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  • Nouveautés sur AFPS Rennes

    • Comment Israël parvient à intercepter les taxes douanières de la Palestine

      Par Amal Ahmad, le 3 février 2015 Faisant son entrée dans la Nouvelle Année avec une tactique qui lui est familière, Israël a gelé quelque 127 millions de dollars de taxes douanières qui revenaient à l’Autorité Palestinienne (AP). Ces temps-ci, Israël use de représailles contre la demande formelle de la Palestine de rejoindre la Cour Criminelle Internationale. Précédemment, il a usé de représailles contre les tentatives de la Palestine de mener des actions contre les colonies, de former un gouvernement (...)


     

     

    • Malak, 14 ans, icône des prisonniers palestiniens

      5 février

      Khaoula al-Khatib tient entre les mains le portrait d’une adolescente au visage pâle et joufflu. A 14 ans, sa fille Malak, accusée d’avoir voulu attaquer des soldats israéliens, est désormais la plus jeune prisonnière palestinienne. Ali al-Khatib et sa femme Khaoula montrent le 27 janvier 2015 près du village de Biline, en Cisjordanie, une affiche réclamant la libération de leur fille Malak, de 14 ans, la plus jeune prisonnière palestinienne détenue en Israël (Abbas Momani) __7__ "Mon cœur s’est (...)


    • Nations-Unies : En 2014, Israël a démoli les maisons de 1177 Palestinien en Cisjordanie

      4 février

      En 2014, Israël a détruit 590 bâtiments palestiniens en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, déplaçant 1177 personnes, selon une nouvelle étude de l’Office des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). C’est le plus grand nombre de personnes déplacées en Cisjordanie depuis que les Nations-Unies ont commencé à surveiller cette question, en 2008. Un membre de la famille Adgluni regarde sa maison en train d’être démolie sur ordre des autorités israéliennes, à Beit Hanina, (...)


    • Reconstruction de Gaza : l’argent promis n’est pas arrivé

      4 février

      René Backmann, Médiapart, mercredi 4 février 2015 Cinq mois après la fin des combats de l’opération « Bordure protectrice » lancée par Israël contre la bande de Gaza, la quasi-totalité des fonds promis par les donateurs de la communauté internationale pour reconstruire les habitations détruites n’a toujours pas été versée. Directeur de l’Agence des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), Robert Turner a indiqué mardi qu’il avait été contraint de suspendre le versement à des dizaines de (...)

  • In Salah : La catastrophe écologique a déjà eu lieu (El Watan)

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    Au-delà de la confirmation officielle d’une première fracturation hydraulique d’un puits de gaz de schiste torché le 27 décembre dernier dans le bassin de l’Ahnet, les jeunes d’In Salah venus mardi soir confirmer de visu leurs appréhensions concernant la livraison de produits chimiques hautement toxiques en provenance d’Aqebli, dans la wilaya d’Adrar, ont mis à nu des failles sécuritaires visibles à l’œil nu. 

    Impatients, salués par les uns, décriés par les autres, rappelés à l’ordre pour la pacifisme de leur mouvement, ces derniers n’ont pas eu besoin d’attendre la confirmation d’une migration quelconque de produits chimique dans la nappe phréatique ni vérification de l’étanchéité de la cimentation et des blocs d’inox pour voir l’ampleur de la catastrophe écologique qui se déroule en ce moment même à Dar Lahmar.

     

    Un site qui porte bien son nom décidément puisque le dos de l’âne d’In Salah va supporter une expérimentation polluante bien visible sur les photos et les vidéos postées par le « comité » officieux de suivi de la fracturation en mission mardi soir. Ils sont restés des heures durant à observer les opérations en cours.

    Les jeunes ont pris des vidéos et des photos du puit, interrogeant les foreurs de l’ENTP qui leur ont déclaré « n’avoir reçu aucun ordre de cesser les travaux de forage au niveau du champs ». En fait, ces jeunes se sont présentés sans aucune protection sur un site ou de grandes quantités d’intrants chimiques rentrant dans le processus de la fracturation hydraulique étaient exposées à l’air libre.

