Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Yemen - Page 3

  • Yémen : les civils sous les bombes (Lutte Ouvrière)

    YEMEN_-_ARABIA_SAUDITA_-_ONU_-_bambini.jpg

    Au Yémen, depuis mars 2015 le pouvoir, aidé par une coalition de pays arabes, regroupant entre autres l’Arabie saoudite et le Koweït, est en guerre contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, rival de l’Arabie saoudite pour la place de puissance régionale dominante.

    Les violences ont repris depuis le 8 août, après l’échec des négociations organisées depuis trois mois et demi par l’ONU.

    D’après l’Unicef, le 13 août, une école coranique de Haydan, près de la frontière saoudienne, a été bombardée par la coalition menée par l’Arabie saoudite. Dix jeunes âgés de 6 à 14 ans ont été tués et 28 ont été blessés. Le 9 août, la capitale, Sanaa, a été bombardée de manière intensive. D’après des habitants, il y aurait eu quatorze morts dans l’attaque d’une usine de fabrication de chips. Et le 15 août, la même coalition a causé la mort de onze personnes en bombardant un hôpital de Médecins sans frontière (MSF). MSF ayant quelques moyens de se faire entendre dans les pays riches, les médias ont largement fait état de ce drame.

    Le pays est ravagé depuis un an et demi par les violences des deux camps. On comptabilise officiellement 6 400 morts, des dizaines de milliers de blessés et deux millions et demi de déplacés. Dans une escalade volontaire de la terreur, des marchés, des hôpitaux et des écoles sont régulièrement pris pour cible, alourdissant sans cesse le bilan des victimes civiles.

    En juin dernier l’Arabie saoudite a même été inscrite par l’ONU sur la liste noire des pays ne respectant pas les droits des enfants, mais seulement durant quelques jours. Une enquête avait en effet montré que 60 % des 785 enfants tués depuis le début du conflit l’ont été par l’armée saoudienne. Mais les dirigeants saoudiens avaient fait pression, menaçant de réduire leurs subventions aux agences de l’ONU. Sans parler du fait que, en tant que très bon client des marchands de canons français ou américains, l’Arabie saoudite a des arguments auxquels les grandes puissances sont très sensibles.

    De toute façon, ni les déclarations de responsables de l’Unicef ni les rapports de l’ONU n’empêcheront l’Arabie saoudite et l’Iran de continuer la guerre au Yémen.

    Élisa Caron 17 Août 2016
     
  • Les rebelles yéménites convoquent le parlement (El Watan.dz)

    257966.jpg

    Un autre revers pour la coalition arabe

    Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

    Lancée le 25 mars 2015, l’opération de raids aériens de la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite contre les rebelles houthis n’a pas atteint jusque-là son objectif. A savoir, chasser les Houthis, une minorité zaïdite d’obédience chiite, de la capitale Sanaa, qu’ils occupent militairement depuis septembre 2014 et rétablir le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Riyad.

    Ces rebelles ont bravé encore ladite coalition en convoquant hier le Parlement. Avec la tenue de cette session, les rebelles souhaitent faire approuver par les députés la création, le 28 juillet, d’un «Conseil supérieur». «L’objectif» de cette instance consiste à «rassembler les efforts en vue de faire face à l’agression menée par l’Arabie Saoudite et ses alliés» et «gérer les affaires publiques aux niveaux politique, militaire, économique, administratif, social et en matière de sécurité», selon un communiqué des rebelles et le parti du Congrès populaire général (CPG) de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

    Impasse

    L’émissaire de l’ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui a suspendu les pourparlers entre rebelles et gouvernement la semaine dernière, a décrit le conseil de gouvernance rebelle comme une violation des engagements pour un processus de paix. Le gouvernement yéménite a annoncé, le 31 juillet, avoir accepté un projet d’accord de paix proposé par l’ONU, mais les rebelles l’ont rejeté.

    Il s’agit notamment du retrait dans un délai 45 jours des rebelles, le retrait des zones occupées depuis 2014, dont la capitale Sanaa, la restitution des armes lourdes à l’armée, la levée du siège des villes et la libération des détenus.

    L’accord du gouvernement à ce plan est intervenu après une réunion à Riyad dirigée par le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, considéré comme l’autorité légitime par la communauté internationale.

