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  • Al Mounadil-a (Maroc)

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    Nos camarades marocains atteignent les 10 000 amis sur facebook

     

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  • Moscou capitale du Proche-Orient (Orient 21)

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    En attendant Donald Trump…

    La Russie occupe désormais une place centrale sur l’échiquier proche-oriental. Sa présence militaire en Syrie, l’axe qu’elle a créé avec l’Iran et avec la Turquie en font l’interlocuteur obligé de tous les protagonistes de la guerre en cours. Mais elle est aussi prise dans les contradictions qui divisent ses alliés et elle attend avec une certaine inquiétude que le président Donald Trump décide de sa politique dans la région.

    « The Middle East : When Will Tomorrow Come ? » (Proche-Orient, quand demain arrivera-t-il ?) : c’est sous ce joli titre, presque poétique, qu’en cette fin d’hiver à Moscou, dans un luxueux hôtel au centre de la capitale à quelques encablures de la place Rouge et du Kremlin, plus d’une centaine d’invités venus de trente pays se côtoient pour débattre de l’avenir d’une région bouleversée par les guerres et les conflits, à l’invitation du Valdai Discussion Club, un think tank de politique internationale.

    Les participants sont plus divers que lors de la réunion de l’an dernier, avec plus de délégués des pays du Golfe. On y croise Moshe Yaalon, ancien ministre de la défense israélien, expliquant que la paix nécessite la création d’États confessionnels, sunnite, chiite ou alaouite (mais surtout pas d’un État palestinien) ou le général américain Paul Vallely tressant des couronnes à Donald Trump et évoquant sa récente rencontre avec Marine Le Pen à Paris. On peut y côtoyer Ali Nasser Mohamed, ancien président de la République démocratique et populaire du Yémen (Sud-Yémen), Nabil Fahmy, ancien ministre des affaires étrangères égyptien, Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, ou encore Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Yémen. Annoncée, l’opposante syrienne Bassma Kodmani a été retenue par les négociations qui se déroulent à Genève. Autre défection, Seyed Hossein Mousavian, un ancien officiel du Conseil national de sécurité iranien, résident aux États-Unis : il craignait, après les décrets du président Trump, de ne pas pouvoir y retourner s’il partait en voyage.

    Intellectuels, chercheurs, responsables saoudiens ou iraniens, turcs ou égyptiens, irakiens ou américains, s’y retrouvent avec bien sûr une forte présence russe, dont Mikhaïl Bogdanov, ministre adjoint des affaires étrangères en charge du monde arabe, Valentina Matvienko, présidente du conseil de la Fédération russe (la chambre haute), et proche de Vladimir Poutine ou Vitaly Naumkin, directeur de l’Institut des études orientales, un des architectes de la conférence. Ce dernier quittera la conférence en urgence dès la fin de la première journée pour aller renforcer la délégation russe aux négociations sur la Syrie à Genève. L’Europe brille par son absence, comme le feront remarquer divers intervenants.

    Un rôle central dans les dossiers brûlants

    Une participation si hétérogène confirme que la Russie s’est acquis cette dernière année, grâce à ses victoires militaires en Syrie, une place centrale au Proche-Orient, reconnue par tous — y compris par ceux qui condamnent son soutien au régime de Damas. Elle s’enorgueillit de maintenir le dialogue avec toutes les parties, dans tous les conflits qui minent la région : ne joue-t-elle pas les bons offices pour éviter une escalade entre le Hezbollah et Israël sur le Golan, comme l’a confirmé la rencontre à Moscou le 9 mars entre Poutine et Nétanyahou ?

    Moscou est devenu l’un des centres où se négocient les dossiers les plus brûlants. Fin janvier, le Hamas et le Fatah y ont signé un accord pour la formation d’un gouvernement d’union nationale1. À la mi-février, la capitale a abrité la sixième conférence des Kurdes regroupant un certain nombre de groupes dans la mouvance du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) : Parti de l’union démocratique (PYD, Syrie), Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK, Iran), Parti démocratique des peuples (HDP, Turquie), mais aussi Goran ou l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), partis rivaux du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) — au pouvoir dans le Kurdistan irakien et absent de la conférence.

    Au début du mois de mars, le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a reçu le premier ministre libyen Fayez Al-Sarraj, alors que la Russie maintient d’excellents rapports avec son principal adversaire, le général Khalifa Haftar.

    Pourquoi cet activisme ? Qu’est-ce qui fait courir Moscou ? Fiodor Loukianov, l’un des artisans intellectuels de la conférence et des commentateurs russes les plus respectés en politique internationale explique que l’objectif dépasse le cadre régional : « La Russie voit le Proche-Orient comme le terrain principal sur lequel elle peut accumuler un capital qui lui permettrait d’être reconnue comme une puissance sur la scène internationale. Malgré ses spécificités, le Proche-Orient est partie prenante d’une réorganisation du monde. » La Russie ne cache pas sa conviction que l’ère « post-occidentale » a commencé et elle veut accélérer le mouvement.

