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  • MOTION DE SOUTIEN AU MOUVEMENT CITOYEN D’AIN SALAH (Algéria Watch)

     

    FORUM MÉDITERRANÉEN CONTRE LE FRACKING ET LE GAZ DE SCHISTE

    Le premier Forum méditerranéen sur le gaz de schiste tenu à Bizerte (Tunisie) du 7 au 9 mai 2015 a réuni des scientifiques et des représentants du monde associatif pour débattre des questions relatives à l’exploitation du gaz de schiste, des pratiques des industries pétro-gazières, de la gestion de l’eau et des problèmes environnementaux.

    Le Forum a pris acte du fait que le mouvement citoyen d’In Salah (Algérie) n’a cessé d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique depuis le début de l’année sur les conséquences néfastes du gaz de schiste sur la santé publique et l’environnement.

    A l’issue de leurs travaux, les participants ont tenu à exprimer leur solidarité avec les populations d’In Salah dans leur mobilisation pacifique mais sans relâche en vue de faire échec à la décision du gouvernement d’autoriser l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Algérie et notamment dans cette région.

    Le Forum a tenu à saluer le civisme et le niveau de conscience dont les populations ont fait preuve depuis plus de quatre mois de contestation pacifique en dépit de la répression policière et des tentatives de manipulation du mouvement.

    Le Forum soutient la revendication du mouvement citoyen d’In Salah de cesser toute activité d’exploitation du gaz de schiste, et appuie la mise en place d’un moratoire, tel que présenté par le collectif anti gaz de schiste, et adressé au président de la République.

    Le Forum considère qu’il est indispensable que les autorités algériennes donnent suite aux revendications légitimes du mouvement citoyen, telles qu’exprimées dans ledit moratoire.

    Liste des associations et organisations signataires :

    ALTERCARTO
    FORSEM
    FTCR
    FTDES
    OTE
    Collectifs Rhônalpins STOP GAZ DE SCHISTE
    Conseil régional Rhône Alpes
    Fédération nationale de l’électricité et du gaz de Tunisie
    UGTT
    Observatoire Tunisien de l’Economie
    Association Khadra de défense des ressources naturelles en Tunisie
    Association El Ghorba
    Association Ecoconscience

    1er FORUM MEDITERRANNEEN SUR LE GAZ DE SCHISTE TUNIS / BIZERTE

    7-8-9 mai 2015

    Organisé par ALTERCARTO – FTCR – FORSEM –FTDES
    Soutenu par : OTE - Conseil régional Rhône Alpes – Collectifs Rhônalpins STOP GAZ DE SCHISTE
     
    Ce forum rassemblera des citoyens des militants associatifs, politiques, et des scientifiques et à pour but de vulgariser les pratiques de industries pétro-gazières et de la gestion de l'eau afin d'apporter une information alternative sourcée et vérifiable contre la propagande des lobbies et mobiliser ainsi les populations méditerranéennes contre cet extractivisme dangereux et économiquement non viable.
     
    PROGRAMME

    Sous la direction scientifique du professeur Mohamed LARBI BOUGUERRA
     
    JEUDI 7 MAI 2015
    MAISON DE LA CULTURE IBN KHALDOUN
     
    14 heures conférence de presse
    15 heures projection du film Holy Field Holy War en présence du réalisateur Lech KOWALSKI et Odile ALLARD productrice/distributeur du film
     
    16 heures 45 discussion avec le public
    18 heures fin

    Vendredi 8 mai 2015-04-29
    HOTEL JALTA
    Séance du matin
    9H Allocution de bienvenue FTCR
    Allocution du CR Rhône Alpes
    9H30 Introduction générale par Larbi Bouguerra l'extraction des gaz de schistes et ses rapports avec le réchauffement climatique, les énergies fossiles, l'eau, la santé et risques sanitaires, l’accaparement des sols et les couts économiques
    Discussion
    10h30 Sabria BARKA universitaire spécialisée en écotoxicologie et présidente de l'association écoconscience): ce que tout le monde devrait savoir sur le gaz de schiste.
     
    Séance de l’après midi
    Les témoignages des luttes contre l'extraction des gaz de schistes
    - En Algérie
    Tahar KHALFOUNE
    Hocine MALTI .
    - Dans la région Rhône Alpes
    - En Tunisie
    Radwene FATNASSI FTDES, Mansour Cherni coordonnateur national de la Fédération nationale de l’électricité et du gaz de Tunisie
    Discussion

    Samedi 9 mai 2015
    Séance du matin
    Débat introduit par Layla RIAHI, de l’Observation Tunisien de l’Economie, sur la création d’un réseau méditerranéen de veille, d’alerte et de mobilisation sur l’exploitation du gaz de schiste en méditerranée (REMEVAMEGS).


    Points proposés
    ·         charte du REMEVAMEGS
    ·         Objectifs du REMEVAMEGS
    ·         Plan d’action du REMEVAMEGS
    Discussion
    Conclusion du Forum
    Séance de l’après midi
    Adoption en plénières des instruments du REMEVAMEGS

    9 mai 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/gaz_schiste/motion_soutien.htm

    Voir aussi:

    http://cemagas.org/

     

     

  • Egypte. Ce que la persistance des grèves en Égypte nous dit de la révolution (A l'Encore)

    Tora Cement workers on strike last December. Photo by Amr Abdallah.

    Les informations qui nous parviennent d’Égypte au travers des grands médias se résument à la montée du terrorisme islamiste, à la forte répression du régime à l’encontre des Frères Musulmans et à la crise du tourisme. Si l’on cherche l’information du côté des forces révolutionnaires démocratiques, l’accent sera mis sur l’incroyable violence répressive du régime militaire de Sissi, non seulement contre des Frères Musulmans mais aussi – avec l’aide d’une partie de l’opposition laïque, démocrate, nassérienne et de gauche qui a soutenu ou soutient encore Sissi – contre la liberté d’expression, des journalistes, des artistes, des intellectuels, des athées, des homosexuels et de tous ceux qui les défendent. L’arbitraire et la férocité répressive de Sissi ont en effet largement dépassé ceux de tous ses prédécesseurs, Moubarak compris.