    Mercredi dernier, l’ONU et l’Iran se sont alarmés de la reprise des raids et des combats à grande échelle.

    «Le secrétaire général de l’ONU est profondément inquiet des informations sur l’intensification des combats dans les provinces de Hajjah, Saada et Sanaa», a déclaré l’un de ses porte-parole. «L’escalade aggrave la situation humanitaire et les souffrances du peuple yéménite». L’Iran a dénoncé l’«inaction» de la commu- nauté internationale face aux «atrocités que font subir les Saoudiens au peuple yéménite». Le ministère des Affaires étrangères à Téhéran a appelé l’ONU et les pays fournisseurs d’armes à l’Arabie Saoudite à entreprendre des «efforts effectifs pour arrêter ces attaques et prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils».

    La veille, le département américain de la Défense avait annoncé que les Etats-Unis allaient vendre à l’Arabie Saoudite des chars, véhicules blindés, mitrailleuses lourdes et munitions, représentant un contrat de 1,15 milliard de dollars.

    Conformément à la procédure américaine en la matière, c’est le département d’Etat qui a approuvé cette vente d’équipements à Riyad, contrat qui sera concrétisé par le feu vert technique du Congrès, selon un communiqué du Pentagone. «Cette vente, telle qu’elle est proposée, contribuera à la politique étrangère et à la sécurité nationale des Etats-Unis en permettant d’améliorer la sécurité d’un partenaire régional stratégique qui a été et qui continue d’être un acteur leader pour la stabilité politique et les avancées économiques du Moyen-Orient», a indiqué l’Administration américaine.

    Depuis 2004, les Houthis mènent la guerre au pouvoir central de Sanaa. Jusqu’en 2010, six guerres ont eu lieu entre les deux belligérants. Le président de l’époque, Abdallah Saleh, les justifie par le fait que les Houthis veulent rétablir l’imamat aux dépens de la République. Le Qatar propose ses bons offices pour trouver une issue au conflit. Cependant, la médiation de 2007, suivie d’un traité en février 2008, n’a pas empêché la reprise des combats en avril de la même année.

    De son côté, Riyad est intervenu militairement en novembre 2009 à Saada, bastion des Houthis, une ville située à ses frontières. En août 2010, un autre traité a été signé à Doha entre le gouvernement et les insurgés. Après le départ de Abdallah Saleh du pouvoir, ils poursuivent leur guerre contre les nouvelles autorités de Sanaa. En la circonstance, les partisans de l’ancien président deviennent les alliés des Houthis.

    Amnay idir 14.08.16

    http://www.elwatan.com/international/un-autre-revers-pour-la-coalition-arabe

    Lire aussi:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Houthis

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Insurrection houthiste_au_Yemen

    Qui sont les Houthis, ces rebelles qui bouleversent la donne au Yémen ?

    Non, tous les Houthis du Yémen ne sont pas chiites (et autres erreurs)

  • Yémen. Les négociations doivent accorder un degré de priorité élevé à l’acheminement de l’aide humanitaire jusqu’aux civils (Amnesty)

    yemen.jpg

    Les restrictions à la distribution d’une aide vitale aux civils au Yémen exacerbent la crise humanitaire dans ce pays et mettent des vies en danger, a déclaré Amnesty International, appelant toutes les parties au conflit à laisser librement passer les organisations fournissant des produits de première nécessité.

    Une délégation de l’organisation s’est rendue dans des zones du Yémen contrôlées par les Houthis en mai 2016 et a parlé à 11 organisations humanitaires locales et internationales, qui ont décrit des restrictions illégales de l’aide humanitaire, imputées aux Houthis comme aux forces de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite. L’organisation demande que la levée des obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire se voie accorder la priorité la plus élevée dans le cadre des négociations de paix ayant eu lieu au Koweït ces derniers jours.

    « Les obstacles bloquant illégalement la distribution de l’aide humanitaire au Yémen causent de terribles souffrances, et font fi des besoins essentiels de personnes durant un conflit actif. Il est absolument impératif que les négociateurs mettent l’accent sur cette question et prennent des mesures pour garantir que l’aide parvienne à ceux et celles qui en ont le plus besoin, et pour faire en sorte que les travailleurs humanitaires et leurs organisations ne soient pas pris pour cibles ou harcelés », a déclaré Lama Fakih, conseillère auprès d’Amnesty International pour les situations de crise.