    « Travailler avec tout le monde »

    Cependant, cela ne signifie pas que « nous entamons une nouvelle “guerre froide” ; nous ne sommes pas en compétition avec les États-Unis comme l’était l’URSS, explique ce professeur russe de relations internationales, nous ne voulons pas d’un nouveau Yalta ». D’abord parce que le monde n’est plus bipolaire, mais multipolaire et, d’autre part, parce que l’on est conscient ici des limites de la « puissance russe » — notamment en termes économiques. Enfin parce que l’idéologie n’est plus une force motrice et que, comme le répètent avec insistance Lioukanov et nombre des interlocuteurs russes, « la règle du jeu international pour les prochaines années est l’instabilité. Il n’y a plus d’alliance durable, même pas l’OTAN ».

    L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, plutôt bien accueillie au Kremlin, accroît cette instabilité et les incertitudes. Pour l’instant, le président américain semble coincé entre ses velléités de rapprochement avec Vladimir Poutine, les tendances antirusses du Congrès, son discours sur « la guerre contre le terrorisme » et son hostilité viscérale à l’Iran. En attendant, le Kremlin profite de cette étrange transition en cours à Washington, mais adresse un message clair aux Occidentaux, relayé par Valentina Matvienko : « Le Proche-Orient est la ligne de front de la guerre mondiale contre le terrorisme, un mal global similaire à ce qu’a été le fascisme. Pour le vaincre, nous devons mettre de côté nos différences. » Et Bogdanov de préciser : « Nous devons en finir avec la démocratisation imposée de l’extérieur, sans rapport avec les cultures locales ». Mais, assure-t-il, nous devons aussi « travailler avec tout le monde », en Libye ou au Yémen, en Syrie ou en Irak, à l’exception bien sûr des groupes terroristes transnationaux, l’organisation de l’État islamique (OEI) et Al-Qaida. Il aurait pu aussi évoquer l’Afghanistan où Moscou, inquiète de l’installation de l’OEI dans le pays, a entamé des contacts avec des fractions des talibans qu’elle considère comme un contrepoids au djihadisme international.

    C’est sur le terrain syrien que les Russes ont remporté leurs succès les plus significatifs, il leur reste toutefois à prouver leur capacité à stabiliser la situation, à esquisser une solution politique. Pour cela, ils comptent d’abord sur le triangle laborieusement forgé Iran-Turquie-Russie. Comme l’explique un diplomate russe sous couvert d’annonymat, cette alliance est « contre-intuitive. Elle s’appuie sur des calculs tactiques, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne durera pas. Les intérêts à court terme de ces trois pays coïncident car ils ont des troupes sur le terrain et ils veulent trouver une solution. Et ils mesurent le poids financier d’un enlisement. » Pour permettre la signature d’un cessez-le-feu en Syrie, Moscou a réuni à Astana (Kazakhstan), à deux reprises, en janvier et en février 2017, les représentants du régime syrien et ceux de l’opposition armée — y compris des groupes salafistes jusque-là qualifiés par elle de « terroristes », comme Ahrar Al-Cham. Ce compromis a pavé la voie à la reprise des négociations politiques à Genève à la fin février entre le régime et les différentes forces de l’opposition.

    Des alliés imprévisibles

    Mais comment jongler avec les positions parfois antagonistes de ses propres alliés ? Un projet de Constitution soumis par Moscou indique que l’État syrien sera laïque, ce qui n’est pas du goût de l’Iran, et ne mentionne pas le caractère arabe du pays (une reconnaissance du fait kurde) ce qui indispose aussi bien Ankara que les nationalistes arabes. Pourtant, l’axe Moscou-Téhéran semble plus solide que l’axe Moscou-Ankara, les risques de renversement d’alliances étant peu probables dans le premier cas — l’espoir que l’accord sur le nucléaire iranien entraînerait une détente entre les États-Unis et l’Iran a fait long feu — que dans le second, Moscou n’oubliant pas que la Turquie est membre de l’OTAN.

    Autre allié imprévisible, Bachar Al-Assad, qui doit pourtant sa survie politique à l’intervention de Moscou. Alexander Aksenenok, un ancien ambassadeur russe en Algérie, vieux routier de la politique proche-orientale, ne cache pas ses critiques à l’égard des autorités syriennes. « La solution en Syrie doit être fondée, explique-t-il, sur le communiqué de Genève du 30 juin 20122 et la résolution 2254 du conseil de sécurité de l’ONU, prévoyant la mise en place d’un “organe de gouvernement transitoire”, qui serait capable d’“accomplir pleinement les fonctions de pouvoir exécutif”. Or Damas refuse, sous différents prétextes, de discuter de cette transition. » Ce point de vue, il l’a exprimé publiquement dans Nezavisimaya Gazeta, le 20 février 2017.

    Finalement, sous la pression de Moscou, la quatrième session des négociations de Genève qui s’est achevée le 3 mars semble avoir contraint Damas à accepter les principes d’une transition. Une petite avancée saluée par l’envoyé de l’ONU Staffan de Mistura qui a annoncé la reprise des négociations le 23 mars. Quant à l’avenir de Bachar Al-Assad selon Moscou, il devra être tranché plus tard, ce sera aux Syriens de décider. Existe-t-il sur ce point des divergences entre Téhéran, attaché au maintien à tout prix du président syrien, et Moscou qui serait plus souple ? Ou, comme l’expliquent certaines journalistes russes, des divergences entre les ministres de la défense et des affaires étrangères russes ? Il est difficile d’obtenir une confirmation de ces rumeurs.