    Une répression terrible et ses conséquences

    Aujourd’hui, le régime condamne à mort des centaines de Frères Musulmans y compris Morsi, emprisonne nombre de figures de la révolution de 2011 et des milliers et des milliers de militants révolutionnaires ou simplement laïcs, athées, démocrates ou syndicalistes, censure la presse, interdit les manifestations et étrangle le droit de grève, dissous les clubs de supporters de foot «Ultra» en décrétant que ce sont des organisations terroristes, menace de classer le «Mouvement du 6 avril» parmi les groupes terroristes, accuse les «Socialistes Révolutionnaires» de conspirer avec des forces étrangères pour semer le chaos dans les rues égyptiennes, discute d’interdire les syndicats indépendants et interdit la grève aux employés de l’État…

    La répression est telle qu’il semble ne plus que lui rester à dissoudre le peuple ou à l’interdire… En même temps, il libère, amnistie et réintroduit dans le système ceux que la révolution avait renversé, à commencer par Moubarak, sa famille et les membres de son parti, le PND (Parti national démocratique), policiers et militaires violents, hommes d’affaires corrompus, qui envahissent à nouveau les coulisses du pouvoir.

    Ainsi, bien des militants démocrates révolutionnaires réprimés, persécutés, emprisonnés, parfois tués sont le plus souvent découragés. Le paysage politique pour eux s’en trouve fortement déprimé, borné à la bipolarité des deux impasses que sont l’État militaire et les Frères Musulmans. Bref, pour eux la révolution a échoué, n’étant plus qu’un lointain souvenir.

    Et ici, comme un lointain écho, certains se demandent si la révolution a été bien utile et même parfois s’il y a eu une vraie révolution, retrouvant alors parfois le même fond plus ou moins conscient de préjugés paternalistes qui leur avait fait regarder les soulèvements des peuples arabes avec beaucoup de distance et peu d’espoir en leur avenir.

    Des luttes sociales nombreuses malgré les obstacles

    Pourtant, ce qui est frappant aujourd’hui,c’est que les luttes sociales continuent et ne fléchissent pas. Soulignons-le: malgré la censure qui frappe les organes de presse, malgré le peu d’intérêt que la majeure partie d’entre eux porte aux luttes sociales, les luttes ouvrières sont visibles et continuent malgré la répression quotidienne où tout individu qui s’oppose au régime est classé islamiste, c’est-à-dire pour le régime, terroriste, et donc peut-être licencié, arrêté, emprisonné, torturé voire tué dans l’arbitraire le plus total.

    Tout récemment, la Haute Cour Administrative a ainsi décidé que la grève d’un fonctionnaire devenait un crime, exposant chaque employé de l’État qui a fait grève ces dernières années à des poursuites. Elles peuvent aller de la simple absence de promotion au licenciement mais aussi à la prison. Par exemple, un militant vient d’être condamné à 6 mois de prison ferme pour n’être que simple porteur d’un tract relatant la grève de salariés réclamant leur salaire; ou encore quatre militants ouvriers de l’aciérie d’Helwan – actuellement en grève la faim – car ils sont «déplacés» sur un autre site au motif qu’ils ont animé une grève en 2011 ; cela à l’instar de comme beaucoup d’autres ouvriers ou militants dans ce cas. On parle parfois de 15’000 travailleurs «démissionnés» depuis 2011 pour fait de grève ou de résistance au patron.

    Il faut encore souligner que les luttes continuent bien que les organisations de gauche et nassériennes aient fait appel à Sissi contre la seconde révolution de juin 2013, aient soutenu le régime de longs mois ou le soutiennent encore pour certaines d’entre elles.

    Et puis, elles continuent aussi malgré le fait que la principale confédération syndicale du pays (ETUF) est plus une organisation policière au service du régime qu’un véritable syndicat. Ainsi, pour le premier mai 2015, l’ETUF a appelé à «finir les grèves et augmenter la production et le travail». Enfin, ces grèves continuent bien que les deux principales confédérations syndicales indépendantes nées de la révolution de 2011 (aujourd’hui il y en a 6), EFITU et EDLC, soutiennent le pouvoir, aient fait la campagne électorale de Sissi, aient donné à son gouvernement son premier ministre du travail et aient renouvelé en 2013 comme en 2014, les appels à cesser les grèves et à produire avant tout.

    Des grèves économiques dans tous les secteurs, mais aussi souvent politiques

    La Tunisie post-révolutionnaire connaît chaque année un nombre croissant de grèves. Ce n’est pas le cas en Égypte. Mais cela parce que l’année 2013, lorsque Morsi était au pouvoir, a connu à l’échelle de l’histoire et du monde des chiffres jamais atteints. A côté, la révolution russe paraît un long fleuve tranquille. Ce qui fait que les comparaisons doivent être faites à cette mesure.

    Au premier trimestre 2015, étaient recensées 393 grèves ou manifestations ouvrières contre 1420 durant la même période en 2014. Mais la comparaison souffre du fait que le premier trimestre 2014 a été lui aussi exceptionnel de ce point de vue, faisant même chuter le gouvernement de Sissi de l’époque. En fait le nombre de grèves des autres trimestres de 2014 a été du même niveau que celui de ce début d’année 2015, un niveau élevé, tout spécialement dans une dictature qui interdit les grèves.

    Pour ne parler que des dernières grèves parmi les plus importantes, il y a eu en mars des grèves des 600 salariés de la Compagnie des ciments de Suez et de quatre autres usines du groupe (filiale d’ItalCiment), des ouvriers des aciéries de Suez, de ceux l’aciérie d’Helwan près du Caire, des 1000 ouvriers d’un des principaux ports, Ain Sokhna, d’une partie des boulangers d’Alexandrie, des instituteurs…  En avril, des 3000 ouvriers des Ciments de Tourah (qui durera un mois et demi), des Huiles et Savon de Suez, de la distribution des journaux, de la distribution chez Metro Market, des 3000 salariés de la Compagnie du gaz (trois semaines), des 1700 salariés de la Société Égyptienne Immobilière (au moins une semaine), des 1700 salariés de la Compagnie de construction et des 4000 salariés de la compagnie Beheira à Giza, des ouvriers et employés de l’université américaine du Caire, (soutenus par les étudiants), des étudiants de l’Institut de technologie d’Ismaïlia… Il y a aura aussi la démission collective de 224 pilotes d’Air Égypte début mai, l’annonce d’une grève des journalistes en juin…

    Les revendications de ces grèves sont multiples, mais tournent le plus souvent pour ce qui est des revendications économiques autour des conditions de travail, des salaires et de la participation aux bénéfices.

    Ce qui est marquant, c’est que le gouvernement a beau intensifier la répression et multiplier les lois répressives, «personne ne respecte la loi» comme le faisait remarquer un gréviste. Depuis mars 2011, chaque gouvernement a ainsi limité ou interdit grèves et manifestations, multipliant les lois dans ce sens et pourtant les grèves et manifestations ont continué, même dans les prisons, avec les grèves de la faim.