    « Toutes les parties au conflit armé sont tenues d’autoriser et de faciliter le passage en toute sécurité d’une aide humanitaire impartiale destinée aux civils qui en ont besoin. Le blocage de cette aide est une violation du droit international humanitaire. Il faut permettre que l’aide humanitaire puisse librement parvenir jusqu’à tous ceux et celles qui ont désespérément besoin de nourriture, d’eau et d’installations sanitaires au Yémen, et les parties au conflit doivent laisser les personnels humanitaires faire leur travail sans ingérence ni obstruction. »

    Durant la période ayant suivi la fête de l’Aïd el Fitr, au début du mois, et jusqu’à la reprise des négociations de paix le 15 juillet, les frappes aériennes et les affrontements au sol dans diverses zones du pays se sont de nouveau intensifiées, ce qui a mené à de nouveaux déplacements de population et à une aggravation de la situation, où la moitié des enfants yéménites souffrent de malnutrition chronique et moins d’un sur 10 d'entre eux atteignent l’âge de cinq ans.

    Les travailleurs humanitaires ayant parlé à Amnesty International ont systématiquement décrit des obstacles improvisés et illégaux empêchant la distribution de l’aide humanitaire dans le pays. Ceux-ci incluent des procédures de désescalade du conflit trop lourdes pour les organisations humanitaires, mises en place par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, qui impliquent d’informer la coalition de tous leurs déplacements et de fournir les coordonnées de leurs opérations de sorte qu’elles ne soient pas prises pour cible.

    D’autres obstacles identifiés incluent les menaces, les actes d’intimidation et les freins aux activités des travailleurs humanitaires, l’ingérence des services de sécurité des Houthis dans les opérations humanitaires, la fermeture forcée de programmes humanitaires, les restrictions excessives et arbitraires de l’entrée et de la circulation des biens et des personnels dans le pays, et les interventions ayant pour but de compromettre l’indépendance des opérations humanitaires.

    La coalition manque à son devoir de protection des personnels et opérations humanitaires

    Les travailleurs humanitaires au Yémen se trouvent quotidiennement confrontés à une multitude de menaces et de risques, des combats en cours aux restes explosifs de guerre, lorsqu’ils essaient de se rendre auprès de certaines des populations dans le besoin. Leurs difficultés sont amplifiées par le manque de réactivité et de coopération de la coalition, ce qui constitue un obstacle inutile, qui est à la fois coûteux et chronophage, et retarde la distribution d’une aide cruciale.

    « Les organisations humanitaires ont déjà du mal à faire face aux destructions d’infrastructures et aux conditions de travail dangereuses, et il est absurde que l’acheminement de l’aide dépende des règles improvisées de la coalition - des vies humaines sont en jeu », a déclaré Lama Fakih.

    La coalition dirigée par l’Arabie saoudite exige qu’on lui communique des cartes très détaillées et de nombreuses informations sur les personnels et les véhicules. Ces exigences mobilisent beaucoup de temps et de ressources. Par conséquent, certaines organisations non gouvernementales ne sont pas en mesure de fournir ces informations ou s’en abstiennent, ce qui expose leurs personnels et leurs équipements à un risque élevé.

    « Il incombe à la coalition de ne pas prendre pour cibles des civils ou biens de caractère civil, notamment les travailleurs et fournitures humanitaires. Les travailleurs humanitaires devraient pouvoir se déplacer librement afin d’apporter une aide indépendante aux personnes prises au milieu de ce conflit sanglant au Yémen. La coalition et les Houthis doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour favoriser les opérations humanitaires - pas pour les entraver », a déclaré Lama Fakih.

    Quand les Houthis harcèlent des travailleurs humanitaires

    Des représentants d’organisations humanitaires ont également signalé avoir été menacés verbalement ou physiquement, arrêtés et interrogés par divers comités houthis et entités affiliés aux Houthis, comme le Bureau de la sécurité nationale et le Bureau de la sécurité politique, entre autres. Dans certains cas, des travailleurs humanitaires ont été arrêtés ou menacés d’une arme, et des organisations ont été forcées à suspendre des activités sur le terrain si elles refusaient de satisfaire des demandes déraisonnables telles que le fait que donner le nom des bénéficiaires.