    Des photos très rapprochées ainsi que des vidéos permettent de constater la nocivité étiquetée sur les emballages notamment la mention « Danger de mort » sur un fond rouge et noir pour attirer l’attention. La membrane en polymère utilisée pur garantir l’étanchéité du sol et recevant les eaux utilisées dans le procédé de fracturation présente visiblement des fissures à divers endroits.

    L’évaporation se faisant doucement en période hivernale, les déversements sont filmés sur un long canal creusé à même la terre, un bourbier sous la forme de khandag, ou tous les excédants de boue et de produits chimiques sont évacués et resteront là jusqu'à évaporation et absorption totale par le sol rouge argile entourant le puit AHT 214.

    La terre est argileuse dans cette région du sud ou la proximité de l’eau joue en faveur d’une écotoxicité rapide et quasi directe notamment le Chlorure de calcium mentionné sur les emballages et les bidons filmés hier et qui est reconnu peut être dangereux si on lui permet d'atteindre les prises d'eau potable. Les consignes de sécurité mettent en garde contre la  contamination des eaux domestiques et d'irrigation, les lacs, les étangs, les ruisseaux et les rivières.

    La catastrophe écologique a déjà eu lieu. Après la catastrophe de la faille de Krechba ou une faille souterraine a permis la migration du Co2 séquestré par Sonatrach, la population d’In Salah, réservoir d’eaux souterraines du complexe terminal et du continental intercalaire, rappelons-le, est entrain de vivre en live une protestation écologique inédite depuis 5 semaine au moment ou les failles du système de protection de l’environnement sont dument constatées.

    Toutes les informations sur la protestation anti-gaz de schiste à In Salah sont publiques. In Salah Sun and Power est le site Internet et la page Facebook lancée il y a deux ans par les membres de l’association Sahms In Salah. Elle comporte toutes les photos, vidéos, informations et commentaires, une sorte de plate-forme de discussion des habitants d’In Salah. 

    Houria Alioua le 04.02.15 | 17h08

    http://www.elwatan.com/actualite/in-salah-la-catastrophe-ecologique-a-deja-eu-lieu-04-02-2015-286719_109.php

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

    SALLON Hélène - 4 février 2015
     
    A gauche AFP - 4 février 2015
     
     
    SHALHOUB Basel - 1er février 2015
     

    MARTIAL Paul, SALINGUE Julien, LEMAITRE Yvan, RYON (du) Bertold - 29 janvier 2015

    Du Moyen-Orient à l’Afrique : le djihadisme, enfant monstrueux des politiques impérialistes et libérales

  • Nouveautés sur Lutte Ouvrière

     

  • Nouveautés AFPS

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    Refuser l’impunité d’Israël, lui opposer le droit

    Communiqué de l’AFPS, mercredi 4 février 2015
    Le gouvernement israélien refuse toute enquête internationale sur les crimes commis cet été à Gaza. Comme en 2009 lors de l’élaboration du rapport Goldstone...


      http://www.france-palestine.org/

     

     
  • Du Moyen-Orient à l’Afrique : le djihadisme, enfant monstrueux des politiques impérialistes et libérales (ESSF)

    Une semaine après le 7 janvier, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen, revendiquait l’odieux attentat.

    « Cette bataille bénie a été conduite par deux héros de l’islam, les frères Saïd et Chérif Kouachi. Ça a été un bienfait d’Allah que cette opération coïncide avec celle du frère moudjahid Coulibaly » déclare Aqpa. « Vous attaquez le Califat, vous attaquez l’État islamique, on vous attaque. Vous ne pouvez pas attaquer et ne rien avoir en retour », déclarait Coulibaly dans sa vidéo posthume.

    Le choc a été brutal, venant rappeler que la France est bien en guerre et qu’il n’est pas possible de répandre la terreur sans effet retour. Que les acteurs de ces meurtres terroristes soient nés et aient grandi en France n’en a rendu le choc que plus violent, incompréhensible pour beaucoup, devant cette conjonction des effets dévastateurs des guerres et de la désespérance sociale.