    L’avenir est à la Maison Blanche

    Quoi qu’il en soit, pour Moscou la question n’est pas à l’ordre du jour, car l’avenir se décidera sur le terrain où la situation est mouvante. Malgré ses reculs, l’OEI reste puissante, comme l’est l’ancienne branche d’Al-Qaida, le Front Al-Nosra devenu Front Fatah Al-Cham. D’autre part, les tensions sont palpables entre la Turquie, le régime syrien et l’Iran sur le terrain — tensions que Moscou tente de déminer. Un exemple, la situation autour de la ville d’Al-Bab dont les troupes turques engagées en Syrie depuis le mois d’août 2016 se sont emparées avec leurs alliés syriens le 23 février. Elles ont menacé de reprendre Manbij, tombée aux mains des Forces démocratiques syriennes, un groupe dans lequel le PYD joue un rôle clef. Pour la Turquie, il s’agit d’empêcher à la fois l’unification des trois cantons du Kurdistan syrien et de porter un coup à une organisation considérée comme une simple succursale du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un ennemi aussi dangereux — si ce n’est plus — que l’OEI. Moscou a négocié, avec l’aide de Washington, un compromis : le PYD a évacué les environs des villages autour de Manbij, qui ont été remis aux mains du régime syrien.

    Une zone tampon est ainsi créée entre les Turcs et leurs alliés d’un côté, les Kurdes de l’autre, l’armée syrienne servant de force d’interposition ! Des affrontements ne sont cependant pas à exclure, d’autant que la Turquie a réitéré sa volonté de purger totalement Manbij des combattants kurdes et exige de participer aux opérations de reconquête de Raqqa, « capitale » de l’OEI. La réunion à Antalya (Turquie) de responsables militaires turcs, russes et américains le 7 mars avait pour but de définir une stratégie commune. Au même moment, on apprenait que les États-Unis avaient envoyé pour la première fois des marines dans la zone — où se côtoient au sol, en dehors des Syriens, des troupes iraniennes, turques, russes et américaines.

    Mais peut-on négocier l’avenir de Syrie « avec seulement des acteurs non arabes que sont l’Iran et la Turquie » ? s’interroge Loukianov. Interrogation d’autant plus légitime que la conférence de Valdai elle-même a pu entendre des critiques virulentes de la part de nombre de délégués arabes à l’égard de l’Iran et de son « expansionnisme ». Même si Moscou a pu obtenir une présence de la Jordanie aux négociations d’Astana — ainsi que celle des Émirats arabes unis3 —, l’absence de l’Arabie saoudite pèse. « Nous aurons besoin des États-Unis pour inclure l’Arabie dans les discussions, explique le sénateur Igor Morozov, membre de la commission des affaires étrangères de la chambre haute. Sinon, nous risquons d’assister à une reprise des combats et de l’aide de Riyad et Doha aux organisations armées. » Plus grave selon lui : le risque que l’administration Trump déclenche un conflit contre l’Iran, par Israël interposé. Ce choix anéantirait toute possibilité d’accord en Syrie et relancerait une guerre à grande échelle dans la région, avec un éclatement des États et l’exacerbation des conflits confessionnels. Malgré leurs succès, les Russes sont conscients du fait qu’une partie de l’avenir se joue à la Maison Blanche. Et personne ne sait quand demain arrivera au Proche-Orient…


    1 En réalité, l’accord semble avoir été «  survendu  » par les médias russes. Selon des sources palestiniennes, rien n’a vraiment avancé au cours de cette rencontre à Moscou qui n’était pas du tout prévue pour entériner un accord.

    3 Le rapprochement entre Moscou et les Émirats arabes unis est notable. En février, Sergueï Tchemezov, le chef de Rostec — plus grand conglomérat de défense de la Russie — a déclaré aux journalistes présents à l’exposition IDEX (International Defence Exhibition and Conference) à Abou Dhabi, que Rostec s’associait avec le ministère de la défense des Émirats arabes unis pour développer un chasseur léger de cinquième génération basé sur le MiG-29. Le développement devrait commencer en 2018, et la production démarrer sept à huit ans après.

  • Irak: la bataille de Mossoul tourne au carnage pour les civils (Anti-k)

    Jeune fille transportée le 15 mars aux ambulances à l’aéroport de Mossoul. D’après ceux qui l’ont amenée, elle a perdu 19 membres de sa famille dans une frappe qui a fait 26 morts, mardi, dans le quartier de Mahatta. © Jérémy André

    Après cinq mois de combats, les forces irakiennes appuyées par l’aviation américaine se fraient un chemin coûte que coûte dans l’ouest de Mossoul, vers sa vieille ville étroite et surpeuplée, encore tenue par les djihadistes de l’État islamique.

