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Révolutions Arabes - Page 71

  • Nouveautés sur Chronique de Palestine

     Abdel Bari Atwan

    Trump et le Moyen-Orient

    Abdel Bari Atwan – Al-Assad et al-Sisi semblent être les plus grands bénéficiaires d’une présidence Trump, et l’opposition syrienne et l’Arabie saoudite les plus grands…

    lundi 14 novembre 2016
     
     
    Anas Ibrahim Shadid

    Après 49 jours de grève de la faim, le prisonnier Anas Ibrahim Shadid risque la mort à tout moment

    Ma’an News – Le prisonnier palestinien Anas Ibrahim Shadid, âgé de 20 ans et en grève de la faim, est sous le risque de « paralysie…

    dimanche 13 novembre 2016
     
     
    Dahlan versus Abbas

    Guerre des chefs au Fatah

    Ramzy Baroud – Le mouvement Fatah est entraîné dans une gigantesque guerre des chefs qui déterminera son avenir. Bien que le conflit entre Mahmoud Abbas…

    samedi 12 novembre 2016 / 
     
     
    Rawabi

    Ces capitalistes palestiniens qui sont allés trop loin

    Tariq Dana – Tandis que la plupart des Palestiniens vivant sous l’occupation israélienne luttent pour leur survie, un puissant groupe de capitalistes palestiniens prospère et…

    samedi 12 novembre 2016 / 
     
     
    Yara avec son père

    Le jour où j’ai rencontré mon père dans une prison israélienne

    Ylenia Gostoli – La jeune palestinienne Yara al-Sharabati nous parle de ce qu’elle a éprouvé en embrassant son père pour la première fois en l’espace…

    vendredi 11 novembre 2016 /
     
     
    Trump

    Ce sont les libéraux américains qui ont déchaîné le monstre Trump

    Jonathan Cook – La terre a tremblé quelques instants sous nos pieds, mais tout ce que veulent faire les libéraux (*) c’est se raccrocher désespérément…

    jeudi 10 novembre 2016 / 
  • Déclaration de Safi (ATTAC/CADTM Maroc)

     

    À trois jours de la COP 22, qui débutait ce lundi 7 novembre à Marrakech, Attac Maroc a organisé une rencontre internationale les 4 et 5 novembre à Safi, sous le thème : « Changeons le système pas le climat ».

    L’objectif de cette rencontre était de ne pas laisser le débat sur les changements climatiques aux multinationales, aux États et institutions internationales qui sont en réalité à l’origine de cette dégradation.

    La rencontre était organisée à Safi, ville symbole de la destruction du capitalisme industriel. En contradiction avec les discours de l’État marocain qui se donne une image verte, on retrouve à Safi l’inverse de ce qui sera énoncé dans les enceintes de Marakech. Centrale thermique, cimenterie, carrières de sable, industries du phosphate, polluent l’air, la mer et le sol, et déciment les ressources halieutiques, rendant la vie difficile à la population de Safi.

    Des militant(e)s issues de mouvements sociaux de lutte, de syndicats, militant(e)s contre la dette et pour la justice environnementale sont venu(e)s d’Algérie, Égypte, Ghana, Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire, États-Unis, Kenya, France, Belgique, Espagne, Tunisie, et de toutes les régions du Maroc.

    Nous avons montré dans cette rencontre comment la crise écologique et climatique renforce les inégalités sociales et affectent tout particulièrement les communautés rurales, les femmes et la santé des populations. Le réchauffement climatique, la désertification, la montée des eaux, les catastrophes climatiques rendent de plus en plus difficile la vie des populations dans de nombreuses régions du monde et a ouvert la voix à un nouveau type de migrations. Et cela s’ajoute aux dégâts causés par la militarisation et les guerres au Maghreb et au Machrek qui détruisent la terre et la vie.

    Face à cette situation, la mainmise des multinationales et de la finance internationale sur les ressources et sur le débat relatif au changement climatique est inacceptable.