    Restrictions bureaucratiques

    Des démarches administratives étouffantes imposées par les ministères contrôlés par les Houthis ralentissent par ailleurs le processus de distribution de l’aide humanitaire. Par exemple, le ministère de la Planification a demandé à des organisations humanitaires de soumettre leurs projets de déplacement pour une période de trois mois, ce qui peut être extrêmement difficile dans le contexte explosif d’un conflit armé, où les projets peuvent changer d'un moment à l'autre.

    Les autorités houthis de facto ont aussi imposé un certain nombre de restrictions concernant les travailleurs humanitaires internationaux, leur refusant l’accès au pays de manière arbitraire ou retardant la délivrance de leurs visas et imposant aux personnels nationaux et internationaux l'obligation d'obtenir des permis onéreux pour les déplacements internes. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, en février, le ministère de l’Intérieur à Sanaa s'est opposé à trois différentes missions de l’ONUde Sanaa à Ibb et Taizz - 79 % de la population à Taizz, la troisième ville du pays, a besoin d’une aide humanitaire.

    Atteintes à l’indépendance des opérations humanitaires

    Dans certains cas, les autorités locales houthis, dont le ministère de la Planification, ont suspendu et parfois abandonné l’évaluation des besoins et le suivi des programmes humanitaires. Elles ont également essayé d’influencer qui les organisations humanitaires emploient ou à qui elles distribuent de l’aide. Cela est contraire aux principes humanitaires fondamentaux que sont l’indépendance et l’impartialité, ainsi qu’aux meilleures pratiques acceptées sur le plan international. Cela empêche aussi de mettre en place des opérations humanitaires efficaces, de leur planification à leur réalisation.

    Le plan de réponse humanitaire à la crise au Yémen nécessite 1,8 milliard de dollars, mais à la fin juin seuls 25 % des financements avaient été recueillis.

    « Le Yémen est confronté à une crise humanitaire et les financements destinés aux organisations humanitaires sont cruciaux. Il est impératif que des évaluations adéquates des besoins soient effectuées sans ingérence », a déclaré Lama Fakih.

    En vertu du droit international humanitaire, toutes les parties au conflit doivent respecter la liberté de mouvement des travailleurs humanitaires, et les protéger contre les attaques, le harcèlement et la détention arbitraire. Elles doivent aussi garantir une distribution rapide et libred’une aide humanitaire impartiale aux civils en ayant besoin. 26 juillet 2016

    https://www.amnesty.org/fr/yemen-peace-talks-must-prioritize-getting-aid-to-desperate-civilians

  • Yémen : La sale guerre de « notre » amie l’Arabie saoudite (NPA)


    Elle a presque disparu de « nos » médias dominants. Mais elle continue de faire des ravages, un an et quatre mois après son début : la guerre sanglante que mène (en premier lieu) « notre » allié, le régime saoudien, en terre yéménite...

    Ce conflit militaire dans le plus pauvre des pays arabes a coûté la vie, jusqu’ici, d’environ 6 400 personnes. On décompte aussi quelques 40 000 blesséEs, et 2,5 millions de Yéménites ont été contraintEs de quitter leurs foyers. La majorité d’entre eux et elles vivent comme « déplacés internes » dans d’autres parties du pays. Depuis le 11 avril 2016, une négociation de paix a été ouverte au Koweït, sous les auspices des Nations unies, sans grand résultat...

    Du point de vue du régime wahhabite saoudien, ce conflit se présente avant tout comme une guerre « de procuration » contre son rival stratégique sur la scène régionale : le régime iranien. Les belligérants yéménites sont considérés, « vu depuis Riyadh » (la capitale saoudienne), comme des pions dans ce jeu géopolitique et teinté de confessionnalisme. Cela concerne avant tout les « Houthistes », une force rebelle d’obédience chiite que le régime saoudien considère comme une marionnette de l’Iran. La réalité est plus nuancée : si les slogans de cette milice chiite (« Mort à l’Amérique, malédiction aux juifs », un soutien à l’ « Axe de résistance » formé notamment par les régimes iranien et syrien, etc.) sont bien en phase avec ceux du pouvoir de Téhéran, elle puise néanmoins sa force dans des conflits internes à la société yéménite. Dans un pays au jeu politique largement confessionnalisé et tribalisé, elle traduit les aspirations et exaspérations de la minorité chiite (zaïdite).

