soi disants « amis » de la révolution syrienne d’aider politiquement et soutenir militairement les forces démocratiques et populaires en Syrie, dont l’Armée Syrienne Libre et les groupes kurdes du PYD (PKK syrien), qui ont combattu et combattent le régime Assad et les forces islamiques réactionnaires. Il faut d’ailleurs rappeler que ce sont ces deux composantes de l’ASL et PYD en plus du mouvement populaire syrien qui ont en premier lieu combattu l’expansion des forces jihadistes et islamiques réactionnaires en Syrie et ont payé un lourd tribut face à la tyrannie de ces groupes, tandis que le régime Assad laissait s’étendre ces derniers et concentrait sa répression contre les forces populaires, civils et armés, démocrates et progressistes du pays.
En Tunisie, les deux premières forces arrivées en tête des législatives sont Nidaa Tunis, représentants les intérêts des anciens régimes de Bourguiba et de Ben Ali, et du mouvement islamique réactionnaire En-Nahda, qui a été au pouvoir depuis octobre 2011 avec deux autres forces politiques. Nidaa Tunis apparaît comme le choix le plus attrayant aux yeux des organisations patronales tunisiennes, des chancelleries étrangères et des institutions financières internationales.
De son côté, En-Nahda s’est employé à continuer les politiques économiques et sociales ultra-libérales de l’époque Ben Ali. En-Nahda s’est en outre engagé avec un zèle certain à respecter les engagements de la Tunisie envers l’Union Européenne et les institutions monétaires internationales comme le FMI et la BM pour se voir accorder de nouveaux prêts dépassant plusieurs milliards. En même temps, les syndicats combatifs et les demandes des travailleurs sont considérés comme parfois avoir été excessifs dans leurs revendications, y compris au niveau de la centrale, l’Union générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), selon Ghannouchi dans une interview de juillet 2014. De plus il accuse l’UGTT d’être un héritage de la France et que cette institution ne fait pas a priori d’une institution naturelle de la cité musulmane.
L’arrivée de En-Nahda au pouvoir n’a pas cessé les violences contre les opposant-es, comme on a pu le constater avec les assassinats politiques. Mais cette violences contre les opposants s’est également vu à travers les milices appelées « ligues de protection de la révolution » (LPR) considérés à la solde de En-Nahda. De nombreuses attaques ont été menées par ces derniers et des groupes salafistes contre différents groupes politiques et activistes, notamment des meetings politiques du Front Populaire et ses partisan·e·s, et autres militant·e·s et associations (dont les artistes empêchés de se produire pour « violation des principes islamiques »). Sans oublier également que le 4 décembre 2012, jour de la commémoration du 60e anniversaire de l’assassinat du leader et fondateur du mouvement syndical tunisien Farhat Hached, les LPR ont attaqué le siège de l’UGTT à Tunis avec des bâtons, des couteaux, des bombes à gaz, causant plus d’une dizaine de blessés.
Cette violence de ces milices s’est également accompagnée d’un durcissement de la répression étatique contre les opposant·e·s et particulièrement contre de nombreux syndicalistes arrêtés à plusieurs reprises à cause de leurs activités syndicales.
Avant de devoir quitter le pouvoir, la Troïka, soit En-Nahda et leurs alliés, a voté un budget d’austérité et des politiques antisociales et antipopulaires. Les nouvelles mesures fiscales ouvertement défavorables aux couches moyennes et populaires ont été le détonateur d’un large mouvement de contestation, provoquant non seulement l’arrêt de ses mesures, mais aussi la démission forcée du président du gouvernement, l’islamiste Ali Laarayeidh.
Les oppositions qui ont lieu entre les représentants des anciens régimes et les forces islamiques réactionnaires et fondamentalistes ont pu être constaté dans les élections tunisiennes législatives ou bien dans la répression des membres des Frères Musulmans en Egypte par le régime de Sissi. Cela ne veut pas dire que les clashes entre ces deux forces n’ont pas laissé la place à des alliances et collaborations à certain moment. Il faut en effet se rappeler que le mouvement des Frères Musulmans en Egypte après la chute de Moubarak a entretenu des bonnes relations et même collaboré avec les dirigeants de l’armée jusqu’à la chute de Morsi en juillet 2013. Ils n’ont pas hésité à louer son rôle de « protecteur de la nation et de la révolution » à plusieurs reprises avant le renversement de Morsi. De plus, lorsque les Frères Musulmans dominaient le parlement et occupaient la présidence, ils n’ont pas remis en cause le pouvoir politique et économique de l’armée, tandis qu’il n’a pas dénoncé son rôle répressif contre le mouvement populaire égyptien par exemple durant les 18 jours du soulèvement en 2011 ou les crimes de Maspero en Novembre 2011 contre les manifestant-es égyptiens coptes.