    Le «Mouvement du 6 avril est dissous», mais il tient des conférences de presse publique ; les «Ultras» sont décrétées terroristes, mais la blogosphère des supporters défie au quotidien les autorités, affirmant haut et fort que le mouvement «Ultra» est un mouvement d’idées et qu’il n’a pas besoin de gilet pare-balles; les grèves sont quasi interdites, mais il y en a 5 importantes par jour.

    Un des exemples les plus visibles de cet état de fait a été, fin janvier 2015, ce qu’on a appelé «La république de Matariya». Pendant plusieurs jours, les habitants de ce quartier très populaire du Caire se sont insurgés, chassant les policiers du quartier, brûlant leurs véhicules, réussissant à établir, malgré une violence inouïe de la répression, une zone où la police ne faisait plus la loi. Et tout cela n’a rien à voir avec les Frères Musulmans, même si la presse aux ordres dénonce chaque protestation, de quelque nature qu’elle soit, comme le fait des islamistes.

    Cette situation fait que les revendications économiques sont toujours très proches des exigences politiques qui portent, elles, bien sûr, sur la dénonciation de la répression, mais aussi sur la corruption des dirigeants, l’exigence de leur limogeage et la renationalisation des entreprises récemment privatisées comme tout récemment encore à Tanta Lin, aux ciments de Tourah ou dans l’usine textile géante de Mahalla El Koubra.

    On retrouve là ce qui a fait le fond des revendications ouvrières pendant les révolutions de janvier 2011 et juin 2013 ou encore lorsque le gouvernement Beblawi a été renversé en février 2014, à savoir que la révolution ne voulait pas tant la chute de Moubarak que la chute de tous les petits Moubarak à tous les échelons de l’économie et de l’appareil d’État pour une mise des ressources économiques sous le contrôle du peuple. Bref, le programme embryonnaire d’une révolution sociale.

    Or ce courant qui a joué un rôle majeur dans la révolution n’a jamais eu d’expression politique sauf en mars-avril 2014 lorsque la grève des médecins pour une santé pour tous a cherché à s’associer aux ouvriers en lutte contre les privatisations en réalisant tout à la fois pour la première fois dans l’histoire de la révolution égyptienne, des coordinations interprofessionnelles sous contrôle des grévistes eux-mêmes et, en même temps, un programme populaire et révolutionnaire regroupant les principales revendications du peuple égyptien.

    C’est cette émergence si dangereuse pour les notables qui a décidé Sissi à se présenter aux présidentielles pour couper cours à cette évolution avec d’abord une posture démagogique nassérienne pour ensuite déclencher une répression féroce à la hauteur de la peur des possédants, les deux durant toujours. On le voit aux hésitations permanentes du pouvoir entre le talon de fer de la répression la plus féroce et les déclarations les plus rassurantes stigmatisant ses propres ministres pour calmer la montée des colères alors qu’il est clair aux yeux de tous qu’il est incapable de régler les problèmes économiques du pays.

    Les grèves n’ont jamais cessé depuis 2006

    Par facilité de pensée, on admet trop souvent que la révolution a donné naissance au mouvement des grèves.

    Or si c’est en partie vrai – on l’a vu avec l’explosion des syndicats indépendants après janvier 2011, on a vu aussi que ces nouvelles confédérations indépendantes se sont rapidement opposées aux grèves – c’est globalement faux. Il y a eu seulement une accélération d’un processus commencé avant, et qui continue aujourd’hui à ce niveau porté plus haut.

    Il vaudrait donc mieux dire que les révolutions de 2011 comme de 2013 n’ont pas déclenché ce processus, mais l’ont révélé, en ont démontré la force alors que ce mouvement existait bien avant; en fait depuis 2006.

    Sous Moubarak, en 2006-2007, malgré sa dictature, on comptait en effet déjà une grève par jour. Ce qui était exceptionnel et n’était pas arrivé depuis…1951. Et aujourd’hui, en ce début 2015, nous en sommes à 4 ou 5 grèves importantes par jour.

    En raisonnant ainsi, on voit que la chute de Moubarak devient un épisode d’une phase plus longue et non pas son principe explicatif. Cette chute a en effet été trop souvent perçue, quoi qu’on en ait dit, comme un «début», un point de départ et en même temps, un aboutissement. Comme si le renversement de Moubarak devenait le point d’orgue de la révolution et résumait, concentrait, expliquait mais aussi clôturait toute «la» révolution.

    Bien sûr, des observateurs ont signalé, avec le rôle important des luttes ouvrières dans le renversement de Moubarak, que cette période de luttes s’était ouverte bien avant, à partir de 2004-2005, avec une montée significative de 2006 à 2009. D’autres, ou les mêmes, ont indiqué que la révolution devait se penser sur une durée longue car le régime actuel ne pourrait pas satisfaire aux problèmes économiques et sociaux à l’origine de la poussée révolutionnaire et qu’il y serait à nouveau confronté un jour ou l’autre. Enfin, certains voyaient bien que la chute de Moubarak, lâché par l’armée, n’était qu’un moyen de faire semblant de satisfaire aux exigences révolutionnaires prolétariennes tout en sauvant l’essentiel. Enfin, lié à cela, quelques-uns notifiaient que le renversement de Moubarak n’était pas l’objectif de cette révolution pour le «pain,la justice sociale et la liberté» mais cherchait dans cet objectif le renversement de tous les petits Moubarak à tous les niveaux de l’économie, de la propriété ou de l’État.

    Le problème est qu’aucune organisation politique, aucun courant intellectuel ne s’est réellement fait l’expression de cette révolution sociale qui se cherchait sous la révolution démocratique.

    Et même parmi ceux qui avaient remarqué le phénomène, aucun ne s’est avéré capable de définir ou même de chercher une politique ouvrière et socialiste indépendante – à part dans le très court espace de mars et avril 2014 – qui aurait permis l’expression des aspirations de cette révolution ouvrière.

    Des luttes ouvrières qu’il faut penser à l’échelle mondiale

    Si l’on prend au sérieux les grèves actuelles, qu’on les voit comme la continuité de celles de 2006, ça signifie que les luttes ouvrières actuelles ne sont pas le résidu, la fin ou la queue d’une comète révolutionnaire en train de s’éteindre, mais l’expression profonde de cette révolution qui continue à se chercher sans toujours pour le moment trouver d’expression politique.