    Bombardements aveugles

    Les « Houthistes », qui étaient entrés dans la capitale Sanaa à partir de septembre 2014, s’étaient alliés avec l’ancien président du pays Ali Abdallah Saleh et ses partisans, contre son successeur (depuis 2012), Abd Rabbo Mansour Hadi. Saleh avait présidé le pays de manière autocratique depuis 1978, mais avait renoncé au pouvoir sous la pression d’un mouvement de masse né en 2011. Porté par des civils, ce mouvement s’inscrivait dans la foulée des révoltes des « printemps arabes ». Après plusieurs mois de révolte démocratique, son ancien vice-président, Mansour Hadi, fut élu président lors d’un vote où il était le candidat unique. Saleh, blessé lors de combats, s’était d’abord enfui en Arabie saoudite, puis s’était exilé aux USA pour y recevoir de soins médicaux. Mais animé par le désir de revenir sur la scène politique yéménite, il y a nourri un conflit qui a malheureusement conduit à une reconfessionnalisation extrême des clivages politiques.

    Face à l’avancée de la milice rebelle chiite, le régime saoudien est intervenu ouvertement depuis la fin mars 2015 avec l’opération militaire baptisée « Tempête décisive ». Il est soutenu par une alliance politico-militaire qui comprend plusieurs monarchies du Golfe, d’autres monarchies arabes – Jordanie et Maroc – ainsi que les régimes égyptien et soudanais. Mais c’est surtout le régime saoudien qui mène cette guerre avec une violence extrême.

    Le 15 mars dernier, l’un des bombardements aveugles du régime saoudien a tué au moins 119 personnes (dont 22 enfants) sur un marché dans la province de Hajja. Peu de temps après, le Haut commissaire aux droits de l’homme des Nations unies a publié un communiqué, expliquant à propos des bombardements de la coalition saoudienne qu’« ils ont frappé des marchés, des hôpitaux, des cliniques, des écoles, des usines, des réceptions de mariage, et des centaines de résidences privées dans des villages, des villes, y compris dans la capitale Sanaa. »
    Mais l’Arabie saoudite reste un grand partenaire des principales puissances européennes, ainsi que, malgré quelques tensions, des USA.

    Bertold du Ryon

  • Nouveautés sur Orient 21

    21.png

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     ob_bb858f_1461664827.jpeg

    Omar Mohammed Batawil 

    • Yémen
      Omar Mohammed Batawil : jeune yéménite accusé d’athéisme et froidement abattu

      Omar Mohammed Batawil
      Forte émotion après l’assassinat au Yemen d’un blogueur pour athéisme
      Omar Batawil, un jeune homme de 18 ans qui critiquait le fondamentalisme religieux sur Facebook, a été assassiné à Aden. Sa mort rencontre un écho inattendu à travers le monde arabe.
      “Assassinat du jeune Omar (...)

    • History, analyses, debates
      Disasters in Syria and Yemen – and Obama’s position’s basic contradiction

      Gilbert Achcar interviewed by Against the Current.
      Against the Current: What does the recently announced “cease fire” in Syria mean, and what are the chances it will hold?
      Gilbert Achcar: Please note, first of all, that it is not officially called a cease-fire but rather a “cessation of (...)

    • Exceptional Powers
      The French Emergency – Colonial Past and Post November 13 Present

      , by ANDERSON Grey

      From Algeria to the Paris attacks, French elites have used state of emergency legislation to consolidate power and repress dissent.
      Shortly before midnight on November 13, in the aftermath of terrorist attacks that left 130 dead and hundreds more wounded, French President François Hollande (...)

    • On: Agriculture & Peasantry
      The Marabá Declaration (Brazil) adopted at the International Conference of Agrarian Reform

      , by La Via Campesina

      17 April : Day of Peasant’s Struggle
      International Conference of Agrarian Reform: Marabá Declaration
      Who are we? People who struggle for territory
      (Marabá, April 17 2016) We are more than 130 representatives of La Via Campesina member organizations and allies from four continents, 10 regions (...)

    • , by Al-Baba

      Omar Mohammed Batawil: abducted in front of his home in Aden. Youth shot dead after complaints about Facebook postings.
      Omar Mohammed Batawil
      Takfeer in Yemen
      Can’t stop thinking about Omar who was killed two days ago by a fanatic religious group because he dared to challenge one of the trio (...)