    Comment peut-on imaginer que des États et gouvernements responsables du changement climatique, les grands pollueurs de la planète tels que les sociétés pétrolières, les commerçants du bois, l’agrobusiness, les entreprises du nucléaire et celles qui exploitent le gaz de schiste... prétendent donner des solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés. Leurs fausses solutions ne permettront pas de limiter le changement climatique ni la destruction de l’environnement. Il est inadmissible que les États supposés représenter les populations invitent ces multinationales dans le débat sur l’avenir de la planète et des ses habitant-e-s

    Les témoignages et les réflexions des personnes qui luttent contre les sociétés pétrolières, les entreprises minières, les carrières, la déforestation, l’accaparement des terres et de l’eau qui chassent les petits paysan-ne-s nous ont permis de comprendre l’urgence que les populations s’imposent dans le débat au Maroc et dans le monde. La planète, l’air, l’eau, les énergies sont des biens communs qui nous appartiennent et doivent cesser d’être dépossédés par le capital avec la bénédiction des gouvernements .

    À l’heure où le peuple marocain se soulève à Al Houceima comme dans l’ensemble du Grand Maghreb contre le mépris (« Hogra ») avec lequel il est tenu, il est primordial que les luttes soient entendues.

    Nous marquons notre solidarité avec l’ensemble des luttes dans le monde et au Maroc envers les personnes de Imider, Jerada, Chtouka Ait Baha, Beni Oukil, Ouled Sbitta...

    Nous réaffirmons notre volonté de continuer à construire ensemble un mouvement pour la justice climatique au-delà des Cop et des logiques institutionnelles, autour des revendications suivantes :

    • Laisser les fossiles dans le sol ;
    • Cesser toute utilisation de l’énergie nucléaire et des gaz et pétroles de schiste ;
    • Reconnaissance de la dette écologique et réparations ;
    • Souveraineté alimentaire et énergétique ;
    • Relocalisation de la production et de la consommation ;
    • Promouvoir le respect de la nature et de ses ressources.

    Changeons le système, pas le climat !

     

    Auteur.e

    ATTAC/CADTM Maroc

    Membre du réseau CADTM en bref :

    L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.

    www.attacmaroc.org http://arabic.cadtm.org/

    Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat.

    azikiomar2008@gmail.com

    Tel 00 212 6 61 17 30 39

    http://www.cadtm.org/

  • Un seul héros : le peuple ! Appel à soutien (Bretagne Info)

  • Al Mounadil-a (Maroc)

    al mo.jpg

    Les législatives au Maroc: rivalités autour d'une politique déjà décidée

    Les élections législatives du 7 Octobre, 2016 ont confirmé:

    - Que les mécanismes politiques du régime (ses pseudos conseils "représentatifs" et ses diverses institutions) sont très efficaces pour dissimuler le dispositif et concrétiser l'alliance de la monarchie avec les forces politiques représentants des classes dirigeantes.

    - Que l'expérience acquise par le régime en matière d'intervention dans l'arène politique a son efficacité, que ce soit par ses anciens instruments (Union Constitutionnelle UC, l'Assemblée Nationale du RNI indépendant, Mouvement Populaire MP ...) que par le biais des nouveaux ( le PAM Parti de l'Authenticité et de la Modernité). Ils ont obtenu 48% des sièges parlementaires.  Il y  a aussi eu  20% pour les descendants des partis du Mouvement National bourgeois et 32% pour le parti islamiste Benkirane.

    - Les partis du Mouvement National (l'opposition historique) et son dernier programme la "Koutla" (Alliance démocratique au début des années 1990) ont capitulé et ont dégénéré. Leurs lignes de démarcation des partis créés par le régime ne cesse de s'effacer, donnant au régime une majorité de 68%. Pour sa part, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a démontré son engagement continu envers le régime,  sa volonté d'obéissance et de mettre en œuvre la politique dictée.

