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Histoire - Page 6

  • Nouveautés sur le site du NPA

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    Alep, Mossoul, le jeu sanglant des grandes puissances Arrêt immédiat des bombardements ! Non à la guerre !

    Maroc : Élections sous la houlette du roi

    17 Octobre 1961 : que reste-t-il de « l’hommage » de Hollande ?

    Égypte : À bas la répression contre les salariés des chantiers navals !

    .

    Nos camarades marocains:

    Elections législatives au Maroc : Rivalités autour d’une politique décidée à l’avance

    .

    Sur Lutte Ouvrière:

    17 octobre 1961 à Paris : le massacre des Algériens

    Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah !

    Irak : la population prise au piège à Mossoul

  • Il y a 55 ans, les médias et le massacre du 17 octobre 1961 (Acrimed)

     

    Le 17 octobre 1961 la fédération de France du Front de libération nationale (FLN) organise une manifestation à Paris. La répression policière est d’une extrême violence : outre l’internement de milliers de manifestants et l’expulsion de centaines d’entre eux, plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’Algériens sont portés disparus – nombre d’entre eux ont été tués et jetés dans la Seine. Comment la presse a-t-elle rendu compte de ce massacre ? [1]

    À notre connaissance, la meilleure étude publiée à ce jour sur le traitement médiatique du 17-Octobre est due à Mogniss H. Abdallah : dans un article paru dans la revue bimestrielle Hommes & migrations de novembre-décembre 2000, sous le titre « Le 17 octobre 1961 et les médias. De la couverture de l’histoire immédiate au “travail de mémoire” » [2]. Notre contribution doit être comprise comme une incitation à lire cet article de référence.

    L’auteur examine ce traitement médiatique jusqu’en 2000. Mais qu’a-t-on pu lire dans la presse dans les quelques jours qui ont suivi ?

    De droite…

    « La presse populaire de droite, écrit Mogniss H. Abdalllah, à l’instar du Parisien libéré, de L’Aurore ou de Paris-Jour, reprend la version de la préfecture de police. Elle évoque de “violentes manifestations nord-africaines”, emmenées par des “meneurs” et des “tueurs”, “déferlant vers le centre de la ville” […] »

    Voici, par exemple, la « une » du Parisien libéré du 18 octobre, qui attribue les violences aux manifestants :


    Et en pages intérieures, on peut lire en tête de la page consacrée à la manifestation, cet encadré (extrait) qui résume le journalisme dont il s’agit.



    Le 19 octobre, Le Parisien libéré « explique » ainsi les manifestations, et en particulier la manifestation de femmes et d’enfants qui s’est déroulée la veille.



    Le Figaro, de son côté, commence par s’en tenir à une version pro-gouvernementale, en attribuant la violence aux « musulmans algériens ». À la « une », le 18 octobre…



    Mais, dans les jours suivants, Le Figaro (même Le Figaro…) ne peut dissimuler totalement la vérité. Ainsi, relève Mogniss H. Abdallah, «  Le Figaro du 23 octobre se départit quant à lui de son soutien initial à la police pour dénoncer des “scènes de violence à froid” dans les centres d’internement, au Palais des sports ou au stade de Coubertin. »

    À France-Soir, qui est alors un grand quotidien populaire qui affecte de n’épouser aucun parti pris, on commence, là aussi, par avaliser la version policière et renvoyer dos à dos « les extrémistes de l’OAS et du FLN »…

    Comme on peut le voir dans ce commentaire de page intérieure (extrait) :



    Mais au fil des jours France-Soir recueille également des témoignages sur l’ampleur et la violence de la répression.


    … à gauche

    La presse de gauche sera plus audacieuse. Certes, elle commence par afficher une certaine prudence, qu’elle attribue, non sans raison, à la censure, comme le fait L’Humanité le 18 octobre, ainsi qu’on peut le lire dans cet encadré de page intérieure (extrait) :



    Les jours suivants, en dépit de cette compréhensible prudence [3], dans l’ensemble de la presse que l’on peut classer à gauche le ton change et les informations filtrent.

    Changement de ton, avec par exemple, cette « une » de Libération (il s’agit du quotidien issu de la Résistance…), le 20 octobre (extrait) :



    Comme le relève encore Mogniss H. Abdallah, «  Libération, Témoignage chrétien ou France Observateur publient sous la forme interrogative “est-il vrai que... ?” ou “y a-t-il eu... ?” de multiples informations sur les exactions policières et leur caractère systématique (hommes frappés et jetés à la Seine ou retrouvés pendus dans les bois, décompte du nombre des morts et des disparus qui discrédite le bilan officiel faisant état de 3 morts et 55 blessés...) “Si tout cela est exact, et nous avons de bonnes raisons de le croire, qui sont les auteurs de ces crimes ?” demande Libération du 19 octobre 1961 ».

    Pendant toute la semaine qui suit, les témoignages s’accumulent et convergent. Et le 27 octobre, bien que la grève des cheminots fasse leur principal titre de « une », L’Humanité et Libération interrogent ou, plutôt, interpellent, sur la base de nouveaux témoignages.

    Ainsi, L’Humanité  :



    Même question, le même jour, dans Libération, qui invoque des témoignages convergents dans cet encadré (extrait) :



    Enfin, des photos d’Élie Kagan (1928-1999), prises lors de manifestation du 17 octobre sont publiées par Témoignage chrétien : elles sont accablantes.


    Les « petits médias »

    Pourtant, comme le souligne Mogniss H. Abdallah, c’est surtout aux « intellectuels-journalistes » (comme Paul Thibaud ou Claude Bourdet) et aux « petits médias » que l’on doit, dès 1961, le combat le plus acharné pour la vérité : outre les exactions en tous genres, c’est un véritable massacre qui a été perpétré :

     « Les “petits” médias, dont la revue Les Temps modernes, les journaux Témoignages et documents ou Vérité-Liberté, ou encore la maison d’édition François Maspero, publient de multiples documents qui permettront de faire une synthèse sans concession des événements du 17 octobre 1961. Droit et liberté, journal du Mrap, fournit des informations sur d’autres pogroms ailleurs en France (Metz, Nancy). Côté images, le biologiste Jacques Panijel va entreprendre une enquête caméra au poing qui donnera le film “Octobre à Paris”. Beaucoup de ces publications vont être saisies, le film sera interdit, mais paradoxalement, leur contenu diffusé “sous le manteau” va marquer toute une génération, ce qui ne semble pas le cas de la grande presse et son information éphémère, volatile. »

    Mais, en ce mois d’octobre 1961, aucune mobilisation de solidarité ne sera suscitée. Il n’en ira pas de même, quelques mois plus tard, à la suite de la tuerie du 8 février 1962 au métro Charonne. Pis : la mémoire collective et la commémoration de cette tuerie ont longtemps occulté le combat pour la vérité et la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961. Ce combat, qui est d’abord un combat pour l’information, n’est pas fini.