    Mardi 14 mars, une frappe aérienne a tué 26 civils. Ils s’ajoutent à des centaines de victimes « collatérales » déjà documentées, alors que près de 100 000 personnes ont fui la zone. Reportage à Mossoul de notre envoyé spécial.

    Mossoul (Irak), de notre envoyé spécial.-  Avancer à tout prix. C’est le nouveau mot d’ordre des forces irakiennes à Mossoul-Ouest. Dans le quartier de Mahatta, près de la gare, 26 civils l’ont payé de leur vie, tués par une frappe aérienne mardi 14 mars, vers 4 heures de l’après-midi. « Amad, Mahmoud, Youssef, Marwan, Abdullah Fatah, sa femme, sa mère… », listent les cinq témoins directs interrogés par Mediapart, réfugiés dans des maisons au sud de la ville.

    Ce sont des hommes de la seconde division des forces spéciales irakiennes qui ont demandé cette frappe qui a tué 26 civils dans une maison de Mahatta. Miraculé, Khalef Khudair, 50 ans, étale sur le sol d’une maison où il s’est réfugié les cartes d’identité des 18 membres de sa famille tués par l’attaque. « C’était mardi 14 mars, entre 4 heures et 4 h 15, explique-t-il. Un homme de Daech s’était posté sur notre toit. J’étais dans une pièce avec deux autres personnes. Deux énormes missiles sont tombés sur la maison. La pièce voisine, où étaient tous les autres, a été complètement détruite. » Après, le trou noir, jusqu’à ce qu’on le sorte des décombres.

    Un voisin, Ahmed Abu Ahmed, 41 ans, a tout vu : « Le combattant de Daech avait installé une mitrailleuse lourde PKC sur l’un des toits. Les forces spéciales irakiennes ont d’abord essayé de venir vers lui, mais il est parvenu à les repousser. Puis deux missiles sont tombés, l’un juste après l’autre. » Ancien policier, Ahmed Abu Ahmed en est persuadé : c’est un avion F16, un bombardier de construction américaine, qui a effectué la frappe. Il s’est précipité pour fouiller les décombres, jusqu’à la nuit tombée. Premier décompte, dix-neuf corps.

    Mais le lendemain, des voisins entendent une voix faible qui provient de dessous les ruines : « Maman ! Papa ! » Ahmed Abu Ahmed fouille de nouveau, y trouve une petite fille, les jambes cassées, blessée au crâne, qu’il porte jusqu’à une ambulance. Les fouilles se poursuivent et identifient sept corps de plus, établissant le bilan à vingt-six morts. Les proches des victimes ne réclament qu’une chose : être autorisés à aller enterrer les cadavres, qu’ils ont dû laisser sur place, quand les forces irakiennes les ont évacués de la zone.

    Ce n’est pas l’heure d’enterrer ses morts pour les militaires. « Mes hommes ne sont plus qu’à 600 mètres de la mosquée Al-Nouri, celle d’où Abou Bakr al-Baghdadi s’était proclamé calife ! » Le visage soucieux, le colonel Omar Ali martèle cette distance comme un mantra. Dans des rues en principe sécurisées depuis une semaine, l’officier irakien se tient tout de même à couvert sous l’auvent d’une échoppe de Dawwasah, face au parc de la municipalité. Les yeux sévères furètent à droite, à gauche, puis il court jusqu’à son blindé, qui l’emmène rejoindre ses hommes en marche vers le Vieux-Pont.

    Quelques minutes plus tôt, les hommes, des palmiers et des immeubles ont tremblé. De l’autre côté du parc, entre la vieille ville et le fleuve, un bulldozer piégé s’est faufilé, slalomant entre deux lignes d’unités de la Division de réaction rapide (Emergency Response Division, ERD en anglais), les sections d’assaut du ministère de l’intérieur irakien, fer de lance de la reconquête de Mossoul-Ouest. Un tir de lance-roquettes l’a désintégré avant qu’il n’atteigne la troisième et dernière ligne de défense. L’explosion a tout de même fait plus d’une dizaine de blessés graves parmi les soldats irakiens.

    Il est loin le temps où les sections d’assaut de l’ERD s’emparaient en une demi-journée de l’aéroport, pénétraient le premier quartier d’habitation le surlendemain, remontaient sans encombre vers le quatrième pont de la ville, le tout en à peine dix jours. Les forces de l’ERD voulaient en remontrer aux forces spéciales, la fameuse « Division d’or » qui menait l’offensive à Mossoul-Est. Mais aujourd’hui, à la mi-mars, et comme depuis deux semaines, elles peinent à grignoter un archipel de grands bâtiments aux abords sud de la vieille ville.

    Même les offensives nocturnes n’ont pas permis de maintenir le rythme. Les forces irakiennes ont avancé ainsi dans le quartier administratif la nuit du 6 au 7 mars. L’État islamique les a laissées venir et, le lendemain, une contre-attaque massive les forçait à se replier. Il a fallu remettre cela dans la nuit du 9 au 10. Cette fois, les défenses de Daech ont immédiatement riposté. Depuis, l’ERD doit chaque jour combattre dans ces zones en principe déjà conquises.