    - Il est clair que le Parti de la Justice et le Développement représente une partie de la vague d'islamisation qui a émergé dans la région, sur les ruines de la gauche historique. Opposé au régime, il ne présente aucune alternative au capitalisme et présage une pire tyrannie.

    - La constatation la plus flagrante est l'absence totale d'une voix qui représente la classe ouvrière. Aussi bien les travailleurs que les les autres couches laborieuses sont divisés entre le vote en faveur des divers partis de la bourgeoisie et l'abstention, restant à la maison, se désintéressant de la politique, mais bouillonnant de rage impuissante.

    La machine politique du régime est bien huilée et peut changer quelques pièces et poursuivre ses attaques violentes contre les quelques acquis qui nous restent et resserrer l'étau autour des libertés démocratiques.

    Après sa rénovation de façade, le régime va bientôt attaquer sur d'autres fronts:
     
    Restreindre le droit de grève jusqu'à ce qu'il devienne impossible.

    Démanteler la fonction publique.

    G
    énéraliser la flexibilité et la précarité, généraliser le contrat temporaire dans les services publics.

    Réviser le droit du travail pour le rendre plus souple et répondre aux intérêts des capitalistes locaux et étrangers.
     
    Réduire les dépenses sociales.
     
    Payer la dette et l'amener à un niveau satisfaisant les institutions financières internationales.

    En bref, une politique d'austérité stricte dont la lourde facture sera payée par ceux d'en bas, les masses de travailleurs, de chômeurs et de petits producteurs ...

    La majorité de la classe ouvrière et des opprimés n'est pasorganisée ou très mal avec une conscience politique très faible et des formes fragmentées et isolées de résistance. C'est la conséquence d'une domination historique de forces bourgeoises inconséquentes dans leurs revendications démocratiques et de l'anéantissement de la gauche révolutionnaire et des difficultés qui en résultent.

    Cette situation impose des tâches colossales à la gauche socialiste révolutionnaire.
     
    Commençant par l'engagement quotidien dans la lutte des travailleurs et les mobilisations populaires, pour enrichir l'expérience historique du mouvement syndical, tant en termes de formulation de revendications, de construction d'instruments de lutte, d'organisation démocratique des luttes et d'unification des tâches immédiates et des tâches stratégiques.
     
    Au centre de cet engagement quotidien nous revient la tâche majestueuse d'organiser les meilleures forces combattantes dans un parti politique totalement indépendant, avec une base programmatique et une bannière révolutionnaire exprimant les intérêts historiques de la classe ouvrière.

    Ce sont des des tâches pour sortir de l'abîme, pour nager à contre-courant, qui nécessitent une forte détermination et un patient travail de longue haleine.
     
    Bien qu'elles apparaissent immenses, ces tâches sont le seul moyen de nous libérer de la tyrannie, de l'exploitation et de toutes les formes d'oppression.
     

    Editorial du número 65 du journal Al Mounadil-a (Le  Militant)

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    Liens:

    Al Mounadil a

    Etudiants Révolutionnaires

    Etudiants Révolutionnaires (Facebook)

  • Mauritanie. La cour d’appel doit annuler les condamnations injustifiées et libérer 13 militants antiesclavagistes (Amnesty)

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    La cour d’appel de Mauritanie doit annuler les peines d’emprisonnement allant jusqu’à 15 années qui ont été prononcées contre 13 militants antiesclavagistes et les libérer de prison immédiatement, a déclaré Amnesty International avant leur audience prévue lundi 14 novembre.

    « Les autorités se servent de cette affaire dont la solution est évidente pour tenter de faire taire les militants antiesclavagistes en Mauritanie, a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagne pour l'Afrique de l'ouest à Amnesty International.