    Henri Maler

    http://www.acrimed.org/

     

  • Nouveautés sur Alternative Libertaire

     

    Syrie : Au cœur de la mêlée impérialiste

     

    La guerre civile syrienne est devenue, pour bonne part, le thé­âtre d’un affrontement indirect entre puissances étrangères. Russie, États-Unis, Iran, Turquie, France, pétromonarchies... Qui veut quoi  ? Et le Rojava dans tout ça  ? Essai de décryptage et hypothèses.

    Pour la troisième fois cette année, la Syrie a vu l’échec, en septembre, d’une tentative de trêve parrainée par la Russie et les États-Unis. ­Échec principalement dû à la multiplication, au sein de la guerre civile, de forces armées aux objectifs contradictoires, aux alliances mouvantes, aux parrainages incertains. Difficile de faire respecter un cessez-le-feu dans ces conditions. Plus que jamais cependant, Moscou et Washington apparaissent comme le duo (...)

     

     

     

    Algérie : Un hommage à l’anarchiste Saïl Mohamed

     

    Personnage relativement connu du mouvement anarchiste des années 1930-1950, il se faisait appeler Saïl Mohamed. Sous son vrai nom de Saïl Mohand Ameziane, on vient de lui rendre un hommage public en Kabylie.

    Quelques dizaines d’habitantes et d’habitants de Tibane (Algérie), militants politiques, syndicalistes et associatifs, ont participé, vendredi 14 octobre 2016, à une journée commémorative initiée par les jeunes de l’association Taddartiw du village Taourirt, pour rendre hommage à Mohand Ameziane Sail (Saïl Mohamed) 63 ans après sa disparition. Après avoir écouté les conférences des historiens, une visite a été rendue à la maison natale de Saïl Mohamed, où (...)

  • 1961 : L’État français noie la protestation populaire dans le sang (Alternative Libertaire)

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    Le 17 octobre 1961, près de 20.000 Algériennes et Algériens travaillant en région parisienne manifestent pacifiquement contre le couvre-feu que la préfecture de police veut leur imposer.

    La violence policière se déchaîne contre des hommes, des femmes et des enfants désarmés. Aujourd’hui encore, la clôture des archives empêche que toute la vérité soit connue sur ce massacre légal.

    « Le plus grand massacre d’ouvriers depuis la semaine sanglante de la Commune de Paris de mai 1871. » Voilà comment l’historien Gilles Manceron décrit la vague meurtrière déclenchée en octobre 1961 par la police française sur ordre de son préfet, l’ancien fonctionnaire vichyste Maurice Papon.

    Au plus fort de la vague, le 17 octobre, plusieurs dizaines d’Algériennes et d’Algériens ont été assassinés, plusieurs milliers blessés. Les victimes, des « émigrés-immigrés » qui travaillaient surtout sur les chantiers et dans les usines métropolitaines, étaient le produit historique d’un « déracinement » ayant dévasté l’économie traditionnelle de l’Algérie. Les massacres d’octobre 1961, s’ils ont connu leur apogée durant la nuit du 17 octobre, ne se réduisent pas à ce seul jour. Le 17 n’est que le symbole d’une mémoire en lutte. La mémoire des partisans antiracistes militant pour la reconnaissance d’un crime d’État que tous les gouvernements français qui se sont succédé depuis ont toujours refusé d’admettre.

    Commémoration 2016

    A l’occasion de ce 55e anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

    Rassemblement le 17 octobre 2016 

    18 heures  Pont Saint-Michel à Paris.

    L’appel sur le site web de l’ATMF.

    À cette époque, la guerre de l’État français contre l’insurrection emmenée par le Front de libération nationale (FLN) durait déjà depuis presque sept ans. Cette « guerre sans nom » [1], qui dut attendre 1999 pour ne plus être désignée par le terme euphémique d’« événements » se déroula au sein de la plus vaste colonie de France, dont la conquête brutale entre 1830 et 1848, avait été célébrée par les grands esprits du temps, dont Victor Hugo. Elle a même été légitimée par le « matérialisme historique » de Marx et Engels pour qui l’avènement du communisme résulterait des contradictions du capitalisme.

    Indigènes et citoyens

    Le statut juridique de l’Algérie colonisée, avec l’institution du Sénatus-consulte du 14 juillet 1865 notamment, avait constitué deux groupes spécifiques au statut civil inégal.

    Le million de Françaises et de Français vivant alors en Algérie – les Pieds-noirs – jouissaient du statut métropolitain de « citoyens français de statut civil de droit commun ». S’y ajoutaient les 35 000 personnes juives naturalisées françaises par le décret Crémieux de 1870. En face, 9 millions d’Algériennes et d’Algériens autochtones souffraient d’être des « citoyens français de statut civil de droit coranique ». C’était le temps de l’indigénat, étendu à toutes les colonies françaises depuis 1889, qui infériorisait juridiquement les populations colonisées.

    L’autochtone était devenu « indigène », c’est-à-dire expropriable et corvéable, inférieur légal à assujettir par l’État impérial. L’indigénat représentait la matrice juridique d’un état d’exception pour les colonisé.es ainsi captifs d’une sujétion. Les « sujets » constitués d’un « corps d’exception » susceptible de subir toutes les violences, symboliques et physiques, allant des enfumades de la conquête coloniale aux fusillades du Constantinois, en passant par les « ratonnades » et autres noyades dans la Seine.

    Ce « corps d’exception » imposé à des femmes et des hommes, des amis et des parents aujourd’hui encore vivants, avait également été imposé, dans des conditions historiques différentes, à d’autres groupes sociaux. Les personnes juives de la région bordelaise, par exemple, dont plus de 1.500 ont été déportées, via Drancy, dans les camps nazis, ont été victimes entre 1942 et 1944 du zèle du secrétaire général de la préfecture de Gironde : Maurice Papon. Terrifiante continuité entre l’exception vichyste et la règle républicaine en la personne de Papon, chargé en 1956 de la coordination des forces civiles et militaires dans l’Est algérien, puis promu en mars 1958 préfet de police de Paris.

    En 1961, on recensait 152 000 Algériennes et Algériens en région parisienne. Soucieux d’éliminer définitivement son concurrent direct, le Mouvement national algérien (MNA) de Messali Hadj, et de contrôler la population algérienne travaillant en métropole, la fédération française du FLN a, en août 1958, ouvert un « second front » sur le sol métropolitain.