    La réponse du Premier ministre, « Nous sommes en guerre contre l’islamisme radical », rentre dans la logique du « choc des civilisations ». Quel déni de réalité ! Le chaos sanglant du Moyen-Orient d’où surgit le djihadisme de certains jeunes musulmans d’Europe ne sort pas de rien. Il est la conséquence d’une histoire, la politique des grandes puissances depuis des décennies et de leurs alliés, dictateurs locaux, de leurs manœuvres pour diviser les peuples, opposer les communautés les unes aux autres et de leurs interventions militaires en Irak, en Libye, en Afrique et aussi en Afghanistan. Le drame palestinien est le cœur de cette guerre permanente contre les peuples pour le pétrole.

    Cette politique, coloniale hier, impérialiste et libérale aujourd’hui, la décomposition sociale et politique qu’elle engendre, créent les conditions du développement des fondamentalismes religieux, des ennemis des travailleurs et des peuples.

    Il n’y a de réponse que démocratique, en prenant le mal à la racine : la domination capitaliste sur les peuples. Contre l’offensive sécuritaire et la défense de l’ordre moral réactionnaire par le PS allié à toutes les forces réactionnaires, contre les expéditions militaires et leur justifications qui alimentent toutes les formes de racisme contre les musulmans et contre les juifs. On ne peut combattre l’un sans combattre l’autre, comme on ne peut lutter contre le terrorisme sans combattre les politiques sécuritaires et les guerres impérialistes.

    Ce dossier revient sur les 14 ans de « guerre contre le terrorisme » qui n’ont fait qu’accentuer ce qu’elle prétendait combattre.

    Yvan Lemaitre

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34242

  • Aux origines de l’État islamique, la destruction de l’Irak et de la Syrie (ESSF)

    Un développement spectaculaire au cours des dernières années, favorisé par la décomposition des appareils étatiques et la violence de la répression des pouvoirs en place.

    En Irak...

    La naissance de l’État islamique (EI) remonte à l’année 2006 en Irak, et ne peut être comprise que dans le contexte spécifique de l’Irak post-invasion états­unienne. Les bombardements puis l’invasion de l’Irak ont en effet été suivis d’une politique de réorganisation du pays par les forces d’occupation, avec notamment la volonté de mettre en place un gouvernement soumis aux intérêts des États-Unis et de leurs alliés. Au nom de la « débaathification » (du nom du parti Baath, celui de Saddam Hussein), une grande partie de l’appareil d’État a été démantelée, avec notamment la dissolution de l’armée, première institution du pays, dont l’origine remontait aux années 1920 sous le mandat britannique.

    Ce démantèlement brutal, et l’incapacité des États-Unis et de leurs alliés irakiens à faire émerger des structures politico-­administratives légitimes et stables, ont non seulement accéléré la décomposition du pays, mais ont de plus contribué à convaincre nombre de soldats et d’anciens officiers de Saddam Hussein, qui se sont retrouvés sans emploi et sans avenir, de rejoindre les rangs de la résistance à l’occupation. La politique sectaire conduite par le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki (en poste de 2006 à 2014), qui marginalise la minorité sunnite (dominante durant l’ère de la dictature de Saddam Hussein), et la répression féroce de l’armée d’occupation et de ses supplétifs irakiens, vont quant à elle favoriser non seulement une radicalisation mais une confessionnalisation des affrontements.

    C’est dans ce contexte que l’État islamique a pu naître et se développer.

    Il ne s’agit évidemment pas de nier l’action et l’idéologie résolues de militants religieux radicaux proches d’Al-Qaïda, mais de comprendre que leur discours et leur projet n’ont pu gagner l’audience qu’ils ont obtenue que dans ce contexte de décomposition de l’État irakien et de confessionnalisation de la politique et des conflits. Tous les spécialistes s’accordent en effet aujourd’hui pour reconnaître que l’on retrouve dans l’ossature de l’EI, et notamment dans son commandement militaire, un nombre significatif d’anciens officiers de Saddam Hussein. Selon l’analyste irakien Hisham al-Hashimi, ce sont aujourd’hui pas moins de 17 des 25 leaders les plus importants de l’EI, parmi lesquels son numéro un, Abu Bakar Al Baghdadi, qui ont transité par les prisons étatsuniennes en Irak pendant les années 2004-2011.