    « Depuis le début, ce procès est entaché d’irrégularités et d’allégations de torture qui n’ont pas donné lieu à une enquête. Les autorités n’ont pas réussi à prouver la moindre responsabilité pénale pour les actes de violence dont ces personnes sont accusées. La cour d’appel doit mettre un terme à cette mascarade. »

    Amnesty International considère ces 13 militants comme des prisonniers d’opinion.   

    Ils ont été condamnés le 3 août à des peines allant de trois à 15 ans d’emprisonnement pour des faits de rébellion, de recours à la violence, d’agressions contre des policiers et des représentants de la justice et d’appartenance à une organisation non reconnue.

    Ces accusations, forgées de toutes pièces, faisaient suite à une manifestation contre l’évacuation d’un bidonville qui a eu lieu dans la capitale, Nouakchott, en juillet. Pourtant, aucun des 13 militants n’était présent à cette manifestation et l’organisation dont ils sont membres, l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste, n’y a pas apporté son soutien.

    L’un d’entre eux, Mohamed Jarroulah, se trouvait à 1 200 kilomètres de Nouakchott le jour de la manifestation. Malgré cela, il a été condamné à trois ans d’emprisonnement.

    Un autre militant, Moussa Biram, affirme avoir été torturé en détention par des policiers le 16 août. Le tribunal a refusé d’examiner sa plainte, en prétendant ne pas avoir compétence pour la traiter, alors que la législation mauritanienne en matière de torture oblige les juridictions nationales à statuer immédiatement sur toutes les plaintes pour torture et à invalider tout élément obtenu sous la torture.

    « La répression visant actuellement les militants antiesclavagistes et les défenseurs des droits humains en Mauritanie n’a aucune justification légale. Si la cour d’appel n’annule pas ces condamnations injustifiées, ce sera un affront aux centaines de milliers de personnes dans le monde qui militent pour l’abolition réelle de l’esclavage », a déclaré Kiné Fatim Diop.

    Pour signer la pétition cliquer ici 

    https://www.amnesty.org/

  • Sahara Solidarité

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  • “Je suis le peuple”, la révolution égyptienne vue du village (Télérama)


     
    Ici pas d’images d’affrontements ou de répression : ce documentaire adopte le regard d’un paysan pour devenir une chronique d’une culture politique à venir. A l’occasion du Festival des Etoiles organisé par la Scam les 5 et 6 novembre prochains, Télérama.fr diffuse le documentaire d’Anna Roussillon.
     
    Rencontre avec la réalisatrice.
     

    Comment vit-on les soubresauts de la révolution égyptienne lorsque l’on passe le plus clair de son temps courbé sur les rigoles d’irrigation de son champ, à des encablures de la place Tahrir ? Somptueux premier long métrage d’Anna RoussillonJe suis le peuple adopte le point de vue de Farraj, paysan de la vallée de Louxor, propose un éclairant contre-champ aux images habituelles d’affrontements, de chars, de répression. Tourné sur la longueur, son film se révèle la chronique d’une culture politique naissante, scandée de doutes, d’enthousiasmes, de revirements et de désillusions… Deux ans et demi après la fin du tournage, et la chute de Mohammed Morsi, entretien avec sa réalisatrice.

    Comment est née l’idée de ce documentaire ?

    Il est le fruit de multiples bifurcations. En 2009, j’ai rencontré Farraj un peu par hasard, dans un champ où il venait de creuser des rigoles d’irrigation. J’étais en repérage à Louxor pour un projet de film sur le tourisme de masse et je ne parvenais pas à trouver la porte d’entrée pour mettre en images mon sujet. Farraj m’a présenté sa famille, quelques voisins. Sans idée précise, j’ai commencé à filmer son quotidien. Puis je suis revenue le voir à l’été 2010, et début janvier 2011, quelques jours avant la révolution. Je lui ai annoncé que je voulais faire un film avec lui sur la façon dont on vit à la campagne en Egypte. Les contours étaient flous. Le 27 janvier, veille du « Vendredi de la colère » où la révolution a démarré, j’ai repris l’avion pour Paris. L’idée était de préciser le projet, de déposer les dossiers pour les subventions et de revenir…

    L’irruption de la révolution modifie votre projet. Vous décidez de la saisir par le prisme du quotidien de Ferraj, à des centaines de kilomètres des événements. Un sacré pari ?