    La « bataille de Paris » de Maurice Papon

    Au même moment, la police de Papon rafle des Algériennes et des Algériens et les parque au Vél’ d’Hiv’ : horrible continuité encore. En 1960, le MNA est défait, et le FLN a réussi à mettre en place en région parisienne deux wilayas (dénomination arabe qualifiant des divisions administratives) parachevant sa volonté d’encadrer autoritairement la vie quotidienne de l’émigration algérienne en France. La mission confiée à Papon consiste, à l’aide de centres de tortures où officient souvent des harkis – Algériens dévoués à la cause française –, à briser le contrôle du FLN sur sa base populaire.

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    « Ici, on noie les Algériens » Réalisée dans les jours suivant le massacre, une inscription due à Jean-Marie Binoche et à Alexis Violet.

    Alors que le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) entament en 1961 un cycle de négociations, le FLN maintient la pression en France par des attentats contre la police. Le policier français moyen est alors habité par une rage vengeresse prête à se retourner contre n’importe quel « bicot », assimilé au FLN.

    Lors des obsèques d’un policier assassiné, le 3 octobre 1961, Papon promet à ses troupes : « Pour un coup donné, nous en porterons dix. » Et d’instaurer deux jours plus tard, malgré son caractère anticonstitutionnel, un couvre-feu interdisant aux Algériennes et aux Algériens de circuler dans les rues entre 20 h 30 et 5 h 30.

    Des cadavres dans le fleuve

    Le 7 octobre, le FLN demande à ses militants en France d’arrêter leur campagne d’attentats. La réponse au couvre-feu est l’organisation, pour le 17 octobre, d’une manifestation pacifique, où toute arme sera proscrite. La tension, extrême de tous côtés, est particulièrement palpable chez les Algériennes et les Algériens, que le FLN pousse à manifester alors que les meurtres racistes se sont multipliés pendant l’année : 200 personnes ont déjà été assassinées, dont 50 rien qu’en septembre.

    L’événement aux actualités du 25 octobre 1961... et trente ans plus tard, sur Antenne 2.

    Le 17 octobre, à 20 h 30, plus de 20.000 Algériens hommes, femmes et enfants, en tenue du dimanche et venus notamment des bidonvilles de la banlieue ouest (Nanterre, Courbevoie, Puteaux) forment des cortèges aux couleurs rouge et vert de la future Algérie libre. La répression éclate, barbare. Dans les quartiers de l’Étoile, de Concorde et d’Opéra, où des milliers d’Algériennes et d’Algériens ont afflué, un bon nombre de personnes sont conduites dans des centres d’identification. Mais les quartiers des Grands-Boulevards, de Saint-Michel et de Saint-Germain sont, eux, le théâtre d’affrontements violents. Les moyens mobilisés sont considérables : cars de police, mais aussi autobus de la RATP, pendant que le Palais des Sports et le stade Pierre-de-Coubertin servent de camps de concentration temporaire pour les personnes arrêtées.

    On compte plus de 11.000 arrestations dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 octobre, et plus de 1.000 le lendemain. La police déclare officiellement deux morts du côté algérien et une dizaine de policiers blessés (en fait une centaine).

    Le dénombrement des victimes et des disparus reste difficile, du fait de l’impossibilité légale de consulter toutes les archives, mais aussi en raison du désaccord des historiens sur la question. Entre l’estimation problématique de Jean-Paul Brunet (50 victimes) et les au moins 200 dénombrées par Jean-Luc Einaudi [2], c’est une béance dans la mémoire de l’État français, qui s’autorise à faire de son amnésie, une amnistie pour les assassins.

    Dans les semaines qui ont suivi, le fleuve a rendu des dizaines de cadavres à Paris, à Nanterre, à Stains et à Saint-Denis. Parmi eux, celui de Fatima Bédar, 15 ans, repêchée le 31 octobre dans le canal Saint-Denis et devenue aujourd’hui un symbole de l’innocence assassinée.

    Prises de position à chaud

    L’événement ne pouvait passer inaperçu. Il provoque des prises de position de la Ligue des droits de l’homme et de la revue Vérité-Liberté, de Pierre Vidal-Naquet. Le Monde, Témoignage chrétien, L’Express et Esprit publient des articles. La Cimade fait un exemplaire travail d’aide et d’information. Une synthèse de Paulette Péju, intitulée Ratonnades à Paris et publiée par François Maspero est censurée, tout comme le film tourné à chaud par Jacques Panigel, Octobre à Paris. Pour le photographe Élie Kagan qui, enfant, échappa aux rafles antijuives, les clichés pris le soir du 17 octobre témoignent d’une horrible continuité : « Ma peur, qui me reprend / Octobre 61 / Juillet 42 », écrira-t-il. Claude Lanzmann affirme la même chose dans Les Temps modernes.

    La gauche officielle préfèrera, elle, mettre l’accent sur la répression de ses propres manifestations. Comme celle du 8 février 1962, tournée davantage contre l’OAS et la torture que vers l’indépendance, et au cours de laquelle neuf militantes et militants CGT vont périr écrasés contre les grilles du métro Charonne.

    Le cinquantième anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 est ici l’occasion d’affirmer ceci : le devoir de mémoire au nom du respect des morts d’hier, tombés sous les coups de l’État français, doit déboucher sur le droit de comprendre comment la violence coloniale d’hier, combinant oppression de race mais aussi de classe, irradie d’une lumière fossile notre actualité postcoloniale.

    « Bavures » policières qualifiant euphémiquement le meurtre de personnes originaires du Maghreb, traitement administratif discriminatoire des personnes étrangères dites « irrégulières », confinées dans des centres de rétention comme celui de Vincennes, réactivation de l’état d’urgence de 1955 lors des révoltes de la jeunesse populaire et racisée de l’automne 2005… Nombreuses sont les manifestations du spectre colonial qui continue de hanter la République française, et de nourrir le racisme et la division du prolétariat.

    Franz B., pour la commission antiracisme d’AL 12 octobre 2016 

    http://alternativelibertaire.org/

    Lire aussi :

    Les fantômes du 17 octobre sont toujours là
    Pourquoi une si longue indifférence ?