En Tunisie, Nidaa Tunis et En-Nahda ont également collaboré à de nombreuses reprises dans le passé et n’ont pas caché leurs intentions de le faire dans l’avenir. Dans une interview en octobre 2014, Rached Ghannouchi n’a pas exclu la possibilité de travailler avec Nidaa et a ajouté que c’est le parti En-Nahda qui a empêché l’adoption de la loi d’immunisation de la révolution permettant ainsi à des personnes ayant appartenu à l’ancien régime de se présenter aux élections. A la suite de la victoire de Nidaa aux législatives, le vice-président d’En-Nahda Abdelfattah Mourou n’est pas contre le fait qu’En-Nahda fasse partie du prochain gouvernement. Le leader du mouvement Nidaa Tounes et candidat à la Présidence de la République, Béji Caïed Essebsi, a d’ailleurs fait savoir que le mouvement En-Nahda n’est pas un ennemi et il a même indiqué que si l’intérêt suprême de l’Etat l’exige, Nidaa n’hésitera à aucun moment de former un front avec En-Nahda et que ceci ne peut être considéré comme trahison pour ceux qui ont voté Nidaa aux législatives.
Lors des premières séances du parlement, cette collaboration a également été remarquée. Le seul vote intervenu le 2 décembre concernait une suspension de séance de 48 heures, pour laisser davantage de temps à Nidaa et En-Nahda pour négocier entre eux et/ou récupérer chacun des alliés. Le Front populaire a été le seul groupe parlementaire à s’y opposer et a été rejoint uniquement par des députés indépendants. Lors de la deuxième séance le jeudi 4 septembre, Nidaa et En-Nahda ont à nouveau voté ensemble pour les trois postes à pourvoir.
D’ailleurs pour rappel, le baron des affaires et soutien d’En-Nahda Mohammed Frikha avait déclaré que l’UTICA (association des patrons en Tunisie) a proposé aux différents partis, dont En-Nahda, d’intégrer des hommes d’affaires dans leur liste et a ajouté qu’il existe un certain consensus sur la ligne économique, notamment chez En-Nahda, Nidaa Tunis, et d’autres comme Afek (parti ultra libéral).
En conclusion, ces deux acteurs, les représentants des anciens régimes et les forces islamiques réactionnaires et fondamentalistes, sont des ennemis des objectifs initiaux des processus révolutionnaires. Les mouvements populaires, activistes et groupes qui portaient les objectifs initiaux des processus révolutionnaires ont d’ailleurs été attaqués par ces deux forces.
Il d’agit de deux forces contre révolutionnaires et cela malgré une propagande politique différente. Les représentants des anciens régimes se présentent comme des défenseurs du modernisme, comme sauveur de l’unité de la nation et champion de la lutte contre le « terrorisme ». Les forces islamiques réactionnaires et fondamentalistes se présentent de son côté comme le garant de la religion islamique, de la morale, de l’authenticité de l’identité islamique et arabe, tout en faisant le lien avec la « Umma » islamique.
Ces deux discours, certes divergent en apparence, ne doivent pas nous faire oublier que ces deux mouvements partagent un projet politique très similaire : la volonté de limiter et réprimer les droits démocratiques et sociaux, tout en cherchant à garantir le système de production capitaliste et à continuer les politiques néolibérales qui appauvrissent des classes populaires de la région. De même ces deux forces contre révolutionnaires ne vont pas hésiter à utiliser un discours visant à diviser et à antagoniser les classes populaires sur des bases communautaires religieuses, ethniques, de genres, régionalistes, etc…
Pour ceux et celles qui choisissent de soutenir une de ses deux forces contre révolutionnaires en la présentant comme le choix du moins « pire », ils et elles font en fait le choix de la défaite et du maintien d’un système injuste dans lequel vivent les classes populaires de la région. Le rôle des révolutionnaires n’est pas de choisir entre différentes fractions de la bourgeoisie ou différentes fractions de la contre révolution qui sont soutenus par différents acteurs impérialistes internationaux et sous impérialistes régionaux.
Notre rôle est de s’opposer aux différentes forces de la contre révolution et construire un front indépendant de ses deux formes de réactions et en s’inscrivant sur des bases démocratique, sociales, anti impérialistes et s’opposant à toutes les formes de discriminations et travaillant pour le changement radical de la société dans une dynamique par en bas qui fait des classes populaires l’acteur du changement.