     Le lendemain de mon retour en France, la révolution a commencé. Il était impossible de faire comme s’il ne s’était rien passé. Plusieurs possibilités s’offraient à moi : rallier le Caire et documenter ce qui s’y déroulait, ou faire tout autre chose. Il était plus intéressant de tenter de saisir le processus depuis un endroit où il n’y avait personne, pas de caméra. Le sud du pays est resté assez calme par rapport au Delta où sont implantées les grandes usines textiles et où la tradition militante est forte.

    Je voulais voir comment les gens que je connaissais allaient se sentir reliés –ou pas- à ce qui se passait, à l’effervescence révolutionnaire. Cela m’a décidée à rester au village et à regarder, à partir de là, comment Farraj allait construire sa compréhension des événements qui se déroulaient à des centaines de kilomètres et qu’il suivait à la télévision.

    Il y avait, c’est vrai, une part de pari. Avant la révolution, nous n’avions jamais parlé politique avec Farraj. Mais, instinctivement, j’ai senti que quelque chose était possible. La forme précise du film s’est imposée au fur et à mesure.

    Vous avez passé votre enfance au Caire. Sans la maîtrise de l’arabe et la connaissance du pays, un tel film aurait-il été possible ?

    Je ne pense pas. La conversation politique avec Farraj, qui structure le documentaire, les échanges relatifs à la vie quotidienne auraient été impossibles. Mais au-delà de la langue, il y a cette espèce de rapport « entre-deux » que j’ai avec l’Egypte. Je ne suis ni complètement égyptienne ni complètement étrangère. Je connais bien le pays, je parle arabe… cela a permis de construire un espace intime.

    Farraj s’avère un observateur boulimique et plutôt fin de la chose politique, un débatteur ardent.

    C’est un moment très particulier que celui où un édifice politique est en train de craquer. Farraj comme beaucoup de gens rencontrés au village passait ses nuits devant la télé pour tenter de comprendre cet immense ébranlement et pouvoir en parler. Cela devenait l’un des attributs nécessaires à un homme de mettre des mots sur les événements. Une façon de se construire une image de responsable en étant capable d’élaborer un discours. En cela, Farraj est représentatif de cette vague qui a emporté tous les Egyptiens. Pour une fois, chacun était concerné par quelque chose qui excédait la famille, le village.

    L’intrusion de la révolution a modifié son rapport au politique ?

    Leur village est dans une zone très touristique. Le monde extérieur arrive par les touristes, la télé. Les habitants ne sont donc pas déconnectés. Mais c’était la première fois que Farraj faisait l’expérience de projeter ses espoirs dans un processus politique. Comme nombre d’Egyptiens.

    Pendant deux ans et demi, de la chute de Moubarak à celle de Morsi, j’ai cheminé avec lui. Moi aussi, j’ai beaucoup bougé. C’était important pour moi que cela prenne la forme d’une conversation. Pas plus que lui, je ne savais ce qui allait se passer. On a avancé ensemble, y compris de façon conflictuelle. Nous n’étions pas toujours d’accord. J’ai essayé de rendre compte d’une autre réalité que celle des activistes de Tahrir habituellement filmés. Loin des images d’affrontements avec la police, de chars dans les rues… J’ai fait le choix de chroniquer la construction d’une nouvelle culture politique. Je voulais voir comment se transmet une onde de choc à des kilomètres de son épicentre.

    Vos échanges avec Farraj et la voisine sont d’une grande liberté, empreints de profondeur, d’humour, de complicité joyeuse.