    17 Octobre 1961 : que reste-t-il de « l’hommage » de Hollande ? (NPA)

    POUR ALLER PLUS LOIN

    • Olivier Le Cour Grandmaison (sous la dir.), Le 17 octobre 1961 : un crime d’État à Paris, La Dispute, 2001.
    • Sidi Mohammed Barkat, Le Corps d’exception : les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie, Amsterdam, 2005.
    • Jean-Luc Einaudi, Elie Kagan, 17 octobre 1961, Actes sud/BDIC, 2001
    • Olivier Le Cour Grandmaison, De l’indigénat. Anatomie d’un « monstre » juridique : le droit colonial en Algérie et dans l’Empire français, Zones/La Découverte, 2010.
    • Abdelmalek Sayad, La Double Absence : des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Seuil, 1999.
    • Benjamin Stora, Histoire de la guerre d’Algérie (1954-1962), La Découverte, 1993 ; La Gangrène et l’oubli, La Découverte, 1998.

    DE SÉTIF À ÉVIAN

    8 mai 1945 : Manifestations de Sétif, Guelma et Kherrata, dans le Constantinois, réprimées dans le sang.

    14 juillet 1953 : Répression d’une manifestation indépendantiste à Paris : 8 morts.

    7 mai 1954 : L’armée française capitule à Diên Biên Phu. La défaite du colonialisme en Indochine encourage le soulèvement en Algérie.

    1er novembre 1954 : « Toussaint rouge » : lancement de l’insurrection algérienne par le Front de libération nationale (FLN).

    5 janvier 1955 : Le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, en appelle à un renforcement de la répression.

    1er avril 1955 : Vote de l’état d’urgence en Algérie.

    12 mars 1956 : Consensus colonial et républicain à l’Assemblée nationale : la droite, le PCF et la SFIO votent, à la demande du gouvernement socialiste de Guy Mollet, les « pouvoirs spéciaux » à l’armée qui peut ainsi légalement torturer.

    Janvier-juillet 1957 : « Bataille d’Alger ». Cette victoire militaire pour l’armée française est une défaite politique, car elle radicalise le désir d’émancipation.

    1er juin 1958 : De Gaulle s’empare du pouvoir. Bientôt, il se résigne à concéder l’indépendance.

    Août 1958 : Le FLN décide d’ouvrir un « second front » sur le territoire métropolitain.

    19 septembre 1958 : Constitution, au Caire, du Gouvernement provisoire de la République algérienne.

    22-25 avril 1961 : Les généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan s’emparent du pouvoir à Alger pour entraver De Gaulle et poursuivre la lutte colonialiste.

    5 mai 1961 : L’Organisation armée secrète (OAS), colonialiste jusqu’au-boutiste, devient opérationnelle et lance une vague d’attentats.

    8 septembre 1961 : Tentative d’attentat de l’OAS contre de Gaulle.

    5 octobre 1961 : Instauration d’un couvre-feu pour les Algériens à Paris.

    17 octobre 1961 : Manifestations algériennes pour l’indépendance à Paris, réprimées dans le sang.

    8 février 1962 : La répression d’une manifestation fait huit morts au métro Charonne, à Paris.

    18 mars 1962 : Signature des accords d’Évian qui annoncent l’indépendance. Ils seront approuvés à 90 % des votantes et des votants au référendum organisé dans l’Hexagone le 8 avril.

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    Un acteur de la purification ethnique de la Palestine lors de la Nakba

    Peres est né en Biélorussie en 1923, et sa famille a déménagé en Palestine dans les années 1930. Encore jeune, Peres a rejoint la Haganah, la milice première responsable de l’épuration ethnique des villages palestiniens en 1947-1949, au cours de la Nakba.

    Alors que le déplacement violent des Palestiniens atteignait un record historique, Peres a toujours insisté sur le fait que les forces sionistes « ont confirmé la pureté des armes » lors de la création de l’État d’Israël. Il a été jusqu’à affirmer qu’avant l’existence d’Israël, « il n’y avait rien ici. »


    Une vie au service du colonialisme et de l’apartheid

    Dans les décennies qui ont suivi, Peres a servi comme Premier ministre (deux fois) et président, mais il n’a jamais gagné une élection nationale. Il était membre de 12 cabinets et a eu comme mandats la Défense, les Affaires étrangères et les Finances.

    Il est peut-être mieux connu en Occident pour son rôle dans les négociations qui ont abouti aux Accords d’Oslo de 1993 et qui lui ont valu, avec Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, le Prix Nobel de la Paix.

    Pourtant, pour les Palestiniens et leurs voisins du Moyen-Orient, les antécédents de Peres sont très différents de sa réputation en Occident comme « colombe » infatigable, et ce qui suit est loin d’être un résumé complet du dossier Peres au service du colonialisme et de l’apartheid.

    Bombes atomiques

    Entre 1953 et 1965, Peres a servi d’abord comme directeur général du ministère de la Défense d’Israël, puis comme vice-ministre de la Défense. En raison de ses responsabilités à l’époque, Peres a été décrit comme « l’architecte du programme d’armement nucléaire d’Israël », qui à ce jour, « reste en dehors du contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). »

    Selon des procès-verbaux restés secrets et révélés depuis, Peres a rencontré en 1975 le ministre de la Défense sud-africain PW Botha et a « offert de vendre des ogives nucléaires au régime de l’apartheid. » En 1986, Peres a autorisé l’opération du Mossad où le technicien nucléaire Mordechai Vanunu a été enlevé en Rome.

    Cibler les citoyens palestiniens

    Peres a joué un rôle clé dans le régime militaire imposé aux citoyens palestiniens jusqu’en 1966, en vertu duquel les autorités volaient massivement les terres et déplaçaient les habitants.

    Un des outils [de la dépossession] était l’article 125 qui a permis que la terre palestinienne soit déclarée zone militaire fermée. Ses propriétaires étaient interdits d’accès, les terres devant ensuite être confisquées comme « incultes ». Peres s’est félicité de l’article 125 comme un moyen de « poursuivre directement la lutte pour la colonisation juive et l’immigration juive. »

    Une autre des responsabilités de Peres en sa qualité de directeur général du ministère de la Défense était de « judaïser » la Galilée, c’est-à-dire, de poursuivre les politiques visant à réduire la taille de la région où vivaient des citoyens palestiniens et d’étendre celle où vivaient les juifs.

    En 2005, comme vice-Premier ministre dans le cabinet d’Ariel Sharon, Peres a renouvelé ses attaques contre les citoyens palestiniens avec des plans pour encourager les Israéliens juifs à s’installer en Galilée. Son plan de « développement » couvre 104 communautés – 100 d’entre elles exclusivement juives.

