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  • AFPS Trégor Plestin les Grèves, dimanche 17 août 2014

    Marche blanche

     

    L’ AFPS TREGOR organise une marche blanche dimanche 17 août à 10h00 à Plestin les Grèves pour rendre hommage aux vic­times de Gaza.

    Ras­sem­blement à 1000 devant la mairie, puis dépla­cement en cortège sur le marché jusqu’au parvis de l’ église, avec photos d’enfants tués.

    Sur le parvis, appel à signature de la pétition nationale, et affi­chage de photos d’enfants vic­times du massacre.

    http://www.france-palestine.org/Marche-blanche

  • Kurdes Irak Manifestation


    Manifestation pro-kurde et Yazidis dans le calme à Paris

    Environ 500 personnes, selon la police, se sont rassemblées samedi à Paris et ont manifesté dans le calme en faveur des Kurdes et des Yazidis qui font face en Irak à une offensive des combattants de l'Etat Islamique (EI), a constaté l'AFP.

    Après un rendez-vous près de la gare de l'Est, les manifestants sont partis en cortège vers la place du Châtelet, marchant derrière un camion sono diffusant des chants guerriers kurdes, décoré d'une banderole ornée du portrait du dirigeant des Kurdes de Turquie emprisonné, Abdullah Ocalan.

    Les manifestants marchaient derrière une grande banderole sur laquelle était écrit : "L'Etat islamique prépare un génocide des Kurdes-Yazidis de Sinjar". Ils portaient des panneaux sur lesquels on pouvait lire notamment "Alerte au génocide", "Le peuple de Sinjar face à un génocide de l'EI", "Kurdes, Arabes, Chaldéens contre la barbarie de l'EI" ou encore "Le Kurdistan est allergique à l'EI". La manifestation était organisée par la Fédération des associations kurdes de France, à laquelle se sont associées de nombreux partis et organisations, notamment le MRAP et le NPA.

    Les organisateurs ont appelé "la communauté internationale à adopter des sanctions contre les états qui soutiennent l'EI, à protéger les populations civiles et à soutenir la résistance kurde contre l'EI".   Jiyan Akdogan, jeune femme de 22 ans, fille de réfugiés politiques kurdes arrivée en France à l'âge de six ans, portait un drapeau à l'effigie d'Abdullah Ocalan. "Je suis venue soutenir nos combattants kurdes qui combattent les jihadistes", a-t-elle dit. "Et également remercier les puissances occidentales, dont la France, qui les soutiennent en leur envoyant des armes". 

    Paris, 16 août 2014 (AFP) 

  • Nouveautés sur "Samidoun"

    239-arrests
    239 Palestinians arrested in last week by occupation forces
    239 Palestinians were arrested in Jerusalem and the West Bank over the past week, reported the Palestinian Prisoners’ Club on Friday, August 15. 132 are from Jerusalem, 32 from Ramallah/al-Bireh, 25 from al-Khalil, 16 from Bethlehem, 10 from Nablus, 9 from Jenin, 5 from Salfit, 4 from Tulkarem, 3 from Tubas and 3 from Jericho […]
     
     
    Art by Melanie Cervantes. More info: https://www.facebook.com/melaniecervantes/media_set?set=a.10103382330005363&type=1&l=54fbe93d5e
    Palestinian statement on murder of Mike Brown and solidarity with Ferguson
    Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network is an endorser of the following statement, posted on Electronic Intifada by Rana Baker: Palestinian groups and individuals inside and outside of historic Palestine have signed thefollowing statement in solidarity with their brethren in Ferguson, Missouri. Unsurprisingly, many of the police deployed to crush unarmed protesters demanding justice for the brutal murder of […]
     
     
    ibrahim-jaber-2010-kopie1
    10 Palestinians arrested as former prisoner released
    Ibrahim Jaber, former Palestinian prisoner released in the Wafa al-Ahrar prisoner exchange, was released on August 12 after being re-arrested last week. He is one of 62 former prisoners released in the exchange who have been re-arrested since June; their release is one of the terms of the Palestinian resistance in relation to a ceasefire […]
     
     
    pris
    Palestinian lawyers meet with detainees from Gaza as many remain missing
    Palestinian lawyers met with 26 Palestinians from Gaza abducted by occupation soldiers during the ground invasion of Gaza on August 12, where they are being held in Ashkelon prison. A number of Palestinians continue to be unaccounted for following their disappearance during the Israeli assault on Gaza, when a reported over 250 Palestinians were arrested […]
     
     
    ferguson
    Solidarity with Ferguson: Justice for Michael Brown, End Police Oppression
    Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network expresses its solidarity to the steadfast and struggling people of Ferguson, Missouri, U.S., who are currently facing a militarized police occupation of their community following the police killing of Michael Brown, a young Black man, on Saturday, August 9. The community of Ferguson have taken to the streets to demand […]
     
     
    israel
    Palestinians detained from Gaza being brought before military courts
    Occupation authorities are bringing Palestinians detained in Gaza before sham military courts to extend their detention, said Raafat Hamdouna, representative of the Ministry of Prisoners’ Affairs, saying that Palestinian lawyers are pursuing the issue. 10 Palestinians from Gaza had their detention extended on August 10, 3 on August 11, 8 are scheduled for military court […]
     
     
    aqra-maan
    Occupation forces kill Palestinian during assault on home in Nablus
    Palestinian Zakariya al-Aqra, 24, a Fateh activist, was killed by occupation soldiers on Monday, August 11, after his family home in Qabalan, near Nablus was surrounded by army vehicles. Soldiers fired several “Energa” shells into the home, then bulldozed the entrance to the home, after which soldiers entered and shot al-Aqra, killing him and wounding […]
    PFLP, Hamas and Islamic Jihad banners at rally for Palestinian national unity.
    PFLP prisoners reject family visits in solidarity with targeted Hamas and Islamic Jihad prisoners
    The occupation prison administration has prevented family visits to Hamas and Islamic Jihad prisoners for two months, reported the Prisoners Center for Studies on August 10. In addition, prisoners affiliated with these movements have had electrical appliances removed from their rooms, denied recreation and frequently transferred to other prisons. The prison branch of the Popular […]
     