    Ma relation avec Farraj est de l’ordre de l’amitié. A chacun de mes séjours, j’ai habité chez lui et sa femme Harajiyyé. Cette intimité a rendu les choses naturelles. Quant à Bata’a, la voisine, elle est la seule femme du village à avoir accepté de jouer le jeu, de discuter politique, à sa façon, avec moi. J’ai un statut un peu particulier. Je n’ai pas d’enfants, je ne suis pas mariée, je ne corresponds pas du tout à la trajectoire des femmes au village. Quand elle me taquine, c’est sa manière à elle de me dire que ce n’est pas évident pour elle d’être filmée, d’avoir une parole publique autour des questions politiques. A chaque fois avec elle, il y avait une espèce de négociation, un truc sourd.

    Le film oscille entre deux temporalités : l’étirement d’un quotidien immuable fait de rituels, de tâches au village qui s’oppose à la frénésie révolutionnaire de la capitale vécue à travers le poste de télévision. Mais les deux mondes ne sont pas étanches, l’onde de choc se propage.

    Mon intention était d’entremêler ces deux temporalités à l’origine très hétérogènes que sont la chronique politique depuis le village et la vie quotidienne. La vie quotidienne sans la politique est devenue impossible avec la révolution. Mais la politique sans la vie quotidienne ne me semblait pas très intéressante. Ce qui donne beaucoup de profondeur au discours de Farraj est qu’on sait d’où il parle. On voit son travail, sa famille, ses rythmes, ses responsabilités. C’est dans ce cadre que s’inscrit sa réflexion politique..

    D’abord pro puis anti-Morsi… Farraj épouse les mêmes interrogations, les mêmes doutes, les mêmes désillusions, les mêmes revirements que des millions d’Egyptiens.

    C’est vrai. Mais les positions de Farraj différaient de celles des autres habitants du village. La zone est très touristique, et la rumeur voulait que les Frères musulmans interdisent le tourisme, l’alcool. Alors, lors de la présidentielle, les gens n’ont pas voté Morsi. Mais, en dépit de ce positionnement différent, Farraj est représentatif de ce qui a mû les Egyptiens : le fait de se sentir enfin concerné par ce qui se passe, de détenir un vrai pouvoir entre les mains en allant voter.

    Au fil du film, on assiste à un lent murissement, à l’émergence d’une nouvelle conscience politique, à une réflexion globale sur ce qui fait une société.

    Ce qui m’intéresse, c’est là où ça frotte entre les deux consciences politiques : l’ancienne et la nouvelle. Les nouveaux idéaux qui fleurissent, à ce moment-là, n’effacent pas le rapport qu’avaient, avant, les gens à l’Etat. On le voit dans le film au moment de la contestation du projet de réforme de la Constitution voulu par Morsi –NDLR, qui prévoyait de renforcer ses prérogatives–, la peur revient très vite. Cela fait partie de l’ancienne culture d’avoir peur de la chose politique, de s’en tenir le plus loin possible pour vivre tranquillement.

    Le film se termine avec la reprise en mains du pouvoir par Sissi. La malédiction qu’est la confiscation du pouvoir par les militaires depuis l’Indépendance se poursuit…

    Quand le tournage se finit, je ne sais pas ce qui va se passer. A ce stade, la tournure que vont prendre les événements n’est pas claire. Même si le retour des militaires au pouvoir n’est jamais une bonne nouvelle. Et la situation actuelle n’est pas rieuse.

    Mais, comme pour la Tunisie, je suis persuadée que ce qui s’est passé a profondément modifié le rapport des Egyptiens à l’autorité, à l’Etat. A l’heure actuelle, cette mue est un peu en sommeil tant il est redevenu dangereux de s’intéresser à la politique. J’ai pu le constater lorsque Farraj est venu, en janvier dernier, à Paris pour la sortie du film. Dans la salle, de nombreux spectateurs voulaient l’interroger sur la situation. Il s’y est refusé. Une réaction très significative du retour de la peur. Pourtant, j’en suis persuadée, les ferments de la révolution sont là, qui ne demandent qu’à être réactivés.