    • Soudan
      Solidaire des étudiants du Soudan en lutte pour garder leur université à Khartoum

      , par PCF

      Ce communiqué a été rédigé avant le décès par balles d’un étudiant mercredi dernier.
      Depuis plusieurs jours, de nombreux étudiants manifestent au Soudan contre les menaces de déplacement et de privatisation de l’Université de Khartoum. Malgré la répression et les arrestations, ils luttent avec courage pour (...)

     

  • Yémen : la privatisation de la guerre (L'Anti-k)

     

    De nouveaux mercenaires de la société étasunienne DynCorp sont arrivés au Yémen pour combattre les rebelles dans le pays. Ils doivent remplacer ceux de Blackwater, tués les uns après les autres par ces mêmes rebelles.

    Les premiers mercenaires de la société militaire privée DynCorp ont débarqué mercredi [le 9 mars 2016, NdT] dans le port de Ras Omran au sud d’Aden. Ils remplaceront les mercenaires d’Academi, autrefois Blackwater, puisque ceux-ci n’ont pas pu l’emporter dans le combat contre les rebelles houthis, a rapporté le journal grec Tribune. Ces dernières semaines, selon ce que relate TeleSUR, plus de 39 mercenaires Blackwater seraient tombés au Yémen. Déjà le 1er février, le commandant étasunien de Blackwater a été tué dans des combats avec les rebelles dans la province de Lahij. Les mercenaires de Blackwater ont dû se retirer totalement de la région de Bab el Mandeb.

    Les mercenaires de DynCorp ont été envoyés au Yémen sur mandat des Émirats arabes unis (EAI). Les EAI soutiennent le gouvernement de Sanaa contre les rebelles. DynCorp doit toucher 3 milliards de dollars pour cet engagement.

    La conseillère en cas de crise d’Amnesty International (AI) Donatella Rovera a dit dans une interview au Wiener Standard que toutes les parties au conflit au Yémen sont responsables de la mort de civils, mais que les frappes aériennes de la coalition conduite par les Saoudiens en causent la plus grande partie. Elle dénonce aussi à ce propos une participation active de l’Union européenne et des États-Unis. «Tant les États membres de l’UE que les États-Unis soutiennent ces bombardements : 99,9% des tirs et des bombes que j’ai vus au Yémen provenaient de la production étasunienne, parmi lesquels des bombes à sous-munitions, internationalement prohibées. Des conseillers des États-Unis et peut-être aussi de Grande-Bretagne sont aux côtés de la coalition pour sélectionner les cibles», affirme Rovera. 28 mars 2016

     Deutsche Wirtschafts Nachrichten, 11 Mars 2016

    Article original en allemand :

    http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2016/03/11/jemen-neue-us-soeldner-ziehen-in-den-kampf-gegen-rebellen/

    http://www.anti-k.org/yemen-la-privatisation-de-la-guerre

  • Yémen. Un an après le début du conflit, des transferts d’armes irresponsables ont fait de très nombreuses victimes civiles (Amnesty)

    yemen.jpg

    Certains États - dont les États-Unis et le Royaume-Uni - doivent suspendre toutes les exportations d’armes destinées à être utilisées dans le cadre du conflit au Yémen, afin de cesser d’alimenter des violations graves ayant des conséquences dévastatrices sur les civil-e-s, a déclaré Amnesty International mardi 22 mars, près d’un an après le début du conflit.

    Plus de 3 000 civil-e-s, dont 700 mineur-e-s, ont été tués et au moins 2,5 millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer au cours de l’année écoulée. Au moins 83 % de la population requiert une assistance humanitaire en urgence.

    « Au cours de l’année écoulée, la communauté internationale a réagi au conflit au Yémen de manière profondément cynique et honteuse », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord.

    L’Arabie saoudite a lancé les premières frappes aériennes contre le groupe armé des Houthis le 25 mars 2015, déclenchant un véritable conflit armé dans lequel toutes les parties ont commis de nombreuses atteintes au droit international humanitaire et relatif aux droits humains - notamment de possibles crimes de guerre. Un porte-parole de la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite a déclaré la semaine dernière que les opérations de combat de grande ampleur s’achèveraient bientôt, mais a ajouté que la coalition continuerait à fournir un soutien aérien aux forces anti-Houthis.