     
    July 24: Mass arrest of Palestinians by occupation ground forces, Gaza
    Dozens of Palestinians abducted from Gaza remain missing
     
    Dozens of Palestinians abducted by Israeli occupation forces from Gaza during their ground invasion remain missing, reported Shawqi al-Ayassa, Palestinian minister of prisoners’ affairs. Over 200 Palestinians were reportedly abducted from Gaza, including a number from the Khuza’a area, and interrogated by the Shin Bet. Approximately 75 were released en masse in Beit Hanoun, but […]
     
     
    ketz
    Palestinian political prisoners raided, stormed by Israeli special units
     
    Palestinian prisoners continue to be subject to aggressive armed raids and abusive sanctions, reported Palestinian lawyers. On Sunday, August 10, the Palestinian Prisoners’ Society reported that 200 special forces officers ransacked section 24 of Negev (Ketziot) prison for sudden and violent inspections. This followed an incident on Friday, August 8, when special units stormed three […]

  • Maroc. Des militants emprisonnés pour avoir dénoncé des actes de torture doivent être immédiatement libérés (Amnesty)

    Deux militants emprisonnés après avoir déclaré qu’ils avaient été enlevés et torturés doivent être libérés immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International jeudi 14 août.

    Wafaa Charaf, militante politique et défenseure des droits humains, a été condamnée à un an de prison et à une amende de 1 000 dirhams mardi 12 août. Elle était accusée d’avoir fait des déclarations mensongères en affirmant qu’elle avait été enlevée et torturée par des inconnus en avril 2014.

    Le tribunal lui a également ordonné de verser 50 000 dirhams de dommages et intérêts à la police marocaine pour dénonciation calomnieuse, bien qu’elle n’ait pas accusé les forces de l’ordre.

    « Personne ne devrait être emprisonné pour avoir signalé des actes de torture, et la dénonciation calomnieuse ne devrait pas être une infraction pénale. Cette condamnation envoie un message dissuasif à toutes les personnes ayant subi des actes de torture ou tout autre mauvais traitement, en leur faisant savoir qu’elles feraient mieux de se taire au risque de finir derrière les barreaux », a déclaré Saïd Boumedouha, directeur adjoint du Programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    Wafaa Charaf, 26 ans, est une militante politique de gauche et membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Elle a affirmé qu’elle avait été enlevée et torturée pendant plusieurs heures par des hommes qu’elle ne connaissait pas après avoir participé à une manifestation de travailleurs à Tanger le 27 avril 2014. Elle a déclaré que les hommes l’avaient rouée de coups et l’avaient menacée d’autres sévices si elle ne cessait pas de militer.

    Trois jours plus tard, après avoir obtenu à l’hôpital local un certificat médical faisant état de blessures légères, elle a porté plainte auprès des autorités judiciaires, déclenchant une enquête de la police judiciaire de Tanger et de la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).

    Mais le 8 juillet, avant la fin de l’enquête, Wafaa Charaf a été arrêtée, placée en détention et inculpée d’avoir porté plainte pour des faits qui n’ont pas eu lieu et de dénonciation calomnieuse, au titre des articles 263, 264 et 445 du Code pénal.

    Après avoir passé plus d’un mois en détention en attendant son procès, elle a été déclarée coupable de toutes les charges retenues contre elles. Un avocat de la défense a indiqué que le tribunal avait refusé d’appeler des témoins clés et n’avait pas révélé l’existence d’un enregistrement téléphonique qui a été déterminant pour la condamnation de la jeune femme, ce qui soulève des craintes quant à l’équité du procès puisque Wafaa Charaf n’a pas été en mesure de contester la validité de cet élément de preuve. Elle est actuellement détenue à la prison locale de Tanger.

    Deuxième condamnation

    La condamnation de Wafaa Charaf est intervenue à peine quelques semaines après celle d’un autre militant.

    Le 23 juillet 2014, Oussama Housne, 22 ans, lui aussi membre de l’AMDH à Casablanca, a été condamné à trois ans de prison pour dénonciation calomnieuse et parce qu’il aurait déposé une fausse plainte pour torture. Il s’est vu intimer l’ordre de verser 100 000 dirhams de dommages et intérêts à la police marocaine pour dénonciation calomnieuse. Il est actuellement détenu à la prison locale d’Oukacha, à Casablanca.

    Oussama Housne avait affirmé avoir été enlevé et torturé par des inconnus le 2 mai 2014, alors qu’il quittait une manifestation organisée en solidarité avec des militants détenus. Selon ses déclarations, les hommes l’auraient brûlé avec une barre de fer chauffée et l’auraient violé avec leurs doigts.

    Trois jours plus tard, des défenseurs des droits humains de la section locale d’AMDH ont filmé le jeune homme en train de décrire les sévices dont il dit avoir été victime et ils ont posté la vidéo sur YouTube, ce qui a poussé les autorités à ouvrir une enquête dirigée par la BNPJ.

    Le 1er juin, le procureur du roi a clos l’enquête et conclu qu’Oussama Housne n’avait pas été torturé, avant d’annoncer son intention d’engager des poursuites à l’encontre du jeune militant. Celui-ci a été arrêté le jour même et inculpé de dénonciation calomnieuse et plainte pour un crime qui n’a pas eu lieu, au titre des articles 264 et 445 du Code pénal.