    Dans des conversations secrètes avec les responsables américains la même année, Peres prétendait Israël avait « perdu un million de dunams [1000 kilomètres carrés] de terres du Néguev pour les Bédouins », ajoutant que le « développement » du Néguev et de la Galilée pouvait « soulager ce [qu’il] appelait une menace démographique ».

    Soutenir les colonies illégales en Cisjordanie

    Alors que le projet de colonisation d’Israël en Cisjordanie est vu comme principalement associé au Likoud et d’autres partis nationalistes de droite, c’est en fait le parti Travailliste qui commencé la colonisation du territoire palestinien nouvellement conquis. Et Peres y a participé avec enthousiasme.

    Durant le mandat de Peres comme ministre de la Défense, de 1974 à 1977, le gouvernement Rabin a établi un certain nombre de colonies clés en Cisjordanie, dont celle d’Ofra pour laquelle de grandes sections ont été construites sur des terres palestiniennes volées.

    Après avoir joué un rôle de premier plan dans les premiers jours de l’entreprise de colonisation, Peres est intervenu ces dernières années pour contrecarrer toute mesure, aussi modeste soit-elle, pouvant sanctionner les colonies illégales – toujours, bien sûr, au nom de la protection des « négociations de paix ».

    Le massacre de Qana

    En tant que Premier ministre en 1996, Peres a ordonné et supervisé l’agression militaire « Raisins de la colère », au cours de laquelle les forces armées israéliennes ont massacré quelque 154 civils au Liban et en ont blessé 351 autres. L’opération, largement soupçonnée d’avoir été un spectacle pré-électorale de démonstration de force, a délibérément transformé les civils libanais en cibles.

    Selon le site officiel israélien Air Force, l’opération a impliqué « le bombardement massif des villages chiites dans le sud du Liban, afin de provoquer un flux de civils au nord, vers Beyrouth, appliquant ainsi la pression sur la Syrie et le Liban pour qu’ils bloquent le Hezbollah. »

    L’incident le plus notoire de la campagne a été le massacre de Qana, quand Israël a bombardé un camp des Nations Unies et tué 106 civils qui s’y abritaient. Un rapport de l’ONU a déclaré que, contrairement aux affirmations israéliennes, il était « peu probable » que le bombardement « ait été le résultat d’erreurs techniques et/ou de procédure. »

    Plus tard, les artilleurs israéliens ont dit à la télévision israélienne qu’ils n’avaient aucun regret pour le massacre, puisque les morts étaient « juste un groupe d’Arabes. » Quant à Peres, sa conscience était tout aussi propre : « Tout a été fait selon une logique claire et d’une manière responsable, » a-t-il dit. « Je suis en paix. »

    Gaza – défendre le blocus, la brutalité, la violence

    Peres a décidé de lui-même d’être un des ambassadeurs mondiaux les plus importants d’Israël au cours des dix dernières années, tandis que la bande de Gaza était soumise à un blocus dévastateur et à trois grandes offensives militaires israéliennes. Malgré l’indignation mondiale devant ces politiques, Peres a toujours soutenu la politique de punition collective et la brutalité militaire.

    En janvier 2009, par exemple, malgré les appels lancés par les « organisations israéliennes de défense des droits humains … pour que l’opération ‘Plomb durci’ soit arrêtée », Peres a décrit « la solidarité nationale derrière l’opération militaire » comme « une heure de gloire d’Israël. » Selon Peres, le but de l’agression « était de donner un coup puissant à la population de Gaza afin qu’elle perde son envie de tirer vers Israël. »

    Au cours de l’opération militaire « pilier de défense » en novembre 2012, Peres « a pris la tâche de contribuer à l’effort de relations publiques d’Israël, transmettant le récit israélien aux dirigeants de la planète », selon la citation d’Ynetnews. A la veille de l’offensive israélienne, « Peres a averti le Hamas que s’il veut une vie normale pour les habitants de Gaza, alors il doit cesser de tirer des roquettes sur Israël. »

    En 2014, lors du bombardement sans précédent de Gaza, Peres s’est escrimé encore une fois pour blanchir les crimes de guerre. Après que les forces israéliennes aient massacré quatre petits enfants jouant sur une plage, Peres savait qui blâmer – les Palestiniens : « C’est une zone où nous avions prévenu qu’elle serait bombardée, » a-t-il affirmé. « Et malheureusement, ils n’ont pas écarté les enfants. »

    Le blocus étouffant, condamné internationalement comme une forme de punition collective tout à fait illégale, a également été défendu par Peres – précisément parce qu’il est une forme de punition collective. Comme Peres l’a dit en 2014 : « Si Gaza cesse le feu, il n’y aura pas besoin d’un blocus. »

    Le soutien de Peres pour la politique de punition collective s’est également étendu à l’Iran. Commentant en 2012 les rapports selon lesquels six millions d’Iraniens souffrant de cancer ont été incapables d’obtenir le traitement médical nécessaire en raison des sanctions, Peres a déclaré : « S’ils veulent revenir à une vie normale, qu’ils deviennent normaux. »

    Fier de ses crimes jusqu’à la fin

    Peres a toujours été clair sur l’objectif d’un accord de paix avec les Palestiniens. Comme il l’a dit en 2014 : « La première priorité est de préserver Israël comme un État juif. Tel est notre objectif central, ce pour quoi nous nous battons ». L’année dernière, il a réitéré ces sentiments dans une interview avec l’Associated Press, en disant : « Israël doit mettre en œuvre la solution de deux États dans son propre intérêt, » afin de ne pas « perdre sa majorité [juive]. »

    Ce rappel révèle le fond du soutien des Travaillistes pour les Accords d’Oslo. Rabin, parlant à la Knesset peu de temps avant son assassinat en 1995, était clair sur le fait que ce que voulait Israël des Accords d’Oslo était une « entité » palestinienne qui serait « moins qu’un État ». Jérusalem serait la capitale indivisible d’Israël, les colonies clés seraient annexées et Israël resterait dans la vallée du Jourdain.

    Il y a quelques années, Peres a calomnié les Palestiniens comme pratiquant « l’auto-victimisation » et il déclara : « Ils se victimisent. Ils sont inutilement victimes de leurs propres erreurs. » Une condescendance aussi cruelle était caractéristique d’un homme pour qui la « paix » a toujours signifié la pacification coloniale.


    *


    Ben White est journaliste indépendant, écrivain et militant, spécialiste Palestine/Israël. Il est diplômé de l’université de Cambridge.

    http://www.info-palestine.eu/

  • Les communistes arabes et la lutte contre le fascisme et le nazisme 1935-1945 (Orient 21)

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    Dès l’entrée en scène du fascisme, puis du nazisme, en Europe, les partis communistes des pays arabes ont mis en garde contre l’aspect agressif de ces politiques.