    Nous reproduisons cet article du site Mediapart, qui vit de ses abonnements, c’est le meilleur article sur ce sujet, cela nous permet d’appeler nos lectrices et lecteurs à s’abonner à  cet excellent site d’informations. La suite sur le site…

    PAR JÉRÉMY ANDRÉ

    https://www.mediapart.fr/

  • Déclaration (PST)

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    Comme pour les élections passées, le PST ne se fait aucune illusion sur les prochaines législatives du 04 mai 2017.

    Loin d’être libres et transparentes, ces élections n’apporteront ni les changements démocratiques qui mettent un terme à l’autoritarisme du pouvoir et le musellement des libertés, ni l’amélioration de la situation sociale de la majorité des masses populaires écrasées par l’austérité, le chômage et le mal de vivre.

    La nouvelle loi électorale, taillée sur mesure pour les partis du pouvoir et leurs amis du patronat, exclue de fait les projets politiques alternatifs et réduit au silence toutes les voix critiques et d’opposition. Promulguer une loi en 2016 et imposer, de façon rétroactive, un seuil minimal de 4% des voix en 2012, traduit la volonté du pouvoir d’éliminer ses adversaires politiques. Exiger de notre parti, fondé en 1989 et reconnu par sa présence dans les luttes politiques et sociales depuis les années de la clandestinité, de collecter plusieurs dizaines de milliers de signatures pour ces élections, alors qu’il n’est financé que par les cotisations de ses militant-E-s, signifie que seuls les partis subventionnés à tour de bras par l’argent publique et ceux qui sont soutenus par les milliardaires affairistes et financés par l’argent sale sont conviés à la mascarade.


    Face à cette situation, il est plus aisé de ne pas participer à ces élections déloyales et appeler à les « boycotter ». Mais, dans les conditions actuelles, cette attitude ne constitue pas une alternative pour les travailleurs et les masses populaires. Si les rapports de forces d’aujourd’hui ne permettent pas la mobilisation d’un boycott actif et massif capable d’imposer une autre solution, ne pas participer aux élections et se limiter à dénoncer la mascarade ne constituent pas un programme politique conséquent et ne suscitent aucun espoir dans nos luttes de demain.


    Pour le PST, au-delà de la nature anti démocratique de ces élections, il est plus constructif de se saisir de la tribune électorale et d’aller proposer nos idées politiques aux travailleurs et aux mases populaires, comme on vient de le faire dans une dizaine de wilayas, même si nous n’avons pas réussi à collecter le nombre exigé des signatures.

    D’ailleurs, à Béjaïa nos camarades ont réussi, au prix de beaucoup d’efforts militants, à relever le défi des trois milles signatures exigées dans cette wilaya en ramassant plus du double. Mieux, au-delà des délais formels, les signatures continuent d’affluer encore vers notre siège local. Pour nous, Il s’agit d’une mobilisation populaire et citoyenne inédite autour de nos propositions politiques et de notre liste de militants et de militantes, connus pour leur probité et leur engagement sur le terrain des luttes démocratiques et sociales tous les jours et toute l’année, indépendamment des échéances électorales.

    Ainsi, le PST a décidé d’accompagner cette dynamique et ne pas déserter une bataille politique qu’il va falloir amplifier et fructifier, à partir de Béjaïa et d’ailleurs, dans la perspective d’impulser une grande convergence des luttes et des énergies militantes, une grande convergence démocratique, anti libérale et anti impérialiste.

    Parti Socialiste Des Travailleurs
  • Dominique Vidal: Syrie : Pourquoi Jean-Luc Mélenchon se trompe (Regards)

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    Dominique Vidal, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, a regardé Jean-Luc Mélenchon lors de l’émission On n’est pas couché du samedi 23 février. Il décrypte les analyses de Jean-Luc Mélenchon sur la Syrie, qui ont fait polémique.

    Il est rare que, dans une émission de grande écoute, la situation syrienne occupe une telle place : près d’un quart d’heure. Mais ce fut, hélas, le trou noir d’une intervention par ailleurs brillante de Jean-Luc Mélenchon [voir la vidéo ci-dessous ndlr].

    Car le candidat à l’élection présidentielle opère un grand écart incompréhensible dans son raisonnement. Dans un premier temps, il considère à raison qu’il n’y a pas de solution militaire à une crise politique et s’oppose donc à toute intervention militaire occidentale, en particulier française, en Syrie. Et on le suit. En revanche, mystère de la logique mélenchonienne, il soutient l’intervention russe. Et il le fait au nom de la lutte contre Daesh et de la solidarité envers les Kurdes assaillis par l’armée turque.

    L’intervention russe a pour but de sauver Bachar El Assad

    Malheureusement, je crois que Jean-Luc Mélenchon connaît mal le dossier. La Turquie est constante : de tout temps, elle s’est focalisée sur les Kurdes. Le fait qu’elle intervienne désormais en territoire syrien n’est qu’une question de degré. Il n’y a rien là de radicalement neuf.