    L’avocat d’Oussama Housne a déclaré à Amnesty International que le tribunal n’avait pas appelé des témoins clés pour la défense durant le procès, ce qui laisse craindre que le jeune homme ait été condamné à l’issue d’une procédure inéquitable. Entre-temps, il a reçu l’ordre de verser une forte somme à la police marocaine en guise de dommages et intérêts, bien qu’il n’ait fait référence qu’à des inconnus dans la vidéo publiée sur Youtube.

    Le jeune homme est également un membre actif du Mouvement du 20 février, qui réclame un meilleur respect des droits humains, la démocratisation, la justice sociale et la fin de la corruption.

    Les deux militants ont fait appel de leurs condamnations.

    « Ces condamnations vont simplement renforcer la culture de l’impunité au Maroc. La torture ne pourra être éradiquée que quand les victimes pourront briser le silence en toute sécurité et quand les auteurs de tels actes seront traduits en justice », a déclaré Saïd Boumedouha. 14 août 2014

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/morocco-activists-jailed-reporting-torture-must-be-released-immediately-201

  • Londres avec Gaza

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  • Le gouvernement hypothèque la souveraineté du Maroc (Cadtm)

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    Seconde Ligne de précaution et de liquidité du FMI

    Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé fin juillet une seconde Ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 5 milliards de dollars au profit du Maroc, pour les 24 mois à venir, à partir d’août 2014. Le Maroc a dû recourir à cet instrument une première fois en août 2012 pour un montant de 6,2 milliards de dollars. Une ligne de crédit qui n’a pas été utilisée par le gouvernement qui a toutefois payé des commissions !

    Le renouvellement de cette ligne de crédit est le signe que l’économie marocaine rencontre de grandes difficultés.

    Le pays est menacé par la récession de l’économie mondiale (chocs externes), spécifiquement des pays de l’UE dont le Maroc est fort dépendant. Cette situation se manifeste par le recul des réserves en devises, le repli des transferts des Marocains résidents à l’étranger, et la stagnation des recettes du tourisme.

    Les investissements directs étrangers sont également en baisse et ont enregistré une chute de 38,9 % durant le premier semestre 2014 par rapport à la même période de 2013. Et par conséquent, la couverture des exportations par les importations risque de connaître le même sort. Les recettes de l’État connaissent également une baisse causée par la politique de libéralisation généralisée (privatisation des entreprises rentables, rapatriement des dividendes des multinationales installées au Maroc, exonérations fiscales au profit des grandes entreprises) et la signature d’une flopée d’Accords de libre-échange marquée par le démantèlement du système douanier.

    Malgré des finances publiques au rouge, le remboursement de la dette publique n’a pas connu de répit. Au service de la dette, s’ajoute la fuite des capitaux et le pillage des deniers publics.

    Dans ce contexte, le FMI impose ses conditions pour réduire le triple déficit : celui de la balance des paiements, celui de la balance commerciale et le déficit budgétaire. Pour réduire les deux premiers, le FMI recommande de recourir à de nouveaux emprunts sur le marché international (dette bilatérale, multilatérale ou des LPL).

    Pour le troisième, le FMI fixe comme objectif pour le Maroc d’atteindre un déficit budgé- taire de 3 % à l’horizon 2017. Pour y arriver, l’institution conditionne son soutien par une politique d’austérité, couvrant trois axes principaux :

    • masse salariale : gel des salaires dans la fonction publique et les établissements publics, réduction des postes budgétaires dans le secteur public, réduction des cotisations sociales de l’État en « réformant » le système des retraites ;
    • système d’aide aux produits de base : le démantèlement de la Caisse de compensation et la remplacer par des aides directes ;
    • dépenses sociales : réduire ou geler les budgets des secteurs sociaux (éducation, santé et habitat) aussi bien pour les dépenses de fonctionnement que pour celles de l’investissement.

    Pour soutenir la croissance, le FMI recommande à l’État de continuer ses «réformes struc- turelles» au bénéfice du grand capital étranger et local, le tout sous le vocable de «l’amélioration du climat des affaires». Il s’agit de subventionner «la compétitivité» des secteurs d’exportation, faciliter l’accès aux crédits, approfondir la flexibilité des taux de change, des exonérations fiscales, ouverture de zones franches, des infrastructures à disposition (autoroutes, ports, etc…) et l’ouverture des secteurs sociaux à l’investissement privé.

    Pour réussir ces «réformes difficiles», le FMI prêche « a bonne gouvernance» et «l’ouver- ture d’un dialogue social de haute qualité». Afin d’éviter le danger d’explosions sociales (chocs internes), suite à ces mesures, le FMI exige que le gouvernement obtienne le soutien des syndicats, de l’opposition parlementaire, de la «société civile» afin de faire passer ces plans destructeurs.

    Le peuple marocain n’est pas à sa première cure d’austérité, recommandée par le FMI.

    Les citoyens ont chèrement payé le prix du Programme d’ajustement structurel dès le début des an- nées 80. Le Maroc continue d’être un mauvais élève en matière de développement humain. Le chôma- ge de masse, la pauvreté et la précarité sont le lot de larges pans de la société. Mais nos gouvernants s’acharnent à appliquer ces conditionnalités. Leur «feuille de route» ne fera qu’approfondir la crise sociale actuelle. Le tout avec la bénédiction d’un parlement sans légitimité populaire. Ces nouvelles «réformes structurelles» ont pour objectif de faire supporter aux salariés et aux classes populaires le coût de l’échec d’un modèle de développement basé sur la dette et une économie extravertie.

    Vus tous ces éléments, Attac/Cadtm Maroc :

    • dénonce cette nouvelle manœuvre d’hypothéquer l’avenir du Maroc et des Marocains par des conditionnalités draconiennes du FMI ;
    • condamne les politiques d’austérité pour satisfaire des centres de décision étrangers ;
    • déplore les conséquences de ces politiques sur la situation des travailleurs et les classes moyennes les plus vulnérables qui souffrent de l’appauvrissement et de la détérioration des services publics ;
    • appelle à un développement économique fondé sur la satisfaction des besoins fondamentaux des citoyens ;
    • renouvelle sa demande de suspendre le remboursement de la dette publique jusqu’à ce qu’un audit citoyen de cette dette soit réalisé pour statuer sur la dette odieuse et illégitime du pays et son annulation inconditionnelle ;
    • lance un appel aux organisations militantes pour s’apposer à l’offensive menée contre les droits sociaux et économiques des classes populaires.