    Un basculement s’est opéré à la fin de l’année 2012, lorsque plusieurs villes sunnites se sont soulevées pacifiquement contre le pouvoir central et que ce dernier a tenté d’écraser dans le sang le soulèvement. Dans la ville d’Hawija, au cœur de laquelle un sit-in était organisé depuis plusieurs semaines, les troupes de Bagdad ont commis le 23 avril 2013 un véritable massacre : au moins 50 mortEs et plus d’une centaine de blesséEs dans une opération qualifiée, bien évidemment, d’« antiterroriste » par le gouvernement central. Le silence du pouvoir face aux revendications et la violence de la répression ont achevé de convaincre nombre d’Irakiens de rejoindre les rangs des factions les plus radicales, au premier rang desquelles l’EI, qui a connu un spectaculaire développement après les événements d’Hawija, prenant notamment le contrôle de zones pétrolifères lui permettant de s’autofinancer et remportant de faciles victoires face à une armée irakienne mal préparée, mal entraînée et ne bénéficiant plus du soutien de l’armée US (qui s’est progressivement retirée en 2010-2011).

    … et en Syrie

    Des causes similaires, quand bien même la situation n’est pas strictement équivalente, ont produit les mêmes effets en Syrie. Le pays n’a bien sûr pas connu d’invasion et d’occupation étrangère. Mais il a lui aussi connu un soulèvement populaire en mars 2011, qui a subi (malgré son caractère pacifique) une violente répression de la part du régime, précipitant le pays dans des affrontements armés de plus en plus violents. On sait désormais que Bachar el-Assad a libéré dès 2011 des prisons syriennes des milliers de militants « djihadistes » dans l’objectif inavoué de durcir et de confessionnaliser les affrontements et de se poser comme seul garant de l’unité de la Syrie et du retour à l’ordre. Ce calcul cynique a en réalité favorisé la jonction entre ces combattants, leurs homologues venus de l’étranger et l’EI.

    Dans une Syrie dévastée par les combats et par la violence de la répression du régime, l’EI s’est en effet progressivement imposé, notamment à la lumière de son développement en Irak, comme une force de plus en plus crédible, non seulement pour lutter contre Bachar el-Assad, mais aussi pour ramener un semblant d’ordre dans les villes et régions échappant au contrôle du régime et donc livrées à elles-mêmes. La disparition des structures étatiques a en effet créé une situation de chaos dans ces zones, que l’EI se propose de pacifier et de réorganiser. En effet, en Syrie comme en Irak, l’EI comble le vide laissé par l’État, en rétablissant l’ordre et en fournissant une assistance aux populations : l’EI n’est pas seulement une bande de fanatiques avec une idéologie totalitaire, mais aussi « un système militaire, politique et économico-social bien huilé » (pour reprendre les termes de la chercheuse Myriam Benraad.

    À cet égard, et ce malgré les dénégations forcenées des chancelleries occidentales, l’EI possède bel et bien certaines caractéristiques d’un État.

    Son développement spectaculaire au cours des dernières années, en Irak puis en Syrie, aurait été impossible sans les processus de décomposition des appareils étatiques et sans la violence de la répression qui s’est abattue sur les populations marginalisées. Il ne s’agit pas de verser dans le complotisme et de proclamer que les États-Unis ou Bachar el-Assad aurait « créé » de toutes pièces l’EI. Force est toutefois de constater que les combattants et les idéologues du mouvement n’auraient jamais pu acquérir une telle audience et une telle puissance si les pouvoirs en place et leurs alliés internationaux n’avaient pas choisi la politique du pire, au mépris des revendications populaires.