    Votre film est dédié à votre père et aux révolutionnaires égyptiens.

    Les deux ne sont pas liés. Mon père est décédé il y a une dizaine d’années. Il travaillait sur l’Egypte, il était politologue. La dédicace est une façon de le rendre un peu présent. J’aurais aimé qu’il voit le film.

    Les révolutionnaires ? Ce film est ma façon de prendre part au grand récit de cette période. Plus il y aura de récits, plus cela rendra compte de la profondeur, de la complexité des dynamiques à l’œuvre à ce moment-là. Le film est aussi la trace de mon enthousiasme.

    Marie Cailletet  03/11/2016 – Télérama

    http://www.anti-k.org/

  • Maroc : Vers une explosion sociale ? (NPA)

     

    Mouhcine Fikri, jeune vendeur de poissons, a été broyé par une benne à ordure après avoir cherché à récupérersa marchandise confisquée par la police. La scène filmée a provoqué une indignation majeure.

    Des dizaines de manifestations massives ont eu lieu, faisant craindre une relance de la contestation populaire à la veille de l’ouverture de la COP22. L’événement a renvoyé au sentiment général d’une société qui broie les individus, enlève leur dignité, ne reconnaît pas leurs droits élémentaires et les prive même de leur gagne-pain.

    Il faut dire qu’après le recul du M20 (mouvement du 20 février 2011) et la restauration de « l’autorité de l’État », les politiques antipopulaires se sont accélérées.

    Privatisation du service public de l’enseignement et de la santé, asphyxie budgétaire des (maigres) services sociaux, démantèlement de la caisse de compensation des prix avec un effet direct sur les produits de première nécessité, réforme ultralibérale du système de retraite, licenciements de masse,  aggravation du chômage des diplôméEs, démantèlement en cours du CDI dans la fonction publique, sans oublier la régression majeure des droits démocratiques et le retour sans fard des politiques répressives. Cinq ans après la lancée du Printemps arabe, les illusions sur une possible autoréforme du pouvoir se sont évanouies.

    Les élections parlementaires récentes montrent une coupure sans précédent du pays légal et du pays réel, avec un boycott de la part de 80 % de la population. Ce divorce et le ras-le-bol social accumulé ont constitué le terreau des mobilisations actuelles. Sans aucune illusion sur la classe politique institutionnelle, les secteurs populaires cherchent à porter directement leurs aspirations dans la rue. La question sociale, l’exigence de la dignité, forment la colonne vertébrale de ce nouveau cycle de lutte.

    Un pouvoir inquiet incapable de résoudre la question sociale

    Largement spontané, le soulèvement actuel exprime massivement le rejet de la hogra (l’arbitraire lié aux injustices) et d’une société où la mafia prédatrice au pouvoir mène une guerre sociale extrêmement violente contre les classes populaires.

    Le pouvoir a multiplié les gestes d’apaisement, évitant un déploiement visible des appareils répressifs et cherchant à dépolitiser l’événement pour le ramener à un simple fait divers donnant lieu à une enquête judiciaire. Reste que devant la persistance des mobilisations, des parlementaires ont notamment qualifié les manifestantEs du Rif d’« apaches » – expression naguère utilisée par Hassan II en 1984 pour mater une insurrection populaire dans cette région du « Maroc inutile » – ou à accréditer l’idée qu’il s’agit d’une sédition anarchique (« fitna ») visant un scénario à la libyenne, ou bien encore que ses promoteurs sont des « agents biens connus »...

    Ce qui inquiète le pouvoir est la persistance de l’« esprit du 20 février ».