    Rabat, le 10 août 2014 15 août par ATTAC/CADTM Maroc
    Le secrétariat national d’Attac/Cadtm Maroc

    http://cadtm.org/Seconde-Ligne-de-precaution-et-de

  • Les camps palestiniens dans la révolution syrienne (Noria)

     

    Arrivés par vagues successives du nord de la Palestine en 1948, du Golan en 1967 et du Liban dans les années 1980, les Palestiniens sont aujourd’hui 500 000 à vivre en Syrie, la plupart dans des camps de réfugiés progressivement transformés en quartiers périphériques des grandes villes.

    Quoique bien intégrés et bénéficiant d’un statut juridique relativement favorable, ils ne peuvent avoir accès à la nationalité syrienne[1].

    Le régime syrien s’est toujours, et de façon très nette depuis le début de la révolte, appuyé sur les minorités, se présentant comme leur protecteur face au spectre de la division confessionnelle et ethnique pour s’assurer soutien populaire et crédibilité sur la scène internationale.

    La population palestinienne ne peut certes pas être considérée comme une minorité nationale, mais son soutien est néanmoins précieux dans la mesure où le discours officiel du régime conditionne au maintien au pouvoir de Bachar al Assad la survie de la « résistance » à Israël. Ce soutien semble aujourd’hui bien entamé et le régime est conscient de l’impact symbolique que constitue une mobilisation des Palestiniens aux côtés des révolutionnaires syriens. En avril 2012, l’intellectuel palestinien vivant en Syrie Salama Kila a ainsi été arrêté, torturé puis expulsé en Jordanie pour avoir écrit dans un journal clandestin que «pour libérer la Palestine, il est nécessaire de faire tomber le régime [syrien]»[2]. C’est ce nouveau regard sur le régime, comme frein et non moteur de la résistance à Israël, ainsi qu’un sentiment de solidarité avec la population syrienne, qui a fait progressivement entrer les camps palestiniens dans la géographie de la révolte syrienne.

    On se concentrera ici davantage sur les logiques de mobilisation de la jeune génération des camps, en laissant délibérément de côté les conflits, les prises de positions et les doutes des factions politiques palestiniennes traditionnelles à l’égard de la crise syrienne. Il semble en effet que celles-ci n’aient eu que peu d’influence sur les choix et les orientations récentes des Palestiniens, qui, de même que les révolutionnaires tunisiens et égyptiens, rejettent de plus en plus les structures partisanes[3].

    Il est possible de distinguer trois niveaux de participation des Palestiniens de Syrie à la mobilisation, correspondant à trois périodes successives.

    Durant les premiers mois de la révolte, les camps restent calmes. On observe alors cependant une participation indirecte et passive des Palestiniens. Pour tenter de la comprendre, une étude de la géographie des camps, en particulier leur répartition dans le pays et la place qu’ils occupent dans chaque ville, peut s’avérer utile.

    À partir du mois de juin 2011, la contestation entre dans les camps palestiniens qui se révoltent non pas contre le régime syrien directement mais contre les milices palestiniennes pro-régime.

    Enfin, depuis quelques mois seulement, la participation des Palestiniens à la révolte semble être entrée dans une troisième phase, celle de l’intégration active et directe, adoptant cette fois les mêmes moyens d’action, les mêmes modes d’organisation et les mêmes revendications que les révolutionnaires syriens.

    Socialisation et politisation de la jeunesse palestinienne en Syrie

    De toute évidence, la volonté du régime et de certaines factions palestiniennes de maintenir les réfugiés hors des événements que traversait la Syrie était illusoire. Bénéficiant d’un statut juridique favorable, les Palestiniens se sont intégrés à la société syrienne. Ils sont désormais représentés dans toutes les classes et catégories sociales.

    Une partie, certes minoritaire, de la population palestinienne a pu tirer profit de l’ouverture économique des dix dernières années. La qualité de l’enseignement des écoles de l’UNRWA[4] auxquelles ont accès les Palestiniens en Syrie, ainsi que le capital culturel élevé de nombreux réfugiés aux origines citadines, ont rendu possible l’ascension sociale d’une partie d’entre eux. Ils sont très présents dans les universités ainsi qu’à tous les niveaux des secteurs public et privé, en particulier dans les professions intellectuelles telles que l’enseignement et le journalisme.

    Du fait de cette ascension sociale, de nombreux Palestiniens vivent désormais hors des camps, notamment dans le centre des grandes villes du pays. Les camps sont quant à eux sont également habités par de plus en plus de Syriens attirés par leur loyers bon marché. Le statut de « réfugié » et la qualification de « camps » pour designer les quartiers palestiniens, ne doit pas cacher la réalité de l’intégration et de la socialisation de la population palestinienne à la société syrienne. Ainsi, malgré le discours des factions palestiniennes traditionnelles, les réfugiés se sentent tout autant concernés par les événements. Comme le confiait avec ironie à l’auteur un étudiant du camp de Yarmouk à propos de la prétendue égalité entre Palestiniens et Syriens : « Finalement, nous sommes comme les Syriens : comme eux je ne peux pas voter pour changer de président, je dois faire le service militaire et si je me plains je vais en prison. Nous sommes égaux dans la souffrance et dans la détestation de ce régime ».