    Julien Salingue

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34242

  • Aux origines d’Al-Qaïda, l’URSS et le nouvel ordre mondial (ESSF)

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    La première manifestation spectaculaire de la mouvance djihadiste moderne a été l’attaque de la Grande mosquée à La Mecque, avec une prise de nombreux otages, en novembre 1979.

    Cette action, qui a été réprimée par l’assaut de forces mixtes saoudiennes et françaises, et qui a fait plus de 300 morts des deux côtés, avait été menée au nom d’une idée messianique : l’« arrivée du Mahdi », sauveur envoyé par Dieu. Des membres de la famille Ben Laden ont été impliqués dans la préparation de cette action.

    En lutte contre le « communisme »

    Sa préparation avait été effectuée au nom d’une dénonciation du mode de vie « impie » des dirigeants saoudiens, fait de luxe, de corruption et de vice. Ce faisant, les djihadistes avaient retourné l’idéologie officielle du royaume wahhabite contre ses dirigeants. Les djihadistes revendiquent l’application au pied de la lettre de l’idéologie, sous sa forme pure et dure, pour « remoraliser » la société, en y soumettant aussi les dirigeants du pays.

    La grande lutte des islamistes radicaux des années 1980 sera la lutte contre le régime « communiste » régnant en Afghanistan depuis 1979 et appuyé par une armée d’occupation soviétique. Le régime s’impose par la force à une société qui lui résiste (parmi d’autres raisons, on trouve l’échec d’une réforme agraire ne permettant pas aux paysans affranchis des pouvoirs féodaux de survivre). Mais les forces islamistes qui mènent la résistance armée dénoncent ses aspects modernisateurs, par exemple la scolarisation des filles. Toutes les forces djihadistes de la région se tournent alors contre le communisme, athée et donc pervers par nature. Les services saoudiens et états-uniens fournissent toute sorte d’aide : logistique, matérielle, militaire. Et comme d’autres, Oussama Ben Laden participe à la lutte en Afghanistan...

    Le nouvel ordre mondial

    L’alliance tacite avec la réaction wahhabite et avec les États-Unis est rompue en 1990. À partir de la « crise du Golfe », suite à l’occupation du Koweït par la dictature irakienne, le royaume saoudien offre son sol au déploiement d’une armada impérialiste qui va bombarder l’Irak en janvier et février 1991. À l’instar d’autres, Oussama Ben Laden dénonce un pouvoir royal qui « laisse fouler le sol du pays par des soldats non-musulmans, alors qu’il est le gardien de La Mecque et de Médine ». Leur combat international sera désormais orienté contre les USA et leurs alliés. Ben Laden séjourne dans plusieurs pays arabes, en Libye, au Soudan… S’ensuivront des séjours en Afghanistan, et la préparation des attentats du 11 septembre 2011. Les Talibans, au pouvoir depuis 1996, le protègent.

    Le développement des « filiales »

    Après 2001, Al-Qaïda, nom désormais connu dans le monde entier, ouvrira des « filiales » dans plusieurs pays arabes. Des groupes locaux cherchent à s’affilier pour gagner en notoriété. En 2004, Al-Qaïda s’implante en Irak pour tenter d’apparaître comme la force en pointe dans la résistance à l’occupation US. En 2007, le dernier reste des groupes islamistes armés en Algérie (après la défaite de la mouvance islamiste dans la guerre civile des années de 1992 à 1999) choisit d’adopter le nom d’ « Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique » (AQMI).

    En 2009, la dernière « filiale » sera créée : « Al-Qaïda dans la péninsule arabique » (AQPA). Aujourd’hui, au Yémen, le réseau profite largement de la faiblesse structurelle du pouvoir central, dans une société à structuration encore tribale et traversée par un clivage confessionnel sunnites/chiites.

    Bertold du Ryon

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34242

  • Régimes d’Arabie Saoudite et du Qatar... (ESSF)

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    L’Arabie Saoudite vient de faire parler d’elle à l’échelle internationale, avec la mort du roi Abdallah, décédé le 23 janvier dernier à l’âgé de 90 ans. Son successeur sera son frère Salmane, un jeunot de 79 ans, aussi « ouvert d’esprit » que son aîné.