    De surcroît, Jean-Luc Mélenchon tait la réalité de l’intervention russe. Tous les observateurs, en dehors des Russes, relèvent que l’action russe est principalement dirigée contre les opposants modérés au régime de Bachar El Assad. Le type de bombardement – le carpet bombing : tapis de bombes – s’inspire des actions de l’armée russe en Tchétchénie. L’aviation russe bombarde civils et militaires de façon indifférenciée. C’est très choquant. Un hôpital d’une ONG vient même d’en être la cible.

    J’ai accueilli récemment à l’Institut de recherches et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), pour un débat, l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov : il n’a pas même présenté le combat contre Daesh comme objectif de l’intervention de son pays en Syrie. Le but de celle-ci, a-t-il dit, c’est de sauver Bachar El Assad et son régime. Car, s’ils tombaient, ce serait la porte ouverte à une extension du djihadisme, notamment dans le Caucase. Qu’est-ce qui permet à Jean-Luc Mélenchon de dire que l’objectif des Russes est d’abattre Daesh ? D’autant que, je le répète, l’écrasante majorité des bombardements russes ne visent pas les djihadistes.

    Poutine ne défend que les intérêts de Moscou, du moins ce qu’il considère comme tels

    Jean-Luc Mélenchon a pris l’habitude de se faire l’avocat de Poutine, en Syrie comme en Ukraine. Visiblement, il croit déceler une continuité entre l’URSS et la Russie. Cette filiation est une vue de l’esprit. À supposer que l’URSS ait agi au plan international pour défendre des causes justes, Poutine ne défend plus ni ces causes, ni les valeurs qui les inspiraient. Poutine ne défend que les intérêts de Moscou, du moins ce qu’il considère comme tels. Car il y a un grand écart entre les véritables intérêts de la Russie et la manière dont le groupe dirigeant les conçoit.

    Je pense que Jean-Luc Mélenchon reproduit la même erreur d’analyse en ce qui concerne les régimes arabes. Le nationalisme arabe, laïque et socialiste a disparu depuis longtemps. Les régimes de Saddam, hier, ou d’Assad, aujourd’hui, n’ont aucun rapport avec ceux des années 1960-1970. La politique progressiste a été remplacée par une politique libérale, marquée par les dénationalisations. De véritables mafias dominent l’Irak comme la Syrie. Et la dimension laïque s’est réduite au point de n’être plus qu’une façade pour Occidentaux de passage. Saddam Hussein faisait de plus en plus référence à l’islam dans les dernières années de sa dictature. Et Bachar Al-Assad instrumentalise les minorités comme un fond de commerce politique. Il y a eu fondamentalement une rupture au tournant des années 1980. Étrangement, Jean-Luc Mélenchon semble l’ignorer.

    Propos recueillis par Catherine Tricot.

    regards.fr  Dominique Vidal  25 février 2016

    Lire aussi :

    Dominique Vidal : « Le « choc des civilisations », une idée fausse qui prend corps »

    http://www.anti-k.org/2016/12/22/denis-collin-campisme-linsondable-et-criminelle-betise-dune-partie-de-la-gauche-radicale/

    En finir avec les théories du super-impérialisme et de la division du monde en camps

    http://www.anti-k.org/2017/01/08/comment-m-melenchon-nie-le-peuple-de-syrie-et-ses-droits/

    Commentaires:

    Nous écrivions le 12/12/2016 un article sur le « campisme », il est intéressant de lire un point de vue semblable émis par un intellectuel qui ne se réfère pas à l’analyse classique anti-impérialiste contre tous les impérialismes (http://filiu.blog.lemonde.fr/).

     Le « campisme mélenchonien:

     Jean-Luc Mélenchon confirme ses approches erronées. Il n’y aurait ainsi qu’une seule grande puissance impérialiste, les USA, ce qui n’est pas cohérent avec sa prétention à être non-aligné. Il ne raisonne toujours pas en termes de classes sociales, mais en termes d’intérêts divergents des états.

    Il prétend donc défendre les intérêts de « La France » et des français en s’abstenant de toute critique à l’égard de la politique de la Russie. En dehors de toute cohérence du reste, jlm2017 se soumet à l’air du temps : « La vraie menace est du côté de la Chine, (…) car c’est là où, pour l’avenir, va se trouver l’adversaire principal. » dit-il aujourd’hui pour mieux stigmatiser les menées des « nord-américains »,  à juste titre, mais également pour détourner l’attention de la politique poutinienne, qui s’exprime en Syrie de manière barbare.

    jlm207  contredit ainsi les propos de son livre « qu’ils s’en aillent tous » page 129 : … « Selon moi, la France du XXI ème siècle devrait avoir avec la Chine une coopération avancée en matière économique, on peut facilement se comprendre, il y a entre nous une culture commune bien plus étendue et profonde qu’avec les nord-américains…

    La vision « géopolitique » campiste de jlm2017 à but électoraliste est patente dans ces errements, il négligeait hier les mécanismes impérialistes spécifiques des capitalistes chinois fondés sur la sur-exploitation des travailleurs – sans oublier la répression des minorités et l’écrasement du Tibet – pour sous-estimer maintenant les visées impérialistes russes menées par une oligarchie mafieuse et fascistoïde, fondées sur la reconquête par les interventions militaires.