    Dans la Syrie prérévolutionnaire, où la question palestinienne et plus généralement la « résistance » à Israël jouissaient d’un quasi monopole dans le débat public, la dictature ayant anéanti tout espace politique et toute dissidence intérieure, les camps palestiniens se distinguaient fondamentalement des quartiers syriens par l’omniprésence de la politique dans l’espace public. Portraits, drapeaux et affiches des innombrables  factions palestiniennes couvrent les murs et remplissent les échoppes des camps. Outre les activités militantes, les factions palestiniennes organisent des activités culturelles, entretiennent la mémoire des « martyrs »,  gèrent des clubs de sport, offrent des bourses d’études, etc. S’ils rejettent aujourd’hui les factions, les Palestiniens sont dès le plus jeune âge confrontés et imprégnés de leurs discours politiques.

    Les camps palestiniens, « poumons des villes assiégées »

    La mobilisation des Palestiniens de Syrie a tout d’abord pris la forme d’une participation passive et indirecte à la révolte. La majorité d’entre eux préférait rester en dehors du conflit. Le souvenir du sort réservé aux Palestiniens en Jordanie, au Liban et en Irak, qui ont payé cher leur engagement dans la politique intérieure, les incitait à ne pas prendre position dans un conflit dont l’issue était plus qu’incertaine[5].

    Hésitant à participer directement à la révolte, ou du moins en tant que Palestiniens, de nombreux militants jugeaient inopportun d’organiser des manifestations dans les camps et préféraient grossir les rangs des cortèges des quartiers voisins. De fait, les camps palestiniens sont souvent situés à proximité des quartiers à la pointe de la mobilisation.Construits en périphérie des grandes villes, les camps se retrouvent aujourd’hui dans des banlieues densément peuplées, d’une population le plus souvent pauvre et sunnite arrivée avec l’exode rural, des travailleurs kurdes et turkmènes, des déplacés originaires du « Golan occupé ».

    À Damas, les camps Yarmouk-Falestine jouxtent le quartier de HajrAswad, l’une des premières villes de la banlieue de la capitale à s’être mobilisée.  Le camp palestinien de Homs se trouve tout près de l’université et du quartier de Baba Amr, aujourd’hui entièrement détruit par les bombardements. Le quartier de al-Ramel à Latakieh est coupé en deux, entre une partie syrienne sunnite au nord, qui s’est mobilisée dès le début de la révolte et un camp palestinien informel au sud. On retrouve une situation équivalente à Deraa et à Hama.

    Cette proximité permet ainsi à certains jeunes Palestiniens des camps de participer aux manifestations des quartiers voisins, mais également d’offrir un refuge aux activistes pourchassés, aux déserteurs en fuite, aux blessés évitant les hôpitaux et aux familles déplacées. La surveillance étant souvent considérée comme moins intense dans les camps palestiniens, de nombreux militants syriens s’y réunissaient et s’y cachaient. Les comités locaux de coordination, qui organisent le mouvement dans chaque quartier, ont décrit les camps palestiniens comme « les poumons des villes assiégées »[6].

    En effet,  Deraa, première ville ayant subi le siège de l’armée, a bénéficié pendant un temps de l’aide matérielle fournie par les Palestiniens que ce siège avait relativement épargnés. Le même phénomène s’est produit à Homs où, selon plusieurs témoignages, les premières armes récoltées par les opposants  auraient été fournies par des Palestiniens[7]. Un peu plus tard, le 15 août 2011, le quartier de al-Ramel à Latakieh, sur la côte méditerranéenne, a été investi par l’armée à la suite d’une série de manifestations. Les opposants pourchassés se sont retranchés dans le camp palestinien voisin qui a alors été bombardé par la marine.

    La révolte contre les factions palestiniennes pro-régime

    Avant de se révolter contre le régime syrien, c’est contre les partis palestiniens que la colère de la jeunesse des camps va se tourner. Aux cris de « al sha’ab yourîd isqât al fasâ’il » (le peuple veut la chute des factions), la population des camps s’approprie le fameux slogan des révolutions arabes[8] et déclenche sa révolution au niveau local, à l’intérieur des camps.

    Contrairement aux accusations portées par la propagande du régime syrien, les partis n’ont pas joué de rôle essentiel dans la mobilisation des Palestiniens.

    De fait, différents partis politiques palestiniens sont actifs dans les camps. Seul le Hamas, allié traditionnel du régime syrien, a pris ses distances avec la « solution sécuritaire » du pouvoir. Le bureau politique du mouvement a quitté Damas pour s’installer entre le Caire et Doha. Si la plupart des partis affichent leur soutien au régime, certains se montrent de plus en plus prudents, craignant de perdre leur soutien populaire.

    C’est notamment le cas du FDLP (Front Démocratique pour la Libération de la Palestine) et duFPLP(Front Populaire pour la Libération de la Palestine). Le Fatah a été accusé par le régime d’être responsable des premiers troubles à Deraa puis à Latakieh. Les dirigeants du mouvement n’ont eu de cesse de démentir toute implication, Mahmoud Abbas allant même jusqu’à nier la participation des Palestiniens aux manifestations en Syrie[9].

    D’autres factions restent au contraire fidèles à Damas, participant même à la répression du soulèvement, au premier rang desquelles le FPLP-Commandement Général, d’Ahmed Jibril[10]. Ce parti est considéré par de nombreux opposants comme la branche palestinienne des services de renseignements syriens. De fait, ce sont les milices du FPLP-CG, les seules réellement armées, qui assurent la sécurité et la répression dans les camps. C’est donc contre ces milices que vont se révolter les Palestiniens à partir du mois de juin 2011.