    Les divers hommages venus des grandes puissances au défunt roi prêteraient à rire, si la réalité de la vie des « sujets » saoudiens n’était pas aussi triste. Mais une partie des dirigeants impérialistes a un peu moins trouvé à rire quand est venue sur la table la question du rôle du royaume saoudien dans la région.

    Ainsi le 2 octobre 2014, le vice-président des États-Unis, Joe Biden, déclara lors d’une réunion à l’université de Harvard (aux USA), à propos des soutiens dont bénéficiaient les groupes djihadistes : « Notre plus gros problème, c’était nos alliés dans la région. Les Turcs sont des grands amis, ainsi que les Saoudiens et les résidents des Émirats arabes unis. Mais (…) ils ont mené une guerre par procuration entre sunnites et chiites, et ils ont fourni des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers d’armes à tous ceux qui acceptent de lutter contre el-Assad. »

    Pouvoir wahhabite et Frères musulmans

    On comprend bien que ce qui inquiétait le vice-président US, ce n’est pas que les pays nommés auraient soutenu des forces démocratiques se battant contre la dictature syrienne, mais bien les djihadistes qui conçoivent cette lutte dans une optique de guerre confessionnelle : le pouvoir syrien est entre les mains du courant religieux alaouite, et ses principaux alliés sont chiites (le régime iranien et le Hezbollah libanais).

    Certains ont cru ou croient toujours que la monarchie saoudienne soutiendrait les partis affiliés à l’internationale des Frères musulmans, ce qui est une erreur. Si le pouvoir wahhabite saoudien a aidé les Frères musulmans dans les années 1950 et 1960 contre le régime nassériste – le nationalisme arabe séculier était alors son ennemi principal absolu –, les deux sont devenus des rivaux depuis de longues années. Cela s’explique par des rivalités pour la direction des forces islamistes dans le monde, mais aussi par l’orientation « républicaine » des Frères musulmans (qui aspirent à une République islamique, mais rejettent la monarchie).

    Concernant l’Égypte, les alliés de l’Arabie saoudite se trouvent parmi les partis salafistes, qui ont majoritairement soutenu les militaires contre les Frères musulmans. L’Arabie saoudite et d’autres monarchies du Golfe ont rapidement collecté 12 milliards de dollars d’aide financière en quelques jours début juillet 2013, permettant au nouveau pouvoir égyptien de colmater les brèches dans le budget de l’État...

    Le Qatar en soutien aux radicaux

    Le Qatar est le seul régime monarchique du Golfe à déplorer ouvertement la mise à l’écart des Frères musulmans en Egypte. La chaîne télévisée qatarie a pris d’ailleurs ouvertement leur parti, mais le pouvoir qatari a fini par accepter les nouvelles réalités égyptiennes.

    Mais le Qatar soutient, lui aussi, des islamistes plus radicaux, d’obédience djihadistes, dans certains pays. Ainsi, quand les djihadistes avaient pris le pouvoir par les armes au Nord du Mali entre janvier et avril 2012, le Qatar leur fournissait une aide qui ne tarda pas à être remarquée : des avions en provenance du Qatar atterrissaient sur place, officiellement dans un but « humanitaire »…

    Et sur le théâtre de guerre syrien, le Qatar joue par ailleurs le même jeu que le pouvoir saoudien, cherchant à transformer l’affrontement politique avec le régime Assad en guerre confessionnelle.

    Bertold du Ryon

    * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 274 (29/01/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34242

  • “Nous refusons l’instrumentalisation de l’histoire et de la mémoire juives au service d’une cause indéfendable et dangereuse” (ESSF)

     
     
    Les meurtres de l’Hyper Cacher, l’antisémitisme, le sionisme et les juifs de France

    Entretien. Les meurtres du 9 janvier dernier lors de la prise d’otage à l’Hyper Cacher nous incitent à faire le point sur l’antisémitisme en France. Michèle Sibony, vice-présidente de l’UJFP (Union juive française pour la paix) nous a accordé une interview.