    Et si on raisonne ainsi, c’est-à-dire qu’on lie la révolution sociale invisible en cours et en recherche d’elle-même, il faut la relier aux questions économiques qu’a rendues très visibles le «gouvernement des millionnaires» de 2004-2005 par son énorme vague de privatisation et de libéralisation. Bref, cela veut dire qu’on lie cette révolution sociale non pas simplement à un phénomène égyptien, voire arabe, ou lié au chômage, ou à tel ou tel ou tel autre problème social local, mais à la vague de libéralisme intervenue depuis les années 1990 dans la sphère économique mondiale sous l’impulsion de la crise économique planétaire et au signal du gouvernement Reagan en 1985.

    Cela signifie qu’on n’a pas affaire en Égypte à un mouvement de lutte contre un régime dépassé, archaïque, isolé, mais à un mouvement de luttes qui cherche à mettre un cran d’arrêt à la vague mondiale de libéralisme devant laquelle les travailleurs égyptiens – et bien d’autres – ont d’abord baissé la tête durant les années 1990 et au début des années 2000.

    Soyons clairs, ces luttes en Égypte ne gagnent pas tout le temps, loin de là. Mais elles gagnent suffisamment – il y a eu par exemple un quasi-doublement du Smic pour les fonctionnaires d’État, ou les salariés des ciments de Tourah en ce mois de mai ont obtenu presque tout ce qu’ils demandaient – mais, surtout, elles ne cessent pas. Ce qui fait que sans empêcher la vague libérale de continuer, ces grèves y mettent un sérieux frein et posent un problème aux capitalistes: les ouvriers ont cessé de subir et d’accepter.

    Il faut donc lier ce qui se passe en Égypte à ce qui se passe dans de nombreux pays émergents, de la Tunisie, ou dans le monde arabe bien sûr, mais aussi aux luttes du Bangladesh en passant par celles de Turquie, du Brésil ou de toute l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui, mais surtout de la Chine, et constater qu’on a là le même mouvement.

    En Chine, en 2010, une vague de grèves a mis un point d’arrêt au libéralisme effréné, au recul sans fin, ouvrant à une période de hausse des salaires qui ne peut qu’avoir des conséquences mondiales. Aucun prolétariat, exploitable corps et âme, ne peut remplacer le prolétariat chinois étant donné l’ampleur numérique de ce dernier. La Chine de 2010 a ainsi mis un coup d’arrêt à la vague libérale initiée dans les années 1990.

    Or, c’est dans ce contexte que s’est faite la chute de Moubarak et à partir de là qu’il faut penser les événements du Burundi ou du reste de l’Afrique; c’est pour ça que le mouvement en Égypte continuera comme ailleurs et que sa solution se trouvera à l’échelle mondiale, au Moyen Orient, en Afrique, en Chine… ou ici, et que nous y sommes tous donc totalement impliqués.

    L’orientation qui en découle

    Plus que jamais nous devons raisonner à cette échelle et en internationalistes.

    Mais posons la question: qui aujourd’hui, ne pense pas la révolution en Égypte isolée, tout juste liée à la tunisienne et encore, et de là qu’elle est finie, que la contre-révolution a gagné, ou, en tout cas, qu’elle est sur une voie tellement déclinante qu’elle est moribonde?

    Et qui, dans ceux qui pensent quand même qu’on a affaire à un phénomène long et le liant au contexte international, ne se demandent cependant pas si cette analyse n’appartient pas seulement à l’éternel «optimisme révolutionnaire» de principe, à une espèce de décor théorique artificiel plaqué sur une réalité déprimante?

    Qui se dit, en poussant l’idée jusqu’au bout, que le plus probable pour comprendre ce qui se passe et définir une orientation, est qu’un nouveau cycle de luttes ouvrières a commencé dans l’ensemble des pays émergents, dont l’Égypte et le monde arabe ne sont qu’une des expressions, avec toutes les variations possible suivant la situation des pays et son entrée dans la vague libérale mondiale?

    L’épisode de la chute de Moubarak au mitan de ce cycle de luttes ouvrières n’est pas directement lié à lui, mais s’est produit lorsque la révolution sociale a croisé la révolution démocratique, réactivée brutalement elle-même par la chute de Ben Ali en Tunisie, alors qu’elle était moribonde à ce moment en Égypte. C’est l’impulsion tunisienne qui a réveillé le mouvement démocratique, mais c’est la révolution ouvrière en puissance qui a donné sa force et son énergie à ce courant démocratique, qui l’a poussé jusqu’à des positions révolutionnaires au-delà de ses habitudes et de ses dirigeants habituels, poussant la jeunesse devant, occupant les places , se faisant entendre à l’échelle internationale et lui a permis d’aller jusqu’au renversement de Moubarak et de Morsi. C’est cette révolution sociale qui a fait que l’armée a choisi de lâcher – momentanément – Moubarak, sacrifiant l’ombre pour la proie.

    Mais cette attitude de l’armée, s’appuyant sur la révolution démocratique pour maîtriser la révolution sociale, permettait à cette première de se mettre à la tête de la révolution social, rendant ainsi la seconde invisible à ses propres acteurs, en même temps que les secteurs les plus timorés de la Démocratie n’avaient cesse, eux, depuis 2011 de combattre la révolution sociale en cherchant en permanence l’alliance avec les forces réactionnaires, religieuses ou militaires et saper par là même les bases de la révolution démocratique.

    Toute l’histoire de ces quatre dernières années a été l’histoire des coups de boutoir pour pousser la révolution plus loin, des combats où la classe ouvrière a entraîné la jeunesse démocratique et en même temps l’histoire de leur trahison systématique par les secteurs dirigeants de la Démocratie et de la gauche politique et syndicale nassérienne et réformiste, s’alignant finalement soit derrière les militaires, soit derrière les Frères Musulmans.

    Les courants les plus avancés et courageux de cette révolution démocratique sont aujourd’hui au plus bas, ses militants emprisonnés, découragés Ses représentants les plus pusillanimes se sont eux alignés derrière Sissi en renonçant à tout ce quoi ils croyaient.