    C’est lors de la commémoration de la Nakba et de la Naksa, le 15 mai et le 5 juin 2011 que les premières émeutes éclatent dans les camps palestiniens. Chaque année, l’anniversaire de l’exode des Palestiniens en 1948, puis celui de la défaite de 1967, donnent lieu à des manifestations en faveur de la libération de la Palestine et du retour des réfugiés. À ces occasions, le 15 mai et le 5 juin 2011, des Palestiniens de Syrie ont manifesté à la frontière israélienne, parvenant même à la franchir et à s’introduire dans le « Golan occupé ». La marche du 5 juin fut particulièrement violente puisqu’une vingtaine de manifestants ont été tués par des soldats israéliens. C’est pendant les funérailles de ces victimes, le lendemain à Yarmouk au sud de Damas, que la première émeute a éclaté contre les factions palestiniennes. Le cortège funéraire s’est transformé en manifestation, s’attaquant au FPLP tout d’abord et FPLP-CG ensuite, dont le siège a été brulé et plusieurs cadres tués.

    Contrairement à ce qui a souvent été présenté dans les médias[11], l’idée de se rendre à la frontière n’était pas qu’une manifestation orchestrée et pilotée par le régime syrien destinée à détourner l’attention des problèmes internes à la Syrie. Il s’agissait en réalité d’une initiative créée par un groupe de jeunes Palestiniens, pour la plupart opposés au régime syrien, rassemblés dans les mouvements de la « troisième Intifada »et de la « Révolution des Réfugiés »qui souhaitaient étendre le printemps arabe à la Palestine. L’objectif était même pour certains de tenter de ridiculiser l’armée syrienne en montrant que des manifestants désarmés étaient capables de franchir une frontière qu’aucun soldat syrien n’osait approcher. Cependant, les autorités syriennes ont tenté de détourner cette initiative à leur profit, tout d’abord en autorisant les manifestants à se rendre à la frontière, ce qui n’avait jamais été possible auparavant, mais également en leur fournissant des autobus.

    C’est la tentative de récupération de l’événement, et notamment des « martyrs », qui a mis le feu aux poudres. De nombreux jeunes Palestiniens disent avoir compris à compter de cette date du 5 juin que le régime syrien utilisait la question palestinienne ainsi que celle des réfugiés pour son propre agenda politique.Cet événement a achevé de déconstruire le mythe de la Syrie championne de la « résistance » à Israël. Consciente de cette tentative d’instrumentalisation, la jeunesse des camps entame alors un bras de fer avec les factions pro-régime. En cette année 2012, au lendemain du dernier anniversaire de la Nakba, on constate qu’une telle marche commémorative n’a pas eu lieu.Le régime, n’ayant plus confiance en la foule palestinienne, ne peut désormais plus se payer le luxe de la mobiliser sans risquer de la voir se retourner contre lui.

    L’entrée tardive dans la révolution

    Après s’être développée de façon autonome par rapport au soulèvement syrien, et répondant à des dynamiques propres aux camps, la mobilisation des Palestiniens s’intègre finalement à la révolution syrienne à partir des mois de février et mars 2012. C’est donc au bout d’un an de révolte que l’on peut observer un rapprochement entre les logiques et les modes de mobilisation des  camps et celles des quartiers qui les entourent.

    Il ne s’agit plus de combattre les autorités locales dans les camps, c’est-à-dire les milices du FPLP-CG et les shabbiha[12] palestiniens, payés par de grandes familles palestiniennes proches du régime,  mais de réclamer désormais, aux côtés des Syriens, la chute du régime. Les mêmes formes de lutte et les mêmes modes d’organisation apparaissent alors dans les camps. Descoordinations locales (tansîqiyyat mahalia)[13], ont été créées dans chaque camp sur les mêmes modèles et en coordination avec les tansîqiyyat syriennes des autres quartiers et organisent des manifestations nocturnes quotidiennes.

    Les militants recueillent des informations et publient sur le réseau social Facebook des listes de noms et des photos de « collaborateurs », soupçonnés de travailler avec le régime ou avec le FPLP-CG. Des soldats de l’Armée de Libération de la Palestine(ALP)[14] désertent et rejoignent l’Armée Syrienne Libre (ASL) faisant le serment de libérer la Syrie d’abord, la Palestine ensuite. Les milices du FPLP-CG toujours présentes dans les camps menacent les familles des potentiels déserteurs, ce qui explique que les défections soient pour l’instant peu nombreuses et rarement publiques[15]. Le climat au sein de l’armée de libération est extrêmement tendu. À la fin du mois de mars, trois officiers ont été assassinés en pleine rue à Yarmouk. Des attaques contre des personnalités connues pour leurs opinions hostiles au régime répondent aux opérations de l’armée libre contre des Palestiniens soupçonnés de participer à la répression. Le responsable de la sécurité du camp de Yarmouk, Imad Serya, a été assassiné par l’ASL[16]. Depuis la fin du mois de juillet, les combats à l’intérieur des camps sont quotidiens. Le camp de Deraa est régulièrement bombardé. À Yarmouk, au cœur de la « bataille de Damas » qui se concentre aujourd’hui dans la banlieue sud autour des quartier de Tadamon et Hajr Aswad, des brigades palestino-syriennes de l’ASL affrontent les blindés de l’armée régulière. Les camps ressemblent désormais au reste de la Syrie.

    L’entrée tardive et hésitante dans le mouvement révolutionnaire s’explique par la crainte de prendre position dans un conflit que de nombreux Palestiniens considèrent comme interne à la Syrie. Cependant on peut constater une certaine redéfinition identitaire de la jeune génération dans les camps palestiniens[17]. Les shebbab al-moukhayem, les jeunes du camp,  comme ils aiment à se présenter, revendiquent plus aisément leur identité locale, de quartier, que leur identité strictement palestinienne. Certains se présentent également comme syro-palestiniens. Lorsque leur est rappelée leur identité palestinienne, ils ironisent en affirmant qu’ils ne sont pas « les enfants de Sykes-Picot », rejetant ainsi le découpage colonial des frontières de la région.