    Ceci n’exonère en rien l’impérialisme dominant des Etats Unis, le plus violent et le plus criminel. Mais cette vision sommaire et fluctuante des « relations internationales » vise à se concilier tous les nationalistes, qui veulent occulter le fait que les intérêts des peuples sont différents des intérêts de leurs propres dirigeants, ce sont eux leurs principaux ennemis, ceux qu’ils doivent combattre solidairement.

    Voilà ce qu’il faut marteler à chaque occasion quand jlm2017 choisit de définir les intérêts de La France, de La Russie, de la Chine pour finir par défendre les intérêts de la caste fasciste des Assad, en avançant masqué. 

  • Des Subsahariens coincés dans le no man's land entre le Maroc et l'Algérie, les ONG dénoncent un "dérapage" (Algeria Watch)

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    Au moins 34 personnes de nationalités camerounaise, guinéenne, ivoirienne, malienne et sénégalaise ont été arrêtées et refoulées entre le 2 et le 10 mars à la frontière entre le Maroc et l'Algérie.

    Parmi elles, une dizaine de mineurs. Certains de ces Subsahariens étaient sur le territoire marocain depuis plusieurs années, ou en cours de régularisation de leur situation dans le cadre de la seconde phase de l’opération lancée au Maroc en décembre dernier.

    Selon les ONG de défense des migrants, ces personnes auraient subi des violences de la part des forces de l'ordre marocaines et algériennes, et été laissées sans nourriture dans le no man's land entre les deux pays, une zone connue des contrebandiers. Du "jamais vu" depuis le lancement de la nouvelle politique migratoire au Maroc en 2013.

    "Campagne de ratissage"

    "On a tous été choqués. C'est une pratique qui ne se faisait plus. On pense que c'est un dérapage, une erreur administrative à l'échelon local dans le cadre d'une campagne plus large de ratissage dans le nord du pays, pour empêcher la pression sur les grillages des enclaves espagnoles de Sebta et Melilla", explique au HuffPost Maroc Mehdi Alioua, président du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des migrants (Gadem).

    Selon les témoignages recueillis par l'association, plusieurs d'entre eux auraient été arrêtés à Oujda et emmenés au commissariat. Leurs effets personnels (téléphone, passeport) auraient été confisqués avant qu'ils ne soient expulsés près du poste-frontière algérien.

    "Ils ont été contrôlés au faciès. Un homme marié à une Marocaine et vivant à Rabat, qui se trouvait là pour visiter un ami, a été arrêté", indique Mehdi Alioua. "Ils ne prennent plus le temps de contrôler l'identité et de mettre en place des procédures légales pour agir", déplore-t-il.

    Violentés

    Certains auraient été violentés à coups de pierres par la police algérienne. Ils auraient également reçu des coups de matraque côté marocain. Parmi eux, 14 auraient été blessés, dont trois grièvement. Sur Facebook, plusieurs photos et vidéos circulent, dans lesquelles ont voit certains migrants boire l'eau d'une rivière.

    "Au début, nous avions quelques biscuits que nous nous partagions. Mais là, il ne nous reste plus rien. Pour nous alimenter, nous cueillons une plante qui pousse ici et qui ressemble à l’oignon", a raconté l'un des migrants à France 24.

    Un tour de vis sécuritaire?

    Le 8 mars, les autorités marocaines ont annoncé la construction de nouveaux postes de contrôle aux environs de Saïdia pour "renforcer la sécurité" en plus de la clôture métallique déjà en place. Le but de cette clôture et des postes de contrôle est de "protéger le Maroc des menaces terroristes" et de "lutter contre la criminalité transfrontalière", rappelle le Gadem dans un communiqué. "Les personnes en migration deviennent, malgré elles, les victimes collatérales de ce tour de vis sécuritaire", estime l'ONG.

    Une vingtaine d'associations, dont les branches de syndicats marocains dédiées aux immigrés, ont signé un appel "pour que l’ensemble des personnes arbitrairement refoulées en dehors de toute procédure légale soient toutes réadmises - sans conditions et dans les plus brefs délais - sur le territoire marocain".

    Selon France 24, "certains membres du groupe de migrants ont rejoint la ville algérienne de Maghnia, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Maroc, où ils sont hébergés par des amis".

    Anaïs Lefébure, HuffPost Maroc, 15 mars 2017

    http://www.algeria-watch.org/

  • Algérie: Les chômeurs appellent au boycott des élections (Algeria Watch)

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    Ils annoncent une campagne nationale appelant les Algériens au boycott des élections du 4 mai prochain.

    Les leaders de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont célébré, hier à Ouargla, le 4e anniversaire de la manifestation du 14 mars 2013 et ont déclaré publiquement devant des dizaines de militants et citoyens qu’ils n’entendaient pas faire marche arrière dans leur bataille contre les politiques du gouvernement jugées farfelues, notamment en matière d’emploi et de développement.