    Mais la révolution ouvrière, elle, continue, mais malheureusement toujours sans conscience politique visible non plus. C’est là où les révolutionnaires internationalistes d’Occident, dans une situation moins difficile, sans être en situation de vouloir ou pouvoir de loin une politique pour les classes populaires d’Égypte, pourraient tout au moins s’attacher à démêler les intérêts fondamentaux de la classe ouvrière de ceux des autres classes sociales dans ce pays et la région. Et, de la sorte, porter la réflexion et l’analyse à l’échelle des enjeux mondiaux en cours afin de ne pas abandonner cette révolution ouvrière et ses 27 millions de travailleurs et ouvrir de réelles perspectives y compris ici. (17 mai 2015)

    Publié par Alencontre1 le 17 - mai - 2015

    Par Jacques Chastaing

    http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-ce-que-la-persistance-des-greves-en-egypte-nous-dit-de-la-revolution.html

  • Le Maroc autorisera l'avortement (Le vif.be)

    "Dans certains cas de force majeure" comme le viol

    Le Maroc va autoriser l'avortement dans de nouveaux cas, notamment de viol ou de graves malformations et maladies foetales, a annoncé vendredi le Palais royal, au terme d'un vif débat sur le fléau des avortements clandestins dans le royaume.

    L'avortement dans "quelques cas de force majeure" sera autorisé, notamment lors de "grossesses (qui) résultent d'un viol ou de l'inceste", ou encore de "graves malformations et maladies incurables que le foetus pourrait contracter", affirme le communiqué publié au terme d'une audience royale lors de laquelle les ministres de la Justice et des Affaires islamiques ainsi que le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) ont remis leurs avis.

    Cette légalisation restera limitée à ces seuls cas dans la mesure où des consultations ont montré que "l'écrasante majorité penche pour la criminalisation de l'avortement illégal", est-il écrit.

    Selon la même source, le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour "traduire les conclusions de ces consultations en un projet de dispositions juridiques, dans le but de les inclure dans le code pénal". Une refonte du code pénal du Maroc est actuellement l'objet de débats.

    Dans un pays de 34 millions d'habitants où modernité et conservatisme religieux se côtoient et où les relations hors mariage restent interdites, la loi autorisait jusque-là l'avortement dans les seuls cas où la santé de la femme était en danger.

    Pour le reste, elle punit les interruptions volontaires de grossesse (IVG) de peines allant de un à cinq ans de prison ferme.

    Le fléau que constituent les centaines d'avortements clandestins pratiqués chaque jour au Maroc a ressurgi dans l'actualité en début d'année, entraînant un profond débat dans l'opinion. Le roi s'était saisi du dossier, réclamant des "consultations élargies".

    Bien qu'aucun chiffre officiel n'existe, des associations estiment qu'entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour dans le royaume, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.

    Dans le même temps, les grossesses non désirées renforcent le phénomène des "mères célibataires" et l'abandon d'enfants, jusqu'à 150 par jour affirment des ONG.

    16/05/15 à 11:09 - Mise à jour à 18:34

    http://www.levif.bel

    Source : Belga

  • Libye, les violations des droits humains systématiques (amnesty)

    Poussent les migrants à risquer leur vie en traversant la Méditerranée

    À travers la Libye, les réfugiés et les migrants sont victimes de viols, de torture et d’enlèvements aux mains des trafiquants d’êtres humains et des passeurs, d’exploitation systématique de la part de leurs employeurs, de persécutions religieuses et d’autres violations des droits humains imputables aux groupes armés et aux bandes criminelles, écrit Amnesty International dans son nouveau rapport publié lundi 11 mai 2015. Ce document, intitulé ‘Libya is full of cruelty’: Stories of abduction, sexual violence and abuse from migrants and refugees, dénonce la détresse et le calvaire des réfugiés et des migrants en Libye, qui incitent beaucoup d’entre eux à risquer leur vie dans des traversées périlleuses, tentatives désespérées de se mettre en sécurité en Europe.

    « Les conditions épouvantables infligées aux migrants, alliées à l’anarchie croissante et aux conflits armés qui déchirent le pays, montrent à quel point il est dangereux de vivre en Libye aujourd’hui. Sans aucun recours juridique pour partir en quête de sécurité, ils sont contraints de remettre leurs vies entre les mains de passeurs ou de trafiquants qui leur extorquent de l’argent, les agressent et leur infligent des violences, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    « La communauté internationale a regardé la Libye s’enfoncer dans le chaos depuis la fin de l’intervention militaire menée par l’OTAN en 2011, ce qui a permis aux milices et aux groupes armés d’échapper à tout contrôle. Les dirigeants du monde doivent assumer leurs responsabilités et les conséquences, notamment le flux de réfugiés et de migrants fuyant le conflit et les atteintes aux droits humains endémiques en Libye. Les demandeurs d’asile et les migrants comptent parmi les personnes les plus vulnérables et le monde ne saurait fermer les yeux sur leurs souffrances. »

    Les conditions épouvantables infligées aux migrants, alliées à l’anarchie croissante et aux conflits armés qui déchirent le pays, montrent à quel point il est dangereux de vivre en Libye aujourd’hui. Sans aucun recours juridique pour partir en quête de sécurité, ils sont contraints de remettre leurs vies entre les mains de passeurs ou de trafiquants qui leur extorquent de l’argent, les agressent et leur infligent des violences. Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

    Depuis des années, la Libye est un pays de transit et de destination pour les réfugiés et les migrants fuyant la pauvreté, les conflits et les persécutions en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient. Beaucoup viennent en Libye dans l’espoir d’atteindre l’Europe. Mais l’anarchie grandissante et la menace que représentent les groupes armés ont fait exploser les risques, poussant même des communautés de migrants installés et travaillant en Libye depuis des années à fuir vers l’Europe par voie de mer. Les atteintes aux droits humains commises dans les centres de détention pour migrants, où des milliers de migrants et de réfugiés, dont des enfants, sont détenus pour une durée indéterminée dans des conditions déplorables, expliquent aussi pourquoi ils sont si nombreux à tenter de partir.

    Les itinéraires viables par voie de terre à destination de l’Europe se font rares, et les réfugiés syriens passent eux aussi par la Libye pour tenter la dangereuse traversée vers les côtes européennes. Lors d’un sommet extraordinaire organisé à Bruxelles au mois d’avril, le Conseil européen a annoncé qu’il allait augmenter les ressources allouées aux opérations de recherche et de secours en mer Méditerranée. « Nous saluons l’engagement souscrit par les dirigeants de l’Union européenne (UE) de dédier des ressources supplémentaires aux opérations de recherche et de sauvetage. Toutefois, des migrants continueront de se noyer en Méditerranée si les navires de sauvetage ne sont pas mis à disposition rapidement et déployés là où le besoin est le plus criant – dans les zones d’où sont lancés le plus grand nombre de SOS – et  ce tant qu’un grand nombre de réfugiés et de migrants partiront de Libye », a déclaré Philip Luther.