    Tout comme les Syriens, les jeunes Palestiniens sont conscients de souffrir de la dictature, de la répression et de la corruption. L’existence de shuhada’,« martyrs » palestiniens de la révolution syrienne, participe à la construction de ce nouveau référent identitaire à travers la construction en cours d’une histoire commune. Cela se traduit donc par une mobilisation non plus côte à côte, mais avec les Syriens, comme cherche à le montrer ce slogan des manifestations palestino-syriennes: « wahed wahed wahed, falistini souri wahed »(un, un, un, les Palestiniens et les Syriens ne font qu’un).

    Felix LEGRAND

     
    Pour citer cet article:

    Legrand, Felix. « Les camps palestiniens dans la révolution syrienne ». Noria, 19 août 2012, [En ligne] http://www.noria-research.com/les-camps-palestiniens-dans-la-revolution-syrienne (date de consultation)

    Notes:

    http://www.noria-research.com/2012/08/19/les-camps-palestiniens-dans-la-revolution-syrienne/

  • Palestine. Traduire les exigences du peuple de la Palestine historique et des opprimé·e·s d’une région entière (Al'E)

    Ce 15 août 2014, au Caire, se poursuivent les négociations indirectes – sous la houlette des services de l’intelligence militaire du président, ex-maréchal, Abdel Fattah al-Sissi – entre la «délégation palestinienne» et «la délégation israélienne». Cette dernière est formée de membres des divers services de l’armée et de la «sécurité». Avec leurs collègues d’Egypte il n’y a donc pas besoin de traducteurs.

    Pour disposer d’un pâle reflet du rapport de force effectif et de ce que représente le sys- tème territoires-libérés-pour-être-mieux contrôlés (Gaza), il suffit d’avoir connaissance de deux éléments abordés lors de ces tractations. Ainsi, l’Etat d’Israël semble prêt à permettre le transfert d’une somme pour le paiement des 40 000 fonctionnaires du Hamas à Gaza. Paiement qui serait effec- tué par l’Autorité palestinienne (AP) de Mahmoud Abbas et par ceux qui la financent.

    Cette information – élémentaire – est offerte par le quotidien israélien Yedioth Ahronoth qui suit les transactions cairotes. Autre «concession» d’Israël: le nombre de camions transitant par le point de contrôle de Karam Abu Salem pourrait passer à 600 par jour. Reconstruction oblige. Mais seront encore précisées les modalités de surveillance de ces convois ainsi que de leur contenu. Cette vigilance ne doit pas faire obstacle à un business favorable à l’économie d’Israël et à l’AP, dont les membres sont amateurs de quelques «dons».

    Pendant ce temps, un pilonnage de Gaza, par Israël, reste possible. Cela dans la mesure où il faudrait «recadrer les négociations» selon les vœux du gouvernement israélien et de son «conseil de sécurité».

    Pour l’heure, laissons de côté ces négociations indirectes, le rôle attribué à un Mahmoud Abbas qu’il «faut renforcer», les déclarations des diverses fractions du gouvernement israélien, les multiples chantages diplomatiques face à des Etats-Unis moins triomphants, les frictions au sein de la «délégation palestinienne», le rôle de l’Egypte et de ses alliances, etc.

    En effet, conjointement aux pourparlers du Caire, se déroule une autre tragédie, d’une ampleur historique.

    L’International New York Times, du 15 août, l’a compris. En première, avec photographie à l’appui, il titre : «Syria rebellion teeters on defeat» (La rébellion syrienne bascule vers la défaite). Les forces du peuple insurgé de Syrie ont dû se battre – sans appui – contre la dictature de Bachar el-Assad et contre les criminels de l’Etat islamique (ex-Etat islamique en Irak et au Levant). Sur la chaîne israélienne I24News, ce 15 août 2014, à 16 h 50, dans une émission consacrée à «la défense», Alon Pinkas, ancien consul général d’Israël à New York, reconnaissait que l’Armée syrienne libre (ASL) n’avait pas été soutenue par les Etats-Unis et par Israël.

    Pour une raison dite évidente: ce «boucher, ce criminel» (selon les termes de Pinkas), Bachar el-Assad, assurait le plus de stabilité relative dans la région. Ce d’autant plus qu’il «était affaibli» et qu’il n’existe pas d’alternative plus favorable pour ceux qui ont des intérêts dans cette région tourmentée. Plus exactement une région torturée: 180 000 morts, des centaines de milliers de blessé·e·s, des traumatismes pour des centaines de milliers d’enfants, d’adolescents, d’adultes, des millions de «personnes déplacées» en Syrie et dans les pays voisins, des milliers et milliers de déte- nu·e·s torturé·e·s. Cette lugubre énumération doit être répétée de manière inlassable; entre autres en direction de ceux et celles qui se mobilisent, à juste titre, pour les droits du peuple palestinien, mais qui expriment, au mieux, un égarement d’ignorant, au pire, un fanatisme rappelant les adeptes du «culte de Mao», avant leur conversion! Une volte-face qui frappe souvent les dévots.

    Parallèlement, les prosélytes armés de l’Etat islamique viennent de prendre, ces derniers jours, le contrôle de huit localités situées au nord d’Alep. Cette ville historique de Syrie – peuplée aujourd’hui d’un maximum de 500’000 habitants alors qu’elle en comptait plus de 2 millions en 2009 – est bom- bardée quartier par quartier par l’armée de Bachar el-Assad. En Irak, des dizaines de milliers d’Ira- kiens – de diverses confessions – cherchent à survivre dans des régions montagneuses et désertiques et à trouver refuge dans des villes du Kurdistan irakien ou en Syrie. Sans ces refuges, ces milliers de fugitifs seront soumis aux plus insupportables supplices.