    Tout au long de l’année écoulée, les États-Unis et le Royaume-Uni - de loin les principaux fournisseurs d’armes de l’Arabie saoudite, qui est à la tête de la coalition -, ainsi que d’autres États, ont continué à autoriser le transfert d’armes du type ayant été utilisé pour commettre et faciliter de graves violations, ce qui a donné lieu à une crise humanitaire sans précédent.

    « Les partenaires internationaux de l’Arabie saoudite ont mis de l’huile sur le feu, inondant la région d’armes en dépit d’éléments de plus en plus nombreux montrant que ces armes ont facilité des crimes, et malgré le risque réel que de nouveaux équipements puissent être utilisés pour commettre de graves violations. Ils n’ont par ailleurs pas établi d’enquête indépendante internationale sur les agissements ayant détruit des milliers de vies civiles », a déclaré James Lynch.

    « Les flux d’armes irresponsables et illégaux à destination des parties en conflit au Yémen contribuent directement à des souffrances civiles à très grande échelle. Il est temps que les dirigeants mondiaux cessent de faire primer leurs intérêts économiques sur le reste, et que le Conseil de sécurité des Nations unies impose un embargo complet sur les transferts d’armes vouées à être utilisées au Yémen. »

    Le 25 février, le Parlement européen a réclamé un embargo sur les armes en provenance de l’Union européenne destinées à l’Arabie saoudite, qui est à la tête des forces de la coalition. Le 15 mars, le Parlement néerlandais a également demandé au gouvernement de suspendre les transferts d’armes vers l’Arabie saoudite. Le Conseil de sécurité n’ayant imposé aucun embargo, Amnesty International exhorte tous les États à veiller à ce qu'aucune partie au conflit au Yémen ne reçoive – directement ou indirectement – des armes, des munitions, et des équipements ou technologies militaires susceptibles d'être utilisés dans le conflit. Ces restrictions doivent aussi s'appliquer au soutien logistique et financier pour de tels transferts.

    Toute autorisation relative à un transfert d'armes destinées à l’une des parties au conflit au Yémen doit inclure une garantie stricte, juridiquement contraignante, selon laquelle leur utilisation sera conforme au droit international humanitaire et relatif aux droits humains, et que ces armes ne seront pas utilisées au Yémen.

    Des violations commises par les deux camps

    « Au cours de l’année écoulée, les frappes aériennes incessantes menées par l’Arabie saoudite, et les attaques lancées au sol soit par les combattants houthis et leurs alliés, soit par les forces anti-Houthis, ont témoigné d’un mépris choquant pour les vies civiles, et porté atteinte de manière flagrante au droit international humanitaire. Les conséquences dévastatrices de ce type d’attaques révèlent à quel point il est vital de suspendre la circulation des armes servant à les commettre », a déclaré James Lynch.

    Depuis le début du conflit, Amnesty International a recensé au moins 32 frappes aériennes à travers le pays, attribuées à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, ayant semble-t-il enfreint le droit international humanitaire. Ces frappes ont coûté la vie à 361 civil-e-s, dont au moins 127 mineur-e-s. Elles ont également pris la forme d'attaques contre des hôpitaux, des écoles, des marchés et des mosquées, qui pourraient constituer des crimes de guerre.

    Le 15 mars, au moins 44 civil-e-s ont été tués et des dizaines d’autres blessés lors d’une frappe aérienne meurtrière de la coalition contre un marché, dans le gouvernorat d’Hajjah (nord du pays), qui est contrôlé par les combattants houthis. Des résident-e-s ont déclaré à Amnesty International que le marché de Khamees était un lieu public très animé où les habitant-e-s locaux pouvaient acheter de la viande, du poisson et de la glace.

    Hasan Mohamed Masafi, père de cinq enfants, a perdu trois membres de sa famille dans cette frappe aérienne - son fils de 18 ans et deux cousins, dont un garçon âgé de 12 ans. Il a déclaré à Amnesty International : « [Mon fils] allait au marché tous les jours. Nous n’avons pas pu retrouver son corps entier après la frappe, seulement sa jambe droite. »

    Selon certaines informations contestées, des soldats se trouvaient sur place au moment de l’impact. D'après les résident-e-s locaux et les professionnels et professionnelles de la santé auxquels Amnesty International a parlé, il n’y avait pas de combattants houthis présents au marché, qui a été visé à deux reprises à quelques minutes d’intervalle. Certains médias ont cependant cité un responsable tribal qui a affirmé que des Houthis étaient présents au moment de la frappe, et que certains ont été tués lors de l’attaque.