    Le Conseil européen a également annoncé son intention d’intensifier son programme visant à  identifier, capturer et détruire les bateaux avant que les passeurs ne s’en servent. Ces mesures seront sans doute débattues lors de la rencontre, lundi 11 mai, entre la ministre des Affaires étrangères de l’UE Federica Mogherini et le Conseil de sécurité de l’ONU. Si elles sont mises en œuvre, elles pourraient en fait prendre au piège des milliers de migrants et de réfugiés dans une zone de conflit. Mener des actions contre les passeurs, sans offrir d’itinéraire sûr de remplacement aux migrants et réfugiés qui veulent désespérément fuir le conflit en Libye ne résoudra pas le problème. Philip Luther

    « Mener des actions contre les passeurs, sans offrir d’itinéraire sûr de remplacement aux migrants et réfugiés  qui veulent désespérément fuir le conflit en Libye ne résoudra pas le problème », a déclaré Philip Luther.

    Par ailleurs, l’Égypte et la Tunisie ont durci les contrôles aux frontières, craignant un débordement du conflit libyen. Les migrants et les réfugiés, dont les passeports sont souvent volés ou confisqués par les passeurs, les bandes criminelles ou leurs employeurs libyens, n’ont d’autre possibilité pour sortir du pays que d’embarquer pour une traversée périlleuse vers l’Europe. « Le monde doit assumer l’obligation qui lui incombe d’accorder refuge à toute personne  fuyant de telles atteintes aux droits humains. Les pays voisins, notamment la Tunisie et l’Égypte, doivent maintenir leurs frontières ouvertes, afin que les personnes fuyant les violences et les persécutions en Libye puissent y trouver refuge », a déclaré Philip Luther.

    Amnesty International demande aux pays riches d’augmenter le nombre de places d’accueil pour les réfugiés vulnérables et à la communauté internationale de prendre des mesures efficaces afin de mettre un terme aux graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commises par tous les belligérants en Libye.

    Les persécutions religieuses

    En Libye, les migrants et les réfugiés chrétiens sont particulièrement exposés aux violences des groupes armés qui cherchent à imposer leur propre interprétation de la loi islamique. Venus du Nigeria, d’Érythrée, d’Éthiopie ou d’Égypte, ils sont enlevés, torturés, tués illégalement et harcelés en raison de leur religion. Récemment, au moins 49 chrétiens, Égyptiens et Éthiopiens pour la plupart, ont été décapités et abattus lors de trois massacres revendiqués par le groupe qui se fait appeler État islamique (EI).

    Par ailleurs, des bandes criminelles et des trafiquants d’êtres humains enlèvent, torturent, dépouillent et agressent les migrants et les réfugiés aux frontières sud de la Libye et le long des itinéraires de passage vers les côtes libyennes. Charles, un Nigérian de 30 ans, a raconté à Amnesty International qu’il avait décidé de tenter la traversée vers l’Europe le mois dernier, après avoir été enlevé et agressé plusieurs fois par des membres d’une bande criminelle, dans la ville côtière de Zuwara. Il s’y était rendu pour échapper aux bombardements aveugles et aux combats à Tripoli.

    « Ils venaient nous voler notre argent, et nous fouettaient. Je ne peux pas porter plainte auprès de la police en expliquant que je suis chrétien, parce qu’ils ne nous aiment pas… En octobre 2014, quatre hommes m’ont kidnappé, parce qu’ils ont vu que je portais une Bible », a-t-il expliqué. Ils ont pris son argent, son téléphone, et l’ont retenu pendant deux jours ; ils l’ont torturé et battu jusqu’à ce qu’il parvienne finalement à s’échapper, une nuit, par la fenêtre.

    « Ces récits glaçants sur les périls qui poussent les migrants et les réfugiés à fuir la Libye mettent en lumière la nécessité incontournable de sauver des vies en Méditerranée. Les dirigeants européens doivent garantir que ceux qui fuient ces violences ne seront jamais renvoyés en Libye », a déclaré Philip Luther. Ces récits glaçants sur les périls qui poussent les migrants et les réfugiés à fuir la Libye mettent en lumière la nécessité incontournable de sauver des vies en Méditerranée. Les dirigeants européens doivent garantir que ceux qui fuient ces violences ne seront jamais renvoyés en Libye. Philip Luther

    Les violations des droits humains le long des itinéraires des passeurs : enlèvements, vols et violences sexuelles

    Les réfugiés et les migrants subissent des violations des droits humains à toutes les étapes des itinéraires sur lesquels les conduisent les passeurs, menant d’Afrique de l’Ouest et de l’Est jusqu’aux côtes libyennes. Ceux qui sont originaires d’Afrique subsaharienne, notamment les mineurs non accompagnés, sont enlevés contre rançon le long des itinéraires à destination des côtes libyennes. Au cours de leur captivité, ils sont torturés et subissent des mauvais traitements pour les obliger, eux et leurs familles, à payer la rançon. Ceux qui ne peuvent pas payer sont exploités et bien souvent détenus comme esclaves – ils travaillent sans être payés, sont agressés physiquement et dépouillés.

    Parfois, les passeurs remettent les migrants et réfugiés à des groupes criminels lorsqu’ils franchissent la frontière, dans les zones désertiques ou dans les grandes villes de transit le long des itinéraires de migration, comme Sabha, dans le sud-ouest de la Libye, ou la ville côtière d’Ajdabiya, dans l’est. Des migrants et réfugiés interrogés par Amnesty International ont déclaré que les passeurs les considéraient « comme des esclaves » et les traitaient « comme des animaux ». L’un d’entre eux a raconté qu’ils étaient gardés dans une pièce surpeuplée et sale, sans toilette, sans couvertures ni matelas, et nourris uniquement de morceaux de pain sec.

    « En fait, ils gèrent un business. Ils vous retiennent, pour que vous leur versiez de l’argent… Si vous ne répondez pas à leurs questions, ils vous frappent à coups de tuyaux en plastique », a raconté un homme. Les femmes, particulièrement si elles font le voyage seules ou sans hommes, sont exposées au risque de subir des viols et des violences sexuelles, aux mains des passeurs et des bandes criminelles. Les femmes kidnappées, si elles ne peuvent pas payer la rançon, sont parfois contraintes d’avoir des rapports sexuels en échange de leur libération ou de la possibilité de poursuivre leur périple.

    « Je sais que [le passeur] s’est servi de trois femmes érythréennes. Il les a violées et elles pleuraient. C’est arrivé au moins deux fois », a raconté un témoin à Amnesty International. Une autre femme originaire du Nigeria a raconté qu’elle avait été violée par 11 hommes, membres d’une bande armée, dès son arrivée à Sabha.