    Cette prise de position les a placés à contre-courant de certains secteurs d’une opinion publique qui voyait avant tout l’Italie et l’Allemagne comme des alliés potentiels dans la lutte contre l’impérialisme colonial du Royaume-Uni et de la France.

    L’attitude des communistes arabes vis-à-vis du fascisme et du nazisme n’était pas différente de celle adoptée par l’ensemble des partis communistes dans le monde, regroupés, dès le début des années 1920, autour de l’Internationale communiste (IC).

    Le septième congrès de l’IC réuni à Moscou du 25 juillet au 20 août 1935 constitua un tournant décisif dans l’histoire du mouvement communiste international. En présence des délégués à ce congrès, parmi lesquels un certain nombre d’Arabes, le dirigeant communiste bulgare Georgi Dimitrov présenta un rapport circonstancié intitulé L’offensive du fascisme et les tâches de l’Internationale communiste dans la lutte pour l’unité de la classe ouvrière face au fascisme1. Il y appelait les partis communistes de tous les pays à agir en vue de former un front populaire uni antifasciste, comprenant la grande majorité des masses de leurs pays.

    Le dirigeant communiste italien Palmiro Togliatti (Ercoli) présenta pour sa part un rapport sur la lutte contre la préparation d’une «  nouvelle guerre mondiale par les impérialistes  »2. Il y dénonçait le fascisme comme étant «  la force principale  » qui fomentait la guerre et il soulignait la nécessité de lier la lutte contre la guerre à la lutte contre le fascisme et les mouvements d’inspiration fasciste.

    Solidarité avec l’Éthiopie et l’Espagne républicaine

    La première campagne organisée par les communistes arabes contre le fascisme et ses politiques de guerre et de colonisation se proposait de soutenir le combat des Éthiopiens contre l’agression italienne. L’on vit se constituer dans nombre de pays arabes, à l’initiative des communistes, des groupes de solidarité avec le peuple éthiopien. Vers le début du mois d’octobre 1935, le parti communiste de Palestine publia, avec l’assistance des partis communistes des pays arabes et africains ainsi que celui d’Italie, une déclaration appelant à organiser une campagne internationale en vue de stopper l’agression fasciste contre l’Éthiopie. On pouvait y lire :

    Nous, les fils des peuples opprimés d’Afrique et des pays arabes, nous, les travailleurs d’Italie…, nous avons parfaitement conscience du fait que, par notre soutien au peuple éthiopien, face à l’aventure fasciste, nous aurons affronté le péril imminent d’une nouvelle guerre mondiale, qui risque d’entraîner le monde entier, en particulier nos pays, vers une destruction sans précédent3.

    La deuxième campagne organisée par les communistes arabes contre le fascisme et ses complots fut la campagne de solidarité avec les républicains espagnols. À l’appel de l’IC, des communistes arabes se joignirent aux Brigades internationales qui allaient combattre en Espagne aux côtés des républicains espagnols. Parmi eux se trouvaient des membres arabes et juifs du Parti communiste de Palestine, tels Ali Abdel Khaleq Al-Jibaoui, membre du comité central, tué en Espagne, et Najati Sidqi, membre du secrétariat du parti, chargé par la direction de l’IC de participer à l’organisation des campagnes d’information à l’adresse des Marocains qui combattaient dans les rangs des insurgés sous le commandement du général Francisco Franco.

    En 1936, le parti communiste palestinien consacra plusieurs pages de son hebdomadaire clandestin, Al-Jabha Al-Chabiyya, à porter à la connaissance de l’opinion publique palestinienne la vérité de la guerre civile espagnole et la nature des forces engagées. Dans le numéro 17 du 25 septembre 1936, paru sous le titre «  La guerre civile en Espagne : une guerre de la réaction fasciste contre la liberté et la démocratie  », le journal écrit : «  L’attention de notre peuple arabe se porte, après notre chère Palestine, à cette guerre civile sans merci qui se déroule en Espagne, depuis plus de deux mois  ». Après avoir passé en revue les prémisses de cette guerre, l’auteur poursuit :

    Le mouvement du général Franco est une guerre fasciste contre la liberté et la démocratie. Ce mouvement n’est pas hostile au peuple espagnol seulement  ; il porte également une grave atteinte au peuple arabe, notamment les Arabes du Maroc qui découvrent la gravité de l’erreur qu’ils ont commise en assistant les fascistes espagnols (p. 4.).

    Ce même organe du parti avait souligné, dans un autre article publié dans le numéro 12 du 21 août 1936, que les chefs du mouvement fasciste en Espagne s’étaient rebellés et avaient combattu le gouvernement populaire «  après avoir reçu l’ordre, l’approbation et l’assistance matérielle des fascistes italiens et hitlériens  » (p. 3).

    Organisations et mouvements antifascistes

    Dès 1937, des mouvements et des organisations opposés au fascisme et au nazisme commencèrent à se former. En mai de cette année un groupe d’intellectuels communistes et de démocrates constitua, au Liban et en Syrie, la Ligue de lutte contre le fascisme. Cette organisation tint à Beyrouth, les 6 et 7 mai 1939, le premier congrès syro-libanais pour la lutte contre le fascisme, auquel participèrent plus de deux cents délégués venus de Syrie et du Liban et représentant trente-deux organisations, sans compter des dizaines de députés qui se présentèrent à titre personnel ou qui adressèrent des messages d’approbation et de soutien moral au congrès.

    En Irak, le Parti communiste mena une campagne pour rapprocher et unifier l’ensemble des forces nationales opposées au fascisme. À son initiative se constitua une Association de lutte contre le fascisme et le nazisme féministe. L’organe central du parti, Al-Qaida, portait comme devise : «  Unissez-vous contre le fascisme, pour le pain et les libertés démocratiques, dans un front national uni  ».

    En Égypte, l’ardeur des fascistes provoqua une recrudescence de zèle dans le camp des communistes et des démocrates où l’on vit les opposants au fascisme et à l’antisémitisme se regrouper dans plusieurs organisations et associations. En 1933, avec l’accès au pouvoir d’Adolf Hitler, le Comité de lutte contre l’antisémitisme fut créé pour entreprendre des campagnes contre le nazisme et organiser le boycott des produits allemands. Ce même comité incitait les juifs à s’engager dans la lutte contre le fascisme dans leurs pays respectifs au lieu d’émigrer vers la Palestine. En 1934 fut fondée la Ligue des partisans de la paix qui lança plusieurs campagnes pour condamner l’agression italienne en Éthiopie et soutenir la lutte des républicains en Espagne.