    Ross Harrold et Henri Wilno – Les meurtres commis par Amedy Coulibaly sont clairement anti­sémites. Peux-tu faire le point sur l’anti­sémitisme en France, ses ressorts et ses zones d’influence ?

    Michèle Sibony – L’après-guerre a rendu l’antisémitisme de la vieille droite réactionnaire française illicite, mais latent. Cet antisémitisme n’a jamais cessé d’exister ou d’agir. Depuis le début des années 2000, nombre de cimetières juifs et de synagogues ont été attaqués en même temps que des mosquées et des cimetières musulmans, œuvre commune le plus souvent de groupes d’extrême droite.

    Avec la deuxième Intifada s’est développée une forme plus populaire de ressentiment antisémite liée à l’adhésion forcée, j’y reviendrai, des juifs français à la cause sioniste. Cela s’est accompagné de la désignation de toute prise de position pour la Palestine comme antisémite et de l’installation dans les médias, dans les déclarations et les actions politiques officielles, d’un soutien unidimensionnel à la politique israélienne.

    Cette émotion à deux vitesses devant les actes racistes, la solidarité systématique exprimée à la communauté juive, alors que rien de tel ne se produit devant les attentats racistes visant la population arabe, la présentation du conflit israélo-palestinien qui fait toujours l’impasse sur le rapport de domination d’un État contre un peuple occupé et colonisé, ont fini, associées à la crise sociale qui frappe les quartiers populaires où vivent une grande partie de ces descendants d’indigènes, par développer chez une partie d’entre eux rancœur et révolte. Ce sentiment en a rendu certains réceptifs aux thèses antisémites d’un Dieudonné, puis aux thèses du complot développées par des Soral et pire encore parfois.

    Des journaux ont titré récemment sur des départs de juifs de France. Quelle en est la réalité ? Quel rôle joue la propagande d’Israël et des organisations sionistes ?

    Il y a une réalité nuancée : d’une part dans les deux dernières décennies, une classe moyenne qui s’est installée progressivement dans un entre-deux entre Israël et la France, attirée par le soleil et la « bulle » de Tel Aviv, des professions libérales, ont acheté des appartements à Tel Aviv et y viennent plusieurs fois dans l’année. Il y a aussi une classe plus pauvre et fragile de juifs qui vivent dans les banlieues et les cités des quartiers populaires, prise en otage par l’embrigadement inconditionnel pour Israël indissociable de la peur de l’antisémitisme. Le premier est la conséquence de l’autre dans la logique sioniste (et l’antisémitisme fait peur aux juifs, n’est-ce pas normal ?). Cette catégorie fragile tente l’émigration sans filet, et eux, leurs enfants feront l’armée. Ils rencontrent là-bas des difficultés d’intégration, de travail, et un pourcentage important de cette « aliya » (montée ou immigration) revient en France, déçu par des conditions de vie pas plus faciles, au contraire.

    Les chiffres de la « yerida » (descente ou retour) ne sont pas communiqués, mais un tout récent reportage télévisé en Israël indiquait comment les effets d’annonce concernant une « alyia » massive suite à la tuerie de la porte de Vincennes, devaient être relativisés, et que les chiffres de la « yerida » finissaient par rendre ceux de l’«  aliya » française des dernières années, là encore, très relatifs.

    Peux-tu nous expliquer ce qu’est le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et son influence ? Cet organisme se targue de représenter les juifs français. Est-ce vrai ?

    Le CRIF est un collectif issu de la Résistance. Il comprend aujourd’hui 60 associations, certaines importantes et d’autres très faibles numériquement. Il a longtemps été un organisme peu politisé, peu ou pas sioniste, peu utilisé par les gouvernements français, et parfois à gauche. Son corps électoral, évalué dans le meilleur des cas à 6 000 membres, ne peut en aucun cas l’autoriser à prétendre représenter une communauté que l’on évalue à 500 000 ou 600 000 personnes. Son virage vers un sionisme agressif a été catastrophique pour les juifs en France, surtout par l’audience que lui ont accordée les gouvernements successifs depuis 2000.