    « Ils nous ont emmenés quelque part en dehors de la ville, dans le désert, ils ont attaché les mains et les pieds de mon époux à un poteau, et m’ont tous violée sous ses yeux. Ils étaient 11 hommes au total », a-t-elle raconté. Ils nous ont emmenés quelque part en dehors de la ville, dans le désert, ils ont attaché les mains et les pieds de mon époux à un poteau, et m’ont tous violée sous ses yeux. Ils étaient 11 hommes au total.

    Les violations des droits humains commises par les passeurs avant le départ des bateaux

    Certains migrants et réfugiés ont raconté avoir subi des mauvais traitements aux mains des passeurs durant la période, pouvant aller jusqu’à trois mois, pendant laquelle ils étaient retenus dans des maisons en cours de construction, en attendant qu’un nombre suffisant de passagers soit réuni. Les passeurs gardaient la nourriture et l’eau, les frappaient à coups de bâtons ou leur volaient leurs biens. D’autres réfugiées syriennes ont raconté qu’elles avaient été transportées dans des camions réfrigérés très mal aérés. « Deux enfants ont commencé à étouffer et ont cessé de respirer. Leurs parents leur ont donné des gifles sur le visage, pour les réveiller. Nous donnions des coups sur les parois pour avertir le chauffeur, mais il ne s’est pas arrêté », ont-ils raconté. Les enfants ont ensuite été réanimés.

    Les violations des droits humains commises dans les centres de détention pour migrants en Libye

    Les migrants et les réfugiés en Libye sont détenus pour une durée indéterminée dans les centres de détention pour migrants, dans des conditions épouvantables, où ils sont régulièrement victimes de torture et de mauvais traitements. La plupart sont détenus pour entrée illégale sur le territoire et autres infractions similaires. Ceux qui sont capturés sur des bateaux interceptés par les garde-côtes libyens alors qu’ils tentent la traversée vers l’Europe sont également placés dans ces centres.

    Les femmes qui y sont détenues ont dénoncé des actes de harcèlement sexuel et des violences sexuelles. L’une d’entre elles a raconté à Amnesty International que des employés de l’un de ces centres d’immigration avaient battu à mort une femme enceinte. « Ils nous frappaient à l’aide de tuyaux derrière les cuisses. Ils frappaient même les femmes enceintes. La nuit, ils venaient dans nos chambres et essayaient de coucher avec nous. Certaines femmes ont été violées. L’une d’elles est tombée enceinte… C’est pour ces raisons que j’ai décidé de partir en Europe. J’ai trop souffert en prison », a déclaré l’une de ces femmes.

    « Les autorités libyennes doivent immédiatement mettre un terme à leur politique de détention systématique des réfugiés et des migrants en raison de leur statut migratoire, et faire en sorte de les placer en détention uniquement en cas d’absolue nécessité, pendant la période la plus courte possible », a déclaré Philip Luther. 11 mai 2015, 00:01

    https://www.amnesty.org/fr/articles/news/2015/05/libya-horrific-abuse-driving-migrants-to-risk-lives-in-mediterranean-crossings/

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    • Nakba : la résistance

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      Au lendemain de la répression israélienne des manifestations de commémoration de la Nakab, en hommage aux victimes des tirs, nous avons choisi de publier ce texte du poète Samih al Qassim, décédé l’été dernier. Discours au marché du chômage Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas Je travaillerai peut-être à la carrière comme porte faix, balayeur des rues Je chercherai peut-être dans le crottin des grains Je resterai peut-être nu et affamé (...)

       


    • Cisjordanie : au moins 21 Palestiniens blessés lors de heurts avec l’armée israélienne

      16 mai

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      20 ans après la signature des Accords d’Oslo, découvrez l’Histoire de la Résistance palestinienne depuis le commencement, avec la lutte contre la domination ottomane, jusqu’à nos jours avec la campagne BDS (Boycotts, Désinvestissements et Sanctions)... L’auteur : Mazin QUMSIYEH Chercheur en génétique et professeur aux Universités de Bethléem et de Birzeit, après avoir enseigné aux États-Unis, le docteur Mazin QUMSIYEH est président du Centre palestinien pour le rapprochement entre les peuples. Figure (...)


     

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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     
     

    Des réfugiés palestiniens cultivent sur les toits pour ne pas oublier leurs terres

    AFP, Sarah Benhaida, vendredi 15 mai 2015

  • Les 67 ans de la Nakba (UJFP)

    C’est ici notre Palestine !

    15 mai 1948 - 15 mai 2015, soixante-sept ans déjà, soixante-sept ans depuis le début du drame des Palestiniens, soixante-sept ans de souffrance, de malheurs et de massacres pour un peuple digne, soixante-sept ans depuis le début de cette injustice imposée à un peuple sur sa terre, soixante-sept ans de déportation d’un peuple pour le remplacer par un autre peuple.
    Mais, soixante-sept ans de résistance, de patience, de détermination, de courage, et de persévérance pour un peuple toujours debout, un peuple toujours attaché à sa terre et à sa Palestine en dépit de toutes les mesures de cette occupation illégale, une occupation qui dure, qui dure !

     

    Les Palestiniens commémorent les soixante-sept ans de la catastrophe dans un contexte particulier marqué notamment par la poursuite de l’occupation et de la colonisation, l’échec du processus de paix, la domination de l’extrême droite dans la société israélienne, la division interne et l’absence de perspectives pour l’avenir.


    Soixante-sept ans, et les forces de l’occupation violent les droits les plus fondamentaux d’un peuple, soixante-sept ans de politique d’apartheid, de discrimination, et du terrorisme d’Etat d’Israël.
    En 67 ans, Israël a appliqué toutes les mesures inhumaines illégales à l’encontre des Palestiniens, il en a emprisonné plus d’un million, il en a massacré et assassiné des milliers, il a occupé tous leurs territoires.


    L’Etat d’Israël a créé le problème des réfugiés palestiniens qui vivent dans des conditions humanitaires épouvantables dans les pays voisins, et qui souffrent en permanence.
    L’Etat d’Israël est le seul Etat qui, encouragé par les grandes puissances internationales, n’a jamais appliqué aucune résolution des Nations-Unies, pas plus que les accords de paix signés.
    En 67 ans, Israël a toujours été un état illégal, un état hors la loi, un état d’apartheid, un état colonial, un état qui considère les citoyens arabes des territoires de 1948 comme des citoyens de seconde zone, un état qui a construit le mur de la honte en Cisjordanie, un état qui impose un blocus inhumain à la population civile de Gaza, un état qui érige tous les jours de nouvelles colonies dans les Territoires, un état qui vole tous les jours les ressources naturelles appartenant aux Palestiniens.
    Un état qui n’a toujours pas de frontières, un état qui refuse toutes les initiatives de paix régionales et internationales.