    Voilà l’arrière-plan complexe et dramatique sur lequel va se dérouler, le 23 août 2014, une manifestation nationale de soutien aux droits du peuple palestinien. Il est dès lors impératif de prendre en compte cette réalité d’ensemble, même de façon sommaire. Les réunions dites unitaires ne semblent pas traduire une telle exigence. L’appel dit unitaire va être publié. Dans le cadre d’échan- ges préparatoires à cette manifestation, des membres du Mouvement pour le socialisme/Bewegung für Sozialismus (MPS-BFS) – qui partagent les objectifs généraux de la campagne BDS (Boycott, désin- vestissement et sanctions) – ont proposé le texte ci-dessous, datant du 10 août 2014. Un texte qui se veut élémentaire. Le MPS-BFS fera connaître sa propre analyse et ses options pour la solidarité avec les opprimé·e·s et les exploité·e·s de la Palestine historique et de la région, lors de la manifestation du 23 août 2014 à Berne. (Rédaction A l’Encontre)

    Les bombardements sur Gaza doivent cesser !
    Le blocus de Gaza doit être levé !
    Halte à la colonisation de la Cisjordanie !
    Pour l’application de toutes les résolutions de l’ONU !
    Pas de collaboration entre les appareils militaro-industriels d’Israël et de Suisse !

    Depuis le 8 juillet 2014, la puissante machine de guerre israélienne pilonne Gaza. En réalité, depuis des décennies, il ne s’agit que d’une guerre, dont les phases sont de plus en plus meurtrières. Une guerre pour contrôler, harceler, emmurer, emprisonner, expulser les Palestiniens et les Palestiniennes. Et contraindre des centaines de milliers de réfugié·e·s à littéralement croupir dans des camps-ghettos au Liban, en Jordanie, en Syrie.

    Un terme doit être mis à cette guerre. Une tâche historique, difficile, mais décisive pour l’émancipation de tous les peuples. Cette tâche repose sur les épaules blessées du peuple palestinien et sur sa volonté inébranlable, malgré toutes ses souffrances. Elle repose de même sur le combat contre tous les pouvoirs autocratiques de la région, complices des divers impérialismes.

    En Europe comme en Suisse, toutes les formes de solidarité avec le peuple palestinien – et ses frères dans la région – participent de ce combat pour la libération nationale et contre un Etat colonialiste. Une solidarité décidée, continue, concrète – au-delà de sa modestie – relève d’un impératif éthique universel. Elle est reçue comme telle par les opprimé·e·s de la Palestine historique. Cette fraternité est aussi entendue par les Arabes israéliens.

    Une minorité, en Israël, qui s’oppose à la politique guerrière et colonisatrice du gouvernement, peut comprendre le sens d’actions solidaires pour les droits du peuple palestinien car elles renvoient à des principes intelligibles que le sionisme fondamentaliste n’a pu gommer. Cela peut ébrécher «l’unité nationale sioniste» qui se reconstruit à coups de guerres dites défensives.

    Face à ces guerres à répétition contre le peuple palestinien, le premier devoir de la solidarité consiste à diffuser les revendications centrales portées par la société civile palestinienne :

    • un peuple occupé et opprimé détient le droit de se défendre et de mettre fin à l’occupation et à la colonisation des terres reconnues internationalement comme les siennes ;

    • le démantèlement du mur de séparation ;

    • l’arrêt de l’édification de colonies et l’établissement d’un plan régional pour la dislocation de celles établies contrairement à la résolution 446 du Conseil de sécurité, du 22 mars 1979. Elle affirmait que «ces colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 n’avaient aucune validité en droit et faisaient gravement obstacle à l’instauration d’une paix générale, juste et durable au Moyen-Orient» ;

    • la mise en place d’une initiative intergouvernementale afin d’assurer le droit de retour et l’indemnisation des réfugié·e·s, selon les termes de la résolution 194 de 1948 de l’ONU ;

    • l’interruption de l’occupation déguisée de Gaza par le biais du blocus et le rejet d’une mise sous mandat international de la bande de Gaza ;

    • la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, doublement emprisonnés par le pouvoir israélien ;

    • l’application stricte de tous les droits fondamentaux des citoyens et citoyennes arabes israéliens, ce qui implique la dissolution du système de ségrégation qui les vise.

    Un vaste mouvement de solidarité en Suisse – au-delà de sa configuration plurielle, normale – met l’accent sur :

    • l’arrêt de toute collaboration militaire et coopération en matière d’armement de la Suisse avec l’Etat d’Israël. Dans l’immédiat, l’achat de drones israéliens doit être révoqué ; dans cette optique peuvent être développés des objectifs de la campagne internationale BDS ;

    • la convocation par les autorités suisses, en qualité d’Etat dépositaire des Conventions de Genève, d’une conférence pour l’application du droit humanitaire ;

    • le soutien à des initiatives internationales assurant la constitution d’une enquête complète sur l’opération «Bordure protectrice», cela afin que toute plainte qui serait déposée devant la CPI par des représentants de la société civile palestinienne puisse développer ses effets aux plans juridiques et économiques ;

    • la reconnaissance du statut de réfugié politique aux Palestiniens visés par le pouvoir militaire et policier israélien, comme à toutes les personnes menacées de mort, de torture et de prison par les gouvernements autocratiques de la région et par les forces obscurantistes et criminelles de l’Etat islamique. (10 août 2014)

    Rédaction A l’Encontre Publié par Alencontre le 15 - août - 2014

    http://alencontre.org/moyenorient/irak/palestine-traduire-les-exigences-du-peuple-de-la-palestine-historique-et-des-opprime%C2%B7e%C2%B7s-dune-region-entiere.html

  • Paris: Collectif National pour une Paix Juste et Durable, mercredi 20 août 18h30

    9 AOUT 2014.jpg

    Appel du Collectif National pour une Paix Juste et Durable

    Rassemblement mercredi 20 août à 18 heures 30
    place des Invalides – métro Invalides


    Halte à l’agression israélienne
    Levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza
    Libération de tous les prisonniers
    Sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international
    Soutien à la résistance du peuple palestinien
    Oui à la liberté d’expression, non à la criminalisation de la solidarité

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3463