    Même si cela était exact, la présence de combattants dans cette zone ne dispenserait pas la coalition dirigée par l’Arabie saoudite de l’obligation qui lui est faite de prendre les précautions qui s’imposent pour épargner les civil-e-s. Aux termes du droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit doivent chercher à limiter les risques pour les civil-e-s, notamment en annulant ou en reportant une attaque s’il devient évident que des civil-e-s pourraient être touchés de manière disproportionnée.

    Les informations contestées au sujet de l’attaque à Hajjah illustrent bien pourquoi une enquête internationale crédible et indépendante est requise pour faire la lumière sur les violations attribuées à toutes les parties au conflit.

    Abdelhaseeb al Mutawakil a décrit le moment terrifiant où son domicile a été visé par les forces de la coalition à Mueen, un quartier de l’ouest de Sanaa, lors de deux frappes aériennes consécutives, en janvier 2016. Son épouse et leurs deux fillettes étaient à l’intérieur à ce moment-là et ont échappé de justesse à l’explosion.

    « Nous nous sommes réveillés recouverts de morceaux de fenêtre [...] J’ai caché les filles sous les escaliers [...] deux frappes ont réduit la maison en gravats [...] il n’y avait aucun moyen de s’échapper », a-t-il déclaré.

    Cette frappe, qui visait semble-t-il un logement civil, compte tenu de l’absence de cible militaire à proximité, est l’une des dizaines d’attaques aériennes similaires enregistrées au cours de l’année écoulée ayant bafoué le droit international humanitaire.

    Les forces de la coalition ont par ailleurs utilisé de manière répétée des bombes à sous-munitions, qui sont par nature non-discriminantes et dont l’utilisation est interdite, dans le cadre d’attaques ayant tué et mutilé des civil-e-s - y compris dans la capitale, Sanaa.

    Amnesty International a en outre enquêté sur au moins 30 attaques terrestres menées sans discrimination ou de manière imprudente par des combattants loyalistes pro-Houthis/Saleh dans les villes d'Aden et de Taizz, dans le sud du pays, qui ont tué au moins 68 personnes, dont des dizaines de mineur-e-s. Les combattants houthis et leurs alliés utilisent quotidiennement des armes imprécises telles que des mortiers dans des zones résidentielles, ce qui constitue une violation du droit international humanitaire.

    Les Houthis procèdent aussi à des arrestations arbitraires, des incarcérations et des enlèvements d’opposants présumés, notamment des militant-e-s et des journalistes, et mènent une campagne de répression visant des organisations non gouvernementales et des militant-e-s des droits humains dans des zones se trouvant sous leur contrôle.

    Intensification de la crise humanitaire

    Le conflit s’accompagne par ailleurs d’une catastrophe humanitaire, et la grande majorité des civil-e-s yéménites dépendent désormais de l’aide humanitaire car le pays connaît de graves pénuries de nourriture, d’eau propre et d’équipements médicaux. Cela est exacerbé dans les zones contrôlées par les Houthis par un blocus aérien et naval partiel limitant gravement l’importation et la livraison de carburant et d’autres fournitures essentielles.

    À Taizz, les combattants houthis et leurs alliés ont bloqué pendant de nombreux mois l’acheminement de fournitures médicales essentielles et de denrées alimentaires. Durant cette période, les habitant-e-s de Taizz étaient donc pris au piège, et les priver de produits de première nécessité constitue une sanction collective à l’égard de la population civile.

    « Le fait d’entraver l’aide humanitaire aggrave les profondes souffrances des civil-e-s dans une grande partie du pays. Toutes les parties au conflit doivent veiller à ce que la population civile des zones qu’elles contrôlent puisse bénéficier d’une assistance humanitaire », a déclaré James Lynch. 18 mars 2016

    https://www.amnesty.org/fr/yemen-reckless-arms-flows-decimate-civilian-life-a-year-into-conflict

  • Nouveautés sur "Amnesty"

  • Nouveautés sur Orient 21