    On peut citer maints exemples de l’histoire noire de cette occupation contre les Palestiniens : agressions quotidiennes, massacres, déportations, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, la liste est longue, très longue, trop longue.


    Le dernier crime israélien massif contre les Palestiniens, est la dernière offensive militaire contre la population civile de la bande de Gaza en été 2014.
    67 ans de résistance remarquable de toute une population qui poursuit son combat pour retrouver la liberté et vivre digne sur sa terre.

     

    Soixante-sept ans après, les Palestiniens s’interrogent : 67 ans de violation de nos droits ne suffisent-ils pas ? Le temps n’est-il pas venu de réagir et d’imposer à Israël l’application du droit international ? Le temps n’est-il pas venu d’instaurer la justice en Palestine ? Les Palestiniens n’ont-ils pas le droit de vivre, après tant d’années de souffrance, dans un état libre et indépendant ?
    67 ans après cette catastrophe, nous, Palestiniens, et quelles que soient les mesures d’apartheid et de terrorisme d’état pratiquées, poursuivons le combat et les sacrifices pour notre liberté. Nous sommes plus que jamais déterminés et avons un message à délivrer au monde entier, un message clair et précis. Nous sommes toujours attachés aux principes suivants :

     

    - Non, nous n’oublierons jamais l’histoire noire de cette occupation illégale et ses différents crimes contre notre population civile.
    - Non, nous ne partirons pas d’ici, nous resterons attachés à notre terre. Nous ne partirons pas. Ici, notre terre, ici notre vie, et ici, notre Palestine !
    - Oui, le droit au retour est sacré, et tous les réfugiés palestiniens doivent pouvoir retrouver leurs villes et leurs villages d’origine.
    - Oui, nous poursuivrons notre résistance sous toutes ses formes afin de vivre en liberté sur notre terre, cette terre appelée Palestine, et qui s’appellera toujours Palestine.
    - Oui, nous avons le droit de créer notre Etat libre et indépendant, avec Jérusalem comme capitale.
    - Oui, nous sommes prêts à vivre en paix, une paix durable, mais une paix qui passera avant tout par la justice, par l’application du droit international, par la fin de l’occupation illégale, et par la réalisation de toutes les revendications légitimes du peuple palestinien.

     

    La lutte continue ! Et le combat se poursuit ! Pour une Palestine libre et pour une Palestine indépendante ! Nous sommes tous convaincus que notre liberté s’approche, s’approche, s’approche…

    vendredi 15 mai 2015 par Ziad Medoukh
     
  • La « Communauté Internationale » peut-elle encore ignorer la nature du gouvernement israëlien? (UJFP)

    Est-il encore possible de prétendre que dans la situation d’aujourd’hui il peut exister un "processus de paix" au Proche-Orient ?

    Il y a entre mer Méditerranée et Jourdain autant de Juifs israéliens que de Palestiniens, mais ces derniers subissent une série de formes différentes de discrimination et de domination. Benyamin Netanyahou qui vient de remporter les élections israéliennes a été très clair pendant la campagne électorale : il n’y aura ni retrait, ni Etat palestinien. Plus que jamais, il est décidé à transformer les Palestiniens en les Indiens du Proche-Orient, parqués dans leurs réserves ou « transférés » au-delà du Jourdain.

    Il assume ouvertement, avec le gouvernement qu’il vient de former, un apartheid que plus personne ne peut nier.

    Et la « communauté internationale » laisse faire ! Elle continue de considérer Israël comme un Etat normal. Alors que de nombreux Etats, y compris la Russie, sont sanctionnés pour des manquements au droit international, Israël continue de bénéficier de conditions commerciales exceptionnelles. Ses dirigeants voyagent librement malgré les crimes de guerre ou crimes contre l’humanité qu’ils ont commis et continuent de commettre.

    Le monde détourne pudiquement les yeux devant la souffrance des Gazaouis asphyxiés par le blocus, ou l’apparition de lignes de bus séparées en Cisjordanie.

    Aucun gouvernement occidental n’utilise le rapport de l’organisation israélienne « Breaking the silence » (rompre le silence) qui explique, témoignages à l’appui que les chefs de l’armée israélienne ont donné l’ordre de tuer un maximum de civil-e-s pendant l’été 2014 à Gaza.

    Le gouvernement Nétanyahou-Benett, même sans Avigdor Liberman (qui proposait autrefois de lancer une bombe atomique sur le barrage d’Assouan), ne dissimule même plus ses références idéologiques [*].

    La nouvelle ministre de la « justice » Ayelet Shaked a formulé son programme vis-à-vis des femmes palestiniennes : « Elles doivent mourir, et leurs maisons doivent être détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroristes. Elles sont toutes des ennemies, et leur sang devrait être sur nos mains. C’est aussi valable pour les mères des terroristes morts ».

    Quant au nouveau ministre de la défense Moshé Yaalon, il n’a pas seulement réitéré les menaces habituelles d’utiliser la bombe atomique contre l’Iran. Il s’est vanté des meurtres de civils et a promis de recommencer : « Nous allons faire du mal aux civils libanais, y compris aux gamins. Nous avons eu un débat très long et sérieux. Nous l’avons fait dans la Bande de Gaza, nous allons le faire dans n’importe quel cycle d’hostilités à l’avenir. »
    Et aussitôt la colonisation s’est accélérée avec l’annonce de la construction de centaines de logements dans la colonie de Pisgat Zeev.

    Le gouvernement israélien pense que tout lui est permis. Il n’a pas tort.

    Il expulse des militant-e-s solidaires de la Palestine en toute impunité. Aucune mesure de rétorsion n’est prise contre les Israélien-ne-s qui voyagent.

    Alors nous disons : ça suffit !

    Ce déni du droit international, cette complicité avec un État qui ne dissimule même plus ses crimes et ses violations du droit, cette hypocrisie d’une grande partie du "monde libre", ne sont plus supportables.

    LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET EN PREMIER LIEU LA FRANCE DOIVENT ENFIN SE DÉCIDER À SANCTIONNER EFFICACEMENT CET ÉTAT VOYOU.

    Le Bureau national de l’UJFP, le 12 mai 2015

     
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