    Dénoncer la propagande italienne et allemande

    Les communistes arabes s’appliquèrent sans tarder à dénoncer la propagande diffusée par les fascistes italiens et les nazis allemands dans les pays arabes. Cette propagande trouvait un accueil favorable auprès de certains secteurs de l’opinion publique, notamment dans les rangs de la jeunesse.

    L’écrivain communiste libanais Raif Khoury s’en prenait aux idées qui séduisaient les jeunes générations et les rendaient réceptifs au fascisme. Dans un article publié par la revue Al-Taliʻa, il réfuta l’idée que le fascisme se proposait de libérer les Arabes du joug de la colonisation britannique et française. Il soutenait que le fascisme «  croyait fermement en la colonisation et se préparait pour la conquête  »4.

    Dans un discours prononcé à Beyrouth en mai 1939 devant les délégués du premier congrès syro-libanais pour la lutte contre le fascisme, le secrétaire général du Parti communiste syro-libanais Khaled Bagdache affirmait que l’objectif principal d’Hitler et de Benito Mussolini était d’«  occuper des colonies en Asie et en Afrique  ». Leurs efforts tendant à consolider leur domination au cœur de l’Europe et dans les pays du bassin méditerranéen n’étaient «  qu’un préambule stratégiquement nécessaire pour réaliser leurs rêves de partager des contrées d’Orient, dont en premier chef le Proche-Orient arabe  ». Répondant à ceux parmi les Arabes qui en appelaient à adopter une politique neutre dans le conflit opposant les «  pays démocratiques  » aux «  pays fascistes  » en Europe, Bagdache soutenait que si les partisans de la neutralité ignoraient le fait que si l’Italie et l’Allemagne gagnaient la guerre, les jeunes États arabes, de Bagdad à Riyad en passant par Le Caire, perdraient leur autonomie naissante et deviendraient, à l’instar de la Libye et l’Éthiopie, des provinces italiennes et germaniques… Quant aux jeunes mouvements de libération nationale, en Syrie et en Palestine, ils seraient noyés dans le sang, «  écrasés par les haches des tortionnaires de Rome et de Berlin  »5.

    Le Parti communiste syro-libanais avait consacré une bonne partie des débats de son quatrième congrès, en novembre 1941, à répondre à la propagande fasciste qui était diffusée dans les pays arabes.

    Dans le rapport paru au terme de ce congrès6, il lança un appel aux citoyens syriens et libanais, les invitant à rejeter les mensonges des agents nazis qui prétendaient que «  la victoire allait couronner les efforts d’Hitler, lequel préparait la revanche, au nom des Arabes, contre le colonialisme étranger et ses agents  ». Ceux-ci devraient savoir, en effet, que l’hitlérisme est «  le colonialisme le plus atroce qu’ait connu l’histoire  ».

    En Irak, le parti communiste mit en garde les officiers nationalistes, auteurs du coup d’État de 1941, contre leur politique susceptible de déboucher sur une entente avec l’Allemagne nazie en vertu du principe universel qui veut que «  l’ennemi de mon ennemi est mon ami  ». Dans une lettre datée du 17 mai 1941 et adressée à Rachid Ali Keylani, chef des officiers rebelles, Youssouf Salman (nom de guerre : Fahd), le secrétaire général du Parti communiste, argumentait que les armées des pays de l’Axe n’étaient pas moins portées à l’impérialisme que le Royaume-Uni et que, par conséquent, «  compter sur l’aide d’un État impérialiste, quel qu’il soit, ne signifie rien d’autre que la chute du mouvement national dans les bras d’un autre impérialisme  »7.

    En Palestine, le comité central du parti communiste dut reconnaître, en 1939, que certains dirigeants du mouvement national arabe palestinien «  avaient facilité l’introduction de la propagande fasciste non seulement en Palestine mais dans toute la région du Proche-Orient, et ceci en propageant l’idée que les fascistes allemands allaient aider les Arabes dans leur lutte pour l’indépendance  »8.

    La Tunisie vit les forces allemandes pénétrer, en novembre 1940, dans le pays. En réponse à l’attitude d’un grand nombre de militants du parti Destour qui avaient opté pour la collaboration avec les Allemands, le parti communiste tunisien appela le peuple à «  affronter, coûte que coûte, l’occupant hitlérien et à s’unir dans le combat en vue de la démocratie et de la paix  » 9.

    Préserver le «  seul État socialiste  »

    À la suite de la signature par les démocraties occidentales du traité de Munich avec l’Allemagne, fin septembre 1938, le pouvoir soviétique, redoutant de voir les troupes germaniques envahir son territoire, donna son accord le 23 août 1939 pour un traité de non-agression avec l’Allemagne nazie. En dépit de l’embarras que cette décision soudaine de l’URSS provoqua dans les rangs des communistes arabes, ils la soutinrent, avec la conviction qu’il fallait à tout prix préserver le «  seul État socialiste  ».

    L’agression allemande contre l’URSS de juin 1941 conduisit toutefois les communistes du monde — dont les communistes arabes — à considérer le soutien de l’URSS comme une tâche primordiale. C’est alors que ces derniers se mirent à organiser des campagnes de solidarité avec les peuples soviétiques et à créer des comités ad hoc pour les assister.

    Dans la déclaration publiée au terme de son quatrième conseil national, en novembre 1941, le parti commnuniste syro-libanais considérait que l’appel «  Venez en aide à l’URSS  » devait constituer l’appel de tous les hommes libres de par le monde, y compris ceux du monde arabe. L’idée était que le destin de leurs patries et leur indépendance était lié à «  la victoire de l’État soviétique et des peuples libres contre l’Allemagne nazie  ».

    Les communistes arabes insistaient sur la nécessité de lier la lutte des peuples arabes pour l’émancipation de la colonisation franco-britannique à la lutte universelle contre le fascisme. Dans un article intitulé : «  Notre parti communiste et le pouvoir  », publié dans le journal Sawt al-Chaʻb du 22 juin 1944, Nicolas Chaoui, un éminent chef communiste libanais, soutient que l’indépendance réelle et telle qu’elle est souhaitée «  ne sera aisée et accessible que dans la mesure où la victoire générale sur l’hitlérisme et le fascisme en général, sera totale, solide et enracinée  ».