    C’est la rencontre des intérêts politiques français alliés d’Israël, dans le cadre de la vision néolibérale du monde et de sa nouvelle stratégie, d’une ambassade israélienne très active et de son bras armé, le CRIF, qui a produit la prise en otage de la communauté juive : tous comme un seul homme derrière Israël, et cela parce qu’il y a antisémitisme en France puisqu’il y a expression de solidarité avec la Palestine... L’équivalence imposée des termes juif, sioniste, israélien, a encore fragilisé les juifs, les rendant comptables aux yeux de certains des exactions israéliennes.

    Quels sont le poids et l’évolution des organisations comme la LDJ, Ligue de défense juive?

    Au lendemain de l’attentat de Copernic, le CRIF et les consistoires ont passé un accord avec le gouvernement, les autorisant à développer leurs propres systèmes de sécurité devant les synagogues et lieux sensibles juifs : le Service de protection de la communauté juive, qui travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur. C’est ce qui a favorisé le développement de petites milices juives violentes issues de groupes d’extrême droite, comme le Betar puis la LDJ, Ligue de défense juive, fondée par le rabbin américain d’extrême droite Meïr Kahana, un adepte du transfert de tous les Palestiniens hors du « Grand Israël ». Interdite aux États-Unis puis en Israël en raison de son extrême violence et de son racisme, elle bénéficie en France d’une incroyable protection gouvernementale. Pour la première fois l’été dernier, pendant les événements de Gaza, le ministre de l’Intérieur a évoqué la possibilité d’étudier sa dissolution... Mais plus rien depuis, et l’affaire semble avoir été classée... jusqu’à la prochaine agression.

    En 2013, Enzo Traverso a publié un livre, la Fin de la modernité juive, sous-titré Histoire d’un tournant conservateur. Les courants progressistes et communistes étaient importants chez les juifs français. Qu’en est-il maintenant ? Quel est le rôle d’une organisation comme l’UJFP ?

    Nous avons trouvé remarquable l’étude d’Enzo Traverso, et tristement juste son analyse sur le tournant conservateur juif. Les courants progressistes juifs, héritiers des lumières ou du Yiddishland révolutionnaire d’Europe centrale, étaient le fait des juifs européens, mais les juifs français sont dans leur majorité actuelle le produit de la décolonisation nord-africaine. Ils sont arrivés en France au début des années 60 (et non au début du siècle dernier ou bien avant) et n’avaient pas ou peu « bénéficié » des lumières ou des vertus républicaines dans les colonies. Cela dit, la chute du communisme, la perte de vitesse de la gauche en général, et le tournant conservateur, ne concernent pas, loin de là, que les juifs en France...

    L’UJFP est une association juive laïque qui porte une parole juive progressiste. Nous refusons les instrumentalisations politiques des juifs d’où qu’elles viennent, du CRIF, d’Israël, ou des gouvernements français, qui semblent vouloir jouer les juifs et Israël contre les Arabes, et les musulmans, sacrifiant de fait les droits nationaux du peuple palestinien. Nous refusons aussi l’instrumentalisation de l’histoire et de la mémoire juives au service d’une cause que nous jugeons aujourd’hui tragiquement indéfendable et dangereuse pour les Palestiniens comme pour le collectif juif israélien. Au Moyen-Orient comme ici en France et en Europe, une paix véritable ne peut s’instaurer que dans la reconnaissance des droits de tous et de chacun, et dans l’égalité de traitement des citoyens. Il n’y a pas de paix sans justice.

    Propos recueillis par Ross Harrold et Henri Wilno

    * « Nous refusons l’instrumentalisation de l’histoire et de la mémoire juives au service d’une cause indéfendable et dangereuse ». Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 274 (29/01/2015). http://www.npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34243