En conclusion, face à ces affrontements ou collaboration entre les forces de la réaction, ne choisissons pas une des formes de la réaction, mais soutenons, construisons et organisons une alternative populaire et radicale pour les objectifs initiaux des révolutions démocratie, justice sociale et égalité.
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Des ONG exhortent les gouvernements à réinstaller 5 % des réfugiés syriens d'ici à la fin de 2015 (Amnesty)
Plus de 30 organisations internationales humanitaires et de défense des droits humains appellent les gouvernements qui vont se réunir à Genève le 9 décembre 2014 à s’engager à accueillir, d’ici à la fin de 2015, au moins 5 % des réfugiés syriens les plus vulnérables actuellement installés dans les pays voisins de la Syrie – soit 180 000 personnes.
Au cours de cette réunion, organisée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les gouvernements vont prendre des engagements concernant la réinstallation ou tout autre forme d’accueil humanitaire des réfugiés syriens. Selon les estimations, jusqu’à 3,59 millions de personnes auront fui le conflit syrien pour trouver refuge dans des pays voisins à la fin de l’année 2014. À ce jour, la communauté internationale s’est engagée à réinstaller moins de 2 % de ces réfugiés, sans réellement préciser dans quel délai.
Les pays voisins de la Syrie font preuve d’une générosité incroyable depuis trois ans et demi, mais le poids de cette crise pèse fortement sur leurs infrastructures et leurs services publics. Plus d’un million de réfugiés sont actuellement enregistrés en Turquie, et autant au Liban. Un habitant du Liban sur quatre est actuellement un réfugié ayant fui la Syrie. La Jordanie en accueille plus de 618 000, et l’Irak 225 000 (en plus des millions d’Irakiens déplacés à l’intérieur du pays). Les réfugiés et les populations qui les accueillent paient le prix de la baisse actuelle des moyens, de même que tous ceux qui essaient encore de fuir le conflit syrien mais se heurtent aux restrictions de passage et aux fermetures de frontières mises en place par les pays voisins de la Syrie.
« La situation des réfugiés syriens les plus vulnérables devient de plus en plus désespérée. Certains – dont des enfants malades, qui pourraient mourir faute de traitements – ne peuvent tout simplement pas survivre dans cette région. L’aide humanitaire ne peut plus être la seule solution : il est temps que les gouvernements des pays riches intensifient leurs efforts et tendent une bouée de sauvetage à 5 % des réfugiés d’ici à la fin de 2015 », a déclaré Justin Forsyth, directeur général de Save the Children.
« Nous sommes face à l’une des pires crises en matière de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, avec des millions de civils déplacés, principalement des femmes et des enfants, a déclaré Mark Goldring, directeur exécutif d’Oxfam Royaume-Uni. Nous comptons sur les gouvernements réunis à Genève pour faire preuve au plus vite de la solidarité internationale qui est absolument nécessaire pour améliorer la vie des réfugiés les plus vulnérables. »
Cinq pour cent, ce n’est qu’une toute petite partie des réfugiés, mais cela reviendrait tout de même à redonner l’espoir d’un avenir meilleur et de la sécurité à au moins 180 000 personnes d’ici à la fin de 2015, notamment aux victimes de la torture, aux réfugiés qui ont besoin de soins médicaux importants, et aux femmes et aux enfants vulnérables – identifiés comme tels par le HCR. En outre, le fait d’accueillir les réfugiés les plus vulnérables en leur proposant une réinstallation ou un titre de séjour pour raisons humanitaires soulagerait aussi les pays voisins de la Syrie du coût que représentent les dépenses immédiates nécessaires pour les soigner, les aider ou les protéger.
« Face à l’effondrement de la solidarité internationale, les pays voisins de la Syrie restreignent de plus en plus le passage à leurs frontières. Les civils syriens désespérés ne peuvent plus échapper à la guerre. Les pays riches doivent revoir à la hausse leurs engagements d’accueil, tout en augmentant l’aide qu’ils apportent à la région afin que les frontières restent ouvertes », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien des réfugiés (NRC).
« Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de frontière commune avec la Syrie que cela nous dégage de toute responsabilité. »
La coalition d’ONG demande aussi aux États qui, traditionnellement, n’accueillent pas de réfugiés syriens sur leur territoire, comme les pays du Golfe et d’Amérique latine, de participer à l’effort international en s’engageant à réinstaller ou à accueillir à titre humanitaire un certain nombre de réfugiés.