    Dimension internationale de la question palestinienne

    Tout en prenant une position ferme à l’encontre du mouvement sioniste et de ses visées en Palestine, les communistes arabes condamnèrent la politique de persécution des juifs menée par les nazis en Europe. Farjallah Al-Helou, l’un des leaders du parti communiste libanais, affirmait dans un discours prononcé à Beyrouth le 5 octobre 1944, que le combat mené par les Arabes — y compris les Libanais — contre le sionisme ne découlait pas «  d’une intention religieuse ou d’une rancune raciste, comme le prétendent les sionistes  », car il est indéniable que «  les Arabes n’ont jamais été mus par quelque fanatisme que ce soit  »10.

    Dans sa quête d’une solution démocratique à la question palestinienne, la Ligue de libération nationale, regroupant dès le début de 1944 les communistes arabes, fut la seule force politique, dans le camp arabe, à avoir tenté de donner une dimension internationale à la lutte menée par le peuple arabe de Palestine. Dans ce sens, elle considérait la question palestinienne comme un problème de libération nationale, de même qu’elle y voyait :

    une partie intégrante d’une cause défendue à l’échelle mondiale pour la disparition des régimes racistes, l’indépendance de tous les peuples au sein de leurs propres patries, et l’instauration de la fraternité et de l’égalité entre ces peuples [ [ʻUsbat al-taharrur al-watani fi Filastin, Harakatuna al-wataniyya wal-qiwa al-taharuriyya al- ʻalamiyya (notre mouvement national et les forces de libération mondiales),12 avril 1944  ; p. 1-3.]].

    La Ligue de libération nationale avait cherché, dès le début, à établir une démarcation très nette entre le sionisme, d’une part, et la population juive de Palestine, de l’autre. Elle avait invité le mouvement national arabe à contribuer, par l’adoption d’une politique réaliste et démocratique, «  à l’affaiblissement du potentiel d’action sioniste au sein des masses juives  », tout en soulignant que les intérêts de celles-ci étaient «  directement liés aux succès de la lutte du peuple arabe contre l’impérialisme et le sionisme  »11. Dans une même optique, elle critiquait les positions des dirigeants nationalistes traditionnels qui ne cessaient de proclamer qu’il leur était absolument impossible de vivre en paix avec la communauté juive de Palestine, voire d’accorder à cette dernière le moindre droit démocratique. Pour la Ligue en effet, l’adoption d’une politique de paix en direction de la population juive, ainsi que l’octroi de droits démocratiques, ne signifiaient, en aucune façon, la renonciation aux droits nationaux des Arabes palestiniens.

    Maher Al-Charif
     
  • Cent ans après les accords Sykes-Picot : L’Orient arabe trahi (Aurdip + MEE)

    L'accord impliquait 3 impérialismes

    Colloque de CVPR PO au Sénat

    Le CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient), en partenariat avec le site ORIENT XXI, organise un colloque, à l’occasion du centième anniversaire du "soulèvement arabe " contre les Turcs.

    « Un siècle après les accords Sykes-Picot »

    « L’ORIENT ARABE TRAHI »

    8 octobre 2016 au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau)

    Programme

    8h30 à 9h00 : Accueil des participants : contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    9h00 précises : ouverture du colloque.

    Remerciements par le président du CVPR PO, Me Maurice Buttin. Interventions de M. Alain Gresh, directeur du journal en ligne ORIENT XXI ; de Mme Nathalie Goulet, sénatrice, qui parraine et préside le colloque ; de l’ambassadeur de Palestine S.E.M. Salman El Herfi ; du président qui présentera les objectifs du colloque.

    Séance de la matinée. 9h30 à 12h00. Modérateur : Maurice Buttin

    Situation du Proche-Orient avant 1947

    9h30 à 10h00 : La renaissance des nationalismes juifs et arabes avant 1914.
    Intervenante : Sandrine Mansour, historienne au CRHIA Université de Nantes, conseillère pour des coopérations entre la France et la Palestine.

    10h00 à 10h30 : Les accords Sykes-Picot vus par les Arabes.
    Intervenante : Najwa Barakat, journaliste, romancière libanaise.

    10h30 à 11h00 : De la Déclaration Balfour au partage de la Palestine ou comment le projet sioniste est passé de l’utopie à l’inévitable en trente ans.
    Intervenant : Thomas Vescovi, professeur, et chercheur en Histoire contemporaine, diplômé de l’Université Paris VIII

    11h00 à 11h30 : La résistance arabe face à l’idéologie occidentale et les intérêts des élites locales
    Intervenant : Boutros Hallaq, professeur émérite de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.

    11h30 à 12h00 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    De 12h00 à 13h30 déjeuner au restaurant du Sénat ou libre.

    13h30 à 14h00 : Accueil des participants ; contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    Séance de l’après-midi : 14h00 à 17h00. Modérateur Alain Gresh.

    Les conséquences aujourd’hui de la duperie d’hier

    14h00 à 14h25 : Le partage. Israël. Résistance palestinienne. Du refus israélien de facto de tout Etat palestinien.
    Intervenant : Hassan Balawi, ancien journaliste de la Télévision palestinienne, diplomate, mission de Palestine auprès de l’U.E. de la Belgique et du Luxembourg.

    14h25 à 14h50 : Interventions étrangères au P.O de 1947 à 2011.
    Intervenant : Philippe Gunet, général de l’armée de l’air en retraite, analyste politique spécialisé sur les questions de Défense et de Sécurité au Proche et Moyen Orient. Membre du comité de rédaction du journal en ligne ORIENT XXI.

    14h50 à 15h15 : Le Proche-Orient depuis les indépendances : entre rêve d’unité et divisions.
    Intervenante : Agnès Levallois, consultante, spécialiste du monde arabe contemporain, chargée de cours à Sciences Po, vice-présidente de l’IrEMMO.

    15h15 à 15h40 : De quoi l’Etat islamique est-il le nom ? Entre utopie violente et désillusions (2014-2016)
    Intervenante : Myriam Benraad, politologue, spécialiste de l’Irak et du Moyen-Orient à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM - CNRS) et maître de conférences à l’Université de Limerick en Irlande. Directrice du mastère sur la Paix et le développement.

    15h40 à 16h00 : pause

    16h00 à 16h25 : Décomposition des Etats et recompositions
    Intervenant : Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, spécialiste du monde arabe.

    16h25 à 16h50 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    16h50 à 17h00 : Conclusions Pierre Lafrance, ambassadeur de France.

    Ce colloque, placé sous le patronage de la sénatrice Nathalie Goulet, le samedi 8 octobre 2016, de 9 h à 17 h au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau- 262 places).

    Le Bulletin d’inscription, ci-après, obligatoire, et le règlement, doivent être adressés au secrétariat du CVPR PO : chez Maurice Buttin, 54 rue des Entrepreneurs 75015 Paris.