    Le peuple qui ne vote pas n’est pas un peuple indifférent à son sort ou soumis. Le pouvoir s’aperçoit qu’il est exposé, plus fragile que l’image qu’il donne, et incapable d’anticiper ou de contrôler les mouvements qui naissent au cœur de la société. Les mobilisations actuelles traduisent une radicalisation par rapport à la séquence de 2011, car ce qui est mis aujourd’hui en avant, ce sont les questions sociales insolubles pour le pouvoir. Indépendamment de l’issue immédiate, il s’agit bien d’un signe avant-coureur d’une possible explosion sociale. Une raison suffisante pour dès maintenant préparer les convergences et solidarités nécessaires.

  • Quimper Palestine (Afps)

    afps

    Piquet de solidarité avec le peuple palestinien

    jeudi 10 novembre

    17h30 rue Kéréon 

    Quimper

    Novembre: deux dates de triste mémoire pour les Palestiniens

    Le groupe du Pays de Cornouaille de l’Association France-Palestine Solidarité rappelle que le mois de novembre est marqué par deux dates de triste mémoire pour les Palestiniens.

    Le 2 novembre est celui de la Déclaration Balfour en 1917, par laquelle le ministre britannique des Affaires étrangères s’engageait à soutenir la création en d’un « foyer national juif» en Palestine, bientôt administrée par la Grande-Bretagne et doublement colonisée. Les résistances palestiniennes ont été brisées par la force par les Britanniques et les colons juifs.

    Avec le développement de l’immigration juive au moment de la seconde Guerre Mondiale, les tensions se sont accrues entre Juifs et Arabes palestiniens, puis aussi entre Britanniques et Juifs.

    Devant une situation qu’il ne contrôle plus, le gouvernement britannique transmet le dossier à l’ONU qui, le 29 novembre 1947, décide le partage de la Palestine malgré l’opposition de la population arabe largement majoritaire, ouvrant ainsi la voie à la création de l’Etat d’Israël.

    Celui-ci contrôle aujourd’hui l’ensemble de la Palestine. L’Etat Palestinien n’a toujours pas été créé. C’est à ces deux événements que le groupe de l’AFPS consacrera son

    Piquet de la solidarité avec le peuple palestinien,  jeudi 10 novembre, 17 h 30, Rue Kéréon, à Quimper.

    ASSOCIATION FRANCE PALESTINE SOLIDARITE

    GROUPE DU PAYS DE CORNOUAILLE

  • Nouveautés sur Chronique de Palestine

    Ahmad Manasra

    Ahmad Manasra, âgé de 14 ans et condamné à 12 ans de prison

    Ma’an News – Des dizaines d’enfants palestiniens ont manifesté mardi devant le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), dans la bande de…

    jeudi 10 novembre 2016 / 
     
    Mur d'apartheid

    La gauche italienne et la Palestine : c’est maintenant ou jamais !

    Romana Rubeo – Tracer dans le temps la position de l’Italie sur la Palestine signifie, à certains égards, suivre la même voie douloureuse que celle…

    mardi 8 novembre 2016
     
    Camps de réfugiés

    Les affrontements avec les forces de sécurité palestiniennes se multiplient dans les camps de réfugiés

    Adnan Abu Amer – La tension entre les camps de réfugiés de Cisjordanie et les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne (AP) augmente depuis le…

    mardi 8 novembre 2016 / 
     
    Photo : Ma'an News

    Deux prisonniers palestiniens mettent fin à leur grève de la faim

    Ma’an News – Deux prisonniers palestiniens ont mis fin à leur grève de la faim dimanche, après avoir passé 11 jours sans nourriture, selon le…

    lundi 7 novembre 2016
     
    Kidnappings

    Israël utilise à outrance la « détention administrative »

    Charlotte Silver – Le gouvernement israélien s’oriente vers une plus large utilisation de la détention administrative, sans inculpation ni jugement, à un moment où au…

    dimanche 6 novembre 2016 /