« Compte tenu de l’ampleur de la crise, il est temps que la communauté internationale dans son ensemble accentue considérablement ses efforts pour prendre sa part de responsabilité et ainsi soulager les pays voisins de la Syrie. Les pays qui, jusqu’ici, ne se sont engagés à accueillir qu’un nombre insignifiant de réfugiés, voire aucun, doivent proposer beaucoup plus de places aux réfugiés syriens », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.
Les gouvernements peuvent aussi aller encore plus loin en trouvant des moyens innovants d’aider les réfugiés syriens en 2015, par exemple en leur proposant des permis de travail et des places à l’université, tout en leur offrant toutes les protections requises conformément à la Convention relative au statut des réfugiés adoptée en 1951.
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- En Jordanie : Karl Schembri, responsable régional Médias, Save the Children, karl.schembri@savethechildren.org, +962 (0) 7902 20159
- Au Liban : Joelle Bassoul, conseillère Médias pour la crise en Syrie, Oxfam, jbassoul@oxfam.org.uk, +961-71525218
- Aux États-Unis : Oliver Money, responsable des relations Médias, International Rescue Committee, oliver.money@rescue.org, +1-646 318 7307
- Au Royaume-Uni : Sara Hashash, attachée de presse pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Amnesty International, Sara.hashash@amnesty.org, + 44 (0) 20 7413 5511
ABAAD (Liban)
ACTED
ACTION CONTRE LA FAIM
ACTIONAID
AMEL (Liban)
AMNESTY INTERNATIONAL
ASSOCIATION EUROPÉENNE POUR LA DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME
ASSOCIATION TURQUE POUR LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS (İHD)
BRITISH REFUGEE COUNCIL
CARE INTERNATIONAL
CARITAS
CENTRE FOR REFUGEE SOLIDARITY
CENTRE LIBANAIS DES DROITS HUMAINS
CHILDRENPLUS
CONSEIL DANOIS POUR LES RÉFUGIÉS
CONSEIL EUROPÉEN SUR LES RÉFUGIÉS ET LES EXILÉS
CONSEIL NORVÉGIEN POUR LES RÉFUGIÉS
FRONTIERS RUWAD ASSOCIATION (Liban)
HANDICAP INTERNATIONAL
INTERNATIONAL RESCUE COMMITTEE
ISLAMIC RELIEF
JREDS (Jordanie)
LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
MEDAIR
MÉDECINS DU MONDE
MUSLIM AID
OXFAM
PREMIÈRE URGENCE- AIDE MÉDICALE INTERNATIONALE
RÉSEAU EURO-MÉDITERRANÉEN DES DROITS DE L’HOMME
SAVE THE CHILDREN
SAWA FOR DEVELOPMENT AND AID (Liban)
SYRIA INGO REGIONAL FORUM
UN PONTE PER -
Café-débat du NPA 18ème: "Kobané, luttes et auto organisation féministes"
JEUDI 11 DÉCEMBRE, LE NPA 18 ÈME ORGANISE UNE RENCONTRE AVEC LE COLLECTIF FÉMINISTE "SOLIDARITÉ FEMME KOBANÊ".
Une délégation du collectif féministe Solidarité femme Kobanê est partie pour rencontrer des femmes du mouvement social et démocratique kurde, ainsi que des femmes du mouvement social de Kobanê. Toutes résistent pour la victoire de Kobanê.
Aujourd’hui, les femmes du Rojava qui ne combattent pas en Syrie dans les unités de défense pour libérer Kobanê de Daesh vivent de l'autre côté de la frontière, dans des camps de réfugié-e-s. Ces camps existent grâce à la force d'auto-organisation des peuples du Rojava (Kurdistan en Syrie) et à l'organisation autonome des municipalités, notamment celle de Amed et Suruç (Kurdistan en Turquie).
Leur force d'auto-organisation et de résistance est le résultat de 30 ans de lutte. Les femmes ont depuis le début joué un rôle central dans le mouvement social et démocratique de l'Ouest Kurdistan. Elles se sont organisées en non-mixité dans leurs organisations et dans la société civile, en créant des académies des femmes, des assemblées des femmes et des unités d'auto-défense des femmes contre les violences masculines.
Aujourd'hui il s'agit de défendre le mouvement social des femmes du Rojava et de tout l'Ouest Kurdistan comme une promesse, une source d'inspiration et un modèle pour la lutte féministe.
Nous vous invitons à venir rencontrer le Collectif Femme solidarité Kobanê, pour discuter sur la lutte actuelle des femmes du Kurdistan.
Plus d'infos sur la page SOLIDARITÉ FEMMES KOBANÉ https://www.facebook.com/pages/Solidarité-Femmes-Kobanê/871721932861622 -