    Ce n’était pas une marche du million comme celle d’il y a quatre ans, celle qui a marqué, à l’époque, l’essor du Mouvement des chômeurs, taxé d’abord de sécessionniste, avant que ses revendications soient reconnues légitimes et fassent l’objet des directives de la circulaire du 12 mars 2012, donnant entre autres la priorité à l’emploi des jeunes du Sud dans les sociétés pétrolières, mais aussi l’éradication des disparités salariales, l’encouragement de la microentreprise et surtout la célébration symbolique d’une date devenue emblématique du Mouvement des chômeurs, qui a marqué, hier à Ouargla, l’événement et le souvenir vivace d’une manifestation qui fera encore date.

    La journée s’annonçait chaude et un léger vent de sable se levait sur la place du Peuple, alors que les gens vaquaient à leurs occupations habituelles. Bachir, le vendeur de thé, en était déjà à son troisième service. Des cohortes de jeunes se relayaient sur la placette, sirotant du thé en attendant que les préposés à la tribune placent l’équipement de sonorisation et les banderoles.

    Vers 8h30, ils étaient une vingtaine. A 10h, plus de 100 personnes rejoignaient les lieux et réclamaient Belabes qui est arrivé vêtu d’un boubou bordeau, saluant les uns et parlant aux autres. Naoufel Chekaoui, militant d’Oum El Bouaghi, désormais coordinateur général de la CNDDC, est là en compagnie d’une délégation de représentants des wilayas de l’Est.

    Inféodés

    «Notre coordination se déploie sur les 48 wilayas et comme le pouvoir accapare la capitale, Alger, nous occupons le reste du territoire», dit Naouefel, ajoutant que «la CNDDC donne aujourd’hui l’image d’une organisation non agréée qui tient à le rester pour son propre salut, elle est inféodée au gouvernement et résiste à son mépris, à sa répression et aux campagnes de dénigrement, en offrant aux chômeurs une lueur d’espoir en un futur meilleur».

    De jeunes tribuns se sont exprimés : «La principale leçon du 14 mars 2013 est l’adoption du rouage démocratique et de l’esprit du groupe, nous avons compris que, dans ce pays, ce sont les marginalisés qui produiront le changement.» Leur discours sans concession critique les appelle à faire des élections de mai prochain «une fête pour les Algériens».

    Pour Tahar, Naoufel, Mabrouk, Ahmed et des dizaines de jeunes chômeurs présents hier à Ouargla, «participer à cette mascarade est au contraire une consécration du fait accompli et un appui qui ne dit pas son nom à un système pourri». «Nous avons pris le pouls et nous savons que le rejet silencieux s’est mué en contestation active, qui démontre le fossé entre le pouvoir et le peuple et qu’il nous appartient de transformer en boycott effectif», déclare Tahar Belabes, qu’on donnait pour prisonnier suite à sa tentative avortée de ‘‘harga’’ au large de Annaba avec 27 personnes et sa condamnation à verser une amende de 20 000 DA, le mois dernier.

    Mascarade

    «J’ai été empêché de quitter l’aéroport d’Alger pour participer au Forum social maghrébin sur les migrations, qui se tenait en décembre 2016 à Tanger, au Maroc. Même la Tunisie m’est interdite depuis que la Police aux frontières (PAF) du pays de la révolution du Jasmin m’a refoulé», explique le porte-parole de la CNDDC, ajoutant que «les femmes sont la cible d’une campagne acharnée de dépouillement de volonté avec ces prétendus acquis qui titillent les aspirations de certaines et flattent les instances internationales des droits de l’homme».

    Et le coordinateur du mouvement, Naoufel Chekaoui, de déclarer : «Nous voulons que l’Etat algérien s’engage à respecter réellement les traités qu’il a signés en matière de garantie des droits fondamentaux à la liberté d’expression, de penser et de croire, mais aussi de cesser le musellement des élites de ce peuple et ses activistes». Pour lui, le gouvernement prône la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, tout en faisant fi de ses propres engagements, réprimant la parole libre et emprisonnant ses opposants.

    De plus, poursuit Tahar Belabes, devant une assistance qui grossissait à vue d’œil malgré la présence des forces de l’ordre, «il est de notre devoir éthique de nous exprimer au nom de la frange à laquelle nous appartenons et qui est celle des chômeurs, le dernier rempart de la société devant l’hégémonie ambiante», considérant que la bataille des chômeurs symbolise la lutte des Algériens marginalisés, une classe de plus en plus importante dans une lutte sans merci, qui a transformé la revendication d’un emploi digne en une revendication politique.

    Dans cette optique, et en guise de réponse au wali de Ouargla qui déclarait, il y a quelques jours, que «le chômage était un problème factice et provoqué à Ouargla», les leaders de la CNDDC ripostent en chœur : «Certes, mais c’est le gouvernement qui le simule et le nourrit.» Tahar Belabes interpelle à cet effet le représentant de l’ONU en Algérie pour faire une tournée au Sud, à la rencontre des activistes et des opposants affiliés à des partis pour écouter ce qu’ils ont à dire, à l’instar des personnalités qu’il reçoit à Alger. 



    Houria Alioua El Watan, 16 mars 2017

    http://www.algeria-watch.org/

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